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Avortement

 
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joseph1



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MessagePosté le: 02-01-2022 20:01    Sujet du message: Avortement Répondre en citant

Les députés ont voté l'allongement de la durée légale pour avorter de 12 à 14 semaines. Le texte doit maintenant passer au Sénat.
Ce vote a pour moi quelque chose d 'affligeant. On refuse le droit à l 'existence d'un petit être; on définit le moment à partir duquel on peut décider s ' il s 'agit d'un déchet que l'on peut éliminer ou bien si c 'est un être vivant que l 'on doit respecter. Depuis la conception il y a une continuité dans le développement de la vie à l'intérieur du sein de la mère. Si cette vie dépend de celle de la mère, ce foetus n 'est cependant pas un organe de la mère, cette dernière ne peut en disposer comme si elle en était propriétaire. Ce n 'est pas Elle, c 'est Lui.
On mesure l' humanité d 'une société à sa capacité à respecter la vie.


https://naitreetgrandir.com/fr/grossesse/trimestre1/grossesse-developpement-foetus-embryon/#_Toc72418418




https://www.lesalonbeige.fr/les-propos-demmanuel-macron-sur-lavortement-sont-une-voie-ouverte-vers-lenfer/
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joseph1



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MessagePosté le: 06-02-2022 18:17    Sujet du message: Re: Avortement Répondre en citant

joseph1 a écrit:
Les députés ont voté l'allongement de la durée légale pour avorter de 12 à 14 semaines. Le texte doit maintenant passer au Sénat.
Ce vote a pour moi quelque chose d 'affligeant. On refuse le droit à l 'existence d'un petit être; on définit le moment à partir duquel on peut décider s ' il s 'agit d'un déchet que l'on peut éliminer ou bien si c 'est un être vivant que l 'on doit respecter. Depuis la conception il y a une continuité dans le développement de la vie à l'intérieur du sein de la mère. Si cette vie dépend de celle de la mère, ce foetus n 'est cependant pas un organe de la mère, cette dernière ne peut en disposer comme si elle en était propriétaire. Ce n 'est pas Elle, c 'est Lui.
On mesure l' humanité d 'une société à sa capacité à respecter la vie.


https://naitreetgrandir.com/fr/grossesse/trimestre1/grossesse-developpement-foetus-embryon/#_Toc72418418




https://www.lesalonbeige.fr/les-propos-demmanuel-macron-sur-lavortement-sont-une-voie-ouverte-vers-lenfer/




https://www.francetvinfo.fr/animaux/bien-etre-animal/le-broyage-des-poussins-males-est-desormais-interdit-avec-un-delai-d-adaptation-accorde-a-la-filiere_4946169.html

https://naitreetgrandir.com/fr/grossesse/trimestre1/grossesse-developpement-foetus-embryon/#_Toc72418418

Les députés ont voté l'allongement de la durée légale pour avorter de 12 à 14 semaines. Le texte doit maintenant passer au Sénat.
Ce vote a pour moi quelque chose d 'affligeant. On refuse le droit à l 'existence d'un petit être; on définit le moment à partir duquel on peut décider s ' il s 'agit d'un déchet que l'on peut éliminer ou bien si c 'est un être vivant que l 'on doit respecter. Depuis la conception il y a une continuité dans le développement de la vie à l'intérieur du sein de la mère. Si cette vie dépend de celle de la mère, ce foetus n 'est cependant pas un organe de la mère, cette dernière ne peut en disposer comme si elle en était propriétaire. Ce n 'est pas Elle, c 'est Lui.
https://www.lesalonbeige.fr/avortement-interventions-demmanuelle-menard/

On mesure l' humanité d 'une société à sa capacité à respecter la vie.
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joseph1



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MessagePosté le: 27-06-2022 11:01    Sujet du message: Répondre en citant

crois qu’il faut détourner notre regard de ce revirement de la Cour Suprême américaine qui semble ravir certains ici . Au-delà de l’explication historico politique que vient de nous rappeler CGS,au-delà du rôle de ce qu’on appelle la droite chrétienne US,si influente dans le parti républicain, c’’est surtout la réaction du monde politico médiatique français qui importe pour nous.Et elle est sidérante quoi que totalement prévisible vu le formatage quasi totalitaire des esprits depuis des décennies dans cette affaire. Des esprits à qui on a fait oublier que la loi Veil dépénalisait l’avortement dans des cas extrêmes de détresse avérée , bien loin de la banalisation actuelle . 220 000 avortements annuels en France, chiffre qui ne baisse pas année après année,tout simplement parce qu’un lobby ne tient pas du tout à ce qu’il baisse :sinon,pourrait-il être considéré comme un acte sanitaire normal et ouvrir la voie à une reconnaissance comme droit fondamental ? Il baisse au contraire à peu près partout en Europe sauf au Royaume Uni.
La constatation est en effet amère : l’ensemble du monde politico-médiatique a réagi en condamnant la décision de la cour suprême et au-delà – c’est ça qui nous concerne - en réaffirmant le caractère évident ,indiscutable du droit à l’avortement tel qu’on l’entend aujourd’hui, c a d quasiment sans limite ni restriction (tout au plus certains,comme Robert Ménard, rappellent-ils le seuil limite de 14 semaines, au-delà duquel dit-il,l’acte médical(sic) change de sens (entrevue avec LFI hier soir).Mais des mélanchonnistes à Jordan Bardella, c’est l’unanimité.Le seul clivage étant entre ceux qui ne souhaitent pas que le sacro-saint droit à l’IVG soit inscrit dans la Constitution (en gros,la droite)et ceux qui le souhaitent bruyamment (les macronistes et la gauche) … Quel est la part de la conviction sincère de ces personnes qui ont été soumises au même bombardement médiatique à sens unique que le reste de la population, même si elles y auraient elles -mêmes largement contribué ? Et quel est la part de la crainte d’exprimer une opinion si peu que ce soit déviante sur ce sujet,tant il est clair que toute personne voulant percer ou simplement persister dans la politique ou les média ne peut affronter ce qui est devenu un tabou absolu en quelques décennies, sous peine de se voir totalement rejeté dans les ténèbres extérieures ? Le seul courageux étant Frédéric Poisson,qui en perdit sans doute son siège de député en 2017.
Même unanimité dans le monde médiatique,bien sûr :même Cnews samedi soir donnait dans ce ton là :ils disaient avoir interviewédes « Américains » dans la rue, en fait des militants « pro choice » défilant contre la décision et le journaliste présentateur concluait la séance par un spontané »on ne joue pas avec le droit à l’avortement »(ils semble,t s’être un peu rattrapés le lendemain ,avec Ludivine de La Rochère).Quant à Rochebin sur LCI dimanche soir,interviewant Robbert Ménard,il évoquait certes une montée d’opposants à l’avortement,toujours identifiés aux valeurs religieuses , appelées « catholiques intégristes » des opposants; Rochebin citait la montée des objections de conscience entrer autres des médecins italiens sans une seule seconde imaginer que ces mèdecins, confrontés à cette réalité depuis des années, ne voudraient plus pratiquer d’avortement simplement parce que l’acte leur répugnerait.
C’est que toutes ces prises de position évacuent totalement la réalité de l’acte,le fait qu’au bout de quelques semaines,le foetus repire, que son ADN est différent de celui de sa mère, bref qu’il faut être dans le déni total pour continuer à affirmer qu’il n’est qu’un élément du corps de la mère « dont elle doit pouvoir disposer à sa guise »: un fœtus humain n’est pas un furoncle Et il n’y a pas besoin, d’être religieux, d’être catholique, d’être intégriste ou on ne sait quoi dans le genre pour faire ce genre de constatation.Et donc d’affirmer que la place d’un fœtus est de continuer sa marche vers la vie à l’abri sûr du ventre maternbel et pas dans un incinérateur ,un broyeur ou un sac d’ordures. I La mise en avant systématique du caractère religieux des opposants n’est dès lors qu’un paravent commode qui sert à ne pas voir la réalité de l’acte auquel ces « religieux » s’opposent. Bien sûr on peut aussi s’y opposer parce qu’on sait que le fœtus est une créature de Dieu,sans doute la plus faible et la plus démunie de toutes.Mais la mise en avant de cette motivation ne peut servir qu’à renforcer la marginalisation de l’opposition à l’avortement,étant donné la piètre estime dont jouissent les esprits religieux dans nos sociétés occidentales post-modernes.

Alors ,dans ce moment assez spécial que faire ? Quez dire ? Faut-il suivre le mouvement pro-vie américain en cherchant à réintroduire le débat sur la licéité de l’avortement d’un point de vue légal ? Piste sans issue qui pourrait s’achever un jour par un référendum où 85% des votants confirmeraient le droit à l’IVG .Ne faut-il pas plutôt labourer le terrain de l’opinion publique en rendant l’avortement de moins en moins désirable, pouvant de moins en moins être considéré comme un acte normal et banal, perception qui est celle que les lobbys abortistes veulent définitivement imposer ? Lancer aussi une campagne sur l’adoption alors que depuis la banalisation de l’avortement, il n’y a pratiquement plus d’enfants adoptables en France ? Serait-il déshonorant pour une femme de mettre au monde un enfant et de reconnaitre ensuite qu’il serait préférable pour lui comme pour la mère et sa famille de le laisser s’épanouir au sein d’une autre famille ?
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joseph1



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MessagePosté le: 27-06-2022 11:23    Sujet du message: Répondre en citant

politiquement correct et la « cancel culture » (culture de l'annulation) ils prétendent être l'avant-garde des idées progressistes. Quiconque s'oppose à eux est rétrograde, un idiot plongé dans les ténèbres de l'ignorance. « J'ai vu l'avenir, et il fonctionne », annonçait en 1919 le journaliste Lincoln Steffens, journaliste de l'ère progressiste, à son retour de Russie bolchevique.

Se positionner du bon côté de l'histoire avant que celle-ci n'ait rendu son verdict est une affaire délicate [1]. Si le bolchevisme était la cause progressiste du jour au niveau international dans la première moitié du 20e siècle, l'eugénisme faisait fureur dans les cercles progressistes nationaux. Un véritable gratin de penseurs progressistes —Théodore Roosevelt, Margaret Sanger et Helen Keller aux États-Unis ; Bertrand Russell, Bernard Shaw et H. G. Wells au Royaume-Uni— adhérait à l'amélioration eugénique de la race humaine par la reproduction scientifique. Les États de l'Union dotés de gouvernements « éclairés », comme le Wisconsin, adoptèrent des lois sur la stérilisation obligatoire afin d'éliminer les « déficients » (ceux qui sont nés avec des handicaps et des maladies congénitales) et les « faibles d'esprit » (ceux qui ont une faible moralité et un Q. I. bas, dont on dit qu'ils vont de pair). Cette législation se heurta toutefois à une résistance dans les États protestants de la ceinture de la Bible, « arriérés » et craignant Dieu, dans le Sud profond, qui adhèrent au caractère sacré de notre humanité commune (le salut est à la portée de tous les enfants de Dieu) [2].

Foetus 14ème semaine de grossesse

Un fœtus à 14 semaines, délai légal de l'IVG. Un aspect complètement humain, un cœur qui bat, des mouvements, est-ce que cela suffit à faire une vie ?

La légalité de la stérilisation forcée par l'État a été soumise à la Cour suprême des États-Unis dans l'affaire Buck v. Bell (1927). La défenderesse, Carrie Buck, ainsi que sa mère et sa fille, étaient accusées d'être faibles d'esprit. (Il semble que cette affirmation n'ait pas été étayée par des preuves). Le vénérable juge Oliver Wendell Holmes a confirmé non seulement la légalité, mais aussi le caractère souhaitable de la stérilisation. « Il vaut mieux pour le monde entier si, au lieu d'attendre l'exécution des rejetons dégénérés pour crime ou de les laisser mourir de faim pour leur imbécillité, la société empêche ceux qui sont manifestement inaptes de perpétuer leur espèce.... Trois générations d'imbéciles suffisent. » Le membre le plus progressiste de la Cour, le juge Brandeis, vota avec la majorité de huit personnes. L'unique dissident, le juge Butler, était un fervent catholique (l'Église catholique fut le premier bastion institutionnel des États-Unis à s'opposer à la stérilisation eugénique, non seulement en raison de son opposition au contrôle des naissances, mais aussi en raison de son engagement théologique en faveur du caractère sacré de toute vie humaine, indépendamment de son « aptitude » eugénique).

Entre 1907 et 1960, plus de 60 000 Américains ont été stérilisés de force. Ce n'est que lorsque les nazis ont porté cette idée progressiste à sa conclusion logique qu'elle est tombée en disgrâce. Le verdict de l'Histoire est clair comme de l'eau de roche : ceux qui étaient attachés à la « science » d'alors —les « progressistes »— avaient tort, ceux qui étaient sous l'emprise de la religion —les « régressifs »— avaient raison. Le droit de stériliser concernait l'interférence du gouvernement dans le processus de reproduction ; le droit d'avorter concerne l'interdiction de l'interférence du gouvernement dans ce processus. Mais au fond, l'enjeu moral est sans doute le même : le caractère sacré de la vie humaine. Les croyants s'opposaient jadis à la stérilisation et s'opposent aujourd'hui à l'avortement, tandis que les progressistes soutenaient la stérilisation à l'époque et soutiennent l'avortement aujourd'hui. La féministe Katha Pollitt considère que le droit des femmes à l'avortement est l'épreuve décisive du féminisme : soutenir l'avortement, c'est soutenir la marche du progrès [3]. Mais est-ce si simple ? Le long arc de la civilisation semble s'orienter vers une notion toujours plus inclusive de la vie humaine. Dans son projet utopique, Platon affirmait que « la progéniture déficiente sera discrètement et secrètement éliminée » : en fait, il sanctionnait l'infanticide sélectif, entre autres, des enfants « déficients » et « illégitimes ». Il n'est pas impossible d'imaginer que, à mesure que l'appréciation de la vie humaine s'élargit avec le temps, le verdict de l'Histoire sur l'avortement sera aussi sévère que le nôtre envers le conseil de Platon.

La décision historique de la Cour suprême des États-Unis confirmant le droit (qualifié) des femmes à l'avortement, Roe v. Wade (1973), prétendait éviter l'énigme du moment où la vie commence : « Nous n'avons pas besoin de résoudre la difficile question de savoir quand la vie commence. Lorsque les personnes formées dans les disciplines respectives de la médecine, de la philosophie et de la théologie sont incapables de parvenir à un consensus, le pouvoir judiciaire, à ce stade du développement des connaissances de l'homme, n'est pas en mesure de spéculer sur la réponse. » Mais la Cour n'était pas sincère. Premièrement, sauf par artifice, il semble impossible de décider de la légalité de l'avortement sans aborder cette question irréductible. Deuxièmement, même si ce n'est que de manière indirecte, la Cour a bel et bien pris position sur le moment où la vie commence.

https://twitter.com/lecridespeuples/status/1497340351631216640

Le problème, hélas, c'est que sa position n'était nullement convaincante et entièrement politique. La Cour a qualifié de « rigide » la position « pro-vie » selon laquelle la vie commence à la conception, mais n'a pas expliqué pourquoi elle était rigide [4]. Si la vie commence effectivement à la conception —la Cour a prétendu être agnostique—, qu'y a-t-il de « rigide » dans le fait d'adhérer par principe à cette conviction en s'opposant à l'avortement ? La Cour a tacitement rejeté, à l'opposé du spectre idéologique, la rigidité de la position « pro-choix » selon laquelle la vie commence à la naissance en déclarant qu'il était du ressort de l'État de décider également du moment où la « vie potentielle » commence et de la protéger [5]. Mais n'était-ce pas là déplacer la question décisive, pour ainsi dire, un pas en arrière ? Si la Cour ne sait pas quand la vie commence, comment, je vous prie, pourrait-elle savoir quand la vie « potentielle » commence ? « Potentiel » est un raffinement adjectival de « vie ». Si le commencement de la vie est une boîte noire, alors lui adjoindre une épithète ne peut apporter aucune lumière. En d'autres termes, l'innovation conceptuelle de la Cour concernant la « vie potentielle » n'affecte pas, et encore moins n'ébranle, la position pro-choix absolue selon laquelle la vie commence à la naissance. De plus, si la Cour a étendu son ordonnance à la « vie potentielle », n'a-t-elle pas logiquement rejoint le camp des pro-vie, puisque la conception n'est rien d'autre qu'une « vie potentielle »[6] ?

https://twitter.com/lecridespeuples/status/1456021113029500935

https://twitter.com/lecridespeuples/status/1456024754536714251

Par ailleurs, la Cour a suggéré que les restrictions légales strictes sur l'avortement ne sont apparues que relativement tard dans l'histoire américaine [7] et que, par conséquent, sa reconnaissance d'un droit « fondamental » à l'avortement ne marque pas une rupture avec notre histoire et notre tradition. Mais même si cela était vrai et présentait un intérêt judiciaire [8], pour le profane, l'argument est aussi convaincant que de dire que les restrictions légales à l'esclavage ne sont apparues que relativement tard dans l'histoire américaine, et donc que le droit d'asservir peut tout aussi bien être fondamental. En fait, tout comme l'abolition de l'esclavage a enregistré une sensibilité accrue à la vie humaine, l'abolition de l'avortement peut avoir fait de même, comme la Cour a semblé le concéder [9]. La Cour a résolu de couper la poire en deux en soutenant un droit à l'avortement avant le « point 'impérieux » de la viabilité du fœtus hors de l'utérus. La Cour avait beau le nier, la viabilité était aussi le point auquel elle déterminait que la vie commençait [10]. Cela avait du sens politiquement, la Cour s'efforçant d'atteindre le grand centre de l'opinion publique. Mais sa propre détermination était aussi capricieuse (ou rationnelle) que les autres [11] : elle a inscrit le droit à l'avortement au cours du premier stade de la grossesse sur le droit à la liberté garanti par le Quatorzième Amendement [12], et elle a fondé le droit de l'État à intervenir au cours des derniers stades de la grossesse sur son obligation de protéger la vie prénatale. La Cour présente cette résolution de l'énigme de l'avortement comme un compromis entre les positions extrêmes pro-choix et pro-vie [13]. Mais il ne s'agit d'une décision équilibrée que si la vie commence à la viabilité. Si, toutefois, la vie commence à la conception, alors, selon le propre raisonnement de la Cour, le droit à la liberté de la femme serait en général supplanté par le droit à la vie du fœtus, tandis que si la vie commence à la naissance, alors l'intervention de l'État avant la naissance violerait en général le droit à la liberté de la femme [14].

Pour dire la vérité, toute la jurisprudence de la Cour est absurde, car elle repose sur la croyance qu'une énigme morale insoluble —quand la vie commence-t-elle ?— peut être résolue par une habile tournure de phrase ou, pour le dire moins charitablement, par un subterfuge verbal. Le fait est que, pour autant que l'on sache, la position pro-vie dite rigide pourrait être justifiée par l'Histoire. En effet, si le jury n'a pas encore rendu son verdict et que c'est la vie humaine qui est en jeu, l'impératif catégorique n'est-il pas de pécher par excès de prudence : si cela peut être la vie, alors agissez comme si c'était la vie ? Ma défunte mère m'a un jour chuchoté, horrifiée, l'histoire d'une femme qui se trouvait à côté d'elle dans le transport vers le camp de concentration de Majdanek : l'avenir étant ce qu'il était, elle a étouffé son bébé jusqu'à la mort. Pourtant, ma mère insistait sur le fait qu'une femme avait le droit d'avorter et qu'un homme ne devait pas avoir son mot à dire. (J'en ai déduit, sans pouvoir l'affirmer, qu'elle s'est fait avorter dans le ghetto de Varsovie. Son père, qui était ultra-orthodoxe, refusait de la laisser descendre dans le bunker du ghetto accompagnée de son petit ami, à moins que le rite conjugal ne soit accompli. Elle confia un jour à une amie en ma présence qu'elle avait perdu sa virginité avec lui. Il a finalement été tué). Qu'elle soit piégée dans un ghetto où règne la mort ou dans un transport vers un camp de concentration, une femme peut être forcée par d'affreuses circonstances à faire ce que tout son être refuse de faire. Mais ma mère tenait aussi pour acquis que, pour toute femme choisissant d'avorter, il s'agissait d'une décision d'ultime recours, in extremis. Ne devrait-on pas toujours supposer que le fœtus puisse être une vie ? Il y a le danger, en faisant comme si cette possibilité n'existait pas, qu'un avortement ait autant de gravité morale que le fait de laver les cellules épidermiques mortes sous la douche.

https://twitter.com/lecridespeuples/status/1484144669567197189

Dans une décision sur l'avortement rendue par la Cour après Roe, le juge Stevens a affirmé que « personne n'entreprend une telle décision à la légère » [15]. Même si cela était vrai, il n'en reste pas moins que si « rien n'est moins calculé pour renforcer les liens du mariage que la perspective d'un divorce précoce » (Thomas More dans Utopia), il n'y a rien de moins calculé pour préserver le caractère sacré de la vie que la perspective d'un avortement facile —en particulier, sa neutralisation morale. Il y a toutes les bonnes raisons d'attacher un stigmate social sévère à l'avortement, même si le droit de la femme à l'avortement doit être défendu et qu'il n'y a aucun moment rationnel de la grossesse où il pourrait être légalement interdit. En effet, une telle stigmatisation imiterait le commandement primordial « Tu ne tueras pas », qui autorise toutefois le droit à l'autodéfense. Le fait d'ériger le droit d'une femme à l'avortement en test décisif du progrès sans reconnaître simultanément qu'il s'agit d'une décision délicate trahit une insensibilité morale qui frise la banalisation de la vie [16].

La morale de ce long excursus est qu'il est présomptueux de réprimer tel ou tel discours au nom d'une pensée éclairée : de même que des causes autrefois jugées progressistes comme l'eugénisme ont ensuite été déplorées comme réactionnaires, de même des causes actuellement jugées progressistes comme le droit à l'avortement pourraient un jour être également déplorées comme réactionnaires. De plus, de même que les croyants de l'époque se sont avérés être du bon côté et les laïcs du mauvais côté de l'Histoire, les conservateurs sociaux d'aujourd'hui pourraient, le moment venu, se révéler être du bon côté et les libéraux « éveillés » du mauvais côté. Lorsqu'il s'agit d'endiguer la liberté d'expression, l'expérience confirme ainsi la règle générale dans les affaires humaines : l'humilité est à préférer à l'arrogance.

***

Addendum : Commentaire sur l'opinion du juge Alito

L'opinion du juge Alito, qui a récemment fait l'objet de fuites dans les médias, est correcte dans sa critique de l'arrêt Roe v. Wade, mais sa conclusion morale tacite, et non juridique, n'est pas plus convaincante que l'avis historique de 1973. Alito est convaincu qu'il n'existe pas de « droit fondamental » à l'avortement fondé sur « l'histoire et la tradition de notre nation » (le critère utilisé pour déterminer un droit fondamental). Alito a aussi clairement raison de dire que l'avortement ne s'inscrit pas dans la lignée des affaires antérieures pertinentes qui ont confirmé le droit à la vie privée. Il a aussi clairement raison de dire que la « viabilité » est un « point décisif » arbitraire pour interdire l'avortement. La viabilité est une norme médico-technique : c'est le point auquel la vie d'un fœtus peut être maintenue en dehors de l'utérus. Elle ne répond pas du tout à la question de savoir quand le fœtus devient une vie. Si le procès Roe v. Wade a déterminé que l'État a un intérêt impérieux lorsque la « vie prénatale » commence ; et si elle a déterminé que l'intérêt impérieux de l'État commence à la viabilité ; alors, la Cour a effectivement déterminé que la vie commence à la viabilité. Mais elle ne le démontre jamais. Si la vie commence avant la viabilité —qui peut le savoir ?— alors, selon l'arrêt Roe v. Wade, l'État aurait, selon sa propre norme (protéger la « vie prénatale »), l'obligation d'interdire l'avortement avant la viabilité. Donc, sur tout cela, Alito a raison, l'opinion de Roe est incorrecte. Cependant, l'opinion d'Alito est finalement aussi arbitraire que celle de Roe. Roe et Alito affirment tous deux qu'ils ne prennent pas position sur le moment où la vie commence. Mais Roe a clairement pris une position : à la viabilité. Il se trouve qu'Alito prend également position : au début du deuxième trimestre.

L'opinion d'Alito commence par citer la loi du Mississippi devant la Cour, qui décrit un développement significatif du fœtus au cours du premier trimestre. Alito cite ensuite la procédure d'avortement « barbare » (dilatation et évacuation) habituellement utilisée après 15 semaines. Mais pourquoi cette procédure est-elle barbare ? Vraisemblablement parce que le fœtus à ce stade de développement est une vie. Si cette procédure était utilisée pour enlever une tumeur cancéreuse, elle ne serait pas considérée comme barbare. Ainsi, Alito a décidé que la vie prénatale commence et que le droit à l'avortement se termine à 15 semaines. C'est sur cette base qu'il juge la loi du Mississippi « rationnelle ». Si la vie commence réellement à la conception —encore une fois, qui peut le savoir ?— alors la loi du Mississippi serait aussi irrationnelle que le seuil de viabilité du verdict Roe v. Wade.

NOTES

[1] Après un voyage en Chine, où il a rencontré Mao Tsé-toung, W. E. B. Du Bois a écrit : « La vérité est là et je l'ai vue. » C'est un peu plus compliqué. La vérité qu'il s'imaginait voir était la Chine comme l'avant-garde du communisme mondial, ce qui s'est avéré être une fiction. Mais il est également vrai que la Chine qu'il a vue est devenue l'avant-garde du capitalisme mondial, qui dominera probablement la scène mondiale pendant longtemps encore. Ainsi, même s'il a mal interprété l'avenir, il a eu raison sur un point essentiel. (L'Autobiographie de W. E. B. Du Bois : Un soliloque de la vision de ma vie depuis la dernière décennie de son premier siècle).

[2] Un historien éminent de l'eugénisme dans le Sud profond écrit : « Le concept de salut et de sanctification pour tous, uniquement par la grâce divine, remettait en cause les doctrines eugénistes de dégénérescence et de supériorité fixes et héritées... Même si le concept de fraternité religieuse n'a pas permis de surmonter les doctrines de la suprématie blanche, il offrait un sentiment de parenté étendue qui allait à l'encontre des propositions eugéniques de ségrégation ou de stérilisation des individus déficients ; selon les mots de l'hymne bien-aimé, 'Son sang peut rendre propre le plus immonde' » (Edward J. Larson, Sex, Race, and Science). La force de l'opposition à l'eugénisme dans le Sud provenait également de la méfiance à l'égard de l'intrusion du gouvernement dans la reproduction humaine, d'une part, et du déficit d' « experts » scientifiques faisant pression en faveur de la législation eugéniste, d'autre part.

[3] Katha Pollitt, « Nora Ephron », Nation (28 juin 2012).

[4] De même, la Cour a rejeté de manière péremptoire l'injonction du serment d'Hippocrate contre l'avortement comme étant enracinée dans un « dogme » et caractérisée par une « rigidité ».

[5] « En toute logique, bien sûr, un intérêt légitime de l'État dans ce domaine n'a pas à dépendre de l'acceptation de la croyance que la vie commence à la conception ou à un autre moment avant la naissance vivante. Dans l'évaluation de l'intérêt de l'État, on peut tenir compte de l'affirmation moins rigide selon laquelle, tant qu'une vie au moins potentielle est en jeu, l'État peut faire valoir des intérêts qui vont au-delà de la seule protection de la femme enceinte ».

[6] Dans un arrêt ultérieur sur l'avortement, Planned Parenthood v. Casey (1992), la Cour a effectivement situé la « vie potentielle », et donc un intérêt légitime de l'État, à la conception, mais cela a laissé sa jurisprudence sur l'avortement en grande partie en loques.

[7] « Il est donc évident qu'en droit commun, au moment de l'adoption de notre Constitution et pendant la majeure partie du XIXe siècle, l'avortement était considéré avec moins de défaveur qu'en vertu de la plupart des lois américaines actuellement en vigueur. En d'autres termes, une femme jouissait d'un droit d'interrompre une grossesse beaucoup plus large que dans la plupart des États aujourd'hui. Au moins en ce qui concerne le stade précoce de la grossesse, et très probablement sans une telle limitation, la possibilité de faire ce choix était présente dans ce pays pendant une bonne partie du XIXe siècle. Même plus tard, la loi a continué pendant un certain temps à traiter de manière moins punitive un avortement pratiqué en début de grossesse. »

[8] Dans la jurisprudence de la Cour suprême, un droit « fondamental » a été interprété comme un droit profondément enraciné « dans les traditions et la conscience de notre peuple » [10].

[9] Voir la section historique de l'arrêt Roe v. Wade dans l'American Medical Association.

[10] Si, comme l'a affirmé la Cour, il y a un « intérêt impérieux de l'État » à « protéger la vie prénatale » (c'est moi qui souligne), et si la Cour a déterminé que le « point impérieux » où l'État doit intervenir pour protéger la vie prénatale est la viabilité hors de l'utérus, alors elle a effectivement établi la viabilité comme le point où la vie commence. Sinon, pourquoi l'État n'interviendrait-il pas avant la viabilité ? En effet, le juge Blackmun, qui a rédigé l'opinion sur l'arrêt Roe v. Wade, a justifié le seuil de viabilité dans l'arrêt Casey par le fait qu'il délimitait le début de la vie humaine : « La ligne de viabilité reflète les faits et les vérités biologiques du développement du fœtus ; elle marque le moment seuil avant lequel un fœtus ne peut survivre séparé de la femme et ne peut raisonnablement et objectivement être considéré comme un sujet de droits ou d'intérêts distincts de ceux de la femme enceinte ou prépondérants. » Si, toutefois, le fœtus était une vie humaine avant la viabilité, il pourrait clairement revendiquer « des droits ou des intérêts distincts de... ceux de la femme enceinte. »

[11] Lors d'une conférence privée, la Cour a tacitement reconnu qu'elle avait déterminé arbitrairement les diverses délimitations temporelles dans l'arrêt Roe v. Wade. David J. Garrow, Liberty and Sexuality : The right to privacy and the making of Roe v. Wade (New York : 1994), pp. 580-86. 597-98, 696 ; Joshua Prager, The Family Roe : An American story (New York : 2021), pp. 99-100. Bien qu'il ait concédé « l'absence d'une ligne claire », l'arrêt Casey a confirmé le critère de Roe v. Wade au motif qu' « il n'y a pas de ligne autre que la viabilité qui soit plus praticable ». Mais si l'on excepte l'hypothèse non prouvée et non vérifiable que ni l'un ni l'autre ne marque le début de la vie, pourquoi la conception ou la naissance vivante ne sont-elles pas aussi « réalisables », voire plus« réalisables » ? (La ligne de « viabilité » s'éloigne sans cesse à mesure que la technologie médicale s'améliore). Il aurait été plus cohérent et plus fidèle aux faits que la Cour admette franchement : « plus politiquement réalisable ».

[12] En particulier, le droit dérivé à la vie privée. (Par la suite, la Cour a également évoqué un droit constitutionnel à l'autonomie personnelle ou à l'intégrité corporelle). Si la Cour a fondé le droit à l'avortement sur le droit à la vie privée, c'est parce qu'elle a présumé que le fœtus n'était pas une vie ; sinon, faire remonter le droit à l'avortement à un droit à la vie privée manque de cohérence. La série de décisions de la Cour établissant un droit à la vie privée comprend le droit d'un couple marié et non marié d'utiliser des contraceptifs (Griswold, Eisenstadt), le droit d'un couple interracial de se marier (Loving) et le droit d'un individu de regarder de la pornographie (Stanley). Si le fœtus était une vie, la question fondamentale posée par l'avortement, à savoir la constitutionnalité de son interruption, ne relève absolument pas de ces arrêts.

[13] « Les décisions de la Cour reconnaissant un droit à la vie privée reconnaissent également qu'une certaine réglementation étatique dans les domaines protégés par ce droit est appropriée... [Un État peut à juste titre faire valoir des intérêts importants... dans la protection de la vie potentielle. À un moment donné de la grossesse, ces intérêts respectifs deviennent suffisamment impérieux pour justifier une réglementation des facteurs qui régissent la décision d'avorter. On ne peut donc pas dire que le droit à la vie privée en question soit absolu » [15].

[14] Dans l'idiome de la jurisprudence de la Cour suprême, si la vie commence à la conception, même si le droit à l'avortement est « fondamental » puisqu'il est fondé sur un droit constitutionnel à la liberté, une interdiction catégorique de l'avortement passerait néanmoins l'épreuve de la loi dans le cadre d'une analyse « stricte », car l'obligation de l'État de protéger la vie prévaudrait presque certainement sur le droit à la liberté de la femme. À l'inverse, si la vie commence à la naissance et que l'avortement est un droit « fondamental », aucune interdiction, quelle que soit sa durée, ne passerait le cap d'une analyse « stricte », car l'avortement équivaudrait à la liberté incontestée d'une femme de disposer d'un objet inanimé logé dans son utérus. Je laisse de côté les facteurs de complication que sont le risque grave pour la santé de la femme, le viol, etc. (Le contrôle strict est le niveau le plus rigoureux de l'analyse de la Cour suprême qui détermine si un intérêt impérieux de l'État l'emporte sur un droit personnel fondamental).

[15] Casey.

[16] Un des premiers partisans du droit à l'avortement estimait que même si « dans certains cas » il était manifestement le « bon choix », « l'avortement est un mal », tandis qu'un autre s'opposait à « l'avortement sur demande » non réglementé, car « il développe dans la profession médicale et chez les laïcs un manque de respect pour la vie ». Garrow, Liberty and Sexuality, pp. 273, 305.

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MessagePosté le: 27-06-2022 13:04    Sujet du message: Répondre en citant

https://www.tribunejuive.info/2022/06/26/discours-de-simone-veil-a-lassemblee-nationale-le-26-novembre-1974/#comment-323369
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MessagePosté le: 27-06-2022 13:15    Sujet du message: Répondre en citant

Rest in peace, Roe vs. Wade. L’arrêt de la Cour suprême des États-Unis d’Amérique qui étendait le droit d’accès à l’avortement à toute la fédération n’est plus, il a été révoqué par cette même juridiction.

L’hystérie s’exporte facilement. Des manifestations ont eu lieu aux USA pour protester contre cette décision. En France aussi, avec pour revendication d’inscrire dans la constitution le droit à l’avortement, d’en faire un droit fondamental. Aurore Bergé, Judas en jupon jadis biberonnée en politique par le catholique Jean-Frédéric Poisson, a annoncé le dépôt d’une loi constitutionnelle en ce sens, approuvée par la Macronie. Toute la Macronie ? Non. Sauf François Bayrou, merci à lui, qui questionne l’opportunité d’une telle mesure : aucun des partis ayant des élus au parlement n’envisage de remettre en cause le droit à l’avortement, et Jean-François Bellamy se faisait lyncher médiatiquement pour simplement oser dire qu’il faudrait en réduire le nombre. Il faut dire que lancer le mot « avortement » est le plus sûr moyen de déclencher des hystéries collectives, par exemple sur les réseaux sociaux. Une lecture politique possible : la Macronie fera feu de tout bois pour tenter de dégager des consensus éphémères, afin de démontrer sa capacité à gouverner malgré son absence de majorité. L’hystérie made in USA lui en fournit une occasion, mais ça reste de la comm’, de l’apparence qui prévaut sur la substance.

Peut-être que ce droit à l’homicide1 intra-utérin sera effectivement inscrit dans notre constitution. Tant pis pour la cohérence avec l’article 3 de la déclaration universelle des droits de l’homme : « Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne. », ratifiée jadis par la France. En ces temps orwelliens, tous les individus sont égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres.

Est-il possible de suggérer publiquement ici de considérer cette nouvelle décision de la Cour suprême pour ce qu’elle est : la renonciation de juges à écrire eux-mêmes la loi qu’ils sont sensés seulement lire pour l’appliquer ? Rendre aux parlements élus de chaque état fédéral le pouvoir de légiférer par eux-mêmes n’est-il pas plus démocratique que d’imposer via une jurisprudence fédérale une loi uniforme ? Bref, aux États-Unis, la « république des juges » recule d’elle-même, consciente d’en avoir trop fait par le passé, au mépris de la subsidiarité structurelle voulue par les pères de leur nation et les institutions de ce pays. Si seulement les très corrompus Conseil d’état2, Conseil constitutionnel3 et Cour européenne des droits de l’homme4 pouvaient en faire de même !

Billet paradoxal, après avoir approuvé François Bayrou (tout arrive), je vais conclure en convoquant les mânes de deux autres personnes bien éloignées de ce que je pense et promeut : le sénateur Jean-Pierre Michel et François Mitterrand.

Jean-Pierre Michel, gauchiste patenté, expliquait : « Ce qui est juste, c'est ce que dit la loi. Voilà, c'est tout. Et la loi ne se réfère pas à un ordre naturel. Elle se réfère à un rapport de force à un moment donné. Et point final. C'est le point de vue marxiste de la loi. » Que ceux qui se plaignent des régressions de l’accès à l’avortement dans certains états se conforment à cette logique particulière, la loi du plus fort, dont ils sont plus naturellement que d’autres les promoteurs.

Et puis François Mitterrand et son « Méfiez-vous des juges, ils ont tué la monarchie. Ils tueront la République. » Faut-l être tenté de les laisser faire tant notre république est corrompue ? Et pour quoi mettre à la place ? Ou la république n’aura-t-elle pas besoin des juges pour mourir ? Ni fleurs ni couronnes.





Illustration : Supreme court Cliché Joe Ravi CC-BY-SA 3,0

1Homicide : Action de tuer volontairement ou non un être humain. (Larousse)

2Nomination d’Yves Lévy ; gestion de la crise sanitaire

3Y siègent un repris de justice et un « responsable pas coupable »

4cf. affaire des juges Open society foundation / Soros

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MessagePosté le: 27-06-2022 13:34    Sujet du message: Répondre en citant

https://www.famillechretienne.fr/38579/article/la-cour-supreme-americaine-annule-le-droit-constitutionnel-a-lavortement

https://forum.pelerin.info/viewtopic.php?f=6&t=16389&sid=588c5ec6a354c7367c5eae7da50d14a5

me semble que la Cour Suprême applique, désormais, le principe de la séparation des pouvoirs : le juge n'a pas à faire la loi, il doit l'appliquer et si besoin l'interpréter. C' est aux élus, dans chaque État des USA, de faire la loi. Au cas particulier de voter sur l'avortement.
Des réactions en France sont des réactions d'hystérie. L'avortement n'est pas un tabou, on peut en discuter. Grâce à l'arrêt de la Cour Suprême les élus américains pourront en discuter. C'est la moindre des choses dans une démocratie.


Dernière édition par joseph1 le 28-06-2022 14:20; édité 1 fois
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MessagePosté le: 27-06-2022 15:14    Sujet du message: Répondre en citant

http://m.famili.fr/,une-femme-qui-va-avorter-ecrit-une-lettre-a-son-bebe,454679.asp
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MessagePosté le: 27-06-2022 15:31    Sujet du message: Répondre en citant

Seulette étais, seulette suis
depuis qu’ai perdu mon ami.
Seule ; et en moi pourtant
une jeune vie, notre enfant.

Toutes mes larmes j’ai versé
toutes mes armes déposé
pour en moi cette vie garder
cet enfant de nous, notre enfant.

Seigneur, à deux mains j’implore
sois-nous clément, seule et pleurant
ma joie d’amante. Maintenant
en moi une vie, un enfant.

J’ai versé tant et tant de larmes
à tes pieds dépose les armes
Seigneur, je t’implore et prie
pour en moi cette jeune vie.

Villebramar, 2016
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MessagePosté le: 27-06-2022 18:33    Sujet du message: Répondre en citant

https://www.forum-orthodoxe.com/~forum/viewtopic.php?t=2540
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MessagePosté le: 29-06-2022 11:55    Sujet du message: Répondre en citant

réserve

Ce que signifie la réforme aux USA.

L’arrêt de la Cour Suprême des États-Unis d’Amérique qui étendait le droit d’accès à l’avortement à toute la fédération n’est plus, il a été révoqué par cette même juridiction.

Cette nouvelle décision de la Cour Suprême doit être considérée pour ce qu’elle est : la renonciation des juges à écrire eux-mêmes la loi. Ils sont en en effet sensés seulement lire celle-ci pour permettre son application. Rendre aux parlements élus de chaque état fédéral le pouvoir de légiférer par eux-mêmes est plus démocratique que d’imposer ,via une jurisprudence fédérale, une décision sans donc que le législateur en soit le décideur.
La Cour Suprême des USA applique, désormais, le principe de la séparation des pouvoirs : le juge n'a pas à faire la loi, il doit l'appliquer et si besoin l'interpréter. C' est aux élus dans chaque État de faire la loi. Au cas particulier de légiférer sur le droit de l'avortement.

L'avortement n'est pas un tabou, on peut en discuter. Grâce à l'arrêt de la Cour Suprême les élus américains pourront en discuter. C'est la moindre des choses dans une démocratie.

En France le droit de l 'avortement est un tabou, à tel point que l 'on veut le constitutionnaliser, pour ne plus avoir à en discuter. Le tabou protégé par la loi constitutionnelle, c 'est un recul pour la démocratie.
Cela est la conséquence du formatage quasi totalitaire des esprits depuis des décennies. Des esprits à qui on a fait oublier que la loi Veil dépénalisait l’avortement dans des cas extrêmes de détresse avérée, qu'elle n 'en faisait pas un moyen de contraception, qu 'elle ne le banalisait pas, qu 'elle n 'en faisait pas un droit.


Ce que signifie l'avortement

Le lobby pro-avortement s 'est ingénié à modifier la perception que l 'on avait de cet acte terrible.
il faut être dans le déni pour affirmer que le fœtus n’est qu’un élément du corps de la mère dont elle doit pouvoir disposer à sa guise : un fœtus humain n’est pas un furoncle.
Depuis la conception il y a une continuité dans le développement de la vie à l'intérieur du sein de la mère, comme il y a continuité après l'accouchement, il sera bébé puis enfant puis adolescent, adulte, vieillard.
Si effectivement sa vie dépend de celle de sa mère, ce fœtus n 'est cependant pas un organe de la mère, cette dernière ne peut en disposer comme si elle en était propriétaire. Ce n 'est pas Elle, c 'est Lui.


L'avortement et la religion.

La mise en avant du caractère religieux de certains opposants à l 'avortement n'est qu’un paravent commode qui sert à ne pas voir la réalité de l’acte auquel ces religieux ,et d'autres, s’opposent.
On peut effectivement s’y opposer parce qu’on sait que le fœtus est une créature de Dieu,sans doute la plus faible et la plus démunie de tou

Un poème, une prière en fait, peut exprimer ce que ressent les chrétiens vis à vis de l 'avortement :

Seulette étais, seulette suis
depuis qu’ai perdu mon ami.
Seule ; et en moi pourtant
une jeune vie, notre enfant.

Toutes mes larmes j’ai versé
toutes mes armes déposé
pour en moi cette vie garder
cet enfant de nous, notre enfant.

Seigneur, à deux mains j’implore
sois-nous clément, seule et pleurant
ma joie d’amante. Maintenant
en moi une vie, un enfant.

J’ai versé tant et tant de larmes
à tes pieds dépose les armes
Seigneur, je t’implore et prie
pour en moi cette jeune vie.

Villebramar, 2016


Réserve

L’hystérie s’exporte facilement. Des manifestations ont eu lieu aux USA pour protester contre cette décision. En France aussi, avec pour revendication d’inscrire dans la constitution le droit à l’avortement, d’en faire un droit fondamentalaucun

Peut-être que ce droit à l’homicide1 intra-utérin sera effectivement inscrit dans notre constitution. Tant pis pour la cohérence avec l’article 3 de la déclaration universelle des droits de l’homme : « Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne. », ratifiée jadis par la France. En ces temps orwelliens, tous les individus sont égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres.


avortement totem ou tabou ?

L'avortement c'est surtout un totem (le totem d'un soit disant progressisme globalisé, de pouvoir avorter jusqu'à terme si besoin ou quasi) . Tout comme la PMA pour toutes, et bientôt la GPA pour tous. C'est le point initial du processus sociétal libertaire (et libéral, comme c'est un marché aussi)..
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MessagePosté le: 30-06-2022 14:04    Sujet du message: Répondre en citant

https://www.rtbf.be/article/revocation-du-droit-a-l-ivg-aux-etats-unis-disney-et-netflix-aideront-financierement-leurs-employees-a-avorter-11019343


très bon:
https://www.lesalonbeige.fr/lapologetique-de-lavortement-ou-lart-de-la-fausse-semantique/
https://www.lesalonbeige.fr/sans-avortement-il-ny-a-pas-de-democratie/
sur la décision de la Cour Suprême :
https://www.lesalonbeige.fr/la-fin-du-gouvernement-des-juges/


https://lesmoutonsenrages.fr/2022/06/30/lavortement-le-tabou/#comments
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MessagePosté le: 01-07-2022 08:37    Sujet du message: Répondre en citant

Je profite du sujet pour lancer un appel à toutes les femmes qui ont avorté ou envisagent de le faire (et à tous les hommes qui en souffrent):
– Organisez un véritable enterrement pour votre bébé. Une messe si vous êtes chrétiennes, ou un office pour d’autres croyantes bien sûr, donnez un nom à ce fœtus qui ne pourra pas naître, voyez-le vivant. Car il l’est de toute façon. Pas dans cette incarnation, mais son âme est bien vivante. Faites un petit cercueil, même s’il n’y a personne dedans, et mettez-le en terre.

Cela permet:
– la reconnaissance de l’enfant qui porte ainsi un nom, donc a une existence.
– de faire son deuil de cet enfant.
– et parlez-en comme un être vivant qui est mort, comme tout un chacun mourra un jour.
Bien sûr, demandez-lui pardon si vous le sentez, en toute sincérité, de tout votre cœur, et soyez sûr qu’il sera là pour recueillir et accepter votre demande de pardon. Ne soyez pas dans la victimisation, dans le deuil en permanence. Une telle action vous permettra, je pense, une réconciliation avec vous-mêmes en premier

https://www.les4verites.com/politique/les-lecons-de-la-cour-supreme-americaine


https://lesakerfrancophone.fr/la-question-de-lavortement-est-simple-les-bebes-sont-des-personnes-et-il-est-mal-de-tuer-des-personnes



https://digression.forum-actif.net/t1896-l-avortementle-tabou


https://www.lesalonbeige.fr/la-france-sous-pilule-origine-et-perspective-du-mal-demographique-2-2/


https://www.lesalonbeige.fr/la-legitimation-de-lavortement-detruit-lautorite-du-politique/


avortement droit de l' Homme
https://hommenouveau.fr/ivg-combattre-sur-le-bon-terrain/


Hédonisme
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MessagePosté le: 26-01-2024 12:53    Sujet du message: Répondre en citant

https://riposte-catholique.fr/archives/143396?lang=fr
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MessagePosté le: 28-01-2024 05:23    Sujet du message: Répondre en citant

se détruire en raison. N’est-ce pas le cas par l’avortement ? C’est selon Lemkin (le père de la théorie du génocide) un des instruments privilégiés de la destruction d’une population. Il suffit là encore de convaincre que c’est une décision individuelle et raisonnée de femmes libres, pour contourner son caractère factuellement génocidaire. En France, plus de 220.000 naissances par an n’ont pas lieu par avortements intentionnels. Et combien sont surtout les victimes de la pression de leur famille, de leur conjoint ou de leur employeur pour intérioriser cette chirurgie dangereuse physiologiquement et psychologiquement, entraînant des


soustraites à la vie en 20 ans, Cron s’alarme au point d’encourager l’aide à la procréation,,par des encouragements financiers qui profiteront avant tout à « l’envahisseur » qui eux n’ont pas intégré l’avortement dans leur processus idéologique.
Une fois de plus le mal


https://ripostelaique.com/droit-a-lavortement-dans-la-constitution-les-gros-mensonges-de-mathilde-panot.html


https://lesalonbeige.fr/la-vie-de-la-mere-et-celle-de-lenfant-pesent-cent-fois-plus-lourd-que-le-droit-de-faire-ce-que-lon-veut/

https://lesalonbeige.fr/dans-un-pays-libre-on-doit-pouvoir-discuter-pour-savoir-si-livg-tue-une-personne-ou-elimine-un-bout-de-chair/
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MessagePosté le: 01-03-2024 13:19    Sujet du message: Répondre en citant

Graver dans le marbre’’, ’on ne pourra plus y toucher’’... C’est ça qu’on entend pour justifier de cette inscription.

Or, c’est ballot quand même, si on considère que justement ce qui diférencie une démocratie d’une théocratie est que rien ne doit être gravé dans le marbre comme si les tablettes de Dieu le Père étaient tombées sur terre et immuables jusqu’à la nuit des temps. La démocratie, c’est justement donner au peuple la possibilité de décider par lui-même ce qui lui semble bon à un moment donné de son histoire, compte tenu des circonstances. Pas d’élite qui se prend pour Dieu dans une démocratie ! Donc, sur le principe, ça coince.


https://www.cathobel.be/2015/04/lettre-du-roi-baudouin-adressee-au-premier-ministre-wilfried-martens-le-30-mars-1990/#.VR6lnPmUfXs


CONSÉQUENCE DE L' IVG DANS LA CONSTITUTION

ce droit sacralisé était déjà acquis, et nullement remis en question. En revanche, sa prépondérance s’imposera aux autres libertés qui permettaient aux religieux de critiquer cet acte et à des médecins et auxiliaires de santé de se prévaloir de leur clause de conscience.
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MessagePosté le: 12-03-2024 15:23    Sujet du message: Répondre en citant

Il est biologiquement erroné de confondre le corps de l'enfant à naître avec celui de la mère, leur capital génétique est bien distinct, faisant de la femme enceinte une chimère
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