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Inscrit le: 14 Mai 2007 Messages: 4044 Localisation: Berry
Posté le: 29-08-2011 04:38 Sujet du message: L'utopie du front de gauche
Ode à Jean-Luc Mélenchon
d'un libéral convaincu
Le philosophe Gaspard Koenig, pourtant libéral, défend avec fougue le leader du Parti de gauche. Explication enflammée…
Jean-Luc Mélenchon : la « gauche originale »...
Ce que le PS propose, ce n’est pas un programme électoral, c’est un compte-rendu de conseil des ministres. Un liste de gentilles petites réformes, rédigées par des technocrates bien mis, et qui pourraient peu ou prou émaner du présent gouvernement. Rien n’est supprimé, rien n’est créé, rien n’est réinventé. Faire de la réforme du taux d’imposition sur les sociétés une priorité politique illustre suffisamment le degré d’ambition de ceux qui prétendent « changer de civilisation ».
Les électeurs ne s’y trompent pas. Absente pendant dix ans du gouvernement et défaite à trois élections présidentielles successives, la gauche devrait être, par le jeu naturel de l’alternance et l’usure du pouvoir en place, au pinacle des intentions de vote. Les élections de 2012 devraient être jouées d’avance, comme ce fut le cas en Angleterre après dix ans de New Labour. Force est de constater que l’incurie de l’équipe socialiste actuelle rend difficile pour les foules de s’enthousiasmer. L’incurie, une déclinaison du care ?
Jean-Luc Mélenchon : la « gauche originale »
Je me suis donc mis en quête, non pas de « l’autre gauche », mais de la gauche originale, dont le PS a dévié en une sorte de congrès de Tours inversé. J’ai visionné une centaine d’heures d’émissions avec Jean-Luc Mélenchon. J’ai lu son programme, disponible sur le site du front de gauche. J’ai constaté avec plaisir que ledit site était horriblement mal conçu, signe de bonne santé d’un parti qui ne perd pas son cerveau dans la communication.
Et j’ai découvert, à ma grande surprise, un homme qui sait lire, qui sait parler et qui sait penser.
Qui sait lire. A la différence de ses collègues, Mélenchon ne se contente pas d’apprendre par coeur les fiches préparées par ses conseillers. Il est capable de citer aussi bien les études babouvistes, les analyses de François Furet ou les annexes du dernier livre d’Attali. Il n’hésite d’ailleurs pas à s’entourer, lors des débats, d’exemplaires annotés, post-ités, torturés, où il va chercher un chiffre ou un raisonnement. Sa « connaissance des dossiers », comme disent les journalistes avec un léger mépris, égale celle des ministres. Ce n’est ni un lettré aigre comme Bayrou, ni un collégien ampoulé comme Villepin. C’est un vrai intellectuel de combat comme la IIIè République savait en produire.
Un tribun, admirable raisonneur
Qui sait parler. La superbe dialectique mélenchonienne, produit de la solide et inégalée formation trotskiste, capable de retourner n’importe quel argument avec le sourire, ne serait rien sans son phrasé gouailleur, subtile combinaison d’accent pied-noir refoulé et de l’argot d’Arletty. Un homme capable d’utiliser le mot « s’esbigner » à la télévision publique ne peut être foncièrement mauvais. Exploit encore plus rare, Mélenchon ne parle pas tout seul. Il dialogue. Regardez le débat entre Marine Le Pen et Laurent Joffrin ; prenez la même contre Mélenchon. D’un côté, des gloussements hystériques sur les valeurs républicaines. De l’autre, des réponses point par point au programme économique du FN, que Mélenchon semble d’ailleurs connaître mieux que sa signataire. Mélenchon n’est pas seulement un tribun, c’est un admirable raisonneur.
La fulgurance mélenchonienne
J’admire tellement Jean-Luc Mélenchon que j’aimerais être d’accord avec lui. Hélas ! J’ai beau forcer mon naturel, je ne partage aucune de ses conclusions, que ce soit sur le partage des richesses, la planification écologique ou la sortie du traité de Lisbonne. Mais je reconnais que ses idées sont fraîches, fortes et souvent fulgurantes. Elles suggèrent non pas de rafistoler un système moribond, mais de lui opposer une véritable alternative, comme sur la question de la dette, où Mélenchon propose un défaut partiel et assumé. On est loin des débats idiots sur la règle d’or.
Finalement, le seul débat de qualité que nous pourrions espérer voir entre les deux tours de la présidentielle serait celui qui opposerait Nicolas Sarkozy et Jean-Luc Mélenchon.
Bonjour à tous,
Les conclusions de Gaspard Koenig me conviennent parfaitement. Mélenchon parle juste mais ne propose pas les bonnes solutions. Un débat de second tour entre le président de la république et celui du front de gauche serait très édifiant.
J'aime beaucoup également comparer ce que disent Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Tous deux commettent les mêmes erreurs en proposant, avec beaucoup de conviction, des remèdes qui n'ont pas la moindre chance de conduire à des résultats satisfaisants. _________________ Vive la vie à la campagne.
Jonas18
Inscrit le: 09 Mai 2007 Messages: 1656 Localisation: La Champagne
Posté le: 29-08-2011 07:16 Sujet du message: Re: L'utopie du front de gauche
JONAS18 a écrit:
J'aime beaucoup également comparer ce que disent Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Tous deux commettent les mêmes erreurs en proposant, avec beaucoup de conviction, des remèdes qui n'ont pas la moindre chance de conduire à des résultats satisfaisants.
Bonjour JONAS
Je pense que ces erreurs ils en sont conscients, ils les mettent en avant et s'en servent, simplement pour se démarquer des autres idées exprimées.
L'un comme l'autre, ils savent qu'ils n'ont aucune chance d'être élus, mais cela leur permet d'exister et d'attirer à eux des militants qui paieront leurs cotisations. (Ces cotisations assurent leur revenu, et celui de leur parti).
L'argent est le nerf de la guerre, en politique plus que dans n'importe quelle autre discipline.
Comment un parti politique peut-il vivre, s'il ne propose que des idées défendues et exprimées par les autres ? Ce n'est qu'en se démarquant avec des idées utopistes qu'ils arrivent à toujours être présents.
Les élections leur offrent une tribune ou ils peuvent s'exprimer et se faire de la publicité. Alors, ils ne s'en privent pas !
Bien que cela n'a jamais été reconnu par aucun parti, il est évident qu'à droite comme à gauche, il a été mis en place des partis de diversions. Ces petits partis attirent des électeurs déçus par les partis majoritaires en place.
Cela donne à ces électeurs, la possibilité de ne pas voter pour des idées qui ne sont pas les leurs (droite ou gauche), et après les élections cela renforce les partis majoritaires...par le simple jeu des alliances.
Dans les instances municipales, cantonales, et régionales (dans la majorité des cas), le F.N. et les centristes votent avec l'U M P, le P.C. et les radicaux de gauche votent avec le P.S..
Poser les bonnes questions mais apporter les mauvaises réponses, c'est aussi ce qu'on a dit du FN, comme le sous entend Jonas. C'est donc la marque des extrémistes. Mais est-il difficile que ça de se poser les bonnes questions ?
Elles paraissent tellement évidentes !!!
Alors, à mon sens, ce qui change c'est plus la forme que le fond.
Et là je me pose des questions sur l'analyse de Daniel. Ces extrêmes extrêmement extrémistes (je sais c'est une redondance redondante, si je puis dire ) ont-ils conscience d'être manipulés ou sont-ils naïfs et utilisés à l'insu de leur plein gré (comme disait l'autre agrégé de cyclisme) en jouant sur leur ego ?
En même temps, au niveau des électeurs, il y a des paradoxes. certains communistes votent Fn et j'ai connu un sympathisant UMP qui votait pour Arlette... _________________ Ne craignez jamais de vous faire des ennemis ; si vous n'en avez pas, c'est que vous n'avez rien fait.
(Clemenceau)
Inscrit le: 09 Mai 2007 Messages: 1656 Localisation: La Champagne
Posté le: 29-08-2011 17:26 Sujet du message:
[quote="jemigeja"]
Et là je me pose des questions sur l'analyse de Daniel. Ces extrêmes extrêmement extrémistes (je sais c'est une redondance redondante, si je puis dire ) ont-ils conscience d'être manipulés ou sont-ils naïfs et utilisés à l'insu de leur plein gré (comme disait l'autre agrégé de cyclisme) en jouant sur leur ego ?
[quote]
Bonsoir
Tu peux me croire ce n'est pas une analyse, quand j'écris qu'il y a des partis de diversions. Quant à savoir si les gens en ont conscience, je n'en suis pas certain???
Quand j'écris "parti " il faut savoir qu'aujourd'hui tous les grands de la politique ont tous pour les servir des "cercles de recherches ", "des associations loi 1901 " ou " les amis de x,y ou z " cela leur permet d'obtenir des subventions auprès de l'État et des collectivités territoriales. (à droite comme à gauche)
Pour ne rien cacher, j'ai personnellement été président d'un cercle de recherche. Cela me permettait de faire adhérer des gens sans qu'ils soient membres d'un parti politique, et d'obtenais facilement des financements.
Il y avait dans ma ville "l'association des amis des roses et des chrysanthèmes " avec un président, un trésorier, " déclarés " et 5 adhérents ( bidon ). Tout le monde a toujours su que cette association finançait les campagnes électorales du maire, et pourtant il a toujours touché des subventions de fonctionnement pour son association jusqu'à sa mort.
J’ai vécu personnellement, j'ai été le témoin de ces abus. Aujourd'hui quand j'entends ou je lis tous ces beaux discours des politicards afin de berner les gens, il m'arrive parfois d'être dégoûté et j'ai envie de tourner la page définitivement. Finalement, je me dis : non je dois témoigner, même si l'on me croit pas ? _________________ DANIEL
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