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le baromètre politique BVA Orange SPQR RTL
Barometre du 31 janvier 2012
Hollande conserve une considérable avance

1 - Intentions de vote : après leurs bonnes séquences respectives, Sarkozy (+2) et Hollande (+4) consolident leurs positions et remettent à bonne distance les " troisièmes hommes ". S'agissant de leur duel, le socialiste conserve une avance considérable à moins de trois mois du premier tour : 34% contre 25% au premier tour et 57% contre 43% au second tour.

Depuis la fin 2011 et jusqu'au meeting de François Hollande au Bourget, les deux favoris ne cessaient de baisser au profit des " troisièmes hommes " de la compétition. Marine Le Pen jusqu'alors stable à l'orée des 20% et François Bayrou, en pleine progression (passé de 7% à 13% entre novembre et janvier) ne cessaient de gagner du terrain sur eux, et, tout particulièrement, sur Nicolas Sarkozy.
Les séquences réussies, par l'un au Bourget puis sur le plateau de l'émission " des paroles et des actes " sur France 2, et par l'autre après son allocution de dimanche soir, leurs permettent de remettre à bonne distance la concurrence. Le socialiste, plus que jamais favori de l'élection avec 34% d'intentions de vote, progresse de 4 points depuis notre dernière mesure effectuée juste avant son meeting du Bourget. De son côté, Nicolas Sarkozy a parfaitement réussi à refixer son socle électoral : alors qu'il était sur une dangereuse tendance baissière, il progresse de 2 points en dix jours. Inversement, leurs rivaux, qui profitaient jusqu'alors de leurs silences ou leurs faiblesses, marquent le pas.
Marine Le Pen, stable depuis juillet 2011 à un très haut niveau compris entre 17% et 19% enregistre une chute de 3 points, tombant à 15% d'intentions de vote. Il s'agit de son plus bas niveau en un an.
François Bayrou, n'en profite pas pour lui " chiper " la troisième place. Alors qu'il connaissait une ascension fulgurante - à l'instar de celle de 2007 - depuis deux mois (il est passé de 7% à 13% d'intentions de vote entre novembre 2011 et janvier 2012), il voit sa progression stoppée et enregistre même un recul sensible (-1 point) par rapport à notre sondage du 18-19 janvier. Avec 12% d'intentions de vote il est à portée de tir de Marine Le Pen (15%), mais à distance bien lointaine du second, Nicolas Sarkozy.
Seul Jean-Luc Mélenchon parvient à exister à la périphérie de ce match à quatre. Avec 8% d'intentions de vote, il parvient à réaliser un bon score malgré l'hégémonie à gauche du candidat socialiste.
Tous les autres candidats sont crédités de scores extrêmement faibles. Avec 3%, Eva Joly ne décolle toujours pas, semblant ne pas se remettre de ses couacs de communication. D'autres peuvent se questionner plus encore sur le principe même de leur candidature : la moitié des candidats (7 sur 15) putatifs ou déclarés testés dans notre enquête ne dépasse pas les 0%. Ce niveau, fâcheux pour tous, est encore plus préoccupant pour ceux qui ne peuvent le justifier par leur manque de notoriété (tels Poutou ou Arthaud). En effet, avec la campagne, les " inconnus " peuvent toujours espérer se faire connaître et décoller dans les sondages. Tel n'est pas le cas des candidats déjà bien connus du grand public, comme l'ex-ministre de la Défense, Hervé Morin...
Au second tour, le suspense n'est toujours pas (pour le moment) au rendez-vous. Si la bonne séquence de Nicolas Sarkozy lui a permis de solidifier son socle électoral de premier tour et de mettre à bonne distance ses poursuivants, elle ne lui permet pas, au second tour, de rattraper le moindre point sur son adversaire socialiste. Celui-ci continue de le dominer avec 57% contre 43% des intentions de vote ; un rapport de force constant au second tour dans toutes les mesures BVA effectuées depuis le début de l'année.

2 - Nicolas Sarkozy a fait un carton d'audience mais n'a pas convaincu une majorité de Français. En revanche, il a très bien " verrouillé " son socle électoral

La prestation télévisée de Nicolas Sarkozy a été très largement vue par les Français. Confirmant les premières estimations d'audience (16,6 millions de téléspectateurs et près de 60% de parts d'audience), notre sondage montre que plus d'un tiers des Français (34%) a suivi l'intervention du chef de l'Etat dans son intégralité et près d'un quart (24%) en partie, soit au total, 58% de la population.
Pour prendre toute la mesure de l'impact de la prestation du Président, il faut encore ajouter à ces téléspectateurs directs, les 36% de Français qui ont vu, lu ou entendu des commentaires à son sujet. Au total 94% de la population a entendu parler de l'intervention télévisée du Président.
En termes d'impact, c'est beaucoup plus que ce qu'a réalisé son adversaire socialiste lors de son meeting du Bourget retransmis uniquement sur les chaînes infos de la TNT. A l'époque, François Hollande n'avait été vu directement " que " par 17% des Français, soit 3,4 fois moins que Nicolas Sarkozy. En revanche, le buzz suscité par la prestation du favori de la présidentielle n'avait été qu'à peine plus faible que celui qu'a suscité le Président (88% contre 94%).
Cet écart de visibilité est évidemment logique, le candidat socialiste n'ayant pas eu droit à une retransmission (en prime time) sur les principales chaines hertziennes en plus de celles de la TNT. Il n'empêche que cet avantage concurrentiel du Président compte en termes d'impact.
En revanche, Nicolas Sarkozy n'a pas réussi à convaincre une majorité de Français l'ayant regardé dimanche. Seuls 42% des téléspectateurs l'ayant suivi en entier ou en partie ont été convaincus, la majorité (57%) ne l'a pas été.
Il existe évidemment une corrélation forte entre l'assiduité télévisuelle et l'attachement au Président. Ainsi, les Français ne l'ayant pas vu mais qui en ont simplement entendu parler ne sont que 15% à estimer qu'il a été convaincant ; ceux qui ont suivi l'émission en partie sont 30% à le penser et ceux qui sont restés jusqu'au bout 50%.
Cet échec à convaincre une majorité de Français est d'autant plus fâcheux pour le probable candidat Sarkozy, que son rival socialiste avait, lui, réussi à convaincre une très large majorité de Français après son meeting. 75% de ceux qui ont suivi, au moins en partie, la retransmission du Bourget ont jugé Hollande convaincant, soit plus de 30 points de plus que Sarkozy. Réciproquement, ceux qui n'ont fait qu'entendre parler du meeting du socialiste étaient 51% à penser qu'il avait été convaincant, soit le triple du score observé pour Nicolas Sarkozy (15%).
Le bilan n'est pourtant pas si mauvais pour le chef de l'Etat. S'il n'a pas convaincu une majorité de téléspectateurs dimanche soir, il réalise tout de même un score global tout à fait acceptable au regard de son niveau actuel d'impopularité. Surtout, il est parvenu dimanche soir à remarquablement consolider son socle électoral de premier tour, et même à commencer à infléchir les positions des électeurs du MoDem et du FN dont il aura bien besoin au second tour.
86% des sympathisants UMP et 84% des Français qui comptent voter pour lui au second tour ont jugé Nicolas Sarkozy convaincant dimanche soir. Le chef de l'Etat a aussi séduit 40% des sympathisants du MoDem et 50% de ceux du Front national.
Sans atteindre les niveaux exceptionnels observés pour François Hollande sur cette question (le Bourget avait été une révélation : 44% des Français avaient indiqué que ce meeting avait amélioré leur image du candidat et seulement 3% qu'il l'avait détérioré), l'intervention de Nicolas Sarkozy a tout de même permis - à la marge - d'améliorer son image, notamment auprès de ceux qui pourraient lui être utile au second tour.
Si les deux-tiers des Français (66%) n'ont pas changé d'impression sur le Président, ceux qui avouent avoir évolué penchent nettement plus vers l'amélioration que la détérioration (21% contre 13%).
C'est évidemment le cas des sympathisants de l'UMP, visiblement " regonflés à bloc " par la prestation de leur champion (43% affirment que l'émission a amélioré leur image du président contre 5% qui estiment qu'elle l'a détériorée). Mais c'est aussi le cas des sympathisants du MoDem (27% " améliorée " contre 12% " détériorée ") et du FN (26% contre 18%).

3 - Sur le fond, Nicolas Sarkozy a été assez convaincant quant aux décisions qu'il a annoncées, sauf sur la TVA sociale qui reste rejetée par une très large majorité de Français

Outre le verrouillage de son socle électoral de premier tour (objectif officieux), la prestation du chef de l'Etat avait aussi pour objet (objectif officiel) d'annoncer un certain nombre de mesures, parfois difficiles à accepter pour les Français.
De ce point de vue, le bilan global de Nicolas Sarkozy est assez satisfaisant. Sur les six mesures annoncées, trois sont majoritairement approuvées par l'ensemble des Français et, plus encore, ceux qui ont suivi l'intervention du Président : entre 57% et 78% des premiers, et entre 64% et 83% des seconds soutiennent " la taxe de 0,1% sur les transactions financières ", " l'augmentation du nombre d'apprentis dans les entreprises " et " l'augmentation de 2 points de CSG sur les revenus financiers ".
Deux mesures annoncées dimanche suscitent un agrément plus mitigé : " l'augmentation de la taille possible pour les constructions " (48% d'adhésion auprès de l'ensemble des Français et 58% auprès de ceux qui ont suivi l'émission) et " les accords compétitivité-emploi ".
Sur ce dernier point, alors même que nous précisions dans la question posée, que cet accord signifiait une remise en cause possible des 35 heures auxquelles les salariés sont très attachés, il est assez remarquable que le niveau de rejet ne soit " que " de 55% auprès de l'ensemble des Français et qu'une majorité des téléspectateurs (54%) ayant suivi la démonstration du Président soient d'accord avec lui. Le principal succès de Nicolas Sarkozy sur ce sujet est de fédérer tout l'électorat de droite et du centre, du Front national (61%) au MoDem (59%), en passant, évidemment par l'UMP (89% de soutien).
En revanche, il reste un sujet sur lequel la " pilule ne passe pas du tout " : la TVA sociale.
Si les sympathisants UMP sont une majorité à soutenir le Président (76%), ceux du FN (33%) comme du MoDem (36%) y sont, à l'instar d'une majorité de Français, très majoritairement opposés.

GAEL SLIMAN - Directeur Général Adjoint de BVA

Les intentions de vote sont établies auprès de 1407 personnes inscrites sur les listes électorales. La représentativité de l'échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, profession du chef de famille et profession de l'interviewé après stratification par région et catégorie d'agglomération

Il est difficile de commenter un sondage si l'on ne donne pas tous les résultats. En dehors de toutes interprétations sur les chiffres, il en ressort (à mon avis) qu'il y a de plus en plus de personnes qui se sentent concernées par cette élection.
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DANIEL