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Inscrit le: 10 Oct 2006 Messages: 549 Localisation: Pyrénées-Orientales
Posté le: 06-11-2006 11:13 Sujet du message: Tromperie [petite nouvelle]
Tromperie
Accroupie devant la cheminée de l’unique pièce de la masure, elle tisonnait le feu rageusement, la mâchoire crispée.
Soudain des coups violents frappés à la porte figèrent sa colère, la transformant à une moue d’effroi.
« Qui cela peut t-il être ? Personne ne sait que je suis là » pensa t-elle, en se levant dans un geste ralenti, pour éviter que le bruissement de ses genoux qui s’entrechoquent, soient perceptible à travers les cognements interminables qui laminent la porte, et paralyse son être.
Elle ne dit mot. S’empêche de respirer, de penser même.
- Murielle ! Ouvre moi !…Ouvre cette porte ! Je sais que tu es là…Hurle cette voix qu’elle ne reconnaît que trop bien, pour l’avoir entendu tant de fois, trop de fois.
Cette voix virile, au timbre charmeur, qu’elle louait aux anges quand il lui susurrait des mots doux à son oreille, ou quand à force d’amour, elle n’était plus qu’un long et enivrant soupir, aux effluvent sensuelles. Cette voix, qui jusqu’ à cet après-midi encore, était sa vie, sa raison d’être, elle ne veut plus l’entendre. Mais il est là, dehors, frappant à se rompre les poings, sur cette porte, rempart provisoire pour sa fuite à venir.
Quelques heures auparavant, elle avait reçu un coup de fil d’une de ses amies, du moins le pensait t-elle, avant de découvrir que c’était la jalousie, qui la rendait aussi prévenante. Cette…Amie donc ! Lui disait de se rendre au 4, rue du jardin aux mimosas, si elle voulait savoir ce que faisait réellement Yves, les samedis après midi, où il était supposé être à la pêche. Ce qu’elle fit.
Elle se souvient avoir tout d’abord bêtement frappée à la porte, jusqu’à ce que sans réponse, elle se fût rendue compte que la porte n’était pas fermée. Poussée par une subite et « lacérante » appréhension, elle n’écouta plus que son impulsion, et se dirigea, comme s’il n’y avait que cet issue, vers l’escalier qui menait à l’étage, où elle savait que c’était généralement là, que se trouvaient les chambres.
Elle n’eut pas de mal à repérer celle qui était occupée. Elle se figea d’abord, prise d’un spasme tétanisant, face au cris étouffés et autres gémissements évocateurs, et invocateurs d’une extase attendue.
« Pourquoi suis-je là ? C’est ridicule…Impensable…Ça ne peut pas être lui ? » Lui disait sa conscience, malmenée par les tremblement de son corps.
Et puis, comme poussée par une main invisible, elle fut propulsée devant l’encadrement de la porte entre ouverte, que d’une force de dernière minute, elle envoya claquer contre le mur.
La stupeur calqua les visages des deux amants pris au piège, en plein émoi. Leur deux corps ruisselaient, et de leur front perlaient des sueurs froides. Le choc dans un vif tranchant coupa la parole à Murielle, et l’emmura dans le cauchemar qui s’affichait devant elle.
« Murielle ?…Murielle…Je.. » Parvint à balbutier Yves, dans un relent empreint de culpabilité.
Au même instant, et alors qu’il allait poser sa main sur son épaule, après s’être paré de sa chemise en guise de pagne autour de sa taille, elle recouvra ses esprit, et tel un ouragan, disparue de leur vue. Tout fut brouillé dans son esprit, la vision de son Yves à elle, dans les bras de cette autre. Dans les bras de cette autre…Et si belle, qu’elle n’oserait jamais plus s’approcher d’un miroir, de peur qu’il lui renvoi à travers son image blafarde, la preuve, qu’il existe ailleurs, en chair et en os, une femme bien plus belle qu’elle. Et cette preuve c’est à lui qu’elle le doit, d’en souffrir. Lui en qui elle avait voué toute sa confiance depuis sept ans.
Désemparée, après cet aveuglant constat de trahison, elle retourna, chez elle, avec une seule et implacable idée; prendre ses affaire et partir, avant qu’il ne revienne…
Ne plus revoir ce traître, ce menteur, revenir de sa pêche, son hobbies depuis près de trois ans, après s’être servi comme appât, du leurre de ses illusions. Ne sachant où aller et trop perturbée pour conduire elle-même, elle laissa sa voiture à la gare, et pris un taxi qui l’emmena jusqu’ici, dans cette vieille masure, près de laquelle chante une rivière. Héritage de son père, devenu un passionné de pêche lui aussi, mais après la mort de sa femme.
Il lui fallait réfléchir. Et elle n’avait pensé qu’à cet antre familier, pour recourir à la réflexion, dont la clé était, quel sens donner à sa vie maintenant qu’elle n’en trouvait plus aucun. Elle avait demandé au chauffeur de taxi, de venir la rechercher le lendemain, au petit matin. D’ici là, pensait t-elle, la colère, et la haine aidant, elle aurait le temps de voir s’émergé un fragment d’espoir dans le sombre carcan de son avenir. Mais il l’avait trouvé.
- Murielle…Je t’en prie ! Ouvre moi…Je sais que tu es là…Tu as fais du feu., et la fumée s’échappe de la cheminée…Il fait froid ! Ouvre cette putain de porte… Gémit t-il maintenant, ayant cessé de marteler le bois, qui a eu raison de ses poings.
Elle ne répond pas, se contente simplement de s’asseoir parterre, à regarder crépiter le bois dans l’âtre de la cheminée, et à fixer dans la pénombre rougeoyante, la danse angoissante du feu, qui la réchauffe pourtant.
Trois ans…Trois ans qu’il la trompe sans doute. Combien de ses amies y sont passées ? Combien de ses ennemies aussi ?
Combien d’autres, qu’elle ne connaît pas, et dont il s’est servi pour l’humilier, pour la bafouer sans scrupules, sans le moindre égard pour sa dignité.
Alors que elle. Elle, si elle l’avait voulu, ce n’est pas les occasions qui lui ont manqués. Surtout après cette fausse couche, il y a trois ans, où elle avait senti, où elle croyait, qu’elle ne l’aimait plus, et de ce fait, elle ne ressentait plus l’envie de faire l’amour avec lui, et fuyait cette issue, en provoquant même des disputes, pour être tranquille.
Ça a passé par la suite. Mais oui ! Elle a eu des occasions elle aussi, des occasions dont elle ne s’est jamais servi, mais qui ont souvent meublés ses pensées, ses rêves, et ses actes parfois. Elle a même cru qu’elle était tombée amoureuse de Franck, l’ami de Yves. Elle se surprend à sourire à la pensée de Franck et à tout ce qu’ils auraient pu vivre ensemble, si Yves n’avait pas été là. Yves qu’elle aimait tant. Mais qui a été, à un moment donné, le reflet de Franck, qu’elle ne pouvait atteindre, sans tromper son Yves pour lequel, elle avait tant de respect….Quelle ironie du sort.
Le lendemain matin, lorsqu’elle ouvre enfin la porte de sa retraite, avertie par les coups de klaxon du taxi, elle le trouve debout, adossé frileusement contre sa voiture. Il s’approche d’elle, et dans un élan repentant, il pose tendrement ses mains sur ses épaules. Elle fini de verrouiller la porte, puis pose un regard éteint sur lui.
- Je t’aime. Pardonne-moi ! Lui dit t-il d’un air malheureux. Elle fixe son col, qu’il a relevé jusqu’au menton. Jette un œil furtif, au chauffeur de taxi qui attend perplexe.
-Jamais ! Je ne pourrais jamais te pardonner ce que tu m’as fais. Mais si ça peut te consoler, saches, que moi aussi je t’ai trompé, et bien plus de fois qu’il ne t’est permis d’imaginer…A la seule différence, c’est que toi, tu peux sortir dehors sans être la cible et la risée de tous. J’ai tenu à préserver ton honneur…Par respect, peut-être. Ou alors, par lâcheté. Fini t-elle, avant de lui tourner les talons, et de prendre place à l’arrière du taxi.
Un récit trés cohérent... les "jeux de l'amour et du hasard"... mais à la fin
la vengeance devient un plat qui se mange froid... dans le froid du petit matin !
Ah ! la vie... je ne sais plus à ce jour, si Amour rime avec toujours...
Les grands amours de la terre ayant toujours été délétères !
je travaille sur le sujet ...
Inscrit le: 01 Oct 2006 Messages: 676 Localisation: Rennes
Posté le: 06-11-2006 12:46 Sujet du message:
tromper... être trompée... tu abordes bien le sujet et la fin a le parfum de vengeance. C'est bien écrit en tout cas. mille bisous à toi. _________________ "C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière"
Je ne connais pas cet état.
et, je ne connais pas non plus la vengeance.
tout simplement, parceque je ne suis propriétaire, de
rien et de personne.........
et, que moi-même je n accepte pas d être la propriété de quelqu'un.
qu'il y a mille façons d'aimer, et de partager de bons moments.
oui, mille façons d'aimer.......dans le respect .
chacun voit midi à sa porte, c'est pour cela qu'il y a des crimes.......et que l on devient assassin de l autre........ _________________ poete_musika..4 mains
Hé bien moi Musika je ne pense pas comme toi quand je me suis mariée , j ai dis OUI, et en autre a la fidélité surtout , je te rassure j ai eté trompé comme beaucoup alors j ai pris mes clics et mes claques et hop j ai changé d'air tres vite j ai divorcé , maintenant j ai un vrai mari qui m aime et que j 'aime et jamais je n 'irais voir ailleurs si c'est mieux , je le respecte trop pour lui faire cela et lui pareil quand l 'amour est là ,je lui appartient et lui m 'appartient aussi , on est fidéle sinon pas la peine ,on reste célibataire et l'on s'amuse , quand quelqu'un vous trompe ,il recommencera toujours bises a tous
]
Et tant mieux Musika je ne le souhaite a personne moi j avais deux enfants un fils de deux ans et une fille de 6 mois tu vois ça date quand méme mais c'est le passé gros bisous Musika.
Inscrit le: 10 Oct 2006 Messages: 549 Localisation: Pyrénées-Orientales
Posté le: 06-11-2006 21:22 Sujet du message:
musika a écrit:
Je ne connais pas cet état.
et, je ne connais pas non plus la vengeance.
tout simplement, parceque je ne suis propriétaire, de
rien et de personne.........
et, que moi-même je n accepte pas d être la propriété de quelqu'un.
qu'il y a mille façons d'aimer, et de partager de bons moments.
oui, mille façons d'aimer.......dans le respect .
chacun voit midi à sa porte, c'est pour cela qu'il y a des crimes.......et que l on devient assassin de l autre........
Parfaitement Musika! Nul n'est la propriété de personne. Mais chacun à le droit au respect. Donc à partir du moment qu'il y a trahison, j'estime que c'est un manque de respect...Non???
Ninon.............excuse moi, mille fois..............mais franchement ce théme, est d'un compliqué pour moi..........
et, j ai surtout pas envie de me prendre à la tête, avec un truc, qui m est jamais arrivé.................
très bien écrit NINON..............TRES BIEN
tu as du talant.........c'est le principal...........
mais quand même............il me vient une petite idée,
une chance que tous les écrivains............écrivent des histoires imaginaires...........car si toutes etaient vraies..........MON DIEU, le monde irait à la dérive.......... _________________ poete_musika..4 mains
c'est être capable d'accepter l'autre tel qu'il est.
c'est reconnaître que l'autre peut avoir raison.
c'est savoir pardonner.
c'est être capable d'ouvrir la bouche pour ne dire que la vérité.
c'est savoir retenir sa langue, afin de ne pas offenser autrui.
c'est pourvoir encaisser les coups sans vouloir les rendre.
c'est accepter de lutter sans écraser les autres.
c'est faire la paix et le bonheur autour de soi.
c'est ouvrir les bras et fermer les yeux.
Mais ensuite, c'est de l'Amour universel qu'il s'agit ?
L'amour des autres en tout cas...
"faire la paix et le bonheur autour de soi"
Belle intention en tout cas !
Jeannine,
Voila pourquoi je ne suis ni poète ni écrivain :
Je n'ai aucune imagination et je n'écris qu'en
auto biographie...
Mes lectures peu à peu ont dérivé vers cette prose
aussi : quand l'auteur raconte son histoire, au jour
le jour parfois...
Avec un Closterman j'ai vécu son "grand cirque"
toute sa guerre de pilote de chasse...
et finalement, Proust en a fait à peu près autant
sauf des travestissements, quand son Albertine
était Albert, etc...
mais permets moi d'envier, ceux qui comme toi
ont de l' IMAGINATION... cela permet de telles
envolées lyriques... l'archétype en est V. Hugo ?
Bisous du jour
Inscrit le: 10 Oct 2006 Messages: 549 Localisation: Pyrénées-Orientales
Posté le: 10-11-2006 00:01 Sujet du message:
Je ne suis pas une écrivain (je n'aime pas dire écrivaine...Je trouve môche), loin s'en faut...Tout juste un auteur ...Alors S'il te plait, ne me mets pas au rang de Victor Hugo. Il ne mérite pas ça.....
Oh ! Ninon...Victor Hugo !!!!
L'immense poète si connu et reconnu...
mais petit secret : je partage en partie
ton avis... il est souvent grandiloquent
et quand on sait quel vieux paillard il
a été ! Mais pour certaines envolées
je fais partie de ses admirateurs, ne
serait-ce que pour ce sublissime quatrain :
"Car personne ici-bas ne termine et n'achève
Les pires des humains sont comme les meilleurs
Nous nous réveillons tous au même endroit du rêve
Tout commence en ce monde et tout finit ailleurs..."
Ou encore, simple vers :
Que peu de temps suffit pour changer toutes choses !"
Et sur la mémoire de sa fille, ce qui me bouleverse
toujours :
"Demain dés l'aube à l'heure où blanchit la campagne
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends
...............................................................
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur"
Inscrit le: 10 Oct 2006 Messages: 549 Localisation: Pyrénées-Orientales
Posté le: 11-11-2006 23:52 Sujet du message:
Oui Jan, c'est bien vrai que cet admirable poète était un homme à femmes...aussi Mais il fût aussi un père comblé (et malheureux), et un grand père "modèle"...J'aime beaucoup Victor Hugo aussi, et la plupart de ses poésies m'émeuvent.
Celle que tu cites, écrite pour sa fille est une de mes préférées, avec celle-ci
Elle avait pris ce pli
Elle avait pris ce pli dans son âge enfantin
De venir dans ma chambre un peu chaque matin;
Je l'attendais ainsi qu'un rayon qu'on espère;
Elle entrait, et disait: Bonjour, mon petit père ;
Prenait ma plume, ouvrait mes livres, s'asseyait
Sur mon lit, dérangeait mes papiers, et riait,
Puis soudain s'en allait comme un oiseau qui passe.
Alors, je reprenais, la tête un peu moins lasse,
Mon oeuvre interrompue, et, tout en écrivant,
Parmi mes manuscrits je rencontrais souvent
Quelque arabesque folle et qu'elle avait tracée,
Et mainte page blanche entre ses mains froissée
Où, je ne sais comment, venaient mes plus doux vers.
Elle aimait Dieu, les fleurs, les astres, les prés verts,
Et c'était un esprit avant d'être une femme.
Son regard reflétait la clarté de son âme.
Elle me consultait sur tout à tous moments.
Oh! que de soirs d'hiver radieux et charmants
Passés à raisonner langue, histoire et grammaire,
Mes quatre enfants groupés sur mes genoux, leur mère
Tout près, quelques amis causant au coin du feu !
J'appelais cette vie être content de peu !
Et dire qu'elle est morte! Hélas! que Dieu m'assiste !
Je n'étais jamais gai quand je la sentais triste ;
J'étais morne au milieu du bal le plus joyeux
Si j'avais, en partant, vu quelque ombre en ses yeux.
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