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Inscrit le: 23 Juin 2007 Messages: 6842 Localisation: lyon
Posté le: 29-10-2007 14:15 Sujet du message: poètes préférés !
La neige
Que de fois, mon amour, auprès du feu qui tremble,
Pénétrés par les doux regrets du jour mourant,
Nous restâmes rêveurs à regarder ensemble
Les grands flocons de neige qui tombaient lentement...
Maintenant je suis seul, hélas ! Le jour se pâme...
Et je souris (combien plus triste qu'autrefois !)
Aux doux regrets d'antan qui tombaient sur nos âmes
Comme les grands flocons de neige, sur les toits !
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Le papillon
Je fis un voeu tendre :
Je cueillerai la fleur
Où il va descendre,
Pour guérir mon coeur.
Il vole, il hésite,
il monte, il descend --
Puis pose un instant,
Sur ta main petite,
Son vol inconstant.
O, la belle offrande,
La petite fleur !
Je te la demande
Pour guérir mon coeur.
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Fables microscopiques
Toto et l'auto
-- Au revoir ! dit Toto
Et partit en auto.
Il n'avait nul souci.
Au tournant dangereux
Il lui crêva un pneu...
Toto creva aussi.
Moralité:
Mourir c'est partir un peu...
Le Vaillant moucheron
Un moucheron d'un jour piqua le grand Enée...
Moralité:
La valeur n'attend pas le nombre données !
Fable esquimaude
Un grand ours blanc mangea un petit daim.
Il assouvit sa faim
Au moins pour une fois...
Moralité:
on a toujours besoin d'un plus petit que soi.
L'âne philosophe
Un jeune âne amoureux d'une noble cavale,
Lui demanda la main (le sabot de devant).
-- Mais... vous êtes du peuple, et moi -- je suis
pur sang,
Je vous ferai cocu ! lui promite-elle.
-- J'avale
Tout ce que vous voudrez ! dit l'âne sans émoi,
Car...
Moralité:
Promettre c'est noble, tenir serait bourgeois...
Inscrit le: 23 Juin 2007 Messages: 6842 Localisation: lyon
Posté le: 29-10-2007 14:17 Sujet du message:
L'ÉTRANGER
Je ne suis qu'apparemment ici.
Loin de ces jours que je vous donne est projetée ma vie.
Malhabile conquérant par mes cris gouverné,
Où vous m'apercevez je ne suis qu'un étranger.
Gestes d'amour partout éparpillés
Je me fraye une voie isolée, désertée.
D'une science à l'autre j'ai pris terrier,
Lièvre apeuré sentant sur lui braqué
Le fusil savant et sûr de la destinée.
Aucune terreur ne m'a manqué.
(Armand Robin)
Inscrit le: 23 Juin 2007 Messages: 6842 Localisation: lyon
Posté le: 29-10-2007 14:28 Sujet du message:
soir, sur la colline
Le soir, sur la colline, le buccin sonne avec peine.
Des troupeaux montent la sente d'étoiles parsemée,
Les eaux pleurent en jaillissant claires, dans les fontaines.
Sous un acacia tu m'attends, ma douce Bien Aimée.
La lune passe dans le ciel, sainte, limpide !
Tes grands yeux regardent le feuillage, s'y plongent,
Sur la voute sereine des astres naissent, humides,
Ton coeur est plein de désirs, ton front lourd de songes
Des nuages glissent et des rayons les transpercent.
Les maisons vers la lune lèvent d'anciens auvents.
Dans la brise légère le balancier du puit grince.
Le vallon fume. Dans un enclos une flûte s'entend.
Des hommes harrasés, l'épaule alourdie,
Rentrent des champs. Les sonnailes sonnent, se pâment
Ainsi que la cloche antique dans l'air assoupie.
Mon âme brûle d'amour comme une flamme.
Bientôt se calmeront le vallon, le village.
Bientôt mes pas fébriles vers toi seront plus pressés.
Toute une nuit, près du tronc couvert de branchages,
Je te dirai combien tu m'es chère, ma douce Bien Aimée.
En appuyant nos têtes, l'une contre l'autre,
Souriants nous dormirons, veillés par notre
Vieil acacia... Et pour une nuit si riche et plénière
Qui ne donnerait, en échange, sa vie toute entière... ?
Inscrit le: 23 Juin 2007 Messages: 6842 Localisation: lyon
Posté le: 29-10-2007 14:30 Sujet du message:
Là où l'esprit est sans crainte et où la tête est haut portée,
Là où la connaissance est libre,
Là où le monde n'a pas été morcelé entre d'étroites parois mitoyennes,
Là où les mots émanent des profondeurs de la sincérité,
Là où l'effort infatigué tend les bras vers la perfection;
Là où le clair courant de la raison ne s'est pas mortellement égaré dans l'aride et morne désert de la coutume,
Là où l'esprit guidé par toi s'avance dans l'élargissement continu de la pensée et de l'action -
Dans ce paradis de liberté,
Mon père, permets que ma patrie s'éveille.
Inscrit le: 23 Juin 2007 Messages: 6842 Localisation: lyon
Posté le: 29-10-2007 14:35 Sujet du message:
L’ATTENTE
Je l’attends dans la plaine sombre;
Au loin je vois blanchir une ombre,
Une ombre qui vient doucement...
Eh non! - trompeuse espérance-
C’est un vieux saule qui balance
Son tronc desséché et luisanté
Je me penche et longtemps j’écoute:
Je crois entendre sur la route
Le son qu’un pas léger produit...
Non, ce n’est rien! C’est dans la mousse
Le bruit d’une feuille que pousse
Le vent parfumé de la nuit.
Rempli d’une amère tristesse,
Je me couche dans l’herbe épaisse
Et m’endors d’un sommeil profond...
Tout à coup, tremblant, je m’éveille:
Sa voix me parlait à l’oreille,
Sa bouche me baisait au front.
M.Lermontov
Inscrit le: 23 Juin 2007 Messages: 6842 Localisation: lyon
Posté le: 29-10-2007 14:39 Sujet du message:
La vie
Il faut admirer tout pour s' exalter soi-même
et se dresser plus haut que ceux qui ont vécu
de coupable souffrance et de désirs vaincus :
l' âpre réalité formidable et suprême
distille une assez rouge et tonique liqueur
pour s' en griser la tête et s' en brûler le coeur.
ô clair et pur froment d' où l' on chasse l' ivraie !
Flamme nette, choisie entre mille flambeaux
d' un légendaire éclat, mais d' un prestige faux !
Dites, marquer son pas dans l' existence vraie,
par un chemin ardu vers un lointain accueil,
n' ayant d' autre arme au front que son lucide orgueil !
Marcher dans sa fierté et dans sa confiance,
droit à l' obstacle, avec l' espoir très entêté
de le réduire, à coups précis de volonté,
d' intelligence prompte ou d' ample patience
et de sentir croître et grandir le sentiment
d' être, de jour en jour, plus fort, superbement.
Aimer avec ferveur soi-même en tous les autres
qui s' exaltent de même en de mêmes combats
vers le même avenir dont on entend le pas ;
aimer leur coeur et leur cerveau pareils aux vôtres
parce qu' ils ont souffert, en des jours noirs et fous,
même angoisse, même affre et même deuil que vous.
Et s' enivrer si fort de l' humaine bataille
-pâle et flottant reflet des monstrueux assauts
ou des groupements d' or des étoiles, là-haut-
qu' on vit en tout ce qui agit, lutte ou tressaille
et qu' on accepte avidement, le coeur ouvert,
l' âpre et terrible loi qui régit l' univers.
Inscrit le: 23 Juin 2007 Messages: 6842 Localisation: lyon
Posté le: 29-10-2007 14:44 Sujet du message:
LA TERRE
On s’étendit sur le dos dans l’herbe, toi et moi.
Nues fondues, comme la cire embrasée par le ciel,
s’écoulaient le long des chaumes, dans une vraie rivière.
Un silence pénible s’était emparé de la terre
et, sur ce, une question jaillit, tomba au fond de l’âme.
N’avait-elle donc rien
de quoi me faire part, à moi ? Elle, toute cette terre
impitoyablement large et d’un criminel mutisme,
rien donc ?
Afin de mieux écouter, j’ai collé
mon oreille à la glèbe, obéissant et sournois –
et, sous la glèbe, il me fut donné d’entendre
les battements de ton cœur tumultueux.
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