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Poèmes et poètes......
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campanule



Inscrit le: 22 Aoû 2006
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MessagePosté le: 06-02-2007 13:25    Sujet du message: Poèmes et poètes...... Répondre en citant

J'ai choisi ce poème de Victor Hugo qui parle si bien de la "fonction de poète"

Peuples ! écoutez le poète !
Ecoutez le rêveur sacré !
Dans votre nuit, sans lui être complète,
Lui seul a le front éclairé.
Des temps futurs perçant les ombres,
Lui seul distingue en leurs flancs sombres
Le germe qui n'est pas éclos.
Homme, il est doux comme une femme.
Dieu parle à voix basse son âme
Comme aux for^ts et comme aux flots.

C'est lui qui, malgré les épines,
L'envie et la dérision,
Marche courbé dans vos ruines,
Ramassant la tradition.
De la tradition féconde
Sort tout ce qui couvre le monde,
Tout ce que le ciel peut bénir.
Toute idée, humaine ou divine,
Qui prend le passé pour racine
A pour feuillage l'avenir.

Il rayonne ! il jette sa flamme
Sur l'éternelle vérité !
Il la fait resplendir pour l'âme
D'une merveilleuse clarté.
Il inonde de sa lumière
Ville et désert, Louvre et chaumière,
Et les plaines et les hauteurs ;
A tous d'en haut il la dévoile ;
Car la poésie est l'ETOILE
Qui mène à Dieu rois et pasteurs.

Victor Hugo


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campanule



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Messages: 6180

MessagePosté le: 06-02-2007 13:36    Sujet du message: Répondre en citant

Les fleurs du mal
Beaudelaire

Ce poème est inspiré par une rencontre dans la ville.
A une passante évoque l'apparition éblouissante et fugitive d'une femme qui correspond à l'idéal du poète

A une passante

La rue assourdissant autour de moi hulait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston de l'ourlet ;

Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

Un éclair.....puis la nuit ! Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainnement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?

Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut être !
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !
.
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campanule



Inscrit le: 22 Aoû 2006
Messages: 6180

MessagePosté le: 06-02-2007 13:41    Sujet du message: Répondre en citant

Le poète est un magicien des mots, il détient l'art de la composition musicale et des images.
Inventeur de formes nouvelles, il est aussi celui qui apprend aux hommes les infinis possibilités de langage.
Le poète est celui qui détient la maîtrise des mots, qu'il utilise tour à tour pour charmer ou pour combattre.
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Annick



Inscrit le: 15 Aoû 2005
Messages: 14156
Localisation: Normandie et Bourgogne

MessagePosté le: 06-02-2007 19:03    Sujet du message: Répondre en citant

Campanule, oui pour ce que tu écris.

Victor Hugo, Beaudelaire....étaient des poètes remarquables.

Eux et leurs disciples pouvaient écrire : "Peuples, écoutez les poètes..."

L'époque s'y prêtait, mais maintenant avec tous les moyens de communication, d'information...quel poète contemporain pourrions-nous écouter ?

_________________

" Le bonheur ne court pas le monde; il faut vivre où l'on est heureux "


Dernière édition par Annick le 06-02-2007 23:06; édité 1 fois
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campanule



Inscrit le: 22 Aoû 2006
Messages: 6180

MessagePosté le: 06-02-2007 22:45    Sujet du message: Répondre en citant

Des grands poètes contemporains, je ne sais pas...
Prévert, Aragon, Brel, Brassens, bon ils sont tous morts Confused , Jean Goure mais il nous a quitté Crying or Very sad
franchement Annick, je ne sais pas.
Sad Mad Wink
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Line



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Messages: 6742

MessagePosté le: 07-02-2007 10:45    Sujet du message: POESIE Répondre en citant

CLAUDE ESTERNAUD



L'ambition de certains courtisans nouveaux venus
[...] Pour amortir l'orgueil de mille vanités,
Considérons jadis quels nous avons été,
Et, faisant à nature une amende honorable,
Dis, superbe : J'étais vilain au préalable
Que d'être gentilhomme ; et, puisque de vilain
Je me suis anobli du jour au lendemain,
Du jour au lendemain je peux changer de titre
Et de petit seigneur devenir grand bélître,
Et en siècle d'airain changer le siècle d'or,
Et devenir soudain 'de consule rhetor'*.
J'ai vu des pins fort hauts élever leurs perruques
Par sus le front d'Iris, et tout d'un coup caduques,
Arrangés sur la terre, et ne servir qu'au deuil
D'un cadavre puant pour faire son cercueil ;
J'ai vu de Pharaon les pompeux exercites
Et contre Josué les fiers Amalécites
Gripper, triper, friper ; et après un combat
Je passe derechef, 'et ecce non erat'**.

Sur la flottante mer je voyais un navire
Qui menaçait la terre et les cieux de son ire ;
Mais, tout soudain rompant le cordage et le mât,
Je cherche mon navire, 'et ecce non erat'.
J'ai vu ce que j'ai vu, une rase campagne
Enceinte devenue ainsi qu'une montagne,
Qui pour mille géants n'enfanta qu'un seul rat ;
Où est-il ? je regarde, 'et ecce non erat'.
Bref que n'ai-je pas vu, que ne contemplé-je ores ?
Et avant que mourir que ne verrai-je encores ?
Le monde est un théâtre où sont représentés
Mille diversités de fous et d'éventés.

Ô constante inconstance ! ô légère fortune !
Qui donne à l'un un oeuf, et à l'autre une prune ;
Qui fait d'un charpentier un brave maréchal,
Et qui fait galoper les ânes à cheval ;
Qui fait que les palais deviennent des tavernes,
Qui, sans miracles, fait que vessies sont lanternes ;
Qui fait que d'un vieux gant, les dames de Paris
Font des godemichés, à défaut de maris ;
Que le sceptre d'un roi se fait d'un mercier l'aune,
Que le blanc devient noir et que le noir est jaune ;
Qui change quelquefois les bonnets d'arlequins
Aux couronnes des grands et les grands en coquins,
Les marottes en sceptre, en tripes les andouilles,
Les chaperons en houppe, en glaives les quenouilles,
Le rôti en bouilli, une fille en garçon,
La loutre en bon castor et la buse en faucon ! [...]


(*) de consul orateur
(**) et il n'était plus
_________________
!


aimer c'est donner !
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epervier



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Messages: 144
Localisation: Lac St-Paul, Québec

MessagePosté le: 10-02-2007 00:12    Sujet du message: Poèmes et poètes Répondre en citant

Campanule,

Le poème de Victor Hugo est noble dans les mots
exprimés, une description très poétique du poète.
Merveilleux!!!

André,épervier
_________________
Douce plume, guide ma main
dans tes folles aventures...

http://epervierlepoete.iquebec.com
http://epervier.xooit.fr/index.php
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campanule



Inscrit le: 22 Aoû 2006
Messages: 6180

MessagePosté le: 10-02-2007 13:35    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Epervier,
il y a un poème que j'ai retrouvé sur un bouquin de littérature, je vais essater de le retrouver :

Poésie et vérité :
voici le plus célèbre texte d'Eluard dont la lecture clandestine pendant la guerre, souleva partout l'enthousiasme et réveilla les énergies.
C'ést devenu un grand classique de la poésie engagée :
Liberté

Sur mes cahiers d'écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J'écris ton nom


Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J'écris ton nom


Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J'écris ton nom


Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l'écho de mon enfance
J'écris ton nom


Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J'écris ton nom


Sur tous mes chiffons d'azur
Sur l'étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J'écris ton nom


Sur les champs sur l'horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J'écris ton nom


Sur chaque bouffée d'aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J'écris ton nom


Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l'orage
Sur la pluie épaisse et fade
J'écris ton nom


Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J'écris ton nom


Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J'écris ton nom


Sur la lampe qui s'allume
Sur la lampe qui s'éteint
Sur mes maisons réunis
J'écris ton nom


Sur le fruit coupé en deux
Dur miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J'écris ton nom


Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J'écris ton nom


Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J'écris ton nom


Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J'écris ton nom


Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J'écris ton nom


Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J'écris ton nom


Sur l'absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J'écris ton nom


Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l'espoir sans souvenir
J'écris ton nom


Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
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epervier



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Messages: 144
Localisation: Lac St-Paul, Québec

MessagePosté le: 10-02-2007 21:38    Sujet du message: Poèmes et poètes Répondre en citant

Campanule,

Un très bel écrit que j'ai bien aimé
Merci!

André,épervier
_________________
Douce plume, guide ma main
dans tes folles aventures...

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campanule



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MessagePosté le: 12-02-2007 11:29    Sujet du message: Répondre en citant

poésies pour les petits enfants à l'école

Une fourmi de dix-huit mètres

Une fourmi de dix-huit mètres
avec un chapeau sur la tête
ça n'existe pas, ça n'existe pas
Une fourmi traînant un char
plein de pingouins et de canards
ça n'existe pas, ça n'existe pas
Une fourmi parlant français
parlant latin et javanais
ça n'existe pas, ça n'existe pas
eh ! et pourquoi pas !
Robert Desnos

A l'enterrement d'une feuille morte
Deux escargots s'en vont
Ils ont la coquille noire
Du crêpe autour des cornes
Ils s'en vont dans le soir
Un très beau soir d'automne
Hélas quand ils arrivent
C'est déjà le printemps
Les feuilles qui étaient mortes
Sont toutes réssucitées
Et les deux escargots
Sont très désappointés
Jacques Prévert
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campanule



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Messages: 6180

MessagePosté le: 12-02-2007 11:31    Sujet du message: Répondre en citant

poésie pour les petits enfants

Deux petits éléphants

C'était deux petits éléphants,
Deux petits éléphants tout blancs.

Lorsqu'ils mangeaient de la tomate,
Ils devenaient tout écarlates.

Dégustaient-ils un peu d'oseille,
On les retrouvait vert bouteille.

Suçaient-ils une mirabelle,
Ils passaient au jaune de miel.

On leur donnait alors du lait :
Ils redevenaient d'un blanc frais.

Mais on les gava, près d'Angkor,
Pour le mariage d'un raja,

D'un grand sachet de poudre d'or.
Et ils brillèrent, ce jour-là,

D'un tel éclat que plus jamais,
Même en buvant des seaux de lait,

Ils ne redevinrent tout blancs,
Ces jolis petits éléphants.

Maurice CAREME
Pomme de reinette
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Annick



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MessagePosté le: 12-02-2007 12:19    Sujet du message: Répondre en citant

J'aime beaucoup ce poème: "Liberté ".

Et l'enterrement d'une feuille morte, je l'avais appris à l'école et ensuite ce sont mes enfants qui ont pris la relève.

_________________

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campanule



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MessagePosté le: 12-02-2007 14:07    Sujet du message: Répondre en citant

coucou Annick
Mon fils ainé a appris la poésie de prévert en section de petits, il était marrant comme tout lorsqu'il nous la récitait.
Je n'ai mis que l'extrait qu'il avait appris.
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campanule



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MessagePosté le: 14-02-2007 11:18    Sujet du message: Répondre en citant

poème pour la saint Valentin

Ecrit par Rosemonde Gérard pour Edmond Rostand

Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,

Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs,

Au mois de mai, dans le jardin qui s'ensoleille,

Nous irons réchauffer nos vieux membres tremblants.

Comme le renouveau mettra nos coeurs en fête,

Nous nous croirons encore de jeunes amoureux,

Et je te sourirai tout en branlant la tête,

Et nous ferons un couple adorable de vieux.

Nous nous regarderons, assis sous notre treille,

Avec de petits yeux attendris et brillants,

Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,

Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs.

Sur le banc familier, tout verdâtre de mousse,

Sur le banc d'autrefois nous reviendrons causer;

Nous aurons une joie attendrie et très douce,

La phrase finissant souvent par un baiser.

Combien de fois jadis j'ai pu dire : "Je t'aime!"

Alors, avec grand soin, nous le recompterons.

Nous nous ressouviendrons de mille choses, même

De petits riens exquis dont nous radoterons.

Un rayon descendra, d'une caresse douce,

Parmi nos cheveux blancs, tout rose, se poser,

Quand, sur notre vieux banc tout verdâtre de mousse,

Sur le banc d'autrefois nous reviendrons causer.

Et, comme chaque jour je t'aime davantage,

Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain

Qu'importeront alors les rides du visage,

Si les mêmes rosiers parfument le chemin?

Songe à tous les printemps qui dans nos coeurs s'entassent.

Mes souvenirs à moi seront aussi les tiens.

Ces communs souvenirs toujours plus nous enlacent

Et sans cesse entre nous tissent d'autres liens ;

C'est vrai, nous serons vieux, très vieux, faiblis par l'âge,

Mais plus fort chaque jour je serrerai ta main,

Car, vois-tu, chaque jour je t'aime davantage

Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain!

En ce cher amour qui passe comme un rêve

Je veux tout conserver dans le fond de mon coeur,

Retenir, s'il se peut, l'impression trop brève,

Pour le ressavourer plus tard avec lenteur.

J'enfouis tout ce qui vient de lui comme un avare

Thésaurisant avec ardeur pour mes vieux jours.

Je serais riche alors d'une richesse rare,

J'aurais gardé tout l'or de mes jeunes amours,

Ainsi de ce passé de bonheur qui s'achève

Ma mémoire parfois me rendra la douceur ;

Car de ce cher amour qui passe comme un rêve

J'aurais tout conservé dans le fond de mon coeur.

Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,

Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs,

Au mois de mai, dans le jardin qui s'ensoleille,

Nous irons réchauffer nos vieux membres tremblants.

Comme le renouveau mettra nos coeurs en fête,

Nous nous croirons encore aux jours heureux d'antan,

Et je te sourirai tout en branlant la tête,

Et tu me parleras d'amour en chevrotant.

Nous nous regarderons, assis sous notre treille,

Avec des yeux remplis des pleurs de nos vingt ans.

Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,

Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs !



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campanule



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MessagePosté le: 16-02-2007 12:35    Sujet du message: Répondre en citant

Poésies du bonheur


C H A T


Pour ne poser qu'un doigt dessus
Le chat est bien trop grosse bête.
Sa queue rejoint sa tête,
Il tourne dans ce cercle
Et se répond à la caresse.


Mais, la nuit l'homme voit ses yeux
Dont la pâleur est le seul don.
Ils sont trop gros pour qu'il les cache
Et trop lourds pour le vent perdu du rêve.
Quand le chat danse
C'est pour isoler sa prison
Et quand il pense
C'est jusqu'aux murs de ses yeux.


Les animaux et leurs hommes, Paul ELUARD.

PLAISIR D'AMOUR

Plaisir d’amour ne dure qu’un moment,
Chagrin d’amour dure toute la vie.
J’ai tout quitté pour l’ingrate Sylvie,
Elle me quitte et prend un autre amant.
Plaisir d’amour ne dure qu’un moment,
Chagrin d’amour dure toute la vie.

Tant que cette eau coulera doucement
Vers ce ruisseau qui borde la prairie,
Je t’aimerai, me répétait Sylvie…
L’eau coule encore, elle a changé pourtant !
Plaisir d’amour ne dure qu’un moment,
Chagrin d’amour dure toute la vie.

Jean-Pierre CLARIS DE FLORIAN (1755 - 1794)
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Annick



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Messages: 14156
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MessagePosté le: 16-02-2007 13:30    Sujet du message: Répondre en citant

Coucou Campanule,

J'ai relu avec plaisir ce poème que tu as mis pour la St Valentin.

Je le trouve magnifique, je vais me le mettre de coté.

Et l'inconditionnelle des chats que je suis, a apprécié ce petit poème sur les chats.

Bises.
Very Happy
_________________

" Le bonheur ne court pas le monde; il faut vivre où l'on est heureux "
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Marie



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MessagePosté le: 17-02-2007 14:43    Sujet du message: JE T'AIME Répondre en citant


PAUL ELUARD

Je t'aime

Je t'aime pour toutes les femmes
Que je n'ai pas connues
Je t'aime pour tout le temps
Où je n'ai pas vécu
Pour l'odeur du grand large
Et l'odeur du pain chaud
Pour la neige qui fond
Pour les premières fleurs
Pour les animaux purs
Que l'homme n'effraie pas
Je t'aime pour aimer
Je t'aime pour toutes les femmes
Que je n'aime pas

Qui me reflète sinon toi-même
Je me vois si peu
Sans toi je ne vois rien
Qu'une étendue déserte
Entre autrefois et aujourd'hui
Il y a eu toutes ces morts
Que j'ai franchies
Sur de la paille
Je n'ai pas pu percer
Le mur de mon miroir
Il m'a fallu apprendre
Mot par mot la vie
Comme on oublie

Je t'aime pour ta sagesse
Qui n'est pas la mienne
Pour la santé je t'aime
Contre tout ce qui n'est qu'illusion
Pour ce cœur immortel
Que je ne détiens pas
Que tu crois être le doute
Et tu n'es que raison
Tu es le grand soleil
Qui me monte à la tête
Quand je suis sûr de moi
Quand je suis sûr de moi

Tu es le grand soleil
Qui me monte à la tête
Quand je suis sûr de moi
Quand je suis sûr de moi


* * *





_________________


un sourire éclaire votre journée
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campanule



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MessagePosté le: 17-02-2007 22:00    Sujet du message: Répondre en citant

Il est magnifique ce poème d'Eluard, j'aime beaucoup, merci Marie.

Les poètes et les saisons

Le pré est vénéneux mais joli en automne
Les vaches y paissant
Lentement s'empoisonnent
Le colchique couleur de cerne et de lilas
Y fleurit tes yeux sont comme cette fleur-là
Violâtres comme leur cerne et comme cet automne
Et ma vie pour tes yeux lentement s'empoisonne

Les enfants de l'école viennent avec fracas
Vêtus de hoquetons et jouant de l'harmonica
Ils cueillent les colchiques qui sont comme des mères
Filles de leurs filles et sont couleur de tes paupières
Qui battent comme les fleurs battent au vent dément

Le gardien du troupeau chante tout doucement
Tandis que lentes et meuglant les vaches abandonnent
Pour toujours ce grand pré mal fleuri par l'automne.



APOLLINAIRE, Alcools (1913)


CHANSON D'AUTOMNE



Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Blessent mon coeur
D'une langueur
Monotone.

Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l'heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure ;

Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.

Verlaine


Au printemps de Jacques Brel



Au printemps, au printemps ...
Et mon coeur et ton coeur sont repeints au vin blanc.
Au printemps, au printemps,
Les amants vont prier Notre Dame du bon temps.

Au printemps ...
Pour une fleur, un sourire, un serment, pour l'ombre d'un regard ;
En riant toutes les filles vous donneront leurs baisers et puis tous leurs espoirs.
Vois tous ces coeurs comme des artichauts
Qui s'effeuillent en battant pour s'offrir aux badauds ;
Vois tous ces coeurs comme de gentils mégots
Qui s'enflamment en riant pour les filles du métro.

Au printemps, au printemps,
Et mon coeur et ton coeur sont repeints au vin blanc.
Au printemps, au printemps,
Les amants vont prier Notre Dame du bon temps.

Au printemps...
Pour une fleur, un sourire, un serment, pour l'ombre d'un regard,
En riant tout Paris se changera en baisers parfois même en grand soir.
Vois tout Paris se change en pâturages
Pour troupeaux d'amoureux aux bergères peu sages ;
Vois tout Paris joue la fête au village
Pour bénir au soleil ces nouveaux mariages.

Au printemps, au printemps ...
Et mon coeur et ton coeur sont repeints au vin blanc.
Au printemps, au printemps,
Les amants vont prier Notre Dame du bon temps.

Au printemps ...
Pour une fleur, un sourire, un serment pour l'ombre d'un regard,
En riant toute la terre se changera en baisers qui parleront d'espoir ;
Vois ce miracle car c'est bien le dernier
Qui s'offre encor à nous sans avoir à l'appeler ;
Vois ce miracle qui devait arriver
C'est la première chance la seule de l'année.

Au printemps, au printemps,
Et mon coeur et ton coeur sont repeints au vin blanc.
Au printemps, au printemps,
Les amants vont prier Notre Dame du bon temps.

Au printemps ... au printemps ... au printemps...


Jacques Brel

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campanule



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MessagePosté le: 18-02-2007 23:25    Sujet du message: Répondre en citant

Les poètes et la religion

"Quand [le Diable] rencontre Dieu
il est très embêté
parce qu'il doit le saluer
c'est réglementaire […]
alors il se rend compte
qu'il est légèrement ridicule
et il s'en retourne chez lui en courant
il allume un grand feu en pleurant […]
et il se couche sur le brasier
avec une grande flamme blanche
comme oreiller
et il ronronne tout doucement
comme le feu
comme les chats quand ils sont heureux
et il rêve aux bons tours
qu'il va jouer au bon Dieu."
Jacques Prévert


Seigneur, faites de moi un instrument de votre paix.

Là où est la haine, que je mette l'amour.
Là où est l'offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l'union.
Là où est l'erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette l'espérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où est la tristesse, que je mette la joie.

Ô Seigneur, que je ne cherche pas tant
D'être consolé que de consoler,
D'être compris que de comprendre,
D'être aimé que d'aimer.

Parce que c'est en se donnant que l'on reçoit,
C'est en s'oubliant soi-même que l'on se retrouve soi-même,
C'est en pardonnant que l'on obtient soi-même le pardon,
C'est en mourant que l'on ressuscite à l'éternelle vie.

Saint François d'Assise

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campanule



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MessagePosté le: 20-02-2007 18:42    Sujet du message: Répondre en citant

La poésie en chanson

Paroles: Louis Aragon. Musique: Jean Ferrat

La vie aura passé comme un grand château triste que tous les vents traversent
Les courants d'air claquent les portes et pourtant aucune chambre n'est fermée
Il s'y assied des inconnus pauvres et las qui sait pourquoi certains armés
Les herbes ont poussé dans les fossés si bien qu'on n'en peut plus baisser la herse

Quand j'étais jeune on me racontait que bientôt viendrait la victoire des anges
Ah comme j'y ai cru comme j'y ai cru puis voilà que je suis devenu vieux
Le temps des jeunes gens leur est une mèche toujours retombant dans les yeux
Et ce qu'il en reste aux vieillards est trop lourd et trop court que pour eux le vent change

J'écrirai ces vers à bras grands ouverts qu'on sente mon cœur quatre fois y battre
Quitte à en mourir je dépasserai ma gorge et ma voix mon souffle et mon chant
Je suis le faucheur ivre de faucher qu'on voit dévaster sa vie et son champ
Et tout haletant du temps qu'il y perd qui bat et rebat sa faux comme plâtre

Je vois tout ce que vous avez devant vous de malheur de sang de lassitude
Vous n'aurez rien appris de nos illusions rien de nos faux pas compris
Nous ne vous aurons à rien servi vous devrez à votre tour payer le prix
Je vois se plier votre épaule A votre front je vois le pli des habitudes

Bien sûr bien sûr vous me direz que c'est toujours comme cela mais justement
Songez à tous ceux qui mirent leurs doigts vivants leurs mains de chair dans l'engrenage
Pour que cela change et songez à ceux qui ne discutaient même pas leur cage
Est-ce qu'on peut avoir le droit au désespoir le droit de s'arrêter un moment

J'écrirai ces vers à bras grands ouverts qu'on sente mon cœur quatre fois y battre
Quitte à en mourir je dépasserai ma gorge et ma voix mon souffle et mon chant
Je suis le faucheur ivre de faucher qu'on voit dévaster sa vie et son champ
Et tout haletant du temps qu'il y perd qui bat et rebat sa faux comme plâtre

Songez qu'on arrête jamais de se battre et qu'avoir vaincu n'est trois fois rien
Et que tout est remis en cause du moment que l'homme de l'homme est comptable
Nous avons vu faire de grandes choses mais il y en eut d'épouvantables
Car il n'est pas toujours facile de savoir où est le mal où est le bien

Et vienne un jour quand vous aurez sur vous le soleil insensé de la victoire
Rappelez-vous que nous avons aussi connu cela que d'autres sont montés
Arracher le drapeau de servitude à l'Acropole et qu'on les a jetés
Eux et leur gloire encore haletants dans la fosse commune de l'histoire

J'écrirai ces vers à bras grands ouverts qu'on sente mon cœur quatre fois y battre
Quitte à en mourir je dépasserai ma gorge et ma voix mon souffle et mon chant
Je suis le faucheur ivre de faucher qu'on voit dévaster sa vie et son champ
Et tout haletant du temps qu'il y perd qui bat et rebat sa faux comme plâtre

Je ne dis pas cela pour démoraliser Il faut regarder le néant
En face pour savoir en triompher Le chant n'est pas moins beau quand il décline
Il faut savoir ailleurs l'entendre qui renaît comme l'écho dans les collines
Nous ne sommes pas seuls au monde à chanter et le drame est l'ensemble des chants

Le drame il faut savoir y tenir sa partie et même qu'une voix se taise
Sachez-le toujours le chœur profond reprend la phrase interrompue
Du moment que jusqu'au bout de lui-même Le chanteur a fait ce qu'il a pu
Qu'importe si chemin faisant vous allez m'abandonner comme une hypothèse

J'écrirai ces vers à bras grands ouverts qu'on sente mon cœur quatre fois y battre
Quitte à en mourir je dépasserai ma gorge et ma voix mon souffle et mon chant
Je suis le faucheur ivre de faucher qu'on voit dévaster sa vie et son champ
Et tout haletant du temps qu'il y perd qui bat et rebat sa faux comme plâtre
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Annick



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MessagePosté le: 20-02-2007 19:37    Sujet du message: Répondre en citant

Campanule, voilà une chanson de Ferrat que je ne connais pas.

Très beau texte.


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campanule



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MessagePosté le: 21-02-2007 11:52    Sujet du message: Répondre en citant

Je ne le connaissais pas non plus Annick, c'est pour cela que je l'ai choisi.

Poètes et chansons

Louis Aragon - Nous dormirons ensemble


Que ce soit dimanche ou lundi
Soir ou matin, minuit, midi
Dans l'enfer ou le paradis
Les amours aux amours ressemblent
C'était hier que je t'ai dit
Nous dormirons ensemble

C'était hier et c'est demain
Je n'ai plus que toi de chemin
J'ai mis mon coeur entre tes mains
Avec le tien comme il va l'amble
Tout ce qu'il a de temps humain
Nous dormirons ensemble

Mon amour, ce qui fut sera
Le ciel est sur nous comme un drap
J'ai refermé sur toi mes bras
Et tant je t'aime que j'en tremble
Aussi longtemps que tu voudras
Nous dormirons ensemble
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MessagePosté le: 21-02-2007 12:06    Sujet du message: Répondre en citant

On ne peut s'empêcher de lire avec la voix de Ferrat dans la tête ! Very Happy
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MessagePosté le: 21-02-2007 14:33    Sujet du message: Répondre en citant

Oui, cela me fait la même impression.

Ce sont des textes dont on ne se lasse pas et quelle belle interprétation de Jean Ferrat

Pour toi Annick

*
J'ai tout appris de toi sur les choses humaines
Et j'ai vu désormais le monde à ta façon
J'ai tout appris de toi comme on boit aux fontaines
Comme on lit dans le ciel les étoiles lointaines
Comme au passant qui chante on reprend sa chanson
J'ai tout appris de toi jusqu'au sens du frisson.


*
J'ai tout appris de toi pour ce qui me concerne
Qu'il fait jour à midi, qu'un ciel peut être bleu
Que le bonheur n'est pas un quinquet de taverne
Tu m'as pris par la main dans cet enfer moderne
Où l'homme ne sait plus ce que c'est qu'être deux
Tu m'as pris par la main comme un amant heureux.

*

Qui parle de bonheur a souvent les yeux tristes
N'est-ce pas un sanglot que la déconvenue
Une corde brisée aux doigts du guitariste
Et pourtant je vous dis que le bonheur existe
Ailleurs que dans le rêve, ailleurs que dans les nues.
Terre, terre, voici ses rades inconnues.

*



*Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
*Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant
*Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
*Que serais-je sans toi que ce balbutiement.
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MessagePosté le: 22-02-2007 10:12    Sujet du message: Répondre en citant

les poètes et la drogue

Pour citer les plus célèbres, Beaudelaire, Verlaine, Rimbaud, Cocteau et c..

Beaucoup de poètes que l'on appelle les poètes maudits ont écrits sous l'emprise de l'alcool et de la drogue.
Le poète maudit jette les valeurs de la société, se conduit de manière provocante, dangereuse, associale ou autodestructrice (en particulier avec la consommation d'alcool et de drogues)
Ces poètes sont souvent morts très jeunes

ORAISON DU SOIR de Rimbaud

Je vis assis, tel qu'un ange aux mains d'un barbier,
Empoignant une chope à fortes cannelures,
L'hypogastre et le col cambrés, une Gambier
Aux dents, sous l'air gonflé d'impalpables voilures.


Tels que les excréments chauds d'un vieux colombier,
Mille Rêves en moi font de douces brûlures :
Puis par instants mon coeur triste est comme un aubier
Qu'ensanglante l'or jeune et sombre des coulures.


Puis, quand j'ai ravalé mes rêves avec soin,
Je me tourne, ayant bu trente ou quarante chopes,
Et me recueille, pour lâcher l'âcre besoin :


Doux comme le Seigneur du cèdre et des hysopes,
Je pisse vers les cieux bruns, très haut et très loin,
Avec l'assentiment des grands héliotropes.
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MessagePosté le: 23-02-2007 10:25    Sujet du message: Répondre en citant

Les poètes et la mort

Mes chers amis, quand je mourrai
Plantez un saule au cimetière
J'aime son feuillage éploré
La pâleur m'en est douce et chère
Et son ombre sera légère
A la terre où je dormirai

Alfred de Musset

Nous aurons des lits pleins d'odeurs légères,
Des divans profonds comme des tombeaux,
Et d'étranges fleurs sur des étagères,
Écloses pour nous sous des cieux plus beaux.
Usant à l'envi leurs chaleurs dernières,
Nos deux cœurs seront deux vastes flambeaux,
Qui réfléchiront leurs doubles lumières
Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux.
Un soir fait de rose et de bleu mystique,
Nous échangerons un éclair unique,
Comme un long sanglot, tout chargé d'adieux;
Et plus tard un ange, entr'ouvrant les portes,
Viendra ranimer, fidèle et joyeux,
Les miroirs ternis et les flammes mortes.

Beaudelaire

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Annick



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MessagePosté le: 23-02-2007 12:19    Sujet du message: Répondre en citant

Merci pour ces beaux poèmes, Campanule.

Baudelaire, Rimbaud sortaient tout ce qu'ils avaient dans leurs "tripes".

Merci aussi pour cette magnifique chanson de Ferrat.

J'aime Ferrat, il est le dernier grand qu'il nous reste après le départ de Brel, Brassens et Féré.

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MessagePosté le: 24-02-2007 15:47    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Annick, j'aime également Jean Ferrat.
C'est vrai qu'il ne reste plus beaucoup de chanteurs poètes à l'heure actuelle.

J'aime bien aussi Férré, j'ai un cd de lui avec pas mal de ses chansons et des poèmes qu'il a repris.
C'était un anarchiste comme beaucoup de poètes

LA POÉSIE FOUT LE CAMP VILLON!


Tu te balances compagnon
Comme une tringle dans le vent
Et le maroufle que l'on pend
Se fout pas mal de tes chansons
Tu peux toujours t'emmitoufler
Pour la saison chez Gallimard
Tu sais qu'avec ou sans guitare
On finit toujours sur les quais

La poésie fout le camp Villon!
Y'a que du néant sous du néon
Mais tes chansons même en argot
Ont quelques siècles sur le dos

Si je parle d'une ballade
A faire avec mon vieux hibou
On me demandera jusqu'où
Je pense aller en promenade
On ne sait pas dans mon quartier
Qu'une ballade en vers français
Ça se fait sur deux sous de papier
Et sans forcément promener

La poésie fout le camp Villon!
Y'a que des bêtas sous du béton
Mais tes chansons même en argot
Ont quelques siècles sur le dos

En mil neuf cent cinquante et plus
De tes juges on a les petits
Ça tient de famille à ce que l'on dit
Ça se fout une robe et t'es pendu
Tu vois rien n'a tellement changé
A part le fait que tu n'es plus
Pour rimer les coups de pieds au cul
Que nous ne savons plus donner

La poésie fout le camp Villon!
Y'a que du néant sous du néon
Mais tes chansons même en argot
Ont quelques siècles sur le dos

Emmène-moi dedans ta nuit
Qu'est pas frangine avec la loi
"J'ordonne qu'après mon trépas"
"Ce qui est écrit soit écrit"
Y'a des corbeaux qui traînent ici
Peut-être qu'ils n'ont plus de pain
Et je n'attendrai pas demain
Pour qu'ils aient un peu de ma vie

La poésie fout le camp François!
Emmène-moi emmène-moi
Nous irons boire à Montfaucon
A la santé de la chanson.
Léo Férré
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MessagePosté le: 24-02-2007 15:49    Sujet du message: Répondre en citant

Ce serait bien mais je ne sais pas si je vais être lue, c'est que Athas, nous mette le lien pour écouter "avec le temps"
Merci
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Annick



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MessagePosté le: 24-02-2007 17:30    Sujet du message: Répondre en citant

Oui, ce serait drôlement bien ... Wink

Avec le temps...
avec le temps, va, tout s'en va
on oublie le visage et l'on oublie la voix
le cœur, quand ça bat plus, c'est pas la peine d'aller
chercher plus loin, faut laisser faire et c'est très bien

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Annick



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MessagePosté le: 24-02-2007 17:45    Sujet du message: Répondre en citant

Campanule, connais-tu Bernard Dimey, poète de Montmartre, décédé à l'âge de 43 ans.

Serge Reggiani a chanté ses textes.


SI TU ME PAYES UN VERRE

Si tu me payes un verre, je n'te demand'rai pas
Où tu vas, d'où tu viens, si tu sors de cabane
Si ta femme est jolie ou si tu n'en as pas
Si tu traînes tout seul avec un coeur en panne
Je ne te dirai rien, je te contemplerai
Nous dirons quelques mots en prenant nos distances
Nous viderons nos verres et je repartirai
Avec un peu de toi pour meubler mon silence

Si tu me payes un verre, tu pourras si tu veux
Me raconter ta vie, en faire une épopée
En faire un opéra... J'entrerai dans ton jeu
Je saurai sans effort me mettre à ta portée
Je réinventerai des sourir' de gamin
J'en ferai des bouquets, j'en ferai des guirlandes
Je te les offrirai en te serrant la main
Il ne te reste plus qu'à passer la commande

Si tu me payes un verre, que j'ai très soif ou pas
Je te regarderai comme on regarde un frère
Un peu comme le Christ à son dernier repas
Comme lui je dirai deux vérités premières
Il faut savoir s'aimer malgré la gueul' qu'on a
Et ne jamais juger le bon ni la canaille
Si tu me payes un verre, je ne t'en voudrai pas
De n'être rien du tout... Je ne suis rien qui vaille

Si tu me payes un verre, on ira jusqu'au bout
Tu seras mon ami au moins quelques secondes
Nous referons le monde, oscillants mais debout
Heureux de découvrir que si la terre est ronde
On est aussi ronds qu'elle et qu'on s'en porte bien
Tu cherchais dans la foule une voix qui réponde
Alors, paye ton verre et je t'aimerai bien
Nous serons les cocus les plus heureux du monde

_________________

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MessagePosté le: 24-02-2007 18:43    Sujet du message: Répondre en citant

Oui Annick, il a fait des textes magnifiques comme Syracuse et d'autres.

Encore un poète qui est mort bien jeune et qui avait le mal de vivre.

Merci beaucoup Annick
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campanule



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MessagePosté le: 25-02-2007 17:04    Sujet du message: Répondre en citant

Jacques Prévert
Depuis lontemps Prévert écrit, participant à des créations collectives, mais de plus en plus, souvent avec son frère Pierre, il produit les scénarios de quelques-uns des sommets poétiques du cinéma français: "Le crime de Monsieur Lange" (1935) pour Jean Renoir, "Quai des brumes" (1935), "Drôle de drame" (1937), " Le jour se lève" (1939), "Les visiteurs du soir" (1941), "Les enfants du paradis" (1944), "Les portes de la nuit" (1946), tous pour Marcel Carné. Enfin, "La bergère et le ramoneur" (1953) sera repris par Paul Grimault pour donner naissance, en 1979, à un dessin animé absolument fantastique intitulé "Le roi et l'oiseau". Ses textes suscitent l'image et ses dialogues sont époustouflants de naturel, de justesse et d'humour.

Osiris ou la fuite en Égypte

C'est la guerre c'est l'été
Déjà l'été encore la guerre
Et la ville isolée désolée
Sourit sourit encore
Sourit sourit quand même
De son doux regard d'été
Sourit doucement à ceux qui s'aiment
C'est la guerre c'est l'été
Un homme avec une femme
Marchent dans un musée désert
Ce musée c'est le Louvre
Cette ville c'est Paris
Et la fraicheur du monde
Est là tout endormie
Un gardien se réveille en entendant les pas
Appuie sur un bouton et retombe dans son rêve
Cependant qu'apparaît dans sa niche de pierre
La merveille de l'Égypte debout dans sa lumière
La statue d'Osiris vivante dans le bois mort
Vivante à faire mourir une nouvelle fois de plus
Toutes les idoles mortes des églises de Paris
Et les amants s'embrassent
Osiris les marie
Et puis rentre dans l'ombre
De sa vivante nuit.

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campanule



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MessagePosté le: 26-02-2007 12:54    Sujet du message: Répondre en citant

Prévert et l'amour


Cet Amour

Cet amour
Si violent
Si fragile
Si tendre
Si désespéré
Cet amour
Beau comme le jour
Et mauvais comme le temps
Quand le temps est mauvais
Cet amour si vrai
Cet amour si beau
Si heureux
Si joyeux
Et si dérisoire
Tremblant de peur comme un enfant dans le noir
Et si sûr de lui
Comme un homme tranquille au milieu de la nuit
Cet amour qui faisait peur aux autres
Qui les faisait parler
Qui les faisait blémir
Cet amour guetté
Parce que nous le guettions
Traqué blessé piétiné achevé nié oublié
Parce que nous l'avons traqué blessé piétiné achevé nié oublié
Cet amour tout entier
Si vivant encore
Et tout ensoleillé
C'est le tien
C'est le mien
Celui qui a été
Cette chose toujours nouvelles
Et qui n'a pas changé
Aussi vraie qu'une plante
Aussi tremblante qu'un oiseau
Aussi chaude aussi vivante que l'été
Nous pouvons tous les deux
Aller et revenir
Nous pouvons oublier
Et puis nous rendormir
Nous réveiller souffrir vieillir
Nous endormir encore
Rêver à la mort
Nous éveiller sourire et rire
Et rajeunir
Notre amour reste là
Têtu comme une bourrique
Vivant comme le désir
Cruel comme la mémoire
Bête comme les regrets
Tendre comme le souvenir
Froid comme le marbre
Beau comme le jour
Fragile comme un enfant
Il nous regarde en souriant
Et il nous parle sans rien dire
Et moi j'écoute en tremblant
Et je crie
Je crie pour toi
Je crie pour moi
Je te supplie
Pour toi pour moi et pour tous ceux qui s'aiment
Et qui se sont aimés
Oui je lui crie
Pour toi pour moi et pour tous les autres
Que je ne connais pas
Reste là
Là où tu es
Là où tu étais autrefois
Reste là
Ne bouge pas
Ne t'en va pas
Nous qui sommes aimés
Nous t'avons oublié
Toi ne nous oublie pas
Nous n'avions que toi sur la terre
Ne nous laisse pas devenir froids
Beaucoup plus loin toujours
Et n'importe où
Donne-nous signe de vie
Beaucoup plus tard au coin d'un bois
Dans la forêt de la mémoire
Surgis soudain
Tends-nous la main
Et sauve-nous.
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Marie



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MessagePosté le: 26-02-2007 15:11    Sujet du message: réponse Répondre en citant

tu as raison campanule prévert a écrit de trés beaux poèmes,
avec " Les amoureux trahis", Prévert nous prouve que la longueur n'a pas d'importance pour ce qui est de l'efficacité d'un poème


Au grand jamais" en est un exemple :


" Bien sûr

si je te dis je t'aime

je t'aime à mourir

c'est un peu aussi pour en vivre


" Moi j'avais une lampe

et toi la lumière

Qui a vendu la mèche ? "



AS TU LU "paroles"?????


Jacques Prévert qui, comme on le sait, a en horreur la guerre, nous envoie en douce un message de paix avec Les Portes de la Nuit.













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Marie



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MessagePosté le: 26-02-2007 15:43    Sujet du message: parfum de femmes Répondre en citant



Parfum de femmes



Parfum de femmes, parfum de fleurs
Et des hommes qui prennent peur.

Devant la sirène qui s'avance
Pour un esprit de romance.

Ils viennent et s'en vont
Sans comprendre la raison.

Aimer ou faire souffrir
Entre le jeu et le désir.

Femmes ou maîtresses
Entre l'ivresse et la détresse.

Elles tantôt intimes
Elles tantôt victimes.

Silence charmeur
En compagnon ravageur.

Volcaniques ou divines
Elles aiment quand ils devinent.

Dans le miroir aux alouettes
Leur esprit de conquêtes.

Elles pleurent, elles rient
Dans le mystère de la vie.

Maris ou amants de passage
Aimés ou abandonnés sur le rivage.

Souvenirs ou nostalgie
Bonheur ou fantaisie.

Ils pensent à celles en dentelles
Qui dansent sous la tonnelle.

Avec leurs mains qui caressent
Quand elles aiment en maîtresses.

Parfum de femmes, parfum mystère
Entre la nuit et la lumière.


Christian MOREL












_________________


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campanule



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MessagePosté le: 27-02-2007 11:57    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour Marie, merci pour ces beaux poèmes.
Non je n'ai pas lu Paroles, peux tu nous en parler ?

Prévert et l'enfant

CHASSE À L'ENFANT

Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

Au-dessus de l'île on voit des oiseaux
Tout autour de l'île il y a de l'eau

Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

Qu'est-ce que c'est que ces hurlements

Bandit ! Voyou ! Voyou ! Chenapan !

C'est la meute des honnêtes gens
Qui fait la chasse à l'enfant

Il avait dit j'en ai assez de la maison de redressement
Et les gardiens à coup de clefs lui avaient brisé les dents
Et puis ils l'avaient laissé étendu sur le ciment

Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

Maintenant il s'est sauvé
Et comme une bête traquée
Il galope dans la nuit
Et tous galopent après lui
Les gendarmes les touristes les rentiers les artistes

Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

C'est la meute des honnêtes gens
Qui fait la chasse à l'enfant

Pourchasser l'enfant, pas besoin de permis
Tous le braves gens s'y sont mis


Qu'est-ce qui nage dans la nuit
Quels sont ces éclairs ces bruits
C'est un enfant qui s'enfuit
On tire sur lui à coups de fusil

Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

Tous ces messieurs sur le rivage
Sont bredouilles et verts de rage

Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !

Rejoindras-tu le continent rejoindras-tu le continent !

Au-dessus de l'île on voit des oiseaux
Tout autour de l'île il y a de l'eau.

Jacques Prévert
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Marie



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MessagePosté le: 27-02-2007 14:37    Sujet du message: PREVERT Répondre en citant







en 1946 JACQUES PREVERT ecrit "PAROLES" un recueille de poème qui est toujours en vente, de ce livre a été tire un dessin annimé"le soldat, la bergère et le petit ramoneur"puis avec grimault d'autres dessins annimés



voici quelques poèsies de ce livre

"Notre Père qui êtes aux cieux
Restez-y
Et nous nous resterons sur la terre
Qui est quelquefois si jolie
Avec ses mystères de New York
Et puis ses mystères de Paris
Qui valent bien celui de la Trinité
Avec son petit canal de l'Ourcq
Sa grande muraille de Chine
Sa rivière de Morlaix
Ses bêtises de Cambrai…"
(Jacques Prévert / 1900-1977 / Paroles - Pater noster)

"Le paon fait la roue
Le hasard fait le reste
Dieu s’assoit dedans
Et l’homme le pousse"
(Jacques Prévert / 1900-1977 / Paroles - La brouette ou les grandes inventions)

"Ils sont à table
Ils ne mangent pas
Ils ne sont pas dans leur assiette
Et leur assiette se tient toute droite
Verticalement derrière leur tête."
(Jacques Prévert / 1900-1977 / Paroles - La Cène)

"Quand [le Diable] rencontre Dieu
il est très embêté
parce qu'il doit le saluer
c'est réglementaire […]
alors il se rend compte
qu'il est légèrement ridicule
et il s'en retourne chez lui en courant
il allume un grand feu en pleurant […]
et il se couche sur le brasier
avec une grande flamme blanche
comme oreiller
et il ronronne tout doucement
comme le feu
comme les chats quand ils sont heureux
et il rêve aux bons tours
qu'il va jouer au bon Dieu."
(Jacques Prévert / 1900-1977 / Paroles - Ecritures saintes)

"Les paris stupides:
un certain Blaise Pascal
etc… etc..."
(Jacques Prévert / 1900-1977 / Paroles)


Vous verrez que Jacques Prévert ne triture pas la phrase ou la grammaire: il écrit comme il parle et c'est pourquoi ses histoires sont si belles et vraies. Je me suis permis de classer ses poèmes en petits groupes par soucis de présentation. Tous ces poèmes sont extraits de "Paroles", recueil qui fût réuni par son éditeur en 1945 et qui fût un succès immédiat en France et surtout à Paris.
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Dernière édition par Marie le 27-02-2007 14:53; édité 1 fois
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Marie



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MessagePosté le: 27-02-2007 14:39    Sujet du message: PREVERT Répondre en citant







en 1946 JACQUES PREVERT ecrit "PAROLES" un recueille de poème qui est toujours en vente, de ce livre a été tire un dessin annimé"le soldat, la bergère et le petit ramoneur"puis avec grimaud d'autres dessins annimés



voici quelques poèsies de ce livre

"Notre Père qui êtes aux cieux
Restez-y
Et nous nous resterons sur la terre
Qui est quelquefois si jolie
Avec ses mystères de New York
Et puis ses mystères de Paris
Qui valent bien celui de la Trinité
Avec son petit canal de l'Ourcq
Sa grande muraille de Chine
Sa rivière de Morlaix
Ses bêtises de Cambrai…"
(Jacques Prévert / 1900-1977 / Paroles - Pater noster)

"Le paon fait la roue
Le hasard fait le reste
Dieu s’assoit dedans
Et l’homme le pousse"
(Jacques Prévert / 1900-1977 / Paroles - La brouette ou les grandes inventions)

"Ils sont à table
Ils ne mangent pas
Ils ne sont pas dans leur assiette
Et leur assiette se tient toute droite
Verticalement derrière leur tête."
(Jacques Prévert / 1900-1977 / Paroles - La Cène)

"Quand [le Diable] rencontre Dieu
il est très embêté
parce qu'il doit le saluer
c'est réglementaire […]
alors il se rend compte
qu'il est légèrement ridicule
et il s'en retourne chez lui en courant
il allume un grand feu en pleurant […]
et il se couche sur le brasier
avec une grande flamme blanche
comme oreiller
et il ronronne tout doucement
comme le feu
comme les chats quand ils sont heureux
et il rêve aux bons tours
qu'il va jouer au bon Dieu."
(Jacques Prévert / 1900-1977 / Paroles - Ecritures saintes)

"Les paris stupides:
un certain Blaise Pascal
etc… etc..."
(Jacques Prévert / 1900-1977 / Paroles)


Jacques Prévert ne triture pas la phrase ou la grammaire: il écrit comme il parle et c'est pourquoi ses histoires sont si belles et vraies. Je me suis permis de classer ses poèmes en petits groupes par soucis de présentation. Tous ces poèmes sont extraits de "Paroles", recueil qui fût réuni par son éditeur en 1945 et qui fût un succès immédiat en France et surtout à Paris.
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campanule



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MessagePosté le: 27-02-2007 15:49    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Marie, mais lorsque je t'ai lu, je me suis rendue compte que je connaissais, j'aime beaucoup.
Merci Marie, tu es adorable comme toujours


Dernière édition par campanule le 27-02-2007 20:09; édité 1 fois
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musika



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MessagePosté le: 27-02-2007 17:33    Sujet du message: Répondre en citant

je viens de lire, PREVERT.....
C est vrai Marie, même les poémes les plus petits, sont beaux..

c'est une bien belle rubrique ici Very Happy
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campanule



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MessagePosté le: 28-02-2007 10:51    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Musika.


Les enfants qui s'aiment s'embrassent debout
Contre les portes de la nuit
Et les passants qui passent les désignent du doigt
Mais les enfants qui s'aiment
Ne sont là pour personne
Et c'est seulement leur ombre
Qui tremble dans la nuit
Excitant la rage des passants
Leur rage, leur mépris, leurs rires et leur envie
Les enfants qui s'aiment ne sont là pour personne
Ils sont ailleurs bien plus loin que la nuit
Bien plus haut que le jour
Dans l'éblouissante clarté de leur premier amour

Jacques Prévert
htpp://www?feelingsurfer.net

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musika



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MessagePosté le: 28-02-2007 14:43    Sujet du message: Répondre en citant

je crois, que j aurai bien aimé le connaître ce PREVERT..
il parle de la vie, comme personne...il a du regarder les gens.

ce matin, une petite m'a dit......... tu sais, j'ai de la chance, j'ai une maman
formidale........... Rolling Eyes

j'ai été étonnée........car elle voit sa maman qu'une par mois..
les yeux d enfant, savent voir l amour :
D
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Marie



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MessagePosté le: 28-02-2007 15:21    Sujet du message: l'amor et la folie Répondre en citant



L'Amour et la Folie
Tout est mystère dans l'Amour,
Ses flèches, son carquois, son flambeau, son enfance :
Ce n'est pas l'ouvrage d'un jour
Que d'épuiser cette science.
Je ne prétends donc point tout expliquer ici :
Mon but est seulement de dire, à ma manière,
Comment l'aveugle que voici
(C'est un dieu), comment, dis-je, il perdit la lumière ;
Quelle suite eut ce mal, qui peut-être est un bien
J'en fais juge un amant, et ne décide rien.
La Folie et l'Amour jouaient un jour ensemble :
Celui-ci n'était pas encor privé des yeux.
Une dispute vint : l'Amour veut qu'on assemble
Là-dessus le conseil des Dieux ;
L'autre n'eut pas la patience;
Elle lui donne un coup si furieux,
Qu'il en perd la clarté des cieux.
Vénus en demande vengeance.
Femme et mère, il suffit pour juger de ses cris :
Les Dieux en furent étourdis,
Et Jupiter, et Némésis,
Et les Juges d'Enfer, enfin toute la bande.
Elle représenta l'énormité du cas ;
Son fils, sans un bâton, ne pouvait faire un pas :
Nulle peine n'était pour ce crime assez grande :
Le dommage devait être aussi réparé.
Quand on eut bien considéré
L'intérêt du public, celui de la partie,
Le résultat enfin de la suprême cour
Fut de condamner la Folie
A servir de guide à l'Amour.

Jean de La Fontaine




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campanule



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MessagePosté le: 28-02-2007 15:29    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Musika, cette maman a bien de la chance d'avoir cette petite fille qui lui garde précieusement son amour, alors que cette maman est certainement en difficulté et ne peut donner ce que l'enfant serait en droit de recevoir ?

Marie avec cette poésie de La Fontaine que je ne connaissasis pas, tu l'expliques aussi remarquablement

Citation:
L'Amour et la Folie
Tout est mystère dans l'Amour,
Ses flèches, son carquois, son flambeau, son enfance :
Ce n'est pas l'ouvrage d'un jour
Que d'épuiser cette science.
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musika



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MessagePosté le: 28-02-2007 17:09    Sujet du message: Répondre en citant

OUI JE SUIS d accord, tout est mystére dans l amour...
drôle de petit sentiment Wink
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campanule



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MessagePosté le: 01-03-2007 12:21    Sujet du message: Répondre en citant

Une chanson de Prévert que nous connaissons tous certainement

Chanson pour les enfants l’hiver


Dans la nuit de l’hiver galope un grand homme blanc.
C’est un bonhomme de neige avec une pipe en bois,
un grand bonhomme de neige poursuivi par le froid.


Il arrive au village.
Voyant de la lumière,
le voilà rassuré.

Dans une petite maison, il entre sans frapper
et pour se réchauffer
s’assoit sur le poêle rouge
et d’un coup disparaît,
ne laissant que sa pipe au milieu d’une flaque d’eau,
ne laissant que sa pipe et puis son vieux chapeau.
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musika



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MessagePosté le: 01-03-2007 15:32    Sujet du message: Répondre en citant

campanule,
elle est encore mode, ma petite Smile lili.. Very Happy ......la chante souvlent Wink
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Annick



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MessagePosté le: 01-03-2007 22:41    Sujet du message: Répondre en citant

En lisant le bonhomme de neige, j'ai eu une impression de déjà vu.

Mais je ne me souviens pas si c'est un souvenir de mon enfance ou une récitation apprise par mes enfants.
Very Happy
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campanule



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MessagePosté le: 02-03-2007 11:29    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour Annick et Musika, oui c'est un poème que l'on apprend encore en classe.
Je l'apprenais à mes petits élèves, il n'y a pas si longtemps

Toujours de Prévert

Parole de chanson En sortant de l'ecole

En sortant de l'école
nous avons rencontré
un grand chemin de fer
qui nous a emmenés
tout autour de la terre
dans un wagon doré.
Tout autour de la terre
nous avons rencontré
la mer qui se promenait
avec tous ses coquillages
ses îles parfumées
et puis ses beaux naufrages
et ses saumons fumés.
Au-dessus de la mer
nous avons rencontré
la lune et les étoiles
sur un bateau à voiles
partant pour le Japon
et les trois mousquetaires des cinq doigts de la main
tournant la manivelle d'un petit sous-marin
plongeant au fond des mers
pour chercher des oursins.
Revenant sur la terre
nous avons rencontré
sur la voie de chemin de fer
une maison qui fuyait
fuyait tout autour de la terre
fuyait tout autour de la mer
fuyait devant l'hiver
qui voulait l'attraper.
Mais nous sur notre chemin de fer
on s'est mis à rouler
rouler derrière l'hiver
et on l'a écrasé
et la maison s'est arrêtée
et le printemps nous a salués.
C'était lui le garde-barrière
et il nous a bien remerciés
et toutes les fleurs de toute la terre
soudain se sont mises à pousser
pousser à tort et à travers
sur la voie de chemin de fer
qui ne voulait plus avancer
de peur de les abîmer.
Alors on est revenu à pied
à pied tout autour de la terre
à pied tout autour de la mer
tout autour du soleil
de la lune et des étoiles
A pied à cheval en voiture et en bateau à voiles.

http://www.nomorelyrics.net/fr/chanson/Yves_Montand/En_sortant_de_lecole.html




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