Retraite Active Index du Forum Retraite Active
Ce forum s'adresse à tous les retraités et futurs retraités. Les membres de ce forum ont la possibilité de discuter de tous leurs centres d'intérêt que ceux-ci soient les voyages, les loisirs ou l'actualité, entre autres.
 
 FAQFAQ   RechercherRechercher   Groupes d'utilisateursGroupes d'utilisateurs   S'enregistrerS'enregistrer 
 ProfilProfil   Se connecter pour vérifier ses messages privésSe connecter pour vérifier ses messages privés   ConnexionConnexion 

Quid plus marquants : poèmes gais ou poèmes tristes ?

 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Retraite Active Index du Forum -> litterature
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
Jan Goure



Inscrit le: 18 Juil 2006
Messages: 1865

MessagePosté le: 04-04-2007 15:11    Sujet du message: Quid plus marquants : poèmes gais ou poèmes tristes ? Répondre en citant

« La culture est ce qui reste quand on a tout oublié… » cette boutade d’E. Herriot, peut s’appliquer à la poésie. Mais de quoi se rappelle-t-on le plus ?
Poèmes gais, poèmes tristes, poèmes traitant du bonheur, ou ceux racontant
de grands malheurs ? Optimistes, pessimistes… lesquels nous restent le plus en tête ?

J’ai traité des romantiques, Musset en faisait partie. Il a écrit poèmes et pièces de théâtre avec une fantaisie qui appartient à lui seul et s’est démarqué du romantisme… à part ses démêlés avec G Sand que retient-on surtout de lui ? Justement quand elle lui a fait connaître la souffrance, il l’a exprimée dans ses « Nuits »

« Poète prends ton luth et me donne un baiser » ainsi commence la nuit de mai, et cette strophe est si souvent citée…
De même, combien de fois ais-je cité moi même : :
« Le ciel m’a confié ton cœur
Quand tu seras dans la douleur
Viens à moi sans inquiétude
Je te suivrai sur le chemin
Mais je ne puis toucher ta main
Ami, je suis la solitude… »

Dans la « nuit d’août », il devient lyrique jusqu’au grandiloquent :
« O Muse que m’importe ou la mort ou la vie ?
J’aime et je veux pâlir ; j’aime et je veux souffrir… »
Mais le final qui ne l’a retenu :
« Après avoir souffert, il faut souffrir encore
Il faut aimer sans cesse après avoir aimé… »

Dans la « nuit d’octobre » quelques vers jamais oubliés :
« Les morts dorment en paix dans le sein de la terre
Ainsi doivent dormir nos sentiments éteints
Ces reliques du cœur ont aussi leur poussière
Sur leurs restes sacrés ne portons pas les mains… »

Et le final :
« L’homme est un apprenti, la douleur est son maître
Et nul ne se connaît tant qu’il n’a pas souffert… »

Sur ces réminiscences poétiques, je reviens à Lamartine
Cette fois dans « Le Vallon » sans tout retenir,
je suis revenu souvent à cette lecture y trouvant un écho
à mon état d’âme :
« Ah ! c'est là qu'entouré d'un rempart de verdure,
D'un horizon borné qui suffit à mes yeux,
J'aime à fixer mes pas, et, seul dans la nature,
A n'entendre que l'onde, à ne voir que les cieux.
J'ai trop vu, trop senti, trop aimé dans ma vie,
Je viens chercher vivant le calme du Léthé;
Beaux lieux, soyez pour moi ces bords où l'on oublie
L'oubli seul désormais est ma félicité.
Mon cœur est en repos, mon âme est en silence !
Le bruit lointain du monde expire en arrivant,
Comme un son éloigné qu'affaiblit la distance,
A l'oreille incertaine apporté par le vent. .. »

Pour en finir avec les romantiques, Gérard de Nerval, il le fut jusqu’à friser la folie :
« pour ses visions, ses délires et le récit de ses rêves, pour sa fin tragique (on le retrouva pendu à 47 ans), et pour ses voyages à la lisière de la folie, il fut reconnu par les Surréalistes et les écrivains du Grand Jeu nourris d'Esotérisme, comme un précurseur…. » Et de quoi se rappelle-t-on dés qu’on prononce son nom ?
à « El desdichado » qui m’a taraudé l’esprit quand Aline, le premier et le plus grand amour de ma vie est morte à vingt ans :
« Je suis le ténébreux – le veuf – l’inconsolé
Le Prince d’Aquitaine à la tour abolie
Ma seule étoile est morte – et mon luth constellé
Porte le soleil noir de la Mélancolie… »

Bien plus tard ma Fille a souligné dans ses « vers dorés »
« Respecte dans la bête un esprit agissant
Chaque fleur est une âme à la Nature éclose
Un mystère d’amour dans le métal repose
Tout est sensible – Et tout sur ton être est puissant ! »

Il a commencé par de jolis vers souvent mais cela finit toujours très mal
Ainsi dans « Une allée du Luxembourg »
« Elle a passé la jeune fille
Vive et preste comme un oiseau
A la main une fleur qui brille
A la bouche un refrain nouveau… »

Mais le dernier quatrain, si sombre :
« Mais non – ma jeunesse est finie
Adieu, doux rayon qui m’as lui
Parfum, jeune fille, harmonie
Le Bonheur passait – il a fui ! »

Et de lui me restent des bribes, un ou deux vers :
« L’Espérance a fui comme un songe »
……………….
« Car l’homme a un pied dans la tombe
Quand l’Espoir ne le soutient plus »

Et un quatrain entier des « Cydalises »

« Où sont nos amoureuses ?
Elles sont au tombeau
Elles sont plus heureuses
Dans un séjour plus beau…. »

Pourtant il fut parfois perturbé différemment
Jusqu’à opter pour la légèreté :

« Heure frivole
Qu’il faut saisir
Passion folle
N’est qu’un désir
Et qui s’envole
Après le plaisir ! »
………………………..
« Sois brune ou blonde
Faut-il choisir ?
Le Dieu du monde
C’est le plaisir… »

Il avait écrit son « épitaphe »
Je n’en ai retenu, que :

« Il voulait tout savoir mais il n’a rien connu… »

Arrivent alors deux poètes que l’on ne peut dissocier : Verlaine et Rimbaud… Ils étaient gay mais ne furent pas très gais ?
D’Arthur Rimbaud, adolescent précoce déjà grand poète, mais jamais ouvert sur le Bonheur, l’on retient en premier :

« Elle est retrouvée !
Quoi ? l’Eternité
C’est la mer mêlée au soleil »

Pas facile à lire, pas facile à retenir…Mais le premier quatrain de « Ma Bohème » j’en ai fait une profession de foi parce qu’il me rappelle mes douze ans et ma découverte de la poésie :

« Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées
Mon paletot aussi devenait Idéal
J’allais sous le ciel, Muse ! et j’étais ton féal
Oh ! là là ! que d’amours splendides j’ai rêvées ! »

Du bateau ivre, si hermétique, il ne me reste que :

« Et dés lors, je me suis baigné dans le Poème
De la mer, infusé d’astres, et lactescents… »

Et plus loin un quatrain tout entier :

« Mais, vrai, j’ai trop pleuré ! Les aubes sont navrantes
Toute lune est atroce et tout soleil amer
L’âcre amour m’a gonflé de torpeurs enivrantes
O que ma quille éclate ! O que j’aille à la mer ! »

Verlaine appelait Rimbaud : « l’époux infernal »
Et lui par dérision appelait Verlaine : « La Veuve »
De leur liaison, il a ‘tiré’ (sic) « Le sonnet du trou duc… »
Carrément inclassable !

De Verlaine on se rappelle surtout les poèmes de « la bonne chanson »

« La lune blanche
Luit dans les bois
De chaque branche
Part une voix
Sous la ramée...

0 bien-aimée.

L'étang reflète,
Profond miroir,
La silhouette
Du saule noir
Où le vent pleure...

Rêvons, c'est l'heure.

Un vaste et tendre
Apaisement
Semble descendre
Du firmament
Que l'astre irise...

C'est l'heure exquise »

Douceur, tendresse, jolies images, pas de tristesse, il y a des appels à la sagesse :

« Va, donc chanson ingénue
Et que sans nul regret vain
Elle soit la bienvenue
Celle qui revient enfin… »

« Hier, on parlait de choses et d’autres
Et mes yeux allaient recherchant les vôtres
Et votre regard recherchait le mien
Tandis que courait toujours l’entretien… »

Mais déjà le scepticisme se mêle au final :

« Or, hier je suis parti plein d’ivresse
Est-ce un espoir vain que mon cœur caresse
Un vain espoir, faux et doux compagnon
Oh ! non, n’est-ce pas ? n’est-ce pas que non ? »

Et dans les « Romances sans paroles » cela s’accentue :
Qui ne se rappelle ces vers là ?
« Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur?
O bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits!
Pour un coeur qui s'ennuie
O le chant de la pluie!
Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure
Quoi! nulle trahison?...
Ce deuil est sans raison.
C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine! »

Sa tristesse s’exprime :
« O triste, triste était mon âme
A cause, à cause d'une femme
Je ne me suis pas consolé
Bien que mon cœur s'en soit allé »

Et s’accentue :

«L'ombre des arbres dans la rivière embrumée
Meurt comme de la fumée
Tandis qu'en l'air, parmi les ramures réelles,
Se plaignent les tourterelles.
Combien, ô voyageur, ce paysage blême
Te mira blême toi-même,
Et que tristes pleuraient dans les hautes feuillées
Tes espérances noyées! »

Et pour en finir : « Sagesses » je dirais plutôt résignation.
Ecrit depuis sa prison de Charleroi :
« Le ciel est, par-dessus le toit,
Si bleu, si calme !
Un arbre, par-dessus le toit,
Berce sa palme.

La cloche, dans le ciel qu'on voit,
Doucement tinte.
Un oiseau sur l'arbre qu'on voit
Chante sa plainte.

Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là
Simple et tranquille.
Cette paisible rumeur-là
Vient de la ville.

Qu'as-tu fait, ô toi que voilà
Pleurant sans cesse,
Dis, qu'as-tu fait, toi que voilà,
De ta jeunesse ? »

La voilà la noire tristesse : « Un grand sommeil noir »
« Un grand sommeil noir
Tombe sur ma vie :
Dormez, tout espoir,
Dormez, toute envie !

Je ne vois plus rien,
Je perds la mémoire
Du mal et du bien...
O la triste histoire !

Je suis un berceau
Qu'une main balance
Au creux d'un caveau :
Silence, silence ! »

J’en termine avec ce poème qui m’a particulièrement interpellé :
« Je suis venu, calme orphelin,
Riche de mes seuls yeux tranquilles,
Vers les hommes des grandes villes :
Ils ne m'ont pas trouvé malin.

A vingt ans un trouble nouveau
Sous le nom d'amoureuses flammes
M'a fait trouver belles les femmes :
Elles ne m'ont pas trouvé beau.

Bien que sans patrie et sans roi
Et très brave ne l'étant guère,
J'ai voulu mourir à la guerre :
La mort n'a pas voulu de moi.

Suis-je né trop tôt ou trop tard ?
Qu'est-ce que je fais en ce monde ?
O vous tous, ma peine est profonde :
Priez pour le pauvre Gaspard ! »

J’en termine sur une notre triste, qu’en sera-t-il quand je parlerai du ‘maître’ pour moi : Charles Baudelaire et ses vénéneuses :
« Fleurs du mal » ?
à suivre…

Jan Rolling Eyes
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer un e-mail
Annick



Inscrit le: 15 Aoû 2005
Messages: 14156
Localisation: Normandie et Bourgogne

MessagePosté le: 04-04-2007 16:28    Sujet du message: Répondre en citant

Merci à toi, Jan, pour tous ces extraits de poèmes étudiés ou lus pour ma part au collège.

Je ne sais pas si cela se fait toujours d'étudier la poésie dans les collèges ?

Voilà des poèmes qui n'interpellent beaucoup plus.

Oui, je le dis sans hésitation, les poèmes les plus tristes resteront dans la mémoire des hommes, plus que les poèmes sur le bonheur.

Le bonheur est fugace, la douleur est éternelle.

_________________

" Le bonheur ne court pas le monde; il faut vivre où l'on est heureux "
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Jan Goure



Inscrit le: 18 Juil 2006
Messages: 1865

MessagePosté le: 04-04-2007 18:37    Sujet du message: Répondre en citant

Annick,

La poésie telle qu'enseignée sur les bancs d'école
ça me bassinait. Mais au secondaire Aline aimait,
alors j'ai aimé aussi !
J'ai relu par la suite, suivant mes états d'âme...
Demain "Les fleurs du mal" jamais respirées
en classe !

Bisous

Jan
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer un e-mail
campanule



Inscrit le: 22 Aoû 2006
Messages: 6180

MessagePosté le: 05-04-2007 17:02    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Jan pour de nous avoir fait revivre tous ces moments de poésie.
J'ai été marquée par les romantiques, mais j'aime également Verlaine, Beaudelaire, Prévert.
J'ai redécouvert certains poètes grâce à toi, Marie et Annick.
Je disais à mon fils ainé que je m'étais remise à lire de la poésie et bien il m'a avoué que lui aussi.
J'étais surprise mais ravie.
Merci Jan, c'est très intéressant.
amitiés Wink
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
isabelle



Inscrit le: 01 Oct 2006
Messages: 676
Localisation: Rennes

MessagePosté le: 05-04-2007 17:29    Sujet du message: Répondre en citant

Moi ce que je trouve d'inimitable et d'extraordinaire, et que ce soit dans les poèmes tristes ou gais, c'est cette écriture si fine presqu'en dentelle qui vient des temps passés et que notre siècle ne peut reproduire car il y manque l'essence même du romantisme, tel qu'il était alors. Tout est là. A côte de cela je voulais dire que l'on se souvient peut être plus des poèmes douloureux parce qu'ils font appel à l'envie profonde qu'on a, de consoler, de guérir, de faire du bien... et ce, même aux poètes disparus. Enfin, c'est ainsi pour moi en tout cas. Mais je préfère la gaieté, non pas que je ne sois jamais triste mais je ne sais, sans doute, pas l'exprimer ou bien je me dis que je ferai tache indélébile par rapport à ces merveilleux poètes qui nous ont laissé de véritables bijoux. Et tous les merveilleux ne sont pas tous disparus... puisque tu es là, Jan.

mille bisous et merci pour cette passionnante digression sur les poètes, illustrée de nombreux exemples qui enrichissent ma petite culture... comme ça, davantage, je cultive mon jardin !

isabelle

_________________
"C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière"
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer un e-mail MSN Messenger
Jan Goure



Inscrit le: 18 Juil 2006
Messages: 1865

MessagePosté le: 06-04-2007 15:17    Sujet du message: Répondre en citant

Isabelle,

Bien sûr, époques différentes, mais pas que... Pour ce qui est de la forme,
ils étaient plus rigides, mais pour le fond : rien de nouveau sous le soleil ?
Les grands Poètes que j'ai cités comme m'ayant marqué ont mieux su exprimer leurs états d'âme ? qu'en reste-t-il ? ce qu'on n'a pas oublié ?
parce qu'à un moment de sa vie on a été en osmose et qu'on a vibré à la lecture de leurs vers...
Ainsi en fut-il pour Baudelaire et ses "fleurs du mal" que j'ai humées si souvent... Essayer de l'expliquer, je... m'y casse le nez !!
Bisous à toi
Bonnes fêtes à vous tous
Jan
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer un e-mail
campanule



Inscrit le: 22 Aoû 2006
Messages: 6180

MessagePosté le: 07-04-2007 08:09    Sujet du message: Répondre en citant

J''aime beaucoup la poésie de Prévert et j'ai retrouvé ceci

"Dimanche

Entre les rangées d'arbres de l'avenue des Gobelins
Une statue de marbre me conduit par la main
Aujourd'hui c'est dimanche les cinémas sont pleins
Les oiseaux dans les branches regardent les humains
Et la statue m'embrasse mais personne ne nous voit
Sauf un enfant aveugle qui nous montre du doigt. "
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
campanule



Inscrit le: 22 Aoû 2006
Messages: 6180

MessagePosté le: 07-04-2007 09:23    Sujet du message: Répondre en citant

Pour ceux qui aiment Prévert :

http://dipitadidia.unblog.fr/2007/02/13/les-feuilles-mortes-yves-montand-chante-les-mots-de-prevert/
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
campanule



Inscrit le: 22 Aoû 2006
Messages: 6180

MessagePosté le: 07-04-2007 09:55    Sujet du message: Répondre en citant

Pour écouter Barbara, il faut aller sura radio.blog.club
taper Mouloudji et rechercher Barbara.
bisous
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Ninon



Inscrit le: 10 Oct 2006
Messages: 549
Localisation: Pyrénées-Orientales

MessagePosté le: 12-04-2007 23:37    Sujet du message: Répondre en citant

Très bien fait Jan , ce quid ! Et argumenté à merveille...Bon en ce qui me concerne, je n'ai pas ton érudition ni ta culture poétique, alors ce que je peux dire là, sur le vif, c'est que je préfère les poèmes tristes. J'aime bien aussi ceux qui sont gais, bien sur, mais il faut qu'ils soient concis, ou alors qui frisent l'ironie, voire la satyre bien tournée...

Je trouve que la tristesse(ou spleen), génère et développe, plus de corps, plus de vivant, plus de réalité. La gaité même, est contenue dans la douleur. Car qu'est-ce que la tristesse? Si ce n'est le constat fulgurant d'un bohneur passé, laissant tomber le voile indélébile de l'amertume.... On ne peux savoir ce qu'est la tristesse, si on n'a pas goûté au bohneur et à la gaité précaire qu'il a procuré....Je crois que c'est dans la douleur que se trouve la vraie âme humaine...C'est par elle, que l'homme (ou la femme) se découvre vulnérable, tout petit face à l'invisible, l'insupportable...et toute la grandeur à mon sens réside dans le fait de le dire...de le décrire...de se montrer enfin tel quel : Humain !...Et qui dit humain, dit savoir faire face à tout. Aux fantômes qui nous hantent, et à nous-mêmes....C'est pour tout cela que je prèfère les poésies tristes. Car elles recèlent tant de bonheur embrumés....La gaité, le bonheur ne sont que des clichés, comparées à la tristesse poétique.
Et pour finir je vais citer
Alphonse Lamartine. Lui, saura mieux vous l'expliquer que moi.

La tristesse ‎

L'âme triste est pareille
Au doux ciel de la nuit,
Quand l'astre qui sommeille
De la voûte vermeille
A fait tomber le bruit ;
Plus pure et plus sonore
On y voit sur ses pas
Mille étoiles éclore
Qu'à l'éclatante aurore
On n'y soupçonnait pas !

Des îles de lumière
Plus brillante qu'ici
Et des mondes derrière,
Et des flots de poussière
Qui sont " mondes aussi "
On entend dans l'espace
Des choeurs mystérieux
Ou du ciel qui rend grâce,
Ou d'un ange qui passe
Ou de l'homme pieux

Et pures étincelles
De nos âmes en feu,
Les prières immortelles
Sur leur brûlantes ailes
Nous soulèvent un peu ‎
‎Tristesse qui m’inonde
Coule donc de mes yeux
Comme une onde féconde :
Il faut que l'homme pleure
Il faut que l'homme meure. ‎ Wink


Bonne Journée à toutes et tous !

_________________
"Faut-il que je te dessine, mon sentiment tout en couleur ? Toi au centre, puis que je signe ; d’une flèche transperçant mon cœur ? Pour que tu comprennes enfin..."
(Jeannine Bartes/ Le non-dit)
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Jan Goure



Inscrit le: 18 Juil 2006
Messages: 1865

MessagePosté le: 13-04-2007 14:11    Sujet du message: Répondre en citant

Ninon,

Ah ! que je t'approuve pour les poèmes courts, mais plein d'humour !
Alphonse Allais en est le grand spécialiste, mais est-ce encore de la poésie ? Et le si sérieux Boileau : "Rien n'est beau que le vrai - lui seul est aimable" ou encore plus rigoriste le cher Montaigne : "Nous avons la vue raccourcie à la longueur du bout de notre nez..." et tant d'autres aphorismes ?

Ta phrase : "Je crois que c'est dans la douleur que se trouve la vraie âme humaine...C'est par elle, que l'homme (ou la femme) se découvre vulnérable, tout petit face à l'invisible, l'insupportable...et toute la grandeur à mon sens réside dans le fait de le dire...de le décrire...de se montrer enfin tel quel : Humain !..."
J'en partage chaque mot, mais ilest des époques de la vie où l'on est à ce diapason ( invariablement je revenais alors aux 'fleurs du mal' ) et d'autres où la douleur des autres fait peur et qu'on l'esquive à tout prix !
Ton poème "Tristesse" est bien en osmose avec ces états d'âme : des mots chosis pour des maux ressentis... et il est de toi : Très beau !

Baudelaire ? Un monument pour moi, ma 'culture poétique' (lol) s'est faite par accrocs, occasions, époques et pour avoir souvent été en proie au spleen, c'est dans son jardin que je me réfugiais... et toutes les fois où j'ai humé ces 'fleurs du mal' je vais essayer de l'évoquer mais leur couleur
sombre ne va guère avec le Printemps riant actuel ?

Amitiés à vous les amis et bon w end

Jan
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer un e-mail
Ninon



Inscrit le: 10 Oct 2006
Messages: 549
Localisation: Pyrénées-Orientales

MessagePosté le: 14-04-2007 03:53    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Ton poème "Tristesse" est bien en osmose avec ces états d'âme : des mots chosis pour des maux ressentis... et il est de toi : Très beau !

Ce n'est pas mon poème Jan...Il est de Lamartine Wink

J'aimais aussi celle-ci de
Beaudelaire


Remords posthume


Lorsque tu dormiras, ma belle ténébreuse,
Au fond d'un monument construit en marbre noir,
Et lorsque tu n'auras pour alcôve et manoir
Qu'un caveau pluvieux et qu'une fosse creuse ;

Quand la pierre, opprimant ta poitrine peureuse
Et tes flancs qu'assouplit un charmant nonchaloir,
Empêchera ton coeur de battre et de vouloir,
Et tes pieds de courir leur course aventureuse,

Le tombeau, confident de mon rêve infini
(Car le tombeau toujours comprendra le poète),
Durant ces grandes nuits d'où le somme est banni,

Te dira : " Que vous sert, courtisane imparfaite,
De n'avoir pas connu ce que pleurent les morts ? "
- Et le ver rongera ta peau comme un remords.


Bon week End
_________________
"Faut-il que je te dessine, mon sentiment tout en couleur ? Toi au centre, puis que je signe ; d’une flèche transperçant mon cœur ? Pour que tu comprennes enfin..."
(Jeannine Bartes/ Le non-dit)
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Jan Goure



Inscrit le: 18 Juil 2006
Messages: 1865

MessagePosté le: 14-04-2007 10:02    Sujet du message: Répondre en citant

Oui, Ninon, je le connais bien ce poème là
mais il n'a jamais été en osmose avec mon ressenti
Car celle qui était sous le marbre noir, je la voyais
toujours comme mon Ange qui du ciel me faisait
signe de continuer...à vivre, tout simplement !

Bisous d'amitié

Jan
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer un e-mail
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Retraite Active Index du Forum -> litterature Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure
Page 1 sur 1

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum

Les cles du midi retraite Plan retraite


Powered by phpBB © 2001, 2005 phpBB Group
Traduction par : phpBB-fr.com