Retraite Active Ce forum s'adresse à tous les retraités et futurs retraités. Les membres de ce forum ont la possibilité de discuter de tous leurs centres d'intérêt que ceux-ci soient les voyages, les loisirs ou l'actualité, entre autres.
Inscrit le: 13 Jan 2008 Messages: 6634 Localisation: Normandie
Posté le: 20-01-2009 16:37 Sujet du message:
Fantaisie
Il est un air pour qui je donnerais
Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber,
Un air très-vieux, languissant et funèbre,
Qui pour moi seul a des charmes secrets.
Or, chaque fois que je viens à l'entendre,
De deux cents ans mon âme rajeunit :
C'est sous Louis treize; et je crois voir s'étendre
Un coteau vert, que le couchant jaunit,
Puis un château de brique à coins de pierre,
Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs,
Ceint de grands parcs, avec une rivière
Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs ;
Puis une dame, à sa haute fenêtre,
Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens,
Que dans une autre existence peut-être,
J'ai déjà vue... et dont je me souviens
Gérard de NERVAL (1808-1855)
(Recueil : Odelettes) _________________
Posté le: 21-01-2009 12:04 Sujet du message: poèsie
bonjour HOPE oui c'est un plaisir de chercher et de découvrir de nouveaux poèmes j'espère que cela vous plait, bises et merci de nous lire!!!!!! _________________
Inscrit le: 13 Jan 2008 Messages: 6634 Localisation: Normandie
Posté le: 21-01-2009 15:29 Sujet du message:
Les roses que j'aimais ...
Les roses que j'aimais s'effeuillent chaque jour ;
Toute saison n'est pas aux blondes pousses neuves ;
Le zéphyr a soufflé trop longtemps ; c'est le tour
Du cruel aquilon qui condense les fleuves.
Vous faut-il, allégresse, enfler ainsi la voix,
Et ne savez-vous point que c'est grande folie,
Quand vous venez sans cause agacer sous mes doigts
Une corde vouée à la mélancolie ?
Jean MORÉAS (1856-1910)
(Recueil : Les Stances)
Oui Marie, j'espère que nos poésies plaisent à tous _________________
Posté le: 22-01-2009 12:05 Sujet du message: poèsie du net
MARINE
Les chars d'argent et de cuivre--
Les proues d'acier et d'argent--
Battent l'écume,--
Soulèvent les souches des ronces--
Les courants de la lande,
Et les ornières immenses du reflux,
Filent circulairement vers l'est,
Vers les piliers de la forêt,--
Vers les fûts de la jetée,
Dont l'angle est heurté par des
tourbillons de lumière
Posté le: 23-01-2009 11:57 Sujet du message: poèsie du net
LA SAISON DES AMOURS
Par le chemin des côtes
Dans l’ombre à trois pans d’un sommeil agité
Je viens à toi la double la multiple
À toi semblable à l’ère des deltas.
Ta tête est petite que la mienne
La mer voisine règne avec le printemps
Sur les étés de tes formes fragiles
Et voici qu’on y brûle des fagots d’hermines.
Dans la transparence vagabonde
De ta face supérieure
Ces animaux flottants sont admirables
J’envie leur candeur leur inexpérience
Ton inexpérience sur la paille de l’eau
Trouve sans se baisser le chemin d’amour
Par le chemin des côtes
Et sans le talisman qui révèle
Tes rires à la foule des femmes
Et tes larmes à qui n’en veut pas.
Inscrit le: 13 Jan 2008 Messages: 6634 Localisation: Normandie
Posté le: 23-01-2009 17:58 Sujet du message:
Dans ma cervelle se promène,
Ainsi qu'en son appartement,
Un beau chat, fort doux et charmant.
Quand il miaule, on l'entend à peine,
Tant son timbre est tendre et discret;
Mais que sa voix s'apaise ou gronde,
Elle est toujours riche et profonde.
C'est là son charme et son secret.
Cette voix qui perle et qui filtre,
Dans mon fonds le plus ténébreux,
Me remplit comme un vers nombreux
Et me réjouit comme un philtre.
Elle endort les plus cruels maux
Et contient toutes les extases;
Pour dire les plus longues phrases,
Elle n'a plus besoin de mots.
Non, il n'est pas d'archet qui morde
Sur mon coeur, parfait instrument,
Et fasse plus royalement
Chanter sa plus vibrante corde,
Que ta voix, chat mystérieux,
Chat séraphique, chat étrange,
En qui tout est, comme en un ange,
Aussi subtil qu'harmonieux!
C'est le soleil comme un disque parfait,
L'air du temps aux flagrances légères,
L'immense fenêtre ouverte.
C'est aussi le paradis avec ses lagons dorés,
Comme une planète neuve dans l'univers.
L'argent des vagues blanchit sur la dune,
Mes deux mains se joignent
Le sable glisse entre mes doigts...
Le silence alourdit toujours les crimes!
Et le temps se faufile sur le tissu du jour naissant.
Liberté ton goût est amer
Quand je sais les victimes.
Je ne suis qu'un atome sans cellule!
Les invasions cerclées de meurtres
Oppriment l'amour.
Tel un marteau contre l'enclume
J'ai refait le monde...
Comme un lever de soleil
Sur le rideau tiré de tes yeux noirs
Je n'ai pas oublié la tentative de paix
Un peu avant le jour prés d'un port
Une femme médite en solitaire...
Inscrit le: 13 Jan 2008 Messages: 6634 Localisation: Normandie
Posté le: 25-01-2009 15:52 Sujet du message:
Histoire d'une amitié
Le sable et les arbres jouaient
A m'égarer
Le vent et les oiseaux jouaient au plus léger
Plaisir des dunes
Une canne de jonc
Une cravate Un papillon
Écume de mer Pipe d'écume
Avec l'amitié pour enjeu
Ces jeunes gens ne sont pas sérieux
Odilon-Jean PÉRIER (1901-1928)
(Recueil : Le promeneur) _________________
Elle trouvait en lui tendresse et douceur
Par delà l'écran elle sentait sa chaleur
Et entendait battre son coeur
Il lui arrivait souvent de se dire
Qu'elle aimerait voir son sourire
Et entre ses bras se blottir
Combien de fois s'était-elle dit
Aprés avoir lu ses écrits
Aprés avoir discuté avec lui
Qu'elle aimerait être dans son lit ?
Mais peut-on dire à un ami
Que l'on rêve d'être contre lui blottie
D'être un jour, une heure, une nuit,
Celle qui serait dans son lit,
Ne serait-ce qu'une nuit dans une vie ?
.....Peut-on dire à un ami.......
.......... je t'aime.........
....... bien plus qu'un ami...?
le 11/04/2005...... impulsivement .... pour toi qui es trop loin de moi...
Je m'amuse ici en ce terreau fertile
Jouant avec les mots, partagant mon plaisir
La phrase libertaire, le verbe bien viril
Je me gausse des vers, écoutant mon délire !
J'imagine un instant que me donnant asile
Les voleurs, les brigands, le matin aux aurores
Auraient craint pour leur vie sauf le divin Achille
Pensant qu'une sorciére leur donnerait la Mort...
Depuis ma base ancrée au fin fond de l'espace
J'observe le ballet des hommes nonchalants
Je souffle dans un verre, regardant ainsi les traces
Que laissent les images, les visages conquérants
Je songe alors aussi au tragique roman
Que la plage me conte et le vent me chantonne
Cet amour de la Vie qui fît couler le sang !
Et cette victoire ici ou les nuages moutonnent
Inscrit le: 13 Jan 2008 Messages: 6634 Localisation: Normandie
Posté le: 27-01-2009 16:32 Sujet du message:
Petit printemps
Petit printemps fantasque,
Qui lance avec humeur
De violentes bourrasques
Sur les arbres en fleur ;
Petit printemps sauvage
Comme un chat hérissé,
Qui nous crache au visage
De gros flocons glacés ;
Petit printemps boudeur,
Pourquoi faire la moue ?
Laisse tes douces fleurs
Refleurir sur ta joue.
Tourne, ô mon amour
Tourne avec moi
Mais ne te détourne pas.
Mon corps contre ton coeur
Ton corps contre mon coeur
Comme ces trois anneaux entrecroisés
Dans cette sublime constellation
Où là même déraisonne notre raison.
Laisse-nous entrelacer
Nos doigts dans nos cheveux
Dans nos cheveux
Si tu le veux
Nos lèvres sur nos plaies anciennes
Nos doigts sur nos plaies à peine cicatrisées.
Le temps est muet
Le temps est sourd
Le temps ne défait pas notre amour
Je t'aimais déjà avant de te connaître
Je t'aimerai encore avant de disparaître
Au détours de mes errances matinales,
Au creux des brumes automnales,
Quand les charmilles baignent leur pied
Dans des volutes de rosée,
J'ai murmuré ta prière.
Aux berges du ruisseau frivole,
Dardées d'une armée d'herbes folles
Venant, par l'ondée harcelée,
Déposer sur l'eau des baisers,
J'ai deviné ton reflet.
Dans l'échancrure d'une ravine,
D'où s'évade d'un taillis d'aubépine,
Un frissonnement d'aile fluette,
L'envol d'une fauvette grisette,
J'ai effleuré ton mystère.
Accroché au voile de dentelle fine,
Oeuvre d'arachnéennes ballerines,
Mariant les coquelicots et les centaurées
Dans un leurre d'éblouissante fragilité,
J'ai aperçu ton repaire.
Aux parfums sauvages de la mousse,
Des fougères frisottantes, qui m'éclaboussent
Exhalés par la pluie fine qui s'emmêle,
Paillettes de brillant, aux rais du soleil,
J'ai goûté ton miel.
Toi, ma source, mon refuge, ma raison,
Caresse angélique de la création,
Magnificence de la nature universelle,
Amour indicible, souffle de l'éternel,
J'ai cueilli ta lumière.
Inscrit le: 13 Jan 2008 Messages: 6634 Localisation: Normandie
Posté le: 29-01-2009 13:38 Sujet du message:
Fille brune
Fille brune, fille agile, le soleil qui fait les fruits,
qui alourdit les blés et tourmente les algues,
a fait ton corps joyeux et tes yeux lumineux
et ta bouche qui a le sourire de l'eau.
Noir, anxieux, un soleil s'est enroulé aux fils
de ta crinière noire, et toi tu étires les bras.
Et tu joues avec lui comme avec un ruisseau,
qui laisse dans tes yeux deux sombres eaux dormantes.
Fille brune, fille agile, rien ne me rapproche de toi.
Tout m'éloigne de toi, comme du plein midi.
Tu es la délirante enfance de l'abeille,
la force de l'épi, l'ivresse de la vague.
Mon coeur sombre pourtant te cherche,
J'aime ton corps joyeux et ta voix libre et mince.
Ô mon papillon brun, doux et définitif,
tu es blé et soleil eau et coquelicot.
Vois ô ,là-bas
Un orage au lointain peut-être
Aux rires de la lumière
Pure mais pour qui.
Dans ce pays de mai
Guenilles de pluie abandonnée
Sais-tu l'espoir d'un oiseau sur un fruit
Qui s'ouvre jusqu'au sang
Sais-tu ce que c'est de trembler
Au bord de la lumière.
Vois ô , déjà
Quand la rivière emmène avec elle
Les yeux de tes rêves
Tu es le centre d'un monde qui t'attend.
Posté le: 30-01-2009 14:40 Sujet du message: poèsie du net
Les hommes d'une sensibilité excessive, jouissent plus et souffrent plus que les natures moyennes et modérées.
J'ai participé à ces excès d'impressions, dans la mesure de mon organisation.
Ceux qui sentent le plus, expriment plus aussi. Ils sont éloquents ou poètes.
Leurs organes paraissent faits d'une matière plus sensible
que le reste de l'argile humaine.
Les coups que la douleur y frappe y résonnent et propagent leurs vibrations dans l'âme des autres.
La vie du vulgaire est un vague et sourd murmure du cœur.
La vie des hommes sensibles est un cri.
La vie du poète est un chant.
(Réflexions)
* * *
Jocelyn (extraits)
Résumé
I. Jocelyn renonce pour sa sœur à l'héritage paternel et décide de se faire prêtre.
II. Il est au séminaire, lorsque la terreur l'oblige à se réfugier dans un grotte alpestre du Dauphiné.
III. Il recueille dans sa retraite le fils d'un proscrit blessé à mort.
IV. Il découvre un jour que cet adolescent est une jeune fille, Laurence, et son amitié se transforme en un chaste amour.
V. L'évêque de Grenoble, emprisonné et condamné à mort, l'ordonne prêtre pour pouvoir se confesser à lui et recevoir de sa main les derniers sacrements : c'est le dénouement brutal de l'idylle.
VI. Désormais, ayant sacrifié son amour à sa vocation, Jocelyn exerce sans défaillance son sacerdoce à Valneige, un village des Alpes.
VII. La mort de sa mère le ramène au pays natal, où il retrouve des souvenirs de son enfance.
VIII. Il accompagne sa sœur à Paris.
IX. Il revoit par hasard Laurence déchue meurtrie, il regagne son hameau. Un jour, on l'appelle pour donner l'absolution à une voyageuse mourante ; il reconnaît Laurence et l'ensevelit sur les hauteurs qui abritaient autrefois leur amour
Épilogue Las de la vie, il meurt en soignant des malades décimés par une épidémie.
* * *
L'ivresse du printemps
Oh ! qui n'eût partagé l'ivresse universelle
Que l'air, le jour, l'insecte, apportaient sur leur aile ? [...]
La sève de nos sens, comme celle des arbres,
Eût fécondé des troncs, eût animé des marbres ;
Et la vie, en battant dans nos seins à grand coup,
semblait vouloir jaillir et déborder de nous.
Nous courions ; des grands rocs nous franchissions les fentes ;
Nous nous laissions rouler dans l'herbe sur les pentes ;
Sur deux rameaux noués, le bouleau nous berçait ;
Notre biche étonnée à nos pieds bondissait ;
Nous jetions de grands cris pour ébranler les voûtes
Des arbres, d'où pleuvait la sève à grosses gouttes ;
Nous nous perdions exprès, et, pour nous retrouver,
Nous restions des moments, sans paroles, à rêver.
Ilda ferme ses yeux si beaux
Entre ses longs cils, s'enfuit l'eau.
Sur ses joues, se verse en rivières
Elle rêve. Elle suit la lumière.
Entre ses longs cils, s'enfuit l'eau
L'espoir scintille sur les flots
Elle rêve, elle suit la lumière
Sur le chemin de ses prières.
L'espoir scintille sur les flots
Les reflets dansent sous le soleil ardent
Sur le chemin de ses prières
Elle court, dans les vertes prairies erre.
Les reflets dansent sous le soleil ardent
Ils miroitent sur son visage innocent
Elle court, dans les vertes prairies erre
Le vent soulève de fines poussières.
Ils miroitent sur son visage innocent
Un sourire s'y dessine ravissant
Elle court, dans les vertes prairies erre
Le vent soulève de fines poussières.
Un sourire s'y dessine ravissant
Les anges tournent en dansant
Elle court dans les vertes prairies
Elle est heureuse et elle sourit.
Les anges tournent en dansant
Les bras du ciel s'ouvrent l'enlaçant
Elle est telle une princesse de château
Dans le cœur du prince brillent des mots.
Les bras du ciel s'ouvrent l'enlaçant
Les nuages émus glissent en pleurant
Dans le cœur du prince, brillent des mots
S'y blottit son âme et porte l'anneau.
Les larmes de bonheur du prince coulant
S'y blottit son âme et porte l'anneau
Les nuages émus glissent en pleurant
Ilda ferme ses yeux si beaux.
Une nouvelle aube se lève aujourd'hui.
Les premiers rayons l'éveillent doucement.
Elle est paisible, heureuse, et se sent épanouie,
Aussi belle que la rose rouge du printemps.
Elle s'étire langoureusement dans ses draps fins;
A ses côtés, l'homme qu'elle aime reste endormi,
Par la fenêtre le rossignol chante sa mélodie.
Cette nouvelle vie, elle l'a méritée, elle débute enfin.
Tout autour d'elle, la vie commence à s'agiter:
Dehors sur son balcon, dans sa nuisette blanche,
Elle savoure la chaleur du soleil et la brise fraiche,
Et ferme les yeux en sentant les bras de son Aimé.
Plus rien ne compte en dehors de leur amour.
Profitant de chaque instant ils restent enlacés,
Irradiant le matin d'une tendresse passionnée,
Ils sont à l'aube d'un nouveau jour.
- Julie Poulin _________________ Le bonheur est dans le pré.
Posté le: 31-01-2009 11:00 Sujet du message: poèsie du net
SOUVENIRS
J'espérais bien pleurer, mais je croyais souffrir
En osant te revoir, place à jamais sacrée,
O la plus chère tombe et la plus ignorée
Où dorme un souvenir !
Que redoutiez-vous donc de cette solitude,
Et pourquoi, mes amis, me preniez-vous la main,
Alors qu'une si douce et si vieille habitude
Me montrait ce chemin ?
Les voilà ces coteaux, ces bruyères fleuries,
Et ces pas argentins sur le sable muet,
Ces sentiers amoureux remplis de causeries,
Où son bras m'enlaçait.
Les voilà ces sapins à la sombre verdure,
Cette gorge profonde aux nonchalants détours,
Ces sauvages amis, dont l'antique murmure
A bercé mes beaux jours.
Les voilà ces buissons, où toute ma jeunesse
Comme un essaim d'oiseaux chante au bruit de mes pas.
Lieux charmants, beau désert où passa ma maîtresse,
Ne m'attendiez-vous pas ?
Ah ! laissez-les couler, elles me sont bien chères,
Ces larmes que soulève un cœur encor blessé !
Ne les essuyez pas, laissez sur mes paupières
Ce voile du passé !
Je ne viens point jeter un regret inutile
Dans l'écho de ces bois témoins de mon bonheur.
Fière est cette forêt dans sa beauté tranquille,
Et fier aussi mon cœur.
Que celui-là se livre à des plaintes amères,
Qui s'agenouille et prie au tombeau d'un ami.
Tout respire en ces lieux ; les fleurs des cimetières
Ne poussent point ici.
Voyez ! la lune monte à travers ces ombrages ;
Ton regard tremble encor, belle reine des nuits,
Mais du sombre horizon déjà tu te dégages
Et tu t'épanouis.
Ainsi de cette terre, humide encore de pluie,
Sortent, sous tes rayons, tous les parfums du jour ;
Aussi calme, aussi pur, de mon âme attendrie
Sort mon ancien amour.
Que sont-ils devenus, les chagrins de ma vie ?
Tout ce qui m'a fait vieux est bien loin maintenant
Et rien qu'en regardant cette vallée amie
Je redeviens enfant.
O puissance du temps ! ô légères années !
Vous emportez nos pleurs, nos cris et nos regrets ;
Mais la pitié vous prend, et sur nos fleurs fanées
Vous ne marchez jamais.
Tout mon cœur te bénit, bonté consolatrice !
Je n'aurais jamais cru que l'on pût tant souffrir
D'une telle blessure, et que sa cicatrice
Fût si douce à sentir.
Loin de moi les vains mots, les frivoles pensées,
Des vulgaires douleurs linceul accoutumé,
Que viennent étaler sur leurs amours passées
Ceux qui n'ont point aimé.
Dante, pourquoi dis-tu qu'il n'est pire misère
Qu'un souvenir heureux dans les jours de douleur ?
Quel chagrin t'a dicté cette parole amère
Cette offense au malheur ?
En est-il donc moins vrai que la lumière existe,
Et faut-il l'oublier du moment qu'il fait nuit ?
Est-ce bien toi, grande âme immortellement triste,
Est-ce toi qui l'as dit ?
Non, par ce pur flambeau dont la splendeur m'éclaire,
Ce blasphème vanté ne vient pas de ton cœur.
Un souvenir heureux est peut-être sur terre
Plus vrai que le bonheur.
Je veux dédier ce poème
A toutes les femmes qu'on aime
Pendant quelques instants secrets
A celles qu'on connaît à peine
Qu'un destin différent entraîne
Et qu'on ne retrouve jamais
A celle qu'on voit apparaître
Une seconde à sa fenêtre
Et qui, preste, s'évanouit
Mais dont la svelte silhouette
Est si gracieuse et fluette
Qu'on en demeure épanoui
A la compagne de voyage
Dont les yeux, charmant paysage
Font paraître court le chemin
Qu'on est seul, peut-être, à comprendre
Et qu'on laisse pourtant descendre
Sans avoir effleuré sa main
A la fine et souple valseuse
Qui vous sembla triste et nerveuse
Par une nuit de carnaval
Qui voulut rester inconnue
Et qui n'est jamais revenue
Tournoyer dans un autre bal
A celles qui sont déjà prises
Et qui, vivant des heures grises
Près d'un être trop différent
Vous ont, inutile folie,
Laissé voir la mélancolie
D'un avenir désespérant
A ces timides amoureuses
Qui restèrent silencieuses
Et portent encor votre deuil
A celles qui s'en sont allées
Loin de vous, tristes esseulées
Victimes d'un stupide orgueil.
Chères images aperçues
Espérances d'un jour déçues
Vous serez dans l'oubli demain
Pour peu que le bonheur survienne
Il est rare qu'on se souvienne
Des épisodes du chemin
Mais si l'on a manqué sa vie
On songe avec un peu d'envie
A tous ces bonheurs entrevus
Aux baisers qu'on n'osa pas prendre
Aux coeurs qui doivent vous attendre
Aux yeux qu'on n'a jamais revus
Alors, aux soirs de lassitude
Tout en peuplant sa solitude
Des fantômes du souvenir
On pleure les lèvres absentes
De toutes ces belles passantes
Que l'on n'a pas su retenir
Posté le: 01-02-2009 12:16 Sujet du message: poèsie du net
il n'y a pas beaucoup d'amateurs pour la ^poèsie, mais cela ne fait rien,un poème plaira peut etre un jour a une personne de ce forum et alors nous serons récompensés de nos recherches bises a toi bernard LANZA!!!!!! _________________
Merci Marie, il ne faut pas désespérer; donner à lire des auteurs connus ou méconnus est toujours oeuvre utile, et qui sait ? cela peut ouvrir les yeux à un lecteur occasionnel qui sera emballé par tel ou tel auteur publié et s'intéressera dès lors davantage à la poésie.
Posté le: 01-02-2009 13:29 Sujet du message: poèsie
tu as raison il ne faut pas désespérer, et puis nous nous faisons plaisir en cherchant de beaux textes, c'est déja cela , bon dimanche et si tu permets une bise!!!!!!! _________________
Le poète ayant chanté,
Déchanté,
Vit sa Muse, presque bue,
Rouler en bas de sa nue
De carton, sur des lambeaux
De papiers et d'oripeaux.
Il alla coller sa mine
Aux carreaux de sa voisine,
Pour lui peindre ses regrets
D'avoir fait - Oh : pas exprès ! -
Son honteux monstre de livre !...
- " Mais : vous étiez donc bien ivre ?
- Ivre de vous !... Est-ce mal ?
- Écrivain public banal !
Qui pouvait si bien le dire...
Et, si bien ne pas l'écrire !
- J'y pensais, en revenant...
On n'est pas parfait, Marcelle...
- Oh ! c'est tout comme, dit-elle,
Si vous chantiez, maintenant ! "
La pluie tombe, les oiseaux pleurent
Et moi j'attends que passent mes heures,
Je scrute ma vie navrante
Et chiale de ce mal qui me hante
J'ai perdu toute passion et toute envie
Et me noie dans ma mélancolie
Je suis tiède, je suis vide
Plus que mon teint, mon âme est livide
Je prie, j'espère, mais rien n'y fait
Mon coeur me lâche et déclare forfait.
Dites-moi que rien n’est jamais définitif
Et que le chagrin ne sera pas mon unique tarif
Donnez-moi le courage de poursuivre ma route
Aidez-moi à sécher mes larmes, chasser mes doutes
Réapprenez-moi à aimer un peu la vie
L’amour tout court aussi.
La pluie tombe, les oiseaux pleurent
Et moi j’attends que passent mes heures
Posté le: 05-02-2009 11:29 Sujet du message: poèsie du net
SES MOTS
La langue de ma mère
a des mots pour tout dans la grande famille des mots
je m'en choisis pour passer l'hiver
des mots en laine du pays
cette année j'ai choisi le mot guérison
le mot liberté
des mots qui tiennent bien au chaud
Quand la ville s’éteint dans le berceau du soir,
La belle ténébreuse, en solitaire, arpente
Les quartiers silencieux où sa grâce insolente
Exalte la fureur des reines du trottoir.
Sur la place déserte où s’acharne à pleuvoir
Une averse glacée dont les gouttes luisantes
Forment en son esprit une antienne démente,
La fille sent monter l’odeur du désespoir.
Dès qu’un puant ivrogne aux prunelles brillantes
Effleure son poignet d’une main suppliante,
Elle abat le gêneur en deux coups de rasoir.
Sitôt que le soleil darde une gerbe ardente
De rayons pourfendeurs de ses délires noirs,
La rebelle s’endort sur le bord d’un comptoir.
Inscrit le: 13 Jan 2008 Messages: 6634 Localisation: Normandie
Posté le: 05-02-2009 19:32 Sujet du message:
Automne malade et adoré
Tu mourras quand l'ouragan soufflera dans les roseraies
Quand il aura neigé dans les vergers
Pauvre automne ! Meures en blancheur
Et en richesse de neige et fruits mûrs.
Aux lisières lointaines, les cerfs ont bramé
Et que j'aime ô saison, que j'aime tes rumeurs
Les fruits tombant, sans qu'on les cueille
Le vent et la forêt qui pleurent
Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille
Les feuilles qu'on foule,
Un train qui roule
La vie s'écoule...
Tu verras,tu verras bien
Un jour au milieu de l'océan
Un poids plume funambule
Sommeiller inconscient
Tu verras ou tu ne ne verras rien.
Tu verras,tu verras bien
Un jour entre terre et horizons lointains
Un poids plume croquer la lune
Tu verras ou tu ne verras rien.
Tu verras,tu verras bien
Un jour,fenêtre ouverte
L'étincelle légère et profonde d'une âme inconnue
La caresse autour de tes paupières
Tu verras ou tu ne verras rien.
Tu entendras,tu entendras bien
Un jour la musique au bout du silence
Tu verras,tu verras bien
Un jour,un poids plume
Danser dans la paume de tes mains.
Tu verras
Tu entendras
Tu sentiras bien ou tu ne ressentiras plus rien.
Posté le: 07-02-2009 14:05 Sujet du message: poèsie du net
Destins
O femme, chair tragique, exquisement amère,
Femme, notre mépris sublime et notre Dieu,
O monstre de douceur, et cavale de feu,
Qui galopes plus vite encor que la Chimère.
Femme, qui nous attends dans l'ombre au coin du bois,
Quand, chevaliers d'avril, en nos armures neuves
Nous allons vers la vie, et descendons les fleuves
En bateaux pavoisés, le rameau vert aux doigts.
L'oriflamme Espérance aux fraîcheurs matinales
Ondule, et nous ouvrons dans le matin sacré
Nos yeux brillants encor de n'avoir pas pleuré,
Nos yeux promis un jour à tes fêtes fatales.
Aux mirages de l'art, aux froissements du fer,
Le sang rouge à torrents en nous se précipite,
Et notre âme se gonfle, et s'élance, et palpite
Vers l'infini, comme aux approches de la mer !
Toi, debout au miroir et dominant la vie,
Tu peignes tes cheveux splendides lentement,
Et, pour nous voir passer, tu tournes un moment
Tes yeux d'enfant féroce, à qui tout fait envie.
Fleur chaude, fleur de chair balançant ton poison,
Tu te souris, tordant ta nudité hautaine,
Et déjà les parfums de ta robe lointaine
Nagent comme une haleine ardente à l'horizon,
A l'horizon d'espoir et de rêves sublimes,
D'obstacles à franchir d'un orgueil irrité,
Et de sommets divins, où se cabre, indompté,
Le grand cheval ailé, qui hennit aux abÎmes !
Ah! tu la connais bien, sphynx avide et moqueur,
Cette folle aux yeux d'or qu'à vingt ans l'on épouse,
La Gloire, femme aussi... Lève-toi donc, jalouse,
Debout, et plante-nous ta frénésie au coeur !
Rampe au long des buissons, darde tes yeux de flamme.
Un regard, et déjà la chair folle s'émeut ;
Un sourire, et l'alcool de nos sens a pris feu ;
Un baiser, et tes dents ont mordu dans notre âme !
A Toi, va, maintenant les sublimes, les fous,
Tous ceux qui s'en allaient aux fêtes inconnues.
Archanges déplumés, précipités des nues,
Oh ! comme les voilà rampants à tes genoux !
Tout leur coeur altéré râle vers ta peau rose,
D'où rayonne un désir électrique et brutal.
L'horizon lumineux sombre en un soir fatal,
Et voici s'effondrer la grande apothéose...
Toi cependant, trônant aux ténèbres du lit,
Tu berces leur vieux rêve éteint dans ta chair sourde,
Et tu caches le monde à leur paupière lourde
Avec tes longs cheveux de langueur et d'oubli.
Ta chair est leur soleil ; tes pieds nus sont leur gloire ;
Et ton sein tiède est une mer aux vagues d'or,
Où leur coeur de tendresse et d'infini s'endort
Sous tes yeux, où s'allume une sombre victoire.
Pour toi seule, à jamais, à jamais, sans remords,
Chante leur sang brûlé par le feu de ta bouche,
Et, souriant du haut de ton orgueil farouche,
Tu refermes sur eux, douce enfin à leur mort,
Inscrit le: 13 Jan 2008 Messages: 6634 Localisation: Normandie
Posté le: 07-02-2009 14:28 Sujet du message:
Vous êtes si jolie
Chanson créée en 1896 par Paul Delmet
Paroles de Léon Suès
Musique de Paul Delmet
Vous êtes si jolie
O mon bel ange blond !
Que ma lèvre amoureuse en baisant votre front
Semble perdre la vie !
Ma jeunesse, mon luth et mes rêves ailés
Mes seuls trésors hélas ! je les mets à vos pieds
Vous êtes si jolie !
Vous êtes si jolie
O mon bel ange blond !
Que mes yeux éperdus partout vous chercherons.
Pardonnez leur folie !
Je ne suis que poète et dans ma pauvreté
Je compte sur mon coeur et sur votre bonté
Vous êtes si jolie !
Vous êtes si jolie
O mon bel ange blond !
Que mon amour pour vous est un amour profond
Que jamais on oublie !
Pour vous plaire la mort ne me serait qu'un jeu ;
Je deviendrais infâme et je renierais Dieu
Vous êtes si jolie !
Loin des bords trop fleuris de Gnide et de Paphos,
Effrayé d’un bonheur ennemi du repos,
J’allais, nouveau pasteur, aux champs de Syracuse
Invoquer dans mes vers la nymphe d’Aréthuse,
Lorsque Vénus, du haut des célestes lambris,
Sans armes, sans carquois, vint m’amener son fils.
Tous deux ils souriaient : " Tiens, berger, me dit-elle,
Je te laisse mon fils, sois son guide fidèle ;
Des champêtres douceurs instruis ses jeunes ans ;
Montre-lui la sagesse, elle habite les champs. "
Elle fuit. Moi, crédule à cette voix perfide,
J’appelle près de moi l’enfant doux et timide.
Je lui dis nos plaisirs et la paix des hameaux ;
Un dieu même au Pénée abreuvant des troupeaux ;
Bacchus et les moissons ; quel dieu, sur le Ménale,
Forma de neuf roseaux une flûte inégale.
Mais lui, sans écouter mes rustiques leçons,
M’apprenait à son tour d’amoureuses chansons :
La douceur d’un baiser et l’empire des belles ;
Tout l’Olympe soumis à des beautés mortelles ;
Des flammes de Vénus Pluton même animé ;
Et le plaisir divin d’aimer et d’être aimé.
Que ses chants étaient doux ! je m’y laissai surprendre.
Mon âme ne pouvait se lasser de l’entendre.
Tous mes préceptes vains, bannis de mon esprit,
Pour jamais firent place à tout ce qu’il m’apprit.
Il connaît sa victoire, et sa bouche embaumée
Verse un miel amoureux sur ma bouche pâmée.
Il coula dans mon cœur ; et, de cet heureux jour,
Et ma bouche et mon coeur n’ont respiré qu’amour.
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum