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dans la moiteur des nuits argentines
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titefée



Inscrit le: 05 Mar 2007
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Localisation: ardèche- alsace (valence-Mulhouse)

MessagePosté le: 11-05-2007 17:39    Sujet du message: dans la moiteur des nuits argentines Répondre en citant

C'est le commencement d'une longue suite.. attention roman-fleuve.. dites moi tout de suite si vous voulez que je continue..
je ne voudrai vous lasser en aucune façon...

La Moiteur parfumée des nuits d’été argentines
Mêlait les odeurs sucrées de musc et d’oranger.
Les hommes aux cheveux luisants de brillantine
effrontément cherchaient de qui être le cavalier

de la favela recouvrant les flancs de la colline
les filles en tenues excitantes étaient descendues
en bandes joyeuses dans leurs tenues libertines
pour assister au concours de tango tant attendu

Maria dans sa courte robe couleur de prune mûre
Laissait deviner ses formes bien moins qu’ingénues
la fleur d’hibiscus soulignant de l’épaule la courbure
indiquait que son corps nul ne l’avait encore connu

Epris, Luis la convoitait depuis qu’il avait quinze ans
Et sur ses jambes dorées, émoustillé, déjà il lorgnait
Quand elle grimpait les grouillantes ruelles en courant
Après avoir livré aux dames de la ville le linge repassé

L’orchestre attaqua le premier tango et le bandonéon
Emis sa plainte accompagné par les autres instruments
Et sur la piste où se formaient les couples sous les néons
pour chaque cavalière, l’homme semblait en être l’amant
_________________
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campanule



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MessagePosté le: 11-05-2007 19:23    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Titefée, c'est très bien écrit et franchement on a l'impression d'y assister.
C'est superbe.
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titefée



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Localisation: ardèche- alsace (valence-Mulhouse)

MessagePosté le: 11-05-2007 19:23    Sujet du message: Répondre en citant

Maria, devant un verre de citronnade est attablée.
Avec une fausse indifférence la salle elle regarde
agglutinés près de la porte, des jeunes-gens excités
supputant déjà qui des filles ce soir baisserait la garde

Luis, que l’on nomme "El Francesito" le petit français
Est arrivé en Argentine lorsqu’il n’avait que deux ans
Suivant sa mère partie du port de Bordeaux émigrer
En Argentine alors qu’elle n’avait que vingt sept ans

Et depuis il avait grandi dans cette capitale fourmillante
Faite d’une immigration espagnole, italienne, mais aussi
D’arabes et de juifs, d’allemands, de hongrois en attente,
d’un travail hypothétique, sur les quais et cela jour et nuit

Buenos Aires comprenait plus d’hommes que de femmes
Car déracinés, seuls ils étaient venus ici tenter leur chance
Et se retrouvaient souvent à fréquenter des bouges infâmes
Où explosaient des bagarres d’une imprévisible violence
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titefée



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MessagePosté le: 12-05-2007 06:46    Sujet du message: Répondre en citant

je te remercie infiniment Campanule de tes mots gentils.. ça m'encourage à continuer


Maria se retourna et se troubla devant le sourire
De celui qu’elle avait vu l’instant d’avant danser
Avec une autre fille et son attitude semblait lui dire
Que c’est pour aiguiser sa jalousie qu’il l’avait fait

Il l’attira à lui par les deux pans de son châle soyeux
assura sa prise d’une main autour de la taille élancée
Détacha l’hibiscus et le porta à sa bouche et ses yeux
ne quittaient pas de Maria les joues vite empourprées

D’un doigt preste il défit l’épingle d’écaille ponceau
retenant la chevelure sombre et opulente de sa cavalière
les longs cheveux croulèrent dans le dos tels un ruisseau
et Maria secoua la tête essayant de garder une allure fière

Luis lui murmura à l’oreille les mots d’une chanson créole
Qu’avec son ami José Razzano qu’on nommait l’oriental
Ils chantaient dans les bars récoltant de maigres oboles
Mais qui peu à peu les faisaient connaître dans les bals
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campanule



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MessagePosté le: 12-05-2007 08:55    Sujet du message: Répondre en citant

Titefée, je passe un très agréable moment à te lire, je ne sais pas danser le tango mais lorsque je vois des danseurs argentins, c'est quand même superbe, il y a une osmose entre leurs deux corps, c'est envoutant.
Bonne journée titefée.
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titefée



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MessagePosté le: 12-05-2007 14:52    Sujet du message: Répondre en citant

merci à toi Campanule ....ne serait ce que pour toi qui apprécie, je continue avec en tête les sons du bandonéon et de la guitare et les talons aiguilles de la danseuse qui martèlent en cadense le parquet ciré de la salle de bal


Dans la salle enfumée, les lamentations du bandonéon
mêlent toutes les notes romantiques de la séduction,
à celles des cordes graves et rythmées de la guitare,
Et les couples simulent l’amour, d’une sensualité rare

Luis, confie à sa partenaire qu’il a un autre surnom,
et qu’il aime chanter et espère être célèbre un jour.
Il lui dit qu’il aimerait l’avoir près de lui toujours,
Et que leur destin lié leur offrira un universel renom.

Méfiante mais intriguée, Maria le regarde à la dérobée,
Secoue la tête comme pour chasser de folles pensées,
mais son corps se colle à celui qu’elle appelle Carlos
et sent à travers la finesse du tissu le désir s’aviver

La danse les possède et ils sont en harmonie de gestes.
Les pas de danse s’inventent et les figures s’animent.
Tenant à bout de bras la belle, Carlos, d’un élan preste,
la renverse et la caresse et les bravos crépitent unanimes
-VI-
Mais la tequila et la fumée des cigarillos montent à la tête
Et pour un mot égrillard ou une œillade un peu trop appuyée
Les hommes soudain les uns sur les autres soudain se jettent
Et les bouteilles volent, explosent et les femmes sont effrayées

Crêpage de chignons, bagarres et coup de poings s’échangent
Dans ces bouges hommes et femmes ne sont pas des anges
Et certains viennent là souvent pour qu’éclatent ces batailles
Et repartent avinés mais heureux de leurs langages canailles

Maria apeurée par toute cette incroyable violence essaie de sortir
Par la porte qui est prise d’assaut par d’autres jeunes femmes
dans la foule hurlante elle a bien du mal de ses bras à amortir
Les coups aveugles qui pleuvent aussi cuisants que des flammes
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campanule



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MessagePosté le: 12-05-2007 16:23    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Titefée, tu as beaucoup de talent et j'espère que les amis poètes de ce forum viendront en profiter également.
merci
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titefée



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MessagePosté le: 12-05-2007 17:11    Sujet du message: Répondre en citant

pour le moment peu viennent mettre un mot.. tant pis
c'est pour cela que je te remercie infiniment car l'écriture m'a sauvée de bien des choses et elle est en quelque sorte ma respiration
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titefée



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MessagePosté le: 12-05-2007 17:44    Sujet du message: Répondre en citant

Carlos fendant la foule en esquivant les projectiles divers
Voit la silhouette de Maria emportée comme par la houle
alpagué par un Uruguayen aviné il s’en défait d’un revers
mais sent éclater sa bouche sous un violent coup de boule

le sang coule en sa gorge et ses lèvres gonflent rapidement
mais il ne sent pas les coups tant il n’a qu’un seul objectif
rejoindre pour protéger celle qu’il aime depuis si longtemps
et qui dans cette foule peut être en butte à un danger effectif

Il n’est pas rare que dans ces bagarres des coups de couteaux
Viennent endeuiller des soirées où la danse pourtant est reine
et les hommes en surnombre près des femmes jouent les héros
créant des tensions que le moindre geste transforme en haine

brutalement porté dehors par la foule et sa violence en cohorte
il débouche enfin sur le parvis de la place et cherche du regard
son aimée qu’enfin il découvre dans l’encoignure d’une porte
retenant sa bretelle arrachée et d’une main s’en fait un rempart
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musika



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MessagePosté le: 12-05-2007 19:01    Sujet du message: Répondre en citant

coucou les deux filles,
c'est le week end vous savez...........il nous faut vivre en famille..
Titefée, j ai tout lu

j'ai reconnu les fêtes de village..
celle où on était jeunette.........et jeunot Very Happy

oui, tu as une très belle plus..........
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titefée



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MessagePosté le: 12-05-2007 19:51    Sujet du message: Répondre en citant

argentine ou France c'est pareil certaines fois à la sortie des bals de village...


je continue donc l'histoire de nos deux amoureux

en quelques enjambées il rejoint Maria et la prend dans ses bras
et malgré la souffrance l’embrasse d’un baiser attisé par la peur
Ce baiser a le goût d’une morsure et ignorants de tout le fracas
elle et lui, oublient tout dans cette étreinte débordante d’ardeur

la nuit est chaude, le ciel au-dessus de Buenos aires est si pur
des étoiles grelottent dans cette immensité de porcelaine noire
et sous la clarté de la lune naissent en eux des pensées impures
car l’emportement de la jeunesse rend les précautions dérisoires

La sudestada vent puissant pourtant se lève venant du sud-Est
Et l’air brutalement se refroidit et l’air suinte d’humidité ambiante
Maria frissonne et Carlos prévenant dépose sur les épaules sa veste
Et tous deux, rejoignent Boca quartier italien à la faune grouillante

Carlos vit depuis peu dans ce secteur dans une chambre minuscule
Mais qui plonge sa vue sur le port illuminé et vivant jour et nuit
Maria contre lui s’absorbe dans sa chaleur comme dans une bulle
Et sent que sa vie bientôt prendra un autre sens en s’unissant à lui
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campanule



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MessagePosté le: 12-05-2007 20:35    Sujet du message: Répondre en citant

Titefée, je te lis vraiment avec beaucoup de plaisir, je trouve que tu as un réel talent.
Puis je te demander si tu es allée en Argentine ?
Les détails sont tellement nombreux.
C'est un véritable roman en vers
Merci.
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musika



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MessagePosté le: 12-05-2007 20:51    Sujet du message: Répondre en citant

demain, titefée, je continue cette lecture,
ce soir, je me sens épuisée.............les enfants sont passés.......

et, j ai voulu aller voir MICHEL DE DEKER :D ROMANCIER NORMAND
_________________
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campanule



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MessagePosté le: 12-05-2007 20:53    Sujet du message: Répondre en citant

Bon courage Musika et à demain
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titefée



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MessagePosté le: 13-05-2007 12:05    Sujet du message: avant de partir au zoo.. je vous mets une tite suite... Répondre en citant

Un étroit escalier de bois, peint d’un jaune canari,
grimpe jusqu’à un pallier, orné de plantes vivaces.
La porte est couverte de cartes-postales jaunies
qui s’écornent un peu laissant voir les dédicaces

Pas de clé, juste un pommeau de cuivre, rond et lisse,
que Carlos tourne, pour entrouvrir la porte d’entrée.
La pièce est petite, couverte de livres et une pelisse
recouvre le grand lit trônant au soleil dans la journée.

Maria découvre, derrière un paravent de bois ajouré,
Une table, une cuvette, un broc de faïence blanche
Empli d’eau fraîche, un gant et une serviette brodée
D’un C et G rouges et un miroir posé sur une planche

Carlos s’approche d’elle et en la caressant fait glisser
sur ses hanches rondes la robe légère roulée en boule.
Il le fait si lentement que Maria en a la chair de poule.
Tous ses sens sont en alerte en accueillant les baisers

Caressant la peau, Carlos du gant mouillé suit les contours
D’abord du cou penché en avant, puis de la gorge offerte
Effleure un sein, et laisse couler un filet d’eau tout autour.
Et le liquide suit les courbes jusqu’à l’intimité découverte
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campanule



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MessagePosté le: 13-05-2007 16:37    Sujet du message: Répondre en citant

Titefée, ça devient chaud Very Happy Very Happy Very Happy Very Happy .
Bravo en tout cas et vivement la suite.
Tu sais, je suis comme dans un roman, j'attends avec impatience le prochain épisode.
amitiés
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titefée



Inscrit le: 05 Mar 2007
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MessagePosté le: 13-05-2007 19:32    Sujet du message: Répondre en citant

Lui-même se déshabille et lave son corps mince, masqué
derrière les claires-voies à l’odeur de sental du paravent.
Dans le reflet de la vitre, Maria brosse ses cheveux dénoués,
et son regard se pose sur la mer, balayée par un fort vent

De moites effluves marins, à forte odeur iodée, les enveloppent
Maria se laisse caresser et accepte les gestes, yeux fermés.
Une boule de cristal fait éclater les éclairs d’un kaléidoscope
qui s’allument et s’éteignent ,sur les deux corps, nus, soudés.

Ils ont tant rêvé de cet instant magique qu’il perd de sa réalité.
Carlos veut reculer le moment où il prendra ce corps vivant.
Il savoure les baisers à cette bouche et tempère sa fébrilité.
Il a tant rêvé de l’amour fait avec elle, qu’il se donne le temps

Elle feule d’une voix devenue rauque et à l’homme quémande
d’autres mots d’amour, des câlineries de plus en plus folles,
Et sur le lit tous deux ils s’effondrent, leur amour en offrande.
L’amour les emporte et dans la nuit ne jaillit plus une parole
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Jan Goure



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MessagePosté le: 14-05-2007 10:11    Sujet du message: Répondre en citant

Titefée,
En décalé, mais quelle importance puisqu'heureusement tu as été jusqu'au bout de ce long récit détaillé, minutieux, et en vers...
un exploit ! car à aucun moment on est lassé et jusqu'au bout
dans ma tête ils ont dansé tes personnages inventés, que même
en prose je n'aurais su accompagner dans des Paysages, des moeurs et
des délires qui m'ont fait suivre leur histoire passionnément !

Merci Docteur pour nous avoir aussi bien soignés
Je t'adresse plein de bisous d'amitié

Jan
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titefée



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MessagePosté le: 14-05-2007 11:43    Sujet du message: suite de la suite de la suite Répondre en citant

Sur le balcon de bois peint aux couleurs chaudes d’ocre rouge
Maria vient humer l’air vif du matin et sur la rue se penche
Les arbres frissonnent sous le vent et dans le port bougent
Les barques aux voiles gonflées, bleu outremer ou blanches

Elle a enfilé un long pull marine et ses jambes sont nues
Carlos lui tient la taille et pour elle, chante le regard perdu
une chanson d’amour aux sonorités sensuelles et saccadées
que Maria en levant vers lui ses yeux découvre, intriguée

Ce soir il l’emmènera dans un cabaret où avec José Razzano
Il chante en duo des chansons créoles et avec le premier tango
il a changé son nom devant l’encore modeste succès emporté
Carlos Gardel est né mais la réussite n’est encore à son apogée
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campanule



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MessagePosté le: 14-05-2007 22:11    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Titefée, continue stp.
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titefée



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MessagePosté le: 15-05-2007 17:42    Sujet du message: Répondre en citant

La salle est enfumée et Maria à du mal à distinguer la piste.
Une forte odeur de sueur et de parfum à bon marché domine.
Carlos l’installe devant la scène où se produit un vieil artiste
qui chante des airs racontant la vie des hommes dans la mine

Les femmes sont prises d’assaut lorsque l’orchestre le remplace.
sur la piste exiguë, les couples s’enlacent et les lumières baissent.
On voit simplement monter les volutes bleues, comme des traces,
des cigarettes écrasées, que les hommes dans les verres laissent.

Carlos, fièrement fait tournoyer sa partenaire avec virtuosité.
Lovée contre son corps. Maria semble à lui totalement collée.
Des cuisses fuselées, à la fourche de son intimité, elle perçoit
Les muscles de cet homme, qui lui fit l’amour déjà tant de fois

De bravos, quand la musique jaillit, le public n’en est pas avare.
Les verres pleins à rebord d’alcool frelaté ont des reflets ambrés
Et le silence se fait soudain, lorsque sur la scène tenant sa guitare,
Carlos, le pied sur une chaise, commence lascivement à chanter
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MessagePosté le: 17-05-2007 09:16    Sujet du message: Répondre en citant

et lorsqu’il commence à chanter pour son public, attentif
à sa voix chaude aux intonation amoureuses et caressantes,
peu à peu le silence s’installe et ne reste que le ronron actif
des palles du ventilateur, morcelant l’ambiance oppressante.

son visage est transfiguré par la douleur que suggère le chant .
Des larmes perlent aux yeux des femmes émues qui l’admirent.
la salle est en transe et se lève lorsque la salue en se penchant
Carlos qui sait depuis peu de temps qu’il en est le point de mire

Il revient après sa prestation à la table où est attablée Maria
Et viennent les rejoindre d’autres personnes qui le félicitent
Un homme au visage rond et coiffé d’un chapeau de Panama,
Lui glisse quelques mots à l’oreille et tend une carte de visite

Sur le bristol s’inscrit en lettres dorées le label déjà fabuleux
Des studios de la Columbia Records et à cet instant précis
Carlos sait que son avenir est scellé et presque miraculeux
Sa tête est dans les étoiles et la chance insolente visite sa vie
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campanule



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MessagePosté le: 18-05-2007 15:45    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Titefée, à quand la suite de l'histoire du "tango argentin" ?
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titefée



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MessagePosté le: 26-05-2007 07:23    Sujet du message: Répondre en citant

Séparés, Les deux amants le coeur non apaisé
évoquent leurs nuits et s’abîment dans la couche
Où il y a si peu de temps ils buvaient à leur bouche
Les murmures d’amour coulant dans leurs baisers

Gloria cachait au fond d’elle de Maria les délices
Et pleurait le rêve de l’amour qu’elle croyait perdu
Et refaisait les chemins, comme lui, attisant le supplice
De ne plus voir arriver vers elle Carlos les bras tendus

Alors ce matin-là, elle partit vers le marché elle aussi
Parcouru, les stands bigarrés et acheta quelques épices
Quand elle crut reconnaître à la terrasse du café, assis
Un homme coiffé d’un feutre à la silhouette si évocatrice
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MessagePosté le: 26-05-2007 19:29    Sujet du message: Répondre en citant

Le cœur affolé comme un oiseau à travers les barreaux
Elle se sentait défaillir, sous elle ses jambes se dérobaient
Elle s’approchait comme si son existence en dépendait
Pour voir de près, l’homme attablé qui lui tournait le dos

Je ne sais ce que l’amour peut envoyer de signaux muets
Mais comme la femelle peut attirer son mâle par son odeur
D’un seul coup, les effluves d’un parfum de femme épicé
Firent que Carlos ne put maîtriser les battements de son cœur

Il se retourna et vit Maria s’enfuir dans une course folle
Et disparaître dans la sombre venelle jouxtant le marché
Elle bouscula au passage des chalands en évitant une carriole
Emplie jusqu’à ras bords d’amas d’oranges et citrons empilés

Mais Carlos courut à sa poursuite, et la rejoignit bientôt
car Maria, pliée en deux par l’effort intense s’était réfugiée
derrière une porte et reprenait son souffle éperdu d’oiseau
la sueur dégoulinant sur son front et dans ses yeux embués
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Ninon



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MessagePosté le: 26-05-2007 23:02    Sujet du message: Répondre en citant

Oula la, je n'ai pas lu...mais je reviendrais c'est sûr ! (vu l'engouement ce doit être délectable) Laughing
_________________
"Faut-il que je te dessine, mon sentiment tout en couleur ? Toi au centre, puis que je signe ; d’une flèche transperçant mon cœur ? Pour que tu comprennes enfin..."
(Jeannine Bartes/ Le non-dit)
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MessagePosté le: 27-05-2007 03:21    Sujet du message: Répondre en citant

eh oui NInon, il y a des lignes et des lignes pour ces deux amoureux de l'amour et du tango

et si tu as le courage de lire jusqu'au bout, voilà que je t'en mets encore une petite tranche

Maria cachée dans la pénombre essayait en vain
de calmer les douloureux martèlements de son cœur
Et essuyait d’un revers de main les gouttes de sueur
Qui emperlaient son visage et la naissance de ses seins

Mais son souffle était encore si peu apaisé que Gardel
bien qu’ébloui par le soleil, dans l’ombre la devinait
et avait refermé sur eux la lourde porte de bois ouvragée
et prononçait doucement son prénom très près d’elle

Il sentit la chaleur de son corps et de ses mains tendues
il attira à lui la jeune femme qui se défendit mollement
mais pleurait à présent, secouée par des sanglots éperdus
en se laissant investir par des baisers plus que troublants
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MessagePosté le: 28-05-2007 19:15    Sujet du message: Répondre en citant

ma colombe, laisse moi boire ton sourire et tes larmes
Elles ont le goût salé des miennes et je pleure moi aussi
J’ai espéré tant de jours te reconquérir et rendre les armes
sans toi je n’ai plus goût à rien tant mon cœur est meurtri

Maria s’accrochait à lui et embrassait son visage piquant
Car depuis la veille il n’avait pas encore regagné son logis
Cherchant à savoir où était Maria il allait toujours espérant
La découvrir dans les salles où elle exécutait le tango la nuit

Mais Gloria dont la notoriété avait dépassé les bidonvilles
Chantait et dansait tous les soirs et était enfin bien payée
Elle se produisait dans les plus beaux quartiers de la ville
Et belle, sensuelle et talentueuse elle était fort courtisée
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titefée



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MessagePosté le: 29-05-2007 09:38    Sujet du message: Répondre en citant

Gloria et Pépita devenaient peu à peu des gloires locales
Et commencèrent à chanter dans des villes de province
puis à Buenos Aires au chantecler et au café national
où Rosita Quiroga à la firme Victor un jour les présenta

Gloria devenue vedette en Mercédès Simone fut rebaptisée
Et devint très vite la plus représentative chanteuse de tango.
Forte de sa personnalité elle produisit des disques de qualité
combinant milongas, valses et quelques country et tangos

Sa maison de disque lui assurait une projection continentale
Et la poussait vivement à quitter également son secret amant
Pour qu’elle aussi paraisse accessible à toute la gente mâle
Et que sa beauté sensuelle leur fasse perdre à tous les sens
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titefée



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MessagePosté le: 02-06-2007 06:24    Sujet du message: Répondre en citant

à ses débuts Mercédes fait couper très courts ses cheveux
pour se fondre dans la mode des chanteuses de ce temps-là
Mais Carlos Gardel a la nostalgie de ce foisonnement capiteux
Où il aimait tant amoureusement enfouir son visage et ses doigts

Pour lui elle était toujours Maria, cette farouche qui le rejoignait
en passant directement du balcon du premier au trottoir de la rue
en se laissant glisser le long des branches de l’immense citronnier
pour se lover dans ses bras, qu’il refermait sur ses épaules nues

Leurs amours soigneusement secrètes avaient un parfum d’interdit
Et c’est dans la même chambrette qu’ils se rejoignaient les nuits.
Entre eux règnait une complicité exquise tournant autour du tango
Elle fière comme toute argentine, lui gominé comme un hidalgo
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titefée



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MessagePosté le: 13-06-2007 19:37    Sujet du message: Répondre en citant

][/url]


Carlos vient de décrocher un contrat pour aller chanter à Paris
Et ce soir doit l’annoncer à Maria alors qu’ils avaient projeté
De partir dans une hacienda que gracieusement un ami
Leur avait proposé pour abriter leur amour de cette vie agitée

Au quartier aux fleurs il choisit un bouquet de roses rouge sang
Couleur-symbole de son amour ardent et dans une bijouterie,
Il choisit une chaîne d’or à laquelle pend une clé de diamant
Et remonte à pied la rue de la Soubredade en plein cœur de midi

Maria l’attend depuis une heure et a confectionné tout le repas
Deux valises ouvertes trônent sur le lit, à moitié pleines déjà
Elle a revêtu une robe de tussor blanche à la jupe plissé-corolle
Et fière de sa mince silhouette pose un hibiscus sur son épaule
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Jan Goure



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MessagePosté le: 15-06-2007 13:40    Sujet du message: Répondre en citant

Une nouvelle avec tout ce qu'elle implique
racontée en vers libres : Une belle histoire
Bravo Titefée

Bisous

Jan Wink
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titefée



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MessagePosté le: 15-06-2007 19:11    Sujet du message: Répondre en citant

Point du tout surprise des cadeaux de Carlos, Maria l’embrasse
mais le sermonne, car les roses se faneront pendant leur absence.
Son amant l’attire à lui et mains autour de la taille qu’il enlace,
il enfouit son visage dans le cou de Maria, mesurant la conséquence
de ce que son voyage solitaire va provoquer chez son amoureuse,
elle dont les yeux si brillants, prouvent combien elle est heureuse.

Ces trois jours projetés depuis un mois pour elle sont importants
Car, rester seule près de son amant sans se cacher une seule minute,
lui font espérer que les nuits et les jours seront d’amour exaltants,
car elle le suivrait confiante, au bout du monde, même dans une cahute.

Carlos embarrassé par le babillage joyeux et excité de la jeune femme
Retient le moment où il devra lui dire que seul, à Paris il doit partir
Et n’a pu refuser, pensant que cela n’occasionnerait le moindre drame
Car l’Europe consacrerait sa gloire et allait gager de tout leur avenir
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Annick



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MessagePosté le: 16-06-2007 00:53    Sujet du message: Répondre en citant

Titefée, demain je lis tout, moi qui adore le tango !

Je crois que tu as accompli une prouesse, tout en vers.
Very Happy
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titefée



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MessagePosté le: 16-06-2007 07:37    Sujet du message: Répondre en citant

oh non Annick, pas une prouesse mais un divertissement, en vers libres, sans contrainte, en me laissant simplement bercer et mener par le bout du nez et du clavier par cette histoire qui j'espère te plaira lorsque tu la liras de bout en bout...
comme j'espère elle plait aux autres, qui sont venus la lire aussi.
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titefée



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MessagePosté le: 16-06-2007 07:37    Sujet du message: Répondre en citant

oh non Annick, pas une prouesse mais un divertissement, en vers libres, sans contrainte, en me laissant simplement bercer et mener par le bout du nez et du clavier par cette histoire qui j'espère te plaira lorsque tu la liras de bout en bout...
comme j'espère elle plait aux autres, qui sont venus la lire aussi.
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titefée



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MessagePosté le: 16-06-2007 07:49    Sujet du message: Répondre en citant



Juste une nuit, une nuit d’amour aux caresses brûlantes
Et il lui dirait qu’il partait pour Paris mais lui écrirait
Il le ferait tous les jours et si elle était un peu patiente
Il trouverait bien un moyen et bientôt ils se reverraient

Il enlaçait avec gourmandise cette femme-liane si satinée
Ces mains glissaient et il sentait frémir sous ses caresses
Le corps de Maria qui se cambrait dans un élan de tendresse
pour accueillir en elle l’homme que plus que sa vie elle aimait

le jour se levant, il la regardait dormir, indolente et heureuse
accablé il ne put se résoudre à lui dire en face ce qu’il projetait
et lui écrivit une lettre à la hâte, dont il trouva les phrases creuses
car il ne sût exprimer sa douleur d’ainsi lâchement l’abandonner

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Annick



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MessagePosté le: 16-06-2007 13:04    Sujet du message: Répondre en citant

Voilà Titefée, je suis à jour de ma lecture et fin prête pour la suite.

C'est vraiment très bien écrit et agréable à lire, on entendrait presque la plainte du bandonéon.

Est-ce la vraie vie de Carlos Gardel ?

Merci pour ces belles pages d'écriture.


P.S Campanule est en panne de FAI, ne sois pas surprise de son absence passagère.
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titefée



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MessagePosté le: 17-06-2007 18:01    Sujet du message: Répondre en citant

installez-vous....un petit thé d'abord.. c'est moi qui régale
et je reprends le cours de l'histoire

Un rayon de soleil soudain brûla la courbure des hanches
Et Maria, s’étira, et instinctivement tendit sa main ouverte
Pour chercher Carlos dans le grand lit défait en ce dimanche
Et trouvant la place vide, voluptueusement s’étira, offerte

Mais pas une odeur de café ne vint chatouiller ses narines
La pièce était silencieuse, ne gazouillaient que les oiseaux
qui sur le balcon picoraient des miettes et la petite serine
Dans sa cage, s’agitait et sautait sur le perchoir le plus haut

Maria, se leva et drapa son corps dans un joli et court paréo
elle alla se pencher sur la terrasse pour essayer d’apercevoir
La silhouette de son Carlos qui avait dû aller chercher très tôt
Sans doute pour elle un pain frais ou alors quelques gâteaux

Se retournant, son sang soudain se figea et un froid l’envahit.
Plus de valise sur la commode basse mais une enveloppe blanche
Accrochait la lumière du soleil. Maria, le cœur battant, s’en saisit
mais négligea le petit coffret recouvert de velours bleu pervenche
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campanule



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MessagePosté le: 17-06-2007 19:58    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir Titefée, effectivement, j'ai pris du retard mais je vais me remettre à cette lecture si toutefois ma connection tient le coup.
Bravo Titefée, je vais m'y mettre.
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Annick



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MessagePosté le: 17-06-2007 21:35    Sujet du message: Répondre en citant

Pauvre Maria ! Sad
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titefée



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MessagePosté le: 18-06-2007 11:16    Sujet du message: Répondre en citant

Maria fébrilement et inquiète déchira l’enveloppe
extirpa la lettre et angoissée l’ouvrit en tremblant
à la lecture des mots elle crût avoir une syncope
Car tout à coup de son cœur s’était retiré le sang

Elle s’effondra anéantie,sur le bord du lit ouvert
laissa choir sur le parquet vernis la funeste lettre
enfouit son visage et emplie d’une sombre colère
traita Carlos des insultes que l’on puisse connaître

un verre encore à demi rempli de coco s’écrasa
sur le mur où trônait une photo les représentant
et le liquide sirupeux en étoile sur l’image éclata
maculant leurs visages heureux, irrémédiablement

Elle ne pouvait pleurer ses yeux étaient brûlants
Son cœur battait à tout rompre jusque dans le cou
Son geste de colère mourut en un calme apparent
anéantie par la lâcheté de Carlos elle jeta le bijou

La boite bleu-pervenche atterrit sur une terrasse
De la petite maison en bois peint qui était en face
Maria, empila quelques vêtements dans une valise
Et ferma les persiennes sur la chambre devenue grise



[/img]
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campanule



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MessagePosté le: 19-06-2007 15:52    Sujet du message: Répondre en citant

[/b]Bonjour Titefée, j'ai rattrapé mon retard et il me tarde de connaître la suite.
Merci, c'est avec grand plaisir que je te lis.
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titefée



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MessagePosté le: 20-06-2007 03:40    Sujet du message: Répondre en citant

Maria descend jusqu’au Prado, fière et en beauté
Elle a fardé ses yeux et outrageusement sa bouche
Pour que l’on ne voit pas que le temps s’est arrêté
Et l’on ne regarde en elle que son regard farouche

Les petits jardins où elle allait goûter tant amoureuse
La fraîcheur des tonnelles rougies des bougainvilliers
Et les allées où s’épanouissaient les belles tubéreuses
Soudain lui paraissent artificiels et de grâce désertés

elle avance mais avec dans le cœur une écharde plantée.
comment Carlos a-t-il pu ainsi oublier ce plaisir espéré
qu’ils auraient eu à partager leur amour caché au monde
et se donner le temps pour que les souvenirs abondent ?

ce soir elle irait à nouveau se produire dans le cabaret
et Pépita discrète,fera semblant de ne pas être surprise
toutes deux animeront de leurs chants tristes la soirée
devant une salle où les femmes à l’amour sont promises

[img][/img]
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campanule



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MessagePosté le: 20-06-2007 07:48    Sujet du message: Répondre en citant

Quel courage pour Maria et quel lache ce Carlos Evil or Very Mad
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Annick



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MessagePosté le: 20-06-2007 07:57    Sujet du message: Répondre en citant

Bravo Titefée, c'est un régal. Very Happy
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titefée



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MessagePosté le: 03-07-2007 04:11    Sujet du message: Répondre en citant

Maria pendant quelques jours resta sans pleur
Elle semblait vivre comme vivent les fleurs
Insouciante mais fière et dans le son des violes
Elle pouvait pleurer alors prétextant les paroles
Des amours malheureuses que le soir elle chantait
Et elle revenait à elle quand les gens applaudissaient

Lorsqu’elle rentrait ensuite dans sa chambre-silence
Elle grignotait juste quelques fruits et allait vomir
Car son chagrin prenait en elle une place si immense
Qu’elle avait l’impression d’être pleine de soupirs
Elle restait longtemps les yeux ouverts dans son lit
Ecoutant les bruits de ressac du port rythmant la nuit

Carlos fut longtemps à lui donner la moindre nouvelle
Car emporté et grisé par un tourbillon étourdissant.
Il n’était Jamais seul et des femmes et demoiselles
Faisaient l’assaut de sa chambre hystériquement
il buvait plus que prévu et s’affalait la tête brumeuse
loin des pensées d’amour promises à son amoureuse
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campanule



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MessagePosté le: 03-07-2007 09:04    Sujet du message: Répondre en citant

C'est superbe Titefée, merci, nous attendons la fin.
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uston8



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MessagePosté le: 03-07-2007 19:51    Sujet du message: Répondre en citant

je découvre ce coin du forum ,je suis impressionnée par tes écrits petie fée ,un film ,un livre ,une belle histoire comme le tango et les nuits chaudes de ce pays.que de talent tu as.
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titefée



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MessagePosté le: 06-07-2007 02:18    Sujet du message: Répondre en citant

Parfois prise de colère soudain elle enrage
Et même ses souvenirs d’amour l’outragent
La blessure d’amour ne trouve pas de guérison
Car elle se sent désertée de toute espérance
Et elle se fâche de vivre comme en prison
Dans cette chambre qui transpire l’absence

Mais orgueilleuse, farouche et belle elle l’est
Et par les regards fervents elle sait qu’elle plait
Quand elle sourit cette divine faveur est chère
A l’homme qui croit que c’est pour lui seul
Qu’est dédié ce sourire empreint de mystère
Alors que ce corps est comme dans un linceul

Ce matin elle se réveille nauséeuse et lasse
Et soudain se souvient qu’elle n’a pas vu
Depuis plus d’une semaine du sang la trace
Et ses seins sont plus douloureux et tendus
Elle n’arrive alors plus à endiguer ses pleurs
En comprenant qu’être enceinte est son malheur
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