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Posté le: 16-05-2006 07:25 Sujet du message: poesie
Alfred de Musset
Stances
Je méditais, courbé sur un volume antique,
Les dogmes de Platon et les lois du Portique.
Je voulus de la vie essayer le fardeau.
Aussi bien, j'étais las des loisirs de l'enfance,
Et j'entrai, sur les pas de la belle espérance,
Dans ce monde nouveau.
Souvent on m'avait dit : " Que ton âge a de charmes !
Tes yeux, heureux enfant, n'ont point d'amères larmes,
Seule la volupté peut t'arracher des pleurs. "
Et je disais aussi : " Que la jeunesse est belle !
Tout rit à ses regards ; tous les chemins, pour elle,
Sont parsemés de fleurs ! "
Cependant, comme moi tout brillants de jeunesse,
Des convives chantaient, pleins d'une douce ivresse ;
Je leur tendis la main, en m'avançant vers eux :
" Amis, n'aurai-je pas une place à la fête ? "
Leur dis-je... Et pas un seul ne détourna la tête
Et ne leva les yeux !
Je m'éloignai pensif, la mort au fond de l'âme.
Alors, à mes regards vint s'offrir une femme.
Je crus que dans ma nuit un ange avait passé.
Et chacun admirait son souris plein de charme ;
Mais il me fit horreur ! car jamais une larme
Ne l'avait effacé.
" Dieu juste ! m'écriai-je, à ma soif dévorante
Le désert n'offre point de source bienfaisante.
Je suis l'arbre isolé sur un sol malheureux,
Comme en un vaste exil, placé dans la nature ;
Elle n'a pas d'écho pour ma voix qui murmure
Et se perd dans les cieux.
Quel mortel ne sait pas, dans le sein des orages,
Où reposer sa tête, à l'abri des naufrages ?
Et moi, jouet des flots, seul avec mes douleurs,
Aucun navire ami ne vient frapper ma vue,
Aucun, sur cette mer où ma barque est perdue,
Ne porte mes couleurs.
Ô douce illusion ! berce-moi de tes songes ;
Demandant le bonheur à tes riants mensonges,
Je me sauve en tremblant de la réalité ;
Car, pour moi, le printemps n'a pas de doux ombrage ;
Le soleil est sans feux, l'Océan sans rivage,
Et le jour sans clarté ! "
Ainsi, pour égayer son ennui solitaire,
Quand Dieu jeta le mal et le bien sur la terre,
Moi, je ne pus trouver que ma part de douleur ;
Convive repoussé de la fête publique,
Mes accents troubleraient l'harmonieux cantique
Des enfants du Seigneur.
Ah ! si je ressemblais à ces hommes de pierre
Qui, cherchant l'ombre amie et fuyant la lumière,
Ont trouvé dans le vice un facile plaisir !...
Ceux-là vivent heureux !... Mais celui qui dans l'âme
Garde quelque lueur d'une plus noble flamme,
Celui-là doit mourir.
L'ennui, vautour affreux, l'a marqué pour sa proie ;
Il trouve son tourment dans la commune joie ;
Respirant dans le ciel tous les feux de l'enfer,
Le bonheur n'est pour lui qu'un horrible mélange,
Car le miel le plus doux sur ses lèvres se change
En un breuvage amer.
Jusqu'au jour où d'ennui son âme dévorée
Trouve pour reposer quelque tombe ignorée,
Et retourne au néant, d'ou l'homme était venu ;
Comme un poison brûlant, renfermé dans l'argile,
Fermente, et brise enfin le vase trop fragile
Qui l'avait contenu. _________________ !
Posté le: 17-05-2006 15:32 Sujet du message: poèsie
Abat-jour
Tu demandes pourquoi je reste sans rien dire ?
C'est que voici le grand moment,
l'heure des yeux et du sourire,
le soir, et que ce soir je t'aime infiniment !
Serre-moi contre toi. J'ai besoin de caresses.
Si tu savais tout ce qui monte en moi, ce soir,
d'ambition, d'orgueil, de désir, de tendresse, et de bonté !...
Mais non, tu ne peux pas savoir !...
Baisse un peu l'abat-jour, veux-tu ? Nous serons mieux.
C'est dans l'ombre que les coeurs causent,
et l'on voit beaucoup mieux les yeux
quand on voit un peu moins les choses.
Ce soir je t'aime trop pour te parler d'amour.
Serre-moi contre ta poitrine!
Je voudrais que ce soit mon tour d'être celui que l'on câline...
Baisse encore un peu l'abat-jour.
Là. Ne parlons plus. Soyons sages.
Et ne bougeons pas. C'est si bon
tes mains tièdes sur mon visage!...
Mais qu'est-ce encor ? Que nous veut-on ?
Ah! c'est le café qu'on apporte !
Eh bien, posez ça là, voyons !
Faites vite!... Et fermez la porte !
Qu'est-ce que je te disais donc ?
Nous prenons ce café... maintenant ? Tu préfères ?
C'est vrai : toi, tu l'aimes très chaud.
Veux-tu que je te serve? Attends! Laisse-moi faire.
Il est fort, aujourd'hui. Du sucre? Un seul morceau?
C'est assez? Veux-tu que je goûte?
Là! Voici votre tasse, amour...
Mais qu'il fait sombre. On n'y voit goutte.
Lève donc un peu l'abat-jour.
(Toi et moi, 1885)
PAUL GERALDY
_________________
un sourire éclaire votre journée
Dernière édition par Marie le 17-05-2006 17:08; édité 1 fois
Posté le: 18-05-2006 10:36 Sujet du message: POESIE
ALFRED DE MUSSET
Julie
On me demande, par les rues,
Pourquoi je vais bayant aux grues,
Fumant mon cigare au soleil,
A quoi se passe ma jeunesse,
Et depuis trois ans de paresse
Ce qu'ont fait mes nuits sans sommeil.
Donne-moi tes lèvres, Julie ;
Les folles nuits qui t'ont pâlie
Ont séché leur corail luisant.
Parfume-les de ton haleine ;
Donne-les-moi, mon Africaine,
Tes belles lèvres de pur sang.
Mon imprimeur crie à tue-tête
Que sa machine est toujours prête,
Et que la mienne n'en peut mais.
D'honnêtes gens, qu'un club admire,
N'ont pas dédaigné de prédire
Que je n'en reviendrai jamais.
Julie, as-tu du vin d'Espagne ?
Hier, nous battions la campagne ;
Va donc voir s'il en reste encor.
Ta bouche est brûlante, Julie ;
Inventons donc quelque folie
Qui nous perde l'âme et le corps.
On dit que ma gourme me rentre,
Que je n'ai plus rien dans le ventre,
Que je suis vide à faire peur ;
Je crois, si j'en valais la peine,
Qu'on m'enverrait à Sainte-Hélène,
Avec un cancer dans le coeur.
Allons, Julie, il faut t'attendre
A me voir quelque jour en cendre,
Comme Hercule sur son rocher.
Puisque c'est par toi que j'expire,
Ouvre ta robe, Déjanire,
Que je monte sur mon bûcher.
Pour des raisons de propriété intellectuelle, nous ne pouvons actuellement _________________ !
Posté le: 19-05-2006 09:54 Sujet du message: POESIE
ALLaure
Si tu ne m'aimais pas, dis-moi, fille insensée,
Que balbutiais-tu dans ces fatales nuits ?
Exerçais-tu ta langue à railler ta pensée ?
Que voulaient donc ces pleurs, cette gorge oppressée,
Ces sanglots et ces cris ?
Ah ! si le plaisir seul t'arrachait ces tendresses,
Si ce n'était que lui qu'en ce triste moment
Sur mes lèvres en feu tu couvrais de caresses
Comme un unique amant ;
Si l'esprit et les sens, les baisers et les larmes,
Se tiennent par la main de ta bouche à ton coeur,
Et s'il te faut ainsi, pour y trouver des charmes,
Sur l'autel du plaisir profaner le bonheur :
Ah ! Laurette ! ah ! Laurette, idole de ma vie,
Si le sombre démon de tes nuits d'insomnie
Sans ce masque de feu ne saurait faire un pas,
Pourquoi l'évoquais-tu, si tu ne m'aimais pas ?
Posté le: 20-05-2006 07:13 Sujet du message: POESIE
ALFRED DE MUSSET A SA MERE
A ma mère
Après un si joyeux festin,
Zélés sectateurs de Grégoire,
Mes amis, si, le verre en main
Nous voulons chanter, rire et boire,
Pourquoi s'adresser à Bacchus ?
Dans une journée aussi belle
Mes amis, chantons en " chorus "
A la tendresse maternelle. (Bis.)
Un don pour nous si précieux,
Ce doux protecteur de l'enfance,
Ah ! c'est une faveur des cieux
Que Dieu donna dans sa clémence.
D'un bien pour l'homme si charmant
Nous avons ici le modèle ;
Qui ne serait reconnaissant
A la tendresse maternelle ? (Bis.)
Arrive-t-il quelque bonheur ?
Vite, à sa mère on le raconte ;
C'est dans son sein consolateur
Qu'on cache ses pleurs ou sa honte.
A-t-on quelques faibles succès,
On ne triomphe que pour elle
Et que pour répondre aux bienfaits
De la tendresse maternelle. (Bis.)
Ô toi, dont les soins prévoyants,
Dans les sentiers de cette vie
Dirigent mes pas nonchalants,
Ma mère, à toi je me confie.
Des écueils d'un monde trompeur
Écarte ma faible nacelle.
Je veux devoir tout mon bonheur
A la tendresse maternelle. (Bis.) _________________ !
Posté le: 21-05-2006 09:34 Sujet du message: poeme
ALFRED DE MUSSET
Ninon
Si je vous le disais pourtant, que je vous aime,
Qui sait, brune aux yeux bleus, ce que vous en diriez ?
L'amour, vous le savez, cause une peine extrême ;
C'est un mal sans pitié que vous plaignez vous-même ;
Peut-être cependant que vous m'en puniriez.
Si je vous le disais, que six mois de silence
Cachent de longs tourments et des voeux insensés :
Ninon, vous êtes fine, et votre insouciance
Se plaît, comme une fée, à deviner d'avance ;
Vous me répondriez peut-être : Je le sais.
Si je vous le disais, qu'une douce folie
A fait de moi votre ombre, et m'attache à vos pas :
Un petit air de doute et de mélancolie,
Vous le savez, Ninon, vous rend bien plus jolie;
Peut-être diriez-vous que vous n'y croyez pas.
Si je vous le disais, que j'emporte dans l'âme
Jusques aux moindres mots de nos propos du soir :
Un regard offensé, vous le savez, madame,
Change deux yeux d'azur en deux éclairs de flamme ;
Vous me défendriez peut-être de vous voir.
Si je vous le disais, que chaque nuit je veille,
Que chaque jour je pleure et je prie à genoux ;
Ninon, quand vous riez, vous savez qu'une abeille
Prendrait pour une fleur votre bouche vermeille ;
Si je vous le disais, peut-être en ririez-vous.
Mais vous n'en saurez rien. Je viens, sans rien en dire,
M'asseoir sous votre lampe et causer avec vous ;
Votre voix, je l'entends ; votre air, je le respire ;
Et vous pouvez douter, deviner et sourire,
Vos yeux ne verront pas de quoi m'être moins doux.
Je récolte en secret des fleurs mystérieuses :
Le soir, derrière vous, j'écoute au piano
Chanter sur le clavier vos mains harmonieuses,
Et, dans les tourbillons de nos valses joyeuses,
Je vous sens, dans mes bras, plier comme un roseau.
La nuit, quand de si loin le monde nous sépare,
Quand je rentre chez moi pour tirer mes verrous,
De mille souvenirs en jaloux je m'empare ;
Et là, seul devant Dieu, plein d'une joie avare,
J'ouvre, comme un trésor, mon coeur tout plein de vous.
J'aime, et je sais répondre avec indifférence ;
J'aime, et rien ne le dit ; j'aime, et seul je le sais ;
Et mon secret m'est cher, et chère ma souffrance ;
Et j'ai fait le serment d'aimer sans espérance,
Mais non pas sans bonheur ; je vous vois, c'est assez.
Non, je n'étais pas né pour ce bonheur suprême,
De mourir dans vos bras et de vivre à vos pieds.
Tout me le prouve, hélas ! jusqu'à ma douleur même...
Si je vous le disais pourtant, que je vous aime,
Qui sait, brune aux yeux bleus, ce que vous en diriez ?
J'aime, et je sais répondre avec indifférence ;
J'aime, et rien ne le dit ; j'aime, et seul je le sais ;
Et mon secret m'est cher, et chère ma souffrance ;
Et j'ai fait le serment d'aimer sans espérance,
Mais non pas sans bonheur ; je vous vois, c'est assez.
ALFRED DE MUSSET ! _________________ poete_musika..4 mains
Je suis de ces comas dans un ventre d'artiste
Quand pousse une clameur aux silences pour deux
La froidure de l'âge où rôdent ses touristes
Pour y plonger mon ombre et t’y noyer un peu…
A toi ... la diamantaire aux pierres qui s’essoufflent
J'ai tant couru vers toi… mes phases immatures
Mon âme est un désert et j'y puise ton eau
Entends !
Même les puits me pleurent ton murmure
Les spectres indécents peuvent rire de moi
J’en aurais fait le tour des nuits qui me ressemblent
Ces nuits comme des jours qu’un souvenir m’envoie
L'absence comme un cri un oubli qui me tremble
A me coller des songes au bord de tes mirages
Cet autre bout de tout quand je joue... "si je meurs "
Quand je me fais fantôme à l'ombre de ta page
Comme une pierre tombale aux larmes qui m’effleurent
Avec cet infini qui me règle ses comptes
Cette ère… Halluciné...
Oui cet infini là !
Ces bouts de solitude où meurent des amantes
Tes mots qui me collaient ...
Qu'un rêve n’entend pas
Ces hiers en ciment bâtissant l’autre monde
Ton ventre où m’allonger ta galaxie d’aimer
Cet amour et puis toi messagère à la ronde
Charriant des étoiles occultées d'un secret
Je te garde l’espace au vide de ma terre
Toi ma fleur(e) lunaire épousée pour longtemps
L’astre de tes baisers sous marinant la mer
Entre mars et vénus l’âme d’un continent
J’ai mis du rêve au chaud des ailes à mon parnasse
Ton élixir au frais un ciel plein tes rayons
Un refuge à ton île et du temps si tu passes
Musiquant des buvards boire dans ma chanson _________________ Serait-il raisonnable, de n’avoir plus rien à nous dire ?
Posté le: 25-05-2006 10:14 Sujet du message: poesie
ALFRED DE MUSSET
POEME A UNE FLEUR
une fleur
Que me veux-tu, chère fleurette,
Aimable et charmant souvenir ?
Demi-morte et demi-coquette,
Jusqu'à moi qui te fait venir ?
Sous ce cachet enveloppée,
Tu viens de faire un long chemin.
Qu'as-tu vu ? que t'a dit la main
Qui sur le buisson t'a coupée ?
N'es-tu qu'une herbe desséchée
Qui vient achever de mourir ?
Ou ton sein, prêt à refleurir,
Renferme-t-il une pensée ?
Ta fleur, hélas ! a la blancheur
De la désolante innocence ;
Mais de la craintive espérance
Ta feuille porte la couleur.
As-tu pour moi quelque message ?
Tu peux parler, je suis discret.
Ta verdure est-elle un secret ?
Ton parfum est-il un langage ?
S'il en est ainsi, parle bas,
Mystérieuse messagère ;
S'il n'en est rien, ne réponds pas ;
Dors sur mon coeur, fraîche et légère.
Je connais trop bien cette main,
Pleine de grâce et de caprice,
Qui d'un brin de fil souple et fin
A noué ton pâle calice.
Cette main-là, petite fleur,
Ni Phidias ni Praxitèle
N'en auraient pu trouver la soeur
Qu'en prenant Vénus pour modèle.
Elle est blanche, elle est douce et belle,
Franche, dit-on, et plus encor ;
A qui saurait s'emparer d'elle
Elle peut ouvrir un trésor.
Mais elle est sage, elle est sévère ;
Quelque mal pourrait m'arriver.
Fleurette, craignons sa colère.
Ne dis rien, laisse-moi rêver. _________________ !
Juste pour partager une douleur...
Pour dire qu'elle peut disparaître...
Qu'un trou dans la poitrine... cela se comble :
de courage, d'amour.
Par Once
Elle sourit au vide. Cloîtrée dans une salle d'hôpital, elle essaie de se souvenir.
Comment c'était, la faim. Elle est arrivée dans cette chambre au tout dernier moment de sa vie.
Et ils ont dit qu'elle allait mourir. Quels cons !... elle pense.
Maintenant, parce qu'elle n'est plus capable de s'occuper d'elle-même, elle est condamnée à devoir manger.
Conditionnée, c'est comme cela qu'elle s'appelle lorsqu'elle est seule.
C'est dur, elle écrit sur un petit cahier. Elle n'écrit pas j'ai envie de mourir, laissez-moi partir, je veux crever.
Non ! Jour après jour, elle sent son estomac gonfler, revivre. Ses joues aussi.
Elle claironne partout, ça fait un mal de chien. Le soir, allongée dans des draps stériles,
elle repense aux soirées d'autrefois, cramponnée au radiateur, une cigarette à la main.
Une nuit, accoudée à la fenêtre, elle se dit je dois laisser tomber tout cela. Elle a appris à faire autre chose que mourir.
Elle veut voir comment ce sera, la vie.
A ce moment, quelque chose se brise en elle. Son coeur lâche à cette parole de lâcheté.
Des heures plus tard, la poitrine incroyablement douloureuse, un homme lui explique que ce n'est que passager.
Plus tard, elle reprend ses activités. Les psy, les ateliers, les repas. Elle n'en peut plus.
Elle dit, à travers ses pleurs, si c'est cela la guérison, j'en veux pas. Vous m'entendez?!
Elle a retrouvé la capacité de crier, on le lui fait remarquer. La capacité de pleurer aussi.
Sur une page blanche, elle fait deux colonnes. Les points de vie, ceux de mort. Elle trouve des raisons de vivre.
De plus en plus chaque jour. Par exemple, recommencer à se maquiller. A sourire.
A rougir aux commentaires de l'aide-soignant.
Elle attend désormais impatiemment les repas. C'est comme un rituel. Tout la fait sourire.
Bien sûr, elle repense à retomber dans cette dépendance de contrôle, mais elle sait qu'elle ne le fera pas.
Pour son mari. Pour ses enfants.
Il lui aura fallu un an d'hospitalisation pour retrouver la force de vivre.
Elle pense c'est si bon de se blottir sous une couverture devant un film.
En sentant son coeur, son corps vivre... _________________
avoir à choisir entre
le ciel et l'enfer......
J'ai des amis dans les deux endroits
Posté le: 27-05-2006 06:58 Sujet du message: poesie
ALFRED DE MUSSET
Adieu !
Adieu ! je crois qu'en cette vie
Je ne te reverrai jamais.
Dieu passe, il t'appelle et m'oublie ;
En te perdant je sens que je t'aimais.
Pas de pleurs, pas de plainte vaine.
Je sais respecter l'avenir.
Vienne la voile qui t'emmène,
En souriant je la verrai partir.
Tu t'en vas pleine d'espérance,
Avec orgueil tu reviendras ;
Mais ceux qui vont souffrir de ton absence,
Tu ne les reconnaîtras pas.
Adieu ! tu vas faire un beau rêve
Et t'enivrer d'un plaisir dangereux ;
Sur ton chemin l'étoile qui se lève
Longtemps encor éblouira tes yeux.
Un jour tu sentiras peut-être
Le prix d'un coeur qui nous comprend,
Le bien qu'on trouve à le connaître,
Et ce qu'on souffre en le perdant. _________________ !
Posté le: 28-05-2006 14:23 Sujet du message: poèsie
Pour ta fête maman,
je te souhaite plein de sourires
de mots doux et de câlins.
En cette belle journée
qui t'es toute dédiée,
je veux prendre le temps
de te dire comment
tu es précieuse pour moi
et me combles de joie.
Je t'aime et t'apprécie
et te dis un gros merci.
Posté le: 29-05-2006 12:10 Sujet du message: POESIE
ALFRED DE MUSSET
Le Rhin
Ô Rhin, sais-tu pourquoi les amants insensés,
Abandonnant leur âme aux tendres rêveries,
Par tes bois verdoyants, par tes larges prairies
S'en vont par leur folie incessamment poussés ?
Sais-tu pourquoi jamais les tristes railleries,
Les exemples d'hier, ni ceux des temps passés,
De tes monts adorés, de tes rives chéries,
Ne les ont fait descendre et ne les ont chassés ?
C'est que, dans tous les temps, ceux que l'homme sépare
Et que Dieu réunit iront chercher les bois,
Et des vastes torrents écouteront les voix.
L'homme libre viendra, loin d'un monde barbare,
Sur les rocs et les monts, comme au pied d'un autel,
Protester contre l'homme en regardant le ciel. _________________ !
bonjour Line
Etant absent depuis pas mal de temps, je suis obligé d’éditer tous tes poèmes pour pouvoir les lire au boulot, il sont toujours très jolie,
merci lineA+
Juste pour partager une douleur...
Pour dire qu'elle peut disparaître...
Qu'un trou dans la poitrine... cela se comble :
de courage, d'amour.
Par Once
Elle sourit au vide. Cloîtrée dans une salle d'hôpital, elle essaie de se souvenir.
Comment c'était, la faim. Elle est arrivée dans cette chambre au tout dernier moment de sa vie.
Et ils ont dit qu'elle allait mourir. Quels cons !... elle pense.
Maintenant, parce qu'elle n'est plus capable de s'occuper d'elle-même, elle est condamnée à devoir manger.
Conditionnée, c'est comme cela qu'elle s'appelle lorsqu'elle est seule.
C'est dur, elle écrit sur un petit cahier. Elle n'écrit pas j'ai envie de mourir, laissez-moi partir, je veux crever.
Non ! Jour après jour, elle sent son estomac gonfler, revivre. Ses joues aussi.
Elle claironne partout, ça fait un mal de chien. Le soir, allongée dans des draps stériles,
elle repense aux soirées d'autrefois, cramponnée au radiateur, une cigarette à la main.
Une nuit, accoudée à la fenêtre, elle se dit je dois laisser tomber tout cela. Elle a appris à faire autre chose que mourir.
Elle veut voir comment ce sera, la vie.
A ce moment, quelque chose se brise en elle. Son coeur lâche à cette parole de lâcheté.
Des heures plus tard, la poitrine incroyablement douloureuse, un homme lui explique que ce n'est que passager.
Plus tard, elle reprend ses activités. Les psy, les ateliers, les repas. Elle n'en peut plus.
Elle dit, à travers ses pleurs, si c'est cela la guérison, j'en veux pas. Vous m'entendez?!
Elle a retrouvé la capacité de crier, on le lui fait remarquer. La capacité de pleurer aussi.
Sur une page blanche, elle fait deux colonnes. Les points de vie, ceux de mort. Elle trouve des raisons de vivre.
De plus en plus chaque jour. Par exemple, recommencer à se maquiller. A sourire.
A rougir aux commentaires de l'aide-soignant.
Elle attend désormais impatiemment les repas. C'est comme un rituel. Tout la fait sourire.
Bien sûr, elle repense à retomber dans cette dépendance de contrôle, mais elle sait qu'elle ne le fera pas.
Pour son mari. Pour ses enfants.
Il lui aura fallu un an d'hospitalisation pour retrouver la force de vivre.
Elle pense c'est si bon de se blottir sous une couverture devant un film.
En sentant son coeur, son corps vivre...
Posté le: 30-05-2006 07:32 Sujet du message: poeme
ALFRRED DE MUSSET
Idylle
A quoi passer la nuit quand on soupe en carême ?
Ainsi, le verre en main, raisonnaient deux amis.
Quels entretiens choisir, honnêtes et permis,
Mais gais, tels qu'un vieux vin les conseille et les aime ?
RODOLPHE
Parlons de nos amours ; la joie et la beauté
Sont mes dieux les plus chers, après la liberté.
Ébauchons, en trinquant, une joyeuse idylle.
Par les bois et les prés, les bergers de Virgile
Fêtaient la poésie à toute heure, en tout lieu ;
Ainsi chante au soleil la cigale-dorée.
D'une voix plus modeste, au hasard inspirée,
Nous, comme le grillon, chantons au coin du feu.
ALBERT
Faisons ce qui te plaît. Parfois, en cette vie,
Une chanson nous berce et nous aide à souffrir,
Et, si nous offensons l'antique poésie,
Son ombre même est douce à qui la sait chérir.
RODOLPHE
Rosalie est le nom de la brune fillette
Dont l'inconstant hasard m'a fait maître et seigneur.
Son nom fait mon délice, et, quand je le répète,
Je le sens, chaque fois, mieux gravé dans mon coeur.
ALBERT
Je ne puis sur ce ton parler de mon amie.
Bien que son nom aussi soit doux à prononcer,
Je ne saurais sans honte à tel point l'offenser,
Et dire, en un seul mot, le secret de ma vie.
RODOLPHE
Que la fortune abonde en caprices charmants
Dès nos premiers regards nous devînmes amants.
C'était un mardi gras dans une mascarade ;
Nous soupions ; - la Folie agita ses grelots,
Et notre amour naissant sortit d'une rasade,
Comme autrefois Vénus de l'écume des flots.
ALBERT
Quels mystères profonds dans l'humaine misère !
Quand, sous les marronniers, à côté de sa mère,
Je la vis, à pas lents, entrer si doucement
(Son front était si pur, son regard si tranquille ! ),
Le ciel m'en est témoin, dès le premier moment,
Je compris que l'aimer était peine inutile ;
Et cependant mon coeur prit un amer plaisir
À sentir qu'il aimait et qu'il allait souffrir !
RODOLPHE
Depuis qu'à mon chevet rit cette tête folle,
Elle en chasse à la fois le sommeil et l'ennui ;
Au bruit de nos baisers le temps joyeux s'envole,
Et notre lit de fleurs n'a pas encore un pli.
ALBERT
Depuis que dans ses yeux ma peine a pris naissance,
Nul ne sait le tourment dont je suis déchiré.
Elle-même l'ignore, - et ma seule espérance
Est qu'elle le devine un jour, quand j'en mourrai.
RODOLPHE
Quand mon enchanteresse entr'ouvre sa paupière,
Sombre comme la nuit, pur comme la lumière,
Sur l'émail de ses yeux brille un noir diamant.
ALBERT
Comme sur une fleur une goutte de pluie,
Comme une pâle étoile au fond du firmament,
Ainsi brille en tremblant le regard de ma vie.
RODOLPHE
Son front n'est pas plus grand que celui de Vénus.
Par un noeud de ruban deux bandeaux retenus
L'entourent mollement d'une fraîche auréole ;
Et, lorsqu'au pied du lit tombent ses longs cheveux,
On croirait voir, le soir, sur ses flancs amoureux,
Se dérouler gaiement la mantille espagnole.
ALBERT
Ce bonheur à mes yeux n'a pas été donné
De voir jamais ainsi la tête bien-aimée.
Le chaste sanctuaire où siège sa pensée
D'un diadème d'or est toujours couronné.
RODOLPHE
Voyez-la, le matin, qui gazouille et sautille ;
Son coeur est un oiseau, - sa bouche est une fleur.
C'est là qu'il faut saisir cette indolente fille,
Et, sur la pourpre vive où le rire pétille,
De son souffle enivrant respirer la fraîcheur.
ALBERT
Une fois seulement, j'étais le soir près d'elle ;
Le sommeil lui venait et la rendait plus belle ;
Elle pencha vers moi son front plein de langueur,
Et, comme on voit s'ouvrir une rose endormie,
Dans un faible soupir, des lèvres de ma mie,
Je sentis s'exhaler le parfum de son coeur.
RODOLPHE
Je voudrais voir qu'un jour ma belle dégourdie,
Au cabaret voisin de champagne étourdie,
S'en vînt, en jupon court, se glisser dans tes bras.
Qu'adviendrait-il alors de ta mélancolie ?
Car enfin toute chose est possible ici-bas.
ALBERT
Si le profond regard de ma chère maîtresse
Un instant par hasard s'arrêtait sur le tien,
Qu'adviendrait-il alors de cette folle ivresse ?
Aimer est quelque chose, et le reste n'est rien.
RODOLPHE
Non, l'amour qui se tait n'est qu'une rêverie.
Le silence est la mort, et l'amour est la vie ;
Et c'est un vieux mensonge à plaisir inventé,
Que de croire au bonheur hors, de la volupté !
Je ne puis partager ni plaindre ta souffrance
Le hasard est là-haut pour les audacieux ;
Et celui dont la crainte a tué l'espérance
Mérite son malheur et fait injure aux dieux.
ALBERT
Non, quand leur âme immense entra dans la nature,
Les dieux n'ont pas tout dit à la matière impure
Qui reçut dans ses flancs leur forme et leur beauté.
C'est une vision que la réalité.
Non, des flacons brisés, quelques vaines paroles
Qu'on prononce au hasard et qu'on croit échanger,
Entre deux froids baisers quelques rires frivoles,
Et d'un être inconnu le contact passager,
Non, ce n'est pas l'amour, ce n'est pas même un rêve,
Et la satiété, qui succède au désir,
Amène un tel dégoût quand le coeur se soulève,
Que je ne sais, au fond, si c'est peine ou plaisir.
RODOLPHE
Est-ce peine ou plaisir, une alcôve bien close,
Et le punch allumé, quand il fait mauvais temps ?
Est-ce peine ou plaisir, l'incarnat de la rose,
La blancheur de l'albâtre et l'odeur du printemps ?
Quand la réalité ne serait qu'une image,
Et le contour léger des choses d'ici-bas,
Me préserve le ciel d'en savoir davantage !
Le masque est si charmant, que j'ai peur du visage,
Et même en carnaval je n'y toucherais pas.
ALBERT
Une larme en dit plus que tu n'en pourrais dire.
RODOLPHE
Une larme a son prix, c'est la soeur d'un sourire.
Avec deux yeux bavards parfois j'aime à jaser ;
Mais le seul vrai langage au monde est un baiser.
ALBERT
Ainsi donc, à ton gré dépense ta paresse.
O mon pauvre secret ! que nos chagrins sont doux !
RODOLPHE
Ainsi donc, à ton gré promène ta tristesse.
O mes pauvres soupers ! comme on médit de vous !
ALBERT
Prends garde seulement que ta belle étourdie
Dans quelque honnête ennui ne perde sa gaieté.
RODOLPHE
Prends garde seulement que ta rose endormie
Ne trouve un papillon quelque beau soir d'été.
ALBERT
Des premiers feux du jour j'aperçois la lumière.
RODOLPHE
Laissons notre dispute et vidons notre verre.
Nous aimons, c'est assez, chacun à sa façon.
J'en ai connu plus d'une, et j'en sais la chanson.
Le droit est au plus fort, en amour comme en guerre,
Et la femme qu'on aime aura toujours raison. _________________ !
La nuit avance avec la légion pourpre,
affol les gens, peur qu'elle enfante.
C'est la nuit que les âmes qui souffrent
se retournent et pleurent des larmes sanglantes.
C'est la nuit où les hommes se libèrent,
ils se relachent, deviennent frénétique.
La nuit est ainsi le royaume des rêves,
ponctuée et conclut par une aurore magnifique.
RAZ _________________
avoir à choisir entre
le ciel et l'enfer......
J'ai des amis dans les deux endroits
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue et que j'aime, et qui m'aime
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même,
Ni tout à fait une autre, qui m'aime et me comprend.
Car elle me comprend et mon coeur, transparent
Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
Pour elle seul, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
Est-elle brune, blonde ou rousse ? Je l'ignore.
Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.
Son regard est pareil au regard des statues,
Et pour sa voix, lointaine, si calme et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues. _________________
avoir à choisir entre
le ciel et l'enfer......
J'ai des amis dans les deux endroits
1.
Amours heureux ou malheureux,
Lourds regrets, satiété pire,
Yeux noirs veloutés, clairs yeux bleus,
Aux regards qu'on ne peut pas dire,
Cheveux noyant le démêloir
Couleur d'or, d'ébène ou de cuivre,
J'ai voulu tout voir, tout avoir
Je me suis trop hâté de vivre.
2.
Je suis las. Plus d'amour. Je veux
Vivre seul, pour moi seul d'écrire
Jusqu'à l'odeur de tes cheveux,
Jusqu'à l'éclair de ton sourire,
Dire ton royal nonchaloir,
T'évoquer entière en un livre
Pur et vrai comme ton miroir,
Je me suis trop hâté de vivre.
En tes bras j'espérais pouvoir
Attendre l'heure qui délivre ;
Tu m'as pris mon tour. Au revoir.
Je me suis trop hâté de vivre.
_________________
avoir à choisir entre
le ciel et l'enfer......
J'ai des amis dans les deux endroits
"à tous ceux qui ont le respect et l'amour de leurs racines,
j'offre ce simple témoignage en faveur de notre chére langue normande."
Côtis-Capel
Le rot de la mé
Quaund lus gens sount partis, ch' est pouor les syins qui restent
Qué l' rot d' la mé, l' hivé, s' amount' dauns nous hammiaos.
Oh mé, fais doun graund brit. Ch' est pouor les syins qui restent.
Travâl'nt-i, ou groum'nt-i, meur'nt-i dauns lus batiaos ?
Brit d' la mé, nyit d' hivé, cha qué j' té troue terriblle
Brit d' la mé, seir d' Avri, t' es itou men anmin.
T'entenr' sauns trembllaer-nun, pouor mei ch' est imposiblle,
Ch' est coumm' le rabâch'ment d' eune horreu d' litanîn.
J' m' en vyins guettyi la mé qui s' nînt dauns la brunâle,
Dreit coumm' l'iao s'anerchit, à la timbae d' la nyit.
Oû pus p'tit écllipet, dauns m'n idae touot tressâle,
J' pense es péris d' hiyi, j' pense es pêqueus d' anhyi.
Men quoeu est chens haôt-bas quaund s' ent'suuz'nt vagu's su vagues
Qui s' mât'nt coumm' des poulans et cllaqu'nt à graunds couops d' ran
Su la falais' qu' o lèqu'nt, et qu' o pèl'nt, et qu' o haguent,
Mais la falais', croquie, ritounne en dépuraunt.
J' i trachi byin oû louen, quaund j’étais enco d' âge
J' i veu des mouories d' gens et j’lu d'maundais lu qu'min,
Et y-où qu' i surbutaient s' ils 'taient lassaés d' lu viage,
Touot boun'ment, et d'où vyint, pyich' né m' ount répounin.
Mei, j' entends la buulouos', jé sais qu' la mé affole,
Et qu' i y-a d' la minsèr' dauns ma taêt', dauns men quoeu.
mei, j' entends l' rot d' la mé qui chaunte, et rit, et niole.
Fais doun du brit, la mé, j' creis qu' ch' est pouor mei touot seu ! _________________
avoir à choisir entre
le ciel et l'enfer......
J'ai des amis dans les deux endroits
Coumbyin d' feis rapassaunt su la pllèch' dé Gréville,
Je surbute et j' m' avise à guettyi ta statue.
Y-a d' quei en mei qui fllaumbe, et qui bouait, et m' quétile.
J' mé r'tyins d'arrêtaer Io les syins qu'amount'nt les Rues.
Bounn's gens, viyons, but'-ouos ! Y-a aôt' cé qu' la falaise
Ichin, à déeus pas d' brêque est na Fraunçoués Millet.
J' mé dis qu' si vos saviez coumme j' m'y troue à m'n aise
Vo restériez coumm' mei adentaés su l'muret.
J' té trachi, ô Millet, su la falais' veiseine,
Laômaunt à ten laisi oû sei ou dès l' déju,
A l'abri d' l'anordie souos ta graund' limouseine,
Tes chabots byin bouorraés d'eun' pouègnie d' maôvais gllu.
Coumm' mei, magein', t'aimais la mé fyire et saôvage,
Erganne et guette-en-d'sous, bllaunche anhyi, neir' démaun.
Coumm' mei tu d'vais parfeis t'en alaer à gravage,
Itou, coumme mei, tu d'vais t'assyire où haôt du pllan.
J' i biao trachi. D' où vyint qué dauns touot's tes pêntures
-Et d'eun sens cha m' erjue - no n' vei-j' janmais la mé ?
Ni les taêt's à basse-iao, ni les bllos qui dépurent,
Ni eun' jouorie d' hivé, ni la rouogeu d'eun sèi ?
Et mei qu' i r'vyint tréjouos, et tréjouos qu' en ravage,
Qui m'ennîn si j' n'entends où louen le rot qui r'souord,
Et, si j' deis n' pus y veî, qui crant taunt men vuûle âge...
D' où vyint qué Io l'enreit tu seis restaé d'à-couort ?
Et j' creis byin qu' à fein' forch' j' i trouvaé la chantanne
La mé ch' est aôtrément qué bllaunc, ou blleu, ou nei ;
La mé ch' est byin aôt' cé qu' eun' bell' couoleu mantianne.
Qui qu' tu faich's, tu n' l'airais pé jugi assaz bé.
L' syin qui n' a pé, éfaunt, daôbaé à la bavette,
L' syin qui n' a pé sentu l' salin piqui sa joe,
L' syin qui n' a pé coumprins qu' ichin no s' tait, no guette,
No peut-i ll' esplliqui la maôv', le vré, la broe ?
Quaund no-z-est dauns l' terran, la mé est tréjouos dreite !
Et no n' sé r'souovyint pus qué d' la biaota des seirs,
Quaund l' solé s'attergit jostaunt aveu les taêtes,
Et qu' no s' mire en s' cauntaunt entre déeus bllos touot neirs.
Ainchin j' veis, su l'Arryire, eun' bell' cllosae d' légueumes
Es rotouns touot des'quis qu' il est temps d'érachi...
Eun' vuûle égllise où louen acotaée dauns la breume...
Eun bounhoumme et sa femm' qué la clloque a r'dréchis...
Quaund no-z-est dauns l' terran, la mé est tréjouos dreite !
A l'erzioun du solé les houmm's sount es quertyis,
Gindaunt à graunds couops d' ran les guerbes su l's écllettes,
Alentouo ch' est la jouée, j' soumm's oû jouo d' la parcie.
Dreit d'vaunt mei, l' air lassaées, ch' est l' trava des gllanneuses,
Qu'éplluqu'nt le drényi gllu, qui trach'nt le drényi gran.
En v'la d' la belle ouovrag' pouor ches poûors malhéreuses
Juqu' à l'annae qui vyint faôra byin faire l' pan.
Ainchin et touot boun'ment ' dé qui bord qué jé r'trache
Piqu' t' étais dévouolaunt à nouos mountraer la mé,
J' r'troue dauns tes pêntur's nous pruniol's où r'Nouvé,
La couoleu du Bouès-Jan, la senteu dé nous caches.
Et dreit coumm' la mé s' perd byin pus louen qu' no n' la guette,
Je r'veis nous horizouns dauns tes cllos sauns fossaes ;
Byin seû, ch' est l’ acalmîn, ch' est l' meis d'Aôt, sauns maraes
Quand no-z-est dauns l'terran, la mé est tréjouos dreite !
Côtis-Capel - Raz-Bannes (1970) _________________
avoir à choisir entre
le ciel et l'enfer......
J'ai des amis dans les deux endroits
Je suis perdu dans ma solitude
Tu ressembles à cet art incompris
Je ne ressens de vous que du mépris
Ne reste que la pure présence silencieuse du réel,
Je me sens abandonner dans se monde cruel
Je suis noyée, dans mon présent
D’un lourd passé il en dépend
J’aimerai retirer sur moi cette armure
Pour apercevoir enfin mon futur
Je reste prostré ne sachant où avancer
A douter sur mon âme et sur mon être,
J'ai oublié qui je suis, ma personnalité,
A crier sur mes pleurs et mon mal-être,
J'ai brouillé les pistes de mon identité,
Alors raz je fais de nos problèmes
Pour que de nos vies on aspire
pour qu’enfin demain respire
pour que le sourire de ta beauté
rayonne à nouveau sur tes traits
Cite & Alanchris _________________
avoir à choisir entre
le ciel et l'enfer......
J'ai des amis dans les deux endroits
c'est pour toi que mon coeur bat .Je vais mourir ce soir sans toi car mon âme n’aura plus ces élans de joies.
Mes yeux qui ne voient que les tiens et te dise Tout ce que j’ai t’appartiens.
C’est auprès de ton coeur Que je trouve le bonheur
Partout je te vois Toujours je viens vers toi...
Tout comme une source vive, la vie suit son cours
Emportant nos coeurs un peu plus chaques jours...
la peur Qui sème en nous la douleur.
Si vive qu’elle nous tord le coeur...
Je rêve de toi toutes les nuits..Sans ton amour je meurs d’ennui.
je te Conduirais où l’amour peut vivre Où meurent les soupirs.
Je serai ta raison, je serai ta passion.
Non mon amour pour toi n’est pas une illusion..
c’est pour toi que mon coeur bat........
Ocean crye _________________
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J'ai des amis dans les deux endroits
Du matin au soir,
Je pense !
Pour qui et pour quoi ???
Je pense !!!
Beaucoup de questions,
Aucune réponse.
Trop de tentations
Que je ne dénonce.
J’aimerai savoir,
J’aimerai comprendre…
Apprécier ce charme,
Aimant me reprendre.
Est-ce une pensée
Que tu m’as transmise ?
Elle n’est pas sensée,
Mais je l’ai comprise.
Du matin au soir,
J’espère admirer
L’éclair d’un espoir
En moi, se glisser.
Donne moi la chance
De connaître tout,
De ce que tu penses,
De moi… pour beaucoup !
Du matin au soir,
Je pense, je m’inquiète…
J’espère te revoir…
Pensée que j’émiette.
Car penser à qui ?
Mais penser pour quoi ?
Plus rien n’est exquis
Sans savoir pourquoi !
Car penser pour qui ?
Mais penser pour quoi ?
Puisque t’es partis
Sans penser à moi.
Sylvie SOUAIDET _________________
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J'ai des amis dans les deux endroits
Pour ton anniversaire,
Du haut de la falaise,
J'ai jeté une rose,
Celle que tu aimes,
De la saison,
La dernière.
Déjà, la brume
La cueille au vol,
L'enveloppe,
La soustrait
A mes yeux embués,
Dors ,mon amour,
Je t'aime...
Elsa PUJOL _________________
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J'ai des amis dans les deux endroits
j'ai l impression d entendre l accent NORMAND......
je le connais.........il y avait une dame, qui s'appelait
ALINE........elle parlait le patois NORMAND.......chaque matin
elle se levait à 5 heures pour aller traire, et le soir aussi.
elle passait avec avec ses bidons de lait, dans la cariole à
cheval, et mettait le lait à la boutique.
merci GUYTOUT _________________ poete_musika..4 mains
Et bien dis-donc, Guytout, tu as l'âme poétique aujourd'hui . _________________
" Le bonheur ne court pas le monde; il faut vivre où l'on est heureux "
Posté le: 02-06-2006 06:37 Sujet du message: POEME
ALFRED DE MUSSET
Jamais
Jamais, avez-vous dit, tandis qu'autour de nous
Résonnait de Schubert la plaintive musique ;
Jamais, avez-vous dit, tandis que, malgré vous,
Brillait de vos grands yeux l'azur mélancolique.
Jamais, répétiez-vous, pâle et d'un air si doux
Qu'on eût cru voir sourire une médaille antique.
Mais des trésors secrets l'instinct fier et pudique
Vous couvrit de rougeur, comme un voile jaloux.
Quel mot vous prononcez, marquise, et quel dommage !
Hélas ! je ne voyais ni ce charmant visage,
Ni ce divin sourire, en vous parlant d'aimer.
Vos yeux bleus sont moins doux que votre âme n'est belle.
Même en les regardant, je ne regrettais qu'elle,
Et de voir dans sa fleur un tel coeur se fermer.
Pour des raisons de propriété intellectuelle, nous ne pouvons actuellement vous _________________ !
Posté le: 02-06-2006 11:25 Sujet du message: poèsie
Un ange de passage...
Me voilà sur son nuage!
Légère, rêveuse...
Me voilà amoureuse!
Tendresse, douceur...
Et me voilà en plein bonheur!
La fête de l'amour...
Avec toi c'est chaque jour!
Je t'aime mon amour!
Posté le: 03-06-2006 09:00 Sujet du message: poeme
A Ninon
Avec tout votre esprit, la belle indifférente,
Avec tous vos grands airs de rigueur nonchalante,
Qui nous font tant de mal et qui vous vont si bien,
Il n'en est pas moins vrai que vous n'y pouvez rien.
Il n'en est pas moins vrai que, sans qu'il y paraisse,
Vous êtes mon idole et ma seule maîtresse ;
Qu'on n'en aime pas moins pour devoir se cacher,
Et que vous ne pouvez, Ninon, m'en empêcher.
Il n'en est pas moins vrai qu'en dépit de vous-même,
Quand vous dites un mot vous sentez qu'on vous aime,
Que, malgré vos mépris, on n'en veut pas guérir,
Et que d'amour de vous, il est doux de souffrir.
Il n'en est pas moins vrai que, sitôt qu'on vous touche,
Vous avez beau nous fuir, sensitive farouche,
On emporte de vous des éclairs de beauté,
Et que le tourment même est une volupté.
Soyez bonne ou maligne, orgueilleuse ou coquette,
Vous avez beau railler et mépriser l'amour,
Et, comme un diamant qui change de facette,
Sous mille aspects divers vous montrer tour à tour ;
Il n'en est pas moins vrai que je vous remercie,
Que je me trouve heureux, que je vous appartiens,
Et que, si vous voulez du reste de ma vie,
Le mal qui vient de vous vaut mieux que tous les biens.
Je vous dirai quelqu'un qui sait que je vous aime :
C'est ma Muse, Ninon ; nous avons nos secrets.
Ma Muse vous ressemble, ou plutôt, c'est vous-même ;
Pour que je l'aime encor elle vient sous vos traits.
La nuit, je vois dans l'ombre une pâle auréole,
Où flottent doucement les contours d'un beau front ;
Un rêve m'apparaît qui passe et qui s'envole ;
Les heureux sont les fous : les poètes le sont.
J'entoure de mes bras une forme légère ;
J'écoute à mon chevet murmurer une voix ;
Un bel ange aux yeux noirs sourit à ma misère ;
Je regarde le ciel, Ninon, et je vous vois ;
Ô mon unique amour, cette douleur chérie,
Ne me l'arrachez pas quand j'en devrais mourir !
Je me tais devant vous ; - quel mal fait ma folie ?
Ne me plaignez jamais et laissez-moi souffrir.
Posté le: 03-06-2006 15:47 Sujet du message: poèsie
Toi, dans un samedi d'automne;
Avec un simple baiser à conquis mon coeur,
A changer ma vie d'un ton monotone,
Et me fais vivre le bonheur!
Aujourd'hui, malgré les interdits,
Et le distance "Je t'aime"
Je rêve, avec toi de faire ma vie,
Et comme pour Quasimodo être ta bohème!
Le matin, je pense à toi,
Et toute la journée, j'ai envie d'être dans tes bras
Mes pensées et mon coeur sont à toi,
Ma vie ne rime à rien sans tes bras!
Depuis, que tu es entré dans ma vie,
Tu me fais découvrir la vie en rose,
Et à fait renaître mes rêves et mes envies
Mon coeur devant toi, est en pause.
Tu m'es plus précieux que l'or,
Je te veux pour l'éternité.
Je t'aime, je t'adore,
Et me comble de ta gentillesse et ta beauté.
Posté le: 04-06-2006 08:36 Sujet du message: poesie
et toujours POEME D ALFRED DE MUSSET !
L'andalouse
Avez-vous vu, dans Barcelone,
Une Andalouse au sein bruni ?
Pâle comme un beau soir d'automne !
C'est ma maîtresse, ma lionne!
La marquesa d'Amaëgui !
J'ai fait bien des chansons pour elle,
Je me suis battu bien souvent.
Bien souvent j'ai fait sentinelle,
Pour voir le coin de sa prunelle,
Quand son rideau tremblait au vent.
Elle est à moi, moi seul au monde.
Ses grands sourcils noirs sont à moi,
Son corps souple et sa jambe ronde,
Sa chevelure qui l'inonde,
Plus longue qu'un manteau de roi !
C'est à moi son beau col qui penche
Quand elle dort dans son boudoir,
Et sa basquina sur sa hanche,
Son bras dans sa mitaine blanche,
Son pied dans son brodequin noir !
Vrai Dieu ! Lorsque son oeil pétille
Sous la frange de ses réseaux,
Rien que pour toucher sa mantille,
De par tous les saints de Castille,
On se ferait rompre les os.
Qu'elle est superbe en son désordre,
Quand elle tombe, les seins nus,
Qu'on la voit, béante, se tordre
Dans un baiser de rage, et mordre
En criant des mots inconnus !
Et qu'elle est folle dans sa joie,
Lorsqu'elle chante le matin,
Lorsqu'en tirant son bas de soie,
Elle fait, sur son flanc qui ploie,
Craquer son corset de satin !
Allons, mon page, en embuscades !
Allons ! la belle nuit d'été !
Je veux ce soir des sérénades
A faire damner les alcades
De Tolose au Guadalété
Posté le: 05-06-2006 08:46 Sujet du message: poeme
JUNGFRAU MONTAGNE PIC DES ALPES
POEME ALFRED DE MUSSET
Au Jungfrau
Jungfrau, le voyageur qui pourrait sur ta tête
S'arrêter, et poser le pied sur sa conquête,
Sentirait en son coeur un noble battement,
Quand son âme, au penchant de ta neige éternelle,
Pareille au jeune aiglon qui passe et lui tend l'aile,
Glisserait et fuirait sous le clair firmament.
Jungfrau, je sais un coeur qui, comme toi, se cache.
Revêtu, comme toi, d'une robe sans tache,
Il est plus près de Dieu que tu ne l'es du ciel.
Ne t'étonne donc point, ô montagne sublime,
Si la première fois que j'en ai vu la cime,
J'ai cru le lieu trop haut pour être d'un mortel. _________________ !
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