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Inscrit le: 02 Fév 2007 Messages: 308 Localisation: Var
Posté le: 16-12-2007 16:28 Sujet du message: Coutumes locales. Une noce en Corse.
Je m’étais fiancé, durant la guerre, avec une corse. Je suis moi-même d’origine corse, du même village que ma femme, par mon père. Notre mariage devait avoir lieu en avril 1946.
J’étais, depuis peu, entré comme mécanicien motoriste dans une compagnie aérienne. J'avertis mon chef d'équipe, un marignanais, de l’imminence de mon mariage . Celui ci me dit : « Prends le train à la gare de Lyon le xx au soir et descends à Pas des Lanciers, la station la plus proche de Marignane. Je serai à l'aéroport et je te présenterai au chef d'escale qui t’embarquera dans un avion pour Ajaccio. Ce qui avait été dit fut fait et j'embarquai dans un Junker 52 à destination d'Ajaccio.
Le mariage eut lieu à la date prévue. Ce jour là un cortège quitta la maison et se dirigea vers la mairie. Mon futur beau-père marchait en tête avec sa fille. Derrière eux suivaient les parents et amis puis les habitants du village. Je fermais la marche en compagnie de ma future belle-mère.
A la mairie ce fut un cousin, adjoint au maire, qui nous maria. Puis le cortège se rendit à l’église. C'est l’abbé xxxxx, un autre cousin, qui nous unit. Ce fut une cérémonie émouvante pour ma femme et moi ainsi que pour mes beaux-parents ...Nous pensions aux générations, de nos deux familles, qui nous avaient précédés en ce lieu.
Ensuite tout le monde remonta jusqu'à la maison. Sur des tables installées sur la terrasse, un buffet avait été organisé. Les « frappis », « canistrelles », « firtelles » et le vin à discrétion furent très appréciés. Après cela nous descendîmes au restaurant. Il y avait une quarantaine de convives. Le repas se prolongea longtemps dans l'après midi. On chanta et on raconta de nombreuses histoires en patois. Puis on dansa jusqu'au dîner, ainsi qu'après celui ci.
Dans la soirée nous nous retirâmes, ma femme et moi, "dans nos appartements". Vers minuit des chants corses s'élevèrent dans la cour. C'était une "sérénade". Nous dûmes faire descendre par la fenêtre, à l'aide d'une corde, un panier rempli de canistrelles, frappis, etc.
Le lendemain nous descendîmes à Ajaccio et, dans la soirée ce fut l'embarquement sur le paquebot "Ville d’Ajaccio". Accoudés au bastingage nous voyions mes beaux-parents qui, sur le quai, regardaient tristement partir leur fille.
Lorsque la sirène du VILLE D’AJACCIO se mit à mugir et que le bateau s'écarta lentement du quai nous comprîmes qu'une nouvelle vie allait commencer pour nous ....
Inscrit le: 17 Nov 2007 Messages: 681 Localisation: aubagne (13)
Posté le: 03-02-2008 07:16 Sujet du message:
c'est beau sostène il ne manque que les gestes et l'accent à tes mots _________________
la différence entre un fou rire et un rire fou c'est la camisole
♂ 1947
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