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Inscrit le: 16 Sep 2006 Messages: 1075 Localisation: val d'oise
Posté le: 31-10-2006 07:49 Sujet du message: A mon père
A mon père
Tu me contais quelquefois des fables héroïques
Des secrets divins, j’avais le cœur stoïque
Toi qui savais écrire et décrire la vie
Toi qui adorais les sublimes poésies
Toi qui jonglais avec les participes présents
Toi qui aimais la conjugaison dans tous les temps
Toi qui lisait les grands écrivains à l’esprit subtil
Déjà dans notre petit enclos paisible
Ton sommeil ni pur, ni glorieux
Te rappelais les souvenirs de nos aïeux
Ton espérance invisible surnage
Accomplissant un doux pèlerinage
Toi qui a subi de très grosses frayeurs.
Je t’offre quelques mots en guise de fleurs
Sous des sapins aiguës, qu’un souffle agite
Parlant aux endormis dans ce superbe gîte
Enclos planté de pins, de romarins et d’ifs.
N’ai aucun regret, ni remords tardifs
Toi mon père qui t’appelait Jean-Pierre
Parfois j’ai un peu d’obscure aux paupières
Mais je songe souvent à nos sacrées collines
A l’heure nocturne où le monde s’avoisine.
Comme toi je lis Alphonse Allais ou Victor Hugo
Pour essayer d’assembler quelques mots
Qui raniment parfois ma tendresse engourdie
Et murmurer très bas quelques humbles mélodies.
Comme tout me semble caressant, léger et clair
Dans l’azur plus limpide et plus grave que l’air
Je retrouve à travers la brume des années
Ton air indulgent, quand j’étais écolier
Parfois seul, les yeux furtivement rougis
J’essaie de faire de modestes poésies .
à mon Père : Auteur Celan _________________
Inscrit le: 16 Sep 2006 Messages: 1075 Localisation: val d'oise
Posté le: 31-10-2006 15:55 Sujet du message:
Bonsoir Jan
Citation:
Dans cet élan , je reçois de ta part une si grande richesse
il était normal que je commence à t'offrir un présent ..celui qui me touche, celui qui est là présent , celui qui m'a donné le sens de l'écriture " Mon Père "
Des années après , la veille de la toussaint , une grande pensée
vienne confirmer sur notre chemin au moins quatre mots......ceux là
Inscrit le: 01 Oct 2006 Messages: 676 Localisation: Rennes
Posté le: 31-10-2006 17:59 Sujet du message:
relire ce beau poème est un plaisir car tu parles de ton père avec beaucoup de coeur, merci pour lui merci pour nous Celan ! mille bisous à toi _________________ "C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière"
Inscrit le: 16 Sep 2006 Messages: 1075 Localisation: val d'oise
Posté le: 31-10-2006 18:19 Sujet du message:
Bonsoir isabelle
isabelle à écrit
Citation:
relire ce beau poème est un plaisir car tu parles de ton père avec beaucoup de coeur, merci pour lui merci pour nous Celan ! mille bisous à toi
POUR TE REMERCIER ISABELLE
Le principal objectif de la vie
est de vivre avec justesse,
de penser avec justesse
d'agir avec justesse.
L'âme dépérit lorsque nous concentrons toute notre attention sur le corps.
Gandhi
UN TRES GRAND MERCI
à mon tour mille Bisous _________________
J'ai beaucoup aimé ce texte, Celan, mon père est mort il y a 18 ans. C'était un véritable roc, lorsqu'il est parti, j'ai eu l'impression de ne plus avoir de repères, j'ai énormément souffert. Il y avait une véritable ambivalence chez lui, il était fort mais il cachait une très grande sensibilité et une fragilité. Quand il travaillait, il ne communiquait guère, il a commencé à "vivre" à sa retraite.
Je lui dois beaucoup et il me manque terriblement. J'aurais tellement voulu que ses petits enfants et arrières petits enfants le connaissent mieux.
J'ai trouvé sur le net un poème de Victor Hugo et je te le dédis.
Bien amicalement
Choses du soir
Le brouillard est froid, la bruyère est grise ;
Les troupeaux de boeufs vont aux abreuvoirs ;
La lune, sortant des nuages noirs,
Semble une clarté qui vient par surprise.
Je ne sais plus quand, je ne sais plus où,
Maître Yvon soufflait dans son biniou.
Le voyageur marche et la lande est brune ;
Une ombre est derrière, une ombre est devant ;
Blancheur au couchant, lueur au levant ;
Ici crépuscule, et là clair de lune.
Je ne sais plus quand, je ne sais plus où,
Maître Yvon soufflait dans son biniou.
La sorcière assise allonge sa lippe ;
L'araignée accroche au toit son filet ;
Le lutin reluit dans le feu follet
Comme un pistil d'or dans une tulipe.
Je ne sais plus quand, je ne sais plus où,
Maître Yvon soufflait dans son biniou.
On voit sur la mer des chasse-marées ;
Le naufrage guette un mât frissonnant ;
Le vent dit : demain ! l'eau dit : maintenant !
Les voix qu'on entend sont désespérées.
Je ne sais plus quand, je ne sais plus où,
Maître Yvon soufflait dans son biniou.
Le coche qui va d'Avranche à Fougère
Fait claquer son fouet comme un vif éclair ;
Voici le moment où flottent dans l'air
Tous ces bruits confus que l'ombre exagère.
Je ne sais plus quand, je ne sais plus où,
Maître Yvon soufflait dans son biniou.
Dans les bois profonds brillent des flambées ;
Un vieux cimetière est sur un sommet ;
Où Dieu trouve-t-il tout ce noir qu'il met
Dans les coeurs brisés et les nuits tombées ?
Je ne sais plus quand, je ne sais plus où,
Maître Yvon soufflait dans son biniou.
Des flaques d'argent tremblent sur les sables ;
L'orfraie est au bord des talus crayeux ;
Le pâtre, à travers le vent, suit des yeux
Le vol monstrueux et vague des diables.
Je ne sais plus quand, je ne sais plus où,
Maître Yvon soufflait dans son biniou.
Un panache gris sort des cheminées ;
Le bûcheron passe avec son fardeau ;
On entend, parmi le bruit des cours d'eau,
Des frémissements de branches traînées.
Je ne sais plus quand, je ne sais plus où,
Maître Yvon soufflait dans son biniou.
La faim fait rêver les grands loups moroses ;
La rivière court, le nuage fuit ;
Derrière la vitre où la lampe luit,
Les petits enfants ont des têtes roses.
Je ne sais plus quand, je ne sais plus où,
Maître Yvon soufflait dans son biniou
Inscrit le: 16 Sep 2006 Messages: 1075 Localisation: val d'oise
Posté le: 31-10-2006 20:09 Sujet du message:
Bonsoir campanule
campanule à écit
Citation:
J'ai beaucoup aimé ce texte, Celan, mon père est mort il y a 18 ans. C'était un véritable roc, lorsqu'il est parti, j'ai eu l'impression de ne plus avoir de repères, j'ai énormément souffert. Il y avait une véritable ambivalence chez lui, il était fort mais il cachait une très grande sensibilité et une fragilité. Quand il travaillait, il ne communiquait guère, il a commencé à "vivre" à sa retraite.
Je lui dois beaucoup et il me manque terriblement. J'aurais tellement voulu que ses petits enfants et arrières petits enfants le connaissent mieux.
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