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Trois jours de trouille (fin) La Sénia 1942.

 
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Sostène 101



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Messages: 308
Localisation: Var

MessagePosté le: 14-03-2007 22:46    Sujet du message: Trois jours de trouille (fin) La Sénia 1942. Répondre en citant

Bonjour,

Enfin le calme se rétablit, notre punition était terminée.
Nous avons été dirigés sur la "baraque de la météo", une construction située à la limite de la base, en lisière de la sebkra. Progressivement nous fûmes tous rassemblés, pour la nuit, dans cette bicoque. Nous étions peut être deux cents, debout sur quelques mètres carrés. Il nous était interdit de sortir. Les heures passèrent, interminables…..L'odeur était si insupportable que le GI qui vint nous ouvrir , au petit matin, esquissa plusieurs pas de recul.

On nous autorisa à occuper une tranchée proche de la baraque de la météo. Nous étions à la lisière est d'un immense rassemblement de véhicules de toutes sortes. Nous nous sommes alors souvenus d'une information, parue quelques temps auparavant dans la presse locale, selon laquelle, aux USA, l'armée américaine manœuvrait, faute de matériel, avec des canons en bois.

Dans la journée un fait nouveau se produisit. Des obus de gros calibre, venant, semblait-il, d’une batterie côtière de Santa-Cruz, se mirent à tomber sur le terrain. Nous avons pensé que cette batterie tentait de pilonner le rassemblement américain mais, fait inexplicable, les obus tombaient toujours à deux cents mètres de leur objectif supposé, dans une zone totalement déserte.

Enfin l'armada des camions GMC et des chars s'ébranla vers Oran et cette malheureuse affaire Franco-Anglo-Américaine trouva sa conclusion.
Quelques jours après, dans un désir commun de réconciliation, nous avons été rassemblés, avec les Américains, dans la cour de la base. Les couleurs françaises et américaines furent envoyées. On joua les hymnes nationaux. Puis les Américains occupèrent la base et nous envoyèrent cantonner dans les fermes avoisinantes. Plus tard, lors d'une prise d'armes en commun, des décorations furent remises à des militaires des deux bords, en récompense de leur belle conduite au feu…..…(3).

Ainsi prirent fin, à la base d'Oran-La Sénia, les événements baptisés : OPERATION TORCH


(1) Comme déjà indiqué :
L'étoile blanche n'avait, à l'époque, aucune signification pour nous. Les raids massifs des bombardiers US sur l'Europe occupée ne commencèrent qu'au début de 1943. Donc en 1942, vraisemblablement, peu ou pas d’avions à étoile blanche n’avaient été abattus en France. D'où notre ignorance quasi générale à ce sujet Il faut noter aussi que, dans le contexte de 1942, l'idée d'un débarquement américain en Afrique du Nord ne nous était jamais venue à l'esprit.
En ce qui concerne le type d'avion utilisé il m'est difficile, si longtemps après, d'affirmer qu'il s'agissait bien de Spitfires. Des historiens rapportent que les Anglais utilisaient bien des Spitfires, mais aussi des Sea Hurricanes.
Ces appareils portaient des étoiles blanches en lieu et place des habituelles cocardes. D'autre part les Américains utilisaient des Spitfires qui leur avaient été livrés par les Anglais. D'où une certaine confusion.

(2) Des parachutistes US, venant de Grande Bretagne, devaient s'emparer de la base de la Sénia. Ils ne purent pas accomplir leur mission.

(3) Comme quoi la morale des nations, fait place, lors de certains événements, à des arrangements de circonstances



A la suite de l'opération "Torch", l'armée d'AFN fut réorganisée et rééquipée. Elle repartit au combat contre les Allemands. L'armée de l'air reçu des Spitfire, des P47, des Airacobra, des Maraudeur et des P38. En juin 43 la mobilisation générale fut décrétée en AFN, puis, plus tard, en Corse.

Informations complémentaires concernant l’opération « Torch ».

Ainsi que je l'ai expliqué précédemment I’état major de l'armée d'Afrique savait, depuis quelques jours, que des convois se dirigeaient vers le détroit de Gibraltar (en fait seul un de ces convois devait passer le détroit, l’autre s’apprêtant à débarquer sur les côtes marocaines ).

Je suppose, mais sans aucune certitude, que cet état major savait également que des troupes américaines se trouvaient à bord de ces navires. Par contre, jusqu'à quel niveau hiérarchique est descendue cette information le 7 novembre au soir ? Mystère. Les commandants d'unités ont certainement été mis au courant. Cependant l'information n'est pas parvenue jusqu'au personnel subalterne (je veux parler du personnel allant des adjudants aux soldats de 2ème classe). Le 7 au soir nous ignorions tout de la possibilité d'un débarquement anglais et, de surplus, comprenant des troupes américaines. D'ailleurs, en général, à cette époque là, les ordres que nous recevions n'étaient accompagnés d'aucune explication.

Comme je l'ai indiqué nous avons eu, durant la matinée du 8 nov. après l'attaque des avions à étoile blanche, la visite de l'officier commandant la défense du terrain. A notre question concernant l’identité des assaillants il nous à répondu ne pas savoir. Ne savait il vraiment rien ou bien avait il des ordres pour ne rien dire ? La question reste posée.

Ayant contacté, vers 2001, un de mes anciens collègues, j'ai obtenu auprès de lui quelques informations supplémentaires. Ce collègue était descendu en permission à Oran le 7 nov. dans la soirée. Il reçut, dans la nuit, l'ordre de rentrer à la base. Alors qu'il arrivait près des hangars, à l'aube, en compagnie d'autres camarades, il entendit un avion passer au dessus de lui. Ensuite ses camarades et lui trouvèrent sur le sol des tracts sur lesquels étaient imprimés la photo du président Roosevelt et un texte, rédigé en français et en arabe, annonçant l'arrivée des Américains. Donc, par cette voie, une partie du personnel de la base fut mise au courant de ce qui se préparait.
Ceux qui, comme moi, avaient été désignés pour assurer la défense du terrain, se trouvaient depuis le 7 au soir dans des tranchées situées à la périphérie de la base. Donc loin des hangars et des casernements et, par conséquent, loin des sources d'information possibles.

Pour résumer disons que : L'état major, les commandants d'unités, certains officiers et pilotes savaient peut être que des Américains, et pas seulement des Anglais, allaient débarquer. Le reste du personnel ne savait rien mais la découverte de tracts au matin du 8 novembre permit à certains membres de ce personnel d'apprendre leur présence parmi les troupes de débarquement.

Il faut ajouter que tout cela s'est passé dans beaucoup de désordre et de confusion.

FIN.
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Annick



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Localisation: Normandie et Bourgogne

MessagePosté le: 14-03-2007 23:22    Sujet du message: Répondre en citant

Sostene, j'ai été passionnée par ton récit.

Effectvement, on voit bien que la plus grande confusion régnait sur le terrain, faute de la coordination dans les informations.


Merci pour ce récit sur cette partie de la guerre sur le sol de l'AFN.
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Jan Goure



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Messages: 1865

MessagePosté le: 16-03-2007 19:26    Sujet du message: Répondre en citant

La Marine qui n'avait pas digéré Mers el Kebir
et aux ordres de l'amiral Darlan, ministre
de Vichy qui se trouvait incidemment à Alger
a seule résisté : Amirauté d'Alger, et batteries
côtières de Cap Matifou, Bougie, Bone...

J'avais 14 ans, c'est en civil et gamin inconscient que je
l'ai vécu ce débarquement... Il figure dans mes récits
autobiographiques, je le rapporte à côté !

Si cela t'intéresse Sostène, tu verras un autre aspect
de ce débarquement en AFN...
Jan
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musika



Inscrit le: 23 Mar 2005
Messages: 18472

MessagePosté le: 16-03-2007 21:26    Sujet du message: Répondre en citant

bonjour SOSTENE..........oui, ce devait être une grande confusion
je repasse demain, faire une relecture...
_________________
poete_musika..4 mains
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