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Posté le: 24-09-2006 11:11 Sujet du message: poesie
Notre parrain est Saint Augustin Meaulnes.
Notre marraine est Monsieur Rimbaud
Nous nous découvrons des parents
tous les jours, à tous les carrefours :
Feu Monsieur Plaisantin. Feu Monsieur Dumoulin.
Nous sommes insupportables.
Qui osera nous toucher, vraiment ?
Oui. Sur l'échelle du temps, nous avons été
de tous les voyages. Simples passagers
clandestins.
Aussi, lorsque les avions tombaient,
lorsque les bateaux coulaient,
parce que nous n'étions pas sur les listes
des invités, nous n'avons jamais été
portés disparus.
Posté le: 25-09-2006 07:39 Sujet du message: poesie
Poème d'Amour # 4
Toi, dans un samedi d'automne;
Avec un simple baiser à conquis mon coeur,
A changer ma vie d'un ton monotone,
Et me fais vivre le bonheur!
Aujourd'hui, malgré les interdits,
Et le distance "Je t'aime"
Je rêve, avec toi de faire ma vie,
Et comme pour Quasimodo être ta bohème!
Le matin, je pense à toi,
Et toute la journée, j'ai envie d'être dans tes bras
Mes pensées et mon coeur sont à toi,
Ma vie ne rime à rien sans tes bras!
Depuis, que tu es entré dans ma vie,
Tu me fais découvrir la vie en rose,
Et à fait renaître mes rêves et mes envies
Mon coeur devant toi, est en pause.
Tu m'es plus précieux que l'or,
Je te veux pour l'éternité.
Je t'aime, je t'adore,
Et me comble de ta gentillesse et ta beauté.
En passant par un bois et regrettant Marguerite
Rossignols qui faites merveilles
De jergonner par ces verts bois,
Ne remplissez plus mes oreilles
De si douce et plaisante voix.
Puisque voyez que je m'en vais
Aux lieux où joie est endormie,
Chantez, s'il vous plaît, cette fois
Le triste départ de m'amie
hugues Salel(1504-1553 ) _________________
Tout vient à point à qui sait attendre!
Posté le: 26-09-2006 07:38 Sujet du message: poeme
poeme de TH.AGRIPPA D AUBIGNE 1552 _ 1630
Quiconque sur les os des tombeaux effroyables
Quiconque sur les os des tombeaux effroyables
Verra le triste amant, les restes misérables
D'un coeur séché d'amour, et l'immobile corps
Qui par son âme morte est mis entre les morts,
Qu'il déplore le sort d'une âme à soi contraire,
Qui pour un autre corps à son corps adversaire
Me laisse examiné sans vie et sans mourir,
Me fait aux noirs tombeaux après elle courir.
Démons qui fréquentez des sépulcres la lame,
Aidez-moi, dites-moi nouvelles de mon âme,
Ou montrez-moi les os qu'elle suit adorant
De la morte amitié qui n'est morte en mourant.
Diane, où sont les traits de cette belle face ?
Pourquoi mon oeil ne voit comme il voyait ta grâce,
Ou pourquoi l'oeil de l'âme, et plus vif et plus fort,
Te voit et n'a voulu se mourir en ta mort ?
Elle n'est plus ici, ô mon âme aveuglée,
Le corps vola au ciel quand l'âme y est allée;
Mon coeur, mon sang, mes yeux, verraient entre les morts
Son coeur, son sang, ses yeux, si c'était là son corps.
Si tu brûle à jamais d'une éternelle flamme,
A jamais je serai un corps sans toi, mon âme,
Les tombeaux me verront effrayé de mes cris,
Compagnons amoureux des amoureux esprits. _________________ !
Les roses que j'aimais ...
Les roses que j'aimais s'effeuillent chaque jour ;
Toute saison n'est pas aux blondes pousses neuves ;
Le zéphyr a soufflé trop longtemps ; c'est le tour
Du cruel aquilon qui condense les fleuves.
Vous faut-il, allégresse, enfler ainsi la voix,
Et ne savez-vous point que c'est grande folie,
Quand vous venez sans cause agacer sous mes doigts
Une corde vouée à la mélancolie ? _________________
Tout vient à point à qui sait attendre!
Morégane.........comme ils sont parlant tes poemes.......un vrai régal
c'est comme, un petit bout de printemps qui vient sur le forum.....
les vers que tu choisis...........on a l'impresion qu'ils dansent.....en farandole du bonheur...
bisou MARIE Alfred aussi faisait des belles choses,
LINETTE........toi aussi tu as bon goût....l'amour fait parler, tous les poètes... _________________ poete_musika..4 mains
Posté le: 28-09-2006 09:12 Sujet du message: poesie
Je T'Aime Mon Coeur
Quand on n'a que l'amour à s'offrir en partage
Avec toi Nadine, j'ai bien plus...
J'ai ton coeur, j'ai ta joie, j'ai ton corps,
Je t'ai toi et ton amour pour moi...
Quand on n'a que l'amour
Toi et moi...
50 ans de bonheur devant nous,
C'est enivrant, exaltant,
Passionnant, rassurant...
Le soleil brille dans nos coeurs,
La ferveur envahie nos corps,
Les étoiles brillent de mille feux...
Le matin nous montre le chemin,
Nous avançons côte à côte,
Main dans la main, les doigts entrelacés
Vers notre destin...
Au bout du chemin
Un nid douillet dans un champ d'amour
Bordé de caresses...
Au milieu, l'arbre du bonheur avec à ses pieds,
Un nid de sentiments et la source des baisers...
A perte de vue, un parterre de volupté,
Des fleurs de pensées, un ciel de désirs...
Au loin, le lac des amours
Et ses vaguelettes de douceur...
Nous avons toi et moi plus que ça...
Nous vivons l'un pour l'autre...
Je t'aime mon Coeur
- André Plachez -
Retourner à la liste de poésie
Vous aimez les Papiers à Lettres ? _________________ !
Lorsque et si ...
Lorsque l'on tremble encore à l'approche de l'autre, Lorsque le doute encore est infiniment nôtre,
Lorsque les intuitions sont approximatives,
Lorsque devient l'humeur, pour un rien, agressive,
Lorsque la main est moite et le regard crétin,
Lorsque le tutoiement est encore incertain,
Lorsqu'on éclate en pleurs pour une peccadille,
C'est qu'on est amoureux, ma fille.
Si tu ne trembles plus, si tu n'as plus de doute,
Si ton humeur est droite ainsi qu'une autoroute,
Si galante est ta main
Et ton regard câlin,
Si tu en viens au tu sans tergiversation,
Si tu ne pleures plus avec obstination,
Si tu tires la langue à toute ta famille,
Tu seras un homme, ma fille. Michel Deville _________________
Tout vient à point à qui sait attendre!
Posté le: 29-09-2006 10:37 Sujet du message: poesie
Ma Terre, Ma Promise
Mon esquif s'est échoué au rivage de ta peau
Naufragé volontaire sur une île oubliée
J'ai foulé ce pays sur la pointe du coeur
Mon regard s'est ouvert sur des vallées nacrées
J'ai touché de mes mains, terre de douceur
Je me suis enivré des parfums les plus hauts
Dans son coeur de verdure, j'ai découvert l'Eden
Des torrents de douceur nés de sources de miel
Des forêts de tendresse aux arbres majestueux
Des oiseaux de légende aux couleurs arc-en-ciel
Fruits gorgés de soleil aux nectars capiteux
Au milieu de l'atoll, le palais d'une Reine.
Tout en haut du volcan, un coeur ne battait plus
Je l'ai pris contre moi pour le gonfler d'amour
Je l'ai serré si fort qu'il est entré en moi
Il s'est fondu au mien et revit au grand jour
Je vivrai pour toujours dans ce pays de rois
J'ai fini mon voyage, je ne partirai plus
Posté le: 29-09-2006 14:27 Sujet du message: poèsie
La Complainte du Cygne Noir :
Comme au crépuscule d’un cœur délaissé,
Le Cygne accompagne, ce soir, l’agonie du soleil ;
Et si ses yeux sont parcourus d’une teinte vermeille,
Son sillage reste drapé de grâce et de beauté.
La douceur de la nuit l’enveloppe de ses bras,
Alors qu’un souffle paisible parcours son plumage.
Sous le voile de la lune, calmes sont les paysages,
Et le Cygne glisse sur l’onde avec sans-froid.
Ce Cygne à la plume, jadis, blanche et immaculée
Désormais, en ses espoirs, ses rêves, ne peut plus croire.
Il a goûté l’aigreur des gens, le mensonge, la réalité
Et son âme blessée, déçue, a changé son plumage en noir.
Mais le Cygne n’a pas tout perdu dans ce sombre passé,
Car si ses idées, ses aspirations, n’ont pas leur place en ces temps,
Il garde foi en lui. Sa solitude est son honneur et sa fierté.
Il poursuit son chemin et son cœur lacéré est encore trop saignant.
Le Cygne se tait toute sa vie pour ne bien chanter qu’une seule fois,
A-t-on toujours coutume de soutenir,
Le Cygne Noir continue sans plus se soucier des vivants, de leurs lois ;
Ayant déjà chanté, il n’a plus rien à dire…
OxyMore
Les oiseaux bavards Ce matin, les oiseaux bavards lève-tôt, couche-tard,
ont éveillé les dormeurs
blottis dans leurs draps tièdes.
Ce matin, les oiseaux bavards
ont fait s'envoler le brouillard.
Le soleil, lui, n'a pas eu peur
de leurs pépiements de concierge
aussi, redoublant de chaleur,
brille-t-il plus que mille cierges.
Ce matin, les oiseaux bavards
couche-tôt, lève-tard,
du froid, ont sonné le départ.de Jean Orizet _________________
Tout vient à point à qui sait attendre!
Posté le: 30-09-2006 09:28 Sujet du message: poeme
POESIE PIERRE DE RONSARD
Sonnet à Marie
Je vous envoie un bouquet, que ma main
Vient de trier de ces fleurs épanies,
Qui ne les eut à ces vêpres cueillies,
Tombées à terre elles fussent demain.
Cela vous soit un exemple certain,
Que vos beautés, bien qu'elles soient fleuries,
En peu de temps, seront toutes flétries,
Et, comme fleurs, périront tout soudain.
Le temps s'en va, le temps s'en va ma Dame,
Las ! le temps non, mais nous nous en allons,
Et tôt serons étendus sous la lame,
Et des amours, desquelles nous parlons
Quand serons morts, n'en sera plus nouvelle :
Donc, aimez-moi, cependant qu'êtes belle.
Pierre de Ronsard
Vous pouvez écouter ce poème en format realaudio ou mp3. _________________ !
Posté le: 01-10-2006 09:37 Sujet du message: poeme
ARAGON LES MAINS D ELSA
Les mains d'Elsa
Donne-moi tes mains pour l'inquiétude
Donne-moi tes mains dont j'ai tant rêvé
Dont j'ai tant rêvé dans ma solitude
Donne-moi te mains que je sois sauvé
Lorsque je les prends à mon pauvre piège
De paume et de peur de hâte et d'émoi
Lorsque je les prends comme une eau de neige
Qui fond de partout dans mes main à moi
Sauras-tu jamais ce qui me traverse
Ce qui me bouleverse et qui m'envahit
Sauras-tu jamais ce qui me transperce
Ce que j'ai trahi quand j'ai tresailli
Ce que dit ainsi le profond langage
Ce parler muet de sens animaux
Sans bouche et sans yeux miroir sans image
Ce frémir d'aimer qui n'a pas de mots
Sauras-tu jamais ce que les doigts pensent
D'une proie entre eux un instant tenue
Sauras-tu jamais ce que leur silence
Un éclair aura connu d'inconnu
Donne-moi tes mains que mon coeur s'y forme
S'y taise le monde au moins un moment
Donne-moi tes mains que mon âme y dorme
Que mon âme y dorme éternellement.
Extrait du "Fou d'Elsa",
Édition Gallimard
(collection Blanche) _________________ !
Il pleure dans mon coeur
Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?
Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s'ennuie,
Ô le chant de la pluie !
Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure.
Quoi ! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.
C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine ! Paul Verlaine ( 1844-1896 ) _________________
Tout vient à point à qui sait attendre!
Pourquoi ressasser ce qui nous agresse?
Pourquoi réveiller chagrins et tristesse?
Les mauvais moments que l'on a vécus,
Puisqu'ils sont passés n'y revenons plus.
Car il n'est de jour ou la vie propose
Au moins un instant coloré de rose
Tous les bons moments de joie ou d'amour
Que l'on a vécus, pensons-y toujours....
Posté le: 03-10-2006 10:19 Sujet du message: POESIE
BORIS VIAN
UNE BONNE PAIRE DE CLAQUES DANS LA GUEULE
Quand on est tout blasé,
Quand on a tout usé
Le vin, l'amour, les cartes
Quand on a perdu l'vice
Des bisques d'écrevisse
Des rillettes de la Sarthe
Quand la vue d'un strip-tease
Vous fait dire: "Qué Bêtise !
Vont-y trouver aut' chose"
Il reste encore un truc
Qui n'est jamais caduque
Pour voir la vie en rose
Une bonne paire de claques dans la gueule
Un bon coup d'savate dans les fesses
Un marron sur les mandibules
ça vous r'f'ra une deuxième jeunesse
Une bonne paire de claques dans la gueule
Un direct au creux d'l'estomac
Les orteils coincés sous une meules
Un coup d'pompe en plein tagada
Automne malade
Automne malade et adoré
Tu mourras quand l'ouragan soufflera dans les roseraies
Quand il aura neigé
Dans les vergers
Pauvre automne
Meurs en blancheur et en richesse
De neige et de fruits mûrs
Au fond du ciel
Des éperviers planent
Sur les nixes nicettes aux cheveux verts et naines
Qui n'ont jamais aimé
Aux lisières lointaines
Les cerfs ont bramé
Et que j'aime ô saison que j'aime tes rumeurs
Les fruits tombant sans qu'on les cueille
Le vent et la forêt qui pleurent
Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille
Les feuilles
Qu'on foule
Un train
Qui roule
La vie
S'écouleAppolinaire _________________
Tout vient à point à qui sait attendre!
Posté le: 04-10-2006 07:27 Sujet du message: poeme
Emile Chartier, dit Alain / 1868-1951 / Propos sur la religion, Deux faces de la religion, 27 janvier 1911)
"Dieu, diable, paradis, enfer et purgatoire,
Les bons récompensés et les méchants punis,
Et le corps du Seigneur dans le fond du ciboire,
Et l'huile consacrée comme le pain bénit,
" Je ne crois pas un mot de toutes ces histoires "
Et la bonne aventure et l'art divinatoire,
Les cartes, les tarots, les lignes de la main,
La clé des songes, le pendule oscillatoire,
Les astres indiquant ce que sera demain,
" Je ne crois pas un mot de toutes ces histoires. "
[...]
Mais j'envie les pauvres d'esprit pouvant y croire..."
(Georges Brassens / 1921-1981 / Le sceptique)
"Moi qui n’ai jamais prié Dieu
Que lorsque j’avais mal aux dents
Moi qui n’ai jamais prié Dieu
Que quand j’ai eu peur de Satan
Moi qui n’ai prié Satan
Que lorsque j’étais amoureux
Moi qui n’ai prié Satan
Que quand j’ai eu peur du Bon Dieu"
(Jaques Brel / 1929-1978 / La statue)
"Ne se mettre à genoux que pour cueillir une fleur"
(Jacques Brel / 1929-1978)
"Ah ! Pourquoi n’ai-je plus, comme dans mon enfance,
la croyance au réveil qui succède au trépas,
cette foi qui console en donnant l’espérance
de retrouver là-haut ceux qu’on pleure ici bas !
Mais à scruter les lois de la nature humaine,
à chercher la lumière et la réalité,
ma foi s’est dissipée, ainsi que l’ombre vaine
des fantômes des nuits, fils de l’obscurité."
(Paul Broca, chirurgien /1824-1880 / poème)
"Car les mythes sont à la religion ce que la poésie est à la vérité, des masques ridicules posés sur la passion de vivre"
(Albert Camus / 1913-1960 / Noces)
"Non, le soleil illuminant le monde.
Les astres d’or planant dans le ciel bleu,
Les océans où la tempête gronde
N’affirme point l’existence de Dieu !"
(Eugène Chatelain / 1829-1902 / poème : Non ! Dieu n’est pas !)
"Et ses mains ourdiraient les entrailles du prêtre,
A défaut d'un cordon, pour étrangler les rois."
(Denis Diderot / 1713-1784 / Poésies diverses, allusion à une phrase de Jean Meslier)
"Le but de l'art est presque divin : ressusciter s'il fait l'histoire ; créer, s'il fait de la poésie."
(Victor Hugo / 1802-1885 / Préface de Cromwell / 1827)
"Dans les plis de leur dogme ils ont la sombre nuit."
(Victor Hugo / 1802-1885 / L'Art d'être grand-père / 1877)
"Homme, contente-toi de cette soif béante ;
Mais ne dirige pas vers Dieu ta faculté
D'inventer de la peur et de l'iniquité,
Tes catéchismes fous, tes korans, tes grammaires,
Et ton outil sinistre à forger des chimères."
(Victor Hugo / 1802-1885 / Religions et religion / 1880)
"Chaque enfant qu'on enseigne est un homme _________________ !
Posté le: 05-10-2006 09:08 Sujet du message: poesie
Si les larmes servaient de remède au malheur
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Si les larmes servaient de remède au malheur,
Et le pleurer pouvait la tristesse arrêter,
On devrait, Seigneur mien, les larmes acheter,
Et ne se trouverait rien si cher que le pleur.
Mais les pleurs en effet sont de nulle valeur :
Car soit qu'on ne se veuille en pleurant tourmenter,
Ou soit que nuit et jour on veuille lamenter,
On ne peut divertir le cours de la douleur.
Le coeur fait au cerveau cette humeur exhaler,
Et le cerveau la fait par les yeux dévaler,
Mais le mal par les yeux ne s'alambique pas.
De quoi donques nous sert ce fâcheux larmoyer ?
De jeter, comme on dit, l'huile sur le foyer,
Et perdre sans profit le repos et repas.
Victor HUGO (1802-1885)
(Recueil : Les rayons et les ombres)
Spectacle rassurant
Tout est lumière, tout est joie,
L'araignée au pied diligent
Attache aux tulipes de soie
Ses rondes dentelles d'argent.
La frissonnante libellule
Mire les globes de ses yeux
Dans l'étang splendide où pullule
Tout un monde mystérieux !
La rose semble, rajeunie,
S'accoupler au bouton vermeil ;
L'oiseau chante plein d'harmonie
Dans les rameaux pleins de soleil.
Sa voix bénit le Dieu de l'âme
Qui, toujours visible au coeur pur,
Fait l'aube, paupière de flamme,
Pour le ciel, prunelle d'azur !
Sous les bois, où tout bruit s'émousse,
Le faon craintif joue en rêvant ;
Dans les verts écrins de la mousse
Luit le scarabée, or vivant.
La lune au jour est tiède et pâle
Comme un joyeux convalescent ;
Tendre, elle ouvre ses yeux d'opale
D'où la douceur du ciel descend !
La giroflée avec l'abeille
Folâtre en baisant le vieux mur ;
Le chaud sillon gaîment s'éveille,
Remué par le germe obscur.
Tout vit, et se pose avec grâce,
Le rayon sur le seuil ouvert,
L'ombre qui fuit sur l'eau qui passe,
Le ciel bleu sur le coteau vert !
La plaine brille, heureuse et pure ;
Le bois jase ; l'herbe fleurit.
- Homme ! ne crains rien ! la nature
Sait le grand secret, et sourit. _________________
Tout vient à point à qui sait attendre!
Pourquoi ressasser ce qui nous agresse?
Pourquoi réveiller chagrins et tristesse?
Les mauvais moments que l'on a vécus,
Puisqu'ils sont passés n'y revenons plus.
Car il n'est de jour ou la vie propose
Au moins un instant coloré de rose
Tous les bons moments de joie ou d'amour
Que l'on a vécus, pensons-y toujours....
bien moi je retiendrai celui là.......il est frais, tres vrai
oui linette, elle a raison ANNICK, ce BORIS quel toupet _________________ poete_musika..4 mains
Eau qui se presse, qui court
Eau qui se presse, qui court -, eau oublieuse
que la distraite terre boit,
hésite un petit instant dans ma main creuse,
souviens-toi !
Clair et rapide amour, indifférence,
presque absence qui court,
entre ton trop d'arrivée et ton trop de partance
tremble un peu de séjour.
Rainer Maria Rilke ( 1875-1926 ) _________________
Tout vient à point à qui sait attendre!
Posté le: 07-10-2006 09:20 Sujet du message: poesie
poesie pierre Louys
Et je m'étais fait une vie
Et je m'étais fait une vie
Si digne d'amour ou d'envie,
Une vie à décourager
Tout coeur qui lutte ou dissimule,
Tout adversaire ou tout émule,
Cerveau pensif ou coeur léger.
Maintenant ma vie est en cendres.
Ses trois merveilles les plus tendres
Ont flambé comme plume au feu
Et ma dernière destinée
Était morte avant d'être née,
Hélas ! faute d'avoir un dieu !
Posté le: 08-10-2006 10:41 Sujet du message: poesie
pélican
Le Capitaine Jonathan,
Etant âgé de dix-huit ans
Capture un jour un pélican
Dans une île d'Extrême-orient,
Le pélican de Jonathan
Au matin, pond un oeuf tout blanc
Et il en sort un pélican
Lui ressemblant étonnamment.
Et ce deuxième pélican
Pond, à son tour, un oeuf tout blanc
D'où sort, inévitablement
Un autre, qui en fait autant.
Cela peut durer pendant très longtemps
Si l'on ne fait pas d'omelette avant.
Robert Desnos [Version animée du poème (Flash)]
Chantefables, Chantefleurs, Gründ éditeur _________________ !
Posté le: 09-10-2006 13:07 Sujet du message: poèsie d'amour
Au coeur de mes peines
Au vent de mes détresses
Au plus profond de mes tristesses
Pensant à tout ton être
Ma mélancolie disparaît
Ton image si douce me réjouit
Ton tendre visage m'éblouit
Et ta voix suave m'enivre
Tes mots, des mots si beaux
Me réconfortent et m'apaisent
Mais surtout tout ton amour
Me comble d'affection
Merci à toi, ange de ma vie
Souffle de mes nuits
Enchanteur de mes rêves
Seigneur de mon coeur
Merci à toi, qui est mon âme,
Ma vie, ma lumière
Toi, Amour de mes amours
Qui m'enseigne le bonheur.
Posté le: 10-10-2006 10:11 Sujet du message: poesie
alphonse ALLAIS
Complainte amoureuse
Oui dès l'instant que je vous vis
Beauté féroce, vous me plûtes
De l'amour qu'en vos yeux je pris
Sur-le-champ vous vous aperçûtes
Ah ! Fallait-il que vous me plussiez
Qu'ingénument je vous le dise
Qu'avec orgueil vous vous tussiez
Fallait-il que je vous aimasse
Que vous me désespérassiez
Et qu'enfin je m'opiniâtrasse
Et que je vous idolâtrasse
Pour que vous m'assassinassiez
Posté le: 13-10-2006 08:20 Sujet du message: poesie
CHARLES LE GOFFIC
Une aube de douceur s'éveille sur la lande
Une aube de douceur s'éveille sur la lande :
Le printemps de Bretagne a fleuri les talus.
Les cloches de Ker-Is l'ont dit jusqu'en Islande
Aux pâles " En Allés " qui ne reviendront plus.
Noirs aussi qui vivons et qui mourons loin d'elle,
Loin de la douce fée aux cheveux de genêt,
Que notre cour au moins lui demeure fidèle,
Renaissons avec elle à l'heure où tout renaît.
Ô printemps de Bretagne, enchantement du monde !
Sourire virginal de la terre et des eaux !
C'est comme un miel épars dans la lumière blonde :
Viviane éveillée a repris ses fuseaux. _________________ !
merci linette,.........on a l impression de la voir filer au fuseau.......cette fée,
Morégan, toi aussi, j'ai lu ce poeme l Oiseau...........très bel homme, dessiné au crayon, comme ci........on voudrait jamais l oublier.....au fuseau on marque sa vie. _________________ poete_musika..4 mains
Inscrit le: 11 Oct 2006 Messages: 1 Localisation: Bruxelles
Posté le: 13-10-2006 22:12 Sujet du message:
magnifique, je me sens petite et mes poëmes nuls à coté de ce que je viens de lire.
pour papa:
Tu n'est plus là,
Mais je vois ,
Tes doigts courirent,
Sur le piano.
Tu n'est plus là,
Mais je rêve et,
La mélodie emplit
Mon âme.
Tu n'est plus là,
Et je voudrais courire
Me réfugier dans tes bras,
Je t'aime papa.
Posté le: 14-10-2006 09:46 Sujet du message: poesie
emile bergerat
Où est Gautier, âme sans prix ?
Où est Gautier, âme sans prix ?
Flaubert, bon géant chez les gnomes ?
Las ! dissipés dans le pourpris
Du temple d'azur aux sept dômes !...
Sur Banville, j'ai dit les psaumes,
Puis le créole aux vers sertis
Dans les rythmes grecs et les nomes.
Tous ceux que j'aimais sont partis.
Initiés du Verbe, épris
Du mystère des idiomes,
Pacifiques sous les mépris
Des Tallemants et des Brantômes,
Ô mes maîtres, les chrysostomes,
Tisserands des tons assortis
Et brodeurs des mots polychromes,
Tous ceux que j'aimais sont partis. _________________ !
Posté le: 14-10-2006 14:38 Sujet du message: poèsie
Je suis belle, ô mortels, comme un rêve de pierre,
Et mon sein, où chacun s'est meurtri tour à tour,
Est fait pour inspirer au poète un amour
Éternel et muet ainsi que la matière.
Je trône dans l'azur comme un sphinx incompris ;
J'unis un cœur de neige à la blancheur des cygnes ;
Je hais le mouvement qui déplace les lignes,
Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris.
Les poètes devant mes grandes attitudes,
Qu'on dirait que j'emprunte aux plus fiers monuments,
Consumeront leurs jours en d'austères études ;
Car j'ai pour fasciner ces dociles amants
De purs miroirs qui font les étoiles plus belles :
Mes yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles !
J'ai s'coué les rein's-claud' du peurgnier
Pour les ramasser su' la mousse ;
J'ai fait guerner les perles douces
Des groseilliers dans mon pagnier ;
Pis j'ai renvarsé queuqu's bounn' liv'es
De suqu'er blanc su' les fruits clairs
Qui cuis'nt dans ma cassine en cuiv'e
Et v'là d'la lichad' pou c't'hiver !
Ah ! les bell's confitur's varmeilles !
J'en ai aux peurn's et aux grosseilles
C'est pou' les p'tiots
Quand c'est qu'i's vienront vouér leu vieille
Grand'mèr' gatieau !
Quand c'est qu'i's ont ben tapagé
Ou ben raconté des histouéres,
Les p'tiots guign'nt le fin haut d'l'ormouére
Plein d'pots d'confitur' ben rangés,
Et i's dis'nt : " grand'mère, on te le jure,
On a grand faim, on mang'rait ben. "
Mais i's lich'nt tout's les confitures
Sans fer' de mal à leu' bout d'pain !
Si je tourne l'nez de d'ssus eux,
Les brigands, grimpés su' eun' chaise,
S'bourr'nt de confitur's à leu-z-aise
Et s'en embarbouill'nt jusqu'aux yeux.Alors et c'est eun' chous' qui m'brise,
Mais c'est pou' qu'i's ne r'commenc'nt pus !
Faut que j'corrig'leu' gourmandise
Par eun'bounn' ciclé' su' leu' cul !
Si j'les cicle, ces entêtés
Braill'nt coumm' des vieaux à la bouch'rie,
Et, pour calmer leu's pleurnich'ries
Qu'mes carress's peuv'nt pas arrêter,
J'dis à tout's les mauvais's figures,
J'dis à tous les p'tits airs grognons :
"Allons, v'aurez des confitures
Si vous pleurez pus, mes mignons !"
Gaston Coutè _________________
Tout vient à point à qui sait attendre!
Posté le: 15-10-2006 10:11 Sujet du message: poesie
ARISTIDE BRUANT
Fantaisie triste
I' bruinait... L'temps était gris,
On n'voyait pus l'ciel... L'atmosphère,
Semblant suer au d'ssus d'Paris,
Tombait en bué' su' la terre.
I' soufflait quéqu'chose... on n'sait d'où,
C'était ni du vent ni d'la bise,
Ça glissait entre l'col et l'cou
Et ça glaçait sous not' chemise.
Nous marchions d'vant nous, dans l'brouillard,
On distinguait des gens maussades,
Nous, nous suivions un corbillard
Emportant l'un d'nos camarades.
Bon Dieu ! qu'ça faisait froid dans l'dos !
Et pis c'est qu'on n'allait pas vite ;
La moell' se figeait dans les os,
Ça puait l'rhume et la bronchite.
Dans l'air y avait pas un moineau,
Pas un pinson, pas un' colombe,
Le long des pierr' i' coulait d'l'eau,
Et ces pierr's-là... c'était sa tombe.
Et je m'disais, pensant à lui
Qu' j'avais vu rire au mois d'septembre
Bon Dieu ! qu'il aura froid c'tte nuit !
C'est triste d'mourir en décembre.
J'ai toujours aimé l'bourguignon,
I' m' sourit chaqu' fois qu' i' s'allume ;
J' voudrais pas avoir le guignon
D' m'en aller par un jour de brume.
Quand on s'est connu l' teint vermeil,
Riant, chantant, vidant son verre,
On aim' ben un rayon d'soleil...
Le jour ousqu' on vous porte en terre.
Posté le: 16-10-2006 09:30 Sujet du message: poesie
ARMAND CHAUX
Les jeunes filles de Stockholm
Qui peut vous oublier, blondes filles du Nord,
Au teint pâle, aux yeux bleus, si pures et si belles
Qu'il nous semble toujours qu'aux voûtes éternelles
Comme des séraphins, vous allez prendre essor !
De vos yeux abrités sous vos longs cheveux d'or,
Parfois, à votre insu, sortent des étincelles.
C'est que le feu caché qui couve en vos prunelles
N'a dans aucun climat fait battre un coeur plus fort.
Pendant les courtes nuits de juin, ô jeunes filles !
Quand vous veniez, le front caché dans vos mantilles,
Fouler d'un pied léger les prés de Djurgarden,
Je croyais voir au ciel scintiller plus d'étoiles ;
L'air était embaumé, la nuit était sans voiles,
Et mon rêve enchanté durait jusqu'au matin. _________________ !
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