Retraite Active

[bengarno]

Je ne sais pas si ce personnage imaginaire est connu exclusivement dans la province de Québec,

mais ici il est encore bien présent dans notre folklore.

Cet été, à 7 heures du soir, je me promenais quand j'entendis une jeune mère crier à ses enfants :

"C'est l'heure d'entrer, les enfants, le bonhomme 7 heures va passer".

Et ce souvenir d'enfance me revint.

Autrefois, quand les cultivateurs se blessaient, on allait chercher le "ramancheur d'os" , qu'on appelait aussi le "bone setter" en anglais.
Or, nos grands-parents francophones comprenaient "bonhomme 7 heures" au lieu de "bone setter".

Les mères eurent ensuite l'idée d'utiliser l'expression "bonhomme 7 heures" pour faire entrer les enfants à la maison.

Dans mon imaginaire de petit garçon de 3 ou 4 ans, quand ma mère me criait "il est presque 7 heures, le bonhomme 7 heures s'en vient", j'imaginais un monstre terrible à l'apparence humaine qui se réveillait à 7 heures du soir. Il sortait de chez lui avec une fourchette dans une main et une cuillère dans l'autre et il arpentait les rues à la recherche de petits enfants imprudents à dévorer.

Moi, je restais assis sur la galerie avec mon épée en bois et je me promettait bien de le tuer une bonne fois pour toutes.

Puis ma mère me criait "Ça y est, il est 7 heures. Entrez dans la maison, les enfants".

Là. c'était la panique. Je jetais mon épée en bois et je courais me réfugier dans la maison.

Eh oui - quand j'étais petit, j'étais un brave petit garçon.
Très brave ... jusqu'à 7 heures.

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Ben Garneau - bengarneau@yahoo.ca