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Sylvie Delmas : nouvelle

 
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sylvie_delmas



Inscrit le: 12 Nov 2005
Messages: 16
Localisation: Lozère profonde

MessagePosté le: 20-11-2005 18:22    Sujet du message: Sylvie Delmas : nouvelle Répondre en citant

Heurts de pointes


— J'ai failli perdre mon sang-froid... me mettre à hurler... Et pourtant, tu sais... ce n'est pas mon genre ! Mais là... la panique... Mes nerfs déjà... l'arrêt de la rame en plein tunnel... dans le noir complet... alors ça par-dessus, tu te rends compte ?...
— Allez, calme-toi et raconte-moi tout ça dans l'ordre, j'ai un peu de mal à suivre ! Il y a eu une panne juste avant ?
— Oui, le métro s'est arrêté entre deux stations et tout s'est éteint...
— Ça devait être angoissant !
— Tu penses ! Le métro était bondé à cette heure-là ! J'étais debout, écrasée contre mes voisins. Un silence d’un seul coup ! C'est horrible des centaines de personnes qui se taisent ! Et puis la chaleur est vite devenue insupportable. Quelqu'un, n'y tenant plus, a hurlé : « Ouvrez les portes ! ». D'autres ont réagi : certains ont entrepris de tambouriner sur les parois, une femme s'est mise à gémir, une autre à pleurer. La tension, au fil des minutes, devenait palpable. Je la supportais de plus en plus difficilement... C'était affreux, affreux...
— Tu as eu peur ?
— Oui, mais surtout de la réaction des gens. J'ai toujours été terrorisée par la foule. Comme j'étais dans l'axe d'une porte, je me sentais de plus en plus comprimée, je ne parvenais plus à bouger un petit doigt, mes côtes me faisaient mal tellement j’étais écrasée. Je ne sais pas pourquoi les gens poussent dans ces cas-là, à quoi ça sert ? Dans le noir, j'entendais près de moi une femme se plaindre, mais je ne comprenais rien, elle ne parlait pas français. Et puis, la pression a encore augmenté, elle s'est mise à hurler ; comme la panique est communicative, tout le monde l'a suivie ! D'angoissant, c'est devenu effrayant ! Heureusement, cela n'a duré que quelques secondes, car la lumière est revenue juste à ce moment. Mais, déjà là, j'ai eu beaucoup de mal à garder mon sang-froid, alors après...
— Détends-toi... Et elle a duré longtemps, en tout, cette panne ?
— Quatre ou cinq minutes peut-être, mais ça parait interminable. Quand le train a redémarré il y a eu une violente secousse et on a tous basculé les uns sur les autres, il y a eu des cris, des hurlements ça et là, et ma voisine m'en a bouché les oreilles ! Heureusement après, tout le monde s'est calmé...
— Et c'est là que tu t'es aperçue...
— Non, pas tout de suite, seulement à la station, quand plusieurs personnes sont descendues et que j'ai pu bouger un peu. J'ai commencé par voir ma main droite, celle qui était accrochée à la barre...
— Ça doit faire drôle !
— Mais sur le moment je n'ai pas compris ! Et quand j'ai vu ma voisine s'effondrer, non plus ! Ce n'est que quand j'ai vu ma veste toute tachée que j'ai enfin fait la relation ! Ma main pleine de sang, mes vêtements aussi, et cette femme... quand j'y repense... ! J'ai vraiment cru que j'allais m'évanouir ! Heureusement, la dame qui était près de nous s'est mise à hurler... ça m'a évité de le faire !
— Ton humour revient, tu commences à aller mieux... Et après ?
— Quelqu'un a dû prévenir car on a vu rapidement arriver ce que je suppose être des agents de la sécurité, puis un médecin accompagné de la police. Ils ont emmené la femme et ils m'ont demandé de rester ici. C'est là que je t'ai appelée.
— Tu la connaissais cette femme ?
— Bien sûr que non !
— C'est celle qui parlait étranger ?
— Ah... Mais oui, tu dois avoir raison ! Je n'y avais pas pensé. Oui, maintenant, j'en suis sûre ! Quand j'ai entendu crier à côté de moi au moment où la rame a redémarré, c'était la même voix rauque que celle qui se plaignait, avant, et j'ai regardé qui... oui, c'était bien elle !
— Tu sais ce qui lui est arrivé exactement ?
— Aucune idée ! Vu le sang qu'il y avait partout, je suppose qu'elle a été assassinée. Mais oui ! Attends ! Ça a dû se produire quand on est repartis, c'est là qu'elle a hurlé le plus fort ! A côté de nous, je me souviens maintenant, il y avait un homme à l'air louche : une trentaine d'années, genre rappeur, tu sais, la casquette sur le côté, le regard pas franc... Il a dû lui planter un couteau dans le dos ! Oui, c'est ça ! J'en suis presque sûre ! Il me semble que j'ai vu quelque chose de brillant dans sa main, je n'y ai pas fait attention sur le moment, ce n'est que maintenant que ça me revient ! Mais il doit courir maintenant parce que je crois bien qu'il est descendu sur le quai pendant qu'elle s'effondrait. J'en suis certaine même. Il faudra que je dise tout ça quand on prendra ma déposition. Oh, je suis tout émoustillée d'être dans une vraie histoire policière... Tu te rends compte ? Il faut que je me remémore son visage, ils vont peut-être me faire faire un portrait-robot ? Ça, j'aimerais bien ! Tu imagines qu'on arrête un meurtrier grâce à moi ! Ouahouou !
— A moins qu'ils l'aient attrapé.
— Tu penses bien qu'il a dû s'éclipser, voyons ! Il avait dû tout prévoir ! Et, au fait, la panne ? Provoquée par des complices, c'est sûr ! Il faut que je me souvienne de tout très précisément ! Alors... il était habillé avec un blouson, gris, je crois, non, bleu marine, oui, c'est ça ! Mais qu'est-ce qu'ils font ! C'est drôlement long, je ne vais pas passer la journée ici, moi ! Et puis, j'aimerais bien raconter tout ce que je sais ! Ils perdent du temps en ce moment, l'assassin en profite pour s'éloigner ! Enfin, ça se passe toujours comme ça dans les films... Mais je voudrais pouvoir me changer quand même, ils m'ont juste nettoyée comme ça mais ils m'ont pris tout ce qui était souillé de sang, à cause du sida je pense : ma veste, mon grand sac, mon sac à main, tout... Et puis, tu te rends compte ? Si jamais je passais à la télé, je ne peux pas me présenter comme ça ! Prête-moi ton peigne. Et ta poudre aussi ! Que c'est long !
— Soit un peu patiente !
— Quand même, ça fait presque trois heures que je poireaute ici ! Tu crois que la télé va m'interviewer ?
— Elle était morte, au fait ?
— Qui ça ? La femme ? Oui, d'après ce que j'ai compris. Ah, voilà quelqu'un...
— Madame Valbaurie ?
— Oui ?
— Commissaire principal Lenorman. Je vous arrête pour homicide involontaire...
— Qui ça ?!?!?!... Moi ?!?!?!...
— Oui Madame, il est très dangereux de se promener dans le métro aux heures de pointe avec des aiguilles à tricoter en acier dans son sac, surtout lorsque l'on porte celui-ci en bandoulière, à hauteur du cœur de ses voisines....
_________________
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Une petite visite sur mon site me fera plaisir !
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