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Souvenirs de jeunesse - Anecdotes vécues.

 
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Sostène 101



Inscrit le: 02 Fév 2007
Messages: 308
Localisation: Var

MessagePosté le: 22-11-2007 23:29    Sujet du message: Souvenirs de jeunesse - Anecdotes vécues. Répondre en citant

Bonsoir à toutes et à tous,

Sur une suggestion de Vieille Louve je reprends quelques anecdotes.

Je suis né à Paris, en 1921, d'un père corse et d'une mère vendéenne.
Durant les années trente nous partions tous les ans passer nos vacances à l'Aiguillon-sur-Mer, un village de la côte du Sud-Vendée.

Les préparatifs de départ étaient, pour mon frère et moi, la cause d'une excitation grandissante qui atteignait son apogée le matin du départ. Nous prenions le train à la gare de Ste Geneviève des Bois (91) puis, en arrivant à Paris, un taxi nous emmenait à la gare Montparnasse. De cette gare partait la ligne Paris Bordeaux du réseau de l'Etat. Notre train quittait Paris vers 22h. La conversation s'engageait entre les voyageurs du compartiment. Puis, vers minuit, on éteignait les lumières. Le compartiment restait faiblement éclairé par la veilleuse. A partir de ce moment là c'était le rêve qui commençait pour mon frère et pour moi. Je fermais les yeux. Bercé par le bruit régulier des boggies sur les rails et par celui de la machine à vapeur je pensais à tout ce qui nous attendait à l'Aiguillon : nos grands-parents, la mer, la plage, le bateau de notre oncle …..
Le voyage en train était le grand événement annuel. Nous retrouvions chaque année la même ambiance, propre aux chemins de fer de l'époque. Les bruits extérieurs bien sur, mais aussi, filtrant par les joints des vitres, les odeurs de charbon, de fumée et de vapeur en provenance de la locomotive. Lorsque nous passions dans les gares ou dans des zones éclairées nous distinguions le panache de fumée qui accompagnait notre course. Le train s’arrêtait dans plusieurs gares dont Château du Loir, Saumur, Thouars. Pendant les quelques minutes d'arrêt un employé longeait le convoi, frappant sur les moyeux de roues afin de déceler, éventuellement, une sonorité anormale qui aurait indiqué une avarie naissante. Puis le train repartait ....
Après avoir changé de train à Bressuire nous arrivions à Velluire (Vendée) vers 6h du matin. Nous disposions alors de deux heures avant la venue du train qui devait nous conduire à Luçon (Vendée). La gare de Velluire avait une certaine importance durant les années trente. Comme il y avait un buffet nous y prenions notre petit déjeuner avant d'aller nous promener jusqu'au pont qui franchissait la rivière Vendée. A cette heure là il n'y avait aucun bruit. Des bords de la rivière les arbres se penchaient sur les eaux qui paraissaient immobiles et dont la surface était recouverte de lentilles vertes ; celles que l'on trouve dans tous les canaux du marais Poitevin. C'était une sorte d'enchantement, un prélude aux vacances aiguillonnaises.
Nous repartions de Velluire vers 8h pour arriver à Luçon une demie heure plus tard. Là nous prenions le "tortillard", c'est à dire le petit train qui devait nous conduire à l'Aiguillon. Le voyage était assez pittoresque. Durant les arrêts, des femmes habillées suivant la coutume locale et coiffées d'une quichenotte ou d'une cabanière, prenaient place à bord du train et entamaient des conversations en patois Vendéen. Elles portaient des paniers contenant des canards ou autres volailles dont les têtes sortaient par un orifice du couvercle.
Le contrôleur de la Compagnie des Tramways Vendéens parcourait les wagons. C'était un gros homme, en bras de chemise, qui portait une casquette de cheminot. Afin d'éviter la chute de son caleçon il faisait largement déborder celui ci au dessus de son pantalon.
Après avoir passé St Michel en L'Herm le train arrivait en vue de l'Aiguillon. Lorsque mon frère et moi apercevions le clocher et le moulin du village nous ne pouvions plus contenir notre joie. Après un dernier virage nous distinguions nos grands parents qui, devant la gare, nous attendaient ……..

Bien amicalement.


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Vieille Louve



Inscrit le: 22 Sep 2007
Messages: 6779

MessagePosté le: 23-11-2007 07:48    Sujet du message: Répondre en citant

.......

Dernière édition par Vieille Louve le 04-04-2011 10:03; édité 1 fois
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Sostène 101



Inscrit le: 02 Fév 2007
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Localisation: Var

MessagePosté le: 23-11-2007 08:46    Sujet du message: Répondre en citant

Oui Vieille Louve, c'est ce que je tente d'expliquer dans le texte suivant:

"......Cependant ce qui me parait indéniable c’est le climat de sociabilité qui régissait, durant les années 30, les relations entre les citoyens ordinaires. Les liens familiaux, les rapports avec les voisins, les inconnus dans la rue, les voyageurs dans les trains de banlieue ou le métro parisien étaient généralement emprunts d’une certaine affabilité qui rendait la vie plus facile qu’aujourd’hui.
Bien sûr les enfants ne tenaient pas le haut du pavé mais cela leur paraissait normal. Il ne leur venait pas à l’idée qu’il puisse en être autrement.

Certains Parisiens achetaient un terrain, bon marché, dans une localité accessible par le train, dans ce que l’on appelait « la grande banlieue » (20 à 30 Km de Paris) et y construisaient un cabanon (un pied-à-terre) où ils invitaient les parents et les amis le dimanche. Comme il n’y avait pas beaucoup de « boites» ils allaient danser dans les guinguettes du bord de Marne ou d'ailleurs. Ceux qui s’étaient tirés de 14-18, même avec une blessure ou avec les poumons délabrés par l’ypérite, savouraient cette vie qui avait faillit leur faire défaut comme elle l’avait fait à tous les copains qu’ils avaient vu mourir......"
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coccinelle45



Inscrit le: 03 Fév 2007
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Localisation: vaud SUISSE

MessagePosté le: 23-11-2007 09:36    Sujet du message: Répondre en citant

Merci SOSTENE , j'aime beaucoup les histoires du temps passé , mon père était né en 1898 et j'avais 27 ans quand il est décédé , je regrette de ne pas avoir assez parlé avec lui , il avait travaillé dans des mines de charbon dans les années 40 , et il a perdu son père accidentellement à l'âge de 9 ans , il n'a pas eu une jeunesse facile ...
Racontez-nous encore des histoires , c'est intéressant ! merci
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Sostène 101



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MessagePosté le: 23-11-2007 11:10    Sujet du message: Répondre en citant

bonjour Coccinelle,

Je vous comprends. Lorsque les parents sont là on ne leur demande rien sur leur vie. On a pas le temps et on pense pouvoir le faire plus tard. Puis un jour ils s'en vont. Il est trop tard. On se pose un tas de questions qui nous amènent à faire des recherches qui auraient pu être évitées. Ne dit-on pas que lorsqu'un être humain meurt c'est un livre qui se ferme.

Bien amicalement.
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Sostène 101



Inscrit le: 02 Fév 2007
Messages: 308
Localisation: Var

MessagePosté le: 23-11-2007 11:36    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour à toutes et à tous,

Dans mon précédent post il était question du voyage vers la Vendée. Dans le texte qui suit je parle de mes vacances chez mes grands-parents.


Les premiers jours de vacances étaient réservés aux visites à la famille. Ma mère avait, à l'Aiguillon-sur-Mer et à La Faute-sur-Mer, village contigu, sept oncles et tantes et dix huit cousins germains. Quant aux petits cousins ils étaient innombrables. Nous ne chômions pas.

Mon grand père était un homme grand et fort, moustachu, au teint coloré. Grand mère était une femme plutôt effacée mais très active. Ils tenaient une "buvette" au fond de la cour, derrière leur maison. Attenants à la buvette il y avait d'un côté un hangar où étaient remisés charrette et char à bancs et, de l'autre côté, un cellier, des WC biplaces et l'écurie où résidait Coquette, la jument.

Appuyée à la maison principale était la petite maison, de construction plus ancienne. Celle ci était parfois occupée par notre arrière grand père maternel qui, étant veuf depuis 1928, habitait alternativement chez chacune de ses filles. Ce pauvre homme mourut en 1930. Il avait l'habitude de s'entailler un doigt de pied, quand il le jugeait nécessaire, pour se "purger" disait il. Cette fois la gangrène s'y est mise et il en est mort

La buvette de mes grands parents était meublée de grandes tables et de bancs. Elle était fréquentée par des boucholeurs (éleveurs de moules, ou mytiliculteurs), des pêcheurs et des cultivateurs. De plus, les dimanches d'été, il y avait la clientèle venant du bocage, par le "Petit train", pour passer la journée à la mer. Le service était assuré par grand-mère. Les consommateurs jouaient à "la belotte ou à "la manille". Le bruit était assourdissant.

Ces consommateurs avaient la fâcheuse habitude d’aller vider le trop plein de leur vessie dans la cour. Pour éviter cela notre grand père avait installé une gouttière, horizontalement et à une hauteur convenable, permettant l’évacuation de ces fluides corporels vers une fosse à purin. En été, les effluves dégagés par cette installation étaient particulièrement plaisants.

Grand mère tenait aussi un commerce de gibier. Elle recevait les chasseurs dans un local contigu à la cuisine. Ceux ci lui apportaient leur chasse de la journée. Elle rangeait soigneusement les cailles, perdrix, lièvres ou lapins dans un panier en osier qui était immédiatement expédié vers Nantes ou Bordeaux. Les chasseurs engageaient une discussion animée sur les qualités respectives de leurs chiens, de leurs armes, etc. La conversation s'éternisait ...

En fin de soirée des enfants venaient chercher leurs pères, qu'ils soient chasseurs, buveurs ou bien les deux à la fois.

Bien amicalement.
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musika



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MessagePosté le: 23-11-2007 13:59    Sujet du message: Répondre en citant

bonjour SOSTENE,
il y a longtemps que nous avait donné de tes nouvelles,
te revoilà..........c'est avec plaisir que je vais lire...
_________________
poete_musika..4 mains
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Sostène 101



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MessagePosté le: 23-11-2007 18:32    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir Musika. Je me souviens avec plaisir de ton accueil sympathique ainsi que de celui des adhérents lors de mon arrivée sur le forum. J'ai souvent regretté de n'avoir plus grand-chose à raconter. Mais c'est ainsi, ma mémoire n'est malheureusement pas inépuisable, surtout à 86 ans bientôt.
Bien amicalement.
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Sostène 101



Inscrit le: 02 Fév 2007
Messages: 308
Localisation: Var

MessagePosté le: 24-11-2007 21:00    Sujet du message: Répondre en citant

Chez nos grands-parents notre repas du soir avait lieu à la lueur d'une lampe à pétrole. L'électricité n'était pas encore parvenue jusqu'à l'Aiguillon/mer. Plus tard dans la soirée, lorsque nous étions couchés, nous percevions le bruit du ressac sur la plage de La Faute. A notre réveil nous entendions des bruits familiers : celui des sabots et des charrettes des cultivateurs qui se rendaient à leur travail ; plus loin, sur le Lay, celui des moteurs des bateaux qui allaient en mer. Puis, lorsque nous sentions l'odeur des rôties que notre grand mère faisait dorer devant un feu de favri (1) nous descendions, mon frère et moi, l'escalier quatre à quatre. Le menu était : chocolat au lait et rôties de pain Polka avec beurre salé.

L'après midi nous allions à La Faute, village limitrophe de l'Aiguillon, avec notre mère. Nous étions accompagnés de mes cousins germains (qui venaient eux aussi de Paris) lorsqu'ils étaient en vacances en même temps que nous. Chemin faisant nous rencontrions nombre de cousins et cousines avec lesquels notre mère échangeait des informations sur la famille. A la sortie du pont une rigole de purin, venant d'une ferme appartenant à des cousins, traversait la route. Ensuite nous entrions dans les chemins de La Faute. Ceux ci étaient envahis par le sable. Plus nous progressions vers la plage plus la couche de sable augmentait. Certaines années le sable arrivait à la hauteur des fenêtres des "chalets" (2) construits derrière les dunes.

Lorsque nous franchissions les dunes c'était l'émerveillement. La mer était là, à cinquante mètres de nous. La plage formait un immense croissant lumineux allant de la pointe d'Arçay à la Belle Henriette (des lieux dits). Il n'y avait aucune interdiction, nous pouvions courir sur les dunes et dans la forêt. Il y avait peu de monde sur la plage, peut être 500 personnes. Beaucoup plus le dimanche, jour où le petit train déversait en gare de l'Aiguillon ville ou de l'Aiguillon port une foule de cultivateurs venant de l'intérieur de la Vendée par Chantonnay et Luçon.

A notre retour de la plage nous étions fourbus et brûlés par le soleil. Après le dîner nous allions souvent à la veillée chez notre tante et notre oncle. Plus tard nous revenions chez nous par la « route de la côte » sans craindre l'arrivée du moindre véhicule automobile. Sur les bords de la rivière s'élevait le « chant des grenovelles » (3).

Nos grands-parent tenaient une "buvette" fréquentée par les pêcheurs et les cultivateurs. Périodiquement grand père devait aller chercher, en gare de l'Aiguillon, une très grosse futaille de vin d'Algérie. Il partait avec la charrette, tirée par Coquette, et se faisait accompagner par plusieurs voisins ou amis. Une fois sur place la charrette était placée « à cul » contre le quai et la futaille embarquée à l'aide de rouleaux. Au retour à la maison la manoeuvre était plus difficile mais le gros tonneau trouvait finalement sa place dans la cave de la petite maison. Le grand père le mettait immédiatement "en perce" et versait à boire à ses amis. Ceux ci dégustaient en silence ... Puis donnaient ensuite leur appréciation. Elle était généralement positive. Le grand-père offrait une nouvelle rasade ... La conversation s'animait. De tournées en tournées les amis éprouvaient quelquefois des difficultés à rentrer chez eux.

Aux grandes marées de septembre la rivière débordait et ses eaux parvenaient jusqu'à la route de la côte. Les chevaux, ânes et chèvres qui étaient parqués sur les bords, attachés à un piquet, avaient de l'eau jusqu'au ventre, mais ils attendaient stoïquement que l'eau veuille bien s'en aller afin qu'ils puissent brouter à nouveau. A marée basse nous allions jouer dans les "casses". Il s'agissait de trous laissés par des habitants de l'Aiguillon qui prélevaient la couche superficielle de la vase afin, très souvent, d'en garnir le sol en terre battue de leurs demeures. Avec mon frère et nos cousins nous allions dans ces casses pêcher des crabes ou y faire voguer des bateaux de notre fabrication.

Chaque matin nous allions chercher notre pain à l'une ou l'autre des deux boulangeries du village. Les propriétaires de l’une d’elles avaient deux filles dont une était âgée d'une dizaine d'années. Cette fillette venait chercher du vin chez mes grands parents. Grand mère la faisait entrer dans la salle à manger. Mon cousin, toujours moqueur, me disait : « Tiens Jean, dis bonjour à ta fiancée ! » ou bien « Viens embrasser ta fiancée ! ». La fillette devenait toute rouge, et moi aussi, au grand plaisir de mon cousin……..

(1) Tiges et cosses des fèves, après battage.

(2) On appelait "chalets" les maisons de vacances construites derrière les dunes de La Faute

(3) Les grenouilles.

Bien amicalement



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Vieille Louve



Inscrit le: 22 Sep 2007
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MessagePosté le: 24-11-2007 21:19    Sujet du message: Répondre en citant

.......

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alexia



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MessagePosté le: 24-11-2007 22:42    Sujet du message: un vrai talent, sosthène. Répondre en citant

Le passé jaillit de la magie des mots, merci. ça pourrait être un superbe roman du terroir.
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Sostène 101



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Localisation: Var

MessagePosté le: 24-11-2007 22:53    Sujet du message: Répondre en citant

Je vous remercie Alexia.

Bien amicalement.
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Annick



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MessagePosté le: 24-11-2007 23:09    Sujet du message: Répondre en citant

Bon retour chez nous, Sostène.

Toujours de belles histoires.
Very Happy
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Sostène 101



Inscrit le: 02 Fév 2007
Messages: 308
Localisation: Var

MessagePosté le: 25-11-2007 00:05    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Annick. J'ai plaisir à vous retrouver. Ces histoires je les ai déja publiées en début d'année. Ce sont des "remakes" en quelque sorte.
Pour éviter cela je serais obligé de limiter mes interventions sur le forum.
Bien amicalement.
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Annick



Inscrit le: 15 Aoû 2005
Messages: 14156
Localisation: Normandie et Bourgogne

MessagePosté le: 25-11-2007 00:27    Sujet du message: Répondre en citant

Ce n'est pas grave Sostène, nous avons pleins de petits nouveaux qui auront plaisir à vous lire.
Et nous, à vous relire.
Very Happy
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FormatG



Inscrit le: 20 Mai 2007
Messages: 4121

MessagePosté le: 25-11-2007 08:31    Sujet du message: Répondre en citant

Je confirme les dires d'Annick, tes récits sont bien agréables à lire, Sostène

J'ai retrouvé cette communion avec la mer en Australie, où vit mon fils ainé, des kilomètres sans clôture, des plages et des dunes...
Et partout, des endroits pour pick-niquer

Pour le reste, on peut dire que tu as eu une enfance privilégiée, qui appartient au passé
_________________
Quand ça marche, c'est tout bon! Very Happy
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Sostène 101



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MessagePosté le: 25-11-2007 17:01    Sujet du message: Répondre en citant

Bien FormatG. Alors je continue. Merci également à Annick.
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Sostène 101



Inscrit le: 02 Fév 2007
Messages: 308
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MessagePosté le: 25-11-2007 17:18    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir à toutes et à tous,

En 1935 et 1936 j'allais chaque jour en mer avec un de mes oncles. Celui ci me considérait, selon ses dires, comme un demi marin. Mes fonctions à bord étaient le maintien du cap et, à l'arrivée et au départ des bouchots, le mouillage et la levée de l'ancre. De plus je "donnais la main" pour les manoeuvres de la voile et du chalut.

L'oncle était un brave homme, très bon professionnel, mais peu patient. Lors du retour des bouchots, alors qu'il travaillait à trier ses moules, il me disait : « Tiens le cap sur la maison du génie ! ». Cette maison était une vieille bâtisse qui avait abrité les services techniques des constructeurs de la digue de l'Aiguillon, à la fin du 19ème siècle. Je tenais ce cap, mais à la longue je me demandais si, connaissant mal les fonds, je n'allais pas bientôt mettre le bateau « au sec ». Je n'osais pas questionner l'oncle car celui ci supportait mal d'être dérangé dans son travail. Finalement ce que je redoutais arrivait parfois. Nous nous retrouvions échoués sur un banc de sable. Furieux l'oncle lançait invariablement: « Ah! bornencio!(1)…. nom de D ... ! de nom de D ... ! de nom de D ... ! ». Il fallait alors faire reculer le bateau avec une gaffe ou un aviron. Cependant comme la mer montait nous étions rapidement à flot.

(1) Le mot contient l'idée de rejet d'une chose déplaisante. Exemple : « Ah! bornencio! quel sale temps! » ou bien « Ah! bornencio! quelle sale histoire! ».
Je me suis longtemps demandé quelle pouvait être l'origine de cette exclamation. Je l'ai trouvée un jour en lisant un dictionnaire du patois Vendéen de la région sud-est du département (auteur : Pierre Gachignard). Même s'il existe de petites différences entre les patois locaux l'explication que donne l'auteur est valable aussi pour l'Aiguillon :
« .... lors de la cérémonie du baptême le prêtre lisait les textes latins, naturellement inaccessibles à l'assistance ..... puis il se tournait vers le parrain et la marraine en disant : dites « ab renuntio » (je renonce). Les deux répétaient alors, à leur manière, le son qu'ils venaient d'entendre, et dont ils faisaient d'emblée : abernoncio. Le mot est passé dans la mémoire sous le biais d'une sonorité voisine fort accessible : la bernaille dans le siau. (Bernaille ou brenée : son imbibé d'eau de vaisselle que l'on distribue aux porcs à l'aide d'un seau).

Que de cérémonies ont perdu de leur dignité à l'approche de cette phrase attendue qui comblait d'aise une assistance, étrangère au Latin comme au Français, qui se retirait avec l'impression de n'avoir enfin pas tout perdu de ce qui s'était dit ».

Remarque : Sans doute à cause d'une origine latine commune ce qui se dit « brenée » en patois vendéen se dit « brena » en Corse.

Bien amicalement.

Sur la carte ci-dessous on voit très bien le chenal qu'il fallait suivre pour entrer dans la rivière Le Lay et remonter jusqu'à l'Aiguillon. La "maison du génie" est indiquée à droite de l'inscription "Digue de l'Aiguillon".


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Sostène 101



Inscrit le: 02 Fév 2007
Messages: 308
Localisation: Var

MessagePosté le: 25-11-2007 23:37    Sujet du message: Répondre en citant

C’était durant les vacances de 1935. J’avais alors 14 ans. Il y avait chaque jour, sur la plage, une famille qui venait planter sa tente non loin de nous. Ces personnes, qui venaient d’un village de l’intérieur de la Vendée, étaient accompagnées d’une petite adolescente qui leur avait été confiée, je crois, par ses parents.

Cette petite, plutôt mignonne, était affectée d’une claudication.
J’étais peut être un garçon que certains jugeraient trop sensible mais cette infirmité ne cessait pas de me désoler. Bien que je ne lui aies jamais parlé (surveillance des ados par les parents) je m’étais attaché à cette jeune fille. Cela n’était pas passé inaperçu de ma famille, et mon cousin, qui n’était pas particulièrement délicat, me disait souvent : Tiens ! Ta petite boiteuse est arrivée ! ».

Puis le temps a passé. Tout cela n’était plus qu’un lointain souvenir.
Quelques années après ma mise à la retraite j’ai été demeurer dans le village de mes vacances d’autrefois. Le matin de bonne heure j’allais marcher sur la plage, déserte à cette heure là. Souvent je m’arrêtais à l’endroit où, un demi siècle avant, nous plantions notre tente. J’essayais de me remémorer nos voisins de plage et, inévitablement je pensais à la « petite boiteuse ».

Un jour j’ai demandé, à une vieille personne du village, ce qu’elle était devenue.
Celle-ci m’a répondu : « Mon pauvre monsieur ! Elle est morte au début de cette année ! ». J’ai été troublé parce que, durant ma vie, lorsque parfois je pensais à elle, malgré les années passées je m’obstinais à l’imaginer telle qu’elle était en 1935.

Un jour je suis allé jusqu’à son village natal. Lorsque je me suis trouvé devant sa tombe je me suis mis à chialer comme un gosse. Je pleurais cette dame qui était partie mais aussi, peut être, tout ce qui avait été ma jeunesse…….
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alexia



Inscrit le: 07 Oct 2007
Messages: 5310
Localisation: PACA

MessagePosté le: 26-11-2007 01:57    Sujet du message: Répondre en citant

Merci, Sosthène, l'époque revit en te lisant.
_________________
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moregan



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Messages: 2117
Localisation: yonne

MessagePosté le: 26-11-2007 06:51    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour Sosténe , tu racontes vraiment bien .
_________________

Tout vient à point à qui sait attendre!
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Vieille Louve



Inscrit le: 22 Sep 2007
Messages: 6779

MessagePosté le: 26-11-2007 09:27    Sujet du message: Répondre en citant

.......

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FormatG



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Messages: 4121

MessagePosté le: 26-11-2007 09:44    Sujet du message: Répondre en citant

enfin, il y a plein de romantisme dans ce sujet.

moi, j'ai plein de copains qui ont disparu trop jeunes, et ça a beaucoup marqué ma jeunesse.
Quand je rencontrais les parents, qui avaient moins de 50 ans, je passais des durs moments! Sad

Pour les personnes agées, ce sont les souvenirs qui resurgissent,
et parfois la solitude des non-dits,
des moments non vécus, comme avec ses parents.
_________________
Quand ça marche, c'est tout bon! Very Happy
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Sostène 101



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Messages: 308
Localisation: Var

MessagePosté le: 26-11-2007 15:29    Sujet du message: Répondre en citant

Oui c'est un sujet sur lequel nous nous retrouvons tous. Qui n'a pas, dans sa prime jeunesse, ressenti un amour platonique pour une fille ou un garçon ? On y repense de temps à autres et on s'interroge : que sont-ils devenus ?
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MessagePosté le: 26-11-2007 16:20    Sujet du message: Répondre en citant

Oui, c'est un plaisir de parcourir ces évocations d'un passé révolu, mais je crois qu'avant tout, c'est la fuite de notre jeunesse qui rend ces pages aussi belles et nous fait oublier un peu les heures un peu plus sombres qui s'y trouvaient associées.

Je suis né, pour ma part, fin 1944, c'est à dire juste après la fin de la guerre, mais si je n'ai pas connu directement le temps des combats, mon enfance a quand-même encore résonné longtemps (par les témoignages de mon entourage) des "bruits de bottes", des bombardements et aussi des restrictions qui ont perduré jusqu'en 1948.

Mais la fin des restrictions ne signifiait pas pour autant la fin des privations dans la famille plus que "modeste" où je vivais et par exemple en hiver, il fallait souvent casser la glace, aller passer les cendres dans le froid, boire la délicieuse cuillère d'huile de foie de morue avant de partir à l'école, glisser la bouillotte dans le lit pour affronter la chambre glacée, etc. Il a fallu attendre 1958 (14 ans de plus), pour faire enfin installer le chauffage central (à charbon).

Je ne suis pas malheureux. Je ne l'étais pas non plus et c'est vrai que les relations "sociales" étaient peut-être plus riches en ce sens qu'on vivait peut-être plus en "village" (même à 6 km de Paris) et on croisait beaucoup de gens dans les boutiques, au marché, dans le bus... Mais ces relations quotidiennes n'étaient pas forcément aussi profondes et intimes que celles que j'ai pu tisser depuis lors.

Et puis matériellement, je ne reviendrais à aucun prix vers ces périodes où je manquais de tout. Peut-être qu'aujourd'hui, les biens et le confort dont nous disposons en abondance sont peut-être souvent mal utilisés, mais ce n'est pas une obligation. L'outil ne remplace pas le savoir-faire, mais le savoir faire se désespère sans les outils pour l'exprimer ! Crying or Very sad

Bref, je suis un ardent défenseur et admirateur du modernisme (matériel). A nous ensuite de ne pas nous laisser envahir et surtout diriger par l'objet.

Ne serait-ce que cette liaison Internet qui permet à des personnes de se connaître, quelle que soit la distance. Encore faut-il, bien sûr, que ce ne soit pas au détriment des autres liens, géographiquement plus proches. Mais ça, c'est à nous d'en décider ! Wink
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Sostène 101



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MessagePosté le: 26-11-2007 17:14    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir Radio.

Mes propos concernaient uniquement les années 30.

Un jour j'ai fais un texte dont la teneur est un peu en corrélation avec le vôtre. Le voici :

"Bonjour à toutes et à tous,

Souvent, dans les forums, certains rejettent l’idée que la société de leurs parents et de leurs grands-parents ait été plus agréable à vivre. C’est seulement de la nostalgie du passé disent-ils.

Je souhaiterais exprimer mon point de vue sur ce sujet.
Je ne veux pas idéaliser la période durant laquelle j’ai été ado. puis jeune homme. Il y avait, comme aujourd’hui, le chômage, la misère pour beaucoup, les conflits sociaux. Il a eu l’affaire Stavisky et le 6 février 1934. Mais il a eu aussi 1936, qui a apporté des changements positifs dans la vie des Français, bien que les hommes politiques, de tous bords, aient été surtout préoccupés par le court terme, comme ceux d’aujourd’hui. Nous savons ce qui en a résulté.

Cependant ce qui me parait indéniable c’est le climat de sociabilité qui régissait les relations entre les citoyens ordinaires. Les liens familiaux, les rapports avec les voisins, les inconnus dans la rue, les voyageurs dans les trains de banlieue ou le métro parisien étaient généralement emprunts d’une certaine affabilité qui rendait la vie plus facile qu’aujourd’hui.
Bien sûr les enfants ne tenaient pas le haut du pavé mais cela leur paraissait normal. Il ne leur venait pas à l’idée qu’il puisse en être autrement.

Certains Parisiens achetaient un terrain, bon marché, dans une localité accessible par le train, dans ce que l’on appelait « la grande banlieue » (20 à 30 Km de Paris) et y construisaient un cabanon (un pied-à-terre) où ils invitaient les parents et les amis le dimanche. Comme il n’y avait pas beaucoup de « boites» ils allaient danser dans les guinguettes du bord de Marne ou d'ailleurs. Ceux qui s’étaient tirés de 14-18, même avec une blessure ou avec les poumons délabrés par l’ypérite, savouraient cette vie qui avait faillit leur faire défaut comme elle l’avait fait à tous les copains qu’ils avaient vu mourir.

Maintenant, si nous revenons à aujourd’hui, on ne peut évidemment pas rejeter tout ce qui fait l’agrément de le vie moderne : l’automobile, la télévision, l’ordinateur individuel, etc. Mais il faut bien admettre que ces nouvelles occupations n’on pas eu que des côtés positifs. Entre autres les liens au sein des familles et les contacts ( autres que virtuels) entre les citoyens se sont distendus et n’ont plus rien de comparable à ce qu’ils étaient autrefois.

D’autre part si dans le passé on mourrait de la tuberculose et, quelquefois de la syphilis, maintenant, malgré les progrès de la médecine on meurt d’autres maladies venues d’ailleurs par suite du développement du transport aérien de masse (1) et de la nouvelle liberté sexuelle. De plus les anciennes maladies semblent renaître, sous une forme plus virulente.
A cela il faut ajouter la pollution ainsi que l’insécurité et la destruction des biens publiques et privés.

Je ne porte pas de jugement je fais simplement une comparaison entre la vie d’autrefois et celle d’aujourd’hui.

(1) Je ne veux pas cracher dans la soupe, j’ai fais ma carrière dans une compagnie aérienne. "

Bien amicalement.
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MessagePosté le: 26-11-2007 17:46    Sujet du message: Répondre en citant

Oui Sosthène, j'avais lu ce mail et je suis bien d'accord "globalement". Mais justement, je ne veux pas trop "globaliser" car il y a de très nombreux facteurs qui modifient notre vision, notre perception d'une société qui finalement ne change elle-même pas tellement.

Je crois que le premier élément est que nous sommes d'abord (dans notre jeunesse et notre adolescence) les acteurs principaux de la vie locale : 200, 300 ou 400 enfants qui vont à la même école, jouent ensemble, font éventuellement du sport ensemble, etc., ça ne passe pas inaperçu. Ce sont eux qui créent les événements et forcent des relations sociales. De plus, nous avons des balises naturelles qui les fixent dans notre mémoire : baptêmes, communions, examens, vacances, etc.sans parler d'éventuels conflits entre les gosses, qui ajoutent des remous.

Ensuite, nous sommes les parents, avec les mêmes événements qui se répètent. De notre côté, nous avons le travail, les collègues, les chefs, les banquiers, les embouteillages, etc.

C'est tout cet ensemble qui donne une impression de bouillonnement relationnel.

Puis vient un temps plus "en retrait" où nous ne sommes plus entraînés dans ce bouillonnement local, d'où cette impression que "les gens" ne se connaissent plus, ne se parlent plus. Mais nos enfants, eux, sont toujours noyés dans ce même brouhaha (dont ils voudraient bien pouvoir se débarrasser de temps en temps) et nos petits-enfants arrivent à leur tour pour fabriquer une nouvelle vague de remous.

Et pourtant nous sommes toujours (heureusement) en relations. Mais les lieux ne sont plus les mêmes, les personnes ne se rencontrent plus de la même façon. Ceux du train ou du bus courent après leur propre destin. Nous, en revanche, nous avons peut-être moins envie de courir, de nous étonner de choses et de situations devenues finalement assez banales, pour cibler un peu mieux nos contacts en nous rapprochant d'un noyau de personnes qui nous sont chères ou qui partagent des préoccupations plus proches.

Nous sommes finalement, de ce fait, plutôt privilégiés, car les personnes qui n'arrêtent pas de courir après leur bus ou de piétiner dans les embouteillages préfèreraient sans doute être avec deux ou trois personnes de leurs proches (femme, mari, enfants, amis), plutôt que de parler de la pluie et du beau temps chaque jour avec 50 personnes croisées au hasard de leur "galère".

Alors en prenant un peu de recul, je crois qu'on ne vit pas plus mal aujourd'hui (même sous l'aspect purement social et relationnel) que dans notre... jeunesse !

Amicalement.
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Sostène 101



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MessagePosté le: 26-11-2007 18:10    Sujet du message: Répondre en citant

Peut être Radio,

Je vois que vous traitez le sujet avec beaucoup de maîtrise. Félicitations.

Bien amicalement.
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Sostène 101



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MessagePosté le: 26-11-2007 21:31    Sujet du message: Un apprenti terroriste....en 1929. Répondre en citant

Bonsoir à toutes et à tous,

Je fais un retour en arrière et je reviens à une époque plus lointaine encore.

A la fin de 1926 ou dans les premiers mois de 1927 mes parents acquirent un terrain dans un lotissement de Perray Vaucluse, localité de la banlieue Sud de Paris, à environ 25 km de la capitale. Les lotissements de Perray Vaucluse, ainsi que celui de Ste Geneviève des Bois, commune voisine, avaient été tracés, dans l'après guerre 1914-1918, sur l'emplacement de l'ancienne forêt de Séquigny.

Une fois en possession de leur terrain mes parents songèrent à y faire construire une maison. Ils furent aidés en cela par un prêt qui leur facilita l'accès à la propriété.
Nous sommes allés, mes parents et moi, en Juin (ou peut être en Juillet) 1927, passer une fin de semaine dans notre nouvelle maison de Perray Vaucluse. Pour se rendre à Perray il fallait prendre le métro puis, ensuite, le train à la gare St Michel, près des quais de la Seine. La ligne de chemin de fer était déjà électrifiée et passait par les stations que nous connaissons aujourd'hui : Choisy le Roi, Juvisy sur Orge, etc. Les wagons étaient d'un type ancien, avec des compartiments séparés, sans communication entre eux.

Les rues de Perray Vaucluse étaient seulement empierrées et ne comportaient pas de trottoirs. Elles étaient bordées de propriétés boisées qui n'avaient pas encore trouvé acquéreurs. Notre maison nous parut immense en comparaison du petit logement étriqué de la rue Tiquetonne. Nous avons couché sur des matelas posés sur le sol. Ce n'est pas sans émotion que je me souviens encore de tout cela ....

Le 30 Août suivant nous nous installions définitivement dans cette maison. Ce fut un grand jour pour mes parents et pour moi. Le quartier des halles, la rue Tiquetonne, nous paraissaient bien loin ….

Mes grands parents paternels quittèrent Paris et vinrent habiter avec nous. Ma grand-mère était assez réticente. Elle aimait Paris et y retournait souvent. Mon grand père, qui était encore actif, aida mon père à défricher le terrain. A cette époque là les gens qui avaient la chance de pouvoir s'installer en banlieue avaient une sorte d'esprit "pionnier". On retirait tous les arbres et on plantait des légumes. Les arbres et arbustes d'ornement n'avaient pas la faveur des nouveaux banlieusards. Cependant devant les maisons il y avait des fleurs.

A la rentrée 1929 1930 je fis mes débuts dans la vie scolaire. Comme la population de Perray Vaucluse s'était notablement accrue en quelques années un nouveau groupe scolaire était en construction. En attendant nous allions à "l'école du bas". Celle-ci était située de l'autre côté de la voie ferrée Paris Orléans.
Elle comportait une petite cour dans laquelle s'élevait une bâtisse en bois qui servait de salle de classe. Au fond de la cour était la maison de la directrice et de son mari. Derrière ce bâtiment il y avait une autre classe, construite en matériaux durs. C'est là que je fis mes premières pages d'écriture.

Au cours de l’année scolaire je fus le héros involontaire d'un curieux incident. Je prenais le chemin de l'école, chaque matin, en compagnie de Josette, la fille du grainetier voisin. Pour accéder de l'autre côté de la voie ferrée il nous fallait emprunter un souterrain.
Un jour, en passant à cet endroit, je ramassais sur le sol une sorte de petit cylindre en liège qui me semblait être le bouchon d'une fiole de médicament. En fait il s'agissait, mais je l'ignorais, d'une petite cartouche pour un "pistolet à bouchon", jouet dont se servaient les "grands" de 13 à 14 ans. Je mis l'objet inconnu dans ma poche et continuai mon chemin en compagnie de Josette. Mais au cours de la classe je sortis cet objet afin de l'examiner de plus près. Il comportait un trou en son centre et cette cavité était remplie d'une sorte de pâte brune. Machinalement j'introduisis ma plume dans le trou afin de gratter cette curieuse matière ..... Il y eut une explosion accompagnée d'un "flash" lumineux tandis qu'une âcre fumée se répandait dans la classe. Les enfants se mirent à crier et la maîtresse resta sans voix, blanche de peur. Elle repris ses esprits et, me tirant par l'oreille, m'emmena séance tenante devant la directrice. Au récit de l'incident celle ci n'en cru pas ses oreilles. Qui était ce petit voyou qui avait volontairement perturbé la classe au risque de blesser ses petits camarades ? Elle convoqua mes parents et tout se termina, en arrivant à la maison, par une bonne fessée.

Au début de l'année scolaire suivante, 1930 1931, nous entrâmes, mon frère et moi, au nouveau groupe Jules Ferry dont la construction avait été, entre temps, terminée. A peu près à la même époque la commune de Perray Vaucluse fut rattachée à Ste Geneviève des Bois. C'est ce dernier nom qui prévalu et fut adopté pour désigner l'ensemble des deux communes.

Bien amicalement.

Ci-dessous, l'aspect redoutable du terroriste :


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Sostène 101



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MessagePosté le: 27-11-2007 09:07    Sujet du message: Répondre en citant

Comme je l’ai expliqué, je crois, je suis né d’un père d’origine corse et d’une mère vendéenne. Je raconte ci-dessous ce que fut mon premier contact avec la Corse.

Mon grand père avait quitté son village vers 1880 pour venir faire son service militaire sur le continent. Depuis cette lointaine époque il n’avait jamais revu ses montagnes corses. En 1935 il décida de retourner, pour quelques semaines, dans son village natal. Il décida également de m'emmener avec lui.

Nous avons pris le train à la gare de Lyon, un soir du début juillet. Le jour suivant, dans la soirée, nous embarquions à destination d'Ajaccio sur le paquebot "PASCAL PAOLI". Nous avions une cabine à deux couchettes superposées. La traversée dura 13 heures. Un peu avant le lever du jour nous sommes montés sur le pont. Les côtes Corses n'étaient pas encore en vue mais déjà nous percevions les senteurs du maquis. Un peu plus tard nous sommes entrés en rade d'Ajaccio et, bientôt, nous étions à quai.

C'était la première fois que je venais dans une région Méditerranéenne. La mer, la montagne, les palmiers, tout cela me semblait magnifique. L'oncle François, frère de mon grand-père, ainsi que des amis Corses revenus au pays après une carrière sur le continent, nous attendaient à la descente du bateau. Ce fut l'embrassade générale ...

Nous sommes allés ensuite fêter ces retrouvailles à la terrasse d'un café du cours Napoléon. La conversation était générale. Tous avaient des souvenirs à rappeler, des anecdotes à raconter. Je ne comprenais rigoureusement rien car tout cela était dit en langue corse.

Dans la soirée nous avons pris l'autocar pour le village. Grand père y retrouva des amis ou cousins, la conversation reprit de plus belle. Entre Ajaccio et le village il y avait 70 km. Quatre heures étaient nécessaires pour faire le trajet, compte tenu de l’état des routes de montagne, du véhicule utilisé et, surtout, des nombreux arrêts en cours de route.

En quittant Ajaccio il y avait une longue montée jusqu'à Calcatoggio ; puis ensuite une longue descente, suivie d'une route en corniche bordant la mer, jusqu'à Sagone, au fond de son golfe magnifique. Puis nouvelle montée, par une route sinueuse et accidentée, jusqu'à Vico, village typique, aux rues étroites, dans lesquelles le car passait difficilement. Ensuite la route, de plus en plus étroite, serpentait dans les châtaigniers avant d'atteindre notre village, dans un cadre splendide.

En arrivant dans son village natal grand père était très ému. Nous sommes montés au lieu dit "Ombriccia" où était située, au milieu des châtaigniers, la maison de la famille. Nous étions attendus par les tous les membres de celle-ci. Les voisins et voisines étaient présents. Parmi eux il y avait un ancien camarade de jeunesse de mon grand-père. C'était un berger un peu poète et chanteur surnommé Tchégata. Il serra mon grand père dans ses bras. Ils ne s'étaient pas revus depuis 55 ans.

Dans la famille tout le monde parlait français, sauf les anciens. Cependant dans la vie courante on ne s'exprimait qu'en langue corse. Nous étions hébergés chez l'oncle François. Sa soeur Marie faisait la cuisine.

L'oncle était très exigeant pour ce qui concernait l'eau de consommation. Celle ci devait obligatoirement venir de la source « I’Uccinu » réputée la meilleure du village. J'étais chargé d'aller y remplir la cruche, ce dont je m’acquittais de bonne grâce. Cependant certains jours l'endroit était fréquenté par nombre de garçons et filles habitant le village ou venant du continent. Comme je ne comprenais rien à leur conversation j'avais parfois l'impression désagréable, moi "le Parisien", d'en faire les frais. Pour échapper à ce malaise je trichais maladroitement en allant à la source « u Futanellu » généralement déserte. Malheureusement l'oncle savourait l'eau de sa source préférée comme il l'aurait fait avec un vin d'appellation contrôlée. Ma supercherie était rapidement découverte, ce qui me valait d’être sérieusement rabroué.

Par rapport aux jeunes du village j'étais un peu discrédité par le fait que je n'avais jamais fumé. Afin de remédier à cela je résolu de faire un essai en secret. Je pris des feuilles de tabac (entières) dans le pot à tabac de mon oncle. Puis je confectionnai un cigare en roulant ces feuilles dans du papier de journal. Muni de cet excellent "Havane" j'allai me cacher en contrebas de la terrasse. Sur celle ci, installés sur un banc, conversaient quelques uns des membres de la famille. J'allumai le "Havane" et commençai à en tirer des bouffées ... Malheureusement pour moi les occupants de la terrasse, voyant monter des volutes de fumée, se déplacèrent afin de voir quelle en était la cause. En m’apercevant, un de mes cousins descendit, me prit par l'oreille et me traîna devant mon grand père et mon oncle. Ceux-ci m'accablèrent de reproches. En plus je fus sérieusement malade. Cet incident fut cependant bénéfique pour moi : je fus définitivement, pour la vie, dégoûté du tabac.

Bien amicalement.
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Vieille Louve



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MessagePosté le: 27-11-2007 11:23    Sujet du message: Répondre en citant

quelle enfance magnifique! Very Happy tu n'étais pas le dernier pour les "petites bêtises"! Very Happy
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moregan



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MessagePosté le: 28-11-2007 09:09    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Sosténe de nous faire revivre ces années , moi je suis plus jeune 1945 mais j'i de très beaux souvenirs de mon enfance , malheureusement je ne saurais les raconter comme tu le fais , amicalement.
_________________

Tout vient à point à qui sait attendre!
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musika



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MessagePosté le: 28-11-2007 23:03    Sujet du message: Répondre en citant

TU ES UN géni.....je te l ai toujours dit..
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Sostène 101



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MessagePosté le: 29-11-2007 10:59    Sujet du message: Répondre en citant

Musika tu te moques de moi...
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Vieille Louve



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MessagePosté le: 29-11-2007 11:02    Sujet du message: Répondre en citant

......

Dernière édition par Vieille Louve le 04-04-2011 10:02; édité 1 fois
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Risoux



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MessagePosté le: 29-11-2007 11:31    Sujet du message: Répondre en citant

Sostène 101 vraiment, tu es un conteur né - je prends beaucoup de plaisir à te lire. Mais ce que je trouve extraordinaire c'est ta fabuleuse mémoire des dates et des lieux.... ma tante née en 1921 n'a pas cette faculté de se remémorer aussi bien, avec autant de détails les évènements de la vie, surtout de faire la relation évènement/date.

Bravo, continue et merci
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Sostène 101



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MessagePosté le: 29-11-2007 14:10    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Vieille Louve.

Risous, ces histoires nous en avons parlé toute notre vie, mon frère et moi. D'autre part ce dernier est un fana des chemins de fer. Il a réussi a retrouver les horaire des Chemins de Fer de L'Etat des années 30.
De plus j'ai conservé les lettres, cartes postales, venant de mes parents.
L'Aiguillon sur mer (celui d'autrefois) est pour mon frère et moi une sorte de paradis perdu.

Bien amicalement.
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Sostène 101



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MessagePosté le: 29-11-2007 14:33    Sujet du message: Répondre en citant

Costumes de fête d'enfants vendéens et charentais. 19è siècle.
Dessins de Marie-Claude Monchaux. Ouest-France 1978.



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Sostène 101



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MessagePosté le: 29-11-2007 15:18    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai fais, en amateur, des recherches généalogiques dans le pays de ma mère, la Vendée. Il me semble intéressant de reproduire ici un récit, provenant du Cercle Généalogique Vendéen, qui montre ce qu’était la vie de nos ancêtres au 17è siècle. Auteur : M.Mabilat.

« …..Pendant le temps des disettes, toute la famille cueille les fruits sauvages, les herbes et les orties, que l'on mange en soupe ou en bouillie et aussi des racines. C'est le temps de la mort qui s'installe à chaque foyer et qui s'abat sur les enfants en bas âge, les femmes en couches, les vieillards, qui sont les principales victimes, et si à cette époque, les gens ne meurent pas de faim, c'est qu'ils meurent avant d'une épidémie.
Puis après ces fléaux, pendant un certain nombre d'années la vie reprend ses droits, naissances, mariages, et cette nouvelle vague durera jusqu'au prochain drame de famines et de misères.
La mort, à cette époque, pour les pauvres paysans, est une compagne familière, la moitié environ des nouveaux nés ne va guère plus loin que leur premier ou second anniversaire, et la moyenne de vie se limite entre 25 et 30 ans.
S'il pouvait survivre à l'intense mortalité infantile, aux fièvres, aux rigueurs du climat, l'enfant grandissait au milieu d'un grand nombre de frères et soeurs, et très souvent avant son adolescence il voyait mourir père et mère, et plusieurs de ses frères et soeurs, et il s'installait au foyer un beau père ou une belle mère qui amenait ses propres enfants d'un premier lit…… »

Remarque : Au cours de mes recherches j'ai trouvé, au 18è siècle, un de mes ancêtres, un métayer, qui s'est marié quatre fois. Sa première épouse est décédée peu de temps après leur mariage. Avec sa deuxième épouse il a eu 13 enfants qui sont, pour moitié, décédés en bas âge ou avant d'atteindre leur 10ème année. Cette femme étant décédée il s'est remarié et, avec sa troisième épouse il a eu deux fois deux jumeaux, tous décédés en bas âge. Décés de sa troisième femme. Il se remarie. Pas d'enfant. J'ignore la suite mais je pense que les choses en sont restées là.

J'ai recherché et retrouvé, dans le marais, non loin de l'Aiguillon/mer, sur la commune de Triaize, la ferme "La Grenouillère" dans laquelle mon ancêtre a vécu avec ses trois dernières épouses.

Bien amicalement.



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Annick



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MessagePosté le: 29-11-2007 16:16    Sujet du message: Répondre en citant

Merci pour toutes ces belles histoires, Sostène.
Et pour les photos et gravures qui les accompagnent.

Tu écris bien et tu as une mémoire fabuleuse.

_________________

" Le bonheur ne court pas le monde; il faut vivre où l'on est heureux "
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Sostène 101



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MessagePosté le: 30-11-2007 23:25    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir à toutes et tous,

Voici ce que dit Marie-Claude Monchaux en ce qui concerne le pays natal des enfants qu’elle dessine (voir message du 29 à 14h33) :

« La vieille terre sur laquelle ils sont nés est toute faite de la poussière des anciens Celtes. Vendée Bocaine, Plainaude et Maraîchine ; Poitou, Aunis, Saintonge... Des liens étroits unissent ces provinces. Autrefois, avant la guerre sanglante entre les Blancs et les Bleus, la Vendée s'appelait le Bas Poitou. 58 ans avant J.C., elle faisait partie de cet antique pays des Pictons, l'une des 300 peuplades vivant dans l'Ouest.

Les Pierres Folles, les pierres qui virent, qui sautent, qui tournent, qui dansent, ponctuent ce territoire enchanté et secret, que les Dames et les fadets parcourent encore. Elles recèlent mystérieusement des trésors enfouis, ou recouvrent, dit la légende, les ossements, légers comme le cristal, des fées mortes. Lorsqu'elles sentirent qu'approchait la fin de leur long règne, les fées, paraît il, allèrent trouver celui dont le pouvoir allait leur succéder pour le mal ou le bien des hommes : le Christ. Elles lui demandèrent la faveur d'être enterrées sous des diamants, et le Christ-enfant y consentit. Seulement, comme il était déjà sans illusions sur l'humanité, et savait bien que les tombeaux seraient profanés, à peine les Demoiselles y seraient elles ensevelies, il étendit silencieusement son petit doigt sur chaque diamant. Et chaque diamant devint un dolmen. Voilà pourquoi nous en avons tant. »

( Publication Ouest-France de 1978)
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Vieille Louve



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MessagePosté le: 01-12-2007 08:51    Sujet du message: Répondre en citant

......

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musika



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MessagePosté le: 01-12-2007 08:54    Sujet du message: Répondre en citant

tu ne changes pas SOSTENE...tu es toujours aussi captivant..

tres bonne journée à toi...
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mamecoco



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MessagePosté le: 16-03-2011 20:28    Sujet du message: les vacances à la Faute Répondre en citant

Je viens de rejoindre le forum, et j'ai eu un plaisir immense à lire ces récits.
Vous qui avez passé vos vacances à La Faute, vous souvenez vous du temps où l'avenue de l'ingénieur Guiet s’appelait " le chemin des Chenolettes".où le parking était une dune où nous allions jouer aux cow boys et aux indiens dans le blockhaus, où nous nous écorchions les orteils sur la passerelle, où nous apprenions à nager dans le "canal"...et bien sûr les sucettes chaudes du père Leclerc.
Tout ça n'est pas si vieux, les années 50, 60...
J'ai passé tous mes étés, dans une petite maison en bois, qui existe toujours.
Il n'y avait pas d'électricité, l'eau était au puits, en face, les voisins, Gilbert et Ghislaine, des parisiens, avaient un joli wagon transformé en résidence d'été, à côté, dans le préfabriqué construit par le père Simon, " Topettes les Amis", les vacanciers changeaient chaque année.
Un peu plus loin, dans la maison de ses grands-parents, la villa" Jean-Jacqueline", je retrouvais années après années ma copine Josiane....
Les années bonheur....[size=12]
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momosaincaize



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MessagePosté le: 03-04-2011 17:31    Sujet du message: les vacances a la faute Répondre en citant

je viens de lire tous les beaux recits de SOSTéNE .que de souvenirs il a sortis de moi ....
mais j'etais des SABLES D'OLONNE du coin des séchoires avant d'aller a la chaume .nous aussi on avait la mer a 200 m de chez nous ,nous courons sur la route sans problémes des voitures et même surveiller par "les grands" nous profitons des petites vagues a marée montantes ou descendante .a la chaume c'etait des courses pousuites dans les dunes ou sur la plage et les rochers .....
maintenant nous ne pouvons plus faire cela .les voitures roulent sans respectes de limitations de vitesse et le danger trop présent .
cela va faire plus de vingts ans que je ne suis plus retournée aux sables et il y a surment autant de changements que dans les autres villes .
qu'est ce que est devenu SOSTéNE je n'entends plus parler de lui?
dommage que le site c'est arréter .
bien le bonjours a toutes les anciennes
momo
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momo58
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Vieille Louve



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MessagePosté le: 03-04-2011 18:32    Sujet du message: Répondre en citant

.....

Dernière édition par Vieille Louve le 04-04-2011 10:01; édité 1 fois
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roberte



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MessagePosté le: 03-04-2011 21:30    Sujet du message: Répondre en citant

Crying or Very sad oui vieille louve*il s dejà plusieurs à noius avoir quittée
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momosaincaize



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MessagePosté le: 04-04-2011 08:22    Sujet du message: souvenirs ........... Répondre en citant

dommage!!!!
momo
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