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Posté le: 24-02-2008 14:05 Sujet du message: poèsie
À NINON
Si je vous le disais pourtant, que je vous aime,
Qui sait, brune aux yeux bleus, ce que vous en diriez ?
L'amour, vous le savez, cause une peine extrême ;
C'est un mal sans pitié que vous plaignez vous-même ;
Peut-être cependant que vous m'en puniriez.
Si je vous le disais, que six mois de silence
Cachent de longs tourments et des voeux insensés :
Ninon, vous êtes fine, et votre insouciance
Se plaît, comme une fée, à deviner d'avance ;
Vous me répondriez peut-être : Je le sais.
Si je vous le disais, qu'une douce folie
A fait de moi votre ombre, et m'attache à vos pas :
Un petit air de doute et de mélancolie,
Vous le savez, Ninon, vous rend bien plus jolie ;
Peut-être diriez-vous que vous n'y croyez pas.
Posté le: 25-02-2008 14:23 Sujet du message: poèsie
Je traîne après moi trop d'échecs et de mécomptes
J'ai la méchanceté d'un homme qui se noie
Toute l'amertume de la mer me remonte
Il me faut me prouver toujours je ne sais quoi
Et tant pis qui j'écrase et tant pis qui je broie
Il me faut prendre ma revanche sur la honte
Ne puis-je donner de la douleur Tourmenter
N'ai-je pas à mon tour le droit d'être féroce
N'ai-je pas à mon tour droit à la cruauté
Ah faire un mal pareil aux brisures de l'os
Ne puis-je avoir sur autrui ce pouvoir atroce
N'ai-je pas assez souffert assez sangloté
Je suis le prisonnier des choses interdites
Le fait qu'elles le soient me jette à leur marais
Toute ma liberté quand je vois ses limites
Tient à ce pas de plus qui la démontrerait
Et c'est comme à la guerre il faut que je sois prêt
D'aller où le défi de l'ennemi m'invite
Toute idée a besoin pour moi d'un contrepied
Je ne puis supporter les vérités admises
Je remets l'évidence elle-même en chantier
Je refuse midi quand il sonne à l'église
Et si j'entends en lui des paroles apprises
Je déchire mon coeur de mes mains sans pitié
Je ne sais plus dormir lorsque les autres dorment
Et tout ce que je pense est dans mon insomnie
Une ombre gigantesque au mur où se déforme
Le monde tel qu'il est que follement je nie
Mes rêves éveillés semblent des Saint Denis
Qui la tête à la main marchent contre la norme
Inexorablement je porte mon passé
Ce que je fus demeure à jamais mon partage
C'est comme si les mots pensés ou prononcés
Exerçaient pour toujours un pouvoir de chantage
Qui leur donne sur moi ce terrible avantage
Que je ne puisse pas de la main les chasser
Cette cage des mots il faudra que j'en sorte
Et j'ai le coeur en sang d'en chercher la sortie
Ce monde blanc et noir où donc en est la porte
Je brûle à ses barreaux mes doigts comme aux orties
Je bats avec mes poings ces murs qui m'ont menti
Des mots des mots autour de ma jeunesse morte
Posté le: 05-03-2008 13:58 Sujet du message: poèsie du net
En printemps ...
En printemps, quand le blond vitrier Ariel
Nettoie à neuf la vitre éclatante du ciel,
Quand aux carrefours noirs qu'éclairent les toilettes
En monceaux odorants croulent les violettes
Et le lilas tremblant, frileux encor d'hier,
Toujours revient en moi le songe absurde et cher
Que mes seize ans ravis aux candeurs des keepsakes
Vivaient dans les grands murs blancs des bibliothèques
Rêveurs à la fenêtre où passaient des oiseaux...
Dans des pays d'argent, de cygnes, de roseaux
Dont les noms avaient des syllabes d'émeraude,
Au bord des étangs verts où la sylphide rôde,
Parmi les donjons noirs et les châteaux hantés,
Déchiquetant des ciels d'eau-forte tourmentés,
Traînaient limpidement les robes des légendes.
Ossian ! Walter Scott ! Ineffables guirlandes
De vierges en bandeaux s'inclinant de profil.
Ô l'ovale si pur d'alors, et le pistil
Du col où s'éploraient les anglaises bouclées !
Ô manches à gigot ! Longues mains fuselées
Faites pour arpéger le coeur de Raphaël,
Avec des yeux à l'ange et l'air " Exil du ciel " ,
Ô les brunes de flamme et les blondes de miel !
Mil-huit-cent-vingt... parfum des lyres surannées ;
Dans vos fauteuils d'Utrecht bonnes vieilles fanées,
Bonnes vieilles voguant sur " le lac " étoilé,
Ô âmes soeurs de Lamartine inconsolé.
Tel aussi j'ai vécu les sanglots de vos harpes
Et vos beaux chevaliers ceints de blanches écharpes
Et vos pâles amants mourant d'un seul baiser.
L'idéal était roi sur un grand coeur brisé.
C'était le temps du patchouli, des janissaires,
D'Elvire, et des turbans, et des hardis corsaires.
Byron disparaissait, somptueux et fatal.
Et le cor dans les bois sonnait sentimental.
Posté le: 06-03-2008 14:22 Sujet du message: poèsie
je me lance
SOLITUDE
ce matin je marche le long
de ce chemin de terre a travers la campagne
les arbres bruissent
sous le souffle du vent
comme des milliers d'enfants
jouant sur le chemin.
serpentant a traversla campagne
un ruisseau a l'eau transparente
coule doucement vers son destin
peut etre devriendra-t-il
un grand fleuve plein de parfums
j'écoute le flic floc de ce filet d'eau
sur les cailloux de la rive
je suis la solitaire
de ce bois,respirant
a plein poumon l'air qui me noie
d'espèrance et de joie.
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