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le poète est le contraire d un bien-pensant

 
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Vieille Louve



Inscrit le: 22 Sep 2007
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MessagePosté le: 13-12-2010 21:57    Sujet du message: le poète est le contraire d un bien-pensant Répondre en citant

Pierre De Ronsard - Sonnet LXXII (1552)


Petit nombril, que mon penser adore,
Et non mon oeil qui n'eut onques le bien
De te voir nu, et qui mérite bien
Que quelque ville on te bâtisse encore ;

Signe amoureux, duquel Amour s'honore,
Représentant l'Androgyne lien,
Combien et toi, mon mignon, et combien
Tes flancs jumeaux folâtrement j'honore !

Ni ce beau chef, ni ces yeux, ni ce front,
Ni ce doux ris ; ni cette main qui fond
Mon coeur en source, et de pleurs me fait riche,

Ne me sauraient de leur beau contenter,
Sans espérer quelquefois de tâter
Ton paradis, où mon plaisir se niche.
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Vieille Louve



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MessagePosté le: 13-12-2010 21:58    Sujet du message: Répondre en citant

Pierre de Ronsard
1524 - 1585


Je te salue, Ô merveillette fente

Je te salue, Ô merveillette fente,
Qui vivement entre ces flancs reluis;
Je te salue, Ô bienheureux pertuis,
Qui rend ma vie heureusement contente!

C'est toi qui fais que plus ne me tourmente
L'archer volant qui causait mes ennuis;
T'ayant tenu seulement quatre nuits
Je sens sa force en moi déjà plus lente.

Ô petit trou, trou mignard, trou velu,
D'un poil folet mollement crespelu,
Qui à ton gré domptes les plus rebelles:
Tous vers galans devraient, pour t'honorer,
A beaux genoux te venir adorer,
Tenant au poing leurs flambantes chandelles!
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Vieille Louve



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MessagePosté le: 13-12-2010 21:59    Sujet du message: Répondre en citant

Odelette

Pourtant, si j'ai le chef plus blanc
Que n'est d'un lis la fleur éclose,
Et toi le visage plus franc
Que n'est le bouton d'une rose

Pour cela, cruelle, il ne faut
Fuir ainsi ma tête blanche;
Si j'ai la tête blanche en haut,
J'ai en bas la queue bien franche.

Ne sais-tu pas, toi qui me fuis,
Que pour bien faire une couronne,
Ou quelque beau bouquet, d'un lis
Toujours la rose on environne?





Pierre de Ronsard.
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Vieille Louve



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Messages: 6779

MessagePosté le: 13-12-2010 22:01    Sujet du message: Répondre en citant

O ma tendre putain

Tes mains introduiront mon beau membre asinin
Dans le sacré bordel ouvert entre tes cuisses
Et je veux l'avouer en dépit d'Avinain
Que me fait ton amour pourvu que tu jouisses

Ma bouche à tes seins blancs comme des petits suisses
Fera l'honneur abject des suçons sans venin
De ma mentule mâle en ton con féminin
Le sperme tombera comme l'or dans les sluices

O ma tendre putain tes fesses ont vaincu
De tous les fruits pulpeux le savoureux mystère
L'humble rotondité sans sexe de la terre

La lune chaque mois si vaine de son cul
Et de tes yeux jaillit quand tu les voiles
Cette obscure clarté qui tombe des étoiles.

Guillaume Apollinaire
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Vieille Louve



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MessagePosté le: 13-12-2010 22:02    Sujet du message: Répondre en citant

Mon très cher petit Lou je t'aime

'Lou' (Louise de Coligny-Châtillon)

Mon très cher petit Lou je t’aime
Ma chère petite étoile palpitante je t’aime
Corps délicieusement élastique je t’aime
Vulve qui serre comme un casse-noisette je t’aime
Sein gauche si rose et si insolent je t’aime
Sein droit si tendrement rosé je t’aime
Mamelon droit couleur de champagne non champagnisé je t’aime
Mamelon gauche semblable à une bosse du front d’un petit veau
qui vient de naître je t’aime
Nymphes hypertrophiées par tes attouchements fréquents je vous aime
Fesses exquisément agiles qui se rejettent bien en arrière je vous aime
Nombril semblable à une lune creuse et sombre je t’aime
Toison claire comme une forêt en hiver je t’aime
Aisselles duvetées comme un cygne naissant je vous aime
Chute des épaules adorablement pure je t’aime
Cuisse au galbe aussi esthétique qu’une colonne de temple antique je t’aime
Oreilles ourlées comme de petits bijoux mexicains je vous aime
Chevelure trempée dans le sang des amours je t’aime
Pieds savants pieds qui se raidissent je vous aime
Reins chevaucheurs reins puissants je vous aime
Taille qui n’a jamais connu le corset taille souple je t’aime
Dos merveilleusement fait et qui s’est courbé pour moi je t’aime
Bouche Ô mes délices ô mon nectar je t’aime
Regard unique regard-étoile je t’aime
Mains dont j’adore les mouvements je vous aime
Nez singulièrement aristocratique je t’aime
Démarche onduleuse et dansante je t’aime
Ô petit Lou je t’aime je t’aime je t’aime.



Guillaume Apollinaire (°1880 - †1918)
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Vieille Louve



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MessagePosté le: 13-12-2010 22:07    Sujet du message: Répondre en citant

CORNEILLE


L’œuvre de Corneille présente des jeux de mots et des trivialités qui ne correspondent pas à l’esthétique classique.

Ainsi, dans l’acte IV d’Horace, se dissimule un acrostiche ne pouvant qu’échapper au spectateur.

Horace lorsqu’il s’adresse à Curiace (vers 444 à 450):

S'attacher au combat contre un autre soi-même,
Attaquer un parti qui prend pour défenseur
Le frère d'une femme et l'amant d'une sœur,
Et rompant tous ces nœuds, s'armer pour la patrie
Contre un sang qu'on voudrait racheter de sa vie,
Une telle vertu n'appartenait qu'à nous ;
L'éclat de son grand nom lui fait peu de jaloux,


Bien qu’il paraisse difficile de déterminer avec certitude si ce message est volontaire ou non de la part du dramaturge, la probabilité pour que Corneille ait glissé par hasard son « Sale Cul » à été évaluée à une sur un milliard. La canaillerie de cet acrostiche serait donc délibérée.
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Vieille Louve



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Messages: 6779

MessagePosté le: 13-12-2010 22:10    Sujet du message: Répondre en citant

Cà, çà pour le dessert troussez-moi votre cotte - François de Malherbe

Cà, çà pour le dessert troussez-moi votre cotte

Cà, ça pour le dessert troussez-moi votre cotte,
Vite, chemise et tout, qu'il n'y demeure rien
Qui me puisse empêcher de reconnaître bien
Du plus haut du nombril jusqu'au bas de la motte.

Voyons ce traquenard qui se pique sans botte,
Et me laissez à part tout ce grave maintien,
Suis-je pas votre coeur, êtes-vous pas le mien,
C'est bien avecque moi qu'il fait faire la sotte.

- Mon coeur, il est bien vrai, mais vous en prenez trop,
Remettez-vous au pas et quittez ce galop,
- Ma belle, laissez-moi, c'est à vous de vous taire.

- Ma foi, vous vous gâtez en sortant du repas.
- Belle, vous dites vrai, mais se pourrait-il faire
De voir un si beau cul et ne le foutre pas ?

François de MALHERBE
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Vieille Louve



Inscrit le: 22 Sep 2007
Messages: 6779

MessagePosté le: 13-12-2010 22:12    Sujet du message: Répondre en citant

J'aime, ô pâle beauté, tes sourcils surbaissés,
D'où semblent couler des ténèbres,
Tes yeux, quoique très noirs, m'inspirent des pensers
Qui ne sont pas du tout funèbres.


Tes yeux, qui sont d'accord avec tes noirs cheveux,
Avec ta crinière élastique,
Tes yeux, languissamment, me disent: " Si tu veux,
Amant de la muse plastique,


Suivre l'espoir qu'en toi nous avons excité,
Et tous les goûts que tu professes,
Tu pourras constater notre véracité
Depuis le nombril jusqu'aux fesses;


Tu trouveras au bout de deux beaux seins bien lourds,
Deux larges médailles de bronze,
Et sous un ventre uni, doux comme du velours,
Bistré comme la peau d'un bonze,

Une riche toison qui, vraiment, est la soeur
De cette énorme chevelure,
Souple et frisée, et qui t'égale en épaisseur,
Nuit sans étoiles, Nuit obscure! "



Charles Baudelaire
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Vieille Louve



Inscrit le: 22 Sep 2007
Messages: 6779

MessagePosté le: 13-12-2010 22:14    Sujet du message: Répondre en citant

MUSIQUE (midi)
COIN DE TABLEAU
Tiède et blanc était le sein.
Toute blanche était la chatte.
Le sein soulevait la chatte.
La chatte griffait le sein.

Les oreilles de la chatte
Faisaient ombre sur le sein.
Rose était le bout du sein,
Comme le nez de la chatte.

Un signe noir sur le sein
Intrigua longtemps la chatte ;
Puis, vers d'autres jeux, la chatte
Courut, laissant nu le sein.

POÈME DE CHARLES CROS
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Léo



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Messages: 277
Localisation: Tataouine-les-Bains

MessagePosté le: 14-12-2010 08:54    Sujet du message: Répondre en citant

Coucou VL... ça c'est de la poésie....
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Vieille Louve



Inscrit le: 22 Sep 2007
Messages: 6779

MessagePosté le: 14-12-2010 10:28    Sujet du message: Répondre en citant

À l'église

Germain Nouveau

( 1851 - 1920 )





Elle était à genoux et montrait son derrière

Dans le receuillement profond de la prière.

Pour le mieux contempler j'approchai de son banc:

Sous la jupe levée il me sembla si blanc

Que dans le temple vide où nulle ombre importune

N'apparaissait au loin par le bleu clair de lune,

Sans troubler sa ferveur je me fis son amant.

Elle priait toujours. Je perçus vaguement

Qu'elle bénissait Dieu dans le doux crépuscule.

Et je n'ai pas trouvé cela si ridicule.
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Finn



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Messages: 1273
Localisation: Ile-de-France

MessagePosté le: 15-12-2010 14:45    Sujet du message: Répondre en citant

Wilhelm Albert Wlodzimierz Apolinary de Waz-Kostrowicki ( Guillaume Apollinaire [1880-1918] )


On ne saurait mieux dire que tu connais tes classiques, ma très chère. Certes, je n'en donnerais pas
ma main (et encore moins le reste !) à couper, mais je doute fort que beaucoup te suivent sur ce terrain
oh combien..... glissant !! La poésie, même si elle est licencieuse, ne recueille pas vraiment tous les
suffrages.

Pour ces saines lectures, tu a tout mon respect et je m'incline devant ton savoir. Oserais-je te
demander de nous faire un résumé du roman du Sieur Apollinaire « Les Onze Mille Verges ou les Amours
d'un Hospodar » et de la « joie infernale » qui se dégage de cet ouvrage ?

Publié en l'an de grâce 1907, ce roman a été traduit et publié en Turquie en 1999. A cette occasion son
éditeur a été poursuivi et condamné pour : « publication obscène ou immorale, de nature à exciter et à
exploiter le désir sexuel de la population ». Dans ce domaine l'hypocrisie est la norme et faites ce que
je dis, pas ce que je fais ! Il est à remarquer que les exemplaires de l’ouvrage furent saisis sans être
toutefois détruits. On peut donc naturellement en conclure que toute l'intelligentsia turque les a lus !

De ce roman il ressort qu'Apollinaire a bien retenu les leçons du « divin Marquis » , dont on sent la
nette influence !!

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Ronsard (1524-1585). Buste situé à l'angle de la rue des Écoles et de la rue Jean-de-Beauvais, à Paris.
© Photo : Serge Jodra, 2010.

Maistresse, embrasse moy…

Maistresse, embrasse moy, baize moy, serre moy,
Haleine contre haleine, échauffe moy la vie,
Mille et mille baizers donne moy, je te prie :
Amour veut tout sans nombre, amour n'a point de loy.

Baize et rebaize moy ; belle bouche, pourquoy
Te gardes-tu là-bas. Quand tu seras blesmie,

A baiser de Pluton ou la femme ou l'amie,
N'ayant plus ny couleur, ny rien semblable à toy ?

En vivant presse moy de tes levres roses ;

Begaye, en me baisant, à levres demy-closes,
Mille mots trançonnez, mourant entre mes bras.

Je mourray dans les tiens, puis, toy resuscitée,
Je resusciteray allons ainsi là-bas
Le jour, tant soit il court, vaut mieux que la nuitée.

Pierre de Ronsard le « prince des poètes », Pièces posthumes, 1609.


Note : Je ne suis que bien peu au fait de la poésie classique mais ce passage est en "vieux françois",
ce qui donne un attrait supplémentaire à un béotien comme moi.

Je suis plus à l'aise pour parler de Pluton, qui est la deuxième plus grande planète naine connue du
système solaire, et qui est aussi le dieu des enfers dans la mythologie romaine. Dans celle de la Grèce
antique, il correspond au dieu Hadès qui règne sous la Terre et est pour cette raison souvent considéré
comme le « souverain des enfers ».

Pluton et son satellite Charon, en image de synthèse.



@ Louve
Les passages de Ronsard que tu a cité ont souvent été expurgés des versions contemporaines par les
bien pensants qui, les pôv, ne doivent certainement pas savoir ce qu'est le « fondement » des choses !!

Je m'incline bien bas devant ta connaissance de ces choses, miss Louve.
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Vieille Louve



Inscrit le: 22 Sep 2007
Messages: 6779

MessagePosté le: 15-12-2010 17:18    Sujet du message: Répondre en citant

ce post, non pour étaler un savoir que je ne possède pas, si ce n'est par bribes, mais pour essayer de faire comprendre - et là, je crains de m'atteler à une tâche impossible - que la poésie, c'est autre chose qu'un alignement de mièvreries et de mignardises...se réfugier derrière un prétendu amour de la poésie pour s'offusquer de quelques gaudrioles, c'est faire offense à tous ceux qui voient " au-delà des apparences "....
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Finn



Inscrit le: 19 Avr 2010
Messages: 1273
Localisation: Ile-de-France

MessagePosté le: 18-12-2010 10:52    Sujet du message: Répondre en citant

Parler de ce que l'on connait ou de ce que l'on aime, n'est pas faire étalage d'un quelconque savoir.
Si personne ne faisait « étalage » d'un « savoir » qui est, malgré tout ce que l'on veut bien en dire, à
la portée de qui est un tant soi peu curieux des choses, les discussions se limiteraient souvent à un
bonjour / bonsoir ou à des considérations hautement philosophiques, tout autant qu'hautement poétiques,
sur le temps qu'il fait dehors !!

Louve, mon amie Louve, sais-tu qu'il fait froid dehors et que je suis paralysé par l'effroi ??? Je suis
intimement persuadé que si je ne t'avais fait cette révélation fondamentalement transcendantale, tu ne
pourrais t'endormir ce soir !!


« Le temps a laissé son manteau ». Ce n'est pas de Charles Baudelaire mais de de Charles d'Orléans et
c'est évidemment en vieux "françois".

Le temps a laissié son manteau
De vent, de froidure et de pluye,
Et s'est vestu de brouderie,
De soleil luyant, cler et beau.

Il n'y a beste ne oyseau,
Qu'en son jargon ne chante ou crie ;
Le temps a laissié son manteau.

Rivière, fontaine et ruisseau
Portent, en livree jolie,
Gouttes d'argent d'orfaverie,
Chascun s'abille de nouveau :
Le temps a laissié son manteau.


Grand noble français, Charles d’Orléans est né Charles de Valois. Il devient Duc d’Orléans après
l’assassinat de son père, Louis d’Orléans, qui était le frère du roi Charles VI. Il est capturé par les
Anglais en 1415, et passera les 25 années qui suivent en tant que prisonnier politique en Angleterre dans
des conditions tout à fait agréables, merci pour lui ! Pendant ce temps, il apprend l'idiome "englois" et
compose dans les deux langues de nombreuses ballades, chansons et rondeaux qui célèbrent son amour pour
deux belles nobles anglaises. Il ne parlera presque jamais de politique, ni de guerre, ni même de Jeanne
d’Arc...

De retour en France en 1440, Charles participe à l’établissement de la paix avec les Anglais, puis se
retire dans son château de Blois dans lequel il entretient de nombreux poètes, dont François de
Montcorbier dit Villon. Un des fils de Charles d'Orléans deviendra roi de France, ce sera sous le nom de
Louis XII. Louis XII sera surnommé le « Père du peuple » par les États généraux de 1506.


Ce qui suit est « Ballade de bon conseil » de François de Montcorbier.

Hommes faillis, bertaudés de raison,
Dénaturés et hors de connoissance,
Démis du sens, comblés de déraison,
Fous abusés, pleins de déconnoissance,
Qui procurez contre votre naissance,
Vous soumettant à détestable mort
Par lâcheté, las ! que ne vous remord
L'horribleté qui à honte vous mène ?
Voyez comment maint jeunes homs est mort
Par offenser et prendre autrui demaine.

Chacun en soi voie sa méprison,
Ne nous vengeons, prenons en patience ;
Nous connoissons que ce monde est prison
Aux vertueux franchis d'impatience ;
Battre, rouiller pour ce n'est pas science,
Tollir, ravir, piller, meurtrir à tort.
De Dieu ne chaut, trop de verté se tort
Qui en tels faits sa jeunesse démène,
Dont à la fin ses poings doloreux tord
Par offenser et prendre autrui demaine.

Que vaut piper, flatter, rire en traison,
Quêter, mentir, affirmer sans fiance,
Farcer, tromper, artifier poison,
Vivre en péché, dormir en défiance
De son prouchain sans avoir confiance ?
Pour ce conclus : de bien faisons effort,
Reprenons coeur, ayons en Dieu confort,
Nous n'avons jour certain en la semaine ;
De nos maux ont nos parents le ressort
Par offenser et prendre autrui demaine.

Vivons en paix, exterminons discord ;
Ieunes et vieux, soyons tous d'un accord :
La loi le veut, l'apôtre le ramène
Licitement en l'épître romaine ;
Ordre nous faut, état ou aucun port.
Notons ces points ; ne laissons le vrai port
Par offenser et prendre autrui demaine.


NB : « prendre autrui demaine » est prendre le bien d'autrui...
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Vieille Louve



Inscrit le: 22 Sep 2007
Messages: 6779

MessagePosté le: 18-12-2010 10:58    Sujet du message: Répondre en citant

Smile ah Villon....merci! bien 45 ans que je ne l'avais lu!
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