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Inscrit le: 13 Jan 2008 Messages: 6634 Localisation: Normandie
Posté le: 27-05-2009 12:59 Sujet du message:
Sentir d'un feu brûlant l'extrême violence
Sentir d'un feu brûlant l'extrême violence
Sans qu'une mer de pleurs le puisse modérer,
Plus on souffre de mal pouvoir moins soupirer,
Et celer dans le coeur ce qui plus vous offense.
Mourir près d'un sujet, languir en son absence,
Tantôt rougir, pâlir, craindre et désespérer,
Et voir un autre amant votre bien désirer,
Et tirer devant vous faveur et récompense.
N'avoir point de repos ni le jour ni la nuit,
Servir qui vous méprise, et suivre qui vous fuit,
Aimer comme Narcisse une ombre errante et vaine,
D'un martel furieux endurer mille coups,
Mourez, tristes amants, le trépas est plus doux.
Car la mort est d'amour la plus légère peine.
Posté le: 27-05-2009 13:34 Sujet du message: poèsie du net
Effeuille la rose des vents
Voici que bruissent les orages déchaînés
Les trains roulent en tourbillon sur les réseaux enchevêtrés
Bilboquets diaboliques
Il y a des trains qui ne se rencontrent jamais
D'autres se perdent en route
Les chefs-de gare jouent aux échecs
Tric-Trac Billard Caramboles Paraboles
La voie ferrée est une nouvelle géométrie
Syracuse Archimède
Et les soldats qui l'égorgèrent
Et les galères Et les vaisseaux
Et les engins prodigieux qu'il inventa
Et toutes les tueries
L'histoire antique L'histoire moderne
Les tourbillons Les naufrages
Même celui du Titanic que j'ai lu dans un journal
Autant d'images-associations que je ne peux pas développer dans mes vers
Car je suis encore fort mauvais poète
Car l'univers me déborde
Car j'ai négligé de m'assurer contre les accidents de chemins de fer
Car je ne sais pas aller jusqu'au bout
Et j'ai peur
Les vagues énormes
sur les brisants de la mer antarctique
répondent à celles qui font l'assaut du Groenland
ou du Spitzberg
dessinent des monstres apocalyptiques
se faufilant parmi les icebergs
qui éclatent
sous des tempêtes de rires électrique
Et tout au long des méridiens
se propagent les commentaires
parmi les troupes de cétacés
que poursuivent les massacreurs
sur ce conciliabule de cataclysmes
des deux côtés de l'équateur
pour organiser la vengeance
et préserver les innocents
Il s'agirait donc de remplacer
notre race humaine par une autre
meilleure nageuse
et mieux adaptée aux intempéries
qui n'aurait donc nul besoin
de s'emmitoufler de fourrures
et pourrait participer aux conversations
des animaux volcans et nuages _________________ Le bonheur est dans le pré.
Inscrit le: 13 Jan 2008 Messages: 6634 Localisation: Normandie
Posté le: 01-06-2009 14:35 Sujet du message:
Tourne avec moi
Tourne, ô mon amour
Tourne avec moi
Mais ne te détourne pas.
Mon corps contre ton coeur
Ton corps contre mon coeur
Comme ces trois anneaux entrecroisés
Dans cette sublime constellation
Où là même déraisonne notre raison.
Laisse-nous entrelacer
Nos doigts dans nos cheveux
Dans nos cheveux
Si tu le veux
Nos lèvres sur nos plaies anciennes
Nos doigts sur nos plaies à peine cicatrisées.
Le temps est muet
Le temps est sourd
Le temps ne défait pas notre amour
Je t'aimais déjà avant de te connaître
Je t'aimerai encore avant de disparaître
Posté le: 05-06-2009 13:31 Sujet du message: poèsie du net
ELSA
Tandis que je parlais le langage des vers
Elle s'est doucement tendrement endormie
Comme une maison d'ombre au creux de notre vie
Une lampe baissée au coeur des myrrhes verts
Sa joue a retrouvé le printemps du repos
Ô corps sans poids posé dans un songe de toile
Ciel formé de ses yeux à l'heure des étoiles
Un jeune sang l'habite au couvert de sa peau
La voila qui reprend le versant de ses fables
Dieu sait obéissant à quels lointains signaux
Et c'est toujours le bal la neige les traîneaux
Elle a rejoint la nuit dans ses bras adorables
Je vois sa main bouger Sa bouche Et je me dis
Qu'elle reste pareille aux marches du silence
Qui m'échappe pourtant de toute son enfance
Dans ce pays secret à mes pas interdit
Je te supplie amour au nom de nous ensemble
De ma suppliciante et folle jalousie
Ne t'en va pas trop loin sur la pente choisie
Je suis auprès de toi comme un saule qui tremble
J'ai peur éperdument du sommeil de tes yeux
Je me ronge le coeur de ce coeur que j'écoute
Amour arrête-toi dans ton rêve et ta route
Rends-moi ta conscience et mon mal merveilleux
Inscrit le: 13 Jan 2008 Messages: 6634 Localisation: Normandie
Posté le: 05-06-2009 13:34 Sujet du message:
Chanson pour elles
Ils me disent que tu es blonde
Et que toute blonde est perfide,
Même ils ajoutent " comme l'onde ".
Je me ris de leur discours vide !
Tes yeux sont les plus beaux du monde
Et de ton sein je suis avide.
Ils me disent que tu es brune,
Qu'une brune a des yeux de braise
Et qu'un coeur qui cherche fortune
S'y brûle... Ô la bonne foutaise !
Ronde et fraîche comme la lune,
Vive ta gorge aux bouts de fraise !
Ils me disent de toi, châtaine :
Elle est fade, et rousse trop rose.
J'encague cette turlutaine,
Et de toi j'aime toute chose
De la chevelure, fontaine
D'ébène ou d'or et dis, ô pose-
Les sur mon coeur, aux pieds de reine.
Va, mon fils, il est temps de rejoindre les hommes
Et l’amour a changé le bleu de ton regard,
Si dans mon cœur tu es toujours mon petit homme,
Prend le train de la vie, ne sois pas en retard.
La maison sera vide et mon âme aux abois,
Mais, ne crains rien, mon fils, j’escorterai tes pas,
Tout en cachant mes mains qui se tendent vers toi,
Va devant et, surtout, ne te retourne pas.
C’est au petit matin, sur le seuil de ma porte,
Que tes pas s’éteindront sur le pavé mouillé,
Sans bruit, sans dire un mot, tu fermeras la porte
Et puis tu t’en iras sur la pointe des pieds.
Va, mon fils, il est temps de déployer tes ailes,
Si ton nid est douillet, pourtant il faut partir
Tout comme un papillon, tout comme une sarcelle,
Mais n’oublie pas, mon fils, un jour de revenir.
Je t’attendrai, ici, sur le seuil de ma porte,
Guettant le moindre pas sur le quai de ma gare,
Surtout, ne m’oublie pas -où que la vie t’emporte-
Et tâche de venir avant qu’il soit trop tard,
Avant que les ondées n’effacent mes marelles
Et que le Vent du Nord replie mes cerf-volants,
Tache de revenir comme les hirondelles,
De saison en saison, de printemps en printemps,
Avant que je ne sois que l’ombre de moi-même
Et que tous mes printemps se soient évanouis
Dans l’automne des jours –saison des chrysanthèmes-
Juste avant que l’hiver ne fige mes envies.
(c) Antigone _________________ Le bonheur est dans le pré.
Posté le: 13-06-2009 12:51 Sujet du message: poèsie du net
PARFUM EXOTIQUE
Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne,
Je respire l'odeur de ton sein chaleureux,
Je vois se dérouler des rivages heureux
Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone ;
Une île paresseuse où la nature donne
Des arbres singuliers et des fruits savoureux ;
Des hommes dont le corps est mince et vigoureux,
Et des femmes dont l'œil par sa franchise étonne.
Guidé par ton odeur vers de charmants climats,
Je vois un port rempli de voiles et de mâts
Encor tout fatigués par la vague marine.
Pendant que le parfum des verts tamariniers,
Qui circule dans l'air et m'enfle la narine,
Se mêle dans mon âme au chant des mariniers
Inscrit le: 13 Jan 2008 Messages: 6634 Localisation: Normandie
Posté le: 13-06-2009 16:34 Sujet du message:
Fille brune, fille agile, le soleil qui fait les fruits,
qui alourdit les blés et tourmente les algues,
a fait ton corps joyeux et tes yeux lumineux
et ta bouche qui a le sourire de l'eau.
Noir, anxieux, un soleil s'est enroulé aux fils
de ta crinière noire, et toi tu étires les bras.
Et tu joues avec lui comme avec un ruisseau,
qui laisse dans tes yeux deux sombres eaux dormantes.
Fille brune, fille agile, rien ne me rapproche de toi.
Tout m'éloigne de toi, comme du plein midi.
Tu es la délirante enfance de l'abeille,
la force de l'épi, l'ivresse de la vague.
Mon coeur sombre pourtant te cherche,
J'aime ton corps joyeux et ta voix libre et mince.
Ô mon papillon brun, doux et définitif,
tu es blés et soleil eau et coquelicot
Je ne sais pas dans quoi le slam peut être classé mais j'aime beaucouip ce texte.
Je dors sur mes 2 oreilles
J’ai constaté que la douleur était une bonne source d’inspiration
Et que les zones d’ombre du passé montrent au stylo la direction
La colère et la galère sont des sentiments productifs
Qui donnent des thèmes puissants, quoi qu’un peu trop répétitifs
A croire qu’il est plus facile de livrer nos peines et nos cris
Et qu’en un battement de cils un texte triste est écrit
On se laisse aller sur le papier et on emploie trop de métaphores
Pourtant je t’ai déjà dit que tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts
C’est pour ça qu’aujourd’hui j’ai décidé de changer de thème
D’embrasser le premier connard venu pour lui dire je t’aime
Des lyrics pleins de vie avec des rimes pleines d’envie
Je vois, je veux, je vis, je vais, je viens, je suis ravi
C’est peut-être une texte trop candide mais il est plein de sincérité
Je l’ai écrit avec une copine, elle s’appelle Sérénité
Toi tu dis que la vie est dure et au fond de moi je pense pareil
Mais je garde les idées pures et je dors sur mes 2 oreilles
Évidemment on marche sur un fil, chaque destin est bancal
Et l’existence est fragile comme une vertèbre cervicale
On t’a pas vraiment menti, c’est vrai que parfois tu vas saigner
Mais dans chaque putain de vie, y’a tellement de choses à gagner
J’aime entendre, raconter, j’aime montrer et j’aime voir
J’aime apprendre, partager, tant qu’y a de l’échange y’a de l’espoir
J’aime les gens, j’aime le vent, c’est comme ça je joue pas un rôle
J’ai envie, j’ai chaud, j’ai soif, j’ai hâte, j’ai faim et j’ai la gaule
J’espère que tu me suis, dans ce que je dis y’a rien de tendancieux
Quand je ferme les yeux, c’est pour mieux ouvrir les cieux
C’est pas une religion, c’est juste un état d’esprit
Y’a tellement de choses à faire et ça maintenant je l’ai compris
Chaque petit moment banal, je suis capable d’en profiter
Dans la vie j’ai tellement de kifs que je pourrai pas tous les citer
Moi en été je me sens vivre, mais en hiver c’est pareil
J’ai tout le temps l’œil du tigre, et je dors sur mes 2 oreilles
Je n'suis pas le plus chanceux mais je me sens pas le plus à plaindre
Et j’ai compris les règles du jeu, ma vie c’est moi qui vais la peindre
Alors je vais y mettre le feu en ajoutant plein de couleurs
Moi quand je regarde par la fenêtre je vois que le béton est en fleur
J’ai envie d’être au cœur de la ville et envie d’être au bord de la mer
De voir le delta du Nil et j’ai envie d’embrasser ma mère
J’ai envie d’être avec les miens et j’ai envie de faire des rencontres
J’ai les moyens de me sentir bien et ça maintenant je m’en rends compte
Je voulais pas écrire un texte « petite maison dans la prairie »
Mais j’étais de bonne humeur et même mon stylo m’a souri
Et puis je me suis demandé si j’avais le droit de pas être rebelle
D’écrire un texte de slam pour affirmer que la vie est belle
Si tu me chambres je m’en bats les reins, parfois je me sens inattaquable
Parce que je suis vraiment serein et je suis pas prêt de péter un câble
La vie c’est gratuit je vais me resservir et tu devrais faire pareil
Moi je me couche avec le sourire et je dors sur mes 2 oreilles
La vie c’est gratuit je vais me resservir et ce sera toujours pareil
Moi je me couche avec le sourire et je dors sur mes 2 oreilles
Inscrit le: 13 Jan 2008 Messages: 6634 Localisation: Normandie
Posté le: 18-06-2009 11:58 Sujet du message:
J'adore Grand corps Malade
Voici ma préférée, c'est un vrai poème
les 4 saisons
A l'arrivée du mois de décembre
j'ai bien regardé,
la hauteur de ciel descendre
et l'hiver arriver
j'étais presque content de le voir
en l'observant se déployer
j'ai mis une veste au-dessus de ma veste
pour pas trop cailler
J'ai vu la nuit qui tombait tôt
mais les gens qui marchaient plus vite
j'ai vu la chaleur des bistrots
avec de la buée sur les vitres
là dessus la nature est fidèle
j'ai vu le jour se lever tard
j'ai vu les guirlandes de Noël
qui me foutent le cafard ?
J'ai aimé avoir les mains gelées
pour les mettre au fond de mes poches
j'ai adoré marcher dehors
quand tu sais que la maison est proche
j'ai souris bêtement
en voyant qu'il n'y avait plus
de fleurs sur les balcons
j'ai regardé le ciel tout blanc
y avait même des flocons
Certains matins j'ai vu que le givre
avait squatté derrière les fenêtres
j'ai vu les gens revenir du ski
avec la marque des lunettes
je commençais juste à m'y habituer
mais les jours ont rallongé
j'ai compris que le printemps
allait emménager
Le mois de mars avait tracé
en un battement de cils
et on m'a dit qu'en avril
faut pas se découvrir d'un fil
mais moi j'ai peur de rien
alors malgré les dictons vieillots
j'ai enlevé une de mes deux vestes
pour pas avoir trop chaud
J'ai vu les arbres avoir des feuilles
et les filles changer de godasses
j'ai vu les bistrots ouvrir plus tard
avec des tables en terrasses
y avait pleins de couples qui s'embrassaient
c'est les hormones, ça réagit
c'est la saison des amours
et la saison des allergies
C'est vrai que j'ai eu le nez qui coule
et je me suis frotté les yeux
mais j'ai aimé la chair de poule
pendant un coup de vent affectueux
sur les balcons ça bourgeonnait
j'ai ri bêtement à cette vision
j'ai regardé le ciel bleu-pâle
y avait même des avions
Ma factrice a ressorti le vélo
j'étais content pour elle
content aussi pour le daron
qui aime le retour des hirondelles
je commençais juste à m'y habituer
mais le thermomètre a augmenté
j'ai compris ce qui nous pendait au nez
c'était l'été
Au mois de juin an change de teint
fini d'être albinos
c'est la période des examens
et puis celle de Roland Garros
ça sent les vacances à plein nez
il va être l'heure de se tirer
j'ai enlevé ma dernière veste
pour pas transpirer
J'ai vu qu'il faisait encore jour
même après le début du film
pour ceux qui ont des poignées d'amour
il est trop tard pour le régime
les mecs sont assez excités
et ça les préoccupe
que les filles sortent leurs décolletés
et leurs mini-jupes
J'ai aimé rechercher l'ombre
quand il y avait trop de soleil
j'ai aimé dormir sans la couette
pour rafraîchir le sommeil
sur les balcons c'était la jungle
il y avait plein de fleur et plein de feuillage
j'ai regardé le ciel tout bleu
il y avait même pas de nuages
J'ai adoré conduire la nuit
la vitre ouverte en grand
avec le bras gauche de sorti
qui fait un bras de fer contre le vent
je commençais juste à m'y habituer
mais j'ai vu une fleur fanée
j'ai compris que l'automne
était déterminé
C'est surtout à partir d'octobre
c'est la saison la plus austère
moi bizarrement je la trouve noble
c'est celle qui a le plus de caractère
j'ai vu les feuilles qui tournoyaient
comme des ballons de baudruche
j'ai remis une de mes vestes
avec une capuche
J'ai vu la pluie, j'ai vu le vent
les rayons de soleil malades
j'ai vu les K-ways des enfants
qui partent aux châtaignes en ballade
j'ai marché dans les feuilles mortes
et sur les trottoirs mouillés
j'ai vu les parcs changer de couleurs
ils étaient tout rouillés
J'ai aimé les lumières de la ville
qui se reflètent dans les flaques
et les petites bourrasques de vent
qui mettent les brushings en vrac
sur les balcons y avait que des branches
sans feuilles et sans raisons
j'ai regardé le ciel tout gris
y avait même plus d'horizon
Et puis l'hiver est revenu
puis les saisons se sont perpétuaient
les années passent, la vie aussi
on commençait juste à s'y habituer
on est les témoins impuissants
du temps qui trace, du temps qui veut
que les enfants deviennent des grands
.et que les grands deviennent des vieux.........
Posté le: 22-06-2009 13:45 Sujet du message: poèsie du net
LE FRANÇAIS
Moi qui vis à Paris depuis plus de vingt ans,
Qui suis né quelque part au coeur de la Champagne,
Jusqu'à ces temps derniers je m'estimais content,
Mais tout est bien fini, la panique me gagne.
Quand je lève mes yeux sur les murs de ma ville,
Moi qui n'ai jamais su plus de trois mots d'anglais,
Je dois parler par gestes... et c'est bien difficile...
Alors je viens chez vous retrouver le français.
Mes amis pour un rien se font faire des check-up,
Moi je me porte bien, j'en rigole de confiance,
J'écoute des longs playings le soir sur mon pick-up;
Des rockmens, des crooners, y en a pas mal en France.
Et j'bouffe des mixed-up grills, des pommes chips à gogo,
Alors que j'aim'rais tant manger des pommes de terre
Avec des p'tits bouts d'foie et des p'tits bouts d'gigot,
Mais pour ça c'est fini, il faudra bien s'y faire.
On boit des lemon dry dans les snack-bars du coin,
En plein coeur de Paris ça me fait mal au ventre,
Et l'odeur des hot-dogs j'la sens v'nir de Si loin
Que mon coeur se soulève aussitôt que j'y rentre.
Et l'on fait du footing, du shopping, des plannings,
De quoi décourager mêm' la reine d'Angleterre.
Ma femme la s'main' dernière s'est fait faire un lifting,
J'ai fait du happening pour passer ma colère.
Mais ça peut plus durer, j'peux plus vivre comm' ça,
J'aime le vieux langage que parlaient mes ancêtres.
Je vous jure que chez nous il s'en va pas à pas
Tant pis pour nos enfants, ils s'y feront peut-être,
Mais moi je n'm'y fais pas, alors j'ai pris l'avion,
J'ai salué Paris du haut de ma nacelle,
Je suis venu chez vous chercher avec passion
Au bord du Saint-Laurent ma langue maternelle.
On se persuade souvent soi-même que la vie sera meilleure après s'être marié,
après avoir eu un enfant, et ensuite, après en avoir eu un autre...
Plus tard, on se sent frustré, parce que nos enfants ne sont pas encore assez grands
et on pense que l'on sera mieux quand ils le seront.
On est alors convaincu que l'on sera plus heureux quand ils auront passé cette étape.
On se dit que notre vie sera complète quand les choses iront mieux pour notre conjoint,
quand on possédera une plus belle voiture ou une plus grande maison,
quand on pourra aller en vacances, quand on sera à la retraite...
La vérité est qu'il n'y a pas de meilleur moment pour être heureux que le moment présent.
Si ce n'est pas maintenant, quand serait-ce?
La vie sera toujours pleine de défis à atteindre et de projets à terminer.
Il est préférable de l'admettre et de décider d'être heureux maintenant qu'il est encore temps.
Pendant longtemps, j'ai pensé que ma vie allait enfin commencer, ' La Vraie Vie! '
Mais il y avait toujours un obstacle sur le chemin, un problème qu'il fallait résoudre en premier,
un thème non terminé, un temps à passer, une dette à payer.
Et alors la vie allait commencer ! ! ! !
Jusqu'à ce que je me rende compte que ces obstacles étaient justement ma vie.
Cette perspective m'a aidé à comprendre
qu'il n'y a pas un chemin qui mène au bonheur.
Le bonheur est le chemin.
Ainsi passe chaque moment que nous avons et plus encore :
quand on partage ce moment avec quelqu'un de spécial, suffisamment spécial
pour partager notre temps et, que l'on se rappelle que le temps n'attend pas.
Alors, il faut arrêter d'attendre de terminer ses études, d'augmenter son
salaire, de se marier, d'avoir des enfants, que ses enfants partent de la
maison ou, simplement, le vendredi soir, le dimanche matin, le printemps,
l'été, l'automne ou l'hiver, pour décider qu'il n'y a pas de meilleur moment que maintenant pour être heureux.
LE BONHEUR EST UNE TRAJECTOIRE ET NON PAS UNE DESTINATION !
Il n'en faut pas beaucoup pour être heureux.
Il suffit juste d'apprécier chaque petit moment et de le sacrer comme l'un
des meilleurs moments de sa vie.
La source de ce poème est inconnue _________________ Le bonheur est dans le pré.
Posté le: 01-07-2009 10:10 Sujet du message: poèsie du net
BALLADE
Seulette suis et seulette veux être,
Seulette m'a mon doux ami laissée,
Seulette suis, sans compagnon ni maître,
Seulette suis, dolente et courroucée,
Seulette suis en langueur mésaisée,
Seulette suis plus que nulle égarée,
Seulette suis sans ami demeurée.
Seulette suis à huis ou à fenêtre,
Seulette suis en un anglet muchée,
Seulette suis pour moi de pleurs repaître,
Seulette suis, dolente ou apaisée,
Seulette suis, rien n'est qui tant me siée,
Seulette suis en ma chambre enserrée,
Seulette suis sans ami demeurée.
Seulette suis partout et en tout être,
Seulette suis, où je vais où je siée,
Seulette suis plus qu'autre rien terrestre,
Seulette suis, de chacun délaissée,
Seulette suis, durement abaissée,
Seulette suis souvent toute épleurée,
Seulette suis sans ami demeurée.
Princes, or est ma douleur commencée :
Seulette suis de tout deuil menacée,
Seulette suis plus tainte que morée,
Seulette suis sans ami demeurée.
CHRISTINE DE PISAN
De triste coeur chanter joyeusement
Et rire en deuil c'est chose fort à faire,
De son penser montrer tout le contraire,
N'issir doux ris de dolent sentiment,
Ainsi me faut faire communément,
Et me convient, pour celer mon affaire,
De triste coeur chanter joyeusement.
Car en mon coeur porte couvertement
Le deuil qui soit qui plus me peut déplaire,
Et si me faut, pour les gens faire taire,
Rire en pleurant et très amèrement
De triste coeur chanter joyeusement
Inscrit le: 13 Jan 2008 Messages: 6634 Localisation: Normandie
Posté le: 13-07-2009 13:38 Sujet du message:
COMMENT APPELER SON CHAT
( d'après Old Possum's Book of practical cats de T.S.Eliot -1939 )
Trouver un nom de chat, c'est un art délicat.
C'est beaucoup plus, croyez-moi, qu'un simple passe-temps.
Et n'allez pas penser que je deviens gaga
Si je vous dis qu'un chat a TROIS noms différents.
Le premier est le nom qu'il entend tous les jours.
Que ce soit Pierre, Auguste, Alonzo, Brindamour,
Jonathan ou Victor, Alexandre ou Julien.
Tous des noms qui conviennent au train-train quotidien.
Fantaisistes, charmants, d'autres sont des noms rares.
Si les uns sont pour eux, les autres sont pour elles.
Comme Platon, Electre, Admète ou Jézabel.
Ce sont des noms sérieux pour des chats bien à part.
Mais un chat a besoin d'un nom à lui tout seul,
Un nom personnel, imposant, majestueux.
Sinon, comment pourrait-il redresser la queue.
Hérisser ses moustaches, et se voir d'un bon oeil?
Des noms de cette sorte, il y en a des tas.
Que ce soit Munkustrap, Quaxo, Coricopat,
Ou bien Geléorum ou Bombalurina.
De tels noms sont si propres qu'ils ne sont qu'à un chat.
Mais par-dessus tout ça, il en existe un autre.
Un nom que jamais vous ne saurez découvrir,
Pas même si vous aviez tous les dons des apôtres.
Seul le chat le connaît et ne saurait le dire.
Quand vous voyez un chat plongé dans ses "pensées",
La raison, c'est bien simple, est sa quête insondable.
Il s'adonne en esprit au plaisir de songer
à l'image de l'idée de la pensée sans fond
De son nom mineffable, ineffable et affable,
Son indicible et profond et singulier NOM. _________________
Inscrit le: 13 Jan 2008 Messages: 6634 Localisation: Normandie
Posté le: 17-07-2009 11:05 Sujet du message:
Tourne avec moi
Tourne, ô mon amour
Tourne avec moi
Mais ne te détourne pas.
Mon corps contre ton coeur
Ton corps contre mon coeur
Comme ces trois anneaux entrecroisés
Dans cette sublime constellation
Où là même déraisonne notre raison.
Laisse-nous entrelacer
Nos doigts dans nos cheveux
Dans nos cheveux
Si tu le veux
Nos lèvres sur nos plaies anciennes
Nos doigts sur nos plaies à peine cicatrisées.
Le temps est muet
Le temps est sourd
Le temps ne défait pas notre amour
Je t'aimais déjà avant de te connaître
Je t'aimerai encore avant de disparaître
Posté le: 17-07-2009 11:16 Sujet du message: poèsie
Comme on voit sur la branche
Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose,
En sa belle jeunesse, en sa première fleur,
Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,
Quand l'Aube de ses pleurs au point du jour l'arrose;
La grâce dans sa feuille, et l'amour se repose,
Embaumant les jardins et les arbres d'odeur;
Mais battue, ou de pluie, ou d'excessive ardeur,
Languissante elle meurt, feuille à feuille déclose.
Ainsi en ta première et jeune nouveauté,
Quand la terre et le ciel honoraient ta beauté,
La Parque t'a tuée, et cendres tu reposes.
Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs,
Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs,
Afin que vif et mort, ton corps ne soit que roses.
Posté le: 22-07-2009 11:24 Sujet du message: poèsie
PARIS
Louis ARAGON, né en 1897
Où fait-il bon même au cœur de l'orage
Où fait-il clair même au cœur de la nuit
L'air est alcool et le malheur courage
Carreaux cassés l'espoir encore y luit
Et les chansons montent des murs détruits
Jamais éteint renaissant dans sa braise
Perpétuel brûlot de la patrie
Du Point-du-Jour jusqu'au Père Lachaise
Ce doux rosier au mois d'août refleuri
Gens de partout c'est le sang de Paris
Rien n'a l'éclat de Paris dans la poudre
Rien n'est si pur que son front d'insurgé
Rien n'est si fort ni le feu ni la foudre
Que mon Paris défiant les dangers
Rien n'est si beau que ce Paris que j'ai
Rien ne m'a fait jamais battre le cœur
Rien ne m'a fait ainsi rire et pleurer
Comme ce cri de mon peuple vainqueur
Rien n'est si grand qu'un linceul déchiré
Paris Paris soi-même libéré
Inscrit le: 13 Jan 2008 Messages: 6634 Localisation: Normandie
Posté le: 01-08-2009 13:56 Sujet du message:
Sables mouvants
Démons et merveilles
Vents et marées
Au loin déja la mer s'est retirée
Démons et merveilles
Vents et marées
Et toi
Comme une algue doucement caressée par le vent
Dans les sables du lit tu remues en rêvant
Démons et merveilles
Vents et marées
Au loin déja la mer s'est retirée
Mais dans tes yeux entrouverts
Deux petites vagues sont restées
Démons et merveilles
Vents et marées
Deux petites vagues pour me noyer.
Posté le: 02-08-2009 11:39 Sujet du message: poèsie du net
Ô longs désirs, ô espérances vaines,
Tristes soupirs et larmes coutumières
A engendrer de moi maintes rivières,
Dont mes deux yeux sont sources et fontaines !
Ô cruautés, ô durtés inhumaines,
Piteux regards des célestes lumières,
Du coeur transi ô passions premières,
Estimez-vous croître encore mes peines ?
Qu'encor Amour sur moi son arc essaie,
Que nouveaux feux me jette et nouveaux dards,
Qu'il se dépite, et pis qu'il pourra fasse :
Car je suis tant navrée en toutes parts
Que plus en moi une nouvelle plaie,
Inscrit le: 13 Jan 2008 Messages: 6634 Localisation: Normandie
Posté le: 03-08-2009 13:22 Sujet du message:
C'est aujourd'hui que je vous aime
La vie est simple et gaie
Le soleil clair tinte avec un bruit doux
Le son des cloches s'est calmé
Ce matin la lumière traverse tout
Ma tête est une lampe rallumée
Et la chambre où j'habite est enfin éclairée
Un seul rayon suffit
Un seul éclat de rire
Ma joie qui secoue la maison
Retient ceux qui voudraient mourir
Par les notes de sa chanson
Je chante faux
Ah que c'est drôle
Ma bouche ouverte à tous les vents
Lance partout des notes folles
Qui sortent je ne sais comment
Pour voler vers d'autres oreilles
Entendez je ne suis pas fou
Je ris au bas de l'escalier
Devant la porte grande ouverte
Dans le soleil éparpillé
Au mur parmi la vigne verte
Et mes bras sont tendus vers vous
C'est aujourd'hui que je vous aime
Posté le: 06-08-2009 12:35 Sujet du message: poèsie
pour vous ce poème
Dans ma maison
Dans ma maison vous viendrez
D'ailleurs ce n'est pas ma maison
Je ne sais pas à qui elle est
Je suis entré comme ça un jour
Il n'y avait personne
Seulement des piments rouges accrochés au mur blanc
Je suis resté longtemps dans cette maison
Personne n'est venu
Mais tous les jours et tous les jours
Je vous ai attendu
Je ne faisais rien
C'est-à-dire rien de sérieux
Quelque fois le matin
Je poussais des cris d'animaux
Je gueulais comme un âne
De toute mes forces
Et cela me faisait plaisir
Et puis je jouais avec mes pieds
C'est très intelligent les pieds
Ils vous emmènent très loin
Quand vous voulez aller très loin
Et puis quand vous ne voulez pas sortir
Ils restent là ils vous tiennent compagnie
Et quand il y a de la musique ils dansent
On ne peut pas danser sans eux
Il faut être bête comme l'homme l'est souvent
Pour dire des choses aussi bêtes
Que bête comme ses pied gai comme un pinson
Le pinson n'est pas gai
Il est seulement gai quand il est gai
Et triste quand il est triste ou ni gai ni triste
Est-ce qu'on sait ce que c'est un pinson
D'ailleurs il ne s'appelle pas réellement comme ça
C'est l'homme qui a appelé cet oiseau comme ça
Pinson pinson pinson pinson
Comme c'est curieux les noms
Martin Hugo de son prénom
Bonaparte Napoléon de son prénom
Pourquoi comme ça et pas comme ça
Un troupeau de Bonapartes passe dans le désert
L'empereur s'appelle Dromadaire
Il a un cheval caisse et des tiroirs de course
Au loin galope un homme qui n'a que trois prénoms
Il s'appelle Tim-Tam-Tom et n'a pas de grand nom
Un peu plus loin encore il y a n'importe quoi
Et puis qu'est-ce que ça peut faire tout ça
Dans ma maison tu viendras
Je pense à autre chose mais je ne pense qu'à ça
Et quand tu seras entrée dans ma maison
Tu enlèveras tous tes vêtements
Et tu resteras immobile nue debout avec ta bouche rouge
Comme les piments rouges pendus sur le mur blanc
Et puis tu te coucheras et je me coucherais près de toi
Voilà
Dans ma maison qui n'est pas ma maison tu viends
Posté le: 17-08-2009 13:48 Sujet du message: Melodie d'Automne
Douce Mélodie D’Automne
Assise au bord de ma fenêtre,
j'admire cette saison et sa magie.
Dame nature, telle une peintre,
a peint les feuilles de la couleur de l'amour,
Et nous fait écouter le doux vent
qui nous chante sa mélodie.
Je me laisse bercer par cette poésie
qui me caresse de son souffle de velours,
Et je pense à toi
et à ces agréables moments passés à tes côtés
C'est à ce moment que je me rends compte
que je suis amoureuse.
Je ne croyais plus ressentir
cette agréable sensation de légèreté
Mais grâce à ton amour je revis enfin
et près de toi je suis heureuse.
Pour la première fois de ma vie,
je suis prête à m'envoler les yeux fermés
Tel un oiseau soigné
à qui on vient de lui rendre sa douce liberté
Quitter cette cage à la fois réconfortante et étouffante
sans regarder en arrière
Pour redécouvrir les merveilles de la vie d'un autre regard
et ne plus m'en faire,
Car cette seconde chance je la chérirai
et ne laisserai personne me l'enlever
Je suis prête à braver tous les orages et les tempêtes
pour rester à tes côtés.
Maintenant nous construisons tranquillement notre nid d'amour
Pour y vivre ensemble et cela pour toujours.
Tu es ma liberté, tu es ma joie,
tu es ma moitié qui m'a tellement manquée.
Je t'aime et t'aimerai pour l'éternité.
Posté le: 22-08-2009 11:31 Sujet du message: poèsie
Le p'tit bonheur
C’était un p’tit bonheur, que j’avais ramassé
Il était tout en pleurs, sur le bord d’un fossé.
Quand il m’a vu passer, il s’est mis à crier;
« Monsieur, ramassez-moi, chez vous amenez-moi;
Mes frères m’ont oublié, je suis tombé, je suis malade;
Si vous n’me cueillez point, je vais mourir, quelle balade!
Je me ferai petit, tendre et soumis, je vous le jure...
Monsieur, je vous en prie, délivrez-moi de ma torture. »
J’ai pris le p’tit bonheur, l’ai mis sous mes haillons;
J’ai dit:« Faut pas qu’il meure, viens-t’en dans ma maison. »
Alors le p’tit bonheur a fait sa guérison,
Sur le bord de mon coeur, y’avait une chanson.
Mes jours, mes nuits, mes pein’, mes deuils, mon mal, tout fut oublié.
Ma vie de désoeuvré, j’avais dégoût d’la r’commencer.
Quand il pleuvait dehors ou qu’mes amis m’faisaient des scènes,
J’prenais mon p’tit bonheur et j’lui disais:
C’est toi ma reine. Mon bonheur a fleuri, il a fait des bourgeons.
C’était le paradis, ça se voyait sur mon front.
Or un matin joli que j’sifflais ce refrain,
Mon bonheur est parti, sans me donner la main.
J’eus beau le supplier, le cajoler, lui faire des scènes,
Lui montrer le grand trou qu’il me faisait au fond du coeur;
Il s’en allait toujours, la tête haute, sans joie, sans haine,
Comme s’il ne pouvait plus voir le soleil dans ma demeure.
J’ai bien pensé mourir, de chagrin et d’ennui;
J’avais cessé de rire, c’était toujours la nuit.
Il me restait l’oubli; il me restait l’mépris.
Enfin, que j’me suis dit:« Il me reste la vie. »
J’ai repris mon bâton, mes peines, mes deuils et mes guenilles,
Et je bats la semelle dans des pays de malheureux.
Aujourd’hui quand je vois une fontaine ou une fille,
Je fais un grand détour ou bien je me ferme le yeux.
Inscrit le: 13 Jan 2008 Messages: 6634 Localisation: Normandie
Posté le: 22-08-2009 14:02 Sujet du message:
Cette semaine st celle de l'anniversaire de Bernard Lanza
Pour lui, je vais poster quelques poésies
Arrête de me dire...
Je t'en prie, arrête de me dire
Des mots qui ne sont que mensonge,
Arrête de me parler de l'amour,
Tu ne sais même pas ce que c'est...
Je t'aime quand tu ne m'aimes pas,
Et quand c'est moi qui ne t'aime plus,
C'est toi qui assures que tu m'aimes;
Tu te satisfais de mes baisers,
De mes caresses quand tu as envie
Qu'on fasse l'amour dans notre lit;
Mais nous ne savons pas vivre ensemble,
Nous jouons comme de grands enfants,
Mais ne sommes pas adultes pour autant;
Je baise tes mains, et puis tes genoux,
Et ça te fait rire, mon bel amour;
Ni tu ne gémis, ni tu ne pleures,
Tout simplement parce qu'il est l'heure
De te préparer pour ton travail qui, hélas,
N'attend pas, car tu dois obéir aux règles...
Arrête de me dire que je suis fou,
Que je ne suis qu'un pauvre écervelé,
Jamais je n'ai été aussi lucide, tu sais,
Mais peut-être me trouves-tu injuste
Quand je doute de tes sentiments;
Tu jures que tu m'aimes quand même un peu,
Lorsque je t'emmène au septième ciel,
Et que tu cesses d'être indifférente;
Vois-tu, cela me réchauffe le coeur.
Inscrit le: 13 Jan 2008 Messages: 6634 Localisation: Normandie
Posté le: 22-08-2009 14:04 Sujet du message:
Avec elle
Avant elle, l'amour et le désir,
N'étaient que bien peu de chose,
Une vétille, un trop banal loisir,
Pour lui faire voir la vie en rose.
Avec elle, c'est un vrai cadeau,
Elle ne lui donne que le meilleur,
Son coeur, son corps, c'est tellement beau,
A quoi bon aller voir ailleurs ?
Le coup de foudre, soudain, est tombé,
Tous les oiseaux du jardin ont chanté,
Et alors il a commencé à en rêver,
De leur nouveau monde enchanté.
Il est épris de cette jeune femme
Si douce, au beau visage d'ange,
Il la chérit de toute son âme,
Et ne trouve pas cela étrange.
Il l'enlace, il l'entend qui gémit,
C'est le prélude, comme chaque jour;
Sous ses hardies caresses, elle frémit,
Ils vont comme des fous faire l'amour.
Elle se donne à lui dans un cri,
Elle le supplie, répétant son prénom,
Elle le veut en elle, elle l'en prie,
Tous les deux vivent une grande passion.
Posté le: 24-08-2009 11:12 Sujet du message: poèsie
SOUVENIRS
J'espérais bien pleurer, mais je croyais souffrir
En osant te revoir, place à jamais sacrée,
O la plus chère tombe et la plus ignorée
Où dorme un souvenir !
Que redoutiez-vous donc de cette solitude,
Et pourquoi, mes amis, me preniez-vous la main,
Alors qu'une si douce et si vieille habitude
Me montrait ce chemin ?
Les voilà ces coteaux, ces bruyères fleuries,
Et ces pas argentins sur le sable muet,
Ces sentiers amoureux remplis de causeries,
Où son bras m'enlaçait.
Les voilà ces sapins à la sombre verdure,
Cette gorge profonde aux nonchalants détours,
Ces sauvages amis, dont l'antique murmure
A bercé mes beaux jours.
Les voilà ces buissons, où toute ma jeunesse
Comme un essaim d'oiseaux chante au bruit de mes pas.
Lieux charmants, beau désert où passa ma maîtresse,
Ne m'attendiez-vous pas ?
Ah ! laissez-les couler, elles me sont bien chères,
Ces larmes que soulève un cœur encor blessé !
Ne les essuyez pas, laissez sur mes paupières
Ce voile du passé !
Je ne viens point jeter un regret inutile
Dans l'écho de ces bois témoins de mon bonheur.
Fière est cette forêt dans sa beauté tranquille,
Et fier aussi mon cœur.
Que celui-là se livre à des plaintes amères,
Qui s'agenouille et prie au tombeau d'un ami.
Tout respire en ces lieux ; les fleurs des cimetières
Ne poussent point ici.
Voyez ! la lune monte à travers ces ombrages ;
Ton regard tremble encor, belle reine des nuits,
Mais du sombre horizon déjà tu te dégages
Et tu t'épanouis.
Ainsi de cette terre, humide encore de pluie,
Sortent, sous tes rayons, tous les parfums du jour ;
Aussi calme, aussi pur, de mon âme attendrie
Sort mon ancien amour.
Que sont-ils devenus, les chagrins de ma vie ?
Tout ce qui m'a fait vieux est bien loin maintenant
Et rien qu'en regardant cette vallée amie
Je redeviens enfant.
O puissance du temps ! ô légères années !
Vous emportez nos pleurs, nos cris et nos regrets ;
Mais la pitié vous prend, et sur nos fleurs fanées
Vous ne marchez jamais.
Tout mon cœur te bénit, bonté consolatrice !
Je n'aurais jamais cru que l'on pût tant souffrir
D'une telle blessure, et que sa cicatrice
Fût si douce à sentir.
Loin de moi les vains mots, les frivoles pensées,
Des vulgaires douleurs linceul accoutumé,
Que viennent étaler sur leurs amours passées
Ceux qui n'ont point aimé.
Dante, pourquoi dis-tu qu'il n'est pire misère
Qu'un souvenir heureux dans les jours de douleur ?
Quel chagrin t'a dicté cette parole amère
Cette offense au malheur ?
En est-il donc moins vrai que la lumière existe,
Et faut-il l'oublier du moment qu'il fait nuit ?
Est-ce bien toi, grande âme immortellement triste,
Est-ce toi qui l'as dit ?
Non, par ce pur flambeau dont la splendeur m'éclaire,
Ce blasphème vanté ne vient pas de ton cœur.
Un souvenir heureux est peut-être sur terre
Plus vrai que le bonheur.
Eteins-moi les yeux, je pourrai te voir
bouche-moi les oreilles, je pourrai t'entendre
sans pieds je pourrai marcher jusqu'à toi
même sans lèvres, je pourrai t'évoquer
romps-moi les bras et je te saisirai
avec mon coeur comme une main
suspends mon coeur et mon cerveau battra
et si tu mets le feu à mon cerveau
je te porterai sur mon sang ...
un somptueux texte de Rainer Maria Rilke, destiné à Lou Andréas-Salomé qu'il aimait passionnément
quand ils se rencontrent, il a 21 ans et elle 36 _________________ La jeunesse est le temps que l'on a devant soi. (Jules Romains)
je trouve ce poème plus touchant qu'une prière, je le trouve très beau
Un homme est mort qui n'avait pour défense
Que ses bras ouverts à la vie
Un homme est mort qui n'avait d'autre route
Que celle où l'on hait les fusils
Un homme est mort qui continue la lutte
Contre la mort contre l'oubli
Car tout ce qu'il voulait
Nous le voulions aussi
Nous le voulons aujourd'hui
Que le bonheur soit la lumière
Au fond des yeux au fond du coeur
Et la justice sur la terre
Il y a des morts qui font vivre
Et ce sont des mots innocents
Le mot chaleur le mot confiance
Amour justice et le mot liberté
Le mot enfant et le mot gentillesse
Et certains noms de fleurs et certains noms de fruits
Le mot courage et le mot découvrir
Et le mot frère et le mot camarade
Et certains noms de pays de villages
Et certains noms de femmes et d'amis
Ajoutons-y Péri
Péri est mort pour ce qui nous fait vivre
Tutoyons-le sa poitrine est trouée
Mais grâce à lui nous nous connaissons mieux
Tutoyons-nous son espoir est vivant _________________ La jeunesse est le temps que l'on a devant soi. (Jules Romains)
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