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Inscrit le: 14 Oct 2007 Messages: 2464 Localisation: Lothringer Orientale
Posté le: 19-10-2007 16:45 Sujet du message: Et Alain sauta la Barrière !
En 1970, alors que le choc pétrolier n’avait pas encore rendu au Français le gout de la marche à pieds, notre sémillant Alain Barrière décidait d’interpréter une chanson à la gloire de la mer et au passage, évoquer un tant soit peu ses états d’âmes dont la quasi-totalité de Français se foutaient comme de l’an quarante. Pompidou n’avait pas encore cédé sa place à l’accordéoniste auvergnat qui plus tard, à défaut de pétrole, nous enchantera avec son « bonsoir Madame, bonsoir Mademoiselle, bonsoir Monsieur.
Et je reste des heures à regarder la mer
Le cœur abasourdit les pensées de travers
Et je ne comprends rien à ce triste univers
Tout est couleur de pluie tout est couleur d'hiver
On observe dès les premiers vers que notre Alain national, tout comme les fonctionnaires de l’époque, s’emmerde grave pour ainsi passer des heures à regarder la mer. Bien évidement à voir le flux et le reflux, il finit par avoir l’estomac au bord des lèvres.
On imagine aisément le regard expressif de la poule qui vient de trouver une paire de ciseaux à observer sans fin la ligne bleue de l’horizon. A la fin, il en perd tout naturellement ses facultés mentales et c’est sans fausse honte qu’il avoue ne plus rien comprendre.
Je suis ce fier bateau qu'on vit un jour partir
Et qui n'en finit plus de ne plus revenir
La mer a ses amants qui s'enivrent de vent
La mer a ses amants qui se grisent à ses fêtes
Sans doute qu’ayant fumé quelques algues hallucinogènes ou abusé d’un mauvais ratafia, il se voit déjà ce fier trois mâts de quatre cents tonneaux tenant bon la barre et le vent hisse et haut…de Santiano !!! Mais ça c’est une autre histoire et un autre chanteur. C’est sans doute pour cette raison que dans les deux vers suivants, il n’évoque plus que l’ivresse, bourré qu’il est comme seuls les marins savent l’être.
Qui ne me comprend pas ne comprend pas la mer
Je n'aurai donc été en ce grand univers
Qu'un de ces marins là qui vont en solitaires
Et l’inutile cri d'une inutile fête.
Comme tous les sujets à l’intempérance, notre chanteur à demi « yéyé » sort de son coma éthylique pour partir dans une explication de philosophie de comptoir. Il prend ainsi à témoin l’auditeur de son mal de vivre et de l’incompréhension de ses contemporains. On note également l’incohérence du propos résultante d’un dégrisement inachevé ou d’un début d’Alzheimer.
Néanmoins, il se rend compte du pathétique de sa situation et admet en dernier ressort qu’il est inutile de faire ainsi la fête au risque sous jacent de se réveiller au petit matin avec la tête dans cul !
Enfin, il est sur la voie de la rédemption…
Et je reste des heures
Et je reste des heures à regarder la mer.
Hé ben que nenni, incurable, le voilà retourné à la morne contemplation des flots gris d’une mer bretonne qui vous foutrait un bourdon de mormon dépressif… _________________ Je suis bien dans ma peau...Elle est juste à ma taille
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