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Posté le: 19-11-2005 14:04 Sujet du message: voyage en alsace
OBERNAI OTROTT MONT ST ODILE
En face, sur la montagne, domine le Couvent de Ste Odile. La vue porte loin : vers la plaine et la Forêt Noire. Les rochers que je longe sont énormes. La forêt sommitale étale les branches de pins tourmentés. Un des rochers porte le nom de " Rochers des Géants " (alt. 680 m). _________________ !
Posté le: 20-11-2005 13:49 Sujet du message: Chartres
la cathédrale de Chartres
Moyen Âge
Jusqu'à la fin du XIIe siècle, les cathédrales n'avaient les dimensions que nous leur connaissons aujourd'hui ; beaucoup d'églises abbatiales étaient beaucoups plus grandes. Jusqu'à cette époque, le morcellement féodal constituait un obstacle à la constitution civile des populations; l'influence des évêques était limitée par ces grands établissements religieux du XIe siècle. Propriétaires puissants, jouissant de privilèges étendus, seigneurs féodaux protégés par les papes, tenant en main l'éducation de la jeunesse et participant à toutes les décisions politiques, les abbés attiraient tout à eux : richesse et pouvoir, intelligence et activité. Lorsque les populations urbaines, instruites, enrichies, laissèrent paraître les premiers symptômes d'émancipation, s'érigèrent en communes, il y eut une réaction contre la féodalité monastique et séculière dont les évêques, appuyés par la monarchie, profitèrent avec autant de promptitude que d'intelligence. Ils comprirent que le moment était venu de reconquérir le pouvoir et l'influence que leur consentait l'Église, pouvoir concentré dans les établissements religieux. Ce que les abbayes purent faire pendant le XIe siècle, les évêques n'en auraient pas eu le pouvoir. Mais, au XIIe siècle, l'épiscopat entreprit de reconstruire ses cathédrales ; il trouva dans les populations un concours si énergique qu'il pu vérifier la justesse de ses prévisions, comprendre que son temps était venu, et que l'activité développée par les établissements religieux, dont il avait d'ailleurs profité, allait lui venir en aide. Il est difficile aujourd'hui de donner une idée de l'empressement avec lequel les populations urbaines se mirent à élever des cathédrales. La foi avait certes son importance, mais il s'y joignait un instinct très juste d'unité et de constitution civile.
Où voyons-nous les grandes cathédrales s'élever à la fin du XIIIe siècle ? A Noyon, Soissons, Laon, Reims, Amiens, Saint-Denis, villes qui toutes avaient, les premières, donné le signal de l'affranchissement des communes: dans la ville-capitale de l'Île-de-France, centre du pouvoir monarchique, Paris ; à Rouen, centre de la plus belle province conquise par Philippe Auguste.
Mais, du point de vue architectural, c'est de celle de Senlis, l'archétype du genre, que toutes s'inspirent.
L'alliance du clergé avec la monarchie ne tarda pas à inquiéter les barons ; saint Louis reconnut bientôt que le pouvoir royal ne faisait que changer de maître. En 1235, la noblesse de France et le roi s'assemblèrent à Saint-Denis pour limiter la puissance que les tribunaux ecclésiastiques s'étaient arrogée. En 1246, les barons rédigèrent un pacte d'union et nommèrent une commission des quatre plus puissants d'entre eux, pour décider dans quels cas le baronnage devait prendre fait et cause pour tout seigneur vexé par le clergé ; de plus, chaque seigneur s'était engagé à mettre en commun la centième partie de son revenu, afin de poursuivre activement le but de l'union.
Au milieu de ces dangers, par sa conduite à la fois ferme et prudente, le roi sut contenir les prétentions du clergé dans des limites favorables à son pouvoir, et faire prévaloir l'autorité monarchique sur la féodalité. À partir de cette époque nous voyons ces constructions se ralentir, ou s'achever à la hâte, à moins vaste échelle, et s'atrophier pour ainsi dire. Faut-il attribuer cela à un refroidissement de la foi religieuse ? Probablement pas ; les quelques études des comptes montrent que les réserves faites par les évêques s'étaient épuisées, souvent en rachat d'immeubles autour des anciennes cathédrales, et dans le début de la construction de l'église. Celle-ci, n'étant plus alimentée que par des dons annuels et les excédents dégagés par les ressources du domaine de l'évêque, ralentissait donc.
À la fin du XIIIe siècle, les chantiers de ces vastes constructions tardivement sorties de terre n'arrivèrent pas à leur développement final ; ils s'arrêtèrent tout à coup ; si les cathédrales furent achevées, ce ne fut plus que par les efforts personnels d'évêques ou de chapitres qui employèrent leurs propres biens pour terminer ce que la foi et la fougue de toute une population avaient permis de commencer. Rares sont les cathédrales qui aient été finies telles qu'elles avaient été projetées ; et cela se comprend : la période pendant laquelle leur existence est pour ainsi dire un besoin impérieux, l'expression d'un désir irrésistible, est comprise entre les années 1180 et 1240. Soixante ans ! Ce qui nous surprend aujoud'hui, c'est qu'en un temps aussi court on ait pu obtenir, sur un territoire aussi vaste, des résultats aussi surprenants ; car ce n'était pas seulement des manœuvres qu'il fallait trouver, mais des milliers d'artistes qui, la plupart, étaient des hommes dont le talent dans l'exécution des œuvres est pour nous aujourd'hui un sujet d'admiration.
En dehors du domaine royal, le mouvement n'existe pas _________________ !
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