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Ce qui est fait, est fait.......

 
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lilas



Inscrit le: 24 Mar 2005
Messages: 6577
Localisation: Landes

MessagePosté le: 20-02-2008 11:47    Sujet du message: Ce qui est fait, est fait....... Répondre en citant

Ce qui est fait est fait



Ceci est une vieille, une très vieille histoire que me raconta ma grand-mère quand j'étais petite fille. Son grand-père la lui avait raconté, quand elle était elle aussi petite fille. Son grand-père la tenait de sa propre mère, qui la lui avait racontée quand il était un petit paysan de Bohême.

Où l'avait-elle entendue, je ne saurais le dire, mais vous voyez que c'est une vieille, une très vieille histoire. La voici, comme me l'a raconté ma grand-mère........


Elle s'appelle "ce qui est fait est fait". C'est l'histoire d'un homme qui voulait faire le travail de la maison.
Cet homme s'appelait Fritzl. Sa femme s'appelait Lieisi. Ils avaient un petit bébé, Kinndli et un chien, Spitz.

Ils avaient une vache, deux chèvres et une douzaine d'oies. Ils vivaient sur une petite parcelle de terre, et c'était là qu'ils travaillaient.
Fritzl devait labourer le sol, semer les graines et sarcler les mauvaises herbes. Et aussi couper le foin et le ratisser, et en faire des bottes sous le soleil. L'homme travaillait dur, vous voyez, jour après jour.

Lieisi devait nettoyer la maison, préparer les repas, faire le beurre, s'occuper de l'étable et du bébé. Comme vous pouvez le voir elle aussi travaillait dur chaque jour.

Ils travaillaient dur tous les deux, mais Fritzl pensait toujours qu'il travaillait davantage. Le soir, en rentrant des champs, il s'asseyait, s'essuyait le visage avec un grand mouchoir rouge et disait :

- Oh ! Comme le soleil était chaud, aujourd'hui, et comme j'ai travaillé dur ! Tu ne peux pas savoir, Lieisi ce que c'est que le travail d'un homme, tu ne peux pas savoir. Ton travail, à toi, n'est rien à côté.
- Il n'est pas si facile que ça, disait Lieisi.
- Pas si facile ! criait Fritzl. Tout ce que tu as à faire c'est de tourner en rond dans la maison ! Il n'y a surement rien de difficile là-dedans.

- Eh bien, répondit un jour Lieisi, si c'est ce que tu penses, demain nous allons faire un échange. Je ferai ton travail et toi le mien. J'irai dans les champs faire les foins et tu resteras ici, à tourner en rond dans la maison. D'accord ?

Fritzl trouva l'idée excellente : rester allongé dans l'herbe à surveiller Kinndli, sa petite fille, du coin de l'oeil, s'asseoir à l'ombre et battres le beurre, faire frire quelques saucisses et préparer la soupe. Oh ! Comme ce serait agréable ! Oui, oui, il était d'accord !

Lieisi, le matin suivant, ne perdit pas de temps. A l'aube, elle était à l'oeuvre, marchant à grand pas vers les champs, une cruche d'eau dans sa main et la faux sur l'épaule.
et Fritzl, où était-il ? Dans la cuisine, en train de faire frire un rang de saucisses juteuses pour son petit déjeuner. Il était là, assis, tenant la poêle au-dessus du feu, et pendant que les saucisses tressautaient dans la poêle, il s'abandonnait à toutes sortes de pensées agréables.

- Un verre de cidre avec mes saucisses, ce serait parfait, se dit-il.
aussitôt dit, aussitôt fait.
Fritzl posa la poêle sur le rebord de la cheminée et descendit à la cave, où il y avait un tonneau plein de cidre. Il tira le bouchon du tonneau et regarda le cidre couler dans son pot, jaillissant et moussant tellement qu'il faisait plaisir à voir
.
Mais, oh là là ! Quel était ce bruit qui venait de la cuisine, tout ce tapage ? eait-il possible que ce fût Spitz, le chien, en train de voler les saucisses ? C'était bien ça, et quand Fritzl arriva en haut des escaliers, il le vit, ce chien, bondissant hors de la cuisine, les saucisses juteuses entre les dents.
- Oh là là ! cria Fritzl.


Mais le chien ne s'arrêta pas. Il se lança à sa poursuite mais le chien courait plus vite que lui, si vite qu'il renonça à le rattraper.
- Bof, dit Fritzl en haussant les épaules. Ce qui est fait est fait.

Tout essouflé, il fit demi-tour et s'essuya le visage avec son grand mouchoir rouge.
Mais le cidre, maintenant ! Avait-il remis le bouchon au tonneau ? Non ! Il tenait encore le bouchon dans sa main.

A grands pas, il retourna à la maison. Mais il était trop tard ! Le cidre avait débordé du pot et s'était répandu tout entier dans la cave.
Fritzl regarda la cave pleine de cidre. Puis il se gratta la tête et dit :
- Bof ! Ce qui est fait est fait.

Il était temps, maintenant, de battre le beurre. Fritzl remplit la baratte d'une crème onctueuse et riche et commença à la fouetter de toutes ses forces. Sa petite Kinndli était également dehors, et jouait à meugler comme une vache parmi les pâquerettes. Le ciel était bleu, le soleil gai et doré et les fleurs ressemblaient à des yeux d'anges qui auraient cligné dans l'herbe.

- Maintenant, c'est agréable, pensa Fritzl en continuant à battre. Enfin, je peux reposer mes jambes. Mais nom d'un chien ! Et la vache ! Je l'ai complètement oubliée ! La pauvre, elle n'a pas eu une seule goutte d'eau de toute la matinée !

A grandes enjambées, Fritzl courut vers l'étable. Il était temps ! La pauvre créature avait tellement soif que sa langue pendait lamentablement. Elle avait faim, aussi, c'était évident. Fritzl la sortit de l'étable et la tira vers la verte prairie.
Tout à coup, il se ravisa : s'il la laissait seule dans la prairie, songea-t-il, elle ferait certainement des bêtises. Il valait mieux la mettre là où il pourrait la surveiller.

Sur le toit, par exemple. eh oui, sur le toit ! La maison de Fritzl n'était pas couverte de bois, de fer blanc ou de tuiles, mais de mousse et de gazon; de l'herbe et des fleurs y poussaient.

Mettre la vache sur le toit n'était pas aussi difficile que vous l'imaginez. La maison de Fritzl était construite sur le flanc d'une petite colline. Escalader cette colline, au-dessus de la chaumière, et de là, sauter sur le toit plein d'herbe, voilà tout ce qu'il y avait à faire et voilà qui fut fait. La vache se mit bientôt à mâcher avec délice. Fritzl retourna vite à son beurre.

Mais, Oh mon Dieu ! Que vit-il, sous l'arbre ? En grimpant sur la barate, la petite Kinndli l'avait renversée, et elle était elle-même tombée dans l'herbe où elle gisait maintenant, entièrement recouverte de beurre et de crème à moitié battue.
- Fichtre, c'est la fin de notre beurre songea Fritzl. Puis il haussa les épaules et dit :
- bof, ce qui est fait est fait.

Il releva Kinndli trempée, et la mit au soleil pour la faire sécher. Mais le soleil avait grimpé très haut dans le ciel. De plus, il était déjà midi, le déjeuner n'était pas prêt, et Lieisi rentrerai bientôt à la maison pour manger un morceau.

A grande enjambée, Fritzl se précipita dans le potager. Il ramassa des pommes de terre et des oignons, des carottes et des choux, des betteraves et des haricots, des navets, du persil et du céleri.

- Avec un peu de tout ça, je vais faire une bonne soupe, dit Fritzl en rentrant à la maison, avec tellement de légumes dans ses bras qu'il n'arriva pas à fermer la barrière derrière lui.

Il s'assit sur un banc dans la cuisine, et commença à couper et à éplucher avec ardeur.
Mais un grand bruit retentit soudain au-dessus de lui. Fritzl bondit :
- Sacrebleu, la vache glisse sur le toit ! Elle pourrait tomber et se casser le cou !

Il se précipita sur le toit, cette fois-ci avec une grosse corde. Maintenant, écoutez bien, et vous allez voir ce qu'il fit. Il prit une extrémité de la corde et l'attacha autour de la vache. Il laissa tomber l'autre extrémité par la cheminée, dans la cuisine.
Et alors ? Et alors, il prit l'extrémité de la corde qui pendait dans la cheminée et la noua solidement autour de lui.

- Et maintenant, songea-t-il gaiement, la vache ne peut plus tomber du toit. Et il retourna à son travail en sifflotant.
Il entassa des fagots dans la cheminée, et au-dessus d'eux une grande bouilloire pleine d'eau.
- Les choses marchent enfin comme je veux se dit-il.
J'aurai bientôt une bonne soupe. Je vais mettre les légumes dans la bouilloire.
Et c'set ce qu'il fit.
- Et maintenant le lard.
- Et maintenant allumons le feu !

Hélas ! juste à ce moment-là, la vache en faisant un terrible vacarme glissa du toit. Et Fritzl fut aspiré dans la cheminée où il se balança au bout de la corde, sans pouvoir ni monter, ni descendre.
Peu de temps après, Lieisi revint des champs, avec la cruche d'eau à la main et la faux sur son épaule.

- Oh là là ! s'écria-t-elle. Quelle est cette chose qui pend du toit ? Mais c'est la vache !
Malgré sa stupeur, Lieisi ne perdit pas de temps. Elle prit sa faux et -tchoc, tchoc - elle coupa la corde. La vache tomba les quatre fers en l'air mais - fort heureusement - saine et sauve.

Lieisi vit alors le jardin et sa barrière grande ouverte. Les cochons, les chèvres et toutes les oies se promenaient à leur tour. Leur ventre était plein à craquer, mais le jardin, hélas, était vide !

Lieisi revint vers la maison et que vit-elle ? La baratte renversée et Kinndli au soleil, gluante et raide sous une couche de crème et de beurre séchés.

Elle se précipita. Spitz le chien était allongé dans l'herbe, le ventre plein de saucisses. Il n'avait pas l'air d'aller très bien.

Lieisi regarda dasn la cave. Le cidre recouvrait le plancher et la moitié des escaliers.
Lieisi regarda dans la cuisine. Quel plancher ! Il était jonché d'épluchures et couvert des plats et des casseroles.

Elle vit enfin la cheminée. Hou là ! Qu'y avait-il dans cette bouilloire de soupe ? Deux bras s'agitaient, deux jambes cognaient à l'intérieur, d'où provenaient des gargouillements et de faibles gémissements.
- Mais qu'est-ec que ça veut dire ? cria Lieisi. Elle ne savait pas (mais nous le savons, n'est-ec pas), qu'en sauvant la vache, elle avait libéré Fritzl. Oui, à peine la corde était-elle coupée que le malheureux était tombé - crac ! - dans la bouilloire !

Lieisi ne perdit pas de temps. Elle tira les deux bras et les deux jambes et, trempé, avec une feuille de chou dans ses cheveux, du celeri dans sa poche, et une touffe de persil au-dessus des oreilles, Fritzl apparut.

- Eh bien, mon mari, est-ce ainsi que tu prends soin de la maison ?
- Oh, Lieisi, Lieisi ! Tu as raison, bredouilla Fritzl, ce travail est le tien, il n'est pas si facile !
- C'est un peu difficile au début, dit Lieisi, mais demain, peut-être te débrouilleras-tu mieux.
- Nenni, nenni, cria Fritzl. Ce qui est fait est fait, et j'en ai fini avec la maison ! S'il te plaît, ma Lieisi, laiise-moi retourner dans les champs et jamais plus je ne dirai que mon travail est plus dur que le tien !

- Dans ce cas, dit Lieisi nous pourrons sûrement vivre heureux et en paix pour toujours .
Et c'est ce qu'ils firent.

FIN

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on devrait bâtir les villes à la campagne, l'air y est plus pur
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alexia



Inscrit le: 07 Oct 2007
Messages: 5310
Localisation: PACA

MessagePosté le: 20-02-2008 12:13    Sujet du message: Répondre en citant

Voilà un mari bien mari..... Merci Lilas....... Wink
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musika



Inscrit le: 23 Mar 2005
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MessagePosté le: 20-02-2008 17:25    Sujet du message: Répondre en citant

voilà.........si tout le monde pouvait lire cette histoire. Wink
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mainverte20



Inscrit le: 03 Jan 2008
Messages: 4317

MessagePosté le: 20-02-2008 20:10    Sujet du message: Répondre en citant

Une façon très agréable de raconter les "petits travers de nos chers ma..." Wink

Very Happy
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Bonjour les ami(e)s.
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