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Inscrit le: 26 Juil 2005
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MessagePosté le: 06-08-2007 22:33    Sujet du message: Répondre en citant

AUGUSTE DORCHAIN



Les étoiles éteintes
... A l'heure où sur la mer le soir silencieux
Efface les lointaines voiles,
Où, lente, se déploie, en marche dans les cieux,
L'armée immense des étoiles,

Ne songes-tu jamais que ce clair firmament,
Comme la mer a ses désastres ?
Que, vaisseaux envahis par l'ombre, à tout moment
Naufragent et meurent des astres ? [...]
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MessagePosté le: 07-08-2007 23:25    Sujet du message: Répondre en citant

olivier DE LA MPARCHE



Pour amour des dames de France
Rondeau

Pour amour des dames de France
Je suis entré en l'observance
Du tres renommé saint François,
Pour cuidier trouver une fois
La doulce voye d'alegence.

Ceint suis de corde de souffrance,
Soulz haire d'Aigre Desirance,
Plus qu'en mon Dieu ne me congnois.
Pour amour des dames de France
Je suis entré en l'observance.

Soubrement vis de ma Plaisance
Et june ce que Desir pense,
Mendiant par tout ou je vois,
Je veille a conter, par mes dois,
Les maulx que m'a fait Esperance
Pour amour des dames de France.
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MessagePosté le: 08-08-2007 23:43    Sujet du message: poesie Répondre en citant

GABRIEL DU BOIS

La Nuit des nuits
(Extraits)

Le jour, ce beau fils du Soleil,
Dont le visage non pareil
Donne le teint aux belles choses,
Prêt d'entrer en la mer, enlumine son bord
De ses dernières roses,
Et ses premiers rayons vont lui marquer le port.

Ce doux créateur des beautés,
Roi des glorieuses clartés,
Qui dessus nous sont répandues,
Nous donnant le bonsoir se cache dans les eaux,
Et les ombres tendues
Avertissent le ciel d'allumer ses flambeaux.

Les bois ne paraissent plus verts,
La Nuit entrant dans l'univers
Couvre le sommet des montagne
Déjà l'air orphelin arrose de ses pleurs
La face des campagnes,
Et les larmes du soir tombent dessus les fleurs.

Le monde change de couleurs,
Une générale pâleur
Efface la beauté des plaines,
Et les oiseaux surpris sur le bord des marais
Courtisant les fontaines
Se vont mettre à couvert dans le sein des forêts.

Quelques brins d'écarlate et d'or
Paraissent attachés encor
À quelques pièces de nuage ;
Des restes de rayons peignant tout à l'entour
Le fond du paysage
Font un troisième temps qui n'est ni nuit ni jour.

Les rougeurs qu'on voit dans les airs
Jeter ces languissants éclairs
Qui meurent dans les plis de l'onde,
Sont les hontes du jour fuyant le successeur
Qui le chasse du monde,
L'astre des belles nuits que gouverne sa soeur.

Le Silence vêtu de noir
Retournant faire son devoir
Vole sur la mer et la terre,
Et l'Océan joyeux de sa tranquillité
Est un liquide verre
Où la face du Ciel imprime sa beauté.

Le visage du firmament
Descendu de cet élément
Y fait voir sa figure peinte,
Les feux du Ciel sans peur nagent dedans la mer,
Et les poissons sans crainte
Glissent parmi ces feux qui semblent les aimer.

Dans le fond de ce grand miroir
La nature se plaît à voir
L'onde et la flamme si voisines,
Et les astres tombés en ces pays nouveaux,
Salamandres marines,
Se baignent à plaisir dans le giron des eaux.

[...] Un bel oeil nageant dans ses pleurs
Fait soupirer de ses douleurs
La plus insensible poitrine ;
Ô larmes de Jésus, que ne ferez-vous pas ?
Chère enfance divine,
Qui pourra résister à vos chastes appas ?

Belle Iris, nourrice des fleurs,
Arc de rayons et de couleurs,
Dont les flèches sont les rosées,
Vos larmes céderont aux pleurs de cet Amour
Quoiqu'elles soient puisées
En des sources de musc et des canaux de jour.

Rosée, agréable présent,
Dont l'Aurore va courtisant
Les nourrissons de la prairie,
De qui l'été reçoit ses aimables fraîcheurs,
Et la plaine fleurie
Les parfums embaumés de ses riches blancheurs ;

Gouttes, filles des beaux matins,
Yeux des fleurs, astres argentins,
Nourriture des prés humides,
Étoiles des jardins, douces sueurs des cieux,
Cristaux, perles liquides,
Vous n'avez rien d'égal aux larmes de ces yeux.

Ruisseaux, délicieux serpents
Qui vous glissez à pas rampants
Parmi les herbages des plaines,
Grossissez-vous des pleurs qui mouillent ce beau corps,
Ces deux riches fontaines
De vos flots roturiers en feront des trésors.

Fleuves, de roseaux habillés,
Prenez vos vases écaillés
Pour recueillir ces douces pluies,
Ils n'ont jamais reçu de plus riche liqueur,
Venez remplir vos buies
Des chers écoulements du sang de ce beau coeur. [...]





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MessagePosté le: 09-08-2007 14:31    Sujet du message: poesie Répondre en citant

Détresse
Seigneur ! je suis sans pain, sans rêve et sans demeure.
Les hommes m'ont chassé parce que je suis nu,
Et ces frères en vous ne m'ont pas reconnu
Parce que je suis pâle et parce que je pleure.

Je les aime pourtant comme c'était écrit
Et j'ai connu par eux que la vie est amère,
Puisqu'il n'est pas de femme qui veuille être ma mère
Et qu'il n'est pas de coeur qui entende mes cris.

Je sens, autour de moi, que les bruits sont calmés,
Que les hommes sont las de leur fête éternelle.
Il est bien vrai qu'ils sont sourds à ceux qui appellent
Seigneur ! pardonnez-moi s'ils ne m'ont pas aimé !

Seigneur ! j'étais sans rêve et voici que la lune
Ascende le ciel clair comme une route haute.
Je sens que son baiser m'est une pentecôte,
Et j'ai mené ma peine aux confins de sa dune.

Mais j'ai bien faim de pain, Seigneur ! et de baisers,
Un grand besoin d'amour me tourmente et m'obsède,
Et sur mon banc de pierre rude se succèdent
Les fantômes de Celles qui l'auraient apaisé.

Le vol de l'heure émigre en des infinis sombres,
Le ciel plane, un pas se lève dans le silence,
L'aube indique les fûts dans la forêt de l'ombre,
Et c'est la Vie énorme encor qui recommence !



LEON JDEUBEL
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MessagePosté le: 10-08-2007 17:36    Sujet du message: poesie Répondre en citant

MAURICE DE GUERIN


Glaucus
Fragment de poème

Non, ce n'est plus assez de la roche lointaine
Où mes jours, consumés à contempler les mers,
Ont nourri dans mon sein un amour qui m'entraîne
À suivre aveuglément l'attrait des flots amers.
Il me faut sur le bord une grotte profonde,
Que l'orage remplit d'écume et de clameurs,
Où, quand le dieu du jour se lève sur le monde,
L'oeil règne et se contente au vaste sein de l'onde,
Ou suit à l'horizon la fuite des rameurs.
J'aime Téthys : ses bords ont des sables humides ;
La pente qui m'attire y conduit mes pieds nus ;
Son haleine a gonflé mes songes trop timides,
Et je vogue en dormant à des points inconnus.
L'amour qui, dans le sein des roches les plus dures,
Tire de son sommeil la source des ruisseaux,
Du désir de la mer émeut ses faibles eaux,
La conduit vers le jour par des veines obscures,
Et qui, précipitant sa pente et ses murmures,
Dans l'abîme cherché termine ses travaux :
C'est le mien. Mon destin s'incline vers la plage.
Le secret de mon mal est au sein de Téthys,
J'irai, je goûterai les plantes du rivage,
Et peut-être en mon sein tombera le breuvage
Qui change en dieux des mers les mortels engloutis.
Non, je transporterai mon chaume des montagnes
Sur la pente du sable, aux bords pleins de fraîcheur ;
Là, je verrai Téthys, répandant sa blancheur,
À l'éclat de ses pieds entraîner ses compagnes ;
Là, ma pensée aura ses humides campagnes,
J'aurai même une barque et je serai pêcheur.
Ah ! les dieux retirés aux antres qu'on ignore,
Les dieux secrets, plongés dans le charme des eaux,
Se plaisent à ravir un berger aux troupeaux,
Mes regards aux vallons, mon souffle aux chalumeaux,
Pour charger mon esprit du mal qui le dévore.

J'étais berger ; j'avais plus de mille brebis.
Berger je suis encor, mes brebis sont fidèles
Mais qu'aux champs refroidis languissent les épis,
Et meurent dans mon sein les soins que j'eus pour elles !
Au cours de l'abandon je laisse errer leurs pas,
Et je me livre aux dieux que je ne connais pas !...
J'immolerai ce soir aux Nymphes des montagnes.

Nymphes, divinités dont le pouvoir conduit
Les racines des bois et le cours des fontaines,
Qui nourrissez les airs de fécondes haleines,
Et des sources que Pan entretient toujours pleines
Aux champs menez la vie à grands flots et sans bruit,
Comme la nuit répand le sommeil dans nos veines ;
Dieux des monts et des bois, dieux nommés ou cachés,
De qui le charme vient à tous lieux solitaires,
Et toi, dieu des bergers à ces lieux attachés,
Pan, qui dans les forêts m'entrouvris tes mystères :
Vous tous, dieux de ma vie et que j'ai tant aimés,
De vos bienfaits en moi réveillez la mémoire,
Pour m'ôter ce penchant et ravir la victoire
Aux perfides attraits dans la mer enfermés.
Comme un fruit suspendu dans l'ombre du feuillage,
Mon destin s'est formé dans l'épaisseur des bois.
J'ai grandi, recouvert d'une chaleur sauvage,
Et le vent qui rompait le tissu de l'ombrage
Me découvrit le ciel pour la première fois.
Les faveurs de nos dieux m'ont touché dès l'enfance ;
Mes plus jeunes regards ont aimé les forêts,
Et mes plus jeunes pas ont suivi le silence
Qui m'entraînait bien loin dans l'ombre et les secrets.
Mais le jour où, du haut d'une cime perdue,
Je vis (ce fut pour moi comme un brillant réveil !)
Le monde parcouru par les feux du soleil,
Et les champs et les eaux couchés dans l'étendue,
L'étendue enivra mon esprit et mes yeux ;
Je voulus égaler mes regards à l'espace,
Et posséder sans borne, en égarant ma trace,
L'ouverture des champs avec celle des cieux.
Aux bergers appartient l'espace et la lumière,
En parcourant les monts ils épuisent le jour ;
Ils sont chers à la nuit, qui s'ouvre tout entière
À leurs pas inconnus, et laisse leur paupière
Ouverte aux feux perdus dans leur profond séjour.
Je courus aux bergers, je reconnus leurs fêtes,
Je marchai, je goûtai le charme des troupeaux ;
Et, sur le haut des monts comme au sein des retraites,
Les dieux, qui m'attiraient dans leurs faveurs secrètes,
Dans des pièges divins prenaient mes sens nouveaux.
Dans les réduits secrets que le gazon recèle,
Un ver, du jour éteint recueillant les débris,
Lorsque tout s'obscurcit, devient une étincelle,
Et plein des traits perdus de la flamme éternelle,
Goûte encor le soleil dans l'ombre des abris.
Ainsi...................................
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MessagePosté le: 13-08-2007 00:20    Sujet du message: POESIE Répondre en citant

Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle
Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,
Assise aupres du feu, devidant et filant,
Direz, chantant mes vers, en vous esmerveillant :
Ronsard me celebroit du temps que j'estois belle.

Lors, vous n'aurez servante oyant telle nouvelle,
Desja sous le labeur à demy sommeillant,
Qui au bruit de mon nom ne s'aille resveillant,
Benissant vostre nom de louange immortelle.

Je seray sous la terre et fantaume sans os :
Par les ombres myrteux je prendray mon repos :
Vous serez au fouyer une vieille accroupie,

Regrettant mon amour et vostre fier desdain.
Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain :
Cueillez dés aujourd'huy les roses de la vie.





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RONSARD
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MessagePosté le: 13-08-2007 12:39    Sujet du message: poèsie Répondre en citant

bonjour LINE j'adore cette poèsie de RONSARD? BISES
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MessagePosté le: 13-08-2007 23:48    Sujet du message: POESIE Répondre en citant

VICTOR HUGO



A Jeanne
Ces lieux sont purs ; tu les complètes.
Ce bois, loin des sentiers battus,
Semble avoir fait des violettes,
Jeanne, avec toutes tes vertus.

L'aurore ressemble à ton âge ;
Jeanne, il existe sous les cieux
On ne sait quel doux voisinage
Des bons coeurs avec les beaux lieux.

Tout ce vallon est une fête
Qui t'offre son humble bonheur ;
C'est un nimbe autour de ta tête ;
C'est un éden en ton honneur.

Tout ce qui t'approche désire
Se faire regarder par toi,
Sachant que ta chanson, ton rire,
Et ton front, sont de bonne foi.

Ô Jeanne, ta douceur est telle
Qu'en errant dans ces bois bénis,
Elle fait dresser devant elle
Les petites têtes des nids.





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Marie



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MessagePosté le: 14-08-2007 12:46    Sujet du message: poèsie Répondre en citant

bonjour LINE , merci pour ce beau poème de VICTOR HUGO bises
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MessagePosté le: 14-08-2007 22:46    Sujet du message: poesie Répondre en citant

VICTOR HUGO



Théo
Lorsqu’il rencontre sur l’asphalte

Une Manon qui lui sourit

L’oeil allumé, Théo fait halte

Theo... rit



Et bientôt, n’étant pas de bois,

Théo goûte un plaisir extrême

Dont il se délecte trois fois

Théo... r’aime



Puis, un peu las de sa prouesse,

Du sommeil du juste et du fort,

Tournant le dos à son hôtesse,

Théo... dort



Et quand arrive le matin

Le corps dispos, l’âme tranquille,

En peinard, posant un lapin,

Théo... file.



Rendez à César ce qui lui appartient...








Coda

Suite réfléchie...

L’asphalte en soi n’est pas un lit

La prudence à Théo s’impose

Une autre fois serait chienlit,

Théo… dose



... il s'enfuit...







Cette chute qui nest pas (quoique...) de reins

- voir celle de Manon à la voix d'airain... -

appartient à Pol... qui ne manque pas d'air!... Hein?






A. de Musset : Le Pélican
Jean Cocteau : Odile
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MessagePosté le: 16-08-2007 22:35    Sujet du message: poesie Répondre en citant

poesie victor YHUGO

A propos de dona Rosa
A Mérante

Au printemps, quand les nuits sont claires,
Quand on voit, vagues tourbillons,
Voler sur les fronts les chimères
Et dans les fleurs les papillons,

Pendant la floraison des fèves,
Quand l'amant devient l'amoureux,
Quand les hommes, en proie aux rêves,
Ont toutes ces mouches sur eux,

J'estime qu'il est digne et sage
De ne point prendre un air vainqueur,
Et d'accepter ce doux passage
De la saison sur notre coeur.

A quoi bon résister aux femmes,
Qui ne résistent pas du tout ?
Toutes les roses sont en flammes ;
Une guimpe est de mauvais goût.

Trop heureux ceux à qui les belles
Font la violence d'aimer !
A quoi sert-il d'avoir des ailes,
Sinon pour les laisser plumer ?

Ô Mérante, il n'est rien qui vaille
Ces purs attraits, tendres tyrans,
Un sourire qui dit : Bataille !
Un soupir qui dit : Je me rends !

Et je donnerais la Castille
Et ses plaines en amadou
Pour deux yeux sous une mantille,
Fiers, et venant on ne sait d'où.





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Marie



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MessagePosté le: 17-08-2007 11:26    Sujet du message: poèsie Répondre en citant


L'ISOLEMENT


Souvent sur la montagne, à l'ombre du vieux chêne,
Au coucher du soleil, tristement je m'assieds ;
Je promène au hasard mes regards sur la plaine,
Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds.

Ici, gronde le fleuve aux vagues écumantes ;
Il serpente, et s'enfonce en un lointain obscur ;
Là, le lac immobile étend ses eaux dormantes
Où l'étoile du soir se lève dans l'azur.

Au sommet de ces monts couronnés de bois sombres,
Le crépuscule encor jette un dernier rayon,
Et le char vaporeux de la reine des ombres
Monte, et blanchit déjà les bords de l'horizon.

Cependant, s'élançant de la flèche gothique,
Un son religieux se répand dans les airs,
Le voyageur s'arrête, et la cloche rustique
Aux derniers bruits du jour mêle de saints concerts.

Mais à ces doux tableaux mon âme indifférente
N'éprouve devant eux ni charme ni transports,
Je contemple la terre ainsi qu'une ombre errante :
Le soleil des vivants n'échauffe plus les morts.

De colline en colline en vain portant ma vue,
Du sud à l'aquilon, de l'aurore au couchant,
Je parcours tous les points de l'immense étendue,
Et je dis : " Nulle part le bonheur ne m'attend. "

Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières,
Vains objets dont pour moi le charme est envolé ?
Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères,
Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé.

Que le tour du soleil ou commence ou s'achève,
D'un oeil indifférent je le suis dans son cours ;
En un ciel sombre ou pur qu'il se couche ou se lève,
Qu'importe le soleil ? je n'attends rien des jours.

Quand je pourrais le suivre en sa vaste carrière,
Mes yeux verraient partout le vide et les déserts ;
Je ne désire rien de tout ce qu'il éclaire,
Je ne demande rien à l'immense univers.

Mais peut-être au-delà des bornes de sa sphère,
Lieux où le vrai soleil éclaire d'autres cieux,
Si je pouvais laisser ma dépouille à la terre,
Ce que j'ai tant rêvé paraîtrait à mes yeux !

Là, je m'enivrerais à la source où j'aspire ;
Là, je retrouverais et l'espoir et l'amour,
Et ce bien idéal que toute âme désire,
Et qui n'a pas de nom au terrestre séjour !

Que ne puis-je, porté sur le char de l'Aurore,
Vague objet de mes vœux, m'élancer jusqu'à toi !
Sur la terre d'exil pourquoi restai-je encore ?
Il n'est rien de commun entre la terre et moi.

Quand la feuille des bois tombe dans la prairie,
Le vent du soir s'élève et l'arrache aux vallons ;
Et moi, je suis semblable à la feuille flétrie :
Emportez-moi comme elle, orageux aquilons !




ALPHONSE DE LAMARTINE






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MessagePosté le: 17-08-2007 22:45    Sujet du message: poesie Répondre en citant

poesie VICTOR HUGO


un poète aveugle
Merci, poète! -- au seuil de mes lares pieux,
Comme un hôte divin, tu viens et te dévoiles ;
Et l'auréole d'or de tes vers radieux
Brille autour de mon nom comme un cercle d'étoiles.

Chante ! Milton chantait ; chante ! Homère a chanté.
Le poète des sens perce la triste brume ;
L'aveugle voit dans l'ombre un monde de clarté.
Quand l'oeil du corps s'éteint,l'oeil de l'esprit s'allume.





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MessagePosté le: 19-08-2007 00:30    Sujet du message: Répondre en citant

POESIE VICTOR HUGO


ma fille Adèle
Tout enfant, tu dormais près de moi, rose et fraîche,
Comme un petit Jésus assoupi dans sa crèche ;
Ton pur sommeil était si calme et si charmant
Que tu n'entendais pas l'oiseau chanter dans l'ombre ;
Moi, pensif, j'aspirais toute la douceur sombre
Du mystérieux firmament.

Et j'écoutais voler sur ta tête les anges ;
Et je te regardais dormir ; et sur tes langes
J'effeuillais des jasmins et des oeillets sans bruit ;
Et je priais, veillant sur tes paupières closes ;
Et mes yeux se mouillaient de pleurs, songeant aux choses
Qui nous attendent dans la nuit.

Un jour mon tour viendra de dormir ; et ma couche,
Faite d'ombre, sera si morne et si farouche
Que je n'entendrai pas non plus chanter l'oiseau ;
Et la nuit sera noire ; alors, ô ma colombe,
Larmes, prière et fleurs, tu rendras à ma tombe
Ce que j'ai fait pour ton berceau.






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MessagePosté le: 20-08-2007 23:37    Sujet du message: poesie Répondre en citant

GUILLAFatras
Ô poison pire que mortel,
Me ferez-vous crever le coeur ?

Ô poison pire que mortel,
Qui me tient en telle tutelle
Que n'ai ni force ni vigueur ;
Envieuse et fausse querelle,
Plus pute que n'est maquerelle,
Trop me plains de votre rigueur.
Où est Satan, mon gouverneur,
Qui ne vient pas quand je l'appelle ?
O folle, infernale fureur ;
Diables pleins de toute cautelle,
Me ferez-vous crever le coeur ?



UME FLAMAND
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MessagePosté le: 21-08-2007 10:20    Sujet du message: Répondre en citant

Mon âme a son secret, ma vie a son mystère
Un amour éternel en un moment conçu :
Le mal est sans espoir, aussi j'ai dû le taire,
Et celle qui l'a fait n'en a jamais rien su.

Hélas! j'aurai passé près d'elle inaperçu,
Toujours à ses côtés et pourtant solitaire ;
Et j'aurai jusqu'au bout fait mon temps sur la terre,
N'osant rien demander et n'ayant rien reçu.

Pour elle, quoique Dieu l'ait faite douce et tendre,
Elle suit son chemin, distraite et sans entendre
Ce murmure d'amour élevé sur ses pas.

A l'austère devoir pieusement fidèle,
Elle dira, lisant ces vers tout remplis d'elle :
" Quelle est donc cette femme ? "
Et ne comprendra pas

_________________
Le bonheur est dans le pré.
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MessagePosté le: 22-08-2007 03:35    Sujet du message: Répondre en citant

POESIE VICTOR HUGO



A l'enfant malade pendant le siège
Si vous continuez d'être ainsi toute pâle
Dans notre air étouffant,
Si je vous vois entrer dans mon ombre fatale,
Moi vieillard, vous enfant ;

Si je vois de nos jours se confondre la chaîne,
Moi qui sur mes genoux
Vous contemple, et qui veux la mort pour moi prochaine,
Et lointaine pour vous ;

Si vos mains sont toujours diaphanes et frêles,
Si, dans vôtre berceau,
Tremblante, vous avez l'air d'attendre des ailes
Comme un petit oiseau ;

Si vous ne semblez pas prendre sur notre terre
Racine pour longtemps,
Si vous laissez errer, Jeanne, en notre mystère
Vos doux yeux mécontents ;

Si je ne vous vois pas gaie et rose et très forte,
Si, triste, vous rêvez,
Si vous ne fermez pas derrière vous la porte
Par où vous arrivez ;

Si je ne vous vois pas comme une belle femme
Marcher, vous bien porter,
Rire, et si vous semblez être une petite âme
Qui ne veut pas rester,

Je croirai qu'en ce monde où le suaire au lange
Parfois peut confiner,
Vous venez pour partir, et que vous êtes l'ange
Chargé de m'emmener.
_________________
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MessagePosté le: 22-08-2007 21:33    Sujet du message: POESIE Répondre en citant

POESIE VICTOR HUGO


Amis, un dernier mot !
Toi, vertu, pleure si je meurs !
ANDRÉ CHÉNIER.


Amis, un dernier mot ! - et je ferme à jamais
Ce livre, à ma pensée étranger désormais.
Je n'écouterai pas ce qu'en dira la foule.
Car, qu'importe à la source où son onde s'écoule ?
Et que m'importe, à moi, sur l'avenir penché,
Où va ce vent d'automne au souffle desséché
Qui passe, en emportant sur son aile inquiète
Et les feuilles de l'arbre et les vers du poète ?

Oui, je suis jeune encore, et quoique sur mon front,
Où tant de passions et d'oeuvres germeront,
Une ride de plus chaque jour soit tracée,
Comme un sillon qu'y fait le soc de ma pensée,
Dans le cour incertain du temps qui m'est donné,
L'été n'a pas encor trente fois rayonné.
Je suis fils de ce siècle ! Une erreur, chaque année,
S'en va de mon esprit, d'elle-même étonnée,
Et, détrompé de tout, mon culte n'est resté
Qu'à vous, sainte patrie et sainte liberté !
Je hais l'oppression d'une haine profonde.
Aussi, lorsque j'entends, dans quelque coin du monde,
Sous un ciel inclément, sous un roi meurtrier,
Un peuple qu'on égorge appeler et crier ;
Quand, par les rois chrétiens aux bourreaux turcs livrée,
La Grèce, notre mère, agonise éventrée ;
Quand l'Irlande saignante expire sur sa croix ;
Quand Teutonie aux fers se débat sous dix rois ;
Quand Lisbonne, jadis belle et toujours en fête,
Pend au gibet, les pieds de Miguel sur sa tête ;
Lorsqu'Albani gouverne au pays de Caton ;
Que Naples mange et dort ; lorsqu'avec son bâton,
Sceptre honteux et lourd que la peur divinise,
L'Autriche casse l'aile au lion de Venise ;
Quand Modène étranglé râle sous l'archiduc ;
Quand Dresde lutte et pleure au lit d'un roi caduc ;
Quand Madrid se rendort d'un sommeil léthargique ;
Quand Vienne tient Milan ; quand le lion belgique,
Courbé comme le boeuf qui creuse un vil sillon,
N'a plus même de dents pour mordre son bâillon ;
Quand un Cosaque affreux, que la rage transporte,
Viole Varsovie échevelée et morte,
Et, souillant son linceul, chaste et sacré lambeau,
Se vautre sur la vierge étendue au tombeau ;
Alors, oh ! je maudis, dans leur cour, dans leur antre,
Ces rois dont les chevaux ont du sang jusqu'au ventre
Je sens que le poète est leur juge ! je sens
Que la muse indignée, avec ses poings puissants,
Peut, comme au pilori, les lier sur leur trône
Et leur faire un carcan de leur lâche couronne,
Et renvoyer ces rois, qu'on aurait pu bénir,
Marqués au front d'un vers que lira l'avenir !
Oh ! la muse se doit aux peuples sans défense.
J'oublie alors l'amour, la famille, l'enfance,
Et les molles chansons, et le loisir serein,
Et j'ajoute à ma lyre une corde d'airain !





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MessagePosté le: 23-08-2007 23:16    Sujet du message: Répondre en citant

POESIE VICTOR HUGO



Au bord de la mer
Vois, ce spectacle est beau. - Ce paysage immense
Qui toujours devant nous finit et recommence ;
Ces blés, ces eaux, ces prés, ce bois charmant aux yeux ;
Ce chaume où l'on entend rire un groupe joyeux ;
L'océan qui s'ajoute à la plaine où nous sommes ;
Ce golfe, fait par Dieu, puis refait par les hommes,
Montrant la double main empreinte en ses contours,
Et des amas de rocs sous des monceaux de tours ;
Ces landes, ces forêts, ces crêtes déchirées ;
Ces antres à fleur d'eau qui boivent les marées ;
Cette montagne, au front de nuages couvert,
Qui dans un de ses plis porte un beau vallon vert,
Comme un enfant des fleurs dans un pan de sa robe ;
La ville que la brume à demi nous dérobe,
Avec ses mille toits bourdonnants et pressés ;
Ce bruit de pas sans nombre et de rameaux froissés,
De voix et de chansons qui par moments s'élève ;
Ces lames que la mer amincit sur la grève,
Où les longs cheveux verts des sombres goëmons
Tremblent dans l'eau moirée avec l'ombre des monts ;
Cet oiseau qui voyage et cet oiseau qui joue ;
Ici cette charrue, et là-bas cette proue,
Traçant en même temps chacune leur sillon ;
Ces arbres et ces mâts, jouets de l'aquilon ;
Et là-bas, par-delà les collines lointaines,
Ces horizons remplis de formes incertaines ;
Tout ce que nous voyons, brumeux ou transparent,
Flottant dans les clartés, dans les ombres errant,
Fuyant, debout, penché, fourmillant, solitaire,
Vagues, rochers, gazons, - regarde, c'est la terre !

Et là-haut, sur ton front, ces nuages si beaux
Où pend et se déchire une pourpre en lambeaux ;
Cet azur, qui ce soir sera l'ombre infinie ;
Cet espace qu'emplit l'éternelle harmonie ;
Ce merveilleux soleil, ce soleil radieux
Si puissant à changer toute forme à nos yeux
Que parfois, transformant en métaux les bruines,
On ne voit plus dans l'air que splendides ruines,
Entassements confus, amas étincelants
De cuivres et d'airains l'un sur l'autre croulants,
Cuirasses, boucliers, armures dénouées,
Et caparaçons d'or aux croupes des nuées ;
L'éther, cet océan si liquide et si bleu,
Sans rivage et sans fond, sans borne et sans milieu,
Que l'oscillation de toute haleine agite,
Où tout ce qui respire, ou remue, ou gravite,
A sa vague et son flot, à d'autres flots uni,
Où passent à la fois, mêlés dans l'infini,
Air tiède et vents glacés, aubes et crépuscules,
Bises d'hiver, ardeur des chaudes canicules,
Les parfums de la fleur et ceux de l'encensoir,
Les astres scintillant sur la robe du soir,
Et les brumes de gaze, et la douteuse étoile,
Paillette qui se perd dans les plis noirs du voile,
La clameur des soldats qu'enivre le tambour,
Le froissement du nid qui tressaille d'amour,
Les souffles, les échos, les brouillards, les fumées,
Mille choses que l'homme encor n'a pas nommées,
Les flots de la lumière et les ondes du bruit,
Tout ce qu'on voit le jour, tout ce qu'on sent la nuit ;
Eh bien ! nuage, azur, espace, éther, abîmes,
Ce fluide océan, ces régions sublimes
Toutes pleines de feux, de lueurs, de rayons,
Où l'âme emporte l'homme, où tous deux nous fuyons,
Où volent sur nos fronts, selon des lois profondes,
Près de nous les oiseaux et loin de nous les mondes,
Cet ensemble ineffable, immense, universel,
Formidable et charmant, - contemple, c'est le ciel !

Oh oui ! la terre est belle et le ciel est superbe ;
Mais quand ton sein palpite et quand ton oeil reluit,
Quand ton pas gracieux court si léger sur l'herbe
Que le bruit d'une lyre est moins doux que son bruit ;

Lorsque ton frais sourire, aurore de ton âme,
Se lève rayonnant sur moi qu'il rajeunit,
Et de ta bouche rose, où naît sa douce flamme,
Monte jusqu'à ton front comme l'aube au zénith ;

Quand, parfois, sans te voir, ta jeune voix m'arrive,
Disant des mots confus qui m'échappent souvent,
Bruit d'une eau qui se perd sous l'ombre de sa rive
Chanson d'oiseau caché qu'on écoute en rêvant ;

Lorsque ma poésie, insultée et proscrite,
Sur ta tête un moment se repose en chemin ;
Quand ma pensée en deuil sous la tienne s'abrite,
Comme un flambeau de nuit sous une blanche main ;

Quand nous nous asseyons tous deux dans la vallée ;
Quand ton âme, soudain apparue en tes yeux,
Contemple avec les pleurs d'une soeur exilée,
Quelque vertu sur terre ou quelque étoile aux cieux ;

Quand brille sous tes cils, comme un feu sous les branches,
Ton beau regard, terni par de longues douleurs ;
Quand sous les maux passés tout à coup tu te penches,
Que tu veux me sourire et qu'il te vient des pleurs ;

Quand mon corps et ma vie à ton souffle résonnent,
Comme un tremblant clavier qui vibre à tout moment ;
Quand tes doigts, se posant sur mes doigts qui frissonnent,
Font chanter dans mon coeur un céleste instrument ;

Lorsque je te contemple, ô mon charme suprême !
Quand ta noble nature, épanouie aux yeux,
Comme l'ardent buisson qui contenait Dieu même,
Ouvre toutes ses fleurs et jette tous ses feux ;

Ce qui sort à la fois de tant de douces choses,
Ce qui de ta beauté s'exhale nuit et jour,
Comme un parfum formé du souffle de cent roses,
C'est bien plus que la terre et le ciel, - c'est l'amour !
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MessagePosté le: 25-08-2007 05:56    Sujet du message: poesie Répondre en citant

poesie victor HUGO



POESIE VICTOR HUGO


Chanson (L'Ame en fleur)
Si vous n'avez rien à me dire,
Pourquoi venir auprès de moi ?
Pourquoi me faire ce sourire
Qui tournerait la tête au roi ?
Si vous n'avez rien à me dire,
Pourquoi venir auprès de moi ?

Si vous n'avez rien à m'apprendre,
Pourquoi me pressez-vous la main ?
Sur le rêve angélique et tendre,
Auquel vous songez en chemin,
Si vous n'avez rien à m'apprendre,
Pourquoi me pressez-vous la main ?

Si vous voulez que je m'en aille,
Pourquoi passez-vous par ici ?
Lorsque je vous vois, je tressaille :
C'est ma joie et c'est mon souci.
Si vous voulez que je m'en aille,
Pourquoi passez-vous par ici ?
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MessagePosté le: 25-08-2007 08:29    Sujet du message: Répondre en citant

Je l'avais appris à mes élèves....

http://cp.lakanal.free.fr/chansons/croisade.htm
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MessagePosté le: 27-08-2007 06:55    Sujet du message: Répondre en citant

Si tu étais une fleur, je serais tes pétales
Si tu étais un soleil, je serais tes rayons
Si tu étais un oiseau, je serais ton plumage
Si tu étais un arbre, je serais ton feuillage
Si tu étais une galaxie, je serais tes étoiles
Si tu étais un ange, je serais tes ailes

Tu es un homme? Je suis ta femme

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MessagePosté le: 28-08-2007 00:12    Sujet du message: poesie Répondre en citant

victor HUGO




Victor HUGO (1802-1885)
(Recueil : Les chants du crépuscule)




Au bord de la mer
Vois, ce spectacle est beau. - Ce paysage immense
Qui toujours devant nous finit et recommence ;
Ces blés, ces eaux, ces prés, ce bois charmant aux yeux ;
Ce chaume où l'on entend rire un groupe joyeux ;
L'océan qui s'ajoute à la plaine où nous sommes ;
Ce golfe, fait par Dieu, puis refait par les hommes,
Montrant la double main empreinte en ses contours,
Et des amas de rocs sous des monceaux de tours ;
Ces landes, ces forêts, ces crêtes déchirées ;
Ces antres à fleur d'eau qui boivent les marées ;
Cette montagne, au front de nuages couvert,
Qui dans un de ses plis porte un beau vallon vert,
Comme un enfant des fleurs dans un pan de sa robe ;
La ville que la brume à demi nous dérobe,
Avec ses mille toits bourdonnants et pressés ;
Ce bruit de pas sans nombre et de rameaux froissés,
De voix et de chansons qui par moments s'élève ;
Ces lames que la mer amincit sur la grève,
Où les longs cheveux verts des sombres goëmons
Tremblent dans l'eau moirée avec l'ombre des monts ;
Cet oiseau qui voyage et cet oiseau qui joue ;
Ici cette charrue, et là-bas cette proue,
Traçant en même temps chacune leur sillon ;
Ces arbres et ces mâts, jouets de l'aquilon ;
Et là-bas, par-delà les collines lointaines,
Ces horizons remplis de formes incertaines ;
Tout ce que nous voyons, brumeux ou transparent,
Flottant dans les clartés, dans les ombres errant,
Fuyant, debout, penché, fourmillant, solitaire,
Vagues, rochers, gazons, - regarde, c'est la terre !

Et là-haut, sur ton front, ces nuages si beaux
Où pend et se déchire une pourpre en lambeaux ;
Cet azur, qui ce soir sera l'ombre infinie ;
Cet espace qu'emplit l'éternelle harmonie ;
Ce merveilleux soleil, ce soleil radieux
Si puissant à changer toute forme à nos yeux
Que parfois, transformant en métaux les bruines,
On ne voit plus dans l'air que splendides ruines,
Entassements confus, amas étincelants
De cuivres et d'airains l'un sur l'autre croulants,
Cuirasses, boucliers, armures dénouées,
Et caparaçons d'or aux croupes des nuées ;
L'éther, cet océan si liquide et si bleu,
Sans rivage et sans fond, sans borne et sans milieu,
Que l'oscillation de toute haleine agite,
Où tout ce qui respire, ou remue, ou gravite,
A sa vague et son flot, à d'autres flots uni,
Où passent à la fois, mêlés dans l'infini,
Air tiède et vents glacés, aubes et crépuscules,
Bises d'hiver, ardeur des chaudes canicules,
Les parfums de la fleur et ceux de l'encensoir,
Les astres scintillant sur la robe du soir,
Et les brumes de gaze, et la douteuse étoile,
Paillette qui se perd dans les plis noirs du voile,
La clameur des soldats qu'enivre le tambour,
Le froissement du nid qui tressaille d'amour,
Les souffles, les échos, les brouillards, les fumées,
Mille choses que l'homme encor n'a pas nommées,
Les flots de la lumière et les ondes du bruit,
Tout ce qu'on voit le jour, tout ce qu'on sent la nuit ;
Eh bien ! nuage, azur, espace, éther, abîmes,
Ce fluide océan, ces régions sublimes
Toutes pleines de feux, de lueurs, de rayons,
Où l'âme emporte l'homme, où tous deux nous fuyons,
Où volent sur nos fronts, selon des lois profondes,
Près de nous les oiseaux et loin de nous les mondes,
Cet ensemble ineffable, immense, universel,
Formidable et charmant, - contemple, c'est le ciel !

Oh oui ! la terre est belle et le ciel est superbe ;
Mais quand ton sein palpite et quand ton oeil reluit,
Quand ton pas gracieux court si léger sur l'herbe
Que le bruit d'une lyre est moins doux que son bruit ;

Lorsque ton frais sourire, aurore de ton âme,
Se lève rayonnant sur moi qu'il rajeunit,
Et de ta bouche rose, où naît sa douce flamme,
Monte jusqu'à ton front comme l'aube au zénith ;

Quand, parfois, sans te voir, ta jeune voix m'arrive,
Disant des mots confus qui m'échappent souvent,
Bruit d'une eau qui se perd sous l'ombre de sa rive
Chanson d'oiseau caché qu'on écoute en rêvant ;

Lorsque ma poésie, insultée et proscrite,
Sur ta tête un moment se repose en chemin ;
Quand ma pensée en deuil sous la tienne s'abrite,
Comme un flambeau de nuit sous une blanche main ;

Quand nous nous asseyons tous deux dans la vallée ;
Quand ton âme, soudain apparue en tes yeux,
Contemple avec les pleurs d'une soeur exilée,
Quelque vertu sur terre ou quelque étoile aux cieux ;

Quand brille sous tes cils, comme un feu sous les branches,
Ton beau regard, terni par de longues douleurs ;
Quand sous les maux passés tout à coup tu te penches,
Que tu veux me sourire et qu'il te vient des pleurs ;

Quand mon corps et ma vie à ton souffle résonnent,
Comme un tremblant clavier qui vibre à tout moment ;
Quand tes doigts, se posant sur mes doigts qui frissonnent,
Font chanter dans mon coeur un céleste instrument ;

Lorsque je te contemple, ô mon charme suprême !
Quand ta noble nature, épanouie aux yeux,
Comme l'ardent buisson qui contenait Dieu même,
Ouvre toutes ses fleurs et jette tous ses feux ;

Ce qui sort à la fois de tant de douces choses,
Ce qui de ta beauté s'exhale nuit et jour,
Comme un parfum formé du souffle de cent roses,
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MessagePosté le: 29-08-2007 00:41    Sujet du message: POESIE Répondre en citant

VICTOR HUGO





Bêtise de la guerre
Ouvrière sans yeux, Pénélope imbécile,
Berceuse du chaos où le néant oscille,
Guerre, ô guerre occupée au choc des escadrons,
Toute pleine du bruit furieux des clairons,
Ô buveuse de sang, qui, farouche, flétrie,
Hideuse, entraîne l'homme en cette ivrognerie,
Nuée où le destin se déforme, où Dieu fuit,
Où flotte une clarté plus noire que la nuit,
Folle immense, de vent et de foudres armée,
A quoi sers-tu, géante, à quoi sers-tu, fumée,
Si tes écroulements reconstruisent le mal,
Si pour le bestial tu chasses l'animal,
Si tu ne sais, dans l'ombre où ton hasard se vautre,
Défaire un empereur que pour en faire un autre ?
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MessagePosté le: 29-08-2007 23:30    Sujet du message: POESIE Répondre en citant

victor Certe, elle n'était pas femme et charmante en vain
Certe, elle n'était pas femme et charmante en vain,
Mais le terrestre en elle avait un air divin.
Des flammes frissonnaient sur mes lèvres hardies ;
Elle acceptait l'amour et tous ses incendies,
Rêvait au tutoiement, se risquait pas à pas,
Ne se refusait point et ne se livrait pas ;
Sa tendre obéissance était haute et sereine ;
Elle savait se faire esclave et rester reine,
Suprême grâce ! et quoi de plus inattendu
Que d'avoir tout donné sans avoir rien perdu !
Elle était nue avec un abandon sublime
Et, couchée en un lit, semblait sur une cime.
A mesure qu'en elle entrait l'amour vainqueur,
On eût dit que le ciel lui jaillissait du coeur ;
Elle vous caressait avec de la lumière ;
La nudité des pieds fait la marche plus fière
Chez ces êtres pétris d'idéale beauté ;
Il lui venait dans l'ombre au front une clarté
Pareille à la nocturne auréole des pôles ;
A travers les baisers, de ses blanches épaules
On croyait voir sortir deux ailes lentement ;
Son regard était bleu, d'un bleu de firmament ;
Et c'était la grandeur de cette femme étrange
Qu'en cessant d'être vierge elle devenait ange.





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MessagePosté le: 31-08-2007 01:03    Sujet du message: POEME Répondre en citant

Vers la fin d'un discours extrêmement important
le grand homme d'Etat trébuchant
sur une belle phrase creuse
tombe dedans
et désemparé la bouche grande ouverte
haletant
montre les dents
et la carie dentaire de ses pacifiques raisonnements
met à vif le nerf de la guerre
la délicate question d'argent.


Jacques Prévert
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MessagePosté le: 01-09-2007 19:40    Sujet du message: poesie Répondre en citant

VDanger d'aller dans les bois
Ne te figure pas, ma belle,
Que les bois soient pleins d'innocents.
La feuille s'émeut comme l'aile
Dans les noirs taillis frémissants VICTOR HUGO

L'innocence que tu supposes
Aux chers petits oiseaux bénis
N'empêche pas les douces choses
Que Dieu veut et que font les nids.

Les imiter serait mon rêve ;
Je baise en songe ton bras blanc ;
Commence ! dit l'Aurore. - Achève !
Dit l'étoile. Et je suis tremblant.

Toutes les mauvaises pensées,
Les oiseaux les ont, je les ai,
Et par les forêts insensées
Notre coeur n'est point apaisé.

Quand je dis mauvaises pensées
Tu souris... - L'ombre est pleine d'yeux,
Vois, les fleurs semblent caressées
Par quelqu'un dans les bois joyeux. -

Viens ! l'heure passe. Aimons-nous vite !
Ton coeur, à qui l'amour fait peur,
Ne sait s'il cherche ou s'il évite
Ce démon dupe, ange trompeur.

En attendant, viens au bois sombre.
Soit. N'accorde aucune faveur.
Derrière toi, marchant dans l'ombre,
Le poëte sera rêveur ;

Et le faune, qui se dérobe,
Regardera du fond des eaux
Quand tu relèveras ta robe
Pour enjamber les clairs ruisseaux.





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MessagePosté le: 02-09-2007 07:16    Sujet du message: Répondre en citant

Cet homme universel
Cet esclave
Cet Africain
Ce Noir
Cet homme
Nommé Toussaint!

Cette île
Cet océan
Ces montagnes
Cette plantation
Nommé Bréda!

Cet esclave de l’île
Cet Africain de l’océan
Ce Noir des montagnes
Cet homme de la plantation
Ce Toussaint Bréda!

Ces esclaves révoltés
Cette colonie
Cette Europe
Cette barbarie!

Ce phare
Cette étoile
Cet éclair
Cette Ouverture!

Ce phare éclairant les révoltés
Cette étoile illuminant la colonie
Cet éclair zébrant l’Europe
Cette ouverture contre la barbarie
Ce Toussaint Louverture!

Cet homme né esclave
Cet esclave vétérinaire
Ce vétérinaire meneur d’hommes
Ce meneur d’hommes guidant l’humanité
Ce Général Louverture
Tout Saint!

Cet ultime forgeron de la fraternité
Cette foudroyante comète de la liberté
Cet aveuglant soleil de l’égalité
Ce titan de l’humanité!

Ce TOUSSAINT BREDA LOUVERTURE
Cet homme universel!

—Denizé Lauture Septembre 2003

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MessagePosté le: 03-09-2007 10:58    Sujet du message: Répondre en citant

Referme la porte,
tamise la lumiere,
ce soir pour la premiere fois, je serai femme dans tes bras.
Ferme les yeux, laisse ma robe satinée glisser sur ma peau,
ta bouche si invitante , me donne le goût de te prendre.
Tes yeux ont couleur du ciel,
ta bouche à goût de miel,
ta voix est si tendre,
ton parfum m'enchante et tu minspires l'amour,
prenons tout notre temps,
ce soir, je veux t'aimer tendrement, passionément,
nos corps sentremellerons de mille et une facons,
je veux mourir en toi et ce soir,
pour la premiere fois je serai femme dans tes bras.
L'orsque je découvre les formes nues de ton corps,
il s'empare de moi , mille douceurs, mille voluptés,
je me sens moi, je me sens femme.
Je me nourri de ta chaleur, de ta tendresse, de tes caresses,
je vais aller plus loin que la pensée, au delà des rêves,
tout prendre s'aimer et recommencer, savourer chaque fibre de toi,
et ce soir pour la première fois, je serai femme dans tes bras.


(Ce texte étant copié, j'ai dû corriger plus de dix fautes ! Shocked il est possible qu'il en restent ! Sad
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MessagePosté le: 04-09-2007 07:49    Sujet du message: Répondre en citant

Personne ne suit ?! Shocked Sad

L'ESPOIR ça vient d'on ne sait où, ça va plus loin que nous.

L'ESPOIR, ça nous colle à la peau, ça nous enracine au ciel, ça nous enlace les mains.

L'ESPOIR ça nous étouffe à en crever, à en crier, à en vivre sans fin.

FRAGILE, si fragile comme la fleur du blé, il ensemence nos chemins.
Il nourrit nos après-demain et fait éclater nos rires plus
plus loin que la terre.

ECRIT en rouge sur les murs des prisons, il se nomme LIBERTE.

ECRIT
en noir sur les portes des princes, il se nomme JUSTICE.

ECRIT en bleu sur le gris de nos villes, il se nomme HORIZON.

ECRIT en blanc sur les robes des filles, il se nomme PRINTEMPS.

ECRIT en rose sur les fleurs de nos mains, il se nomme FRATERNITE.

ECRIT
en transparence dans les yeux des enfants, il se nomme VIVRE.

ECRIT en arc-en-ciel sur le soleil couchant, il se nomme DEMAIN

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MessagePosté le: 05-09-2007 10:46    Sujet du message: Répondre en citant

Mon coeur,il y a 3 ans,on était liés par amitié,
il y a 2 ans,on était liés par l'amour mais que s'est-il passé mon coeur?Cette année,nous ne sommes plus rien l'un pour l'autre!
Que s'est-il passé dans ta tête pour que ton coeur chavire vers un coeur inconnu?
Son coeur a elle était-il meilleur?
Ton bonheur est-il suprême à présent?
Je ne crois pas mon coeur!Pourquoi tu m'as fait vivre cette souffrance?
Pour me montrer que 2 âmes peuvent se lier mais aussi se délivrer de leur pacte mon coeur?
C'était ça ta vérité? Mon coeur reviens moi!
Je te pardonnerais mais reviens moi!
Mon coeur, te souviens tu?
Mon coeur battait si fort, était si heureux mais maintenant il va lacher!
Je me mets à genoux devant toi mon coeur:
REVIENS! J'ai tant besoin de toi!
Mon petit coeur qui battait souffre depuis peu et il saigne!Reviens!

Chloé.

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MessagePosté le: 09-09-2007 09:19    Sujet du message: poésies Répondre en citant

Les Yeux
Extrait Des Stances Et Poèmes

Par Sully Prudhome



Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Des yeux sans nombre ont vu l'aurore ;
Ils dorment au fond des tombeaux
Et le soleil se lève encore.

Les nuits plus douces que les jours
Ont enchanté des yeux sans nombre ;
Les étoiles brillent toujours
Et les yeux se sont remplis d'ombre.

Oh! qu'ils aient perdu le regard,
Non, non, cela n'est pas possible !
Ils se sont tournés quelque part
Vers ce qu'on nomme l'invisible ;

Et comme les astres penchants,
Nous quittent, mais au ciel demeurent,
Les prunelles ont leurs couchants,
Mais il n'est pas vrai qu'elles meurent :

Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Ouverts à quelque immense aurore,
De l'autre côté des tombeaux
Les yeux qu'on ferme voient encore

_________________
Le bonheur est dans le pré.
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campanule



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MessagePosté le: 14-09-2007 16:56    Sujet du message: Répondre en citant

Les Yeux d'Elsa
Louis Aragon

Tes yeux sont si profonds qu'en me penchant pour boire
J'ai vu tous les soleils y venir se mirer
S'y jeter à mourir tous les désespérés
Tes yeux sont si profonds que j'y perds la mémoire

À l'ombre des oiseaux c'est l'océan troublé
Puis le beau temps soudain se lève et tes yeux changent
L'été taille la nue au tablier des anges
Le ciel n'est jamais bleu comme il l'est sur les blés

Les vents chassent en vain les chagrins de l'azur
Tes yeux plus clairs que lui lorsqu'une larme y luit
Tes yeux rendent jaloux le ciel d'après la pluie
Le verre n'est jamais si bleu qu'à sa brisure

Mère des Sept douleurs ô lumière mouillée
Sept glaives ont percé le prisme des couleurs
Le jour est plus poignant qui point entre les pleurs
L'iris troué de noir plus bleu d'être endeuillé

Tes yeux dans le malheur ouvrent la double brèche
Par où se reproduit le miracle des Rois
Lorsque le coeur battant ils virent tous les trois
Le manteau de Marie accroché dans la crèche

Une bouche suffit au mois de Mai des mots
Pour toutes les chansons et pour tous les hélas
Trop peu d'un firmament pour des millions d'astres
Il leur fallait tes yeux et leurs secrets gémeaux

L'enfant accaparé par les belles images
Écarquille les siens moins démesurément
Quand tu fais les grands yeux je ne sais si tu mens
On dirait que l'averse ouvre des fleurs sauvages

Cachent-ils des éclairs dans cette lavande où
Des insectes défont leurs amours violentes
Je suis pris au filet des étoiles filantes
Comme un marin qui meurt en mer en plein mois d'août

J'ai retiré ce radium de la pechblende
Et j'ai brûlé mes doigts à ce feu défendu
Ô paradis cent fois retrouvé reperdu
Tes yeux sont mon Pérou ma Golconde mes Indes

Il advint qu'un beau soir l'univers se brisa
Sur des récifs que les naufrageurs enflammèrent
Moi je voyais briller au-dessus de la mer
Les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa

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badol



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MessagePosté le: 17-09-2007 05:43    Sujet du message: Répondre en citant

Les caresses des yeux sont les plus adorables ;
Elles apportent l'âme aux limites de l'être,
Et livrent des secrets autrement ineffables,
Dans lesquels seul le fond du coeur peut apparaître.

Les baisers les plus purs sont grossiers auprès d'elles ;
Leur langage est plus fort que toutes les paroles ;
Rien n'exprime que lui les choses immortelles
Qui passent par instants dans nos êtres frivoles
.
_________________
Le bonheur est dans le pré.
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campanule



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MessagePosté le: 17-09-2007 10:04    Sujet du message: Répondre en citant

Dans les bois
Au printemps l'oiseau naît et chante :
N'avez-vous pas ouï sa voix ?...
Elle est pure, simple et touchante,
La voix de l'oiseau - dans les bois !

L'été, l'oiseau cherche l'oiselle ;
Il aime - et n'aime qu'une fois !
Qu'il est doux, paisible et fidèle,
Le nid de l'oiseau - dans les bois !

Puis quand vient l'automne brumeuse,
il se tait... avant les temps froids.
Hélas ! qu'elle doit être heureuse
La mort de l'oiseau - dans les bois !

Gérard de Nerval
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campanule



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MessagePosté le: 18-09-2007 09:20    Sujet du message: Répondre en citant

Je voudrais dédier ce poème à Line, elle qui les aimait tant.

Au revoir Line, sois en paix.



Eternité de la nature, brièveté de l'homme
Roulez dans vos sentiers de flamme,
Astres, rois de l'1immensité!
Insultez, écrasez mon âme
Par votre presque éternité!
Et vous, comètes vagabondes,
Du divin océan des mondes
Débordement prodigieux,
Sortez des limites tracées,
Et révélez d'autres pensées
De celui qui pensa les cieux!

Triomphe, immortelle nature!
A qui la main pleine de jours
Prête des forces sans mesure,
Des temps qui renaissent toujours!
La mort retrempe ta puissance,
Donne, ravis, rends l'existence
A tout ce qui la puise en toi;
Insecte éclos de ton sourire,
Je nais, je regarde et j'expire,
Marche et ne pense plus à moi!

Vieil océan, dans tes rivages
Flotte comme un ciel écumant,
Plus orageux que les nuages,
Plus lumineux qu'un firmament!
Pendant que les empires naissent,
Grandissent, tombent, disparaissent
Avec leurs générations,
Dresse tes bouillonnantes crêtes,
Bats ta rive! et dis aux: tempêtes :
Où sont les nids des nations?

Toi qui n'es pas lasse d'éclore
Depuis la naissance des jours.
Lève-toi, rayonnante aurore,
Couche-toi, lève-toi toujours!
Réfléchissez ses feux sublimes,
Neiges éclatantes des cimes,
Où le jour descend comme un roi!
Brillez, brillez pour me confondre,
Vous qu'un rayon du jour peut fondre,
Vous subsisterez plus que moi!

Et toi qui t'abaisse et t'élève
Comme la poudre des chemins,
Comme les vagues sûr la grève,
Race innombrable des humains,
Survis au temps qui me consume,
Engloutis-moi dans ton écume,
Je sens moi-même mon néant,
Dans ton sein qu'est-ce qu'une vie?
Ce qu'est une goutte de pluie
Dans les bassins de l'océan!

Vous mourez pour renaître encore,
Vous fourmillez dans vos sillons!
Un souffle du soir à l'aurore
Renouvelle vos tourbillons!
Une existence évanouie
Ne fait pas baisser d'une vie
Le flot de l'être toujours plein;
Il ne vous manque quand j'expire
Pas plus qu'à l'homme qui respire
Ne manque un souffle de son sein!

Vous allez balayer ma cendre;
L'homme ou l'insecte en renaîtra!
Mon nom brûlant de se répandre
Dans le nom commun se perdra;
Il fut! voilà tout! bientôt même
L'oubli couvre ce mot suprême,
Un siècle ou deux l'auront vaincu!
Mais vous ne pouvez, à nature!
Effacer une créature;
Je meurs! qu'importe? j'ai vécu!

Dieu m'a vu! le regard de vie
S'est abaissé sur mon néant,
Votre existence rajeunie
A des siècles, j'eus mon instant!
Mais dans la minute qui passe
L'infini de temps et d'espace
Dans mon regard s'est répété!
Et j'ai vu dans ce point de l'être
La même image m'apparaître
Que vous dans votre immensité!

Distances incommensurables,
Abîmes des monts et des cieux,
Vos mystères inépuisables
Se sont révélés à mes yeux!
J'ai roulé dans mes voeux sublimes
Plus de vagues que tes abîmes
N'en roulent, à mer en courroux!
Et vous, soleils aux yeux de flamme,
Le regard brûlant de mon âme
S'est élevé plus haut que vous!

De l'être universel, unique,
La splendeur dans mon ombre a lui,
Et j'ai bourdonné mon cantique
De joie et d'amour devant lui!
Et sa rayonnante pensée
Dans la mienne s'est retracée,
Et sa parole m'a connu!
Et j'ai monté devant sa face,
Et la nature m'a dit : Passe :
Ton sort est sublime, il t'a vu!

Vivez donc vos jours sans mesure!
Terre et ciel! céleste flambeau!
Montagnes, mers, et toi, nature,
Souris longtemps sur mon tombeau!
Effacé du livre de vie,
Que le néant même m'oublie!
J'admire et ne suis point jaloux!
Ma pensée a vécu d'avance
Et meurt avec une espérance
Plus impérissable que vous!

Lamartine


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Annick



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MessagePosté le: 18-09-2007 09:55    Sujet du message: Répondre en citant

Merci pour notre petite Line.
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campanule



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MessagePosté le: 19-09-2007 22:14    Sujet du message: Répondre en citant

Jacques Brel
CES GENS-LÀ
1966


D'abord d'abord y a l'aîné
Lui qui est comme un melon
Lui qui a un gros nez
Lui qui sait plus son nom
Monsieur tellement qui boit
Ou tellement qu'il a bu
Qui fait rien de ses dix doigts
Mais lui qui n'en peut plus
Lui qui est complètement cuit
Et qui se prend pour le roi
Qui se saoule toutes les nuits
Avec du mauvais vin
Mais qu'on retrouve matin
Dans l'église qui roupille
Raide comme une saillie
Blanc comme un cierge de Pâques
Et puis qui balbutie
Et qui a l'oeil qui divague
Faut vous dire Monsieur
Que chez ces gens-là
On ne pense pas Monsieur
On ne pense pas on prie

Et puis y a l'autre
Des carottes dans les cheveux
Qu'a jamais vu un peigne
Ouest méchant comme une teigne
Même qu'il donnerait sa chemise
A des pauvres gens heureux
Qui a marié la Denise
Une fille de la ville
Enfin d'une autre ville
Et que c'est pas fini
Qui fait ses petites affaires
Avec son petit chapeau
Avec son petit manteau
Avec sa petite auto
Qu'aimerait bien avoir l'air
Mais qui n'a pas l'air du tout
Faut pas jouer les riches
Quand on n'a pas le sou
Faut vous dire Monsieur
Que chez ces gens-là
On ne vit pas Monsieur
On ne vit pas on triche

Et puis y a les autres
La mère qui ne dit rien
Ou bien n'importe quoi
Et du soir au matin
Sous sa belle gueule d'apôtre
Et dans son cadre en bois
Y a la moustache du père
Qui est mort d'une glissade
Et qui recarde son troupeau
Bouffer la soupe froide
Et ça fait des grands chloup
Et ça fait des grands chloup
Et puis il y a la toute vieille
Qu'en finit pas de vibrer
Et qu'on n'écoute même pas
Vu que c'est elle qu'a l'oseille
Et qu'on écoute même pas
Ce que ses pauvres mains racontent
Faut vous dire Monsieur
Que chez ces gens-là
On ne cause pas Monsieur
On ne cause pas on compte

Et puis et puis
Et puis y a Frida
Qui est belle comme un soleil
Et qui m'aime pareil
Que moi j'aime Frida
Même qu'on se dit souvent
Qu'on aura une maison
Avec des tas de fenêtres
Avec presque pas de murs
Et qu'on vivra dedans
Et qu'il fera bon y être
Et que si c'est pas sûr
C'est quand même peut-être
Parce que les autres veulent pas
Parce que les autres veulent pas
Les autres ils disent comme ça
Qu'elle est trop belle pour moi
Que je suis tout juste bon
A égorger les chats
J'ai jamais tué de chats
Ou alors y a longtemps
Ou bien j'ai oublié

Ou ils sentaient pas bon
Enfin ils ne veulent pas
Enfin ils ne veulent pas
Parfois quand on se voit
Semblant que c'est pas exprès
Avec ses yeux mouillants
Elle dit qu'elle partira
Elle dit qu'elle me suivra
Alors pour un instant
Pour un instant seulement
Alors moi je la crois Monsieur
Pour un instant
Pour un instant seulement
Parce que chez ces gens-là
Monsieur on ne s'en va pas
On ne s'en va pas Monsieur
On ne s'en va pas
Mais il est tard Monsieur
Il faut que je rentre chez moi.
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Annick



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MessagePosté le: 19-09-2007 23:13    Sujet du message: Répondre en citant

Superbe Brel !
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FormatG



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MessagePosté le: 20-09-2007 05:24    Sujet du message: Répondre en citant

je me souviens quand elle est sortie, cette chanson,
j'avais 20 ans et toutes mes illusions,

J'aimais beaucoup le grand Jacques,
Et maintenant je me demande pourquoi...
Pourquoi n'ai-je aucun disque de lui? Shocked
_________________
Quand ça marche, c'est tout bon! Very Happy
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campanule



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MessagePosté le: 20-09-2007 08:06    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour Format G, tu sais qu'il existe un énorme coffret avec toutes ses chansons ?
Cela pourrait être une idée de cadeau pour Noël ?
Merci à toi et à Annick de vous intéresser à cette rubrique.
Bonne journée.

Merveilleux poète également : Brassens :

La marche nuptiale
Mariage d'amour mariage d'argent
J'ai vu se marier toute sorte de gens
Des gens de basse source et des grands de la terre
Des prétendus coiffeurs, des soit-disant notaires

Quand même je vivrais jusqu'à la fin des temps
Je garderais toujours le souvenir content
Du jour de pauvre noce où mon père et ma mère
S'allèrent épouser devant Monsieur le Maire

C'est dans un char à boeufs s'il faut parler bien franc
Tirés par les amis poussés par les parents
Que les vieux amoureux firent leurs épousailles
Après longtemps d'amour, longtemps de fiancailles

Cortège nuptial hors de l'ordre courant
La foule nous couvait d'un oeil protubérant
Nous étions contemplés par le monde futile
Qui n'avait jamais vu de noce de ce style

Voici le vent qui souffle emportant crève-coeur
Le chapeau de mon père et les enfants de coeur
Voilà la pluie qui tombe en pesant bien ses gouttes
Comme pour empêcher la noc' coûte que coûte

Je n'oublierai jamais la mariée en pleurs
Berçant comm' une poupée son gros bouquet de fleurs
Moi pour la consoler moi de toute ma morgue
Sur mon harmonica jouant les grandes orgues

Tous les garçons d'honneur montrant le poing aux nues
Criaient : "Par Jupiter, la noce continue"
Par les homm's décriée par les dieux contrariée
La noce continue et Vive la mariée.
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FormatG



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MessagePosté le: 20-09-2007 08:22    Sujet du message: Répondre en citant

Bonne idée de cadeau, Campanule Very Happy

Brassens a aussi fait des chansons sublimes!
Et pour ceux qui l'ignorent, ses partitions de guitare sont très difficiles à jouer, alors que ça semble couler tout seul Rolling Eyes
_________________
Quand ça marche, c'est tout bon! Very Happy
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campanule



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MessagePosté le: 20-09-2007 10:13    Sujet du message: Répondre en citant

Coucou Format G.
Oui, je sais pour Brassens mais tu sais je ne suis pas musicienne à mon grand regret.
Mon fils aîné gratouille de la guitare Very Happy Very Happy

Paul Éluard
(1895-1952)

Ma morte vivante


Dans mon chagrin, rien n’est en mouvement
J’attends, personne ne viendra
Ni de jour, ni de nuit
Ni jamais plus de ce qui fut moi-même

Mes yeux se sont séparés de tes yeux
Ils perdent leur confiance, ils perdent leur lumière
Ma bouche s’est séparée de ta bouche
Ma bouche s’est séparée du plaisir
Et du sens de l’amour, et du sens de la vie
Mes mains se sont séparées de tes mains
Mes mains laissent tout échapper
Mes pieds se sont séparés de tes pieds
Ils n’avanceront plus, il n’y a plus de route
Ils ne connaîtront plus mon poids, ni le repos

Il m’est donné de voir ma vie finir
Avec la tienne
Ma vie en ton pouvoir
Que j’ai crue infinie

Et l’avenir mon seul espoir c’est mon tombeau
Pareil au tien, cerné d’un monde indifférent
J’étais si près de toi que j’ai froid près des autres.

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FormatG



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MessagePosté le: 20-09-2007 12:48    Sujet du message: Répondre en citant

Et beh... Confused
Il est décapant, ce poème, campanule! Crying or Very sad
_________________
Quand ça marche, c'est tout bon! Very Happy
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campanule



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MessagePosté le: 20-09-2007 15:59    Sujet du message: Répondre en citant

Oui, c'est vrai Format G, c'est un poème d'Eluard que je ne connaissais pas.
Merveilleux poème chanté par Brassens
http://www.dailymotion.com/related/154496/video/xk1un_les-passantes-live-duo_music


Dernière édition par campanule le 20-09-2007 17:51; édité 1 fois
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musika



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MessagePosté le: 20-09-2007 16:33    Sujet du message: Répondre en citant

oui, merci campanule..... la poèsie, perd une fidéle amie..
_________________
poete_musika..4 mains
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Annick



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MessagePosté le: 20-09-2007 17:40    Sujet du message: Répondre en citant

Il est très beau ce poème.

Je ne le connaissais pas non plus.

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campanule



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MessagePosté le: 20-09-2007 21:18    Sujet du message: Répondre en citant

La femme adultère
" Mon lit est parfumé d'aloès et de myrrhe ;
" L'odorant cinnamome et le nard de Palmyre
" Ont chez moi de l'Egypte embaumé les tapis.
" J'ai placé sur mon front et l'or et le lapis ;
" Venez, mon bien-aimé, m'enivrer de délices
" Jusqu'à l'heure où le jour appelle aux sacrifices :
" Aujourd'hui que l'époux n'est plus dans la cité,
" Au nocturne bonheur soyez don invité ;
" Il est allé bien loin. " - C'était ainsi, dans l'ombre,
Sur les toits aplanis et sous l'oranger sombre,
Qu'une femme parlait, et son bras abaissé
Montrait la porte étroite à l'amant empressé.
Il a franchi le seuil où le cèdre s'entr'ouvre,
Et qu'un verrou secret rapidement recouvre ;
Puis ces mots ont frappé le cyprès des lambris :
" Voilà ces yeux si purs dont mes yeux sont épris !
" Votre front est semblable au lys de la vallée,
" De vos lèvres toujours la rose est exhalée :
" Que votre voix est douce et douces vos amours !
" Oh ! quittez ces colliers et ces brillants atours ! "
- Non ; ma main veut tarir cette humide rosée
Que l'air sur vos cheveux a longtemps déposée :
C'est pour moi que ce front s'est glacé sous la nuit !
" - Mais ce coeur est brûlant, et l'amour l'a conduit.
" Me voici devant vous, ô belle entre les belles !
" Qu'importent les dangers ? que sont les nuits cruelles
" Quand du palmier d'amour le fruit va se cueillir,
" Quand sous mes doigts tremblants je le sens tressaillir ?
- Ou... Mais d'où vient ce cri, puis ces pas sur la pierre ?
" - C'est un des fils d'Aaron qui sonne la prière.
" Eh quoi ! vous pâlissez ! Que le feu du baiser
" Consume nos amours qu'il peut seul apaiser,
" Qu'il vienne remplacer cette crainte farouche
" Et fermer au refus la pourpre de ta bouche !
On n'entendit plus rien, et les feux abrégés
Dans les lampes d'airain moururent négligés.

Quand le soleil levant embrasa la campagne
Et les verts oliviers de la sainte montagne,
A cette heure paisible où les chameaux poudreux
Apportent du désert leur tribut aux Hébreux ;
Tandis que de sa tente ouvrant la blanche toile,
Le pasteur qui de l'aube a vu pâlir l'étoile
Appelle sa famille au lever solennel
Et salue en ses chants le jour et l'Eternel ;
Le séducteur, content du succès de son crime,
Fuit l'ennui des plaisirs et sa jeune victime.
Seule, elle reste assise, et son front sans couleur
Du remords qui s'approche a déjà la pâleur ;
Elle veut retenir cette nuit, sa complice,
Et la première aurore est son premier supplice :
Elle vit tout ensemble et la faute et le lieu,
S'étonna d'elle-même et douta de son Dieu.
Elle joignit les mains, immobile et muette,
Ses yeux toujours fixés sur la porte secrète ;
Et semblable à la mort, seulement quelques pleurs
Montraient encor sa vie en montrant ses douleurs.
Telle Sodome a vu cette femme imprudente
Frappée au jour où Dieu versa la pluie ardente,
Et, brûlant d'un seul feu deux peuples détestés,
Eteignit leurs palais dans des flots empestés :
Elle voulut, bravant la céleste défense,
Voir une fois encor les lieux de son enfance,
Ou peut-être, écoutant un coeur ambitieux,
Surprendre d'un regard le grand secret des Cieux ;
Mais son pied tout à coup, à la fuite inhabile,
Se fixe, elle pâlit sous un sel immobile,
Et le juste vieillard, en marchant vers Ségor,
N'entendit plus ses pas qu'il écoutait encor.

Tel est le front glacé de la Juive infidèle.
Mais quel est cet enfant qui parait auprès d'elle ?
Il voit des pleurs, il pleure, et, d'un geste incertain,
Demande, comme hier, le baiser du matin.
Sur ses pieds chancelants il s'avance, et, timide,
De sa mère ose enfin presser la joue humide.
Qu'un baiser serait doux ! elle veut l'essayer ;
Mais l'époux, dans le fils, la revient effrayer ;
Devant ce lit, ces murs et ces voûtes sacrées,
Du secret conjugal encore pénétrées,
Où vient de retentir un amour criminel,
Hélas ! elle rougit de l'amour maternel,
Et tremble de poser, dans cette chambre austère,
Sur une bouche pure une lèvre adultère.
Elle voulut parier, mais les sons de sa voix,
Sourds et demi-formés, moururent à la fois,
Et sa parole éteinte et vaine fut suivie
D'un soupir qui sembla le dernier de sa vie.
Elle repousse alors son enfant étonné,
Tant la honte a rempli son coeur désordonné !
Elle entr'ouvre le seuil, mais là tombe abattue,
Telle que de sa base une blanche statue.

Ce jour-là, des remparts, on voyait revenir
Un voyageur parti pour la ville de Tyr.
Sa suite et ses chevaux montraient son opulence :
Guidés nonchalamment par le fer d'une lance,
Fléchissaient sous leur poids, et l'onagre rayé,
Et l'indolent chameau, par son guide effrayé ;
Et douze serviteurs, suivant l'étroite voie,
Courbaient leurs fronts brûlés - sous la pourpre et la soie ;
Et le maître disait : " Maintenant Sephora
Cherche dans l'horizon si l'époux reviendra ;
Elle pleure, elle dit : " Il est bien loin encore !
" Des feux du jour pourtant le désert se colore !
" Et du côté de Tyr je ne l'aperçois pas. "
Mais elle va courir au-devant de mes pas.
Et je dirai : " Tenez, livrez-vous à la joie !
" Ces présents sont pour vous, et la pourpre et la soie,
" Et les moelleux tapis, et l'ambre précieux,
" Et l'acier des miroirs que souhaitaient vos yeux. "
Voilà ce qu'il disait, et de Sion la sainte
Traversait à grands pas la tortueuse enceinte.

Tout Juda cependant, aux fêtes introduit,
Vers le temple, en courant, se pressait à grand bruit :
Les vieillards, les enfants, les femmes affligées,
Dans les longs repentirs et les larmes plongées,
Et celles que frappait un mal secret et lent,
Et l'aveugle aux longs cris, et le boiteux tremblant,
Et le lépreux impur, le dégoût de la terre,
Tous, de leurs maux guéris racontant le mystère,
Aux pieds de leur Sauveur l'adoraient prosternés.
Lui, né dans les douleurs, roi des infortunés,
D'une féconde main prodiguait les miracles,
Et de sa voix sortait une source d'oracles :
De la vie avec l'homme il partageait l'ennui,
Venait trouver le pauvre et s'égalait à lui.
Quelques hommes formés à sa divine école,
Nés simples et grossiers, mais forts de sa parole,
Le suivaient lentement, et son front sérieux
Portait les feux divins en bandeau glorieux.

Par ses cheveux épars une femme entraînée,
Qu'entoure avec clameur la foule déchaînée,
Paraît : ses yeux brûlants au Ciel sont dirigés,
Ses yeux, car de longs fers ses bras nus sont chargés.
Devant le Fils de l'Homme on l'amène en tumulte,
Puis, provoquant l'erreur et méditant l'insulte,
Les Scribes assemblés s'avancent, et l'un d'eux :
" Maître, dit-il, jugez de ce péché hideux ;
" Cette femme adultère est coupable et surprise :
" Que doit faire Israël de la loi de Moïse ? "
Et l'épouse infidèle attendait, et ses yeux
Semblaient chercher encor quelque autre dans ces lieux ;
Et, la pierre à la main, la foule sanguinaire
S'appelait, la montrait : " C'est la femme adultère !
" Lapidez la : déjà le séducteur est mort ! "
Et la femme pleura. - Mais le juge d'abord :
" Qu'un homme d'entre vous, dit-il, jette une pierre
S'il se croit sans péché, qu'il jette la première. "
Il dit, et s'écartant des mobiles Hébreux,
Apaisés par ces mots et déjà moins nombreux,
Son doigt mystérieux, sur l'arène légère,
Ecrivait une langue aux hommes étrangère,
En caractères saints dans le Ciel retracés...
Quand il se releva, tous s'étaient dispersés.
Alfred de VIGNY (1797-1863)
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campanule



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MessagePosté le: 21-09-2007 08:04    Sujet du message: Répondre en citant

Voyage au bout de la vie...



La poussière du temps
Est tombée lentement !
Je m’étais cru poète
Mais c’était dans ma tête…

Mon axe cérébro-spinal
Est tout râpé, ça fait mal !
Et puis mon encéphale
Lui, il est bien sale…

De vieux airs oubliés
Les fantômes du regret ?
Au dessus de la pie mère
Les pensées sont amères…

L’arbre de vie s’est figé
Non sens du : plus jamais !
Jaunies, piquetées, tachées
Quelques images émiettées…
Jan

Parmi les cendres du passé
Quelques remords surannés
Et un vent mauvais emporte
Le parfum des amours mortes…

Il fait un lourd de néant
Là où repose mon séant
Fine poussière impalpable
Qui me recouvre de sable…


Etre après avoir été ?
Personne n’y est arrivé
Ces toiles d’araignée
Doivent être balayées…

Jan Goure


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campanule



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MessagePosté le: 21-09-2007 15:07    Sujet du message: Répondre en citant

Berceuse

André Epervier

Dors mon enfant,
Ferme tes yeux.
Fais-le maintenant,
Sois heureux.


Tu as besoin d’amour,
De douceur, d’affection.
Ton corps n’est que velours.
Nous t’aimons avec animation.


Dors mon enfant.
Aucun bruit pour te réveiller,
Elle est là Maman,
Ce bel ange adoré.


Tu es un beau garçon,
Fort,gentil, souriant.
Dans ta vie, plusieurs saisons
Viendront embellir Jonathan.


Dors mon enfant,
Tu es une merveilleuse musique.
Je te surveillerai souvent
Dans une fierté biblique.


J’ai hâte de te voir grandir,
De converser dans un bon vocabulaire,
D’avoir la chance et le plaisir,
D’être ton ami sans chimère.


Dors mon enfant,
Il est temps que je te laisse.
Un jour, tu seras puissant
Rêve que le monde est en liesse!


Je ferme délicatement la porte.
Je sais qu’un jour, ce geste sera du passé.
Je m’éloigne de ce trésor et je m’emporte
Dans un doux trémolo de fierté.
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