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Vacances en Vendée, années 30 (3).

 
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Sostène 101



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MessagePosté le: 04-02-2007 17:54    Sujet du message: Vacances en Vendée, années 30 (3). Répondre en citant

Bonsoir à tous
Suite vacances à l'Aiguillon-sur-Mer.

Notre repas du soir avait lieu à la lueur d'une lampe à pétrole. L'électricité n'était pas encore parvenue jusqu'à l'Aiguillon. Plus tard dans la soirée, lorsque nous étions couchés, nous percevions le bruit du ressac sur la plage de La Faute. A notre réveil nous entendions des bruits familiers : celui des sabots et des charrettes des cultivateurs qui se rendaient à leur travail ; plus loin, sur le Lay, celui des moteurs des bateaux qui allaient en mer. Puis, lorsque nous sentions l'odeur des rôties que grand mère Angéline faisait dorer devant un feu de favri (1) nous descendions, Michel et moi, l'escalier quatre à quatre. Le menu était : chocolat au lait et rôties de pain Polka avec beurre salé.

L'après midi nous allions, mon frère Michel et moi, à La Faute avec notre mère. Nous étions accompagnés de mes cousins germains (qui venaient eux aussi de Paris) lorsqu'ils étaient en vacances en même temps que nous. Chemin faisant nous rencontrions nombre de cousins et cousines avec lesquels notre mère échangeait des informations sur la famille. A la sortie du pont une rigole de purin, venant d'une ferme appartenant à des cousins, traversait la route. Ensuite nous entrions dans les chemins de La Faute. Ceux ci étaient envahis par le sable. Plus nous progressions vers la plage plus la couche de sable augmentait. Certaines années le sable arrivait à la hauteur des fenêtres des "chalets" (2) construits derrière les dunes.

Lorsque nous franchissions les dunes c'était l'émerveillement. La mer était là, à cinquante mètres de nous. La plage formait un immense croissant lumineux allant de la pointe d'Arçay à la Belle Henriette (des lieux dits). Il n'y avait aucune interdiction, nous pouvions courir sur les dunes et dans la forêt. Il y avait peu de monde sur la plage, peut être 500 personnes. Beaucoup plus le dimanche, jour où le petit train déversait en gare de l'Aiguillon ville ou de l'Aiguillon port une foule de cultivateurs venant de l'intérieur de la Vendée par Chantonnay et Luçon.

Avant d'aller courir sur la plage nous devions passer par le chalet "La Fauvette" afin de nous mettre en maillot de bain. Cette petite maison était située au pied de la dune, au lieu dit "Les Abois". Elle avait été construite par grand père Tlemcen vers 1925.

A notre retour de la plage nous étions fourbus et brûlés par le soleil. Après le dîner nous allions souvent à la veillée chez notre tante Marguerite et notre oncle Alfred. Plus tard nous revenions chez nous par la « route de la côte » sans craindre l'arrivée du moindre véhicule automobile. Sur les bords de la rivière s'élevait le « chant des grenovelles » (3).

Périodiquement grand père Tlemcen devait aller chercher, en gare de l'Aiguillon, une très grosse futaille de vin d'Algérie. Il partait avec la charrette, tirée par Coquette, et se faisait accompagner par plusieurs voisins ou amis. Une fois sur place la charrette était placée « à cul » contre le quai et la futaille embarquée à l'aide de rouleaux. Au retour à la maison la manoeuvre était plus difficile mais le gros tonneau trouvait finalement sa place dans la cave de la petite maison. Le grand père le mettait immédiatement "en perce" et versait à boire à ses amis. Ceux ci dégustaient en silence ... Puis donnaient ensuite leur appréciation. Elle était généralement positive. Le grand-père offrait une nouvelle rasade ... La conversation s'animait. De tournées en tournées les amis éprouvaient quelquefois des difficultés à rentrer chez eux.

Aux grandes marées de septembre la rivière débordait et ses eaux parvenaient jusqu'à la route de la côte. Les chevaux, ânes et chèvres qui étaient parqués sur les bords, attachés à un piquet, avaient de l'eau jusqu'au ventre, mais ils attendaient stoïquement que l'eau veuille bien s'en aller afin qu'ils puissent brouter à nouveau. A marée basse nous allions jouer dans les "casses". Il s'agissait de trous laissés par des habitants de l'Aiguillon qui prélevaient la couche superficielle de la vase afin, très souvent, d'en garnir le sol en terre battue de leurs demeures. Avec Michel et nos cousins nous allions dans ces casses pêcher des crabes ou y faire voguer des bateaux de notre fabrication.

Chaque matin nous allions chercher notre pain à l'une ou l'autre des deux boulangeries du village. Les propriétaires de l’une d’elles avaient deux filles dont une était âgée d'une dizaine d'années. Cette fillette venait chercher du vin chez mes grands parents. Grand mère Angéline la faisait entrer dans la salle à manger. Mon cousin, toujours moqueur, me disait : « Tiens Jean, dis bonjour à ta fiancée ! » ou bien « Viens embrasser ta fiancée ! ». La fillette devenait toute rouge, et moi aussi, au grand plaisir de mon cousin……..

(1) Tiges et cosses des fèves, après battage.

(2) On appelait "chalets" les maisons de vacances construites derrière les dunes de La Faute

(3) Les grenouilles.

Bien amicalement




Ci dessus : en haut, de G à D : Jean (Sostène) 1929, le petit train, les boucholeurs.
En bas : Le port de l'Aiguillon (1936), la plage de La Faute (1920).
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GUYON



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Messages: 45
Localisation: Banlieue Parisienne

MessagePosté le: 08-04-2007 21:57    Sujet du message: La Belle Henriette Répondre en citant

Merci de nous faire partager vos souvenirs d'enfance et votre amour d'une région qui, avant d'être une destination touristique, a été une zone rurale où les gens vivaient de ce que leur donnait la Nature.

J'ai moi-même passé dans ma jeunesse des vacances à la Tranche sur Mer mais bien plus tard puisque mon premier séjour date de 1965.

J'y passait des vacances au camping de la Belle Henriette. Je me suis toujours demandé qui était cette belle Henriette qui avait donné son nom (ou tout au moins, son prénom) à ce lieu. Ce n'était pas elle qui tenait le camping puisqu'il appartenait à un Monsieur Fournier qui paraissait une "grosse légume locale" avec sa plaque d'immatriculation à chiffre unique : 1 .. 85.

Il organisait, au 15 août, une course du camping jusqu'à la plage sans passer par les passerelles. Les concurrents étaient en couple, devaient partir habillés, échanger leurs vêtements sur la plage et revenir. Le trajet était marécageux et sillonné de petits canaux. Nous revenions avec de la boue jusque dans les oreilles.

Le soir, il y avait un bar, à l'entrée du camp, où nous venions prendre de la liqueur de café (du Camok) pour nous tenir éveillés jusque tard dans la nuit. Il y avait là une dame d'un âge qu'on ne dit pas. Elle habitait une villa des environs et on sentait que pour rien au monde elle n'aurait fait du camping. Elle venait presque chaque soir pour faire honneur aux alcools du bar et pour rigoler avec celui que nous appelions, de la façon irrévérentieuse des adolescents, le Père Fournier.

Avec ce que j'ai dit d'elle, je ne peux la nommer, si tant est que le nom que j'ai retenu ait été exact. On nous avait dit qu'elle était comtesse. Compte tenu de son aptitude à éponger les verres, nous l'avions tout de suite surnommée la Spontex.

Je suis repassé par ce camping en 1973. Je l'ai trouvé triste. Les estivants communiquaient moins entre eux et un dancing avait remplacé le bar. Des ouvrages en dur avaient été sustituées aux fragiles passerelles. Nous en sommes partis après une nuit, ma femme ayant trouvé l'endroit sinistre et n'y ayant pas les mêmes souvenirs que moi.

Ce récit postérieur de 30 ans à vos vacances de jeunesse, évoque-t-il quelquechose pour vous ?

Bonsoir
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La retraite n'est pas la fin.
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musika



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MessagePosté le: 08-04-2007 22:03    Sujet du message: Répondre en citant

merci tous les deux de me parler de la VENDEE...
terre de mes grands-parents maternels..........
et, toute ma famille maternelle
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poete_musika..4 mains
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Papy Lulu



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MessagePosté le: 08-04-2007 22:05    Sujet du message: Répondre en citant

Mes vacances à la Faute sur Mer, en famille, des souvenirs merveilleux...l'achat des supettes le soir!!!!je ne précise pas car les habitués doivent savoir ce que sont les supettes....
_________________
Lorsque tu ne vois pas bien ce qu'il y a au loin..rien ne t'oblige à aller voir de pres (conseil d'un sage Berbère)
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musika



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MessagePosté le: 08-04-2007 22:11    Sujet du message: Répondre en citant

c'est quoi ? Wink
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Papy Lulu



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MessagePosté le: 09-04-2007 07:23    Sujet du message: Répondre en citant

Les bonbons fait devant nous et vendus en morceaux de 10 cms de long, assez fin,de ifférentes couleurs , encore chauds, !!!!!!
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Lorsque tu ne vois pas bien ce qu'il y a au loin..rien ne t'oblige à aller voir de pres (conseil d'un sage Berbère)
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musika



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MessagePosté le: 09-04-2007 16:33    Sujet du message: Répondre en citant

ah ok.........c'est comme la guimauve quoi Wink

en ce moment, je suis en train de lire, de CLAUDE LE ROY... LE CHOUAN.
c'est une histoire romancée....
avec le soleil..........c'est mieux....pour connaitre un peu l histoire...
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Sostène 101



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MessagePosté le: 15-04-2007 17:56    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir à Guyon et à Papy Lulu,

Je viens seulement de lire vos messages.

J’allais à l’Aiguillon, chez mes grands-parents, dans ma jeunesse. Après la guerre j’y suis allé avec ma femme et mes enfants, presque tous les ans. Après ma mise à la retraite j’ai demeuré à l’Aiguillon durant dix ans. Ma famille, issue de l’Aiguillon, a des ramifications à La Faute et à La Tranche. Mais ce sont maintenant des cousins éloignés. Le contact a été perdu. Les veillées d’autrefois, c’est fini. Télévision et voitures en sont en partie responsables.

La Faute et La Tranche se veulent des stations balnéaires. A La Faute (environ 800 habitants en hiver et 30.000 en été) il y a maintenant un casino. Je crois que La Tranche, pour ne pas être en reste, en veut un aussi.
Je n’ai pas d’explication au sujet de « La Belle Henriette » mais le nom existe depuis très longtemps. Par contre je me suis souvent demandé, comme beaucoup d’autres, quelle pouvait être l’origine du nom « La Faute » ? Certaines vieilles personnes du village attribuaient cette appellation au fait que, selon elles, autrefois une jeune aristocrate ( peut être était-ce la Belle Henriette ?) se serait laissée séduire par un jouvenceau dans le bois qui est aujourd’hui la forêt de La Faute. C’était une version parmi d’autres de même nature.

L’explication, bien que séduisante par son côté romanesque, ne tenait pas parce qu’à l’époque citée la langue de sable sur laquelle se trouvent maintenant le village et sa forêt n’existait pas.

La véritable explication est venue d’un habitant de La Faute. Ce monsieur, un érudit, a écrit, il y a une quinzaine d’années, dans le journal de la commune, que le nom du village venait de l’utilisation, au présent, du verbe « faillir » (pas « saillir »…). Ce verbe n’est plus utilisé, sous cette forme aujourd’hui, mais autrefois on pouvait dire, par exemple : « la semaine faut le dimanche » dans le sens « se termine » ou « fait défaut » le dimanche.
Par la suite j’ai fais quelques recherches qui ont confirmé la suite de l’explication avancée :
Durant le 17ème siècle la rivière Le Lay se jette en mer (« la rivière faut ») au nord de l’actuel village. C’est vers cette époque que les riverains baptisent cette embouchure « La Faute ».
Au cours des siècles suivants les courants ont formé, à partir de la rive droite du Lay, une importante langue de sable orientée vers le Sud. La rivière s’est donc trouvée déviée dans cette direction mais le nom est resté. Un village s’est construit sur ce terrain neuf et a pris le nom de La Faute.

A noter que la ville généralement connue sous le nom de Montereau (Seine et Marne) s’appelle en réalité « Montereau-Faut-Yonne » (ou Montereau-Fault-Yonne)). C’est là que l’Yonne se jette dans la Seine, c’est le lieu ou la rivière faut.

Remarque : Je me demande si le verbe anglais « to fail », qui signifie ne pas réussir, échouer, faire faillite, n’a pas un rapport avec le verbe français faillir. N’étant pas spécialiste je n’ai aucune certitude de cela.

Bien amicalement.

Un bonjour à Musika.
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musika



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Messages: 18472

MessagePosté le: 15-04-2007 21:01    Sujet du message: Répondre en citant

merci Wink sostène
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Amarange



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MessagePosté le: 16-04-2007 19:41    Sujet du message: Répondre en citant

merci pour ces beaux recits
c'est fantastique une telle mémoire Sostène
ça avait l'air tellement paisible cette période

_________________

un jour à la fois
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Sostène 101



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Messages: 308
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MessagePosté le: 16-04-2007 21:58    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir Amarange,

Ma mémoire n'est pas exceptionnelle mais nous avons, dans la famille, tellement parlé de cette époque que beaucoup de choses se sont gravées dans ma mémoire. Maintenant les anciens sont tous partis mais avec mon frère nous continuons à nous remémorer ces années qui aujourd'hui nous paraissent merveilleuses.

Bien amicalement.
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Sostène 101



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MessagePosté le: 16-04-2007 22:38    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir à tous,

Bien que ce soit un peu hors sujet il me semble intéressant de reproduire ici un récit, provenant du Cercle Généalogique Vendéen, qui montre ce qu’était la vie de nos ancêtres au 17è siècle. Auteur : M.Mabilat.

« …..Pendant le temps des disettes, toute la famille cueille les fruits sauvages, les herbes et les orties, que l'on mange en soupe ou en bouillie et aussi des racines. C'est le temps de la mort qui s'installe à chaque foyer et qui s'abat sur les enfants en bas âge, les femmes en couches, les vieillards, qui sont les principales victimes, et si à cette époque, les gens ne meurent pas de faim, c'est qu'ils meurent avant d'une épidémie.
Puis après ces fléaux, pendant un certain nombre d'années la vie reprend ses droits, naissances, mariages, et cette nouvelle vague durera jusqu'au prochain drame de famines et de misères.
La mort, à cette époque, pour les pauvres paysans, est une compagne familière, la moitié environ des nouveaux nés ne va guère plus loin que leur premier ou second anniversaire, et la moyenne de vie se limite entre 25 et 30 ans.
S'il pouvait survivre à l'intense mortalité infantile, aux fièvres, aux rigueurs du climat, l'enfant grandissait au milieu d'un grand nombre de frères et soeurs, et très souvent avant son adolescence il voyait mourir père et mère, et plusieurs de ses frères et soeurs, et il s'installait au foyer un beau père ou une belle mère qui amenait ses propres enfants d'un premier lit…… »

Remarque : Au cours de mes recherches généalogiques en Vendée j'ai trouvé, au 18è siècle, un de mes ancêtres, un métayer, qui s'est marié quatre fois. Sa première épouse est décédée peu de temps après leur mariage. Avec sa deuxième épouse il a eu 13 enfants qui sont, pour moitié, décédés en bas âge ou avant d'atteindre leur 10ème année. Cette femme étant décédée il s'est remarié et, avec sa troisième épouse il a eu deux fois deux jumeaux, tous décédés en bas âge. Décés de sa troisième femme. Il se remarie. Pas d'enfant. J'ignore la suite mais je pense que les choses en sont restées là.

J'ai recherché et retrouvé, dans le marais, non loin de l'Aiguillon, sur la commune de Triaize, la ferme "La Grenouillère" dans laquelle mon ancêtre a vécu avec ses trois dernières épouses.

Bien amicalement.


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Sostène 101



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Messages: 308
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MessagePosté le: 17-04-2007 16:12    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour à tous,

En 1935 et 1936 j'allais chaque jour en mer avec un de mes oncles. Celui ci me considérait, selon ses dires, comme un demi marin. Mes fonctions à bord étaient le maintien du cap et, à l'arrivée et au départ des bouchots, le mouillage et la levée de l'ancre. De plus je "donnais la main" pour les manoeuvres de la voile et du chalut.

L'oncle était un brave homme, très bon professionnel, mais peu patient. Lors du retour des bouchots, alors qu'il travaillait à trier ses moules, il me disait : « Tiens le cap sur la maison du génie ! ». Cette maison était une vieille bâtisse qui avait abrité les services techniques des constructeurs de la digue de l'Aiguillon, à la fin du 19ème siècle. Je tenais ce cap, mais à la longue je me demandais si, connaissant mal les fonds, je n'allais pas bientôt mettre le bateau « au sec ». Je n'osais pas questionner l'oncle car celui ci supportait mal d'être dérangé dans son travail. Finalement ce que je redoutais arrivait parfois. Nous nous retrouvions échoués sur un banc de sable. Furieux l'oncle lançait invariablement: « Ah! bornencio!(1)…. nom de D ... ! de nom de D ... ! de nom de D ... ! ». Il fallait alors faire reculer le bateau avec une gaffe ou un aviron. Cependant comme la mer montait nous étions rapidement à flot.

(1) Le mot contient l'idée de rejet d'une chose déplaisante. Exemple : « Ah! bornencio! quel sale temps! » ou bien « Ah! bornencio! quelle sale histoire! ».
Je me suis longtemps demandé quelle pouvait être l'origine de cette exclamation. Je l'ai trouvée un jour en lisant un dictionnaire du patois Vendéen de la région sud-est du département (auteur : Pierre Gachignard). Même s'il existe de petites différences entre les patois locaux l'explication que donne l'auteur est valable aussi pour l'Aiguillon :
« .... lors de la cérémonie du baptême le prêtre lisait les textes latins, naturellement inaccessibles à l'assistance ..... puis il se tournait vers le parrain et la marraine en disant : dites « ab renuntio » (je renonce). Les deux répétaient alors, à leur manière, le son qu'ils venaient d'entendre, et dont ils faisaient d'emblée : abernoncio. Le mot est passé dans la mémoire sous le biais d'une sonorité voisine fort accessible : la bernaille dans le siau. (Bernaille ou brenée : son imbibé d'eau de vaisselle que l'on distribue aux porcs à l'aide d'un seau).

Que de cérémonies ont perdu de leur dignité à l'approche de cette phrase attendue qui comblait d'aise une assistance, étrangère au Latin comme au Français, qui se retirait avec l'impression de n'avoir enfin pas tout perdu de ce qui s'était dit ».

Remarque : Sans doute à cause d'une origine latine commune ce qui se dit « brenée » en patois Vendéen se dit « brena » en Corse.

Bien amicalement.


Photo de G : Un bateau de l'Aiguillon durant les régates de 1938.
Photo de D : Carte des environs de l'Aiguillon-La Faute. On voit très bien le chenal qu'il fallait suivre pour, venant de la mer, s'engager dans la rivière Le Lay et remonter jusqu'à L'Aiguillon. La "maison du génie" est indiquée, à droite de l'inscription "Digue de L'Aiguillon".
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Rominet1



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MessagePosté le: 25-04-2007 23:06    Sujet du message: Répondre en citant

Je n'avait pas encore tout exploré, mais Sostène me ramène cinquante ans en arrière dans cette région que j'ai bien connue, puisque j'y suis né.
En supplément, j'ai épousé une fille de TRIAIZE.
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Sostène 101



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MessagePosté le: 27-04-2007 16:23    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour Guiet,

Je suis content de retrouver quelqu'un de ma région d'origine et, de plus, dont l'épouse est de Triaize.
Hormis mes vacances des années 30, 50 et 60, j'ai demeuré à l'Aiguillon de 1985 à 1996. Actuellement je demeure dans le Var.
Nous avions à l'Aiguillon un très bon voisin qui avait été instituteur à Triaize. Cependant je ne sais pas à quelle époque. L'ensemble de sa carrière doit se situer entre 1920 et 1960.
La ferme en ruine, "La Grenouillère", dont j'ai parlé dans un message, se trouve non loin, et à gauche, de la route qui va de Triaize à St Denis-du-Payré. On y accède par un chemin de terre.
Bien amicalement.
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Rominet



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MessagePosté le: 28-04-2007 17:39    Sujet du message: Répondre en citant

Salut Sostène et mes respects pour votre grand âge (déduction). La région entre Sainte-Hermine et La Tranche-sur-Mer, c'est mon enfance et ma jeunesse, j'ai quitté la Vendée pour raisons professionnelles, mais les racines sont là, comme beaucoup de merveilleux souvenirs. Qu'est-ce qu'on s'amusait ces années-là, mais on bossait durement aussi. La culture (l'agriculture pour parler moderne) c'était pas de tout repos, les 35 heures, on connaissait pas. Et même le dimanche matin. Les lundis, on n'était pas très en forme. Je me souviens très bien (mais c'est incroyable), m'être endormi sur mon vélo. Et je ne suis pas tombé, c'est en roulant sur la berge, que ça m'a éveillé.
Même mes petits-enfants ne voudraient pas me croire ...
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Rominet



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MessagePosté le: 28-04-2007 17:56    Sujet du message: Répondre en citant

Salut Sostène

Je n'avais pas encore tout lu. Mais c'est un merveilleux feuilleton qui me ramène des années en arrière. J'étais tout gamin, mais je me souviens du petit train à vapeur qui allait jusqu'à l'Aiguillon. J'ai dû le prendre une fois seulement, mais il y a quelques détails qui me sont réapparus des années plus tard, quand mon coeur de jeune homme a battu un peu plus fort du coté de Triaize.
Et les cabanières, Belle-maman en avait toutes une collection qu'elle prétait pour les fêtes de Triaize, "les noces vendéennes" et "les courses aux ânes"
Les vieilles dames disaient qu'à Triaize, les ânes, il en passe plus qu'il n'en reste ...

Allez Sostène, racontez-nous encore, ça vaut toutes les sagas télévisées.

Amitiés et admiration
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seraphine25



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MessagePosté le: 29-04-2007 10:34    Sujet du message: la vendée Répondre en citant

Bonjour rominet,

Moi j'habite encore la vendée un petit patelin situé à 10km de la Roche sur yon.

Je suis à 1/2 h des Sables d'olonne zone à éviter en juillet et aout mieux vaut en profiter hors saison
Amitiés Wink
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Rominet



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Localisation: Touraine

MessagePosté le: 29-04-2007 20:30    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir Séraphine,

Laissez-moi deviner, Les Clouzeaux ou Landeronde. J'ai connu un monsieur, c'était un collègue de travail, qui habitait dans votre secteur et qui se prénommait "Séraphin", un prénom assez peu courant, mais que je trouve très joli. "Ange" est assez courant du côté de la Corse.
J'ai eu une soeur qui habitait Aubigny, elle est décédé, il y a déjà longtemps.
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seraphine25



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MessagePosté le: 30-04-2007 08:30    Sujet du message: vendée Répondre en citant

Bonjour Rominet,

Non je ne suis pas de ce coté, je suis à Belleville /vie vous connaissez?

C'est sur la route de Nantes aujourd'hui c'est presque la banlieue de la roche avec tout ces lotissements et les zones commerciales.

Ce n'est pas très touristique mais ont y est tranquille je ne suis pas vendéenne d'origine mais j'adore cette région.
Amitiés
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musika



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Messages: 18472

MessagePosté le: 30-04-2007 08:32    Sujet du message: Répondre en citant

je suis moitié VENDEENNE......... Very Happy
la Roche......je connais Wink
oui, j aime lire, vos écrits, ils me rapprochent de ma famille maternelle.
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seraphine25



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MessagePosté le: 30-04-2007 09:12    Sujet du message: Répondre en citant

musika a écrit:
je suis moitié VENDEENNE......... Very Happy
la Roche......je connais Wink
oui, j aime lire, vos écrits, ils me rapprochent de ma famille maternelle.


Bonjour,

si un jour tu passe dans le coin,

Ont ne sait jamais ?
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Sostène 101



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MessagePosté le: 30-04-2007 10:48    Sujet du message: Répondre en citant

Petite fille en Kichenotte. De Marie-Claude Monchaux. Edition Ouest-France

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Sostène 101



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MessagePosté le: 30-04-2007 14:47    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir à tous,
Je crois me revoir sur la plage de la Faute-sur-Mer en 1925 ou 26.


La signature de l'auteur n'est pas lisible.

A Rominet,
Je vous ai envoyé un message privé. Peut être ne l'avez-vous pas lu ?
Bien amicalement.
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Rominet



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MessagePosté le: 01-05-2007 17:51    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour, ou bonsoir SOSTÈNE

Effectivement je n'ai pas lu de message privé, mais je me demande comment je vais le trouver. Si vous (pardon, c'est la règle), si tu pouvais me diriger un peu, je serais heureux de converser en particulier.
Amitiés
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Sostène 101



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MessagePosté le: 01-05-2007 18:33    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir Guiet,
J'ai envoyé mon message privé à destination du pseudo Guiet.
Il te suffit d'aller en haut d'une page de Retraite Active et de cliquer sur l'inscription : " Se connecter pour vérifier ses messages privés". Ensuite tu tapes le pseudo et le mot de passe.
Bien amicalement.
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Rominet



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MessagePosté le: 01-05-2007 20:01    Sujet du message: Répondre en citant

Merci SOSTÈNE c'est fait et j'ai répondu en MP.

L'image de la plage de la Faute est très jolie, la dernière fois que j'y suis allé, les petites filles n'avaient pas de chapeaux ni de jolies robes en dentelles, ni rien du tout ce qui les rend encore plus jolies.
Les dames plus agées et les messieurs n'avaient rien non plus, alors j'ai fait comme eux et c'était bien. La brise soufflant dans la grand voile c'est délicieux ... et au moins, on n'a pas la marque du maillot de bain.
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Rominet



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MessagePosté le: 01-05-2007 20:09    Sujet du message: réponse à Séraphine Répondre en citant

Bonsoir SERAPHINE

Belleville-sur-Vie, je connais. Enfin j'y suis passé. Je crois bien que j'y ai disputé un match de basket.
Ce qui m'a aiguillé, à tord, de l'autre coté de la Roche-sur-Yon c'est que tu avais indiqué que tu étais à une 1/2 heure des Sables-d'Olonne. Alors j'ai foncé dans cette direction.
Quel temps fait-il ? En Touraine, on vient d'essuyer un orage. j'ai lavé ma voiture hier, ça va la rincer ...

Bonne nuit, fais de beaux rêves Laughing Laughing Laughing
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seraphine25



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MessagePosté le: 02-05-2007 08:18    Sujet du message: vendée Répondre en citant





Bonjour rominet

ici il fait un temps dégueu !!!!! il pleut et la température à bien chutée
mais il fallait de l'eau alors c'est pas grave

Tu sais si j'ai dit que les sables était à 1/2 h de la roche c'est qu'il y a une 4 voies est ça roule il y a aussi des radars j'ai fait l'expérience a +
bises cat
_________________
Ce n'est ni l'amitié ni la bonté qui nous manque, mais nous manquons à l'amitié et à la bonté.


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CHTI 62



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MessagePosté le: 24-06-2007 17:33    Sujet du message: Répondre en citant

Je connais trés bien le littoral vendéen.
j'ai une petite maison a JARD SUR MER .


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