Retraite Active

[Celan]

Ce Joli coin de Picardie

Je suis arrivé seul au bord de l’Oise.
Elle coulait à pleines rives, profonde, magnifique et lente, teintée de brun mauve, c’était Début Mai ,il y a bien longtemps.
Les lilas mauves étaient timides et les blancs encore plus réticents.
Les terres de cultures sentaient déjà le colza, les couleurs étaient douces et le grand ciel fluide, Pâle à la fois.
Mes yeux regardaient avec intérêt et parfois restaient absents à la limite de l’indifférence, car La rivière, la mienne, « l’Yonne » celle qui coule dans mes veines, depuis ma naissance était pour moi irremplaçable, et oui …. c’est une des croyances de ma jeunesse .
Deux cygnes fiers, malgré eux, nageaient flanc à flanc, au pied d’une des arches du pont De « Beaumont », les ailes gonflées joignant leurs pointes comme pour m’éblouir de leurs Plumes blanches.
Une femme vint me demander l’heure :
« Vous pleurez chère dame ? »« Oui je viens de perdre un de mes proches »
J’étais véritablement désolé.
A quatre cents mètres, une grande maison m’offrait des arbustes vivaces, mêlant leurs touffes Verdoyantes aux houx énormes dont les feuilles brillaient parmi des troènes et des ifs.
Un grand sapin solitaire se balançait sur la transparence du ciel, un petit vent à peine sensible Faisait cliqueter les branches.
Je regardais une dernière fois cette rivière qui avait un seul point commun avec ma rivière : Les saules qui laissaient pendre leurs branches à côté des troncs de superbes aulnes vêtus de Lierre sombre.
Les limites de la Picardie me montraient des peupliers qui s’égaillaient en élevant vers le ciel Les taches rondes des touffes de gui.
De somptueuses péniches que je connaissais un peu remontaient le courant en paradant dans Leurs costumes de tôles ondulées, bien souvent d’une étincelante propreté, se mariant Parfaitement avec la cabine du poste de pilotage en contre-plaqué marine et hêtre vernis.
De temps à autres la corne de brume servait dans les petits matins brumeux, en apeurant Parfois les lourds chevaux de traits qui servent à l’Automne au débardage des grumes en forêt.
Mais j’apprécie un peu plus tous les jours ce coin de Picardie grâce à ces magnifiques et Innombrables sentiers où passent chaque jour un des meilleurs amis de l’homme « le Cheval » .
Malgré cela il restera toujours dans mon cœur, les portes de la Bourgogne et sa devise
« Terre d’art et de bien vivre ». Sans oublier cette rivière presque indomptable l’hiver que
L’on appelle l’Yonne avec ses chemins de halage aux fleurs par endroit paradisiaque, l’été.
Auteur Celan : écrit le 12. 05. 06
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Sage l'homme qui connaît ses limites

[isabelle]

*En effet c'est magnifique ce paysage, et ces verts différents... et ton texte qui se boit comme un verre de fraîcheur ! Passionnant ! J'en redemande. Mille bisous à toi Celan
Isabelle