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" L'OCCUPATION 1940-1944 " - La petite enfance.

 
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xapinot



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MessagePosté le: 22-10-2008 13:13    Sujet du message: " L'OCCUPATION 1940-1944 " - La petite enfance. Répondre en citant

Petit môme que j'étais à l'époque, le quotidien me parraissait s'écouler normalement pendant la tourmente de la seconde guerre mondiale où les provinces "Alsace-Lorraine" étaient occupées par les Allemands. Or, ce n'est qu'à partir de 1943-1944, alors âgé respectivement de 4 ou 5 ans que je prenais conscience de la réalité des évènements.

Il nous arrivait souvent, notamment à la gente féminine et aux quelques enfants en bas âge, les plus grands ayant été scolarisés (enseignement en allemand, certes), les hommes à leur lieu de travail ou bien incorporés de force dans la Wehrmacht (Armée allemande), de nous retrouver flanqués à même les murs de la cave pour nous éviter les conséquences fâcheuses des bombardements. N'y disposant pas de lampes électriques, quelques bougies nous servaient d'éclairage. En cette cave dont l'odeur de la terre glaise (puisque non bétonnée) aussi bien que celle des patates et du charbon qui y étaient stockés, nous en imprégnaient corps et vêtements. Nous avions recours à la prière du chapelet en attendant à chaque fois, avec impatience, la fin de l'alerte signalée par des sirènes au son strident. Echues les vibrations des murs dûes aux bombardements, il nous restait quelque répit jusqu'aux prochains raids.

Il me revient à présent en mémoire qu'après une fin d'alerte, femmes et enfants, nous sommes remontés de la cave lorsque, brusquement, un policier allemand, coiffé d'un casque à pointe, me repoussait dans l'escalier menant à la cave en vociférant en langue allemande :
" Tout le monde dans la cave : quarante bombes viennent de détruire la gare centrale ". Ma mère, bien déterminée qu'elle fut, me prenait sur son bras et remonta dans nos appartements.

Par un beau jour ensoleillé, en date du 11 mai 1944, les raids de multiples avions ont bombardé la gare centrale, l'hôpital et bien d'autres édifices provoquant un carnage de 171 morts.

D'après les informations, une deuxième vague de bombardements dont on dénombrait 482 bombes lâchées par 150 avions qui visaient la gare de marchandises. Mais, hélas, elles ont touchées des habitations de personnes civiles et une annexe d'un bâtiment scolaire. L'offensive a provoqué 67 victimes civiles dont l'un de nos voisins habitant la maison d'en face de chez nous.

Le jeudi 3 août 1944, dans l'après-midi, 77 morts ont été déplorés quand la Banque de France, la Poste centrale, les pompes funèbres et bien d'autres bâtiments ont été soufflés par les bombardements.

Le vendredi 11 août 1944, les cheminots comptaient encore 36 victimes parmi eux. Puis succédaient trois autres attaques en septembre et octobre de cette même année, ce qui déstabilisait la population environnante, laquelle subit une certaine psychose.

Ce n'est que le MARDI 21 NOVEMBRE 1944 que les tirailleurs africains en compagnie de leurs mulets chargés à bloc, longèrent les maisons de part et d'autre de notre rue dans le sens SUD-NORD pour effectuer LA LIBERATION DE MULHOUSE.

UN EVENEMENT SALUTAIRE : un jour, à l'angle du caniveau et du trottoir au bas de notre habitat, un obus s'y est encastré. Par une chance inouie, celui-ci n'a pas explosé. Ce sont les démineurs qui ont neutralisé ce projectile, ce qui nous a bien soulagé.

Le 6 janvier 1945, pour éviter les conséquences fâcheuses qu'aurait pu produire le retour des troupes allemandes sur la population civile, les enfants de l'âge de 5 à 14 ans, dont je faisait partie, ont dû être exilés en SUISSE. De ce fait, toute ma fratrie et moi-même avons séjourné, chacun dans sa famille d'accueil, à Aarau (en Argovie), durant une période de quatre mois, pour rentrer à la maison familiale en mai 1945, où nous avons retrouvé nos parents sains et saufs, très émus.

" EN CONCLUSION, REJOUISSONS-NOUS DE POUVOIR VIVRE EN TEMPS DE PAIX ".
_________________
J'ai 71 ans, j'habite dans le 68 en Alsace. Je suis ouvert à nombre d'échanges


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vitre



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MessagePosté le: 22-10-2008 17:45    Sujet du message: Re: " L'OCCUPATION 1940-1944 " - La petite enfance Répondre en citant

xapinot a écrit:
Petit môme que j'étais à l'époque, le quotidien me parraissait s'écouler normalement pendant la tourmente de la seconce guerre mondiale où les provinces "Alsace-Lorraine" étaient occupées par les Allemands. Or, ce n'est qu'à partir de 1943-1944, alors âgé respectivement de 4 ou 5 ans que je prenais conscience de la réalité des évènements.

Il nous arrivait souvent, notamment à la gente féminine et aux quelques enfants en bas âge, les plus grands ayant été scolarisés (enseignement en allemand, certes), les hommes à leur lieu de travail ou bien incorporés de force dans la Wehrmacht (Armée allemande), de nous retrouver flanqués à même les murs de la cave pour nous éviter les conséquences fâcheuses des bombardements. N'y disposant pas de lampes électriques, quelques bougies nous servaient d'éclairage. En cette cave dont l'odeur de la terre glaise (puisque non bétonnée) aussi bien que celle des patates et du charbon qui y étaient stockés, nous en imprégnaient corps et vêtements. Nous avions recours à la prière du chapelet en attendant à chaque fois, avec impatience, la fin de l'alerte signalée par des sirènes au son strident. Echues les vibrations des murs dûes aux bombardements, il nous restait quelque répit jusqu'aux prochains raids.

Il me revient à présent en mémoire qu'après une fin d'alerte, femmes et enfants, nous sommes remontés de la cave lorsque, brusquement, un policier allemand, coiffé d'un casque à pointe, me repoussait dans l'escalier menant à la cave en vociférant en langue allemande :
" Tout le monde dans la cave : quarante bombes viennent de détruire la gare centrale ". Ma mère, bien déterminée qu'elle fut, me prenait sur son bras et remonta dans nos appartements.

Par un beau jour ensoleillé, en date du 11 mai 1944, les raids de multiples avions ont bombardé la gare centrale, l'hôpital et bien d'autres édifices provoquant un carnage de 171 morts.

D'après les informations, une deuxième vague de bombardements dont on dénombrait 482 bombes lâchées par 150 avions qui visaient la gare de marchandises. Mais, hélas, elles ont touchées des habitations de personnes civiles et une annexe d'un bâtiment scolaire. L'offensive a provoqué 67 victimes civiles dont l'un de nos voisins habitant la maison d'en face de chez nous.

Le jeudi 3 août 1944, dans l'après-midi, 77 morts ont été déplorés quand la Banque de France, la Poste centrale, les pompes funèbres et bien d'autres bâtiments ont été soufflés par les bombardements.

Le vendredi 11 août 1944, les cheminots comptaient encore 36 victimes parmi eux. Puis succédaient trois autres attaques en septembre et octobre de cette même année, ce qui déstabilisait la population environnante, laquelle subit une certaine psychose.

Ce n'est que le MARDI 21 NOVEMBRE 1944 que les tirailleurs africains en compagnie de leurs mulets chargés à bloc, longèrent les maisons de part et d'autre de notre rue dans le sens SUD-NORD pour effectuer LA LIBERATION DE MULHOUSE.

UN EVENEMENT SALUTAIRE : un jour, à l'angle du caniveau et du trottoir au bas de notre habitat, un obus s'y est encastré. Par une chance inouie, celui-ci n'a pas explosé. Ce sont les démineurs qui ont neutralisé ce projectile, ce qui nous a bien soulagé.

Le 6 janvier 1945, pour éviter les conséquences fâcheuses qu'aurait pu produire le retour des troupes allemandes sur la population civile, les enfants de l'âge de 5 à 14 ans, dont je faisait partie, ont dû être exilés en SUISSE. De ce fait, toute ma fratrie et moi-même avons séjourné, chacun dans sa famille d'accueil, à Aarau (en Argovie), durant une période de quatre mois, pour rentrer à la maison familiale en mai 1945, où nous avons retrouvé nos parents sains et saufs, très émus.

" EN CONCLUSION, REJOUISSONS-NOUS DE POUVOIR VIVRE EN TEMPS DE PAIX ".



Je suis né à la fin de la guerre, j'ai eu la chance d'échapper à cela.
Je comprends néanmoins que celui qui a vécu la guerre puisse avoir le désir de transmettre cette tragique partie de notre histoire.
_________________
connaître son ignorance est la meilleure part de la connaissance.
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poete



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MessagePosté le: 22-10-2008 20:37    Sujet du message: Répondre en citant

Tu sais, Xapinot, il y a pas si longtemps...
que j ai compris, combien ma mère avait souffert pendant
cette guerre.
ET, j'ai compris beaucoup de choses sur notre vie à nous.
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JONAS18



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MessagePosté le: 23-10-2008 05:59    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour xapinot,

Mes souvenirs ressemblent aux tiens. Par contre je n'en ai aucun des uniformes allemands. Mon village qui n'avait pourtant pas d'importance stratégique pour les américains était situé trop près d'un tunnel ferroviaire sur la ligne Paris-Strasbourg, en Seine-et-Marne. Il a été détruit à 40% par les bombardements anglais et américains. Aujourd'hui on appellerait cela des dommages collatéraux. A cette époque j'avais 4 ans, le décor favori de mes jours et souvent de mes nuits était celui de la cave. Des bottes de paille disposées entre les tonneaux de cidre nous servaient de lit. Cependant nous étions correctement nourris grace à l'élevage de quelques poules, lapins et au jardin. Les petis réfugiés affamés qui fuyaient les horreurs de la guerre venaient quelquefois nous prendre nos repas. Je garderai toujours le souvenir d'une petite fille, à peine plus agée que moi. Sous-alimentée depuis plusieurs jours et fatiguée par son exode, elle s'est jetée sur l'oeuf au plat qui venait de m'être servi. Ce soir là j'ai dû me satisfaire de quelques pommes de terre. Nous avons eu l'occasion d'apprendre très tôt le sens de la solidarité et du partage. Il m'arrive souvent, trop peut-être, de comparer avec la vie de mes petits enfants qui ont, à peine dépassé l'age que j'avais atteint en 1944. Je garde néanmoins un excellent souvenir de mon enfance mal commencée.

_________________
Vive la vie à la campagne.
Jonas18
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Clairefontaine



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Messages: 581
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MessagePosté le: 23-10-2008 06:10    Sujet du message: Répondre en citant

Je n'ai que les souvenirs racontés par mes parents.
Ils étaient enfants ...
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Qu'il en soit ainsi.
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francine
Invité





MessagePosté le: 25-10-2008 12:30    Sujet du message: Répondre en citant

rappelez vous Oradour sur Glane. tout un village brulé par les allemands.
ce village est à côté de Limoges.

tout le monde, femmes, enfants ont été enfermés dans l'église dont l'institutrice du village. sa mère tenait l'épicerie qui se trouvait à côté de chez mes grands parents. les hommes ont été tué certains dans l'église, certains dans les rues du village.

seule, une personne a réussi à se sauver par une fenetre de l'église.

en fait les allemands, ce sont trompés de village, c'est Oradour sur Vers et non Oradour sur Glane qu'ils auraient du bruler. j'ai visité ce village et ce sont mes parents et grands parents qui m'ont racontée l'histoire.

je suis née à la fin de la guerre en 1945.
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Alesch



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MessagePosté le: 25-10-2008 13:00    Sujet du message: Répondre en citant

Bien content de ne pas encore être né à ce moment-là
Ce n'est peut-être pas évident pour cette génération d'accepter encore aujourd'hui que les deux peuples soient devenus "amis"
Les nouvelles générations trouvent cela normal
Les anciennes ont du mal je suppose

Et effectivement je m'excite quand on parle de nos "pauvres jeunes" qui voient la vie morose.
Nos parents en ont bavé autrement
Nous aussi mais quand-même moins que nos parents
Alors que nos petits chérubins ne peuvent pas s'acheter une voiture neuve + la TV écran plat + le PC avec plein de jeux etc.
Chaque génération a eu son lot de problèmes et soucis divers, mais en ce moment on arrête pas de plaindre nos jeunes.
Ceux qui se prennent en main s'en sortent plus facilement que nous à leur âge.
Ceux qui geignent et et attendent que tout leur tombe dans la main auront certainement des soucis à se faire.
_________________
Je suis allé à l'école gratuitement, beaucoup y sont allés pour rien
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jabani



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MessagePosté le: 25-10-2008 13:54    Sujet du message: Répondre en citant

Je suis une enfant du baby-boom. Mais ma mère et ma grand-mère m'ont raconté les bons(après-coup) et les moins bons souvenirs ... Ca a été une époque difficile.
Je me suis souvent demandé quel comportement j'aurai eu pendant cette période ... Sans doute comme tout le monde j'aurais eu la trouille. Je n'aurais peut-être pas été téméraire encore que l'occasion aidant .... Mais je suis sûre d'une chose je n'aurais pas été dans le camp des délateurs.
Avez-vous vu le film "Français si vous saviez ?" en 2 parties. J'ai oublié le nom des auteurs. Ca a dû sortir dans les années 71/72.
Ce post m'y fait penser tout d'un coup.
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jabani



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MessagePosté le: 25-10-2008 14:11    Sujet du message: Répondre en citant

Alesch a écrit:
Et effectivement je m'excite quand on parle de nos "pauvres jeunes" qui voient la vie morose.
Nos parents en ont bavé autrement
Nous aussi mais quand-même moins que nos parents
Alors que nos petits chérubins ne peuvent pas s'acheter une voiture neuve + la TV écran plat + le PC avec plein de jeux etc.
Chaque génération a eu son lot de problèmes et soucis divers, mais en ce moment on arrête pas de plaindre nos jeunes.
Ceux qui se prennent en main s'en sortent plus facilement que nous à leur âge.
Ceux qui geignent et et attendent que tout leur tombe dans la main auront certainement des soucis à se faire.


Pourquoi en as-tu après les jeunes Alesch ?
Notre génération -celle d'après-guerre- a connu les 30 glorieuses, as de chômage. La libération sexuelle. L'argent n'était pas l'unique valeur comme aujourd'hui ....
Même si mes enfants n'ont jamais pointé au chômage jusqu'à présent ;
même si les nouvelles technologies créent des besoins (pas facile de faire des études sans avoir Internet aujourd'hui et les établissements d'enseignement sont sous-équipés)
Ils ont toujours la menace d'une perte d'emploi, la pression au boulot (faut être rentable : le fric, tjrs le fric), l'incertitude la plus totale pour leur retraite, le SIDA ...
Tous ne demandent pas une voiture neuve, un TV plasma etc ...
Hélàs, bien souvent pour bosser, surtout en province il faut une voiture, mais pas nécessairement neuve et de luxe ...
Ils ont envie de vivre avec leur temps et la pub ne cesse de le leur rappeler. Certains tombent dans le piège, mais pas tous ...
Je trouve que nous avons été des privilégiés par rapport à nos parents et à nos enfants.
Non, je ne les envie pas
Le refrain "c'était mieux dans le temps" ; non, c'était différent
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Alesch



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MessagePosté le: 25-10-2008 15:08    Sujet du message: Répondre en citant

Je n'ai contre les jeunes Jabani
C'est un constat
Dans mon dernier emploi il y avait trois jeunes (la trentaine)
C'étaient les plus "en congé de maladie", surtout le lundi
Ils habitaient chez leurs parents
Leur salaire leur servait d'argent de poche
Ils venaient régulièrement se plaindre de leur salaire, j'étais leur chef
Et qu'avais-je comme arguments pour les soutenir devant mes chefs ?
Il me semble qu'il y a pas mal de "vieux" qui ont travaillé toute leur vie
Et qui ont beaucoup de mal à avoir de l'argent de poche

Ceci n'est qu'un exemple parmis tant d'autres
La libération sexuelle, ils l'ont encore plus que nous
Pour les études, j'ai eu le "privilège" d'aller travailler à 14 ans malgré mes capacités intellectuelles mais le grand frère était déjà au Lycée, donc pas les moyens
Aujourd'hui ils vont à l'école au minimum jusqu'à 18 ans, je ne me sens pas vraiment privilégié par rapport à eux
Notre génération (mâle) a fait le service militaire, un an offert à la nation,
Je ne me sens pas vraiment privilégié par rapport à eux

Je répète que je n'ai rien contre les jeunes mais je n'ai aucune raison de les plaindre par rapport à notre génération et la précédente
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jabani



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MessagePosté le: 25-10-2008 16:24    Sujet du message: Répondre en citant

Alesch a écrit:
Je n'ai contre les jeunes Jabani
C'est un constat
Dans mon dernier emploi il y avait trois jeunes (la trentaine)
C'étaient les plus "en congé de maladie", surtout le lundi ça arrive aussi à des + âgés
Ils habitaient chez leurs parents
Leur salaire leur servait d'argent de poche. Si les parents acceptaient de les héberger sans contrepartie, ils auraient eu bien tort de s'en priver
Ils venaient régulièrement se plaindre de leur salaire, j'étais leur chef
Et qu'avais-je comme arguments pour les soutenir devant mes chefs ?Là je ne connais pas tous les paramètres, il m'est difficile de te répondreIl me semble qu'il y a pas mal de "vieux" qui ont travaillé toute leur vie
Et qui ont beaucoup de mal à avoir de l'argent de poche; D'accord pour les mini retraites, c'est une honte
Ceci n'est qu'un exemple parmis tant d'autres
La libération sexuelle, ils l'ont encore plus que nous sauf qu'ils doivent sans arrêt être vigilants à chaque nouvelle relation
Pour les études, j'ai eu le "privilège" d'aller travailler à 14 ans malgré mes capacités intellectuelles mais le grand frère était déjà au Lycée, donc pas les moyens. J'avais 16 ans quand j'ai commencé à bosser. Sans parler des petits boulots avant. Mes études je me les suis faites toute seule par le biais de la "promotion sociale" et je n'ai pas privilégié un de mes enfants par rapport à l'autre. Ca n'aurait pas été juste (à capacités égales bien sûr)Ca, c'est mon choix et ma vision des chosesAujourd'hui ils vont à l'école au minimum jusqu'à 18 ans,(J'en connais beaucoup qui s'en passeraient bien car ils s'ennuient à l'école) je ne me sens pas vraiment privilégié par rapport à eux. Tu sais aussi bien que moi que cette société n'est pas égalitaire et qu'elle l'est de moins en moins
Notre génération (mâle) a fait le service militaire, un an offert à la nation, Ils ont pas vraiment choisi et toi non plus je suppose
Je ne me sens pas vraiment privilégié par rapport à eux

Je répète que je n'ai rien contre les jeunes mais je n'ai aucune raison de les plaindre par rapport à notre génération et la précédente

La génération de nos parents a connu la guerre et c'est pas vraiment un privilège

Sois rassuré Alesch, je n'ai rien contre notre génération. Mais je ne voudrai pas être "jeune" dans le contexte actuel et si je réponds en rouge, je ne suis pas en colère après toi. C'est juste plus lisible
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JONAS18



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MessagePosté le: 26-10-2008 09:18    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour Jabani,

Ce qui est un privilège est la soixantaine d'années de paix que nous venons de vivre en Europe. Nous les devons à quelques hommes qui n'ont pas hésité à tendre la main à nos voisins et accessoirement adversaires pour construire une entité intelligente: l'Europe des nations.

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xapinot



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MessagePosté le: 28-10-2008 11:46    Sujet du message: Répondre en citant

Alesch a écrit:
Je n'ai contre les jeunes Jabani
C'est un constat
Dans mon dernier emploi il y avait trois jeunes (la trentaine)
C'étaient les plus "en congé de maladie", surtout le lundi
Ils habitaient chez leurs parents
Leur salaire leur servait d'argent de poche
Ils venaient régulièrement se plaindre de leur salaire, j'étais leur chef
Et qu'avais-je comme arguments pour les soutenir devant mes chefs ?
Il me semble qu'il y a pas mal de "vieux" qui ont travaillé toute leur vie
Et qui ont beaucoup de mal à avoir de l'argent de poche

Ceci n'est qu'un exemple parmis tant d'autres
La libération sexuelle, ils l'ont encore plus que nous
Pour les études, j'ai eu le "privilège" d'aller travailler à 14 ans malgré mes capacités intellectuelles mais le grand frère était déjà au Lycée, donc pas les moyens
Aujourd'hui ils vont à l'école au minimum jusqu'à 18 ans, je ne me sens pas vraiment privilégié par rapport à eux
Notre génération (mâle) a fait le service militaire, un an offert à la nation,
Je ne me sens pas vraiment privilégié par rapport à eux

Je répète que je n'ai rien contre les jeunes mais je n'ai aucune raison de les plaindre par rapport à notre génération et la précédente



Que dis-tu "Alesch" au sujet des obligations militaires ?
Notre contingent, 59/3 a effectué 28 mois de service, donc deux ans et quatre mois, dont un an en A.F.N. (Afrique du Nord). D'autres contingents, avant nous, ont effectué 30 mois d'obligations militaires à la suite d'un rappel de leur foyer familial : ils n'en croyaient pas leurs oreilles... Certains ont d'ailleurs effectué leur service en totalité en A.F.N., d'où ils revenaient souvent déboussolés...
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Alesch



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MessagePosté le: 28-10-2008 11:57    Sujet du message: Répondre en citant

Je sais bien Xapinot,
c'est pourquoi je dis que pour les jeunes cela va mieux que pour ceux de ma génération et à priori encore mieux que pour ceux de ta génération

Les jeunes ont gagné de un à deux ans et demi de liberté et d'argent de plus que nous
Tant mieux pour eux mais je n'arrive toujours pas à les plaindre Very Happy
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xapinot



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MessagePosté le: 28-10-2008 13:02    Sujet du message: Répondre en citant

Alesch a écrit:
Je sais bien Xapinot,
c'est pourquoi je dis que pour les jeunes cela va mieux que pour ceux de ma génération et à priori encore mieux que pour ceux de ta génération

Les jeunes ont gagné de un à deux ans et demi de liberté et d'argent de plus que nous
Tant mieux pour eux mais je n'arrive toujours pas à les plaindre Very Happy



Au fond "Alesch", nous sommes de la même génération, avec quelques années en plus ou en moins, mais néanmoins avec une éducation quasiment identique, même si les quelques années en moins qui nous différencie, ont permis d'échapper à certains évènements, ô combien cruciaux certes, de cette époque.

" IL EST INTERDIT D'INTERDIRE " ne nous a pas beaucoup influencé : en général, nous sommes restés et restons encore fidèles à nos principes. Et pourquoi pas ?...
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xapinot



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MessagePosté le: 28-10-2008 13:26    Sujet du message: Répondre en citant

Alesch a écrit:
Je sais bien Xapinot,
c'est pourquoi je dis que pour les jeunes cela va mieux que pour ceux de ma génération et à priori encore mieux que pour ceux de ta génération

Les jeunes ont gagné de un à deux ans et demi de liberté et d'argent de plus que nous
Tant mieux pour eux mais je n'arrive toujours pas à les plaindre Very Happy



Il est vrai que certains jeunes qui se lamentent à tous vents et qui attendent que la manne leur tombe du ciel, surtout dans la conjoncture actuelle, risquent de se retrouver en marge de la société.

Une jeunesse en bonne santé se doit d'être courageux et enthousiaste et ne pas baisser les bras à la moindre contrariété. Souhaitons que la plupart des jeunes à la recherche d'un emploi se prennent en mains et démontrent qu'eux aussi sont aptes à infléchir la politique de récession prônée à qui veut bien l'entendre.

" ALLEZ-Y, ET BONNE REUSSITE A LA JEUNESSE !... ".
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Dernière édition par xapinot le 28-10-2008 14:44; édité 1 fois
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Alesch



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MessagePosté le: 28-10-2008 14:36    Sujet du message: Répondre en citant

Absolument Xapinot
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JONAS18



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MessagePosté le: 29-10-2008 06:43    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour xapinot et alesh,

Ayant participé à leur éducation, nous sommes, malgré tout, un peu responsables de ce que sont les jeunes d'aujourd'hui.
Ce qui me déboussole un peu c'est leur goût pour une consommation excessive. Le respect des traditions ne semble pas entrer non plus dans leurs préoccupations immédiates.
Notre difficulté est que nous soyons obligés de nous adapter à leur mode de vie alors que nous, à leur age, avons souvent fait l'inverse.

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xapinot



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MessagePosté le: 08-11-2008 15:43    Sujet du message: " DES TENEBRES A LA LUMIERE ". Répondre en citant

Natifs et vivant notre enfance à Mulhouse, nous avons, comme cité en début du topîc intitulé "L'occupation 1940-1944", vécu une vie d'enfer durant la seconde guerre mondiale :
- manque de nourriture (achetée uniquement selon tickets),
- réseau de l'eau courante souvent interrompue (froide seulement), d'où approvisionnement à un puits,
- couvre-feu à 19 ou 20 heures selon les saisons,
- fréquents bombardements de jour comme de nuit, etc...

De ce fait, à l'initiative de la CROIX-ROUGE et d'associations caritatives, mais aussi, bien entendu, des élus régionaux et municipaux, nous, les enfants, avons eu le privilège de nous rendre en SUISSE en janvier 1945.

Sortis du climat de guerre, nous entrâmes dans le "Paradis suisse" en transitant via Bâle vers Aarau (en Argovie). Nous étions près de 10.000 petits Alsaciens du Haut-Rhin de l'âge de 5 à 14 ans, à quitter la maison parentale, non sans douleur. La Croix-Rouge nous octroya des vêtements présentables, à chaque enfant selon ses mensurations. Le thermomètre, en ce mois de janvier 1945, affichait des températures bien en-dessous de 0° C, les amoncellements de neige en témoignaient.

Arrivés en gare d'Aarau, nous présentâmes nos cartelles mentionnant noms et prénoms de chaque enfant afin de permettre à nos familles d'accueil respectives de nous identifier.

Petit bonhomme que je fus, et impatient de faire connaissance avec ma famille d'adoption, mon émotion s'avéra très vive. Il devait en être de même pour mes frères, quoiqu'à l'âge de 5 ans on ne se soucie guère des sentiments d'autrui : on doit déjà se retrouver soi-même.

Si j'ai pu me rendre dans ce pays neutre qu'est la Suisse, malgré mon jeune âge, c'est grâce à ma mère qui a insisté auprès des organisateurs afin de m'épargner, moi aussi, des affres de la guerre. Je lui en suis très reconnaissant.

Le moment de la séparation d'avec mes frangins, en gare d'Aarau, me fut pénible : c'était la première fois.

En tant que directeur d'une institution de la fonction publique, mon hôte et son épouse avait une fille âgée de 17 ans et un garçon de 14 ans.

La gouvernante, âgée d'une trentaine d'années, m'accueillit avec un charmant sourire, à l'entrée de la villa entourée d'un grand jardin.

Le téléphone était installé au fond d'un spacieux hall d'entrée. A sa gauche, une salle de bains m'attendait, tandis qu'à sa droite, reflétait une magnifique cuisine dite "américaine". Les salon et salle à manger, eux aussi, me laissèrent ébahi.

Tout était si harmonieux et les hôtes si charmants dans ce "nouveau monde".

Il est certain que, sortant d'un climat de guerre, nous fûmes émerveillés par tant de beauté et de bonté.

Mes frères, quant à eux, résidaient dans des familles de commerçant, d'industriel, voire de particuliers.

La propriété de ma famille d'accueil se situait à l'extrémité d'une rue sans issue, dont le talus boisé était pourvu d'un sentier sinueux, en escalier. Nous, les enfants, avons su l'apprécier lorsque, abondamment enneigé, ce chemin nous permettait de belles descentes en luge, notamment aux copains mais également à mes frères qui vinrent s'y rassembler.

Un beau matin de ce mois de janvier, lorsqu'à mon réveil aux environs de dix heures le jardin enneigé scintillait le blanc cristallin rehaussé par le rayonnement solaire, la gouvernante me fit découvrir un magnifique igloo érigé à la manière des esquimaux, doté d'une cheminée ouvert sur ciel bleu, un banc de neige sous une baie arquée servant de fenêtre, le tout bâti par le fils de la famille qui s'est pris le temps d'effectuer cet ouvrage, tôt le matin, avant de se rendre au "Gymnasium" (au Lycée).

Les anniversaires de deux de mes frères ainsi que de moi-même, nous ont donné l'occasion de nous retrouver, toute la fratrie, pour une après-midi festive dans les familles respectives.

Nous voilà quasiment au printemps, saison où le petit parc se métamorphose par le fleurissement des multiples espèces botaniques. Un banc, entouré de saules pleureurs et de conifères, me donna l'occasion d'admirer ce grand jardin sous un soleil éblouissant, me laissant pénétrer du parfum de ces plantes qui embaumait l'atmosphère environnant.

En ce lieu, j'avais un voisin de mon âge qui disposait d'un train électrique de grande taille, du double du gabarit des trains "Jouef" qui me laissait pantois.

Lors de ses déplacements professionnels, le chef de famille m'emmena de temps à autre en voiture : ce fut une nouveauté pour moi...

Lorsqu'en mai 1945, il nous fallut prendre le chemin du retour en Alsace, ce ne fut non sans un pincement au coeur. Le souvenir de ce séjour dans cet admirable pays neutre qui nous miroitait toute sa féerie, restera à jamais gravé dans nos mémoires.

Les retrouvailles avec nos parents légitimes furent très émouvantes...

EN ALSACE-LORRAINE, ET SANS DOUTE DANS LA FRANCE ENTIERE, LES CLOCHERS DE TOUTES LES EGLISES, DES CATHEDRALES ET DES TEMPLES, ONT RETENTI POUR ANNONCER L'ARMISTICE DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE 1939-1945, EN DATE DU 8 MAI 1945.

" PROCURONS AUX ENFANTS LA JOIE DE S'EMERVEILLER DE LA BEAUTE ET DE LA BONTE AFIN QUE JAMAIS ILS NE DESESPERENT ".

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MessagePosté le: 09-11-2008 11:58    Sujet du message: Re: " DES TENEBRES A LA LUMIERE ". Répondre en citant

xapinot a écrit:
Natifs et vivant notre enfance à Mulhouse, nous avons, comme cité en début du topîc intitulé "L'occupation 1940-1944", vécu une vie d'enfer durant la seconde guerre mondiale :
- manque de nourriture (achetée uniquement selon tickets),
- réseau de l'eau courante souvent interrompue (froide seulement), d'où approvisionnement à un puits,
- couvre-feu à 19 ou 20 heures selon les saisons,
- fréquents bombardements de jour comme de nuit, etc...

De ce fait, à l'initiative de la CROIX-ROUGE et d'associations caritatives, mais aussi, bien entendu, des élus régionaux et municipaux, nous, les enfants, avons eu le privilège de nous rendre en SUISSE en janvier 1945.

Sortis du climat de guerre, nous entrâmes dans le "Paradis suisse" en transitant via Bâle vers Aarau (en Argovie). Nous étions près de 10.000 petits Alsaciens du Haut-Rhin de l'âge de 5 à 14 ans, à quitter la maison parentale, non sans douleur. La Croix-Rouge nous octroya des vêtements présentables, à chaque enfant selon ses mensurations. Le thermomètre, en ce mois de janvier 1945, affichait des températures bien en-dessous de 0° C, les amoncellements de neige en témoignaient.

Arrivés en gare d'Aarau, nous présentâmes nos cartelles mentionnant noms et prénoms de chaque enfant afin de permettre à nos familles d'accueil respectives de nous identifier.

Petit bonhomme que je fus, et impatient de faire connaissance avec ma famille d'adoption, mon émotion s'avéra très vive. Il devait en être de même pour mes frères, quoiqu'à l'âge de 5 ans on ne se soucie guère des sentiments d'autrui : on doit déjà se retrouver soi-même.

Si j'ai pu me rendre dans ce pays neutre qu'est la Suisse, malgré mon jeune âge, c'est grâce à ma mère qui a insisté auprès des organisateurs afin de m'épargner, moi aussi, des affres de la guerre. Je lui en suis très reconnaissant.

Le moment de la séparation d'avec mes frangins, en gare d'Aarau, me fut pénible : c'était la première fois.

En tant que directeur d'une institution de la fonction publique, mon hôte et son épouse avait une fille âgée de 17 ans et un garçon de 14 ans.

La gouvernante, âgée d'une trentaine d'années, m'accueillit avec un charmant sourire, à l'entrée de la villa entourée d'un grand jardin.

Le téléphone était installé au fond d'un spacieux hall d'entrée. A sa gauche, une salle de bains m'attendait, tandis qu'à sa droite, reflétait une magnifique cuisine dite "américaine". Les salon et salle à manger, eux aussi, me laissèrent ébahi.

Tout était si harmonieux et les hôtes si charmants dans ce "nouveau monde".

Il est certain que, sortant d'un climat de guerre, nous fûmes émerveillés par tant de beauté et de bonté.

Mes frères, quant à eux, résidaient dans des familles de commerçant, d'industriel, voire de particuliers.

La propriété de ma famille d'accueil se situait à l'extrémité d'une rue sans issue, dont le talus boisé était pourvu d'un sentier sinueux, en escalier. Nous, les enfants, avons su l'apprécier lorsque, abondamment enneigé, ce chemin nous permettait de belles descentes en luge, notamment aux copains mais également à mes frères qui vinrent s'y rassembler.

Un beau matin de ce mois de janvier, lorsqu'à mon réveil aux environs de dix heures le jardin enneigé scintillait le blanc cristallin rehaussé par le rayonnement solaire, la gouvernante me fit décourir un magnifique igloo érigé à la manière des esquimaux, doté d'une cheminée ouvert sur ciel bleu, un banc de neige sous une baie arquée servant de fenêtre, le tout bâti par le fils de la famille qui s'est pris le temps d'effectuer cet ouvrage, tôt le matin, avant de se rendre au "Gymnasium" (au Lycée).

Les anniversaires de deux de mes frères ainsi que de moi-même, nous ont donné l'occasion de nous retrouver, toute la fratrie, pour une après-midi festive dans les familles respectives.

Nous voilà quasiment au printemps, saison où le petit parc se métamorphose par le fleurissement des multiples espèces botaniques. Un banc, entouré de saules pleureurs et de conifères, me donna l'occasion d'admirer ce grand jardin sous un soleil éblouissant, me laissant pénétrer du parfum de ces plantes qui embaumait l'atmosphère environnant.

En ce lieu, j'avais un voisin de mon âge qui disposait d'un train électrique de grande taille, du double du gabarit des trains "Jouef" qui me laissait pantois.

Lors de ses déplacements professionnels, le chef de famille m'emmena de temps à autre en voiture : ce fut une nouveauté pour moi...

Lorsqu'en mai 1945, il nous fallut prendre le chemin du retour en Alsace, ce ne fut non sans un pincement au coeur. Le souvenir de ce séjour dans cet admirable pays neutre qui nous miroitait toute sa féerie, restera à jamais gravé dans nos mémoires.

Les retrouvailles avec nos parents légitimes furent très émouvantes...

" DONNONS A NOS ENFANTS L'OCCASION DE S'EMERVEILLER DE LA BEAUTE ET DE LA BONTE AFIN QUE JAMAIS ILS NE DESESPERENT ".

Xapinot.


De bien jolis souvenirs...
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xapinot



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MessagePosté le: 19-08-2014 12:46    Sujet du message: MAI et AOUT 1944 : Les bombes tombent sur MULHOUSE (Ht-Rhin) Répondre en citant

" Mulhouse a subi, en mai et août 1944, QUATRE BOMBARDEMENTS AERIENS PAR LES ALLIES qui ont fait plusieurs centaines de morts et de très gros dégâts matériels ".

" Quelques 1.300 bombes, 499 morts civils, un peu plus de 300 bâtiments rayés de la carte et autant gravement endommagés : voilà dans toute sa sécheresse le bilan des bombardements subis par Mulhouse en 1944 ! "

Cette phrase, extraite du livre de Christian Lamboley intitulé "1944 - Mulhouse bombardé", résume l'ampleur des dégâts de quatre vagues de bombardements des forces alliés qui se sont succédé les 11 et 25 mai, 3 et 11 août 1944.

(...)

" Le premier bombardement qui surprendra tout le monde, n'en sera que plus meurtrier, écrit l'auteur. Mulhouse subira huit attaques aériennes en 1944, les 11 et 25 mai, les 3 et 11 août, les 10 et 11 septembre, le 17 octobre et le 18 novembre. "

(...)

" On était très surpris, car nous croyions que jamais ni les Anglais, ni les Américains n'oseraient nous attaquer : tout le monde regardait les avions (...) "

" Le premier bombardement a fait trois fois plus de morts que les autres, parce qu'à Mulhouse, on voyait souvent des avions mais on ne descendait pas dans les caves "

" On dénombrera 171 morts morts dont 41 enfants au Hasenrain (Hôpital civil de Mulhouse) "...

(...)

" Pour les Mulhousiens, les temps deviennent, comme partout ailleurs, particulièrement durs. Le gaz et l'électricité sont coupés, le ravitaillement se fait rare, le lait pour les enfants est quasi introuvable. "

Ce n'est qu'au lendemain du 9 février 1945, après le repli allemand en pays de Bade, que les Mulhousiens peuvent enfin trouver le répit et songer à la reconstruction.


Extrait du Journal "L'Alsace" du 19.08.2014.


------------------------------------------------------------------------


Cet article de journal relate l'Histoire des dommages qu'a entraîné, en partie, cet immense conflit de la seconde guerre mondiale en notre cité mulhousienne, et confirme plus en détail les bombardements, ô combien destructeurs, émanant de la part des alliés, comme cité ci-dessus.

" PLUS JAMAIS LA GUERRE ! " ont scandé les jeunes passionnés de la "révolution de mai 1968",... et pourtant... (???).


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jemigeja



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MessagePosté le: 19-08-2014 15:14    Sujet du message: Répondre en citant

Victor Hugo envisageait une Europe fédérale pacifiée. On y est presque. Puissent les démons du nationalisme ne jamais revenir, ne jamais faire renaitre toutes ces horreurs. Hélas, ils montrent le bout de leur vilain nez un peu partout...

Merci Xapinot pour ces souvenirs. Le devoir de mémoire est parfois salutaire...
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JONAS18



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MessagePosté le: 20-08-2014 05:44    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour à tous,


Etant du même age que Xapinot, j'ai les mêmes souvenirs des bombardements alliés qui ont détruit une grande partie de mon village, Nanteuil-sur-Marne, longé par la ligne de chemin de fer de Paris-Strasbourg. Le tunnel stratégique qui traversait la colline de 200 m, était la cible des avions anglais et américains lesquels n'avaient pas le bonheur d'être équipés d'un guidage laser inventé beaucoup plus tard. Paradoxalement nous avions plus peur de nos amis que de nos ennemis également harcelés par la résistance de plus en plus active au printemps 44. J'ai passé quelques nuits mémorables couché dans la paille entre deux tonneaux de cidre. Nous avons également été évacués dans un village moins menacé. Pour autant je ne qualifierais pas cette époque comme de jolis souvenirs. Nos parents, plus conscients que nous du danger, étaient terrorisés.

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xapinot



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MessagePosté le: 07-05-2015 15:21    Sujet du message: " 8 mai 1945 - 2015 : ARMISTICE - 70 ans déjà !... Répondre en citant

En effet, il me semble que demain, 8 mai 2015, n'auront lieu, en majorité, que des commémorations de la fin des atrocités, ô combien affligeantes il est vrai, de la deuxième guerre mondiale.

Néanmoins, il me revient à l'esprit que le jour de l'armistice en 1945, en dehors des envolées des cloches des lieux cultuels déjà cités, ce 8 mai fut une journée de parades et de liesses...

Il est vrai, et je m'en souviens distinctement, de retour à Mulhouse ce matin-là en provenance de la Suisse, notre fratrie fut ravi d'avoir pu suivre un cortège historique dont les principaux personnages représentèrent la royauté du XVI° au XIX° siècle, à cheval en grand apparat : ce fut une grandiose manifestation...

Quant au soir, les bals rehaussés par les lampions de couleur et animés par les orchestres entraînant les danseurs à toutes sortes de musiques :

- valse, tango, marche, rumba, samba, cha-cha-cha, slow, rock'end roll, valse lente, charleston, et j'en passe...,

dont le but consistait à faire oublier toutes les horreurs passées à la population de l'époque, furent d'un grand secours..

Par conséquent, à la suite des commémorations de cette tranche d'histoire, ne serait-il pas enthousiasmant pour notre pays dont les habitants souffrent souvent de dépressions, de leur faire miroiter qu'il existe, aujourd'hui encore, matière à "s'enflammer" ???...

" ... ET SI, EN 24 HEURES, ON IMPROVISAIT DES FESTIVITES EN L'HONNEUR DU SOIXANTE-DIXIEME ANNIVERSAIRE DE L'ARMISTICE ???!!!... ".



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xapinot



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MessagePosté le: 19-03-2016 11:53    Sujet du message: Répondre en citant



Le post ci-dessus énoncé : à réactualiser dès à présent, afin de prendre le temps nécessaire à la bonne organisation éventuelle d'une telle manifestation...

A bien y réfléchir, si toutefois certains protagonistes à cet égard prenait l'initiative d'une réjouissance en faveur de la population de France !
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