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Soeur Marie-Claude...

 
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Jan Goure



Inscrit le: 18 Juil 2006
Messages: 1865

MessagePosté le: 25-02-2007 11:29    Sujet du message: Soeur Marie-Claude... Répondre en citant

Sœur Marie-Claude

« La mémoire c’est le passé au présent… »
( C’est de F. Chalais lors d’une causerie à la télé…)



Prologue :

En …1948 : service militaire d’un an, j’avais été envoyé à la base aérienne de Biskra, porte Est du Sahara où j’étais occupé comme radiotélégraphiste, mon emploi civil…

C’est sans doute un de ces dimanches après midi où j’avais été dans le fond du bassin-piscine, manier des haltères…
[ Ce bassin était vidé, mais à l’extérieur, il y avait toujours une petite mare sous le robinet du puits qui l’alimentait avec un moteur électrique]
… que je me suis fait piquer par le fameux moustique Ischmalia. Celui-ci ne pompe pas de sang, il trouve plus malin de pondre ses œufs sous la peau d’un vertébré. Cela se traduit par des petites plaies superficielles ( j’en avais trois sur l’avant bras gauche ) qu’il faut nettoyer chaque matin. Aucune souffrance mais aucune guérison avant plusieurs mois !! Au début j’ai négligé ces petits ‘bobos’… Au final : petite cause, grands effets, mais un peu plus tard !
……………………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………………..

…La base était redevenue plus tranquille, mais je n’ai guère eu le loisir de m’en apercevoir. Avec mes plaies superficielles, sur la jointure du coude, grosseur d’une pièces de cinq francs de l’époque, et deux autres sur l’avant bras, grosseur d’une pièce de cinq centimes, j’étais obligé de me refaire trois
nettoyages de plaie chaque matin puis remettre trois petits pansements. J’ai demandé à aller consulter. Infirmerie du 5è chasseurs. Un commandant médecin, genre professeur Nimbus dans sa blouse blanche m’a expliqué ce que je savais déjà :
-ça peut durer quinze jours ou des mois… C’est les larves de ce sacré moustique qui se régalent de
votre ‘bidoche’ heureusement sans s’enfoncer profondément. Ce qu’on nettoie chaque matin c’est leurs excréments…
Et puis après réflexion :
-J’ai déjà essayé la nivaquine directement dans la plaie sur un chasseur, ça a donné de bons résultats…

Sitôt dit, sitôt fait ! il m’a fait de petites injections de nivaquine ( remède contre le paludisme ) directement dans la plaie, bien que je lui ai dit, sans qu’il m’écoute, que chaque fois que j’en avais pris lors de crises de palu cela m’avait bloqué le foie ! Et de fait, à peine de retour avec le camion à 10h30, je me suis senti mal, écœuré, plié en deux pour ‘rendre’ tripes et boyaux… Une heure après j’étais jaune comme un citron ! Francis a prévenu l’adjudant Rigaud qui a alerté le lieutenant, qui a téléphoné à ce fameux commandant, qui leur a dit de m’amener au dispensaire de l’hôpital des sœurs blanches où il passerait me voir…

J’étais vraiment mal. Je me suis traîné aidé par Gauthier le chauffeur, depuis la jeep au bureau des entrées. Je devais avoir une sale tête, mais la sœur qui s’occupait d’autres personnes ne l’a pas remarqué !
Soudain, le voile noir ! Première fois de ma vie où j’ai perdu connaissance. Peu de temps, puisque j’ai soudain réalisé que j’étais couché sur un brancard. Je voyais un ‘bronzé’ habillé tout en blanc, à l’avant. Nous étions dans une petite cour m’a-t-il semblé et dominés par une façade à étage.
Nous sommes entrés dans une petite pièce blanchie à la chaux mais dans la pénombre. Je n’avais pas remarqué les lourds rideaux à la fenêtre. J’ai été empoigné et placé sur un lit que j’ai jugé, mou et douillet. Une odeur de parquet fraîchement lavé m’a révulsé un peu plus…

J’entendais des voix qui chuchotaient, et soudain une forme blanche s’est penchée sur moi. La coiffe, je l’ai compris ensuite, mettait son visage dans l’ombre, mais deux yeux bleus m’ont vrillé jusqu’à l’âme, j’ai murmuré :
-Aline ? mon Ange…
[D’une voix qui m’a-t-elle dit plus tard l’avait bouleversée ]

Et en même temps j’ai tendu la main... qu’une main douce a saisi, serré au poignet, et une voix mélodieuse mais un peu doctorale, s’est élevée peu après :
-Il délire un peu… Il a une forte fièvre : l’ictère a tout bloqué. Cela empoisonne son organisme. Il faut l’hydrater à tout prix, mettez lui une perfusion avec un calmant… (un nom oublié ) Je repasserai plus tard…
J’ai alors vu, une autre sœur au visage ridé m’a-t-il semblé… et senti qu’elle me plantait une aiguille dans le bras. Vaseux, j’ai vaguement rêvassé les yeux fermés puis plus rien !

Le bruit de la porte grinçant un peu m’a réveillé. Il ne faisait pas tout à fait sombre. Une sœur blanche, cette fois je n’ai pas confondu, s’est avancée, une petite lampe électrique m’a éclairé le visage :
-Ah ! le voilà bien réveillé… et moins de jaune dans les yeux, c’est bon signe !
Elle a repris mon poignet et après un petit laps de temps :
-La fièvre est tombée…
Sa main a relevé drap et couverture. Elle a repris avec un petit rire :
-Ah ! je vois que la vessie s’est vidée… c’est bon signe, les grandes fonctions ont repris. Je vais vous envoyer les aide-soignantes… A Plus tard !
Un peu aveuglé par la lumière de sa lampe, je n’avais pas distingué son visage ni ses yeux cette fois. Mais elle a du voir que le rouge de la honte m’avait envahi !

Je m’étais rendormi. L’ouverture de porte m’a à nouveau réveillé. Cette fois les rideaux ont été tirés, le jour est entré à flots. Deux sœurs étaient là. J’ai reconnu la sœur âgée de la veille. L’autre était plus jeune, on ne voyait sous la coiffe que le blanc des yeux et le sourire d’une dentition éclatante…
L’ancienne a dit :
-Heureusement qu’on met une toile d’alèse… vous croyez que vous pourriez vous tenir debout pendant qu’on refait le lit ?
J’ai opiné de la tête, me suis redressé et levé bien que tout tournait… L’ancienne a repris :
-Si vous vous sentez des forces pour aller dans le petit coin, vous avez un lavabo, savon, gant, serviette et une chemise propre sur la chaise… Je vais vous enlever la perfusion, sœur Marie-Claude m’a dit que c’était inutile d’en placer une autre !
J’ai su ainsi que mon ange aux yeux bleus de la veille s’appelait sœur Marie Claude et que c’était la doctoresse de l’hôpital des sœurs blanches de Biskra !

*

A mon habitude j’ai raconté par le détail tous les souvenirs revenus à l’évocation de ce séjour à l’hôpital. Je vais essayer d’abréger et ne relater que les traits principaux de ce qui a suivi…
Le foie ayant recommencé sa fonction, je me suis très vite remis, et…deux jours, disons trois après,
J’aurais pu regagner la base. Mais j’ai eu le temps d’y réfléchir ensuite, mon séjour a perduré par la volonté du seul docteur, en l’occurrence sœur Marie-Claude qui me visitait jusqu’à deux fois par jour à ma chambre, et qui me refaisait elle-même mes pansements.

Nous étions à l’opposé des bâtiments de l’hôpital. Deux chambres, l’autre étant ocupée par deux chasseurs appelés. Une petite cour nous séparait du dispensaire spécial et au premier étage c’était les chambres des bonnes sœurs. Il y avait des stores ajourés à ces fenêtres, mais régulièrement entre 20 h et 21h30, on entendait des charivari là haut. Des rires et même des cavalcades d’ombres qui se poursuivaient d’une pièce à l’autre…

-C’est notre récréation, notre vie est tellement austère…
m’a dit sœur Marie Claude quand j’y ai fait allusion ! elle m’a expliqué :
-Coucher à 21h30. Lever à 4h30. Prières et chants jusqu’à 5h30 au moins. Ensuite ménage, préparation, petits déjeuners et une longue journée parmi les malades de l’hôpital où tous les civils d’une communauté ou l’autre sont admis gratuitement…Vous seuls, les militaires êtes mis à part, derrière mon petit dispensaire, réservé à notre usage et où seule je sévis…

« Il y a peu d’honnêtes femmes qui ne soient lasses de l’être… »

Cette pensée de La Rochefoucauld donne déjà matière à réflexion ? Mais pire encore, peut elle s’appliquer à celles qui se sont vouées à Dieu, même si elles ont eu une vie ‘normale’ avant leur repli monacal… Quant à moi, après moult cogitations sur le sujet, je préfère me référer à Pascal :

« Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas… »

Elle avait été remuée par mes paroles d’amour extasié et mon geste face à ses yeux lors de mon admission…Dés le lendemain vers onze heures où elle est revenue me voir pour la deuxième fois, et m’a refait les pansements du bras, elle m’a demandé qui était Aline ? Et je lui ai parlé de ces années d’amour platonique à la Paul et Virginie, suivies d’années de séparation lors de mes séjours sahariens, puis quand enfin réunis, pour le reste de nos vies, disions-nous, la sienne a été fauchée par la camarde après trois jours de coma pour une méningite cérébro-spinale. Et elle avait longuement compati me disant que cette terrible maladie est imprévisible et devient septicémie quand elle fait suite à une méningopathie. Elle n’a pas prononcé le nom de Dieu, pour désigner le destin cruel qui vous ravit ainsi un être cher : je lui en ai su gré !

Mais déjà, le courant passait formidablement entre nous quand elle m’a refait les trois pansements. Assise sur le bord du lit, son corps touchant le mien, ses mains m’ont fait de vraies caresses… Il en a été toujours ainsi, plus encore debout dans la petite infirmerie, mais je me tenais coi avec le respect infini du à son sacerdoce. Cela ne m’a pas empêché d’enregistrer qu’elle avait un très, très beau visage. Régulier, peau très blanche avec une carnation rosée, sans une seule ridule comme pour les personnes bien en chair, des sourcils blonds ainsi que de tous petits cheveux blond doré et frisottés qui s’échappaient sous la coiffe. Et enfin sa bouche pulpeuse m’en a rappelé d’autres… ma pensée a été :
-Quel gâchis !!
Mais je me suis ingénié dés lors à ne plus regarder que les bords de la coiffe…

Dés le second jour d’hôpital je n’avais plus rien à y faire. A 5 h, côté sud ouest, j’entendais nettement les chants liturgiques et les prières récitées à haute voix. Je me rendormais et à 7h45 / 8h, un vieil employé enturbanné venait apporter le plateau du petit déjeuner. J’ai fait connaissance des deux chasseurs appelés, dont l’un était menuisier et qui fabriquaient des jouets de bois pour le Noël des petits protégés déshérités des ‘bonnes’ sœurs. Je les ai aidés en les peignant, ce qui passait le temps…

Le père Jean-Marie, aumônier de l’hôpital qui était un prêtre séculier et septuagénaire ingambe est venu me voir. Il était assez bavard et posait surtout beaucoup de questions. Dés que je lui ai dit que j’étais radio dans le civil comme dans l’armée, il m’a parlé de son poste qui nasillait… Avant même de l’aller voir à sa cure, je savais déjà quel était son défaut et la façon d’y remédier : En pays chaud et sec, les capacités de filtrage de ces anciens postes à lampes se desséchaient elles aussi. Il suffisait de les changer en en mettant des plus importantes : 32 microfarads au lieu de 8, et cela n’arrivait plus !

J’ai téléphoné à la base depuis la cure et demandé au chef B… si Claude W… pouvait, en venant me rendre visite, m’apporter un fer à souder et un contrôleur universel de mesures. Ils sont venus me voir : Francis, Gégé, Claude, mes trois copains avec la jeep du lieutenant qui leur avait permis de l’utiliser à cette fin. Pendant qu’on blaguait avec Gégé et Francis, j’ai envoyé Claude chez le Bedjai de Biskra acheter 2 capacités et le tube de puissance qui était certainement ‘pompé’ avec ces capas sèches. Panne réparée, poste en état le vieux prêtre était heureux comme un gamin…

A 10h30, j’allais sur appel de sœur Marie-Claude dans son petit cabinet du dispensaire : bureau, lit pour les contrôles, armoires à pharmacie. Le pansement durait plus que nécessaire et nos discussions ont été surtout littéraires. Si bien qu’elle m’a apporté à la chambre « le petit Prince » de St Exupéry, car je lui avais dit apprécier moins cette œuvre que tous les livres sur les pilotes de ligne ou de guerre…et elle m’en a relu des passages !

De même quand je lui ai dit que chez Camus je préférais « l’étranger » à « la peste ». Et encore plus Emmanuel Roblès, auteur pied-noir lui aussi pour « les hauteurs de la ville »… Elle a amené « la peste » nous en avons lu et discuté des principaux passages… Il n’a jamais été question de Dieu ni de Claudel, mais lors d’une de nos discussions je lui ai dit être un chrétien qui croit ou plutôt espère
Le paradis promis par le christianisme pour ceux que j’avais aimé durant leur passage terrestre !
Elle a alors cherché mon regard pour conclure : « Vouloir le bonheur de ceux qu’on aime, Dieu n’en demande pas plus ! »

J’ai eu le jeudi après midi, la visite du couple Sarah et Charley Sibillat accompagnés d’Hélène, bien sûr ! Avec sœur Marie Claude nous avons ensuite discuté du type moyen oriental des juifs séfarades.
Elle m’a dit que les deux filles étaient très belles dans leur genre ( ?) et que dans les yeux de la célibataire elle avait vu beaucoup d’attachement à ma personne… Je ne sais pourquoi, je ne lui ai pas caché que je la trouvais belle, Hélène, que c’était une chic fille, mais que depuis Aline je n‘avais plus envie de m’attacher… Et ma conclusion, elle m’a dit ensuite que cela l’avait profondément remuée:
-Aline avait vos yeux : d’un bleu à la perdition de mon âme…

Quant au père Jean-Marie, il venait chaque jour nous visiter lui aussi, s’esbaudissant sur les jouets de bois fabriqués par Pierre le menuisier ( J’ai retrouvé son prénom ! ) et que Michel et moi nous peignons. Il était très disert, ce qu’il racontait d’ici ou de là, et de partout où il avait exercé son sacerdoce était très intéressant. Malheureusement il ponctuait ses récits de ‘Bondieuseries’ et d’incitations à « Prier Dieu que tous nous veuille absoudre… » phrase qu’un paillard comme Villon avait prononcée il y a longtemps !

Il m’a dit que l’écoute de son poste était parfaite, mais ce que je savais déjà, il captait très mal Rome le soir en ondes longues. Il aurait tellement voulu me disait-il écouter la messe de minuit avec l’homélie Papale retransmise par Rome… Je lui ai proposé de monter une antenne long wire ( très longue par rapport à la longueur d’ondes ) Depuis un encorbellement sur la terrasse du bâtiment principal des sœurs jusqu’à sa cure, plus de cent mètres de fil… Il a commencé par lever les yeux au ciel, disant que malheureusement sa ‘caisse’ pour extra était ‘raplaplapla’ ! Mais je lui ai dit que j’avais des prix chez Ghnassia le magasin de radio et électricité, ce qui était faux !

En principe je n’avais pas le droit de sortir de l’hôpital, je l’ai fait après déjeuner avec la double bénédiction du Père Jean-Marie et de sœur Marie-Claude. Au premier café, j’ai téléphoné à Lili qui n’avait pas osé venir me voir à l’hôpital. Elle était chez elle et elle m’a donné son adresse, étant sur mon chemin pour aller chez Gnassia. C’est ainsi que j’ai été reçu chez elle. Sa mère une très vieille dame, attifée à l’ancienne m’a fait un sourire édenté, mais je savais qu’elle faisait contre mauvaise fortune bon cœur car dépendant entièrement de sa fille…
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[ Digression : Qu’elle soit Religieuse vouée à Dieu, Courtisane monnayant ses charmes ou ‘putain’
comme on appelle les prostituées avec mépris, une femme reste une femme. Elle a un cœur et une âme, mais aussi un corps humain… Le désir et l’amour sont bien différents. Ils peuvent coexister et se renforcer mutuellement, mais peuvent aussi être disjoints ! Tout le monde ne vit pas un amour, alors que tout le monde est tôt ou tard, consciemment ou pas, taraudé par sa sexualité ! ]

J’ai ramené de quoi fabriquer l’antenne : 120 m de fil de cuivre torsadé, 30 m de fil de cuivre sous gaine pour la descente et 6 isolateurs. J’en ai eu pour une belle somme, 150 fr, je crois, mais je n’ai pas donné le vrai prix au père, qui aurait été affolé, et pas voulu qu’il me le rembourse…
Le lendemain matin, avec l’accord de sœur Marie-Claude et accompagné d’une vieille sœur revêche, je suis monté au premier, puis par une petite échelle de fer, sur la terrasse et j’ai accroché l’antenne par un bout. Sur la cure cela m’a été plus facile. Cette antenne moins haute de ce côté et surtout en sud-sud ouest – nord-nord est, direction Italie et Rome, était la plus parfaitement orientée possible.

Le soir même, à l’invite du père je suis allé vérifier que Rome était reçu 5/5 la nuit… Il était heureux comme un gamin le vieux curé à la pensée d’écouter la fameuse messe papale le 24 à minuit !
Mais je ne pensais pas qu’il nous casserait autant les pieds pour qu’on partage son plaisir… Dés l’après midi du 24, il est venu nous inciter à nous confesser !

Voulant croire pour elle, moi qui n’était que baptisé, j’avais accepté à l’instar de nos amis, de suivre des cours accélérés pour adulte et de faire ma communion privée. J’ai toujours voulu croire… pour les autres ! Et de prier pour elle, et communier, n’avait hélas ! rien changé à l’évolution du cancer de ma Maman…
Alors, pour faire plaisir au père Jean-Marie, j’ai été avec les deux autres à la cure et passé au confessionnal.

Je me suis emberlificoté avec les pêchés véniels, et plus graves, ceux de la chair…
-En pensée ? m’a-t-il demandé
-En réalité aussi… ais-je précisé !
Il n’a pas insisté et je m’en suis tiré avec quelques : « Notre Père… » et des : « Je vous salue Marie… »

Le soir à la messe dite dans la chapelle des sœurs, j’ai donc été recevoir l’hostie après toutes les coiffes blanches. A sa silhouette bien connue maintenant, j’ai cru reconnaître sœur Marie-Claude…
On mangeait beaucoup mieux à l’hôpital qu’au camp. Je savais que c’est parce que nous étions servis
par la cuisine des sœurs et pas celle de l’hôpital général… Avec le père dans sa cure, nous avons réveillonné. Elles nous ont fait parvenir un menu de réveillon, plus frugal qu’en ville, mais bien présenté et complet. Un beau gâteau au chocolat portait la mention : « Joyeux Noël »

Je l’ai surtout trouvé très long, ce Noël où j’ai commencé par m’endormir sur ma chaise durant la longue, trop longue retransmission de la messe depuis Saint Pierre de Rome…
Plus de jouets à fabriquer, plus rien à faire : la matinée s’est étirée interminablement. Ce n’est qu’à midi passé, alors que je mangeais dans la chambre à côté avec mes deux compères que sœur Marie-Claude est arrivée :
-Je m’excuse, mais le docteur… (médecin civil ) n’est pas venu ce matin, j’ai été très occupée, m’a-t-elle dit. Elle n’avait pas à s’excuser ! Mais elle a continué :
-Je dois participer au repas de Noël avec mes sœurs, mais vers 14 h venez dans la petite infirmerie…
Les copains m’ont fait remarquer que depuis qu’ils étaient là, ils allaient à l’infirmerie de l’hôpital, eux, et que j’étais un privilégié…

Le repas, le même pour les sœurs, comme pour nous, avait été exceptionnel, dinde comprise. Nous avions eu droit à une bouteille de 66 cl de Mascara, 14° pour 4, le père compris. Il nous a longuement expliqué que c’était des cadeaux faits à la communauté par des ‘colons’ reconnaissants pour services rendus à eux, leur famille ou leurs employés… Mais les ‘Bondieuseries’ qui avaient suivi m’avaient endormi, sans que je fasse autre chose que d’y tremper mes lèvres par politesse dans leur mascara !

A 14h30 je crois, elle m’a hélé de l’autre côté de la cour. Grand soleil, puis ombre fraîche dans la petite infirmerie. J’avais encore sommeil, mais avec elle, je n’avais pas le cœur à n’être pas attentif à ses histoires de Noël, autant où elle n’était pas sœur Marie Claude, mais Christiane E… Un nom bien Lorrain d’où étaient originaires les parents de cette petite Parisienne. Le repas l’avait rendue très gaie ( mascara ? ) mais je lui savais gré de laisser de côté tout ce qui était religion…

Le vieux schnock de médecin commandant militaire avait à la fois raison et tort : Un remède de cheval cette quinacrine… Où t’en crèves où t’en guéris… plus vite ! les deux petits abcès étaient déjà fermés. Le plus conséquent, celui du coude, avait son diamètre diminué… J’ai dit textuellement à S. M-Claude :
-Plus de prétexte pour rester ici où je suis si bien traité ?
-Sur le coude, c’est ennuyeux, attendons de voir l’évolution de votre plaie… m’a-t-elle rétorqué.
Je jure qu’une tristesse avait soudain embrumé ses yeux et voilé sa voix. J’aurais du comprendre dés lors que nous étions sur le fil du rasoir !

J’étais encore avec elle quand en face, de l’autre côté de la cour sont arrivés les Sibillat et Hélène, venus me rendre visite. Sœur Marie Claude m’a dit d’une voix nettement contrariée :
-Tiens les juives fêtent Noël, maintenant ?
C’était méchant mais elle s’est reprise :
-C’est pour vous ‘qu’elle’ est là…
Sourire malicieux et :
-Pardon ! qu’ils sont là... Allez vite les retrouver et je vous donne, moi, votre docteur, la permission de sortir jusqu’à 18 h…
Et elle a fait une dernière pression sur mon bras. Molière dans l’école des femmes ou des maris (?) a justement écrit :
« Toute la défiance, les verrous et les grilles
Ne font pas la vertu des femmes ni des filles»
J’y ajoute : Ni la cornette des religieuses…

Il était dit que je ne ferai pas de sieste réparatrice, ce jour là ! Nous avons marché longuement dans les jardins publics qui étaient une merveille, des arbres d’essence si différentes, tant habituelles côté nord que saharien dont Biskra est la porte… Que dire du thé au lait chez Charley, des petits gâteaux juifs fabriqués par Sarah pour… fêter Noël ! Puis le retour, seuls avec Hélène. Je m’obligeais à rester de marbre quand ses propos laissaient nettement entendre que je ne lui étais pas indifférent et qu’elle m’affublait de qualités que je n’avais pas. Et quand je protestais, elle prétendait me connaître à travers les dires de Charley…

Hélène, en d’autres circonstances, j’aurais pu l’aimer… peut-être ! En tout cas, j’avais beaucoup de respect, d’estime et d’amitié pour elle. J’étais homme, pas indifférent à sa beauté brune. Des qualités physiques qui forcément m’inspiraient un désir sexuel car mon esprit n’avait aucun mal à imaginer mon plaisir et… celui que je lui donnerai forcément, ma fatuité ne pouvant imaginer autre chose !
Mais je refoulais tout cela pour rester sur le ton badin ou pire pour elle, laisser entendre que j’étais très loin d’envisager de nouer une relation sérieuse, voire de fonder une famille…

Pour le samedi qui a suivi ce Noël, j’ai expliqué à mon docteur la sœur Marie-Claude que je voulais me rendre aux bains thermaux de « Fontaine chaude » que j’en avais bien besoin après toutes ces ‘toilettes de chat’ faites à l’eau froide à partir du lavabo de la chambre… J’avais ma petite idée, et à peine sorti, du premier bistrot, j’ai téléphoné à Lili chez elle. Elle m’a donné rendez-vous vers 16h « mais chez Amsellem, car à la maison, faire l’amour pendant ‘chabat’ ma mère deviendrait folle ! »
Les discussions, les rires, les frôlements et déclarations d’Hélène, les attouchements et… les yeux de soeur Marie-Claude avaient influé certainement sur mon comportement libidineux avec Lili, plus que jamais extasiée d’être l’heureuse bénéficiaire d’excitations dont elle n’avait aucune idée !
Ces actes sexuels, accomplis dans des conditions acceptables par les mœurs, surtout à l’époque, n’engendraient aucune culpabilité à l’inverse de mes scrupules et de ma honte pour des pensées de désir, restées secrètes en ce qui concernait Hélène ou la femme qu’était sœur Marie-Claude derrière ses drapés de ‘bonne’ sœur !
Le clash…
Pierre et Michel, les deux chasseurs qui eux voyaient le commandant médecin à l’hôpital, n’étant plus retenus par le père Jean-Marie pour la fabrication de ses jouets d’enfants, ont regagné leur quartier militaire. Je suis resté seul dans mon petit coin tranquille. Pas pour longtemps…
Je ne peux dire avec précision comment c’est arrivé ! Nous étions debout, mon pansement était refait, mais elle tenait toujours mon bras et en se redressant elle a face à moi, à me toucher…Je me souviens de la bouffée de désir qui m’a submergé…Sa coiffe était levée, son visage à quelques centimètres du mien… Les yeux bleus où je jure qu’il y avait cette lueur que j’avais vue souvent dans d’autres yeux aussi bleus qui prenaient cette couleur liquide… Instinctivement ma main droite l’a enlacée ! Ma bouche est allée à la rencontre de sa bouche à la lèvre inférieure un peu charnue, offerte… C’est surtout ce qu’il fallait écrire : offerte !
Un vrai baiser d’amour, long, appuyé, yeux dans les yeux… ma langue a pénétré cette bouche ouverte, rencontré la sienne, expertes toutes deux, elles se sont testées, enroulées, un vrai coït buccal ! Ma main dans son dos l’avait plaquée contre moi. Je sentais sa poitrine un peu écrasée mais ferme contre la mienne : elle avait certainement un soutien gorge carcan de l’époque. Son ventre, était contre le mien, et mon sexe érigé était emprisonné entre les deux… Elle a lâché mon bras et mon second bras a pris possession de ce corps que je sentais et que je caressais par dessus le tissu rêche, mais je sentais la chaleur de la chair caressée sous mes doigts…
Combien de temps ? Aucune idée… longtemps… à s’essouffler ! Je sentais son cœur battre très vite, très fort…Peu à peu un maelström de désir nous emportait, les deux, je crois ! Mais quand j’ai remonté ma main droite pour l’amener sous le menton où j’avais vu que se tenait l’attache : Un nœud que j’ai défait, et le haut de mon crâne a fait glisser l ‘emboîtage en arrière, elle s’est raidie dans mes bras, arrêté le baiser et nos lèvres se sont séparées… elle a murmuré d’une voix à peine audible et chavirée :
-Non, il ne faut pas…
Ces tout petits mots murmurés, en d’autres temps précédents, je ne les aurais même pas entendus ou pas voulu les entendre. J’aurais recherché à nouveau sa bouche et j’aurais clos ses faibles protestations sous un autre baiser encore plus appuyé !
Mais cette fois là, ils ont sonné en moi comme un tocsin… Ce n’était pas Aline que j’avais embrassé, c’était une Religieuse qui se reniait en s’abandonnant dans mes bras. Elle essayait de se défendre encore, avant de basculer plus avant dans le pêché ? Une idée et une décision se sont imposées dans ma tête : Elle ne peut pas… elle ne doit pas… elle va se maudire après… je n’ai pas le droit !
Mes mains ont quitté son dos, et réflexe inconscient, j’ai mis un genou à terre, tête baissée, murmurant à mon tour, gorge nouée :
-Pardon…
Je n’ai pu continuer, ses mains m’ont pris la tête, l’ont appuyée contre elle ( ce ventre contre lequel s’était appuyé mon sexe en érection ! ) et la voix de plus en plus claire, elle a monologué longuement :
-C’est de ma faute. Entièrement ma faute mon ‘jeune’ Prince ( !)… Je n’ai pas voulu me rendre à l’évidence… J’avais oublié que j’étais une femme et que moi aussi j’avais été amoureuse… Heureusement, mon jeune Prince est un Don Juan mais il respecte les femmes ! Comme je comprends celle qui ‘t’a’ tant aimé, ‘petit’ Prince !
Elle me caressait les cheveux maintenant et elle a continué :
-Il faut nous quitter, hélas ! Vous comprenez que je doive me confesser de suite et qu’on ne se reverra plus ? mais priez pour moi, si vous le pouvez, et ne m’oubliez pas trop vite ?
Je n’ai su que répéter :
-Pardon…
Elle avait mis ses mains sur mes joues et a fait pression sur ma tête. Je me suis relevé et l’ai regardée : Ce n’était plus sœur Marie-Claude, mais Christiane avec ses cheveux blonds coupés très courts à la Jeanne d’Arc que j’avais face à moi, mais ses yeux bleus étaient noyés de larmes. Elle avait pourtant apparemment repris son sang froid, et elle a dit gravement :
-Donnez moi un baiser d’adieu et sauvez-vous…
Je m’apprêtais à l’embrasser sur les joues, mais ses mains m’enserraient le visage, sa bouche a rejoint la mienne. Notre baiser a été le sien : passionnel, mais je sentais bien qu’elle avait retrouvé la pleine maîtrise de la situation …
Et c’est elle qui a arrêté le baiser. Elle m’a repoussé doucement et m’a fait signe de partir. Je n’étais pas à la porte quand j’ai entendu :
-Adieu petit Prince…
Je me suis retourné, j’allais peut-être réussir à parler, peut-être revenir vers elle… Mais elle m’a fait à nouveau signe de m’éloigner. Je conserve d’elle cette dernière vision d’une femme en larmes…
*
Comme elle l’avait prévu, comme je l’avais compris : c’était bien un Adieu ! L’après midi s’est étiré interminablement, je ne savais que faire de ma ‘peau’ : pas envie de sortir ( je l’aurais pu ! ) et l’esprit bouillonnant d’idées contradictoires… J’avais eu tort ? raison ? pour elle… et qu’allait-il lui arriver puisque pour la ‘Bondieuserie’ elle avait pêché, et pas qu‘en pensée !
Le soir, je ne l’ai pas rêvé, je n’ai entendu aucune cavalcade derrière les rideaux des fenêtres du premier étage, mais par contre j’ai entendu le bourdonnement des prières à haute voix dans la petite chapelle, ce qui était inhabituel. Mauvais sommeil, cauchemars… L’employée qui m’a amené le petit déjeuner le lendemain matin, m’a remis une convocation pour 9h30, au cabinet médical de l’hôpital.

Le médecin commandant m’a reçu et s’est esbaudi devant la réussite de son essai, puisque deux de mes abcès étaient fermés et le troisième en voie de guérison. J’ai pensé très fort dans ma tête :
« Pôv con, t’as failli me tuer, oui… »
Je devais être la statue du reproche, face à lui. Il a repris gêné :
-Bien sûr, l’ennui c’est quand le foie supporte mal (sic) la quinacrine… Vous êtes d’Algérie, vous ?
-Oui, mon commandant, d’Alger…
-Eh ! bien, vous allez passer le jour de l’an en famille : je vous donne 10 jours de ‘convalo’ …
( permission de convalescence )

Je suis passé au bureau pour demander si je pouvais téléphoner à la base, ce qu’on m’a accordé du bout des lèvres en me faisant payer la somme dérisoire que représentait une conversation brève et locale. Faisant « l’âne pour avoir du son » J’ai demandé à la sœur si je pouvais voir sœur Marie-Claude pour lui faire mes adieux ?
D’un ton glacial elle m’a répondu :
-Sœur Marie-Claude qui est docteur est partie remplacer un médecin dans notre dispensaire d’El Goléa…
J’ai été jusqu’à la cure, mais le père Jean-Marie que je n’avais pas vu, contrairement à son habitude, la veille après midi, était absent :
-Il est parti en ville… m’a dit un employé qui balayait la cour.
Comme par hasard ? Oublié le poste réparé, l’antenne posée et la réception de Radio Vatican… J’étais devenu le Diable, puisque c’était lui le confesseur des ‘bonnes’ sœurs !

*
Jan
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campanule



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MessagePosté le: 25-02-2007 16:46    Sujet du message: Répondre en citant

Merci pour ce récit Jan, très bien écrit comme d'habitude.

Avec soeur Marie-Claude, tu as fait un transfert avec ta muse, Aline, celle que tu ne pourras jamais oublier. Elle devait lui ressembler : blonde, douce, l'apparition d'un ange..

Tu sais, je vais peut être "choquer" mais je pense comme l'Abbé Pierre : les curés devraient pouvoir se marier, que les femmes devraient avoir le droit de devenir "prêtres".
Ce n'est pas Dieu, ni Jésus qui ont décidé que les prêtres devaient rester chaste

L'Abbé Pierre est quelqu'un qui m'a réconcilié un peu avec la religion
il a écrit un livre, je ne l'ai pas encore lu mais j'en ai quelques critiques

"Et surtout, il dit avec une force qui fait plaisir à entendre que le seul message valable du Christ est celui de la relation à l’autre, de l’amour de l’autre, de l’altruisme comme moyen de sortir de nos souffrances et de notre désespoir.

Condamnation du pouvoir du Vatican, condamnation de la misogynie, réfutation de l’idée de transsubstantiation, incompréhension face à l’existence du Mal, condamnation des croisades, acceptation d’une relation charnelle entre le Christ et Marie-Madeleine… Voilà entre autres choses ce que l’on peut trouver dans son livre.

[[b]/b]Ton texte m'a intéressé, il est très bien écrit et cette attirance entre vous était réelle mais très belle et très pure aussi.

"la vie n'est pas faite de hasard mais de rencontres"

et comme tu le sais, la vie ne fait pas toujours de cadeau.
C'est un très beau souvenir que tu nous évoques, merci pour ce partage
amitiés
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Annick



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MessagePosté le: 25-02-2007 20:26    Sujet du message: Répondre en citant

Coucou Jan,

C'est avec plaisir que j'ai relu ce passage de ta vie.

Ma position rejoint celle de Campanule en ce qui concerne les conditions de vie des femmes et des hommes de l'eglise catholique.

_________________

" Le bonheur ne court pas le monde; il faut vivre où l'on est heureux "
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Jan Goure



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MessagePosté le: 26-02-2007 11:46    Sujet du message: Répondre en citant

Jacqueline,
J'ai vu que tu avais lu entièrement mon récit. Aline partie pour le grand voyage depuis moins de deux ans, monléger délire, me l'avait fait imaginer revenue en Ange avec les ailes de la coiffe de soeur Marie-Claude ! Elle en avait été bouleversée, mais ces femmes admirables dont j'avais pu admirer le bénévolat et le bien fait autour d'elles, tant au Sahara qu'ailleurs, sont aussi des êtres humains : coeur, âme et...élans physiologiques qu'elles doivent réfréner tout comme nous !
Je me suis demandé depuis, si je n'aurais pas mieux fait, pour elle, de pousser mes avantages pour faire tomber une citadelle qui l'espérait...
car elle a commis le pêché - en pensée - et il en aurait été de même, sans plus, s'il s'était concrétisé !

A toi, et Annick,
J'ajoute toutefois que depuis la guerre d'Algérie, j'ai quitté le giron de l'église catholique pour ses prises de position. De ce fait, je me contente
d'être parmi ceux qui se réjouissent de ne plus trouver des symboles comme un crucifix au mur, dans les mairies, les écoles, les bureaux ouverts au public ( Comme pour les 'oripeaux' sur la tête ou autres ronds de serviette des autres religions ) On ne m'oblige pas à me soumettre au denier du culte. Et quand un prêtre, comme tout autre homme, devient pédophile, il est normal qu'il soit puni encore plus sévèrement...
Le reste, tout le reste, c'est leur cuisine interne !
Bonne semaine et bisous à vous deux
Jan
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Marie



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MessagePosté le: 26-02-2007 15:56    Sujet du message: littérature Répondre en citant

comme toujours tu sais trés bien raconter les histoires que tu as vécues, mais a travers le visage de cette religieuse tu retrouvais l'autre , celle que ton coeur garde si jalousement bien au fond de toi,je suis croyante mais je trouves tout comme campanule et annick qu'il est anormal que les prétres ou les réligieuses ne puissent avoir une vie normale, seule réligion qui refuse ce droit, merci pour tes récits et sois doux avec toi pour soulager la douleur qui te ronge le coeur:::
_________________


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Jan Goure



Inscrit le: 18 Juil 2006
Messages: 1865

MessagePosté le: 27-02-2007 11:50    Sujet du message: Répondre en citant

Marie,
J'ai apprécié ton analyse fine de cette expérience vécue, avec ton indulgence et ta gentillesse habituelles...
Tu te dis "croyante..." mais à l'intérieur de l'église catholique Romaine ?
En ce cas, tout comme le cher Abbé Pierre, tu peux te permettre d'avoir
tes idées, voire des critiques, ce que lui a su se permettre, malgré que simple prêtre serviteur de cette église, vu sa notoriété, vis à vis des trés Saint Pères : Le rigoriste Jean Paul 2, et le dogmatique Benoit 16...
Moi, je me contente de dire que Dieu, s'il existe, n'appartient pas qu'à certains... et puisqu'en toutes religions, il est dit qu'il est grand, bon, et miséricordieux, comment pourrait-il recevoir des kamikazes sinon à grands coups de pieds occultes ? et pourquoi serait-il masculin seulement : un vieux matcho qui a créé la Femme chargée de la reproduction de l'espèce, comme un être inférieur, n'ayant pas le droit d'aimer qui elle veut, vendue, cachée sous des boukrahs, non soignée si le docteur homme doit voir ses parties intimes, pas le droit d'être adulte puisque ne pouvant ester ou hériter, etc... etc... L'affreuse excision des fillettes, les massacres du Darfour, ont tellement plus d'importance à mes yeux que le célibat dans la religion catholique. Une religion qui ne s'impose plus à nous depuis des lustres, comme essayent de le faire encore certains, au nom de LEUR Dieu...
En toute amitié. Bisous
Jan
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Marie



Inscrit le: 30 Juin 2005
Messages: 11840

MessagePosté le: 27-02-2007 14:10    Sujet du message: LITTERATURE Répondre en citant

JAN j'admire ton annalyse sur les religions quelqu'elles soient, mais il est vrai que parfois je me dis pourquoi dieu permet -il de telles atrocités, de tels comportements vis a vis de peuples de coutumes inhumaines,de guerres atroces qui déciment des peuples entiers,mais au fond de moi j'ai besoin de croire en un etre suprème qui me protège, suis je ds le vrai ou bien est ce une utopie........??????
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Jan Goure



Inscrit le: 18 Juil 2006
Messages: 1865

MessagePosté le: 27-02-2007 15:47    Sujet du message: Répondre en citant

Non Marie,
Heureux ceux qui peuvent croire en Dieu...
Moi, je voudrais pouvoir croire pour tous
ceux que j'ai aimé que je voudrais tant
retrouver dans une immense entité d'un
Bonheur parfait, comme on ne peut le vivre
sur terre...
Bonne soirée
Bisous

Jan Wink
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campanule



Inscrit le: 22 Aoû 2006
Messages: 6180

MessagePosté le: 27-02-2007 15:57    Sujet du message: Répondre en citant

Il est est de même en ce qui me concerne, oui j'espère qu'il y a quelque chose après la mort.
Il m'arrive souvent de douter mais au fond de moi, j'espère pourtant.
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isabelle



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MessagePosté le: 07-03-2007 20:04    Sujet du message: Répondre en citant

qu'on soit homme ou femme d'église, on n'en reste pas moins homme ou femme n'est-ce pas alors je trouve complètement crétin d'empêcher ces gens de se marier ou même d'avoir des relations sexuelles : le voeu de chasteté !!! ça donne des frustrés, c'est ça que dieu veut ? ça m'étonnerait bien fort ! Il a dit plutôt "faîtes l'amour pas la guerre", or empêcher les gens de faire l'amour c'est déjà les inciter à faire la guerre, ne serait-ce qu'avec eux-mêmes !

mille bisous Jan

Isabelle
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musika



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Messages: 18472

MessagePosté le: 08-03-2007 21:15    Sujet du message: Répondre en citant

SACHONS respeter les idées d'hommes, ou de femmes d église
et
arrêtons de nous mettre à leur place.

la sexualité c'est personnel.
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