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poesie
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Marie



Inscrit le: 30 Juin 2005
Messages: 11840

MessagePosté le: 26-06-2006 16:45    Sujet du message: poème Répondre en citant


JACQUES PREVERT



LE JARDIN

Des milliers et des milliers d'années
Ne sauraient suffire
Pour dire
La petite seconde d'éternité
Où tu m'as embrassé
Où je t'ai embrassée
Un matin dans la lumière de l'hiver
Au parc Montsouris à Paris
À Paris
Sur la terre
La terre qui est un astre.


_________________


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Anne-B



Inscrit le: 28 Avr 2006
Messages: 1156

MessagePosté le: 28-06-2006 00:26    Sujet du message: Reymond devos Répondre en citant

Citation:
Bonne nuit à tous ! ravie de vous retrouver, j'espère que vous allez bien !....

Et oui ce grand artiste nous a quitté , ses oeuvres sont immortelles .

C'est un régal de le lire



Ça n'arrive qu'à moi !
Les gens disent tous la même chose !
Ils disent tous, lorsqu'ils leur arrivent quelque chose:
"Ça n'arrive qu'à moi !"
De temps en temps, il y en a un à qui il n'arrive
rien et qui ne dit pas comme tout le monde.
Il dit: "Ça n'arrive qu'aux autres !"
Parce qu'il a entendu les autres dire:
"Ça n'arrive qu'à moi !",
il croit que ça n'arrive qu'à eux (aux autres) !
Alors que peut-être, il n'y a qu'à lui
que ça arrive de penser que ça n'arrive
qu'aux autres !
Encore que lorsqu'il s'en aperçoit,
il dit comme les autres: "Ça n'arrive qu'à moi !"
Cela m'est arrivé à moi !
Alors si cela vous arrive ...
je veux dire, si vous faites partie de ceux qui
comme moi, disent: "Ça n'arrive qu'aux autres !"
posez leur la question, aux autres !
"Qu'est-ce qui vous arrive ?"
Ils vous répondront tous la même chose :
"Nous ne savons pas ce qui nous arrive,
mais ça n'arrive qu'à nous !"
Par contre, si vous faites partie des autres,
de ceux qui disent: "Ça n'arrive qu'à moi !"
posez-vous la question ... à vous :
"Qu'est-ce qui t'arrive ?"
Et vous verrez que ce qui vous arrive ...
c'est ce qui arrive aux autres !
C'est ce qui arrive à tout la monde !
Et vous conclurez comme moi,
par cette petite phrase sibylline:
"Ce qui n'arrive qu'aux autres n'arrive qu'à moi aussi !"
Et vous vous sentirez solidaire!

Raymond Devos
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Inscrit le: 26 Juil 2005
Messages: 6742

MessagePosté le: 28-06-2006 06:58    Sujet du message: poesie Répondre en citant

Jugements sur Musset et sur son oeuvre

Jules Barbey d'Aurevilly

« Alfred de Musset est, de tous les poètes de notre temps, celui qui nous met le plus avant la main dans le cœur. Idéal, charmant, éternellement jeune et frais, même sous les brûlures des passions qui consument… On dirait un bois de lilas foudroyé ! » (Les Œuvres et les Hommes. XXXV. Théâtre contemporain (Dernière série, 1881-1883), Paris, P.-V. Stock, 1896, p. 390)

« Le caractère du génie de Musset, c’est la tendresse – la tendresse jusqu’au fond de la passion la plus ardente et plus forte qu’elle; car elle la fond toujours, cette passion, dans une dernière larme. » (Les Œuvres et les Hommes (3e série). XXIII. Poésie et Poètes, Paris, Lemerre, 1906, p. 283)

« Alfred de Musset, cet épervier de la fantaisie, qui a quelquefois emporté Marivaux sur ses ailes jusque dans le plus bleu du ciel de Shakespeare… » (Les Œuvres et les Hommes (1ère série). IV. Les Romanciers, Paris, Amyot, 1865, p. 208)

Publications

Publications anciennes
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Inscrit le: 26 Juil 2005
Messages: 6742

MessagePosté le: 29-06-2006 07:54    Sujet du message: poesie Répondre en citant

ALFRED DE MUSSET



A George Sand (IV)
Il faudra bien t'y faire à cette solitude,
Pauvre coeur insensé, tout prêt à se rouvrir,
Qui sait si mal aimer et sait si bien souffrir.
Il faudra bien t'y faire ; et sois sûr que l'étude,

La veille et le travail ne pourront te guérir.
Tu vas, pendant longtemps, faire un métier bien rude,
Toi, pauvre enfant gâté, qui n'as pas l'habitude
D'attendre vainement et sans rien voir venir.

Et pourtant, ô mon coeur, quand tu l'auras perdue,
Si tu vas quelque part attendre sa venue,
Sur la plage déserte en vain tu l'attendras.

Car c'est toi qu'elle fuit de contrée en contrée,
Cherchant sur cette terre une tombe ignorée,
Dans quelque triste lieu qu'on ne te dira pas.
_________________
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Chabarle2



Inscrit le: 05 Avr 2006
Messages: 1321
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MessagePosté le: 29-06-2006 16:07    Sujet du message: Répondre en citant

Voici un texte de Khalil Gibran dit le prophète

Il a écrit ce texte à propos d'un mariage, mais peut-être qu'il pourrait aussi nous convenir....

Vous êtes nés ensemble, et ensemble vous serez pour toujours.
Vous serez ensemble quand les blanches ailes de la mort disperseront vos jours. Oui, vous serez ensemble même dans la silencieuse mémoire de Dieu. Mais laissez l'espace entrer au sein de votre union. Et que les vents du ciel dansent entre vous.
Aimez-vous l'un l'autre, mais ne faites pas de l'amour une chaîne.
Laissez le plutôt être une mer dansant entre les rivages de vos âmes.
Emplissez chacun la coupe de l'autre, mais ne buvez pas à la même coupe.
Donnez à l'autre de votre pain, mais ne mangez pas de la même miche.
Chantez et dansez ensemble et soyez joyeux, mais laissez chacun de vous être seul.
De même que les cordes du luth sont seules pendant qu'elles vibrent de la même harmonie.
Donnez vos cœurs, mais pas à la garde l'un de l'autre.
Car seule la main de la Vie peut contenir vos cœurs.
Et tenez-vous ensemble, mais pas trop proches non plus :
Car les piliers du temple se tiennent à distance,
Et le chêne et le cyprès ne croissent pas à l'ombre l'un de l'autre.

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Marie



Inscrit le: 30 Juin 2005
Messages: 11840

MessagePosté le: 30-06-2006 14:55    Sujet du message: poème Répondre en citant

poème de CHALNA

Dans Ta Main
Dans ta main je dépose
Mon dernier lendemain
La fraîcheur de la rose
La senteur du jasmin

Dans ta main je respire
La tendresse du silence
Et je goûte l’invisible
Nectar de ton parfum

Dans ta main je caresse
Un léger souffle d’or
Sans destin mon aurore
En offrande ma promesse

Dans ta main je repose
Oh sereine solitude
Divine béatitude
Comme au premier matin




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Inscrit le: 26 Juil 2005
Messages: 6742

MessagePosté le: 01-07-2006 11:36    Sujet du message: poesie Répondre en citant

alfred de musset a georges SAND V

A George Sand (V)
Toi qui me l'as appris, tu ne t'en souviens plus
De tout ce que mon coeur renfermait de tendresse,
Quand, dans nuit profonde, ô ma belle maîtresse,
Je venais en pleurant tomber dans tes bras nus !

La mémoire en est morte, un jour te l'a ravie
Et cet amour si doux, qui faisait sur la vie
Glisser dans un baiser nos deux coeurs confondus,
Toi qui me l'as appris, tu ne t'en souviens plus.
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musika



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Messages: 18472

MessagePosté le: 01-07-2006 17:23    Sujet du message: Répondre en citant

de bien joli poeme, MARIE et aussi line, c 'est toujours un régal que de vous lire..........
chabarle aussi, en met de bien beaux, merci à tous les 3
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Line



Inscrit le: 26 Juil 2005
Messages: 6742

MessagePosté le: 02-07-2006 14:04    Sujet du message: poeme Répondre en citant

George Sand (VI)
Porte ta vie ailleurs, ô toi qui fus ma vie ;
Verse ailleurs ce trésor que j'avais pour tout bien.
Va chercher d'autres lieux, toi qui fus ma patrie,
Va fleurir, ô soleil, ô ma belle chérie,
Fais riche un autre amour et souviens-toi du mien.

Laisse mon souvenir te suivre loin de France ;
Qu'il parte sur ton coeur, pauvre bouquet fané,
Lorsque tu l'as cueilli, j'ai connu l'Espérance,
Je croyais au bonheur, et toute ma souffrance
Est de l'avoir perdu sans te l'avoir donné.







Pour des raisons de propriété intellectuelle, nous ne pouvons actuellement vous présenter d'oeuvres plus récentes.
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Chabarle2



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Localisation: 57

MessagePosté le: 02-07-2006 17:09    Sujet du message: Répondre en citant

Barbara

L'aigle noir

Musique: Barbara, Catherine Lara
autres interprètes: Florent Pagny, Thierry Amiel (2003)





Un beau jour, ou peut-être une nuit,
Près d'un lac je m'étais endormie,
Quand soudain, semblant crever le ciel,
Et venant de nulle part,
Surgit un aigle noir,



Lentement, les ailes déployées,
Lentement, je le vis tournoyer,
Près de moi, dans un bruissement d'ailes,
Comme tombé du ciel,
L'oiseau vint se poser,



Il avait les yeux couleur rubis,
Et des plumes couleur de la nuit,
A son front brillant de mille feux,
L'oiseau roi couronné,
Portait un diamant bleu,


De son bec il a touché ma joue,
Dans ma main il a glissé son cou,
C'est alors que je l'ai reconnu,
Surgissant du passé,
Il m'était revenu,


Dis l'oiseau, ô dis, emmène-moi,
Retournons au pays d'autrefois,
Comme avant, dans mes rêves d'enfant,
Pour cueillir en tremblant,
Des étoiles, des étoiles,


Comme avant, dans mes rêves d'enfant,
Comme avant, sur un nuage blanc,
Comme avant, allumer le soleil,
Etre faiseur de pluie,
Et faire des merveilles,


L'aigle noir dans un bruissement d'ailes,
Prit son vol pour regagner le ciel,


Quatre plumes couleur de la nuit
Une larme ou peut-être un rubis
J'avais froid, il ne me restait rien
L'oiseau m'avait laissée
Seule avec mon chagrin


Un beau jour, ou peut-être une nuit,
Près d'un lac, je m'étais endormie,
Quand soudain, semblant crever le ciel,
Et venant de nulle part,
Surgit un aigle noir,


Un beau jour, une nuit,
Près d'un lac, endormie,
Quand soudain,
Il venait de nulle part,
Il surgit, l'aigle noir...

_________________




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chouchoute



Inscrit le: 07 Mai 2005
Messages: 5600

MessagePosté le: 02-07-2006 17:41    Sujet du message: Répondre en citant

c'est dommage que l'on ne puisse avoir la musique Chabarle...Elle est si belle cette chanson..... Very Happy Very Happy
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Line



Inscrit le: 26 Juil 2005
Messages: 6742

MessagePosté le: 03-07-2006 07:40    Sujet du message: poesie Répondre en citant

POESIE RIMBAUD



Marine

Les chars d'argent et de cuivre -
Les proues d'acier et d'argent -
Battent l'écume, -
Soulèvent les souches des ronces.
Les courants de la lande,
Et les ornières immenses du reflux
Filent circulairement vers l'est,
Vers les piliers de la forêt, -
Vers les fûts de la jetée,
Dont l'angle est heurté par des
tourbillons de lumière.
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Anne-B



Inscrit le: 28 Avr 2006
Messages: 1156

MessagePosté le: 03-07-2006 08:53    Sujet du message: poésie Répondre en citant

cet auteur je ne connais pas cet poéte !....

j'aime ce qu'il dit dans son poéme .

Dédel


Aimer les gens

J'ai tellement d'amour
Qui coule dans mes veines
Que je voudrais en ce jour
Bannir toutes les haines
Faire de ce monde
Une grande ronde
Où l'amour prime sur les guerres
Et recouvre toute la terre
Aimer les gens
Quelques soient leurs racines
Aimer les gens
Quelques soient leurs avenirs
J'ai tellement d'amour
Qui coule dans mes rêves
Que je voudrais en ce jour
Bannir toutes les haines
Faire de ce monde
Plus aucune honte
Où l'amour est plus fort que la misère
Que les guerres ne soient plus nécessaires
Aimer les gens
Quelques soient leurs racines
Aimer les gens
Quelques soient leurs origines
Aimer les gens
Tout simplement
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musika



Inscrit le: 23 Mar 2005
Messages: 18472

MessagePosté le: 03-07-2006 09:04    Sujet du message: Répondre en citant

moi angelys...........je suis comme ce poeme........... je ne suis pas naive............je sais que ce n est pas possible
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musika



Inscrit le: 23 Mar 2005
Messages: 18472

MessagePosté le: 03-07-2006 09:05    Sujet du message: Répondre en citant

oui chabarle, cette chanson, est magnifique...........dommage qu'on ne puisse avoir la musique
_________________
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musika



Inscrit le: 23 Mar 2005
Messages: 18472

MessagePosté le: 03-07-2006 09:06    Sujet du message: Répondre en citant

line, tu mets du soleil dans ce forum..........toujours discrète.......mais toujours prête à l ouvrage
.......
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musika



Inscrit le: 23 Mar 2005
Messages: 18472

MessagePosté le: 03-07-2006 09:06    Sujet du message: Répondre en citant

MARIE.........la douce, dame de Paris............toi aussi, tu nous envoies de la poesie...........merci à toi
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Anne-B



Inscrit le: 28 Avr 2006
Messages: 1156

MessagePosté le: 03-07-2006 22:21    Sujet du message: Re: poésie Répondre en citant

Angelys a écrit:
je ne connais pas ce poéte !....

j'aime ce qu'il dit dans son poéme .

Dédel


Aimer les gens

J'ai tellement d'amour
Qui coule dans mes veines
Que je voudrais en ce jour
Bannir toutes les haines
Faire de ce monde
Une grande ronde
Où l'amour prime sur les guerres
Et recouvre toute la terre
Aimer les gens
Quelques soient leurs racines
Aimer les gens
Quelques soient leurs avenirs
J'ai tellement d'amour
Qui coule dans mes rêves
Que je voudrais en ce jour
Bannir toutes les haines
Faire de ce monde
Plus aucune honte
Où l'amour est plus fort que la misère
Que les guerres ne soient plus nécessaires
Aimer les gens
Quelques soient leurs racines
Aimer les gens
Quelques soient leurs origines
Aimer les gens
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Chabarle2



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Messages: 1321
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MessagePosté le: 03-07-2006 23:17    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
musika a écrit:
oui chabarle, cette chanson, est magnifique...........dommage qu'on ne puisse avoir la musique




Dans toutes les possibilités hertziennes n'y a -t-il pas un moyen d'envoyer un texte et en même temps que la musique????
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Chabarle2



Inscrit le: 05 Avr 2006
Messages: 1321
Localisation: 57

MessagePosté le: 04-07-2006 00:31    Sujet du message: Répondre en citant

Renaud, revenu des brumes de l'alcool

Renaud


Docteur Renaud, Mister Renard
"Boucan d'enfer"




Comme y'a eu Gainsbourg et Gainsbarre
Y'a le Renaud et le Renard,
Le Renaud ne boit que de l'eau
Le Renard carbure au Ricard,
Un côté blanc, un côté noir
Personne n'est tout moche ou tout beau,
Moitié ange et moitié salaud
Et c'est ce que nous allons voir.

Docteur Renaud, Mister Renard

Renard est un sacré soiffard
Renaud est sobre comme un moineau,
Quand Renaud rejoint son plumard
Renard s'écroule dans l'caniveau
Renaud se méfie des pétards
Et du chichon qui rend idiot
Renard se les roule peinard
Pour s'exploser le ciboulot

Docteur Renaud, Mister Renard

Renaud s'efforce, c'est son boulot
D'écrire de jolies histoires
Pour séduire les gens, les marmots
Pour amuser pour émouvoir
A la pointe de son stylo
Le Renard n'a que des gros mots
La parano et le cafard
N'lui inspirent que des idées noires

Docteur Renaud, Mister Renard

Renaud souffre de tous les maux
Qui accablent ce monde barbare
Il porte les croix sur son dos
Des injustices les plus notoires
Renard désabusé, se marre
Se contrefout de ce bazar
Le monde peut crever bientôt
Renard s'en réjouirait plutôt

Docteur Renaud, Mister Renard

Renaud a choisi la guitare
Et la poésie et les mots
Comme des armes un peu dérisoires
Pour fustiger tous les blaireaux
Renard, c'est son côté anar
Crache sur tous les idéaux
Se moque du tiers comme du quart
Des engagements les plus beaux

Docteur Renaud, Mister Renard

Renaud mérite les bravos
Car en amour et c'est sa gloire
Il est tendre comme un agneau
Pour une seule et même histoire
Renard se frotte à toutes les peaux
A que des aventures d'un soir
Avec des canons, des cageots
Renard s'rait-il un brin vicelard ?

Docteur Renaud, Mister Renard

C'est à cause du désespoir
Qui tombe à 50 ans bientôt
Que le Renard, tôt ou tard
Prendra le dessus sur Renaud
Aujourd'hui son amour se barre
Son bel amour, son Domino
Elle quitte le vilain Renard
Mais aimera toujours Renaud

Docteur Renaud, Mister Renard.

_________________




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Chabarle2



Inscrit le: 05 Avr 2006
Messages: 1321
Localisation: 57

MessagePosté le: 04-07-2006 16:57    Sujet du message: Répondre en citant

Jean-Baptiste Clément


Quand nous chanterons le temps des cerises
Les gais rossignols, les merles moqueurs
Seront tous en fête.
Les belles auront la folie en tête
Et les amoureux du soleil au cœur.
Quand nous chanterons le temps des cerises
Sifflera bien mieux le merle moqueur.


2. Mais il est bien court le temps des cerises
Où l'on s'en va deux cueillir en rêvant
Des pendants d'oreille,
Cerises d'amour aux roses pareilles
Tombant sous la feuille en gouttes de sang.
Mais il est bien court le temps des cerises,
Pendants de corail qu'on cueille en rêvant
.


3. Quand vous danserez au temps des cerises
Si vous avez peur des chagrins d'amour
Evitez les belles.
Moi qui ne craint pas les peines cruelles
Je ne vivrai pas sans souffrir un jour.
Quand vous danserez au temps des cerises
Vous aurez aussi des chagrins d'amour.


4. J'aimerai toujours le temps des cerises,
C'est de ce temps-là que je garde au cœur
Une plaie ouverte.
Et dame fortune en m'étant offerte
Ne pourra jamais calmer ma douleur.
J'aimerai toujours le temps des cerises
Et le souvenir que je garde au cœur

_________________




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chouchoute



Inscrit le: 07 Mai 2005
Messages: 5600

MessagePosté le: 04-07-2006 17:03    Sujet du message: Répondre en citant

Une si belle chanson....Chabarle...il nous faudrait la musique qui va avec..... Very Happy Very Happy
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gergen59



Inscrit le: 27 Aoû 2005
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MessagePosté le: 04-07-2006 21:35    Sujet du message: poésie Répondre en citant

[b]Dans ma bourse quelques écus
Dans mes poches , un peu de chemin
Dans ma vie un peu de raison
Dans mon âme un peu de sel
Et dans mon esprit
L'odeur du vent .

Car le vent pousse les plus grands navires sous des vents impétueux.

GEGE [/b]

_________________


La vérité est au bout du chemin , ne t'arrête pas de marcher
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MessagePosté le: 05-07-2006 09:10    Sujet du message: poeme Répondre en citant

jacques brelJacques Brel
COMMENT TUER L'AMANT DE SA FEMME QUAND ON A ÉTÉ ÉLEVÉ COMME MOI DANS LA TRADITION
1968


Comment tuer l'amant de sa femme
Quand on a été comme moi
Élevé dans les traditions
Comment tuer l'amant de sa femme
Quand on a été comme moi
Élevé dans la religion

Il me faudrait du temps
Mais du temps je n'en ai pas
Pour elle je travaille tout le temps
La nuit je veille de nuit
Le jour je veille de jour
Le dimanche je fais des extras
Et même si j'étais moins lâche
Je trouve que ce serait dommage
De salir ma réputation
Bien sûr je dors dans le garage
Bien sûr ils dorment dans mon lit
Bien sûr c'est moi qui fais le ménage
Mais qui n'a pas ses petits soucis
Comment tuer l'amant de sa femme
Quand on a été comme moi
Élevé dans les traditions

Y a l'arsenic oui c'est trop long
Y a le revolver mais c'est trop court
Y a l'amitié mais c'est trop cher
Y a le mépris c'est un péché

Comment tuer l'amant de sa femme
Quand on a reçu comme moi
La croix d'honneur chez les bonnes soeurs
Comment tuer l'amant de sa femme
Moi qui n'ose même pas
Le lui dire avec des fleurs

Comme je n'ai pas le courage
De l'insulter tout le temps
Il dit que l'amour me rend lâche
Comme il est en chômage
Il dit en me frappant
Que l'amour le rend imprévoyant
S'il croit que c'est amusant
Pour un homme qui a mon âge
Qui n'a plus de femme et onze enfants
Bien sûr je leur fais la cuisine
Je bats les chiens et les tapis
Le soir je leur chante "Nuits de Chine"
Mais qui n'a pas ses petits soucis

Pourquoi tuer l'amant de sa femme
Puisque c'est à cause de moi
Qu'il est un peu vérolé
Pourquoi tuer l'amant de ma femme
Puisque c'est à cause de moi
Qu'il est pénicilliné.


--------------------------------------------------------------------------------
À la page des textes de Jacques Brel
À la page des textes
_________________
!


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priska



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MessagePosté le: 05-07-2006 11:25    Sujet du message: Répondre en citant

Immortel Jacques Brel !

Merci à toi, Line, de nous rappeler ces paroles où l'on retrouve tout l'humour noir de Brel...

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Anne-B



Inscrit le: 28 Avr 2006
Messages: 1156

MessagePosté le: 06-07-2006 08:24    Sujet du message: poésie Répondre en citant

Le sourire

Un sourire ne coûte rien et produit beaucoup.
Il enrichit ceux qui le reçoivent, sans appauvrir ceux qui le donnent.
Il ne dure qu'un instant mais son souvenir est parfois éternel.
Personne n'est assez riche pour pouvoir s'en passer.
Personne n'est trop pauvre pour ne pas le donner.

Il crée le bonheur au foyer.
Il est le signe sensible de l'amitié.
Un sourire donne du repos à l'être fatigué.
Un sourire rend du courage au plus découragé.

Si quelquefois vous rencontrez une personne qui ne vous donne pas
le sourire que vous méritez, soyez généreux, donnez lui le vôtre.

Nul n'a autant besoin d'un sourire que celui qui ne peut en donner aux autres !
Roland Franzel


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Inscrit le: 26 Juil 2005
Messages: 6742

MessagePosté le: 07-07-2006 09:12    Sujet du message: poesie Répondre en citant

jacques brel



Jacques Brel
DITES, SI C'ÉTAIT VRAI (POÈME)
1958


Dites
Dites si c'était vrai
S'il était né vraiment à Bethléem dans une étable
Dites si c'était vrai
Si les rois Mages étaient vraiment venus de loin de fort loin
Pour lui porter l'or la myrrhe l'encens
Dites si c'était vrai
Si c'était vrai tout ce qu'ils ont écrit Luc Matthieu
Et les deux autres
Dites si c'était vrai
Si c'était vrai le coup des Noces de Cana
Et le coup de Lazare
Dites si c'était vrai
Si c'était vrai ce qu'ils racontent les petits enfants
Le soir avant d'aller dormir
Vous savez bien quand ils disent Notre Père quand ils disent Notre Mère
Si c'était vrai tout cela
Je dirais oui
Oh sûrement je dirais oui
Parce que c'est tellement beau tout cela
Quand on croit que c'est vrai.


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À la page des textes
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MessagePosté le: 08-07-2006 07:00    Sujet du message: poeme Répondre en citant

JACQUES BREL


La vieille femme grincheuse
QUE VOIS-TU, TOI QUI ME SOIGNES, QUE VOIS-TU ?
QUAND TU ME REGARDES, QUE PENSES-TU ?

Une vieille femme grincheuse, un peu folle
Le regard perdu, qui n'y est plus tout à fait,
Qui bave quand elle mange et ne répond jamais,
Qui, quand tu dis d'une voix forte "essayez"
Semble ne prêter aucune attention à ce que tu fais
Et ne cesse de perdre ses chaussures et ses bas,
Qui docile ou non, te laisse faire à ta guise,
Le bain et les repas pour occuper la longue journée grise.
C'est ça que tu penses, c'est ça que tu vois ?
Alors ouvre les yeux, ce n'est pas moi.
Je vais te dire qui je suis, assise là si tranquille
Me déplaçant à ton ordre, mangeant quand tu veux :
Je suis la dernière de dix, avec un père et une mère,
Des frères et des soeurs qui s'aiment entre eux.
Une jeune fille de 16 ans, des ailes aux pieds,
Rêvant que bientôt, elle rencontrera un fiancé.
Mariée déjà à 20 ans. Mon coeur bondit de joie
Au souvenir des voeux que j'ai fait ce jour-la.
J'ai 25 ans maintenant et un enfant à moi
Qui a besoin de moi pour lui construire une maison.
Une femme de trente ans, mon enfant grandit vite,
Nous sommes liés l'un a l'autre par des liens qui dureront.
Quarante ans, bientôt il ne sera plus là.
Mais mon homme est à mes côtes qui veille sur moi.
Cinquante ans, à nouveau jouent autour de moi des bébés ;
Me revoilà avec des enfants, moi et mon bien-aimé.
Voici les jours noirs, mon mari meurt.
Je regarde vers le futur en frémissant de peur,
Car mes enfants sont tous occupés à élever les leurs,
Et je pense aux années et à l'amour que J'ai connus.
Je suis vieille maintenant, et la nature est cruelle,
qui s'amuse a faire passer la vieillesse pour folle,
Mon corps s'en va, la grâce et la force m'abandonnent.
Et il y a maintenant une pierre la ou jadis j'eus un coeur.
Mais dans cette vieille carcasse, la jeune fille demeure
Dont le vieux coeur se gonfle sans relâche.
Je me souviens des joies, je me souviens des peines,
Et à nouveau je sens ma vie et j'aime.
Je repense aux années trop courtes et trop vite passées,
Et accepte cette réalité implacable que rien ne peut durer
Alors ouvre les yeux, toi qui me soignes et regarde.
Non la vieille femme grincheuse... regarde mieux, tu me verras !
Ce poème a été retrouvé dans les affaires d'une vieille dame Irlandaise après sa mort.
La vie
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MessagePosté le: 08-07-2006 07:09    Sujet du message: poeme Répondre en citant

pour jacques


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Marie



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MessagePosté le: 08-07-2006 13:56    Sujet du message: musicka Répondre en citant

L'Amitié






La vrai est bien rare

comme l'eau dans le désert

lorsque la chance nous l'apporte

il faut la preserver

savoir la garder

car elle est precieuse

fragile et forte

elle donne de la joie

elle offre la confiance

et l'espérance

dans ce monde parfois dur

elle est de bonne augure

longtemps elle est cherchée

parfois jamais trouvée

mais il ne faut pas desespérer.

De la part d'Adil

Réalisé par MICHELLE


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MessagePosté le: 09-07-2006 11:39    Sujet du message: Répondre en citant

Georges Brassens

La prière

Paroles: Poème de Francis Jammes
autres interprètes: Frida Boccara





Le petit garçon qui meurt près de sa mère
Tandis que des enfants s'amusent au parterre
Et par l'oiseau blessé qui ne sait pas comment
Son aile tout à coup s'ensanglante et descend
Par la soif et la faim et le délire ardent
Je vous salue, Marie.

Par les gosses battus, par l'ivrogne qui rentre
Par l'âne qui reçoit des coups de pied au ventre
Et par l'humiliation de l'innocent châtié
Par la vierge vendue qu'on a déshabillée
Par le fils dont la mère a été insultée
Je vous salue, Marie.

Par la vieille qui, trébuchant sous trop de poids
S'écrie: " Mon Dieu ! " par le malheureux dont les bras
Ne purent s'appuyer sur une amour humaine
Comme la Croix du Fils sur Simon de Cyrène
Par le cheval tombé sous le chariot qu'il traîne
Je vous salue, Marie.

Par les quatre horizons qui crucifient le monde
Par tous ceux dont la chair se déchire ou succombe
Par ceux qui sont sans pieds, par ceux qui sont sans mains
Par le malade que l'on opère et qui geint
Et par le juste mis au rang des assassins
Je vous salue, Marie.

Par la mère apprenant que son fils est guéri
Par l'oiseau rappelant l'oiseau tombé du nid
Par l'herbe qui a soif et recueille l'ondée
Par le baiser perdu par l'amour redonné
Et par le mendiant retrouvant sa monnaie
Je vous salue, Marie.

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Annick



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MessagePosté le: 09-07-2006 12:05    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Line, Marie pour ces beaux poèmes mis sur notre forum.

Chabarle, je l'ai beaucoup chanté cette chanson.

Tu l'as postée et je la chante dans ma tête.

Je ne suis pas très, très poème, mais il est vrai que vous nous en trouvez quelques beaux.

Par contre, j'aime beaucoup les poèmes repris en chansons comme par exemple Aragon, chanté par Jean Ferrat.

Aussi, je passe souvent vous voir, même si je ne laisse pas toujours de petits mots.

J'aime beaucoup Bernard Dimey, je vous avais mis quelques poèmes dans ce post.

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Marie



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MessagePosté le: 09-07-2006 12:52    Sujet du message: réponse Répondre en citant

ANNICK je n'ai pas vu tes poèmes,???? si tu veux je peux te chercher des chansons de BERNARD DIMAY, mais je sais que tu te débrouilles beaucoup mieux que moi en informatique, je te fais un gros bisous et bonne journée ds ta jolie maison!!!!!!!
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Chabarle2



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MessagePosté le: 09-07-2006 13:01    Sujet du message: Répondre en citant

Georges Brassens

Le Roi des cons

Paroles et Musique: Georges Brassens



Non certes elle n'est pas bâtie
Non certes elle n'est pas bâtie
Sur du sable sa dynastie
Sur du sable sa dynastie

Il y a peu de chances qu'on
Détrône le Roi des cons.

Il peut dormir ce souverain
Il peut dormir ce souverain
Sur ses deux oreilles serein
Sur ses deux oreilles serein

Il y a peu de chances qu'on
Détrône le Roi des cons.

Je tu il elle nous vous ils
Je tu il elle nous vous ils
Tout le monde le suit docil'
Tout le monde le suit docil'

Il y a peu de chances qu'on
Détrône le Roi des cons.

Il est possible au demeurant
Il est possible au demeurant
Qu'on déloge le Shah d'Iran
Qu'on déloge le Shah d'Iran

Il y a peu de chances qu'on
Détrône le Roi des cons.

Qu'un jour on dise c'est fini
Qu'un jour on dise c'est fini
Au petit Roi de Jordanie
Au petit Roi de Jordanie

Il y a peu de chances qu'on
Détrône le Roi des cons.

Qu'en Abyssinie on recuse
Qu'en Abyssinie on recuse
Le Roi des Rois le bon Négus
Le Roi des Rois le bon Négus

Il y a peu de chances qu'on
Détrône le Roi des cons.

Que sur un air de fandango
Que sur un air de fandango
On congédie le vieux Franco
On congédie le vieux Franco

Il y a peu de chances qu'on
Détrône le Roi des cons.

Que la couronne d'Angleterre
Que la couronne d'Angleterre
Ce soir roule par terre
Ce soir roule par terre

Il y a peu de chances qu'on
Détrône le Roi des cons.

Que ça c'est vu dans le passé
Que ça c'est vu dans le passé
Marianne soit renversée
Marianne soit renversée

Il y a peu de chances qu'on
Détrône le Roi des cons.

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Marie



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MessagePosté le: 09-07-2006 13:03    Sujet du message: Réponse Répondre en citant

hommage a BERNARD DIMEY


À Bernard Dimey

Je n'ai pas vu Syracuse
pas plus que le Grand Mausolée
la chine profonde
ou les rives du Bosphore
Je n'ai pas vu les Montagnes Bleues de l'Oregon
ni les terres australes
ou les terres glacées
sous le ciel boréal
pas plus que le Guadalquivir
dont le seul nom invite la guitare
J'ignorerai sans doute le rêve bleu
des glaces du Népal
et les bords du lac Titicaca
où vient paître l'alpaga
J'ignorerai même Louxor
temple des temples
où Bernard rêve de la vie
entre le jaspe et le phosphore
Je n'ai pas vu Syracuse
pas plus que le Grand Mausolée
et je rêve encore du mont Fuji-yama
et de ces villes lointaines
qui portent des prénoms de femme
Alexandrie Avila ou cyrène
et Syracuse entre toutes
que je n'ai jamais vue

Jacques ROLLAND

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MessagePosté le: 09-07-2006 13:12    Sujet du message: Répondre en citant

Coucou Marie,

Bernard Dimey a surtout écrit des poèmes :

Les enfants de Luxor

Si tu me paies un verre ( repris en chanson par Serge Régiani )

Et quelques autres...

Tu peux aller voir son site, Marie, ce sont des poèmes qui collent bien à notre époque .

C'était un enfant de Montmartre, je crois qu'il est décédé dans les années 60, je ne suis plus très sûre.

Il va falloir que je me penche sur les explications de Gaillard afin de pouvoir garder plusieurs liens ouverts en même temps.
Je ne peux en ouvrir qu'un à la fois.

La télé, encore toute "pourrite", je vais m'allonger un peu pour terminer le livre que je suis entrain de lire.

Gros bisous, Marie, à tout à l'heure.
Very Happy
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MessagePosté le: 09-07-2006 13:36    Sujet du message: POEME Répondre en citant

JACQUES BREL



Ne me quitte pas

--------------------------------------------------------------------------------

Ne me quitte pas
Il faut oublier
Tout peut s'oublier
Qui s'enfuit déjà
Oublier le temps
Des malentendus
Et le temps perdu
A savoir comment
Oublier ces heures
Qui tuaient parfois
A coups de pourquoi
Le coeur du bonheur

Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas

Moi je t'offrirai
Des perles de pluie
Venues de pays
Où il ne pleut pas
Je creuserai la terre
Jusqu'après ma mort
Pour couvrir ton corps
D'or et de lumière
Je ferai un domaine
Où l'amour sera roi
Où l'amour sera loi
Où tu seras reine

Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas

Je t'inventerai
Des mots insensés
Que tu comprendras
Je te parlerai
De ces amants-là
Qui ont vu deux fois
Leurs coeurs s'embraser
Je te raconterai
L'histoire de ce roi
Mort de n'avoir pas
Pu te rencontrer

Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas

On a vu souvent
Rejaillir le feu
De l'ancien volcan
Qu'on croyait trop vieux
Il est paraît-il
Des terres brûlées
Donnant plus de blé
Qu'un meilleur avril
Et quand vient le soir
Pour qu'un ciel flamboie
Le rouge et le noir
Ne s'épousent-ils pas

Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas

Ne me quitte pas
Je ne vais plus pleurer
Je ne vais plus parler
Je me cacherai là
A te regarder
Danser et sourire
Et à t'écouter
Chanter et puis rire
Laisse-moi devenir
L'ombre de ton ombre
L'ombre de ta main
L'ombre de ton chien

Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas


Jacques Brel (1972)






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MessagePosté le: 09-07-2006 14:11    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
[quote="Annick"]

Chabarle, je l'ai beaucoup chanté cette chanson.

Tu l'as postée et je la chante dans ma tête.


Oui Annick,

j'aime bien cette chanson. Elle émane d'un homme qui se disait incroyant; mais qui avait pris le parti de l'homme prêt à se lever pour combattre toute injustice. Voila les gens comme je les aime...engagés...même s'ils se disent incroyants...parce que pour moi les vrais croyants ce ne sont pas ceux qui disent mais ceux qui font.

Et pourtant dans son incroyance, il a trouvé moyen de mettre cette chanson à son répertoire
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Chabarle2



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MessagePosté le: 09-07-2006 14:38    Sujet du message: Répondre en citant

Péguy – Présentation de la Beauce à Notre-Dame de Chartres

Étoile de la mer voici la lourde nappe
Et la profonde houle et l’océan des blés
Et la mouvante écume et nos greniers comblés,
Voici votre regard sur cette immense chape

Et voici votre voix sur cette lourde plaine
Et nos amis absents et nos cœurs dépeuplés,
Voici le long de nous nos poings désassemblés
Et notre lassitude et notre force pleine.

Étoile du matin, inaccessible reine,
Voici que nous marchons vers votre illustre cour,
Et voici le plateau de notre pauvre amour,
Et voici l’océan de notre immense peine.

Un sanglot rôde et court par-delà l’horizon.
À peine quelques toits font comme un archipel.
Du vieux clocher retombe une sorte d’appel.
L’épaisse église semble une basse maison.

Ainsi nous naviguons vers votre cathédrale.
De loin en loin surnage un chapelet de meules,
Rondes comme des tours, opulentes et seules
Comme un rang de châteaux sur la barque amirale.

Deux mille ans de labeur ont fait de cette terre
Un réservoir sans fin pour les âges nouveaux.
Mille ans de votre grâce on fait de ces travaux
Un reposoir sans fin pour l’âme solitaire.

Vous nous voyez marcher sur cette route droite,
Tout poudreux, tout crottés, la pluie entre les dents.
Sur ce large éventail ouvert à tous les vents
La route nationale est notre porte étroite.

Nous allons devant nous, les mains le long des poches,
Sans aucun appareil, sans fatras, sans discours,
D’un pas toujours égal, sans hâte ni recours,
Des champs les plus présents vers les champs les plus proches.

Vous nous voyez marcher, nous sommes la piétaille.
Nous n’avançons jamais que d’un pas à la fois.
Mais vingt siècles de peuple et vingt siècles de rois,
Et toute leur séquelle et toute leur volaille

Et leurs chapeaux à plume avec leur valetaille
Ont appris ce que c’est que d’être familiers,
Et comme on peut marcher, les pieds dans ses souliers,
Vers un dernier carré le soir d’une bataille.

Nous sommes nés pour vous au bord de ce plateau,
Dans le recourbement de notre blonde Loire,
Et ce fleuve de sable et ce fleuve de gloire
N’est là que pour baiser votre auguste manteau.

Nous sommes nés au bord de ce vaste plateau,
Dans l’antique Orléans sévère et sérieuse,
Et la Loire coulante et souvent limoneuse
N’est là que pour laver les pieds de ce coteau.

Nous sommes nés au bord de votre plate Beauce
Et nous avons connu dès nos plus jeunes ans
Le portail de la ferme et les durs paysans
Et l’enclos dans le bourg et la bêche et la fosse.

Nous sommes nés au bord de votre Beauce plate
Et nous avons connu dès nos premiers regrets
Ce que peut receler de désespoirs secrets
Un soleil qui descend dans un ciel écarlate

Et qui se couche au ras d’un sol inévitable
Dur comme une justice, égal comme une barre,
Juste comme une loi, fermé comme une mare,
Ouvert comme un beau socle et plan comme une table.

Un homme de chez nous, de la glèbe féconde
A fait jaillir ici d’un seul enlèvement,
Et d’une seule source et d’un seul portement,
Vers votre assomption la flèche unique au monde.

Tour de David voici votre tour beauceronne.
C’est l’épi le plus dur qui soit jamais monté
Vers un ciel de clémence et de sérénité,
Et le plus beau fleuron dedans votre couronne.

Un homme de chez nous a fait ici jaillir,
Depuis le ras du sol jusqu’au pied de la croix,
Plus haut que tous les saints, plus haut que tous les rois,
La flèche irréprochable et qui ne peut faillir.

C’est la gerbe et le blé qui ne périra point,
Qui ne fanera point au soleil de septembre,
Qui ne gèlera point aux rigueurs de décembre,
C’est votre serviteur et c’est votre témoin.

C’est la tige et le blé qui ne pourrira pas,
Qui ne flétrira point aux ardeurs de l’été,
Qui ne moisira point dans un hiver gâté,
Qui ne transira point dans le commun trépas.

C’est la pierre sans tache et la pierre sans faute,
La plus haute oraison qu’on ait jamais portée,
La plus droite raison qu’on ait jamais jetée,
Et vers un ciel sans bord la ligne la plus haute.

Celle qui ne mourra le jour d’aucunes morts,
Le gage et le portrait de nos arrachements,
L’image et le tracé de nos redressements,
La laine et le fuseau des plus modestes sorts.

Nous arrivons vers vous du lointain Parisis.
Nous avons pour trois jours quitté notre boutique,
Et l’archéologie avec la sémantique,
Et la maigre Sorbonne et ses pauvres petits.

D’autres viendront vers vous du lointain Beauvaisis.
Nous avons pour trois jours laissé notre négoce,
Et la rumeur géante et la ville colosse,
D’autres viendront vers vous du lointain Cambrésis.

Nous arrivons vers vous de Paris capitale.
C’est là que nous avons notre gouvernement,
Et notre temps perdu dans le lanternement,
Et notre liberté décevante et totale.

Nous arrivons vers vous de l’autre Notre-Dame,
De celle qui s’élève au cœur de la cité,
Dans sa royale robe et dans sa majesté,
Dans sa magnificence et sa justesse d’âme.

Comme vous commandez un océan d’épis,
Là-bas vous commandez un océan de têtes,
Et la moisson des deuils et la moisson des fêtes
Se couche chaque soir devant votre parvis.

Nous arrivons vers vous du noble Hurepoix.
C’est un commencement de Beauce à notre usage,
Des fermes et des champs taillés à votre image,
Mais coupés plus souvent par des rideaux de bois,

Et coupés plus souvent par de creuses vallées
Pour l’Yvette et la Bièvre et leurs accroissements,
Et leurs savants détours et leurs dégagements,
Et par les beaux châteaux et les longues allées.

D’autres viendront vers vous du noble Vermandois,
Et des vallonnements de bouleaux et de saules.
D’autres viendront vers vous des palais et des geôles.
Et du pays picard et du vert Vendômois.

Mais c’est toujours la France, ou petite ou plus grande,
Le pays des beaux blés et des encadrements,
Le pays de la grappe et des ruissellements,
Le pays de genêts, de bruyère, de lande.

Nous arrivons vers vous du lointain Palaiseau
Et des faubourgs d’Orsay par Gometz-le-Châtel,
Autrement dit Saint-Clair ; ce n’est pas un castel ;
C’est un village au bord d’une route en biseau.

Nous avons débouché, montant de ce coteau,
Sur le ras de la plaine et sur Gometz-la-Ville
Au-dessus de Saint-Clair ; ce n’est pas une ville ;
C’est un village au bord d’une route en plateau.

Nous avons descendu la côte de Limours.
Nous avons rencontré trois ou quatre gendarmes.
Ils nous ont regardé, non sans quelques alarmes,
Consulter les poteaux aux coins des carrefours.

Nous avons pu coucher dans le calme Dourdan.
C’est un gros bourg très riche et qui sent sa province.
Fiers nous avons longé, regardés comme un prince,
Les fossés du château coupés comme un redan.

Dans la maison amie, hôtesse et fraternelle
On nous a fait coucher dans le lit du garçon.
Vingt ans de souvenirs étaient notre échanson.
Le pain nous fut coupé d’une main maternelle.

Toute notre jeunesse était là solennelle.
On prononça pour nous le Bénédicité.
Quatre siècles d’honneur et de fidélité
Faisaient des draps du lit une couche éternelle.

Nous avons fait semblant d’être un gai pèlerin
Et même un bon vivant et d’aimer les voyages,
Et d’avoir parcouru cent trente-et-un bailliages,
Et d’être accoutumés d’être sur le chemin.

La clarté de la lampe éblouissait la nappe.
On nous fit visiter le jardin potager.
Il donnait sur la treille et sur un beau verger.
Tel fut le premier gîte et la tête d’étape.

Le jardin était clos dans un coude de l’Orge.
Vers la droite il donnait sur un mur bocager
Surmonté de rameaux et d’un arceau léger.
En face un maréchal, et l’enclume, et la forge.

Nous nous sommes levés ce matin devant l’aube.
Nous nous sommes quittés après les beaux adieux.
Le temps s’annonçait bien. On nous a dit tant mieux.
On nous a fait goûter de quelque bœuf en daube,

Puisqu’il est entendu que le bon pèlerin
Est celui qui boit ferme et tient sa place à table,
Et qu’il n’a pas besoin de faire le comptable,
Et que c’est bien assez de se lever matin.

Le jour était en route et le soleil montait
Quand nous avons passé Sainte-Mesme et les autres.
Nous avancions déjà comme deux bons apôtres.
Et la gauche et la droite était ce qui comptait.

Nous sommes remontés par le Gué de Longroy.
C’en est fait désormais de nos atermoiements,
Et de l’iniquité des dénivellements :
Voici la juste plaine et le secret effroi

De nous trouver tout seuls et voici le charroi
Et la roue et les bœufs et le joug et la grange,
Et la poussière égale et l’équitable fange
Et la détresse égale et l’égal désarroi.

Nous voici parvenus sur la haute terrasse
Où rien ne cache plus l’homme de devant Dieu,
Où nul déguisement ni du temps ni du lieu
Ne pourra nous sauver, Seigneur, de votre chasse.

Voici la gerbe immense et l’immense liasse,
Et le grain sous la meule et nos écrasements,
Et la grêle javelle et nos renoncements,
Et l’immense horizon que le regard embrasse.

Et notre indignité cette immuable masse,
Et notre basse peur en un pareil moment,
Et la juste terreur et le secret tourment
De nous trouver tout seuls par devant votre face.

Mais voici que c’est vous, reine de majesté,
Comment avons-nous pu nous laisser décevoir,
Et marcher devant vous sans vous apercevoir.
Nous serons donc toujours ce peuple inconcerté.

Ce pays est plus ras que la plus rase table.
À peine un creux du sol, à peine un léger pli.
C’est la table du juge et le fait accompli,
Et l’arrêt sans appel et l’ordre inéluctable.

Et c’est le prononcé du texte insurmontable,
Et la mesure comble et c’est le sort empli,
Et c’est la vie étale et l’homme enseveli,
Et c’est le héraut d’arme et le sceau redoutable.

Mais vous apparaissez, reine mystérieuse.
Cette pointe là-bas dans le moutonnement
Des moissons et des bois et dans le flottement
De l’extrême horizon ce n’est point une yeuse,

Ni le profil connu d’un arbre interchangeable.
C’est déjà plus distante, et plus basse, et plus haute,
Ferme comme un espoir sur la dernière côte,
Sur le dernier coteau la flèche inimitable.

D’ici vers vous, ô reine, il n’est plus que la route.
Celle-ci nous regarde, on en a bien fait d’autres.
Vous avez votre gloire et nous avons les nôtres.
Nous l’avons entamée, on la mangera toute.

Nous savons ce que c’est qu’un tronçon qui s’ajoute
Au tronçon déjà fait et ce qu’un kilomètre
Demande de jarret et ce qu’il faut en mettre :
Nous passerons ce soir par le pont et la voûte

Et ce fossé profond qui cerne le rempart.
Nous marchons dans le vent coupés par les autos.
C’est ici la contrée imprenable en photos,
La route nue et grave allant de part en part.

Nous avons eu bon vent de partir dès le jour.
Nous coucherons ce soir à deux pas de chez vous,
Dans cette vieille auberge où pour quarante sous
Nous dormirons tout près de votre illustre tour.

Nous serons si fourbus que nous regarderons,
Assis sur une chaise auprès de la fenêtre,
Dans un écrasement du corps et de tout l’être,
Avec des yeux battus, presque avec des yeux ronds,

Et les sourcils haussés jusque dedans nos fronts,
L’angle une fois trouvé par un seul homme au monde,
Et l’unique montée ascendante et profonde,
Et nous serons recrus et nous contemplerons.

Voici l’axe et la ligne et la géante fleur.
Voici la dure pente et le contentement.
Voici l’exactitude et le consentement.
Et la sévère larme, ô reine de douleur.

Voici la nudité, le reste est vêtement.
Voici le vêtement, tout le reste est parure.
Voici la pureté, tout le reste est souillure.
Voici la pauvreté, le reste est ornement.

Voici la seule force et le reste est faiblesse.
Voici l’arête unique et le reste est bavure.
Et la seule noblesse et le reste est ordure.
Et la seule grandeur et le reste est bassesse.

Voici la seule foi qui ne soit point parjure.
Voici le seul élan qui sache un peu monter.
Voici le seul instant qui vaille de compter.
Voici le seul propos qui s’achève et qui dure.

Voici le monument, tout le reste est doublure.
Et voici notre amour et notre entendement.
Et notre port de tête et notre apaisement.
Et le rien de dentelle et l’exacte moulure.

Voici le beau serment, le reste est forfaiture.
Voici l’unique prix de nos arrachements,
Le salaire payé de nos retranchements.
Voici la vérité, le reste est imposture.

Voici le firmament, le reste est procédure.
Et vers le tribunal voici l’ajustement.
Et vers le paradis voici l’achèvement.
Et la feuille de pierre et l’exacte nervure.

Nous resterons cloués sur la chaise de paille.
Et nous n’entendrons pas et nous ne verrons pas
Le tumulte des voix, le tumulte des pas,
Et dans la salle en bas l’innocente ripaille.

Ni les rouliers venus pour le jour du marché.
Ni la feinte colère et l’éclat des jurons :
Car nous contemplerons et nous méditerons
D’un seul embrassement la flèche sans péché.

Nous ne sentirons pas ni nos faces raidies,
Ni la faim ni la soif ni nos renoncements,
Ni nos raides genoux ni nos raisonnements,
Ni dans nos pantalons nos jambes engourdies.

Perdus dans cette chambre et parmi tant d’hôtels,
Nous ne descendrons pas à l’heure du repas,
Et nous n’entendrons pas et nous ne verrons pas
La ville prosternée au pied de vos autels.

Et quand se lèvera le soleil de demain,
Nous nous réveillerons dans une aube lustrale,
À l’ombre des deux bras de votre cathédrale,
Heureux et malheureux et perclus du chemin.

Nous venons vous prier pour ce pauvre garçon
Qui mourut comme un sot au cours de cette année,
Presque dans la semaine et devers la journée
Où votre fils naquit dans la paille et le son.

Ô Vierge, il n’était pas le pire du troupeau.
Il n’avait qu’un défaut dans sa jeune cuirasse.
Mais la mort qui nous piste et nous suit à la trace
A passé par ce trou qu’il s’est fait dans la peau.

Il était né vers nous dans notre Gâtinais.
Il commençait la route où nous redescendons.
Il gagnait tous les jours tout ce que nous perdons.
Et pourtant c’était lui que tu te destinais,

Ô mort qui fus vaincue en un premier caveau.
Il avait mis ses pas dans nos mêmes empreintes.
Mais le seul manquement d’une seule des craintes
Laissa passer la mort par un chemin nouveau.

Le voici maintenant dedans votre régence.
Vous êtes reine et mère et saurez le montrer.
C’était un être pur. Vous le ferez rentrer
Dans votre patronage et dans votre indulgence.

Ô reine qui lisez dans le secret du cœur,
Vous savez ce que c’est que la vie ou la mort,
Et vous savez ainsi dans quel secret du sort
Se coud et se découd la ruse du traqueur.

Et vous savez ainsi sur quel accent du chœur
Se noue et se dénoue un accompagnement,
Et ce qu’il faut d’espace et de déboisement
Pour laisser débouler la meute du piqueur.

Et vous savez ainsi dans quel recreux du port
Se prépare et s’achève un noble enlèvement,
Et par quel jeu d’adresse et de gouvernement
Se dérobe ou se fixe un illustre support.

Et vous savez ainsi sur quel tranchant du glaive
Se joue et se déjoue un épouvantement,
Et par quel coup de pouce et quel balancement
L’un des plateaux descend pour que l’autre s’élève.

Et ce que peut coûter la lèvre du moqueur,
Et ce qu’il faut de force et de recroisement
Pour faire par le coup d’un seul retournement
D’un vaincu malheureux un malheureux vainqueur.

Mère le voici donc, il était notre race,
Et vingt ans après nous notre redoublement.
Reine recevez-le dans votre amendement.
Où la mort a passé, passera bien la grâce.

Nous, nous retournerons par ce même chemin.
Ce sera de nouveau la terre sans cachette,
Le château sans un coin et sans une oubliette,
Et ce sol mieux gravé qu’un parfait parchemin.

Et nunc et in hora, nous vous prions pour nous
Qui sommes plus grands sots que ce pauvre gamin,
Et sans doute moins purs et moins dans votre main,
Et moins acheminés vers vos sacrés genoux.

Quand nous aurons joué nos derniers personnages,
Quand nous aurons posé la cape et le manteau,
Quand nous aurons jeté le masque et le couteau,
Veuillez vous rappeler nos longs pèlerinages.

Quand nous retournerons en cette froide terre,
Ainsi qu’il fut prescrit pour le premier Adam,
Reine de Saint-Chéron, Saint-Arnould et Dourdan,
Veuillez vous rappeler ce chemin solitaire.

Quand on nous aura mis dans une étroite fosse,
Quand on aura sur nous dit l’absoute et la messe,
Veuillez vous rappeler, reine de la promesse,
Le long cheminement que nous faisons en Beauce.

Quand nous aurons quitté ce sac et cette corde,
Quand nous aurons tremblé nos derniers tremblements,
Quand nous aurons raclé nos derniers raclements,
Veuillez vous rappelez votre miséricorde.

Nous ne demandons rien, refuge du pécheur,
Que la dernière place en votre Purgatoire,
Pour pleurer longuement notre tragique histoire,
Et contempler de loin votre jeune splendeur.

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MessagePosté le: 09-07-2006 14:47    Sujet du message: Répondre en citant

LES YEUX D'ELSA

Tes yeux sont si profonds qu'en me penchant pour boire
J'ai vu tous les soleils y venir se mirer
S'y jeter à mourir tous les désespérés
Tes yeux sont si profonds que j'y perds la mémoire

À l'ombre des oiseaux c'est l'océan troublé
Puis le beau temps soudain se lève et tes yeux changent
L'été taille la nue au tablier des anges
Le ciel n'est jamais bleu comme il l'est sur les blés

Les vents chassent en vain les chagrins de l'azur
Tes yeux plus clairs que lui lorsqu'une larme y luit
Tes yeux rendent jaloux le ciel d'après la pluie
Le verre n'est jamais si bleu qu'à sa brisure

Mère des Sept douleurs ô lumière mouillée
Sept glaives ont percé le prisme des couleurs
Le jour est plus poignant qui point entre les pleurs
L'iris troué de noir plus bleu d'être endeuillé

Tes yeux dans le malheur ouvrent la double brèche
Par où se reproduit le miracle des Rois
Lorsque le coeur battant ils virent tous les trois
Le manteau de Marie accroché dans la crèche

Une bouche suffit au mois de Mai des mots
Pour toutes les chansons et pour tous les hélas
Trop peu d'un firmament pour des millions d'astres
Il leur fallait tes yeux et leurs secrets gémeaux

L'enfant accaparé par les belles images
Écarquille les siens moins démesurément
Quand tu fais les grands yeux je ne sais si tu mens
On dirait que l'averse ouvre des fleurs sauvages

Cachent-ils des éclairs dans cette lavande où
Des insectes défont leurs amours violentes
Je suis pris au filet des étoiles filantes
Comme un marin qui meurt en mer en plein mois d'août

J'ai retiré ce radium de la pechblende
Et j'ai brûlé mes doigts à ce feu défendu
Ô paradis cent fois retrouvé reperdu
Tes yeux sont mon Pérou ma Golconde mes Indes

Il advint qu'un beau soir l'univers se brisa
Sur des récifs que les naufrageurs enflammèrent
Moi je voyais briller au-dessus de la mer
Les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa


Louis Aragon.
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MessagePosté le: 09-07-2006 14:51    Sujet du message: Répondre en citant

Jean Ferrat

Nuit et brouillard

Paroles et Musique: Jean Ferrat 1963 "Jean Ferrat - Vol.1 (1999)"

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Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants
Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent

Ils se croyaient des hommes, n'étaient plus que des nombres
Depuis longtemps leurs dés avaient été jetés
Dès que la main retombe il ne reste qu'une ombre
Ils ne devaient jamais plus revoir un été

La fuite monotone et sans hâte du temps
Survivre encore un jour, une heure, obstinément
Combien de tours de roues, d'arrêts et de départs
Qui n'en finissent pas de distiller l'espoir

Ils s'appelaient Jean-Pierre, Natacha ou Samuel
Certains priaient Jésus, Jéhovah ou Vichnou
D'autres ne priaient pas, mais qu'importe le ciel
Ils voulaient simplement ne plus vivre à genoux

Ils n'arrivaient pas tous à la fin du voyage
Ceux qui sont revenus peuvent-ils être heureux
Ils essaient d'oublier, étonnés qu'à leur âge
Les veines de leurs bras soient devenues si bleues

Les Allemands guettaient du haut des miradors
La lune se taisait comme vous vous taisiez
En regardant au loin, en regardant dehors
Votre chair était tendre à leurs chiens policiers

On me dit à présent que ces mots n'ont plus cours
Qu'il vaut mieux ne chanter que des chansons d'amour
Que le sang sèche vite en entrant dans l'histoire
Et qu'il ne sert à rien de prendre une guitare

Mais qui donc est de taille à pouvoir m'arrêter ?
L'ombre s'est faite humaine, aujourd'hui c'est l'été
Je twisterais les mots s'il fallait les twister
Pour qu'un jour les enfants sachent qui vous étiez

Vous étiez vingt et cent, vous étiez des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiriez la nuit de vos ongles battants
Vous étiez des milliers, vous étiez vingt et cent

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Marie



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MessagePosté le: 09-07-2006 14:58    Sujet du message: réponse Répondre en citant

magnifique chanson de JEAN FERRAT, merci
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MessagePosté le: 09-07-2006 16:07    Sujet du message: Répondre en citant

Jean Ferrat

Aimer à perdre la raison

Paroles: Louis Aragon. Musique: Jean Ferrat 1971 "Jean Ferrat - Vol. 2 (1999)"
--------------------------------------------------------------------------------

Aimer à perdre la raison
Aimer à n'en savoir que dire
A n'avoir que toi d'horizon
Et ne connaître de saisons
Que par la douleur du partir
Aimer à perdre la raison

Ah c'est toujours toi que l'on blesse
C'est toujours ton miroir brisé
Mon pauvre bonheur, ma faiblesse
Toi qu'on insulte et qu'on délaisse
Dans toute chair martyrisée

Aimer à perdre la raison
Aimer à n'en savoir que dire
A n'avoir que toi d'horizon
Et ne connaître de saisons
Que par la douleur du partir
Aimer à perdre la raison

La faim, la fatigue et le froid
Toutes les misères du monde
C'est par mon amour que j'y crois
En elle je porte ma croix
Et de leurs nuits ma nuit se fonde

Aimer à perdre la raison
Aimer à n'en savoir que dire
A n'avoir que toi d'horizon
Et ne connaître de saisons
Que par la douleur du partir
Aimer à perdre la raison

_________________




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MessagePosté le: 09-07-2006 16:11    Sujet du message: Répondre en citant

Jean Ferrat

La Commune

Paroles: Georges Coulonges. Musique: Jean Ferrat 1971 "Jean Ferrat - Vol.1 (1999)"
--------------------------------------------------------------------------------

Il y a cent ans commun commune
Comme un espoir mis en chantier
Ils se levèrent pour la Commune
En écoutant chanter Potier
Il y a cent ans commun commune
Comme une étoile au firmament
Ils faisaient vivre la Commune
En écoutant chanter Clément

C'étaient des ferronniers
Aux enseignes fragiles
C'étaient des menuisiers
Aux cent coups de rabots
Pour défendre Paris
Ils se firent mobiles
C'étaient des forgerons
Devenus des moblots

Il y a cent ans commun commune
Comme artisans et ouvriers
Ils se battaient pour la Commune
En écoutant chanter Potier
Il y a cent ans commun commune
Comme ouvriers et artisans
Ils se battaient pour la Commune
En écoutant chanter Clément

Devenus des soldats
Aux consciences civiles
C'étaient des fédérés
Qui plantaient un drapeau
Disputant l'avenir
Aux pavés de la ville
C'étaient des forgerons
Devenus des héros

Il y a cent ans commun commune
Comme un espoir mis au charnier
Ils voyaient mourir la Commune
Ah ! Laissez-moi chanter Potier
Il y a cent ans commun commune
Comme une étoile au firmament
Ils s'éteignaient pour la Commune
Ecoute bien chanter Clément

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MessagePosté le: 09-07-2006 16:22    Sujet du message: Répondre en citant

Jean Ferrat


Potemkine


Paroles: Georges Coulonges. Musique: Jean Ferrat 1965 "Jean Ferrat - Vol. 2 (1999)"
--------------------------------------------------------------------------------

M'en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde
Qui chante au fond de moi au bruit de l'océan
M'en voudrez-vous beaucoup si la révolte gronde
Dans ce nom que je dis au vent des quatre vents

Ma mémoire chante en sourdine
Potemkine

Ils étaient des marins durs à la discipline
Ils étaient des marins, ils étaient des guerriers
Et le cœur d'un marin au grand vent se burine
Ils étaient des marins sur un grand cuirassé

Sur les flots je t'imagine
Potemkine

M'en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde
Où celui qui a faim va être fusillé
Le crime se prépare et la mer est profonde
Que face aux révoltés montent les fusiliers

C'est mon frère qu'on assassine
Potemkine

Mon frère, mon ami, mon fils, mon camarade
Tu ne tireras pas sur qui souffre et se plaint
Mon frère, mon ami, je te fais notre alcade
Marin ne tire pas sur un autre marin

Ils tournèrent leurs carabines
Potemkine

M'en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde
Où l'on punit ainsi qui veut donner la mort
M'en voudrez-vous beaucoup si je vous dis un monde
Où l'on n'est pas toujours du côté du plus fort

Ce soir j'aime la marine
Potemkine

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MessagePosté le: 09-07-2006 16:26    Sujet du message: Répondre en citant

Jean Ferrat

La femme est l'avenir de l'homme

Musique: Jean Ferrat
--------------------------------------------------------------------------------

Le poète a toujours raison
Qui voit plus haut que l'horizon
Et le futur est son royaume
Face à notre génération
Je déclare avec Aragon
La femme est l'avenir de l'homme

Entre l'ancien et le nouveau
Votre lutte à tous les niveaux
De la nôtre est indivisible
Dans les hommes qui font les lois
Si les uns chantent par ma voix
D'autres décrètent par la bible

Le poète a toujours raison
Qui détruit l'ancienne oraison
L'image d'Eve et de la pomme
Face aux vieilles malédictions
Je déclare avec Aragon
La femme est l'avenir de l'homme

Pour accoucher sans la souffrance
Pour le contrôle des naissances
Il a fallu des millénaires
Si nous sortons du moyen âge
Vos siècles d'infini servage
Pèsent encor lourd sur la terre

Le poète a toujours raison
Qui annonce la floraison
D'autres amours en son royaume
Remet à l'endroit la chanson
Et déclare avec Aragon
La femme est l'avenir de l'homme

Il faudra réapprendre à vivre
Ensemble écrire un nouveau livre
Redécouvrir tous les possibles
Chaque chose enfin partagée
Tout dans le couple va changer
D'une manière irréversible

Le poète a toujours raison
Qui voit plus haut que l'horizon
Et le futur est son royaume
Face aux autres générations
Je déclare avec Aragon
La femme est l'avenir de l'homme

_________________




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Annick



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MessagePosté le: 09-07-2006 16:57    Sujet du message: Répondre en citant

Ah, Jean Ferrat et les textes d'Aragon, quelle merveille !

Je connais toutes les chansons de Ferrat, c'est le dernier "grand" qu'il nous reste après Brel, Brassens, vraiment trois grands poètes de la chanson.

Marie, tu m'as mis un hommage à Bernard Dimay, je vais chercher un de ces poèmes.

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Annick



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MessagePosté le: 09-07-2006 17:17    Sujet du message: Répondre en citant

Un poème de Bernard Dimey que j'aime beaucoup.

Les enfants de Louxor

Quand je sens, certains soirs, ma vie qui s'effiloche
Et qu'un vol de vautours s'agite autour de moi,
Pour garder mon sang froid, je tâte dans ma poche
Un caillou ramassé dans la Vallée des Rois.
Si je mourrais demain, j'aurais dans la mémoire
L'impeccable dessin d'un sarcophage d'or
Et pour m'accompagner au long des rives noires
Le sourire éclatant des enfants de Louxor.

À l'intérieur de soi, je sais qu'il faut descendre
À pas lents, dans le noir et sans lâcher le fil,
Calme et silencieux, sans chercher à comprendre,
Au rythme des bateaux qui glissent sur le Nil,
C'est vrai, la vie n'est rien, le songe est trop rapide,
On s'aime, on se déchire, on se montre les dents,
J'aurais aimé pourtant bâtir ma Pyramide
Et que tous mes amis puissent dormir dedans.

Combien de papyrus enroulés dans ma tête
Ne verront pas le jour... ou seront oubliés
Aussi vite que moi?... Ma légende s'apprête,
Je suis comme un désert qu'on aurait mal fouillé.
Si je mourais demain, je n'aurais plus la crainte
Ni du bec du vautour ni de l'oeil du cobra.
Ils ont régné sur tant de dynasties éteintes...
Et le temps, comme un fleuve, à la force des bras...

Les enfants de Louxor ont quatre millénaires,
Ils dansent sur les murs et toujours de profil,
Mais savent sans effort se dégager des pierres
À l'heure où le soleil se couche sur le Nil.
Je pense m'en aller sans que nul ne remarque
Ni le bien ni le mal que l'on dira de moi
Mais je déposerai tout au fond de ma barque
Le caillou ramassé dans la Vallée des Rois.

Bernard Dimey

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Marie



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MessagePosté le: 09-07-2006 17:41    Sujet du message: réponse Répondre en citant

merveilleux poème ANNICK merci et bonne soirée,bisous





ALLEZ LES BLEUS

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MessagePosté le: 09-07-2006 18:30    Sujet du message: poésie Répondre en citant



Légère biographie de Baudelaire
L'orphelin
Né à Paris le 9 avril 1821, Charles Baudelaire devient orphelin de père à six ans. Il vit très mal le remariage rapide de sa mère avec un militaire, le commandant Aupick, qu'il détestera durablement. Après des études secondaires à Lyon, puis au lycée Louis-le-Grand, à Paris, il se destine à des études de droit. Mais il cède vite aux tentations de la vie ardente et dissolue de la bohème romantique du Quartier Latin
------------------------------------------------------------------------------


Charles BAUDELAIRE (1821-1867)
(Recueil : Les fleurs du mal)

Chatiment de l'orgueil
En ces temps merveilleux où la Théologie
Fleurit avec le plus de sève et d'énergie
On raconte qu'un jour un docteur des plus grands,
- Après avoir forcé les coeurs indifférents ;
Les avoir remués dans leurs profondeurs noires ;
Après avoir franchi vers les célestes gloires
Des chemins singuliers à lui-même inconnus,
Où les purs Esprits seuls peut-être étaient venus, -
Comme un homme monté trop haut, pris de panique,
S'écria, transporté d'un orgueil satanique :
" Jésus, petit Jésus ! je t'ai poussé bien haut !
Mais, si j'avais voulu t'attaquer au défaut
De l'armure, ta honte égalerait ta gloire,
Et tu ne serais plus qu'un foetus dérisoire ! "

Immédiatement sa raison s'en alla.
L'éclat de ce soleil d'un crêpe se voila ;
Tout le chaos roula dans cette intelligence,
Temple autrefois vivant, plein d'ordre et d'opulence,
Sous les plafonds duquel tant de pompe avait lui.
Le silence et la nuit s'installèrent en lui,
Comme dans un caveau dont la clef est perdue.
Dès lors il fut semblable aux bêtes de la rue,
Et, quand il s'en allait sans rien voir, à travers
Les champs, sans distinguer les étés des hivers,
Sale, inutile et laid comme une chose usée,
Il faisait des enfants la joie et la risée.

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