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Inscrit le: 13 Jan 2008 Messages: 6634 Localisation: Normandie
Posté le: 29-03-2009 18:11 Sujet du message:
Niagara
L'onde majestueuse avec lenteur s'écoule ;
Puis, sortant tout à coup de ce calme trompeur,
Furieux, et frappant les échos de stupeur,
Dans l'abîme sans fond le fleuve immense croule.
C'est la Chute ! son bruit de tonnerre fait peur
Même aux oiseaux errants, qui s'éloignent en foule
Du gouffre formidable où l'arc-en-ciel déroule
Son écharpe de feu sur un lit de vapeur.
Tout tremble ; en un instant cette énorme avalanche
D'eau verte se transforme en monts d'écume blanche,
Farouches, éperdus, bondissant, mugissant...
Et pourtant, ô mon Dieu, ce flot que tu déchaînes,
Qui brise les rochers, pulvérise les chênes,
Respecte le fétu qu'il emporte en passant.
Inscrit le: 13 Jan 2008 Messages: 6634 Localisation: Normandie
Posté le: 31-03-2009 16:48 Sujet du message:
Brumes et pluies
Ô fins d'automne, hivers, printemps trempés de boue,
Endormeuses saisons ! je vous aime et vous loue
D'envelopper ainsi mon coeur et mon cerveau
D'un linceul vaporeux et d'un vague tombeau.
Dans cette grande plaine où l'autan froid se joue,
Où par les longues nuits la girouette s'enroue,
Mon âme mieux qu'au temps du tiède renouveau
Ouvrira largement ses ailes de corbeau.
Rien n'est plus doux au coeur plein de choses funèbres,
Et sur qui dès longtemps descendent les frimas,
Ô blafardes saisons, reines de nos climats,
Que l'aspect permanent de vos pâles ténèbres,
- Si ce n'est, par un soir sans lune, deux à deux,
D'endormir la douleur sur un lit hasardeux.
Posté le: 01-04-2009 10:49 Sujet du message: poèsie
JE NE DIRAI PAS TOUT
Je ne dirai pas tout
J'aurai passé ma vie à me décortiquer, à me déshabiller
A donner en spectacle à n'importe quel prix ce que j'avais
De plus précieux, de plus original
Plus vivant que moi-même
Au prix de quels efforts
Je ne le dirai pas
Je ne dirai pas tout
On passe au beau milieu de ses contemporains et la
figuration n'est pas intelligente
Ils ont tous un cerveau fendu par le milieu
Dont toute une moitié se transforme en silex
Je vais jour après jour, envers et contre tout, vers mon
Point de départ
Cercueil aussi tranquille, aussi doux qu'un berceau
Le besoin de parler ne m'a pas réussi
Les hommes sont cruels et crèvent de tendresse
Les femmes sont fidèles aux amours de hasard
Tout le talent du monde est à vendre à bas prix et qui
L'achètera ne saura plus qu'en faire
L'animal a raison qui sait tuer pour vivre...
Les animaux sont purs, ils n'ont pas inventé la morale
Au rabais, les forces de police
Ni la peur du néant, ni le Bon Dieu chez soi
Ni l'argent ni l'envie
Ni l'atroce manie de rendre la justice
Les poissons de la mer n'ont pas d'infirmités
Là, chacun se dévore et s'arrache et s'étripe
Et le meilleur des mondes est encore celui-là
Sans paroles perdues, sans efforts de cervelle,
Mensonges cultivés, mis au point, sans techniques...
L'antilope sait bien qu'un lion la mangera, elle reste
Gracieuse
La savane est superbe, elle y prend son plaisir
Et moi
De jour en jour
Je suis comme un crapaud, de plus en plus petit,
Écrasé, aplati malheureux sous une planche de jardin
Le soleil me fait peur... Vos regards d'imbécile ont eu
Raison de moi
Je ne dirai pas tout
J'ai compris trop de choses
Mais de comprendre ou pas nul n'en devient plus riche,
La vie comme un brasier finira par gagner
Attendu que la cendre est au bout de la route
Et que tous les squelettes ont l'air d'être parents
Je croyais autrefois, à l'âge des étoiles et des sources et
Du rire et des premiers espoirs
Être né pour tout dire
N'être là que pour ça
Intoxiqué très tôt par le besoin d'écrire, je me suis
Avancé parmi vous, pas à pas,
Et l'on m'a regardé comme un énergumène
Comme un polichinelle au sifflet bien coupé
Qui savait amuser son monde...
A la rigueur...
Le faire un peu sourire, le faire un peu pleurer
J'aurais pu devenir assez vite un virtuose mais le goût
M'est passé de parler dans le vent
Je ne dirai pas tout
J'ai le sang plein d'alcool, d'un alcool de colère
Et je vais achever ma vie dans un bocal comme un poisson
Chinois
Peut-être un cœlacanthe...
J'aurai, j'en suis certain, de l'intérêt plus tard
Vous aurez des machines à faire parler les morts
Je vous raconterai mes crimes et ma légende et je vous
Offrirai des mensonges parfaits
Que vous mettrez en vers, en musique, en images
Mais vous aurez beau faire
Je ne dirai pas tout !
Je suis le descendant du vautour et du poulpe
Mes ancêtres, autrefois, survolaient vos jardins
Et sillonnaient vos mers
Je ne dirai pas tout... Tant de peine perdue
On peut avoir à dix huit ans l'impérieux besoin d'aller
Prêcher dans le désert
Devant un auditoire de fantômes illettrés, de beaux
Analphabètes ou de milliardaires courtois
Ni plus ou moins idiots qu'un ouvrier d'usine...
Mais l'âge m'est passé des sermons de ce genre
Je ne dirai pas tout !
Vous qui ne savez pas combien l'enfance est belle,
Enfant ! n'enviez point notre âge de douleurs,
Où le coeur tour à tour est esclave et rebelle,
Où le rire est souvent plus triste que vos pleurs.
Votre âge insouciant est si doux qu'on l'oublie !
Il passe, comme un souffle au vaste champ des airs,
Comme une voix joyeuse en fuyant affaiblie,
Comme un alcyon sur les mers.
Oh ! ne vous hâtez point de mûrir vos pensées
Jouissez du matin, jouissez du printemps ;
Vos heures sont des fleurs l'une à l'autre enlacées ;
Ne les effeuillez pas plus vite que le temps.
Laissez venir les ans ! Le destin vous dévoue,
Comme nous, aux regrets, à la fausse amitié,
A ces maux sans espoir que l'orgueil désavoue,
A ces plaisirs qui font pitié.
Riez pourtant ! du sort ignorez la puissance
Riez ! n'attristez pas votre front gracieux,
Votre oeil d'azur, miroir de paix et d'innocence,
Qui révèle votre âme et réfléchit les cieux !
Posté le: 04-04-2009 13:15 Sujet du message: poèsie du net
Les Hurleurs
Le soleil dans les flots avait noyé ses flammes,
La ville s'endormait au pied des monts brumeux;
Sur de grands rocs lavés d'un nuage écumeux
La mer sombre en grondant versait ses hautes lames.
La nuit multipliait ce long gémissement.
Nul astre ne luisait dans l'immensité nue;
Seule, la lune pâle, en écartant la nue,
Comme une morne lampe oscillait tristement.
Monde muet, marqué d'un signe de colère,
Débris d'un globe mort au hasard dispersé,
Elle laissait tomber de son orbe glacé
Un reflet sépulcral sur l'océan polaire.
Sans borne, assise au Nord, sous les cieux étouffants,
L'Afrique, s'abritant d'ombre épaisse et de brume,
Affamait ses lions dans le sable qui fume,
Et couchait près des lacs ses troupeaux d'éléphants.
Mais sur la plage aride, aux odeurs insalubres,
Parmi les ossements de boeufs et de chevaux,
De maigres chiens, épars, allongeant leurs museaux,
Se lamentaient, poussant des hurlements lugubres.
La queue en cercle sous leurs ventres palpitants,
L'oeil dilaté, tremblant sur leurs pattes fébriles,
Accroupis çà et là, tous hurlaient, immobiles,
Et d'un frisson rapide agités par instants.
L'écume de la mer collait sur leurs échines
De longs poils qui laissaient les vertèbres saillir;
Et quand les flots par bonds les venaient assaillir,
Leurs dents blanches claquaient sous leurs rouges babines.
Devant la lune errante aux livides clartés,
Quelle angoisse inconnue, au bord des noires ondes,
Faisait pleurer une âme en vos formes immondes ?
Pourquoi gémissiez-vous, spectres épouvantés ?
Je ne sais; mais, ô chiens qui hurliez sur les plages,
Après tant de soleils qui ne reviendront plus,
J'entends toujours, au fond de mon passé confus,
Le cri désespéré de vos douleurs sauvages.
Posté le: 09-04-2009 12:53 Sujet du message: poèsie du net
RÊVERIE
Oh ! laissez-moi ! c'est l'heure où l'horizon qui fume
Cache un front inégal sous un cercle de brume,
L'heure où l'astre géant rougit et disparaît.
Le grand bois jaunissant dore seul la colline.
On dirait qu'en ces jours où l'automne décline,
Le soleil et la pluie ont rouillé la forêt.
Oh ! qui fera surgir soudain, qui fera naître,
Là-bas, - tandis que seul je rêve à la fenêtre
Et que l'ombre s'amasse au fond du corridor, -
Quelque ville mauresque, éclatante, inouïe,
Qui, comme la fusée en gerbe épanouie,
Déchire ce brouillard avec ses flèches d'or !
Qu'elle vienne inspirer, ranimer, ô génies,
Mes chansons, comme un ciel d'automne rembrunies,
Et jeter dans mes yeux son magique reflet,
Et longtemps, s'éteignant en rumeurs étouffées,
Avec les mille tours de ses palais de fées,
Brumeuse, denteler l'horizon violet
Inscrit le: 13 Jan 2008 Messages: 6634 Localisation: Normandie
Posté le: 10-04-2009 16:50 Sujet du message:
La voix de ma mère
Des perles, des colliers d’argent
Des violons et des cerises,
Un grand navire de cristal
Qui s’en va, poussé par la brise.
Dans un arbre bleu qui se dresse
La lune pend comme un gâteau
Une musique me caresse
En courant le long de ma peau.
Les pigeons et les passeroses
Viennent dresser dans ma maison
Quand la voix de ma mère chante,
La nuit est pleine de couleurs.
La musique souvent me prend comme une mer !
Vers ma pâle étoile,
Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther,
Je mets à la voile
La poitrine en avant et les poumons gonflés
Comme de la toile,
J'escalade le dos des flots amoncelés
Que la nuit me voile ;
Je sens vibrer en moi toutes les passions
D'un vaisseau qui souffre ;
Le bon vent, la tempête et ses convulsions
Sur l'immense gouffre
Me bercent. D'autres fois, calme plat, grand miroir
De mon désespoir !
Inscrit le: 13 Jan 2008 Messages: 6634 Localisation: Normandie
Posté le: 14-04-2009 16:27 Sujet du message:
SANTA ESPINA
Je me souviens d'un air qu'on ne pouvait entendre
Sans que le coeur battît et le sang fût en feu
Sans que le feu reprît comme un coeur sous la cendre
Et l'on savait enfin pourquoi le ciel est bleu
Je me souviens d'un air pareil à l'air du large
D'un air pareil au cri des oiseaux migrateurs
Un air dont le sanglot semble porter en marge
La revanche de sel des mers sur leurs dompteurs
Je me souviens d'un air que l'on sifflait dans l'ombre
Dans les temps sans soleils ni chevaliers errants
Quand l'enfance pleurait et dans les catacombes
Rêvait un peuple pur à la mort des tyrans
Il portait dans son nom les épines sacrées
Qui font au front d'un dieu ses larmes de couleur
Et le chant dans la chair comme une barque ancrée
Ravivait sa blessure et rouvrait sa douleur
Personne n'eût osé lui donner des paroles
A cet air fredonnant tous les mots interdits
Univers ravagé d'anciennes véroles
Il était ton espoir et tes quatre jeudis
Je cherche vainement ses phrases déchirantes
Mais la terre n'a plus que des pleurs d'opéra
Il manque au souvenir de ses eaux murmurantes
L'appel de source en source au soir des ténoras
O Sainte Epine ô Sainte Epine recommence
On t'écoutait debout jadis t'en souviens-tu
Qui saurait aujourd'hui rénover ta romance
Rendre la voix aux bois chanteurs qui se sont tus
Je veux croire qu'il est encore des musiques
Au coeur mystérieux du pays que voilà
Les muets parleront et les paralytiques
Marcheront un beau jour au son de la cobla
Et l'on verra tomber du front du Fils de l'Homme
La couronne de sang symbole du malheur
Et l'Homme chantera tout haut cette fois comme
Si la vie était belle et l'aubépine en fleurs
Louis ARAGON
(Deux poèmes d'outre-tombe
Le Crève-Coeur, 1941) _________________
Un petit poème nomade. Non, il n'y a pas de nom d'auteur et il n'est pas répertorié. Il se transmet tout simplement par la tradition orale, il n'y a ni crayon, ni papier, ni bibliothèque dans le désert.
Citation:
Petit poème nomade...
Arbres de lumière, nos palmiers viennent du paradis.
Ils sont nos toits, notre feu et notre force.
Ils chantent avec le vent et osent défier le soleil.
Ceux-là sont le rêve au bout du voyage.
Ceux-là sont les esprits de nos aïeux endormis.
Mes amis du voyage
Sur la place du village
Arrivèrent un dimanche
Me tirèrent par la manche.
Ils avaient la peau brune
De soleil ou de lune,
Dans la poussière blonde
Des odeurs du bout du monde.
Des chevaux, des roulottes,
Des grelots qui grelottent....
Une chèvre savante,
Un accordéon qui chante..........
Mes amis du voyage
Sur la place du village
Se peignaient la figure
Et se roulaient dans la sciure.
Un chapeau sur la tête
Un chien faisait la quête.
Sur une corde à linge
Dansait un tout petit singe.
Comme une jeune fille,
La guenon en guenilles
Jouait devant la glace
Et maquillait ses grimaces...
Mes amis du voyage
Sur la place du village
Installaient le spectacle
Et le rêve et le miracle:
Des couleurs éclatantes,
Des images mouvantes...
Sur la place du village
Je commençais mes voyages!
Inscrit le: 13 Jan 2008 Messages: 6634 Localisation: Normandie
Posté le: 19-04-2009 17:01 Sujet du message:
Sentir d'un feu brûlant l'extrême violence
Sentir d'un feu brûlant l'extrême violence
Sans qu'une mer de pleurs le puisse modérer,
Plus on souffre de mal pouvoir moins soupirer,
Et celer dans le coeur ce qui plus vous offense.
Mourir près d'un sujet, languir en son absence,
Tantôt rougir, pâlir, craindre et désespérer,
Et voir un autre amant votre bien désirer,
Et tirer devant vous faveur et récompense.
N'avoir point de repos ni le jour ni la nuit,
Servir qui vous méprise, et suivre qui vous fuit,
Aimer comme Narcisse une ombre errante et vaine,
D'un martel furieux endurer mille coups,
Mourez, tristes amants, le trépas est plus doux.
Car la mort est d'amour la plus légère peine.
Inscrit le: 13 Jan 2008 Messages: 6634 Localisation: Normandie
Posté le: 21-04-2009 15:51 Sujet du message:
LA VIEILLE FEMME DE LA LUNE
On a beaucoup parlé dans la chambre, ce soir.
Couché, bordé, la lune entrant par la fenêtre,
On évoque à travers un somnolent bien-être,
La vieille qui, là-haut, porte son fagot noir.
Qu'elle doit être lasse et qu'on voudrait connaître
Le crime pour lequel nous pouvons tous la voir
Au long des claires nuits cheminer sans espoir!
Pauvre vieille si vieille, est-ce un vol de bois mort
Qui courbe son vieux dos sur la planète ronde?
Elle a très froid, qui sait, quand le vent souffle fort.
Va-t-elle donc marcher jusqu'à la fin du monde?
Et pourquoi dans le ciel la traîner jusqu'au jour!
On dort... Nous fermerons les yeux à double tour...
Lune, laisse-la donc s'asseoir une seconde.
Inscrit le: 13 Jan 2008 Messages: 6634 Localisation: Normandie
Posté le: 23-04-2009 15:49 Sujet du message:
Les roses d'Ispahan
Les roses d'Ispahan dans leur gaine de mousse,
Les jasmins de Mossoul, les fleurs de l'oranger
Ont un parfum moins frais, ont une odeur moins douce,
Ô blanche Leilah ! que ton souffle léger.
Ta lèvre est de corail, et ton rire léger
Sonne mieux que l'eau vive et d'une voix plus douce,
Mieux que le vent joyeux qui berce l'oranger,
Mieux que l'oiseau qui chante au bord d'un lit de mousse.
Oh ! que ton jeune amour, ce papillon léger,
Revienne vers mon coeur d'une aile prompte et douce,
Et qu'il parfume encor les fleurs de l'oranger
Les roses d'Ispahan dans leur gaine de mousse.
Inscrit le: 13 Jan 2008 Messages: 6634 Localisation: Normandie
Posté le: 24-04-2009 15:40 Sujet du message:
Romance
Quand vous me montrez une rose
Qui s'épanouit sous l'azur,
Pourquoi suis-je alors plus morose ?
Quand vous me montrez une rose,
C'est que je pense à son front pur.
Quand vous me montrez une étoile,
Pourquoi les pleurs, comme un brouillard,
Sur mes yeux jettent-ils leur voile ?
Quand vous me montrez une étoile,
C'est que je pense à son regard.
Quand vous me montrez l'hirondelle
Qui part jusqu'au prochain avril,
Pourquoi mon âme se meurt-elle
Quand vous me montrez l'hirondelle,
C'est que je pense à mon exil.
Le village s’éveille
Et dans un bruit d’abeilles
La vie prend ses couleurs
Là-haut sur la colline
Comme des ballerines
Dansent les arbres en fleur
Voici qu’à sa fenêtre se penche une fillette
Et, dans ses boucles folles, le soleil cabriole
Légère, une mésange, dans sa main, vole et mange
Puis, au milieu des branches, rejoint son nid
D’où viens-tu, jolie mésange ?
Ta chanson ravit mon cœur
Tsi tsi tsi tsi tsi tsi tsi
Tes notes de cristal font rêver les fleurs
D’où viens-tu, jolie mésange ?
Viens-tu m’annoncer l’amour ?
Tsi tsi tsi tsi tsi tsi tsi
Mon cœur sentimental l’attend chaque jour
Au bord de la fontaine
Quand ils ont dit : Je t’aime
La mésange a chanté
Mais les mois de mai passent
Et les serments s’effacent
Aux derniers soirs d’été
Le garçon est fidèle
Bientôt quitte sa belle
Alors l’oiseau de chance
S’enfuit au ciel immense
Depuis, une âme en peine
Quand les printemps reviennent
Guette en vain, dans la plaine
Sa seule amie
Où es-tu, jolie mésange ?
C’était mon premier amour
Tsi tsi tsi tsi tsi tsi tsi
Tes notes de cristal enchantaient nos jours
Où es-tu, jolie mésange ?
Qu’as-tu fait de mon bonheur ?
Sans le soleil de ma vie
Mon cœur sentimental tristement se meurt
Tsi tsi tsi tsi tsi tsi tsi
Pourtant, je crois toujours
A son doux retour
Posté le: 26-04-2009 13:11 Sujet du message: poèsie du net
FÊTE FORAINE
Heureux comme la truite remontant le torrent
Heureux le coeur du monde
Sur son jet d'eau de sang
Heureux le limonaire
Hurlant dans la poussière
De sa voix de citron
Un refrain populaire
Sans rime ni raison
Heureux les amoureux
Sur les montagnes russes
Heureuse la fille rousse
Sur son cheval blanc
Heureux le garçon brun
Qui l'attend en souriant
Heureux cet homme en deuil
Debout dans sa nacelle
Heureuse la grosse dame
Avec son cerf-volant
Heureux le vieil idiot
Qui fracasse la vaisselle
Heureux dans son carrosse
Un tout petit enfant
Malheureux les conscrits
Devant le stand de tir
Visant le coeur du monde
Visant leur propre coeur
Visant le coeur du monde
En éclatant de rire.
Posté le: 03-05-2009 11:10 Sujet du message: poèsie du net
Dans mon chagrin, rien n’est en mouvement
J’attends, personne ne viendra
Ni de jour, ni de nuit
Ni jamais plus de ce qui fut moi-même
Mes yeux se sont séparés de tes yeux
Ils perdent leur confiance, ils perdent leur lumière
Ma bouche s’est séparée de ta bouche
Ma bouche s’est séparée du plaisir
Et du sens de l’amour, et du sens de la vie
Mes mains se sont séparées de tes mains
Mes mains laissent tout échapper
Mes pieds se sont séparés de tes pieds
Ils n’avanceront plus, il n’y a plus de route
Ils ne connaîtront plus mon poids, ni le repos
Il m’est donné de voir ma vie finir
Avec la tienne
Ma vie en ton pouvoir
Que j’ai crue infinie
Posté le: 06-05-2009 10:42 Sujet du message: poèsie du net
PRINTEMPS
C'est la jeunesse et le matin.
Vois donc, ô ma belle farouche,
Partout des perles : dans le thym,
Dans les roses, et dans ta bouche.
L'infini n'a rien d'effrayant ;
L'azur sourit à la chaumière
Et la terre est heureuse, ayant
Confiance dans la lumière.
Quand le soir vient, le soir profond,
Les fleurs se ferment sous les branches ;
Ces petites âmes s'en vont
Au fond de leurs alcôves blanches.
Elles s'endorment, et la nuit
A beau tomber noire et glacée,
Tout ce monde des fleurs qui luit
Et qui ne vit que de rosée,
L'oeillet, le jasmin, le genêt,
Le trèfle incarnat qu'avril dore,
Est tranquille, car il connaît
L'exactitude de l'aurore.
Posté le: 10-05-2009 10:40 Sujet du message: poèsie du net
L'ISOLEMT
Souvent sur la montagne, à l'ombre du vieux chêne,
Au coucher du soleil, tristement je m'assieds ;
Je promène au hasard mes regards sur la plaine,
Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds.
Ici, gronde le fleuve aux vagues écumantes ;
Il serpente, et s'enfonce en un lointain obscur ;
Là, le lac immobile étend ses eaux dormantes
Où l'étoile du soir se lève dans l'azur.
Au sommet de ces monts couronnés de bois sombres,
Le crépuscule encor jette un dernier rayon,
Et le char vaporeux de la reine des ombres
Monte, et blanchit déjà les bords de l'horizon.
Cependant, s'élançant de la flèche gothique,
Un son religieux se répand dans les airs,
Le voyageur s'arrête, et la cloche rustique
Aux derniers bruits du jour mêle de saints concerts.
Mais à ces doux tableaux mon âme indifférente
N'éprouve devant eux ni charme ni transports,
Je contemple la terre ainsi qu'une ombre errante :
Le soleil des vivants n'échauffe plus les morts.
De colline en colline en vain portant ma vue,
Du sud à l'aquilon, de l'aurore au couchant,
Je parcours tous les points de l'immense étendue,
Et je dis : " Nulle part le bonheur ne m'attend. "
Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières,
Vains objets dont pour moi le charme est envolé ?
Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères,
Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé.
Que le tour du soleil ou commence ou s'achève,
D'un oeil indifférent je le suis dans son cours ;
En un ciel sombre ou pur qu'il se couche ou se lève,
Qu'importe le soleil ? je n'attends rien des jours.
Quand je pourrais le suivre en sa vaste carrière,
Mes yeux verraient partout le vide et les déserts ;
Je ne désire rien de tout ce qu'il éclaire,
Je ne demande rien à l'immense univers.
Mais peut-être au-delà des bornes de sa sphère,
Lieux où le vrai soleil éclaire d'autres cieux,
Si je pouvais laisser ma dépouille à la terre,
Ce que j'ai tant rêvé paraîtrait à mes yeux !
Là, je m'enivrerais à la source où j'aspire ;
Là, je retrouverais et l'espoir et l'amour,
Et ce bien idéal que toute âme désire,
Et qui n'a pas de nom au terrestre séjour !
Que ne puis-je, porté sur le char de l'Aurore,
Vague objet de mes vœux, m'élancer jusqu'à toi !
Sur la terre d'exil pourquoi restai-je encore ?
Il n'est rien de commun entre la terre et moi.
Quand la feuille des bois tombe dans la prairie,
Le vent du soir s'élève et l'arrache aux vallons ;
Et moi, je suis semblable à la feuille flétrie :
Emportez-moi comme elle, orageux aquilons
Inscrit le: 13 Jan 2008 Messages: 6634 Localisation: Normandie
Posté le: 10-05-2009 16:14 Sujet du message:
Ce que je veux
Ce que je veux, sur le coteau,
C'est, lorsque Mai vient nous sourire,
Une cabane qui se mire
Dans le miroir clair d'un ruisseau ;
C'est un nid perdu sous les branches,
Ou ne conduise aucun chemin,
Un nid qui n'ait d'autre voisin
Que le nid des colombes blanches.
Ce que je veux, à l'horizon,
C'est, au pied d'une roche grise,
Un bouquet de pins dont la brise
Le soir apporte la chanson ;
C'est une suite de vallées,
Où les rivières, dans leurs jeux,
Errent d'un pas capricieux,
Blanches sous les vertes feuillées ;
Où les vieux oliviers songeurs
Courbent leurs têtes grisonnantes ;
Où les vignes, folles amantes,
Grimpent gaîment sur les hauteurs.
Ce que je veux, pour mon royaume,
C'est à ma porte un frais sentier,
Berceau formé d'un églantier
Et long comme trois brins de chaume ;
Un tapis de mousse odorant,
Semé de thym et de lavande,
Seigneurie à peine aussi grande
Que le jardinet d'un enfant.
Ce que je veux, dans ma retraite,
Créant un peuple à mon désert,
C'est voir, sous le feuillage vert,
Flotter mes rêves de poète.
Mais, avant tout, ce que je veux,
Sans quoi j'abdique et me retire,
Ce que je veux, dans mon empire,
C'est une reine aux blonds cheveux ;
Reine d'amour à la voix douée,
Au front pensif, aux yeux noyés,
Et dont les mignons petits pieds
Ne fanent pas mes brins de mousse.
Posté le: 10-05-2009 18:31 Sujet du message: Partir, partir
PARTIR, PARTIR ...
Partir pour ne plus me réveiller le ventre creux.
Partir pour ne plus sentir le regard sans vie de mes parents.
Partir pour ne plus être la risée du quartier.
Partir pour assurer la survie de ma famille.
Partir pour arrêter la souffrance,
Partir pour mettre fin au désespoir.
Partir pour sauvegarder ma dignité d'homme.
Mille raisons pour partir.
Mes prières sont restées vaines,
Le désespoir m'envahit, la raison me fuit.
Milles raisons pour partir.
Partir au risque de ma vie,
Partir la peur au ventre.
L'appel de l'océan du tréfonds de mon âme,
Les mirages du succès berçant mon sommeil.
Partir parce qu'il n'y a plus d'espoir.
Partir l'amertume au coeur,
abandonnant mes vieux parents sans le vouloir.
Partir pour ne pas faillir à la drogue.
Partir parce qu'il n'y a plus d'espoir.
Partir pour ne plus souffrir.
Partir parce que le pouvoir a failli.
Mille raisons pour partir. Arnoul Yakaar. Sénégal
Posté le: 11-05-2009 11:08 Sujet du message: poèsie
je crois que ce post n'interresse pas beaucoup de gens sur ce forum, dommage il est toujours agréable de lire un beau poeme, et de discuter de cela!!!!!!bonne journée a tous!!!!! _________________
Dans cette même rue fut trouvée, sous le sol détrempé d'un matin de printemps, l'incomparable Aphrodite que j'ai vue au Musée des Thermes. Qu'elle est belle, cette Vénus naissante, ingénue, s'élançant du suaire des eaux, hérissée d'orgueil et jubilante!
-- Grecque des Grecques, j'ai touché votre bras couleur d'ambre, votre narine renflée, enivrée et joyeuse qui semble aspirer l'air avec la fougue et le hennissement d'un impatient poulain. J'ai interrogé votre rire extatique et carnassier.
Ah! dans des nuits pareilles à celles-ci, ne va-t-elle pas, cette reine érigée, amère conductrice des mondes, ne va-t-elle pas, soutenue par les deux joueuses de flûte qui la maintiennent au-dessus des flots, se glisser dans les rues endormies? Et, traînant à son genou la limpide vague ionienne, ne répandra-t-elle pas sur la ville qui l'avait bannie un si fort ruissellement que demain, à l'aurore, les carillons de bronze de toutes les Saintes - Maries de Rome ne retentiront plus à nos oreilles que comme les faibles cloches de la ville d'Is engloutie?
Inscrit le: 30 Déc 2008 Messages: 2533 Localisation: pays de loire
Posté le: 12-05-2009 22:23 Sujet du message:
Les mots sont des apparences,
Mirages ou fondations,
C’est à partir d’eux,
Que se font certaines opinions.
Bison futé…
Offre des raccourcis.
Un raccourci célèbre,
LOUIS SEIZE.
Serrurier qui ouvrit,
L’esprit révolutionnaire.
Sans lui,
Les bourgeois auraient été matés.
Et le peuple connaitrait son maitre.
Posté le: 17-05-2009 10:50 Sujet du message: poèsie du net
RÊVE D'ARTISTE
Parfois j'ai le désir d'une soeur bonne et tendre,
D'une soeur angélique au sourire discret :
Soeur qui m'enseignera doucement le secret
De prier comme il faut, d'espérer et d'attendre.
J'ai ce désir très pur d'une soeur éternelle,
D'une soeur d'amitié dans le règne de l'Art,
Qui me saura veillant à ma lampe très tard
Et qui me couvrira des cieux de sa prunelle ;
Qui me prendra les mains quelquefois dans les siennes
Et me chuchotera d'immaculés conseils,
Avec le charme ailé des voix musiciennes ;
Et pour qui je ferai, si j'aborde à la gloire,
Fleurir tout un jardin de lys et de soleils
Dans l'azur d'un poème offert à sa mémoire
Inscrit le: 30 Déc 2008 Messages: 2533 Localisation: pays de loire
Posté le: 17-05-2009 20:41 Sujet du message:
AVOIR & ÊTRE
Loin des vieux livres de grammaire,
Écoutez comment un beau soir,
Ma mère m'enseigna les mystères
Du verbe être et du verbe avoir.
Parmi mes meilleurs auxiliaires,
Il est deux verbes originaux.
Avoir et Être étaient deux frères
Que j'ai connus dès le berceau.
Bien qu'opposés de caractère,
On pouvait les croire jumeaux,
Tant leur histoire est singulière.
Mais ces deux frères étaient rivaux..
Ce qu'Avoir aurait voulu être
Être voulait toujours l'avoir.
À ne vouloir ni dieu ni maître,
Le verbe Être s'est fait avoir.
Son frère Avoir était en banque
Et faisait un grand numéro,
Alors qu'Être, toujours en manque
Souffrait beaucoup dans son ego.
Pendant qu'Être apprenait à lire
Et faisait ses humanités,
De son côté sans rien lui dire
Avoir apprenait à compter.
Et il amassait des fortunes
En avoirs, en liquidités,
Pendant qu'Être, un peu dans la lune
S'était laissé déposséder.
Avoir était ostentatoire
Lorsqu'il se montrait généreux,
Être en revanche, et c'est notoire,
Est bien souvent présomptueux.
Avoir voyage en classe Affaires.
Il met tous ses titres à l'abri.
Alors qu'Être est plus débonnaire,
Il ne gardera rien pour lui.
Sa richesse est tout intérieure,
Ce sont les choses de l'esprit.
Le verbe Être est tout en pudeur
Et sa noblesse est à ce prix.
Un jour à force de chimères
Pour parvenir à un accord,
Entre verbes ça peut se faire,
Ils conjuguèrent leurs efforts.
Et pour ne pas perdre la face
Au milieu des mots rassemblés,
Ils se sont répartis les tâches
Pour enfin se réconcilier.
Le verbe Avoir a besoin d'Être
Parce qu'être, c'est exister.
Le verbe Être a besoin d'avoirs
Pour enrichir ses bons côtés.
Et de palabres interminables
En arguties alambiquées,
Nos deux frères inséparables
Ont pu être et avoir été
Inscrit le: 13 Jan 2008 Messages: 6634 Localisation: Normandie
Posté le: 18-05-2009 09:42 Sujet du message:
Merci pour ce texte Coujou, peux-tu dire l'auteur......
Ta bouche aux lèvres d'or
Ta bouche aux lèvres d'or n'est pas en moi pour rire..
Et tes mots d'auréole ont un sens si parfait
Que dans mes nuits d'années, de jeunesse et de mort
J'entends vibrer ta voix dans tous les bruits du monde
Dans cette aube de soie où végète le froid
la luxure en péril regrette le sommeil
Dans les mains du soleil, tous les corps qui s'éveillent
Grelottent à l'idée de retrouver leur coeur.
Souvenir de bois vert..brouillard où je m'enfonce
J'ai refermé les yeux sur moi...je suis à toi
Toute ma vie t'écoute, et je ne peux détruire
Les terribles loisirs que ton amour me crée
Posté le: 18-05-2009 10:52 Sujet du message: poèsie du net
J' AIMERAIS TOUT SAVOIR
(Bernard Dimey / Jehan Cayrecastel)
J'aimerais tant savoir comment tu te réveilles,
J'aurais eu le plaisir de t'avoir vue dormir
La boucle de cheveux autour de ton oreille,
L'instant, l'instant précieux où tes yeux vont s'ouvrir.
On peut dormir ensemble à cent lieues l'un de l'autre,
On peut faire l'amour sans jamais se toucher,
L'enfer peut ressembler au Paradis des autres
Jusqu'au jardin désert qu'on n'avait pas cherché.
Quand je m'endors tout seul, comme un mort dans sa barque,
Comme un vieux pharaon je remonte le Nil.
Les années sur ma gueule ont dessiné leur marque,
Mes grands soleils éteints se réveilleront-ils?
On dit depuis toujours, "le soleil est un astre,
Il se lève à cinq heures ou sept heures du matin",
Mais chaque heure pour moi n'est qu'un nouveau désastre,
Il n'est pas sûr du tout qu'il fera jour demain.
Je ne suis jamais là lorsque tu te réveilles,
Alors je parle seul pour faire un peu de bruit,
Mes heures s'éternisent et sont toutes pareilles,
Je ne distingue plus ni le jour ni la nuit,
Je ne crois pas en Dieu mais j'aime les églises,
Et ce soir je repense au gisant vénitien
Qui me ressemblait tant… Mais la place était prise
Toi seule sait vraiment pourquoi je m'en souviens
Inscrit le: 13 Jan 2008 Messages: 6634 Localisation: Normandie
Posté le: 19-05-2009 16:45 Sujet du message:
Bonne soirée à tous
Longefont
Chateau de Prosper Blanchemain
Ce fut, dit-on, jadis un paisible couvent
Coquettement caché sur les bords où la Creuse
Avec un bruit d'écluse, en serpentant se creuse
Un lit sonore et frais sous le saule mouvant.
Des grands arbres perçant la voûte ténébreuse,
Sa tour jumelle luit sous le soleil levant.. .
Je ne l'ai jamais vu, mais en rêve souvent
J'ai suivi les détours de son allée ombreuse.
Près du parterre en fleurs, un homme au front serein,
Où le génie a mis son cachet souverain,
Contemple avec amour l'ange de sa famille ;
Son fils est là, tout près, qui se penche à demi
Sur trois gais chérubins jouant sous la charmille...
Je n'en connais aucun, mais je suis leur ami.
Inscrit le: 30 Déc 2008 Messages: 2533 Localisation: pays de loire
Posté le: 19-05-2009 21:59 Sujet du message:
Bonsoir Hope
C'est une chanson de Duteil.
L'amitié c'est savoir tendre l'oreille sans juger
Ouvrir son cœur à l'autre, vraiment l'écouter
Partager ensemble ses joies, ses peines et ses doutes
Aimer sans arrière pensée, juste suivre la même route
Trouver et prêter une épaule pour consoler
Caresser une main par pure bonté
Se faire des petites confidences
Se comprendre et être en totale connivence
C'est aussi rêver, sourire et rire
Partager son bonheur et ses délires
Attraper la main de son amie
Lui redonner ses ailes, le sens de la vie
La vraie amitié, de jour en jour, s'épanouit
Telle une rose mais sans jamais faner
C'est comme un merveilleux jardin fleuri
Où il fait tellement bon de se reposer
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