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La note d'hôpital

 
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PetiteJo



Inscrit le: 24 Mar 2008
Messages: 1

MessagePosté le: 24-03-2008 19:29    Sujet du message: La note d'hôpital Répondre en citant

Bonjour à vous tous,

Comme j'en parlais dans mon message de présentation, je tente d'écrire de petites histoires de la vie d'autrefois, celle de mes grands-parents. Malheureusement, mon français, mes tournures de phrases, et peut-être les temps, ne sont pas toujours parfaits. Une correction serait la bienvenue, car j'aimerais beaucoup par la suite éditer ces textes.
Merci d'avance...


La note d’hôpital

Petit Rappel : Au début de siècle, la cause des maladies était encore bien souvent due «au mauvais air»…
Chaque villageois avait ses préparations maisons pour se soigner, telle cette mixture préparée autrefois dans le Jura : un mélange de vin rouge et de chandelles de suif, qui, mis à bouillir, donnait un sirop contre le rhume.
Où cette autre recette : cérumen des oreilles et huile de noix qui avait le don de faire passer les engelures… Les ventouses et autres cataplasmes tenaient aussi une grande place dans le quotidien, et étaient encore utilisés il n’y a pas si longtemps.
Le pharmacien, quant à lui, s’occupait des mélanges spécifiés par le médecin, et n’étaient réalisés qu’à l’unité.
Pour terminer, fontaines et sources avaient grandes réputations pour soigner bien des maux.


Novembre 1926

Le médecin est là, chez elle, dans sa maison. Adèle sait trop bien ce que sa présence symbolise… On y a recours uniquement quand la maladie est très avancée. Malheureusement, bien souvent, il est trop tard.

Un proverbe ne proclame-t-il pas : « Quand le médecin est près, on voit la mort et sa queue ? »

C’est dire l’état de la mère, en voyant le médecin à son chevet.

Tout avait commencé, quelques mois auparavant quand des douleurs lancinantes au niveau du bas du ventre étaient venues l’importuner.
« Bah… ça va passer ! » avait dit la sage-femme venue l’ausculter quelques semaines plus tard.

La vie continuait son bonhomme de chemin, mais les douleurs demeuraient toujours présentes.

Aux grands maux, les grands moyens, on fit donc appel au médecin de la ville de Morteau.

« Sans erreur possible, c’est un kyste ! Assure le praticien. Je vais demander une hospitalisation à Besançon pour une opération ! »

Adèle devint blême.
L’hôpital, le mouroir des personnes âgées, serait-ce grave au point qu’elle dût être hospitalisée ?

Mais sa souffrance est là : lancinante, insupportable. L’opération est la seule issue pour la tirer d’affaire. Elle ira, c’est certain… reviendra… cela ne peut qu’être. A trente-huit ans, elle a la vie devant elle !

Et c’est sereinement qu’elle prépare son prochain départ. Sa fille Marie, onze ans, aura la responsabilité des petits derniers âgés respectivement de deux et six ans. Léon, l’aîné, s’occupera des bêtes, et le père de l’intendance.

Le chacun pour soi n’existe pas dans l’espace resserré du village. Possédant l’une des rares voitures de la région, Marcellin Boillot, leur Maire, se propose de les conduire à Besançon, éloigné de plus de soixante-dix kilomètres.

Et c’est ainsi que, quelques jours plus tard, notre trio débarque au chef lieu de canton, devant un hôpital tenu par des religieuses.
L’ordonnance, remise à la mère supérieure, une avance sur les soins à venir leur est demandée.
Pauvre Gaston… d’argent, il ne possède. Suppliant, implorant, il tente de faire fléchir la terrible abbesse, mais n’obtient en réponse :
« Sans une avance, on ne prend pas votre femme ! »

La réplique est cinglante et sans appel.

Dépité, le couple s’en retourne à la voiture, anéanti, assommé par la sentence.
La détresse se lit dans leurs yeux, aussi un grand découragement. Ce voyage, toute cette organisation et surtout, cet ultime espoir, tout s’envolait…

Les voyant arriver de la sorte, le maire s’enquiert : «Mais, que vous arrive- t-il donc ? Vous en faites une drôle de mine ! »

« Il faut nous en retourner, monsieur Boillot ! » souffle Gaston. Et s’ensuit des explications.

Le sang du maire ne fait qu’une tour. D’un bond, il sort de l’automobile et d’un pas déterminé entre dans l’établissement.

Quels ont été ses arguments ? Nul ne le sait. En tant que maire, aurait-il fait une quelconque pression ?

En tout cas, persuasif, il dût l’être, cela ne fait aucun doute, car, peu de temps après, rejoignant le couple, un grand sourire éclairait son visage :

« Venez, madame P. vous êtes prise en charge… »

Adèle a été opérée le lendemain par le docteur Chaton, à une époque où l’anesthésie était réalisée au moyen d’un appareil à inhalation de vapeurs d'éther, où les antibiotiques n’existaient pas… quant aux analgésiques, ils n’en étaient qu’à leurs balbutiements.

Elle souffrira beaucoup…

Par deux fois, Gaston ira lui rendre visite. Deux heures et demi de trajet en train, dans un compartiment glacé et tout pareillement pour le retour. Courts moments de retrouvailles, mais toujours d’une grande intensité.

Quatre semaines plus tard, c’est à bord d’un traîneau (prêté par Xavier Bobillier, un voisin) qu’Adèle, emmitouflée dans de lourdes couvertures, entourée de bouillottes, s’en revenait aux côtés de son époux de la gare du Pont de la Roche. La neige brillait, nous étions la veille de Noël de l’année 1926.

Très longtemps, encore, elle resta alitée…

Quelques jours plus tard, le facteur remis à Gaston le pli tant redouté : la facture de l’hôpital.
Astronomique, en était son montant. Les chiffres, tant de chiffres… finirent par étourdir la raison du père, qui garda le silence, l’esprit perdu dans le vague, durant bien des jours.

« Mais où trouver pareille somme ? » ressassait-il.

Bien des nuits blanches plus tard, il rédigea une lettre poignante, bouleversante, un appel en détresse. Tout son désarroi était couché là, en lignes régulières, contrastées par les pleins et les déliés de sa belle écriture.


La missive, délicatement plié, pris place dans une enveloppe sur laquelle il inscrivit : A l’attention du Conseil Municipal…

Puis s’installa l’attente, faite d’incertitude et de doute, où l’inactivité de l’hiver rendait les journées interminables.

Un matin, alors que le vent froid du Nord parsemait une neige scintillante, Gaston aperçut au loin, derrière le rideau de flocons, le secrétaire de Mairie qui tentait difficilement de se frayer un passage dans les congères jusqu’à sa maison… Il souriait, riait même…


L’entraide et la solidarité d’autrefois, fondées sur des rapports étroits entretenus par les villageois, ont permis à Gaston de se libérer de sa dette dont il n’aurait jamais pu s’acquitter.

Adèle s’est remise peu à peu de son opération. Sans jamais se départir de sa bonne humeur, de son espièglerie et de ses facéties, elle vécut heureuse jusqu’à près de 80 ans.
_________________
La Franc-Comtoise
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Ghisla



Inscrit le: 01 Avr 2008
Messages: 36
Localisation: Paris

MessagePosté le: 06-04-2008 15:11    Sujet du message: Répondre en citant

Une bien belle histoire, PetiteJo. C'était il y a moins de cent ans…

Cette histoire amène à se faire quelques petites réflexions, l'une, que tu soulignes, c'est que la solidarité était alors beaucoup plus spontanée. Notre société contemporaine a, là, perdu quelque chose de très important, et c'est vraiment dommage. Mais en contrepartie, on se rend aussi compte à quel point la mise en place de la sécurité sociale a été un progrès majeur.

On voit aussi dans cette histoire le bienfait qu'a été l'évolution des techniques médicales, notamment de l'anesthésie et de la lutte contre la douleur.

Quant aux "recettes" pour les petits maux, celles que tu rapportes sont pour le moins cocasses ! Personnellement, je ne me vois pas soigner un rhume avec du vin à la chandelle ! Confused

Pour les cataplasmes, je me suis soignée récemment avec. J'avais attrapée une espèce de rhume-bronchite, et c'était la troisième fois en deux ans. A chaque fois, ça avait duré trois semaines malgré un traitement classique donné par mon médecin. Là, j'en ai eu marre, je me suis souvenue des soins que me faisait ma grand-mère, et j'ai découvert qu'on pouvait toujours se les procurer en pharmacie : cataplasmes à la moutarde et inhalations de pérubore (on se met la tête sous une serviette au-dessus du bol, c'est pas esthétique mais amusant !). Résultat : en deux jours, j'étais débarrassée de ce rhume.
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PetiteJo



Inscrit le: 24 Mar 2008
Messages: 1

MessagePosté le: 19-04-2008 21:29    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Ghisla pour ta réponse.
En effet, il n'y a pas si longtemps, on se soignait avec les moyens du bord, et cela réussissait bien aux personnes malades.
Moi aussi, quand j'étais enfin, j'avais droit aux tortures des cataplasmes, qui me brûlaient, et me piquaient horriblement le cou. Il est vrai que nous ne prenions aucun antibiotique, et que très peu de médicaments.

Bisous...
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La Franc-Comtoise
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mamieclaire



Inscrit le: 02 Mar 2009
Messages: 1

MessagePosté le: 02-03-2009 16:53    Sujet du message: La note d'hopital Répondre en citant

Mêmes maux, même traitement, même résultat :

Le message de Ghisla est déjà ancien, mais il reste d'actualité.

Dernièrement, ll m'est arrivé la même mésaventure : voies respiratoires encombrées, toux douloureuse, fièvre à 39,5° et sommeil très perturbé. D'après mon médecin, c'était une « bonne » rhino qui devait passer avec un traitement classique (comprimés, gélules, sirop, doliprane).

Dix jours plus tard, rien, aucune amélioration et plus aucune énergie ! Du coup, mon mari s’est transformé en infirmier et m’a soignée à l’ancienne avec : gargarismes, inhalations (Pérubore sous la serviette…), infusions au thym, cataplasmes à la moutarde et Ouate Thermogène. J’étais tellement KO que j’étais prête à tout supporter !

Les cataplasmes, ça chauffe et ça pique ! Tout comme le Thermogène d'ailleurs. Mais les résultats n’ont pas tardé.
Trois jours de soins intensifs bien au chaud sous la couette, suivis de trois autres pour consolider la guérison et tout est rentré dans l'ordre. Un vrai plaisir de se sentir mieux !

Promis, juré : je ne me moquerai plus jamais de mon mari et de ses remèdes de grand-mère. Maintenant, je peux témoigner que ça marche vraiment, au moins pour lui et pour moi ! Voilà, c'est fait !

Mamieclaire
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cantarelle



Inscrit le: 22 Fév 2009
Messages: 217
Localisation: LYON

MessagePosté le: 25-05-2009 11:09    Sujet du message: Répondre en citant

Je crois qu'on faisait aussi des sirops pour la toux à base de bave d'escargot...

Ma belle mère, en pays forestier, fait macérer, dans une bouteille au soleil, dans du sucre cristallisé, de jeunes bourgeons de sapin, ce qui fait un sirop pour la toux.
Aussi, des pétales de pissenlit dans du sucre, au soleil, cela fait une sorte de miel, qu'on ne reconnaitrait pas du vrai !
Et pour les brulures : des fleurs de lys dans de l'huile, encore au soleil...
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Tictac



Inscrit le: 13 Sep 2008
Messages: 1575

MessagePosté le: 28-05-2009 15:43    Sujet du message: Répondre en citant

Sirop pour la toux:
Trancher en fines lamelles un radis noir préalablement lavé et brossé,
Mettre ces lamelles dans une assiette creuse et recouvrir de sucre de canne,
Laisser macérer 12 h,
Filtrer le sirop qui résulte de cette opération, c'est un très bon sirop pour la toux,

Désinfectant: mette des pétales de lys dans un flacon les recouvrir d'alcool, au bout de 40 jours vous avez un très bon pansements désinfectants,
Pour les brulures idem mais avec de l'huile d'olives,
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