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Inscrit le: 10 Oct 2006 Messages: 549 Localisation: Pyrénées-Orientales
Posté le: 07-04-2007 13:32 Sujet du message:
J'aime beaucoup Marceline Desbordes Valmore...Une femme remarquable, comédienne aussi et qui a beaucoup souffert. Elle a su se faire apprécier des grands de l'époque, Victor Hugo entre autres, et Charles Baudelaire, c'est donc qu'elle avait du mérite, car ce dernier, n'appréciait guère les femmes....de lettres
Voici une autre Poétesse que j'aime beaucoup, qui a souffert aussi, et qui dans les pires moments de sa vie tenait le coup, et ne supportait pas qu'on la plaigne : Emily Jane Brontë (qui a écrit "Les hauts du hurlevent")
Je ne pleurerai pas de te voir me quitter
Je ne pleurerai pas de te voir me quitter
Il n'est rien d'aimable ici-bas
Et doublement m'affligera ce sombre monde
Tant que ton coeur y pâtira
Je ne pleurerai pas: la splendeur de l'été
Nécessairement s'enténèbre;
L'histoire la plus heureuse, quand on la suit
Se termine avec le tombeau!
Et je suis exécrée de l'angoisse qu'apporte
Le long cortège des hivers,
Outrée de voir l'esprit languir au long des ans
Dans le plus morne désespoir.
Si donc un pleur m'échappe à l'heure de ta mort
Saches-le, il ne marquera
Qu'un soupir de mon âme, impatiente de fuir
Et d'être en repos avec toi
Emily Jane Brontë (4 mai 1840)
Ps: (Vous aurez sans doute compris, qu'elle parle à sa vie , enfin c'est ce que je comprends, moi!) _________________ "Faut-il que je te dessine, mon sentiment tout en couleur ? Toi au centre, puis que je signe ; d’une flèche transperçant mon cœur ? Pour que tu comprennes enfin..."
(Jeannine Bartes/ Le non-dit)
Ninon, j'ai beaucoup apprécié ce poème.
Je suis allée au Nord de l'Angleterre et j'ai visité la maison des soeurs Bronté.
La nature y est très sauvage, presque angoissante.
Dans son livre, on retrouve cette ambiance.
J'avoue qu'il a fait partie des livres qui ont bercé mon adolescence.
Merci Ninon
Inscrit le: 10 Oct 2006 Messages: 549 Localisation: Pyrénées-Orientales
Posté le: 07-04-2007 21:32 Sujet du message:
Je n'ai jamais été visité l'Angleterre, mais c'est vrai que l'on retrouve une aurà pesante dans son livres, plus encrée encore dans son recueil de poésies. Mais beaucoup d'amour aussi de sa part pour son paysage familier.
Inscrit le: 10 Oct 2006 Messages: 549 Localisation: Pyrénées-Orientales
Posté le: 08-04-2007 01:07 Sujet du message:
Oui il est très beau Annick ! Puis-je vous en offrir un, écrit à deux mains (deux coeurs) ? Un poème que j'avais voulu commencer par le premier vers de Emily Jane Brontë "Je ne pleurerai pas de te voir me quitter"
Comme vous verrez, il n'a rien à voir avec le sien. Je n'ai pas voulu la copier, mais seulement voir ce que nous inspirerait ce vers. Voici donc:
Je ne pleurerai pas
Je ne pleurerai pas de te voir me quitter
Ni appréhende cet instant fatidique
Mon coeur en bon seigneur, s'y est bien préparé
Composant solitaire paroles et musique
Je ne pleurerai pas nos complices fou rires
Ni ces années gâchées, à ne penser qu’à toi
Les heures à t'attendre ne me feront plus souffrir.
Ni tes sanglots, ni tes promesses ne m'apitoient !
Je suis cette statue impassible et austère
L’oeuvre, que ton génie n’a pas su contrôler
Tes mains sur mon corps ont effacé le mystère
D'un amour innocent que j'espérais trouver.
Tu n’es plus que ce point opaque à l’horizon
A tes mots, mon esprit n’accorde plus de sens
Mon cœur abandonné va quitter sa prison
De chair et de mensonges; enduite de ton essence
Tu peux partir tu vois; je ne pleurerai pas
Ou alors d’allégresse, de te voir me quitter
J’ai raté tant de choses, à l’ombre de tes bras
Que j’ai soif de renaître... et faim de liberté
Merci Aubépine, un poème sur l'amitié, sur l'amour ?
une amitié qui se transforme en amour
joyeuses pâques
Au bord du toit, près des lucarnes,
On a repeint les pigeonniers,
Et les couleurs vives vacarment
Depuis les seuils jusqu'aux greniers.
Et c'est le vert, le brun, le rouge,
Sur les pignons, au bord de l'eau,
Et tout cela se mire et bouge
Dans la Lys, la Durme ou l'Escaut.
On bouleverse les cuisines :
Des mains rudes, de larges bras
Frottent les antiques bassines,
L'écuelle usée et le pot gras.
Sur les linges, les draps, les taies,
Qu'on sèche à l'air vierge et vermeil,
Pleuvent, partout, le long des haies,
Les ors mobiles du soleil.
Là-bas, au fond des cours, s'allument
Faux et râteaux, coutres et socs.
Comme de hauts bouquets de plumes
Sur les fumiers luisent les coqs.
Pâques descend sur le village :
Tout est lavé, même l'égout;
Et l'on suspend l'oiseau en cage,
Près de la porte, à l'ancien clou.
poème d' Emile Verhaeren (1855 - 1916)
Aubépine, merci à toi d'épauler Campanule en nous faisant découvrir des poésies.
Campanule, j'aime beaucoup celui que tu as mis, belle scène campagnarde riche en couleurs.
Emile Verhaeren, si mes souvenirs sont exacts, est mort en gare de Rouen, écrasé par un train. _________________
" Le bonheur ne court pas le monde; il faut vivre où l'on est heureux "
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir connu
Les chiens noirs du Mexique
Qui dorment sans rêver
Les singes à cul nu
Dévoreurs de tropiques
Les araignées d'argent
Au nid truffé de bulles
Je voudrais pas crever
Sans savoir si la lune
Sous son faux air de thune
A un coté pointu
Si le soleil est froid
Si les quatre saisons
Ne sont vraiment que quatre
Sans avoir essayé
De porter une robe
Sur les grands boulevards
Sans avoir regardé
Dans un regard d'égout
Sans avoir mis mon zobe
Dans des coinstots bizarres
Je voudrais pas finir
Sans connaître la lèpre
Ou les sept maladies
Qu'on attrape là-bas
Le bon ni le mauvais
Ne me feraient de peine
Si si si je savais
Que j'en aurai l'étrenne
Et il y a z aussi
Tout ce que je connais
Tout ce que j'apprécie
Que je sais qui me plaît
Le fond vert de la mer
Où valsent les brins d'algues
Sur le sable ondulé
L'herbe grillée de juin
La terre qui craquelle
L'odeur des conifères
Et les baisers de celle
Que ceci que cela
La belle que voilà
Mon Ourson, l'Ursula
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir usé
Sa bouche avec ma bouche
Son corps avec mes mains
Le reste avec mes yeux
J'en dis pas plus faut bien
Rester révérencieux
Je voudrais pas mourir
Sans qu'on ait inventé
Les roses éternelles
La journée de deux heures
La mer à la montagne
La montagne à la mer
La fin de la douleur
Les journaux en couleur
Tous les enfants contents
Et tant de trucs encore
Qui dorment dans les crânes
Des géniaux ingénieurs
Des jardiniers joviaux
Des soucieux socialistes
Des urbains urbanistes
Et des pensifs penseurs
Tant de choses à voir
A voir et à z-entendre
Tant de temps à attendre
A chercher dans le noir
Et moi je vois la fin
Qui grouille et qui s'amène
Avec sa gueule moche
Et qui m'ouvre ses bras
De grenouille bancroche
Je voudrais pas crever
Non monsieur non madame
Avant d'avoir tâté
Le goût qui me tourmente
Le goût qu'est le plus fort
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir goûté
La saveur de la mort...
Inscrit le: 10 Oct 2006 Messages: 549 Localisation: Pyrénées-Orientales
Posté le: 11-04-2007 13:03 Sujet du message:
Regarde-le
Regarde-le, mais pas longtemps :
Un regard suffira, sois sûre,
Pour lui pardonner la blessure
Qui fit languir mes doux printemps.
Regarde-le, mais pas longtemps !
S'il parle, écoute un peu sa voix :
Je ne veux pas trop t'y contraindre ;
Je sais combien elle est à craindre,
Ne l'entendît-on qu'une fois :
S'il parle, écoute un peu sa voix !
Tais-toi, s'il demande à me voir.
J'ai pu fuir sa volage ivresse ;
Mais me cacher à sa tendresse,
Dieu n'en donne pas le pouvoir :
Tais-toi, s'il demande à me voir !
Si je l'accusais devant toi,
Appelle un moment son image ;
Avec le feu de son langage,
Défends-le par pitié pour moi,
Si je l'accusais devant toi !
Posté le: 11-04-2007 14:00 Sujet du message: nerfs
NERFS
Non ! Ne t'enfuis pas !
Ce geste ! de te repousser de moi,
cette rigueur, cette voix,
ce mot brutal _ reste ! reste !
ne s'adressaient pas à toi.
Je ne gronde et vitupère
que contre mon propre ennui.
C'est sur toi qu'en mots sévères
se délivrent mes colères,
mais c'est moi que je poursuis.
T'en vouloir? De quoi ? Je pense
à ton cœur sans récompense.
Je le voudrais rendre heureux.
C'est de mon insuffisance,
pauvrette, que je t'en veux.
Ris-toi donc du méchant geste
et pardonne aux mots mauvais.
En toi ce que je déteste.
Bonjour Ninon et Marie, merci pour ce merveilleux poèmes.
Promenade sentimentale
Le couchant dardait ses rayons suprêmes
Et le vent berçait les nénuphars blêmes ;
Les grands nénuphars entre les roseaux
Tristement luisaient sur les calmes eaux.
Moi j'errais tout seul, promenant ma plaie
Au long de l'étang, parmi la saulaie
Où la brume vague évoquait un grand
Fantôme laiteux se désespérant
Et pleurant avec la voix des sarcelles
Qui se rappelaient en battant des ailes
Parmi la saulaie où j'errais tout seul
Promenant ma plaie ; et l'épais linceul
Des ténèbres vint noyer les suprêmes
Rayons du couchant dans ses ondes blêmes
Et des nénuphars, parmi les roseaux,
Des grands nénuphars sur les calmes eaux.
Paul Verlaine
Posté le: 12-04-2007 14:00 Sujet du message: crépuscule
CRÉPUSCULE
L'étang mystérieux, suaire aux blanches moires,
Frisonne; au fond du bois la clairière apparaît ;
Les arbres sont profonds et les branches sont noires ;
Avez-vous vu Vénus à travers la forêt ?
Avez-vous vu Vénus au sommet des collines ?
Vous qui passez dans l'ombre, êtes-vous des amants ?
Les sentiers bruns sont pleins de blanches mousselines;
L'herbe s'éveille et parle aux sépulcres dormants.
Que dit-il, le brin d'herbe ? et que répond la tombe ?
Aimez, vous qui vivez ! on a froid sous les ifs.
Lèvre, cherche la bouche ! aimez-vous ! la nuit tombe;
Soyez heureux pendant que nous sommes pensifs.
Dieu veut qu'on ait aimé. Vivez ! faites envie,
O couples qui passez sous le vert coudrier.
Tout ce que dans la tombe, en sortant de la vie,
On emporta d'amour, on l'emploie à prier.
Les mortes d'aujourd'hui furent jadis les belles.
Le ver luisant dans l'ombre erre avec son flambeau.
Le vent fait tressaillir, au milieu des javelles,
Le brin d'herbe, et Dieu fait tressaillir le tombeau.
La forme d'un toit noir dessine une chaumière;
On entend dans les prés le pas lourd du faucheur;
L'étoile aux cieux, ainsi qu'une fleur de lumière,
Ouvre et fait rayonner sa splendide fraîcheur.
Aimez-vous ! c'est le mois où les fraises sont mûres.
L'ange du soir rêveur, qui flotte dans les vents,
Mêle, en les emportant sur ses ailes obscures,
Les prières des morts aux baisers des vivants.
Posté le: 13-04-2007 13:25 Sujet du message: a marceline desbordes valmore
A Marceline Desbordes Valmore
L'amour, dont l'autre nom sur terre est la douleur,
De ton sein fit jaillir une source écumante,
Et ta voix était triste et ton âme charmante,
Et de toi la pitié divine eût fait sa soeur.
Ivresse ou désespoir, enthousiasme ou langueur,
Tu jetais tes cris d'or à travers la tourmente ;
Et les vers qui brûlaient sur ta bouche d'amante
Formaient leur rythme aux seuls battements de ton coeur.
Aujourd'hui, la justice, à notre voix émue,
Vient, la palme à la main, vers ta noble statue,
Pour proclamer ta gloire au vieux soleil flamand.
Mais pour mieux attendrir ton bronze aux tendres charmes,
Peut-être il suffirait - quelque soir - simplement
Qu'une amante vînt là jeter, négligemment,
Posté le: 14-04-2007 12:41 Sujet du message: a mademoiselle
À MADEMOISELLE
Ainsi, quand la fleur printanière
Dans les bois va s'épanouir,
Au premier souffle de zéphyr
Elle sourit avec mystère ;
et sa tige fraîche et légère,
sentant son calice s'ouvrir,
Jusque dans le sein de la terre
Frémit de joie et de désir.
Ainsi, quand ma douce Marie
Entrouvre sa lèvre chérie,
Et lève, en chantant, ses yeux bleus
Dans l'harmonie et la lumière
Son âme semble toute entière
Monter en tremblant vers les Cieux
Oui, femme, quoi qu'on puisse dire
Vous avez le fatal pouvoir
De nous jeter par un sourire
Dans l'ivresse ou le désespoir.
Oui, deux mots, le silence même,
Un regard distrait ou moqueur,
Peuvent donner à qui vous aime
Un coup de poignard dans le cœur.
Oui, votre orgueil doit être immense,
Car, grâce à notre lâcheté,
Rien n'égale votre puissance,
Sinon, votre fragilité.
Mais toute puissance sur terre
Meurt quand l'abus en est trop grand,
Et qui sait souffrir et se taire
S'éloigne de vous en pleurant.
Quel que soit le mal qu'il endure,
Son triste sort est le plus beau.
J'aime encore mieux notre torture
Que votre métier de bourreau.
Te voilà, rire du Printemps !
Les thyrses des lilas fleurissent.
Les amantes qui te chérissent
Délivrent leurs cheveux flottants.
Sous les rayons d'or éclatants
Les anciens lierres se flétrissent.
Te voilà, rire du Printemps !
Les thyrses de lilas fleurissent.
Couchons-nous au bord des étangs,
Que nos maux amers se guérissent !
Mille espoirs fabuleux nourrissent
Nos coeurs gonflés et palpitants.
Te voilà, rire du Printemps !
Posté le: 18-04-2007 14:23 Sujet du message: autour des dix mots
Pierre CREPIER - Autour des dix mots (1
La Science
La science, quelle technique !
Pourquoi l’avoir inventée ?
Pour générer la panique ?
Ou soutenir les scientifiques ?
Certains voient un aspect positif,
L’aspect superficiel d’un armement de destruction massif.
D’autres voient l’aspect négatif
D’un secret très persuasif.
Comme l’arme nucléaire
Qui sème le chaos sur notre terre
Pourquoi ne pas la détruire ?
Au lieu de l’entretenir et de la démolir ?
Bientôt, la terre ne sera que désert
Et le règne humain ne sera que fragment de l’univers.
N’oublions pas que la terre est un élément naturel
Et qu’elle en gardera beaucoup de séquelles.
Inscrit le: 10 Oct 2006 Messages: 549 Localisation: Pyrénées-Orientales
Posté le: 18-04-2007 22:36 Sujet du message:
Le Mal
De Arthur Rimbaud
Tandis que les crachats rouges de la mitraille
Sifflent tout le jour par l'infini du ciel bleu ;
Qu'écarlates ou verts, près du Roi qui les raille,
Croulent les bataillons en masse dans le feu ;
Tandis qu'une folie épouvantable, broie
Et fait de cent milliers d'hommes un tas fumant ;
− Pauvres morts ! dans l'été, dans l'herbe, dans ta joie,
Nature ! ô toi qui fis ces hommes saintement !...
− Il est un Dieu, qui rit aux nappes damassées
Des autels, à l'encens, aux grands calices d'or ;
Qui dans le bercement des hosannah s'endort,
Et se réveille, quand des mères, ramassées
Dans l'angoisse, et pleurant sous leur vieux bonnet noir,
Lui donnent un gros sou lié dans leur mouchoir !
Les rires du soleil et les pleurs de l'averse
Alternent dans le ciel tantôt clair, tantôt obscur.
Même sous le baiser du rayon le plus pur
L'on sent toujours la dent de la bise qui perce.
Par ce mois incertain qui réchauffe et qui gerce
Toute embellie est brève et nul décor n'est sûr
Lourds nuages luttant sans trêve avec l'azur
Brumes dont le troupeau s'assemble ou se disperse.
Qu'importe si, déjà, dans les prés onduleux
Pousses neuves, rameaux légers, châtons frileux
Au printemps qui renaît, donnent ses premiers charmes
Plus d'un beau jour se lève en un lit de brouillard
Et c'est, entre des cils encor mouillés de larmes
Que les yeux ont, parfois, le plus doux des regards.
Posté le: 19-04-2007 14:20 Sujet du message: pablo neruda
extrait des vingt poèmes d'amour de pablo neruda
Ton silence m'enchante et ce semblant d'absence
quand tu m'entends de loin, sans que ma voix t'atteigne.
On dirait que tes yeux viennent de s'envoler,
on dirait qu'un baiser t'a refermé la bouche.
Comme tout ce qui est est empli de mon âme
tu émerges de tout, pleine de l'âme mienne.
Papillon inventé, tu ressembles à mon âme,
tu ressembles aussi au mot mélancolie.
Ton silence m'enchante et cet air d'être loin.
Tu te plains, dirait-on, roucoulant papillon.
Et tu m'entends de loin, sans que ma voix t'atteigne
laisse-moi faire silence dans ton silence.
Laisse-moi te parler aussi par ton silence
simple comme un anneau et clair comme une lampe.
Tu es comme la nuit, constellée, silencieuse.
Ton silence est d'étoile, aussi lointain et simple.
J'aime quand tu te tais car tu es comme absente.
Comme si tu mourrais, distante et douloureuse.
Il ne faut qu'un sourire, et un seul mot suffit
à me rendre joyeux : rien de cela n'était.
Posté le: 20-04-2007 13:32 Sujet du message: poèsie en printemps
En printemps ...
En printemps, quand le blond vitrier Ariel
Nettoie à neuf la vitre éclatante du ciel,
Quand aux carrefours noirs qu'éclairent les toilettes
En monceaux odorants croulent les violettes
Et le lilas tremblant, frileux encor d'hier,
Toujours revient en moi le songe absurde et cher
Que mes seize ans ravis aux candeurs des keepsakes
Vivaient dans les grands murs blancs des bibliothèques
Rêveurs à la fenêtre où passaient des oiseaux...
Dans des pays d'argent, de cygnes, de roseaux
Dont les noms avaient des syllabes d'émeraude,
Au bord des étangs verts où la sylphide rôde,
Parmi les donjons noirs et les châteaux hantés,
Déchiquetant des ciels d'eau-forte tourmentés,
Traînaient limpidement les robes des légendes.
Ossian ! Walter Scott ! Ineffables guirlandes
De vierges en bandeaux s'inclinant de profil.
Ô l'ovale si pur d'alors, et le pistil
Du col où s'éploraient les anglaises bouclées !
Ô manches à gigot ! Longues mains fuselées
Faites pour arpéger le coeur de Raphaël,
Avec des yeux à l'ange et l'air " Exil du ciel " ,
Ô les brunes de flamme et les blondes de miel !
Mil-huit-cent-vingt... parfum des lyres surannées ;
Dans vos fauteuils d'Utrecht bonnes vieilles fanées,
Bonnes vieilles voguant sur " le lac " étoilé,
Ô âmes soeurs de Lamartine inconsolé.
Tel aussi j'ai vécu les sanglots de vos harpes
Et vos beaux chevaliers ceints de blanches écharpes
Et vos pâles amants mourant d'un seul baiser.
L'idéal était roi sur un grand coeur brisé.
C'était le temps du patchouli, des janissaires,
D'Elvire, et des turbans, et des hardis corsaires.
Byron disparaissait, somptueux et fatal.
Et le cor dans les bois sonnait sentimental.
L'Enfant et le Maître d'école
Dans ce récit je prétends faire voir
D'un certain sot la remontrance vaine.
Un jeune enfant dans l'eau se laissa choir,
En badinant sur les bords de la Seine.
Le Ciel permit qu'un saule se trouva,
Dont le branchage, après Dieu, le sauva.
S'étant pris, dis-je, aux branches de ce saule,
Par cet endroit passe un Maître d'école.
L'Enfant lui crie : "Au secours ! je péris. "
Le Magister, se tournant à ses cris,
D'un ton fort grave à contre-temps s'avise
De le tancer : "Ah! le petit babouin !
Voyez, dit-il, où l'a mis sa sottise !
Et puis, prenez de tels fripons le soin.
Que les parents sont malheureux qu'il faille
Toujours veiller à semblable canaille !
Qu'ils ont de maux ! et que je plains leur sort ! "
Ayant tout dit, il mit l'enfant à bord.
Je blâme ici plus de gens qu'on ne pense.
Tout babillard, tout censeur, tout pédant,
Se peut connaître au discours que j'avance :
Chacun des trois fait un peuple fort grand ;
Le Créateur en a béni l'engeance.
En toute affaire ils ne font que songer
Aux moyens d'exercer leur langue.
Hé ! mon ami, tire-moi de danger :
Tu feras après ta harangue.
Jean de la Fontaine
Je ne suis pas poète
- Non, ne protestez pas ! -
Je ne suis pas poète,
Loin de là, loin de là...
J’ai seulement des mots qui trottent dans ma tête
A longueur d’insomnie.
Je ne suis pas poète,
Que nenni, que nenni !
Je suis source de sons,
Tant mieux si les sons chantent.
J’arrose le cresson
Et je foule la menthe.
La musique des mots me berce et je m’endors,
Au trot, au petit trot d’un Pégase aux yeux d’or.
Léon Dupilet
Posté le: 27-04-2007 13:52 Sujet du message: promenade solitaire
Le couchant dardait ses rayons suprêmes
Et le vent berçait les nénuphars blêmes.
Les grands nénuphars entre les roseaux
Tristement luisaient sur les calmes eaux.
Moi j'errais tout seul promenant ma plaie
Le long de l'étang, parmi la saulaie
Où la brume vague évoquait un grand
Fantôme laiteux, et désespérant,
Et pleurant avec la voix des sarcelles
Qui se rappelaient en battant des ailes
Parmi la saulaie où j'errais tout seul
Promenant ma plaie; et l'épais linceul
Des ténèbres vint noyer les suprêmes
Rayons du couchant en ses ondes blêmes
Et des nénuphars parmi les roseaux,
Des grands nénuphars sur les calmes eaux.
Le soleil du matin commençait sa carrière,
Je vis près du rivage une barque légère
Se bercer mollement sur les flots argentés.
Je revins quand la nuit descendait sur la rive :
La nacelle était là, mais l'onde fugitive
Ne baignait plus ses flancs dans le sable arrêtés.
Et voilà notre sort ! au matin de la vie
Par des rêves d'espoir notre âme poursuivie
Se balance un moment sur les flots du bonheur ;
Mais, sitôt que le soir étend son voile sombre,
L'onde qui nous portait se retire, et dans l'ombre
Bientôt nous restons seuls en proie à la douleur.
Au déclin de nos jours on dit que notre tête
Doit trouver le repos sous un ciel sans tempête ;
Mais qu'importe à mes voeux le calme de la nuit !
Rendez-moi le matin, la fraîcheur et les charmes ;
Car je préfère encor ses brouillards et ses larmes
Aux plus douces lueurs du soleil qui s'enfuit.
Oh ! qui n'a désiré voir tout à coup renaître
Cet instant dont le charme éveilla dans son être
Et des sens inconnus et de nouveaux transports !
Où son âme, semblable à l'écorce embaumée,
Qui disperse en brûlant sa vapeur parfumée,
Dans les feux de l'amour exhala ses trésors !
Posté le: 28-04-2007 12:51 Sujet du message: POESIE
Et voilà notre sort ! au matin de la vie
Par des rêves d'espoir notre âme poursuivie
Se balance un moment sur les flots du bonheur ;
Mais, sitôt que le soir étend son voile sombre,
L'onde qui nous portait se retire, et dans l'ombre
Bientôt nous restons seuls en proie à la douleur
CES QUELques vers expriment bien la douleur ds la perte d' etre aimé _________________
Ramenez-moi, disais-je, au fortuné rivage
Où Naples réfléchit dans une mer d'azur
Ses palais, ses coteaux, ses astres sans nuage,
Où l'oranger fleurit sous un ciel toujours pur.
Que tardez-vous? Partons! Je veux revoir encore
Le Vésuve enflammé sortant du sein des eaux;
Je veux de ses hauteurs voir se lever l'aurore;
Je veux, guidant les pas de celle que j'adore,
Redescendre, en rêvant, de ces riants coteaux;
Suis-moi dans les détours de ce golfe tranquille;
Retournons sur ces bords à nos pas si connus,
Aux jardins de Cinthie, au tombeau de Virgile,
Près des débris épars du temple de Vénus :
Là, sous les orangers, sous la vigne fleurie,
Dont le pampre flexible au myrte se marie,
Et tresse sur ta tête une voûte de fleurs,
Au doux bruit de la vague ou du vent qui murmure,
Seuls avec notre amour, seuls avec la nature,
La vie et la lumière auront plus de douceurs.
De mes jours pâlissants le flambeau se consume,
Il s'éteint par degrés au souffle du malheur,
Ou, s'il jette parfois une faible lueur,
C'est quand ton souvenir dans mon sein le rallume;
Je ne sais si les dieux me permettront enfin
D'achever ici-bas ma pénible journée.
Mon horizon se borne, et mon oeil incertain
Ose l'étendre à peine au-delà d'une année.
Mais s'il faut périr au matin,
S'il faut, sur une terre au bonheur destinée,
Laisser échapper de ma main
Cette coupe que le destin
Semblait avoir pour moi de roses couronnée,
Je ne demande aux dieux que de guider mes pas
Jusqu'aux bords qu'embellit ta mémoire chérie,
De saluer de loin ces fortunés climats,
Et de mourir aux lieux où j'ai goûté la vie.
Le muguet et la rose
Je vais vous débrouiller la chose
Et dévoiler ce grand secret
Voici par exemple une rose
Le muguet dit "Ô belle rose
Si j'osais parler mais je n'ose"
La rose dit tout bas "Mon Dieu
Il faut pourtant oser un peu"
Voilà la façon dont on cause
Entre la rose et le muguet
Et dont on joue au plus discret
Entre la rose et le muguet
Le muguet poursuit, je suppose
Pour abréger les entretiens
"Que j'aimerais, charmante rose
A mêler mes parfums aux tiens"
La rose dit "C'est une chose
A laquelle rien ne s'oppose
Mais pour satisfaire à ce voeu
Il faut vous rapprocher un peu"
Et voilà comment toute chose
Entre le muguet et la rose
Finit par un joli bouquet
Fait de la rose et du muguet
Posté le: 30-04-2007 13:38 Sujet du message: jolie muguet
JOLIE MUGUET
Le mois de Mai
est de retour.
Jolie muguet,
bien le bonjour.
Et me voici,
dit la violette.
Sous le sapin
est ma cachette.
Mon nid est beau,
dit le pinson
Mais du coucou
nous nous méfions
C'est un méchant
voleur de nids.
Il nous tuerait
tous nos petits.
C'est le printemps
bêle l'agneau.
Dansons amis,
près du ruisseau
Le soir...
Le soir, après avoir veillé tard sur un livre,
Quand ma lampe charbonne en son cercle de cuivre,
Quand au loin, dans Paris silencieux et noir,
L'écho des derniers pas meurt le long du trottoir,
Je sors de mon travail fiévreux, comme d'un rêve. _________________ !
Posté le: 04-05-2007 13:44 Sujet du message: bonheur
L'amitié ! Mais entre homme et femme elle est divine
Elle n'empêche rien, aussi bien, des rapports
Nécessaires, et sous les mieux séants dehors
Abrite les secrets aimables qu'on devine.
Nous mettrions chacun du nôtre, elle très fine,
Moi plus naïf, et bien réglés en chers efforts,
Lesdits rapports dès lors si joyeux sans remords
Dans la simplesse ovine et la raison bovine.
Si le bonheur était d'ici, ce le serait !
Puis nous nous en irions sans l'ombre d'un regret,
La conscience en paix et de l'espoir plein l'âme,
Comme les bons époux d'il n'y a pas longtemps,
Quand l'un et l'autre d'être heureux étaient contents
Qui vivaient, sans le trop chanter, l'épithalame.
{Refrain:}
Le bonheur c'est toujours pour demain
Hé fillette ne prends pas ma main
Mes doigts ont effeuillés tant de roses
Que de parler d'amour encore je n'ose
Où sont mes amis qui seront fidèles
Et ces pays pleins d'odeurs de cannelle
Et toi mon bel amour ma tristesse nouvelle
As-tu un cœur de fer sous ton corsage de velours
Y a-t-il quelque part un ruisseau d'eau pure
N'existe-t-il pas cet amour qui dure
Le bonheur est-il bref comme un orage en ciel d'été
Celui qui sait tout ça est homme plus heureux que moi
{au Refrain}
Brûlants sont les mots sortis de tes lèvres
L'eau de tes baisers m'a donné la fièvre
Si un autre que moi dort dans ta chevelure
Mes doigts seront serpents couteaux seront mes dents
Et quand tu t'endors ingénue divine
La bouche meurtrie contre ma poitrine
Ne faut-il pas partir avant d'encore une fois mourir
Celui qui sait tout ça est homme plus heureux que moi
Je suis toute émue de vous dire que j'ai
bien compris l'autre jour que vous aviez
toujours une envie folle de me faire
danser. Je garde le souvenir de votre
baiser et je voudrais bien que ce soit
une preuve que je puisse être aimée
par vous. Je suis prête à montrer mon
affection toute désintéressée et sans cal-
cul, et si vous voulez me voir ainsi
vous dévoiler, sans artifice, mon âme
toute nue, daignez me faire visite,
nous causerons et en amis franchement
je vous prouverai que je suis la femme
sincère, capable de vous offrir l'affection
la plus profonde, comme la plus étroite
amitié, en un mot : la meilleure épouse
dont vous puissiez rêver. Puisque votre
âme est libre, pensez que l'abandon où je
vis est bien long, bien dur et souvent bien
insupportable. Mon chagrin est trop
gros. Accourez bien vite et venez me le
faire oublier. À vous je veux me sou-
mettre entièrement.
Posté le: 05-05-2007 23:52 Sujet du message: POESIE
JEAN BATISTE CLEMENT
Le temps des cerises
Quand nous en serons au temps des cerises,
Et gai rossignol et merle moqueur
Seront tous en fête.
Les belles auront la folie en tête
Et les amoureux du soleil au coeur.
Quand nous en serons au temps des cerises,
Sifflera bien mieux le merle moqueur.
Mais il est bien court, le temps des cerises,
Où l'on s'en va deux cueillir en rêvant
Des pendants d'oreilles.
Cerises d'amour aux robes pareilles
Tombant sous la feuille en gouttes de sang.
Mais il est bien court le temps des cerises,
Pendants de corail qu'on cueille en rêvant.
Quand vous en serez au temps des cerises,
Si vous avez peur des chagrins d'amour
Evitez les belles.
Moi qui ne crains pas les peines cruelles,
Je ne vivrai pas sans souffrir un jour.
Quand vous en serez au temps des cerises,
Vous aurez aussi des chagrins d'amour.
J'aimerai toujours le temps des cerises :
C'est de ce temps-là que je garde au coeur
Une plaie ouverte,
Et dame Fortune, en m'étant offerte,
Ne saurait jamais calmer ma douleur.
J'aimerai toujours le temps des cerises
Et le souvenir que je garde au coeur. _________________ !
Posté le: 06-05-2007 23:39 Sujet du message: poesie
AIME FEUTRY
tombeaux
Au pied de ces coteaux, où, loin du bruit des cours,
Sans crainte, sans désirs, je coule d'heureux jours,
Où des vaines grandeurs je connais le mensonge,
Où tout, jusqu'à la vie, à mes yeux est un songe,
S'élève un édifice, asile de mortels
Aux larmes dévoués, consacrés aux autels.
Une épaisse forêt, de la demeure sainte,
Aux profanes regards cache l'austère enceinte ;
L'aspect de ce séjour, sombre, majestueux,
Suspend des passions le choc impétueux,
Et portant dans nos coeurs une atteinte profonde,
Il y peint le néant des plaisirs de ce monde.
Leur temple, vaste, simple, et des temps respecté,
Inspire la terreur par son obscurité ;
Là, cent tombeaux, pareils aux livres des Prophètes,
Sont des lois de la mort les tristes interprètes :
Ces marbres éloquents, monuments de l'orgueil,
Ne renferment, ainsi que le plus vil cercueil,
Qu'une froide poussière, autrefois animée,
Et qu'enivrait sans cesse une vaine fumée.
De ces lieux sont bannis l'ambition, l'espoir,
La dure servitude, et l'odieux pouvoir ;
Là, d'un repos égal, jouissent l'opulence,
La pauvreté, le rang, le savoir, l'ignorance.
Orgueilleux ! c'est ici que la mort vous attend ;
Connaissez-vous... peut-être il n'est plus qu'un instant :
Coeurs faibles ! qui craignez son trait inévitable,
Osez voir, sans frémir, ce séjour redoutable ;
Parcourez ces tombeaux, venez, suivez mes pas,
Et préparez vos yeux aux horreurs du trépas.
Quel est ce monument dont la blancheur extrême
De la tendre innocence est sans doute l'emblème ?
C'est celui d'un enfant qu'un destin fortuné
Enleva de ce monde aussitôt qu'il fut né.
Il goûta seulement la coupe de la vie ;
Mais sentant sa liqueur d'amertume suivie,
Il détourna la tête, et, regardant les cieux,
À l'instant pour toujours il referma les yeux.
Mère ! sèche tes pleurs, cet enfant dans la gloire
Jouira sans combats des fruits de la victoire.
Ici sont renfermés l'espoir et la douleur
D'un père qui gémit sous le poids du malheur.
Il demande son fils, l'appui de sa vieillesse,
L'unique rejeton de sa haute noblesse ;
Il le demande en vain : l'impitoyable mort
Au midi de ses jours a terminé son sort.
Sa couche nuptiale était déjà parée ;
À marcher aux autels l'amante préparée
Attendait son amant pour lui donner sa foi,
Mais la fête se change en funèbre convoi.
Calme-toi, jeune Elvire ! insensible à tes larmes,
Dans les bras de la mort, Iphis brave tes charmes.
Quels sont les attributs de cet autre tombeau ?
Dans un ruisseau de pleurs l'Amour plonge un flambeau ;
On voit à ses côtés les Grâces gémissantes
Baisser un triste front, et des mains languissantes :
La jeunesse éplorée, et les jeux éperdus,
Semblent encor chercher la beauté qui n'est plus.
Quelle main oserait en tracer la peinture ?
Hortense fut, hélas ! l'orgueil de la nature.
Mais de cette beauté, fière de ses attraits,
Osons ouvrir la tombe et contempler les traits.
Ô ciel !... de tant d'éclat... quel changement funeste !...
Une masse putride est tout ce qu'il en reste ;
Vous frémissez... ainsi nos corps, dans ce séjour,
D'insectes dévorants seront couverts un jour.
Hommes vains et distraits ! quelle trace sensible
Laisse dans vos esprits ce spectacle terrible ?
La même, hélas ! qu'empreint le dard qui fend les airs
Ou le vaisseau léger qui sillonne les mers.
Des sépulcres des grands, voici la sombre entrée.
De quelle horreur votre âme est-elle pénétrée ?
Tout est tranquille ici ; suivons ces pâles feux ;
Le silence et la mort règnent seuls en ces lieux.
La terreur qui les suit, errante sous ces voûtes,
Ne peut nous en cacher les ténébreuses routes.
Descendons, parcourons ces tombeaux souterrains,
Où, séparés encor du reste des humains,
Ces grands, dont le vulgaire adorait l'existence,
Ont voulu conserver leur triste préséance.
De l'humaine grandeur pitoyables débris !
Eh ! que sont devenus ces superbes lambris,
Ces plaisirs, ces honneurs, ces immenses richesses,
Ces hommages profonds... ou plutôt ces bassesses ?...
Grands ! votre éclat, semblable à ces feux de la nuit,
Brille un moment, nous trompe, et soudain se détruit.
À l'obscure clarté de ces lampes funèbres,
Sur ces marbres inscrits voyons leurs noms célèbres ;
Lisons : "Ci-gît le grand..." Brisez-vous, imposteurs !
Eh quoi ! des os en poudre ont encor des flatteurs !...
Je l'ai vu de trop près : dédaigneux et bizarre,
Il fut à la fois haut, rampant, prodigue, avare,
Sans vertus, sans talents, et, dévoré d'ennui,
Il cherchait le plaisir qui fuyait loin de lui.
De cet autre, ô regrets ! l'épitaphe est sincère ;
Il fut des malheureux, le protecteur, le père ;
Affable, juste, vrai, rempli d'humanité,
Il prévint les soupirs de l'humble adversité :
La patrie anima son zèle, son courage,
Soub... , il eut enfin tes vertus en partage.
Des vrais grands, par ces traits, connaissons tout le prix,
Mais leurs fantômes vains sont dignes de mépris.
Dans ces lieux, un moment, recueille-toi, mon âme !...
Tombeaux ! votre éloquence, avec un trait de flamme,
A gravé dans mon coeur le néant des plaisirs ;
Cessons donc ici-bas de fixer nos désirs,
Tout n'est qu'illusion, d'illusions suivie,
Et ce n'est qu'à la mort où commence la vie.
bonjour AUBEPINE, LINE MARIE CAMPANULE........elle est jolie cette poesie, sur la rose...............bonne journée à vous. _________________ poete_musika..4 mains
Posté le: 07-05-2007 13:44 Sujet du message: blotti comme un oiseau
Blotti comme un oiseau
Blotti comme un oiseau frileux au fond du nid,
Les yeux sur ton profil, je songe à l'infini...
Immobile sur les coussins brodés, j'évoque
L'enchantement ancien, la radieuse époque,
Et les rêves au ciel de tes yeux verts baignés !
Et je revis, parmi les objets imprégnés
De ton parfum intime et cher, l'ancienne année
Celle qui flotte encor dans ta robe fanée...
Je t'aime ingénument. Je t'aime pour te voir.
Ta voix me sonne au coeur comme un chant dans le soir.
Et penché sur ton cou, doux comme les calices,
J'épuise goutte à goutte, en amères délices,
Pendant que mon soleil décroît à l'horizon
Le charme douloureux de l'arrière-saison.
Coucou Musika, bonjour à tous ! Je reviens bientôt vous voir. J'ai dû m'absenter pour aller m'occuper des trois chats de mon petit-fils qui était en vacances Je me suis régalée à regarder ces trois minous s'amuser, faire des farces et courir partout dans la maison. J'enviais leur insouciance pendant que les humains se torturaient à l'idée de changer de Président. Pour eux, Ségolène ou Nicolas---Bof, ils auront toujours leurs croquettes. Bisous à tous
Dans un square sur un banc
Il y a un homme qui vous appelle quand on passe
Il a des binocles un vieux costumes gris
Il fume un petit ninas il est assis
Et il vous appelle quand on passe
Ou simplement il vous fait signe
Il ne faut pas le regarder
Il ne faut pas l'écouter
Il faut passer
Faire comme si on ne le voyais pas
Comme si on ne l'entendais pas
Il faut passer presser le pas
Si vous le regardez
Si vous l'écoutez
Il vous fait signe et rien ni personne
Ne peut vous empêcher d'aller vous asseoir près de lui
Alors il vous regarde et sourit
Et vous souffrez attrocement
Et l'homme continue de sourire
Et vous souriez du même sourire
Exactement
Plus vous souriez plus vous souffrez
Atrocement
Plus vous souffrez plus vous souriez
Irrémédiablement
Et vous restez là
Assis figé
Souriant sur le banc
Des enfants jouent tout près de vous
Des passants passent
Tranquillement
Des oiseaux s'envolent
Quittant un arbre
Pour un autre
Et vous restez là
Sur le banc
Et vous savez vous savez
Que jamais plus vous ne jouerez
Comme ces enfants
Vous savez que jamais plus vous ne passerez
Tranquillement
Comme ces passants
Que jamais plus vous ne vous envolerez
Quittant un arbre pour un autre
Comme ces oiseaux.[/b]
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