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[lefebvre]

Sarkozy va de l'avant, après

CHRONIQUE «APHORISMES»Chaque vendredi, Edouard Launet analyse un aphorisme politique. Aujourd'hui, le chef de l'Etat pris dans les lignes.

Par EDOUARD LAUNET

Aphorisme, subs. masc. Proposition résumant à l'aide de mots peu nombreux, mais significatifs et faciles à mémoriser, l'essentiel d'une théorie, d'une doctrine, d'une question scientifique.

«C'est allant de l'avant que l'on fera bouger les lignes». Proverbe hongrois ciselé par Nicolas Sarkozy lors d'une interview donnée en début de semaine au quotidien espagnol ABC. La question était : «S'il n'y a pas un accord à 17 sur la taxe sur les transactions financières, est-ce que la France ira de l'avant seule?».

La réponse du président de la République peut être vue comme un corollaire du théorème de Pierre Dac: «Ce n'est pas en tournant le dos aux choses qu'on leur fait face». Hier Pierre Dac passait pour un humoriste, aujourd'hui il serait plutôt considéré comme un visionnaire. Attention cependant : si vous avez les yeux plus gros que le ventre, prévenait-il, vous n'êtes pas près de trouver une paire de lunettes.

Les lignes, le mouvement, l'avant, l'arrière, les fonctions trigonométriques: la géométrie et la cinétique sont des terrains fertiles pour le discours politique. Tant de beaux concombres rhétoriques ont poussé dans leurs sillons! Ces disciplines obligent toutefois à un minimum de rigueur. Si les lignes bougent lorsqu'on va de l'avant, alors il est fort probable qu'elles bougeront aussi —quoique dans un sens inverse— si l'on va de l'arrière. Dès lors, il est opportun de se demander dans quel sens il est préférable que les lignes bougent et, partant, s'il faut reculer ou avancer. Par ailleurs, on ne peut pas exclure l'intérêt d'un mouvement latéral, qui a son charme et parfois même une belle efficacité. Oui mais alors, à gauche ou à droite? Vers le sud ou vers le nord? Ma ligne de chance ou ta ligne de hanche? Et si quand j'avance tu recules...? Voilà beaucoup de points non résolus à quelques semaines du 22 avril, qui vient à grand pas vers nous, et nous vers lui.

Interviewé par le Midi olympique, Sarkozy aurait sans doute répondu: «C'est en bougeant les avants qu'on va vers la ligne», ou peut-être même: «C'est en changeant la ligne d'avants qu'on ira au bouge». Par l'Echo de la Lingerie, il eût affirmé: «C'est l'allant de la ligne qui faisait bouger, avant». Par le Bulletin de l'Internationale situationniste: «Bouge de l'avant, c'est la ligne, allez».

Interpellé par Robert Hue à la télé en juin 1999, Nicolas Sarkozy avait répondu plus catégoriquement: «L'affaire de la taxe Tobin est une absurdité. Si nous le faisons en France, on va encore le payer de dizaines de milliers de chômeurs supplémentaires». Il n'est pas impossible que le Président reste aujourd'hui convaincu de l'absurdité de cette taxe. Mais il se dit qu'au point où nous en sommes, quelques dizaines de milliers de chômeurs en plus ou en moins ne feront probablement plus grande différence, au seuil des urnes. Ou alors ce qu'il jugeait absurde hier est devenu éclatant d'évidence à ses yeux. Toutes les grandes vérités commencent par être des blasphèmes, a dit George Bernard Shaw.
Et Pierre Dac d'ajouter: «Quand celui qui rit le dernier a fini de rire, personne ne rigole plus».
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DANIEL

[JONAS18]

Bonjour DAniel,

A force de faire de l'antisarkozysme inutile sans avancer les projets qui intéressent tout le monde, les socialistes vont finir de décourager leurs sympathisants du moment.
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Vive la vie à la campagne.
Jonas18

[lefebvre]

[JONAS18]

Bonjour Daniel,

La gauche, en général, et le parti socialiste en particulier commettent les mêmes erreurs. Les journaux engagés que sont Marianne, Libération, Le Monde et caetera vont dans le même sens. Le président Sarkozy a échoué, il est dans l'ambulance qui l'éloigne chaque jour du pouvoir. Il est temps de passer à autre chose pour s'occuper des vrais problèmes.
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Vive la vie à la campagne.
Jonas18