Retraite Active

[bernard]

Sur le pavé parisien qui sonne, je traîne,
J’avance la tête pleine de ma mémoire,
Je reconnais un vieil acteur, gloire incertaine,
Chacun sourit, chacun est seul dans son histoire.

Sur le pavé parisien humide , je gène,
Au Pont Neuf, des amants, square du Vert-Galant,
Enlacés, embrassés, sur les bancs, c’est la scène,
La Seine, le cliché, chacun se la jouant.

Et je guette les criminels, quais des Orfèvres,
Sur le pavé parisien qui saigne, j’enchaîne,
Mots étrangers qui s’entremêlent sur nos lèvres,
Un black anglais me parle anglais, ailleurs m’entraîne…

Où je m’enflamme pour Notre-Dame si belle,
Sur le vieux pavé si parisien où je flâne,
Je sais Paris, le Moyen Age et la gabelle,
Moi, touriste de Catalogne ou de Toscane.

Du sabot des chevaux des policiers montés,
Le pavé parisien tinte clair et s’étonne,
Le Passé courtisant l’ Ile de la Cité
Attache mon cœur aux ruelles, me bâillonne…

Puis quand je perds ce pavé parisien, je sonne,
Baudelaire et Voltaire et Molière et Villon,
Aux portes qui ont vu de si grandes personnes,
Affligé de n’y voir que le parisien con.

Tel Gavroche qui se dérobe sous les balles,
Sur tous ces pavés parisiens mutants, je fuis,
Monsieur Hugo, l’Ile Saint-Louis, les rues royales,
Et je me tais Rue du Commerce et de l’Ennui…
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croire c'est créer