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Inscrit le: 21 Mar 2005
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Localisation: Au pré des mots

MessagePosté le: 02-05-2005 14:21    Sujet du message: Il écrit... Répondre en citant

«Sortis de leurs livres, les écrivains n’ont rien à dire, rien à ajouter!
Tout ce qu’ils pourraient faire lorsqu’on les interroge, s’ils avaient une once de sincérité,c’est retrancher, gommer,
jusqu’à ce qu’il ne reste rien !...» ( Jean Raspail )


Que pensez-vous de cette phrase ?
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Kargo de nuit



Inscrit le: 18 Mar 2005
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MessagePosté le: 02-05-2005 15:51    Sujet du message: Répondre en citant

Ce n'est pas faux ! Wink

Enfin le début....
Lorsqu'on en écoute certains écrivants dans les émissions dites "littéraires"... tard le soir devant sa TV... On se dit parfois que l'on aurait mieux fait d'aller se coucher... Cool

quant à la fin, je dirai 2 choses :
- l'une sur le mode de l'humour : Cela m'a fait penser à une histoire de Fernand Raynaud (pour ceux qui se souviendront....) "ici on vend de belles oranges pas chères" ...

- l'autre remarque plus sérieuse est sur le : gommer, enlever.
Il est vrai que lorsque l'on se livre à ce genre d'exercice de rechercher ce qu'EXACTEMENT on a à dire de NEUF.... Il n'y a souvent pas grand chose qui reste...
Et cependant dire et redire les mêmes choses déjà énoncées depuis la nuit des temps est bel et bien une nécessité à notre existence...
Idea Question
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Inscrit le: 21 Mar 2005
Messages: 335
Localisation: Au pré des mots

MessagePosté le: 02-05-2005 17:45    Sujet du message: Répondre en citant

Chalut Kargo

Citation:
Il est vrai que lorsque l'on se livre à ce genre d'exercice de rechercher ce qu'EXACTEMENT on a à dire de NEUF.... Il n'y a souvent pas grand chose qui reste...


Je pense que l'écrivain en terminant son ouvrage, le livre en quelque sorte " clés en mains ", et libre au propriétaire de le visiter et de s'entretenir avec, comme il l'entend.
Je dirais qu'il ne se sent plus tenu d'apporter des modifications à ce qu'il considère comme un élan achevé. Son esprit déjà captif d'un nouvel enthousiasme...
Enfin, c'est ainsi que je le ressens.

Est-ce pareil pour un peintre ou un sculpteur, par exemple ?
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Kargo de nuit



Inscrit le: 18 Mar 2005
Messages: 433

MessagePosté le: 03-05-2005 08:50    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai cotoyé peintres et sculpteurs.

Ils n'ont pas la même "approche".
Le peintre a de la difficulté à terminer, il veut ajouter, retrancher redonner une touche ici où là, et même refaire une partie.... et souvent c'est la vente de l'oeuvre qui met fin à l'acte créatif, qui l'achève.

Le sculpteur une fois l'oeuvre réalisée (j'ai bcp cotoyé un fondeur pour lequel je faisais des photos pour ses "books"), ne peut plus guère y toucher pour des raisons techniques évidentes, même s'il peut changer qq détails de patine etc..

Et puis l'acte créateur du sculpteur et bref, ensuite il y a des heures et des heures de technique... mais si c'est aussi constitutif de la création elle même.
Certains peintres disent cela aussi..... Tout dépend de ce qui est créé....

Bon je n'ai rien dit d'intéressant !!
Suivant(e) !!!! Razz
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Localisation: Au pré des mots

MessagePosté le: 04-05-2005 10:05    Sujet du message: Répondre en citant

Bien au contraire, Kargo, ta vision et ton approche réelles avec des peintres ou des sculpteurs, ouvrent d'autres horizons très interessants.

Alors que les mots ne sont pas " palpables " et ne sont en fait que des titilleurs de pensées... ; leurs oeuvres sont de substances concrètes, de celles auxquelles on s'attache plus viscèralement.

Qu'elles sont rationnellement nos raisons d'aimer tel ou tel objet, parfois sans valeur pécuniaire ?
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Kargo de nuit



Inscrit le: 18 Mar 2005
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MessagePosté le: 04-05-2005 16:07    Sujet du message: Répondre en citant

Je suis fasciné par les objets....

Je n'ai que des raisons irrationnelles de les aimer...

Je garde des petits objets d'enfance et d'adolescence, sans valeur aucune, si ce n'est l'intensité du souvenir et des impressions qui s'y attachent.

Des cadeaux qui ont créé des liens.
3 galets ramassés sur une plage un jour de grand vent avec "elle" et qui sont sur mon bureau depuis des années...

Et quelques objets d'art, achetés à des artistes rencontrés ça et là au cours de ma vie.

J'aime les objets. Ils sont pour moi autant de médiations relationnelles, ne serait-ce que de moi à moi...
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Localisation: Au pré des mots

MessagePosté le: 04-05-2005 17:23    Sujet du message: Répondre en citant

Moi aussi, je suis sous l'emprise de quelques objets, et ma question " anodine " n'était je l'avoue qu'une vicieuseté ( mais douce, hein ? ), pour déclancher ce petit truc en chacun de nous qui fait que nous sommes, une âme qui bat dans...

Ces galets, ces morceaux de falaise,cette geisha de soie offerte et encadrée, et tant d'autres objets qui vous rappellent un parfum, une voix, une saison, une époque, une histoire ou une parenthèse si précieux.
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Kargo de nuit



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MessagePosté le: 04-05-2005 17:27    Sujet du message: Répondre en citant

Bleue-virgule,
il y a beaucoup de sensualité, de coquinerie et de profondeur dans tes questions qui n'ont d'anodine que l'emballage de papier gris qui renferme un précieux trésor.
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Kargo de nuit



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MessagePosté le: 10-06-2005 11:43    Sujet du message: Répondre en citant

Dont le cadre de ce topic, voici un extrait d'un paragraphe du livre de Kundera « le rideau ». Que je lis actuellement

Le verdict de Marcel Proust

Dans "A la recherche du temps perdu", Proust est on ne peut plus clair : « dans ce roman... Et il n'y a pas un seul fait qui ne soit fictif,... Il n'y a pas un seul personnage à clefs ». Si étroitement lié qu'il soit à la vie de son auteur, le roman de Proust se trouve, sans équivoque, de l'autre côté de l'autobiographie ; il n'y a en lui aucune intentionnalité autobiographique ; il ne l'a pas écrit pour parler de sa vie, mais pour éclairer aux yeux des lecteurs leur vie à eux : «... Chaque lecteur et, quand il lit, le propre lecteur de soi-même. L'ouvrage de l'écrivain n'est qu'une espèce d'instrument optique qu'il offre au lecteur afin de lui permettre de discerner ce que, sans ce livre, il n'eût peut-être pas vu en soi-même. La reconnaissance en soi-même, par le lecteur, de ce que dit le livre est la preuve de la vérité de celui-ci... » Ces phrases de Proust ne définissent pas que le sens du roman proustien ; elles définissent le sens au-delà du roman tout court.



Rejoignez-vous ce point de vue, où avez-vous cette expérience en lisant des romans ?

Autrement dit, la littérature nous révèle-t-elle à nous-mêmes et dans quelle proportion ?

Et j'ajouterai à quelles conditions ? (Vis-à-vis de l'auteur)

.
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MessagePosté le: 11-06-2005 18:27    Sujet du message: Répondre en citant

Je n’infirmerai pas ce verdict, même si…

L’auteur d’un roman dans le processus de son œuvre se confronte d’abord à l’énigme de lui-même, ajouté de divers composants extérieurs…

C’est bel et bien ce perpétuel mouvement en chantier qui produit sa création .
Et son rapport au monde devient un ouvrage de génie quand son auteur * n’y est pas * mais que son lecteur s’y * reconnaît *, comme séduit par sa propre voix ou précipité vers la même inquisition…

Dans quelle proportion ?

Tout dépend du silence ,du temps qu'il fait et d'un génie, évidemment !...
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