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campanule



Inscrit le: 22 Aoû 2006
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MessagePosté le: 07-04-2007 11:55    Sujet du message: Répondre en citant

merci Aubépine, tu es gentille, continue à nous mettre de très jolis poèmes Razz
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Ninon



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MessagePosté le: 07-04-2007 13:32    Sujet du message: Répondre en citant

J'aime beaucoup Marceline Desbordes Valmore...Une femme remarquable, comédienne aussi et qui a beaucoup souffert. Elle a su se faire apprécier des grands de l'époque, Victor Hugo entre autres, et Charles Baudelaire, c'est donc qu'elle avait du mérite, car ce dernier, n'appréciait guère les femmes....de lettres Laughing

Voici une autre Poétesse que j'aime beaucoup, qui a souffert aussi, et qui dans les pires moments de sa vie tenait le coup, et ne supportait pas qu'on la plaigne : Emily Jane Brontë (qui a écrit "Les hauts du hurlevent")


Je ne pleurerai pas de te voir me quitter

Je ne pleurerai pas de te voir me quitter
Il n'est rien d'aimable ici-bas
Et doublement m'affligera ce sombre monde
Tant que ton coeur y pâtira

Je ne pleurerai pas: la splendeur de l'été
Nécessairement s'enténèbre;
L'histoire la plus heureuse, quand on la suit
Se termine avec le tombeau!

Et je suis exécrée de l'angoisse qu'apporte
Le long cortège des hivers,
Outrée de voir l'esprit languir au long des ans
Dans le plus morne désespoir.

Si donc un pleur m'échappe à l'heure de ta mort
Saches-le, il ne marquera
Qu'un soupir de mon âme, impatiente de fuir
Et d'être en repos avec toi

Emily Jane Brontë (4 mai 1840)‎


Ps: (Vous aurez sans doute compris, qu'elle parle à sa vie Sad , enfin c'est ce que je comprends, moi!)

_________________
"Faut-il que je te dessine, mon sentiment tout en couleur ? Toi au centre, puis que je signe ; d’une flèche transperçant mon cœur ? Pour que tu comprennes enfin..."
(Jeannine Bartes/ Le non-dit)
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campanule



Inscrit le: 22 Aoû 2006
Messages: 6180

MessagePosté le: 07-04-2007 13:50    Sujet du message: Répondre en citant

Ninon, j'ai beaucoup apprécié ce poème.
Je suis allée au Nord de l'Angleterre et j'ai visité la maison des soeurs Bronté.
La nature y est très sauvage, presque angoissante.
Dans son livre, on retrouve cette ambiance.
J'avoue qu'il a fait partie des livres qui ont bercé mon adolescence.
Merci Ninon
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Ninon



Inscrit le: 10 Oct 2006
Messages: 549
Localisation: Pyrénées-Orientales

MessagePosté le: 07-04-2007 21:32    Sujet du message: Répondre en citant

Je n'ai jamais été visité l'Angleterre, mais c'est vrai que l'on retrouve une aurà pesante dans son livres, plus encrée encore dans son recueil de poésies. Mais beaucoup d'amour aussi de sa part pour son paysage familier.
Very Happy
_________________
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Annick



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MessagePosté le: 07-04-2007 23:06    Sujet du message: Répondre en citant

Très beau ce poème.
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Ninon



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Messages: 549
Localisation: Pyrénées-Orientales

MessagePosté le: 08-04-2007 01:07    Sujet du message: Répondre en citant

Oui il est très beau Annick ! Puis-je vous en offrir un, écrit à deux mains (deux coeurs) ? Un poème que j'avais voulu commencer par le premier vers de Emily Jane Brontë "Je ne pleurerai pas de te voir me quitter"
Comme vous verrez, il n'a rien à voir avec le sien. Je n'ai pas voulu la copier, mais seulement voir ce que nous inspirerait ce vers. Voici donc:


Je ne pleurerai pas


Je ne pleurerai pas de te voir me quitter
Ni appréhende cet instant fatidique
Mon coeur en bon seigneur, s'y est bien préparé
Composant solitaire paroles et musique

Je ne pleurerai pas nos complices fou rires
Ni ces années gâchées, à ne penser qu’à toi
Les heures à t'attendre ne me feront plus souffrir.
Ni tes sanglots, ni tes promesses ne m'apitoient !

Je suis cette statue impassible et austère
L’oeuvre, que ton génie n’a pas su contrôler
Tes mains sur mon corps ont effacé le mystère
D'un amour innocent que j'espérais trouver.

Tu n’es plus que ce point opaque à l’horizon
A tes mots, mon esprit n’accorde plus de sens
Mon cœur abandonné va quitter sa prison
De chair et de mensonges; enduite de ton essence

Tu peux partir tu vois; je ne pleurerai pas
Ou alors d’allégresse, de te voir me quitter
J’ai raté tant de choses, à l’ombre de tes bras
Que j’ai soif de renaître... et faim de liberté

Jeannine Bartes et Jean François Cadoret


Bonne journée à toutes et tous et Joyeuses Pâques
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aubepine
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MessagePosté le: 08-04-2007 08:59    Sujet du message: Répondre en citant

Joyeux Dimanche à tout le monde

Quand on ne cherche qu'à se plaire

Quand d'un esprit doux et discret
Toujourd l'un à l'autre on défère,
Quand on se cherche sans affaire
Et qu'ensemble on n'est pas distrait;

Quand on eut jamais de secret
Dont on se soit fait un mystère,
Qhand on ne cherche qu'à se plaire,
Quand on se quitte avec regret;

Quand, prenant plaisir à s'écrire,
On dit plus qu'on ne pense dire,
Et souvent moins qu'on ne voudroit

Qu'appelez-vous cela, la belle ?
Entre nous deux cela s'appelle
S'aimer bien plus que l'on ne croit.


Saint Pavin
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campanule



Inscrit le: 22 Aoû 2006
Messages: 6180

MessagePosté le: 08-04-2007 09:33    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Aubépine, un poème sur l'amitié, sur l'amour ?
une amitié qui se transforme en amour
joyeuses pâques Razz

Au bord du toit, près des lucarnes,
On a repeint les pigeonniers,
Et les couleurs vives vacarment
Depuis les seuils jusqu'aux greniers.

Et c'est le vert, le brun, le rouge,
Sur les pignons, au bord de l'eau,
Et tout cela se mire et bouge
Dans la Lys, la Durme ou l'Escaut.

On bouleverse les cuisines :
Des mains rudes, de larges bras
Frottent les antiques bassines,
L'écuelle usée et le pot gras.

Sur les linges, les draps, les taies,
Qu'on sèche à l'air vierge et vermeil,
Pleuvent, partout, le long des haies,
Les ors mobiles du soleil.

Là-bas, au fond des cours, s'allument
Faux et râteaux, coutres et socs.
Comme de hauts bouquets de plumes
Sur les fumiers luisent les coqs.

Pâques descend sur le village :
Tout est lavé, même l'égout;
Et l'on suspend l'oiseau en cage,
Près de la porte, à l'ancien clou.
poème d' Emile Verhaeren (1855 - 1916)
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Annick



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MessagePosté le: 08-04-2007 14:35    Sujet du message: Répondre en citant

Belle réussite, Ninon, très touchant ce poème.

Aubépine, merci à toi d'épauler Campanule en nous faisant découvrir des poésies.

Campanule, j'aime beaucoup celui que tu as mis, belle scène campagnarde riche en couleurs.
Emile Verhaeren, si mes souvenirs sont exacts, est mort en gare de Rouen, écrasé par un train.

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campanule



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Messages: 6180

MessagePosté le: 10-04-2007 09:49    Sujet du message: Répondre en citant

Dans l'eau de la claire fontaine
Elle se baignait toute nue.
Une saute de vent soudaine
Jeta ses habits dans les nues.

En détresse, elle me fit signe,
Pour la vêtir, d'aller chercher
Des monceaux de feuilles de vigne,
Fleurs de lis ou fleurs d'oranger.

Avec des pétales de roses,
Un bout de corsage lui fit.
La belle n'était pas bien grosse
Une seule rose a suffit.

Avec le pampre de la vigne,
Un bout de cotillon lui fit,
Mais la belle était si petite
Qu'une seule feuille a suffi.

Elle me tendit ses bras, ses lèvres,
Comme pour me remercier...
Je les pris avec tant de fièvre
Qu'ell' fut toute déshabillée.

Le jeu dut plaire à l'ingénue,
Car, à la fontaine souvent,
Ell' s'alla baigner toute nue
En priant Dieu qu'il fit du vent,
Qu'il fit du vent...

Georges Brassens
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Annick



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MessagePosté le: 10-04-2007 09:55    Sujet du message: Répondre en citant

Brassens était un poète.

Merci Campanule.
Wink
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aubepine
Invité





MessagePosté le: 11-04-2007 05:53    Sujet du message: Répondre en citant

Coucou tout le monde ! Heureuse de venir parmi vous !

La rose et le jardinier

Rêvant parmi les fleurs écloses,
Sous le doux soleil printanier,
Un beau jour je vis une rose
Qui embrassait un jardinier.

La chose était par trop étrange,
Je n'en pouvais croire mes yeux.
Pourtant, l'inconcevable échange,
Le jamais vu avait bien lieu.

Les joues empourprées, notre rose
Offrait son calice odorant.
Le jardinier, paupières closes,
Humait son parfum enivrant.

Mais un intrus rompit le charme.
Bien à regret, l'air très ému
Le jardinier rendit les armes
Et fit place au nouveau venu.

Par trop volage était la belle.
Sous le regard d'un moinillon,
Notre rose infidèle
Se donna à un papillon.

C'est vrai, et vous pouvez m'en croire .
Et personne ne peut nier
Qu'elle était belle cette histoire
D'une rose et d'un jardinier.


Renée Jeanne Mignard
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campanule



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Messages: 6180

MessagePosté le: 11-04-2007 08:56    Sujet du message: Répondre en citant

Je voudrais pas crever
Avant d'avoir connu
Les chiens noirs du Mexique
Qui dorment sans rêver
Les singes à cul nu
Dévoreurs de tropiques
Les araignées d'argent
Au nid truffé de bulles
Je voudrais pas crever
Sans savoir si la lune
Sous son faux air de thune
A un coté pointu
Si le soleil est froid
Si les quatre saisons
Ne sont vraiment que quatre
Sans avoir essayé
De porter une robe
Sur les grands boulevards
Sans avoir regardé
Dans un regard d'égout
Sans avoir mis mon zobe
Dans des coinstots bizarres
Je voudrais pas finir
Sans connaître la lèpre
Ou les sept maladies
Qu'on attrape là-bas
Le bon ni le mauvais
Ne me feraient de peine
Si si si je savais
Que j'en aurai l'étrenne
Et il y a z aussi
Tout ce que je connais
Tout ce que j'apprécie
Que je sais qui me plaît
Le fond vert de la mer
Où valsent les brins d'algues
Sur le sable ondulé
L'herbe grillée de juin
La terre qui craquelle
L'odeur des conifères
Et les baisers de celle
Que ceci que cela
La belle que voilà
Mon Ourson, l'Ursula
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir usé
Sa bouche avec ma bouche
Son corps avec mes mains
Le reste avec mes yeux
J'en dis pas plus faut bien
Rester révérencieux
Je voudrais pas mourir
Sans qu'on ait inventé
Les roses éternelles
La journée de deux heures
La mer à la montagne
La montagne à la mer
La fin de la douleur
Les journaux en couleur
Tous les enfants contents
Et tant de trucs encore
Qui dorment dans les crânes
Des géniaux ingénieurs
Des jardiniers joviaux
Des soucieux socialistes
Des urbains urbanistes
Et des pensifs penseurs
Tant de choses à voir
A voir et à z-entendre
Tant de temps à attendre
A chercher dans le noir

Et moi je vois la fin
Qui grouille et qui s'amène
Avec sa gueule moche
Et qui m'ouvre ses bras
De grenouille bancroche

Je voudrais pas crever
Non monsieur non madame
Avant d'avoir tâté
Le goût qui me tourmente
Le goût qu'est le plus fort
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir goûté
La saveur de la mort...

Boris Vian

http://www.feelingsurfer.net/garp/poesie/Vian.PasCrever.html
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Ninon



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MessagePosté le: 11-04-2007 13:03    Sujet du message: Répondre en citant

Regarde-le

Regarde-le, mais pas longtemps :
Un regard suffira, sois sûre,
Pour lui pardonner la blessure
Qui fit languir mes doux printemps.
Regarde-le, mais pas longtemps !

S'il parle, écoute un peu sa voix :
Je ne veux pas trop t'y contraindre ;
Je sais combien elle est à craindre,
Ne l'entendît-on qu'une fois :
S'il parle, écoute un peu sa voix !

Tais-toi, s'il demande à me voir.
J'ai pu fuir sa volage ivresse ;
Mais me cacher à sa tendresse,
Dieu n'en donne pas le pouvoir :
Tais-toi, s'il demande à me voir !

Si je l'accusais devant toi,
Appelle un moment son image ;
Avec le feu de son langage,
Défends-le par pitié pour moi,
Si je l'accusais devant toi !

Marceline Desbordes Valmore
_________________
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Marie



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MessagePosté le: 11-04-2007 14:00    Sujet du message: nerfs Répondre en citant



NERFS

Non ! Ne t'enfuis pas !
Ce geste ! de te repousser de moi,
cette rigueur, cette voix,
ce mot brutal _ reste ! reste !
ne s'adressaient pas à toi.
Je ne gronde et vitupère
que contre mon propre ennui.
C'est sur toi qu'en mots sévères
se délivrent mes colères,
mais c'est moi que je poursuis.
T'en vouloir? De quoi ? Je pense
à ton cœur sans récompense.
Je le voudrais rendre heureux.
C'est de mon insuffisance,
pauvrette, que je t'en veux.
Ris-toi donc du méchant geste
et pardonne aux mots mauvais.
En toi ce que je déteste.


PAUL GERALDY

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campanule



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MessagePosté le: 12-04-2007 07:45    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour Ninon et Marie, merci pour ce merveilleux poèmes.

Promenade sentimentale

Le couchant dardait ses rayons suprêmes
Et le vent berçait les nénuphars blêmes ;
Les grands nénuphars entre les roseaux
Tristement luisaient sur les calmes eaux.
Moi j'errais tout seul, promenant ma plaie
Au long de l'étang, parmi la saulaie
Où la brume vague évoquait un grand
Fantôme laiteux se désespérant
Et pleurant avec la voix des sarcelles
Qui se rappelaient en battant des ailes
Parmi la saulaie où j'errais tout seul
Promenant ma plaie ; et l'épais linceul
Des ténèbres vint noyer les suprêmes
Rayons du couchant dans ses ondes blêmes
Et des nénuphars, parmi les roseaux,
Des grands nénuphars sur les calmes eaux.
Paul Verlaine
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Marie



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MessagePosté le: 12-04-2007 14:00    Sujet du message: crépuscule Répondre en citant



CRÉPUSCULE

L'étang mystérieux, suaire aux blanches moires,
Frisonne; au fond du bois la clairière apparaît ;
Les arbres sont profonds et les branches sont noires ;
Avez-vous vu Vénus à travers la forêt ?

Avez-vous vu Vénus au sommet des collines ?
Vous qui passez dans l'ombre, êtes-vous des amants ?
Les sentiers bruns sont pleins de blanches mousselines;
L'herbe s'éveille et parle aux sépulcres dormants.

Que dit-il, le brin d'herbe ? et que répond la tombe ?
Aimez, vous qui vivez ! on a froid sous les ifs.
Lèvre, cherche la bouche ! aimez-vous ! la nuit tombe;
Soyez heureux pendant que nous sommes pensifs.

Dieu veut qu'on ait aimé. Vivez ! faites envie,
O couples qui passez sous le vert coudrier.
Tout ce que dans la tombe, en sortant de la vie,
On emporta d'amour, on l'emploie à prier.

Les mortes d'aujourd'hui furent jadis les belles.
Le ver luisant dans l'ombre erre avec son flambeau.
Le vent fait tressaillir, au milieu des javelles,
Le brin d'herbe, et Dieu fait tressaillir le tombeau.

La forme d'un toit noir dessine une chaumière;
On entend dans les prés le pas lourd du faucheur;
L'étoile aux cieux, ainsi qu'une fleur de lumière,
Ouvre et fait rayonner sa splendide fraîcheur.

Aimez-vous ! c'est le mois où les fraises sont mûres.
L'ange du soir rêveur, qui flotte dans les vents,
Mêle, en les emportant sur ses ailes obscures,
Les prières des morts aux baisers des vivants.


VICTOR HUGO


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Marie



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MessagePosté le: 13-04-2007 13:25    Sujet du message: a marceline desbordes valmore Répondre en citant




A Marceline Desbordes Valmore
L'amour, dont l'autre nom sur terre est la douleur,
De ton sein fit jaillir une source écumante,
Et ta voix était triste et ton âme charmante,
Et de toi la pitié divine eût fait sa soeur.

Ivresse ou désespoir, enthousiasme ou langueur,
Tu jetais tes cris d'or à travers la tourmente ;
Et les vers qui brûlaient sur ta bouche d'amante
Formaient leur rythme aux seuls battements de ton coeur.

Aujourd'hui, la justice, à notre voix émue,
Vient, la palme à la main, vers ta noble statue,
Pour proclamer ta gloire au vieux soleil flamand.

Mais pour mieux attendrir ton bronze aux tendres charmes,
Peut-être il suffirait - quelque soir - simplement
Qu'une amante vînt là jeter, négligemment,

Une touffe de fleurs où trembleraient des larmes.



ALBERT SAMAIN

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MessagePosté le: 14-04-2007 11:07    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Marie, c'est superbe

La nature est tout ce qu'on voit,
Tout ce qu'on veut, tout ce qu'on aime.
Tout ce qu'on sait, tout ce qu'on croit,
Tout ce que l'on sent en soi-même.

Elle est belle pour qui la voit,
Elle est bonne à celui qui l'aime,
Elle est juste quand on y croit
Et qu'on la respecte en soi-même.

Regarde le ciel, il te voit,
Embrasse la terre, elle t'aime.
La vérité c'est ce qu'on croit
En la nature c'est toi-même.
George Sand

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Marie



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Messages: 11840

MessagePosté le: 14-04-2007 12:41    Sujet du message: a mademoiselle Répondre en citant



À MADEMOISELLE

Ainsi, quand la fleur printanière
Dans les bois va s'épanouir,
Au premier souffle de zéphyr
Elle sourit avec mystère ;
et sa tige fraîche et légère,
sentant son calice s'ouvrir,
Jusque dans le sein de la terre
Frémit de joie et de désir.

Ainsi, quand ma douce Marie
Entrouvre sa lèvre chérie,
Et lève, en chantant, ses yeux bleus

Dans l'harmonie et la lumière
Son âme semble toute entière
Monter en tremblant vers les Cieux

Oui, femme, quoi qu'on puisse dire
Vous avez le fatal pouvoir
De nous jeter par un sourire
Dans l'ivresse ou le désespoir.

Oui, deux mots, le silence même,
Un regard distrait ou moqueur,
Peuvent donner à qui vous aime
Un coup de poignard dans le cœur.

Oui, votre orgueil doit être immense,
Car, grâce à notre lâcheté,
Rien n'égale votre puissance,
Sinon, votre fragilité.

Mais toute puissance sur terre
Meurt quand l'abus en est trop grand,
Et qui sait souffrir et se taire
S'éloigne de vous en pleurant.

Quel que soit le mal qu'il endure,
Son triste sort est le plus beau.
J'aime encore mieux notre torture
Que votre métier de bourreau.


ALFRED DE MUSSET





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campanule



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MessagePosté le: 18-04-2007 07:33    Sujet du message: Répondre en citant

Le Printemps

Te voilà, rire du Printemps !
Les thyrses des lilas fleurissent.
Les amantes qui te chérissent
Délivrent leurs cheveux flottants.

Sous les rayons d'or éclatants
Les anciens lierres se flétrissent.
Te voilà, rire du Printemps !
Les thyrses de lilas fleurissent.

Couchons-nous au bord des étangs,
Que nos maux amers se guérissent !
Mille espoirs fabuleux nourrissent
Nos coeurs gonflés et palpitants.
Te voilà, rire du Printemps !

Théodore de Banville (1823 - 1891)

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aubepine
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MessagePosté le: 18-04-2007 12:01    Sujet du message: Répondre en citant

Coucou Campanule, Tu m'as devancée, j'allais justement écrire ta poésie que je trouve très belle !


La chanson de ma mie

L'eau, dans les grands lacs bleus
Endormie,
Est le miroir des cieux:
Mais j'aime mieux les yeux
De ma mie.

Pour que l'ombre parfois
Nous sourie,
Un oiseau chante au bois:
Mais j'aime mieux la voix
De ma mie.

La rosée, à la fleur
Défleurie
Rend sa vive couleur:
Mais j'aime mieux un pleur
De ma mie.

Le temps vient tout briser.
On l'oublie.
Moi, pour le mépriser,
Je ne veux qu'un baiser
De ma mie.

La rose sur le lin
Meurt flétrie;
J'aime mieux pour coussin
Les lèvres et le sein
De ma mie.

On change tour à tour
De folie:
Moi, jusqu'au dernier jour,
Je m'en tiens à l'amour
De ma mie.


Théodore de Banville
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Marie



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MessagePosté le: 18-04-2007 14:23    Sujet du message: autour des dix mots Répondre en citant




Pierre CREPIER - Autour des dix mots (1


La Science

La science, quelle technique !
Pourquoi l’avoir inventée ?
Pour générer la panique ?
Ou soutenir les scientifiques ?
Certains voient un aspect positif,
L’aspect superficiel d’un armement de destruction massif.
D’autres voient l’aspect négatif
D’un secret très persuasif.
Comme l’arme nucléaire
Qui sème le chaos sur notre terre
Pourquoi ne pas la détruire ?
Au lieu de l’entretenir et de la démolir ?
Bientôt, la terre ne sera que désert
Et le règne humain ne sera que fragment de l’univers.
N’oublions pas que la terre est un élément naturel
Et qu’elle en gardera beaucoup de séquelles.





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Annick



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MessagePosté le: 18-04-2007 15:04    Sujet du message: Répondre en citant

Une bise aux amoureux de la poésie. Wink
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Ninon



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MessagePosté le: 18-04-2007 22:36    Sujet du message: Répondre en citant

Le Mal
De Arthur Rimbaud


Tandis que les crachats rouges de la mitraille
Sifflent tout le jour par l'infini du ciel bleu ;
Qu'écarlates ou verts, près du Roi qui les raille,
Croulent les bataillons en masse dans le feu ;

Tandis qu'une folie épouvantable, broie
Et fait de cent milliers d'hommes un tas fumant ;
− Pauvres morts ! dans l'été, dans l'herbe, dans ta joie,
Nature ! ô toi qui fis ces hommes saintement !...

− Il est un Dieu, qui rit aux nappes damassées
Des autels, à l'encens, aux grands calices d'or ;
Qui dans le bercement des hosannah s'endort,

Et se réveille, quand des mères, ramassées
Dans l'angoisse, et pleurant sous leur vieux bonnet noir,
Lui donnent un gros sou lié dans leur mouchoir !


Very Happy Bonjour toutes et tous !
_________________
"Faut-il que je te dessine, mon sentiment tout en couleur ? Toi au centre, puis que je signe ; d’une flèche transperçant mon cœur ? Pour que tu comprennes enfin..."
(Jeannine Bartes/ Le non-dit)
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MessagePosté le: 19-04-2007 07:27    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour à tout le monde !


Les rires du soleil et les pleurs de l'averse
Alternent dans le ciel tantôt clair, tantôt obscur.
Même sous le baiser du rayon le plus pur
L'on sent toujours la dent de la bise qui perce.

Par ce mois incertain qui réchauffe et qui gerce
Toute embellie est brève et nul décor n'est sûr
Lourds nuages luttant sans trêve avec l'azur
Brumes dont le troupeau s'assemble ou se disperse.

Qu'importe si, déjà, dans les prés onduleux
Pousses neuves, rameaux légers, châtons frileux
Au printemps qui renaît, donnent ses premiers charmes
Plus d'un beau jour se lève en un lit de brouillard
Et c'est, entre des cils encor mouillés de larmes
Que les yeux ont, parfois, le plus doux des regards.


A Hardy
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Marie



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MessagePosté le: 19-04-2007 14:20    Sujet du message: pablo neruda Répondre en citant

extrait des vingt poèmes d'amour de pablo neruda

Ton silence m'enchante et ce semblant d'absence
quand tu m'entends de loin, sans que ma voix t'atteigne.
On dirait que tes yeux viennent de s'envoler,
on dirait qu'un baiser t'a refermé la bouche.

Comme tout ce qui est est empli de mon âme
tu émerges de tout, pleine de l'âme mienne.
Papillon inventé, tu ressembles à mon âme,
tu ressembles aussi au mot mélancolie.

Ton silence m'enchante et cet air d'être loin.
Tu te plains, dirait-on, roucoulant papillon.
Et tu m'entends de loin, sans que ma voix t'atteigne
laisse-moi faire silence dans ton silence.

Laisse-moi te parler aussi par ton silence
simple comme un anneau et clair comme une lampe.
Tu es comme la nuit, constellée, silencieuse.
Ton silence est d'étoile, aussi lointain et simple.

J'aime quand tu te tais car tu es comme absente.
Comme si tu mourrais, distante et douloureuse.
Il ne faut qu'un sourire, et un seul mot suffit
à me rendre joyeux : rien de cela n'était.








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MessagePosté le: 19-04-2007 14:54    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Ninon, Marie et Aubépine

Camélia et Pâquerette

On admire les fleurs de serre
Qui loin de leur soleil natal,
Comme des joyaux mis sous verre,
Brillent sous un ciel de cristal.

Sans que les brises les effleurent
De leurs baisers mystérieux,
Elles naissent, vivent et meurent
Devant le regard curieux.

A l'abri de murs diaphanes,
De leur sein ouvrant le trésor,
Comme de belles courtisanes,
Elles se vendent à prix d'or.

La porcelaine de la Chine
Les reçoit par groupes coquets,
Ou quelque main gantée et fine
Au bal les balance en bouquets.

Mais souvent parmi l'herbe verte,
Fuyant les yeux, fuyant les doigts,
De silence et d'ombre couverte,
Une fleur vit au fond des bois.

Un papillon blanc qui voltige,
Un coup d'oeil au hasard jeté,
Vous fait surprendre sur sa tige
La fleur dans sa simplicité.

Belle de sa parure agreste
S'épanouissant au ciel bleu,
Et versant son parfum modeste
Pour la solitude et pour Dieu.

Sans toucher à son pur calice
Qu'agite un frisson de pudeur,
Vous respirez avec délice
Son âme dans sa fraîche odeur.

Et tulipes au port superbe,
Camélias si chers payés,
Pour la petite fleur sous l'herbe
En un instant, sont oubliés !
Théophile Gautier
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Marie



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MessagePosté le: 20-04-2007 13:32    Sujet du message: poèsie en printemps Répondre en citant




En printemps ...
En printemps, quand le blond vitrier Ariel
Nettoie à neuf la vitre éclatante du ciel,
Quand aux carrefours noirs qu'éclairent les toilettes
En monceaux odorants croulent les violettes
Et le lilas tremblant, frileux encor d'hier,
Toujours revient en moi le songe absurde et cher
Que mes seize ans ravis aux candeurs des keepsakes
Vivaient dans les grands murs blancs des bibliothèques
Rêveurs à la fenêtre où passaient des oiseaux...
Dans des pays d'argent, de cygnes, de roseaux
Dont les noms avaient des syllabes d'émeraude,
Au bord des étangs verts où la sylphide rôde,
Parmi les donjons noirs et les châteaux hantés,
Déchiquetant des ciels d'eau-forte tourmentés,
Traînaient limpidement les robes des légendes.

Ossian ! Walter Scott ! Ineffables guirlandes
De vierges en bandeaux s'inclinant de profil.
Ô l'ovale si pur d'alors, et le pistil
Du col où s'éploraient les anglaises bouclées !
Ô manches à gigot ! Longues mains fuselées
Faites pour arpéger le coeur de Raphaël,
Avec des yeux à l'ange et l'air " Exil du ciel " ,
Ô les brunes de flamme et les blondes de miel !

Mil-huit-cent-vingt... parfum des lyres surannées ;
Dans vos fauteuils d'Utrecht bonnes vieilles fanées,
Bonnes vieilles voguant sur " le lac " étoilé,
Ô âmes soeurs de Lamartine inconsolé.
Tel aussi j'ai vécu les sanglots de vos harpes
Et vos beaux chevaliers ceints de blanches écharpes
Et vos pâles amants mourant d'un seul baiser.
L'idéal était roi sur un grand coeur brisé.

C'était le temps du patchouli, des janissaires,
D'Elvire, et des turbans, et des hardis corsaires.
Byron disparaissait, somptueux et fatal.
Et le cor dans les bois sonnait sentimental.

Ô mon beau coeur vibrant et pur comme un cristal.


ALBERT SAMAIN







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MessagePosté le: 21-04-2007 08:56    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Marie

L'Enfant et le Maître d'école
Dans ce récit je prétends faire voir
D'un certain sot la remontrance vaine.
Un jeune enfant dans l'eau se laissa choir,
En badinant sur les bords de la Seine.
Le Ciel permit qu'un saule se trouva,
Dont le branchage, après Dieu, le sauva.
S'étant pris, dis-je, aux branches de ce saule,
Par cet endroit passe un Maître d'école.
L'Enfant lui crie : "Au secours ! je péris. "
Le Magister, se tournant à ses cris,
D'un ton fort grave à contre-temps s'avise
De le tancer : "Ah! le petit babouin !
Voyez, dit-il, où l'a mis sa sottise !
Et puis, prenez de tels fripons le soin.
Que les parents sont malheureux qu'il faille
Toujours veiller à semblable canaille !
Qu'ils ont de maux ! et que je plains leur sort ! "
Ayant tout dit, il mit l'enfant à bord.
Je blâme ici plus de gens qu'on ne pense.
Tout babillard, tout censeur, tout pédant,
Se peut connaître au discours que j'avance :
Chacun des trois fait un peuple fort grand ;
Le Créateur en a béni l'engeance.
En toute affaire ils ne font que songer
Aux moyens d'exercer leur langue.
Hé ! mon ami, tire-moi de danger :
Tu feras après ta harangue.
Jean de la Fontaine
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MessagePosté le: 22-04-2007 09:36    Sujet du message: Répondre en citant

Je ne suis pas poète
- Non, ne protestez pas ! -
Je ne suis pas poète,
Loin de là, loin de là...
J’ai seulement des mots qui trottent dans ma tête
A longueur d’insomnie.
Je ne suis pas poète,
Que nenni, que nenni !
Je suis source de sons,
Tant mieux si les sons chantent.
J’arrose le cresson
Et je foule la menthe.
La musique des mots me berce et je m’endors,
Au trot, au petit trot d’un Pégase aux yeux d’or.
Léon Dupilet
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Marie



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MessagePosté le: 27-04-2007 13:52    Sujet du message: promenade solitaire Répondre en citant



Le couchant dardait ses rayons suprêmes
Et le vent berçait les nénuphars blêmes.
Les grands nénuphars entre les roseaux
Tristement luisaient sur les calmes eaux.
Moi j'errais tout seul promenant ma plaie
Le long de l'étang, parmi la saulaie
Où la brume vague évoquait un grand
Fantôme laiteux, et désespérant,
Et pleurant avec la voix des sarcelles
Qui se rappelaient en battant des ailes
Parmi la saulaie où j'errais tout seul
Promenant ma plaie; et l'épais linceul
Des ténèbres vint noyer les suprêmes
Rayons du couchant en ses ondes blêmes
Et des nénuphars parmi les roseaux,
Des grands nénuphars sur les calmes eaux.


PAUL VERLAINE

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MessagePosté le: 27-04-2007 21:02    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Marie

Gérard de Nerval

Mélodie irlandaise
(Imitée de Thomas Moore)

Le soleil du matin commençait sa carrière,
Je vis près du rivage une barque légère
Se bercer mollement sur les flots argentés.
Je revins quand la nuit descendait sur la rive :
La nacelle était là, mais l'onde fugitive
Ne baignait plus ses flancs dans le sable arrêtés.

Et voilà notre sort ! au matin de la vie
Par des rêves d'espoir notre âme poursuivie
Se balance un moment sur les flots du bonheur ;
Mais, sitôt que le soir étend son voile sombre,
L'onde qui nous portait se retire, et dans l'ombre
Bientôt nous restons seuls en proie à la douleur.

Au déclin de nos jours on dit que notre tête
Doit trouver le repos sous un ciel sans tempête ;
Mais qu'importe à mes voeux le calme de la nuit !
Rendez-moi le matin, la fraîcheur et les charmes ;
Car je préfère encor ses brouillards et ses larmes
Aux plus douces lueurs du soleil qui s'enfuit.

Oh ! qui n'a désiré voir tout à coup renaître
Cet instant dont le charme éveilla dans son être
Et des sens inconnus et de nouveaux transports !
Où son âme, semblable à l'écorce embaumée,
Qui disperse en brûlant sa vapeur parfumée,
Dans les feux de l'amour exhala ses trésors !
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MessagePosté le: 28-04-2007 07:28    Sujet du message: Répondre en citant

poesie urbain chevreau



Ninon de Lenclos
Depuis le siècle de Pépin
Jusques à celui de la Fronde
On n'a rien vu de si poupin
Que cette belle vagabonde

Elle est aussi droite qu'un pieu
Plus pénétrante qu'une sonde
Plus savante qu'un Calepin
Et va la nuit comme une ronde.

Elle est douce comme un mouton
Dort l'hiver en drap de coton
Fixe au Marais son habitacle

Se contente le soir d'un poulet
Touche le luth, parle en oracle
Et siffle comme un flageolet !
_________________
!


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Marie



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MessagePosté le: 28-04-2007 12:51    Sujet du message: POESIE Répondre en citant



Et voilà notre sort ! au matin de la vie
Par des rêves d'espoir notre âme poursuivie
Se balance un moment sur les flots du bonheur ;
Mais, sitôt que le soir étend son voile sombre,
L'onde qui nous portait se retire, et dans l'ombre
Bientôt nous restons seuls en proie à la douleur




CES QUELques vers expriment bien la douleur ds la perte d' etre aimé

_________________


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MessagePosté le: 30-04-2007 12:26    Sujet du message: Répondre en citant

Tristesse

Ramenez-moi, disais-je, au fortuné rivage
Où Naples réfléchit dans une mer d'azur
Ses palais, ses coteaux, ses astres sans nuage,
Où l'oranger fleurit sous un ciel toujours pur.
Que tardez-vous? Partons! Je veux revoir encore
Le Vésuve enflammé sortant du sein des eaux;
Je veux de ses hauteurs voir se lever l'aurore;
Je veux, guidant les pas de celle que j'adore,
Redescendre, en rêvant, de ces riants coteaux;
Suis-moi dans les détours de ce golfe tranquille;
Retournons sur ces bords à nos pas si connus,
Aux jardins de Cinthie, au tombeau de Virgile,
Près des débris épars du temple de Vénus :
Là, sous les orangers, sous la vigne fleurie,
Dont le pampre flexible au myrte se marie,
Et tresse sur ta tête une voûte de fleurs,
Au doux bruit de la vague ou du vent qui murmure,
Seuls avec notre amour, seuls avec la nature,
La vie et la lumière auront plus de douceurs.

De mes jours pâlissants le flambeau se consume,
Il s'éteint par degrés au souffle du malheur,
Ou, s'il jette parfois une faible lueur,
C'est quand ton souvenir dans mon sein le rallume;
Je ne sais si les dieux me permettront enfin
D'achever ici-bas ma pénible journée.
Mon horizon se borne, et mon oeil incertain
Ose l'étendre à peine au-delà d'une année.
Mais s'il faut périr au matin,
S'il faut, sur une terre au bonheur destinée,
Laisser échapper de ma main
Cette coupe que le destin
Semblait avoir pour moi de roses couronnée,
Je ne demande aux dieux que de guider mes pas
Jusqu'aux bords qu'embellit ta mémoire chérie,
De saluer de loin ces fortunés climats,
Et de mourir aux lieux où j'ai goûté la vie.

Alphonse de Lamartine (1790 - 1869)
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aubepine
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MessagePosté le: 30-04-2007 13:30    Sujet du message: Répondre en citant

Coucou à tout le monde et joyeux premier mai !

Le muguet et la rose
Je vais vous débrouiller la chose
Et dévoiler ce grand secret
Voici par exemple une rose
Le muguet dit "Ô belle rose
Si j'osais parler mais je n'ose"
La rose dit tout bas "Mon Dieu
Il faut pourtant oser un peu"


Voilà la façon dont on cause
Entre la rose et le muguet
Et dont on joue au plus discret
Entre la rose et le muguet


Le muguet poursuit, je suppose
Pour abréger les entretiens
"Que j'aimerais, charmante rose
A mêler mes parfums aux tiens"
La rose dit "C'est une chose
A laquelle rien ne s'oppose
Mais pour satisfaire à ce voeu
Il faut vous rapprocher un peu"


Et voilà comment toute chose
Entre le muguet et la rose
Finit par un joli bouquet
Fait de la rose et du muguet


Antoinette Théorêt
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Marie



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MessagePosté le: 30-04-2007 13:38    Sujet du message: jolie muguet Répondre en citant



JOLIE MUGUET

Le mois de Mai
est de retour.
Jolie muguet,
bien le bonjour.
Et me voici,
dit la violette.
Sous le sapin
est ma cachette.
Mon nid est beau,
dit le pinson
Mais du coucou
nous nous méfions
C'est un méchant
voleur de nids.
Il nous tuerait
tous nos petits.
C'est le printemps
bêle l'agneau.
Dansons amis,
près du ruisseau

ANONYME







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MessagePosté le: 01-05-2007 03:39    Sujet du message: POESIE Répondre en citant

J.TABOUPavane
Belle qui tiens ma vie
Captive dans tes yeux,
Qui m'as l'âme ravie
D'un souris gracieux.
Viens tôt me secourir,
Ou me faudra mourir.

Pourquoi fuis-tu, mignarde,
Si je suis près de toi ?
Quand tes yeux je regarde,
Je me perds dedans moi !
Car tes perfections
Changent mes actions.

Tes beautés et ta grâce
Et tes divins propos
Ont échauffé la glace
Qui me gelait les os.
Ils ont rempli mon coeur
D'une amoureuse ardeur !

Approche donc ma belle,
Approche-toi mon bien !
Ne me sois plus rebelle
Puisque mon coeur est tien...
Pour mon mal apaiser
Donne-moi un baiser !





Pour des raisons de propriété intellectuelle, nous ne pouvons actuellement vous présenter d'oeuvres plus récentes.
Poésie Française © 1996 - 2006, Ce site vous est offert par la société Webnet. Tous droits réservés.











ROT
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MessagePosté le: 03-05-2007 14:54    Sujet du message: Répondre en citant

emile BLEMONT


Le soir...
Le soir, après avoir veillé tard sur un livre,
Quand ma lampe charbonne en son cercle de cuivre,
Quand au loin, dans Paris silencieux et noir,
L'écho des derniers pas meurt le long du trottoir,
Je sors de mon travail fiévreux, comme d'un rêve.
_________________
!


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Marie



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MessagePosté le: 04-05-2007 13:44    Sujet du message: bonheur Répondre en citant



L'amitié ! Mais entre homme et femme elle est divine
Elle n'empêche rien, aussi bien, des rapports
Nécessaires, et sous les mieux séants dehors
Abrite les secrets aimables qu'on devine.

Nous mettrions chacun du nôtre, elle très fine,
Moi plus naïf, et bien réglés en chers efforts,
Lesdits rapports dès lors si joyeux sans remords
Dans la simplesse ovine et la raison bovine.

Si le bonheur était d'ici, ce le serait !
Puis nous nous en irions sans l'ombre d'un regret,
La conscience en paix et de l'espoir plein l'âme,

Comme les bons époux d'il n'y a pas longtemps,
Quand l'un et l'autre d'être heureux étaient contents
Qui vivaient, sans le trop chanter, l'épithalame.


PAUL VERLAINE


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MessagePosté le: 05-05-2007 09:40    Sujet du message: Répondre en citant

Le bonheur c'est toujours pour demain

Paroles et Musique: Pierre Perret

{Refrain:}
Le bonheur c'est toujours pour demain
Hé fillette ne prends pas ma main
Mes doigts ont effeuillés tant de roses
Que de parler d'amour encore je n'ose

Où sont mes amis qui seront fidèles
Et ces pays pleins d'odeurs de cannelle
Et toi mon bel amour ma tristesse nouvelle
As-tu un cœur de fer sous ton corsage de velours

Y a-t-il quelque part un ruisseau d'eau pure
N'existe-t-il pas cet amour qui dure
Le bonheur est-il bref comme un orage en ciel d'été
Celui qui sait tout ça est homme plus heureux que moi

{au Refrain}

Brûlants sont les mots sortis de tes lèvres
L'eau de tes baisers m'a donné la fièvre
Si un autre que moi dort dans ta chevelure
Mes doigts seront serpents couteaux seront mes dents

Et quand tu t'endors ingénue divine
La bouche meurtrie contre ma poitrine
Ne faut-il pas partir avant d'encore une fois mourir
Celui qui sait tout ça est homme plus heureux que moi

{au Refrain}
http://www.paroles.net/chansons/11709.htm
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Marie



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MessagePosté le: 05-05-2007 12:44    Sujet du message: Répondre en citant



De George Sand à Alfred de Musset.

Cher ami,

Je suis toute émue de vous dire que j'ai
bien compris l'autre jour que vous aviez
toujours une envie folle de me faire
danser. Je garde le souvenir de votre
baiser et je voudrais bien que ce soit
une preuve que je puisse être aimée
par vous. Je suis prête à montrer mon
affection toute désintéressée et sans cal-
cul, et si vous voulez me voir ainsi
vous dévoiler, sans artifice, mon âme
toute nue, daignez me faire visite,
nous causerons et en amis franchement
je vous prouverai que je suis la femme
sincère, capable de vous offrir l'affection
la plus profonde, comme la plus étroite
amitié, en un mot : la meilleure épouse
dont vous puissiez rêver. Puisque votre
âme est libre, pensez que l'abandon où je
vis est bien long, bien dur et souvent bien
insupportable. Mon chagrin est trop
gros. Accourez bien vite et venez me le
faire oublier. À vous je veux me sou-
mettre entièrement.

Votre poupée




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MessagePosté le: 05-05-2007 23:52    Sujet du message: POESIE Répondre en citant

JEAN BATISTE CLEMENT


Le temps des cerises
Quand nous en serons au temps des cerises,
Et gai rossignol et merle moqueur
Seront tous en fête.
Les belles auront la folie en tête
Et les amoureux du soleil au coeur.
Quand nous en serons au temps des cerises,
Sifflera bien mieux le merle moqueur.

Mais il est bien court, le temps des cerises,
Où l'on s'en va deux cueillir en rêvant
Des pendants d'oreilles.
Cerises d'amour aux robes pareilles
Tombant sous la feuille en gouttes de sang.
Mais il est bien court le temps des cerises,
Pendants de corail qu'on cueille en rêvant.

Quand vous en serez au temps des cerises,
Si vous avez peur des chagrins d'amour
Evitez les belles.
Moi qui ne crains pas les peines cruelles,
Je ne vivrai pas sans souffrir un jour.
Quand vous en serez au temps des cerises,
Vous aurez aussi des chagrins d'amour.

J'aimerai toujours le temps des cerises :
C'est de ce temps-là que je garde au coeur
Une plaie ouverte,
Et dame Fortune, en m'étant offerte,
Ne saurait jamais calmer ma douleur.
J'aimerai toujours le temps des cerises
Et le souvenir que je garde au coeur.
_________________
!


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MessagePosté le: 06-05-2007 23:39    Sujet du message: poesie Répondre en citant

AIME FEUTRY


tombeaux
Au pied de ces coteaux, où, loin du bruit des cours,
Sans crainte, sans désirs, je coule d'heureux jours,
Où des vaines grandeurs je connais le mensonge,
Où tout, jusqu'à la vie, à mes yeux est un songe,
S'élève un édifice, asile de mortels
Aux larmes dévoués, consacrés aux autels.
Une épaisse forêt, de la demeure sainte,
Aux profanes regards cache l'austère enceinte ;
L'aspect de ce séjour, sombre, majestueux,
Suspend des passions le choc impétueux,
Et portant dans nos coeurs une atteinte profonde,
Il y peint le néant des plaisirs de ce monde.

Leur temple, vaste, simple, et des temps respecté,
Inspire la terreur par son obscurité ;
Là, cent tombeaux, pareils aux livres des Prophètes,
Sont des lois de la mort les tristes interprètes :
Ces marbres éloquents, monuments de l'orgueil,
Ne renferment, ainsi que le plus vil cercueil,
Qu'une froide poussière, autrefois animée,
Et qu'enivrait sans cesse une vaine fumée.
De ces lieux sont bannis l'ambition, l'espoir,
La dure servitude, et l'odieux pouvoir ;
Là, d'un repos égal, jouissent l'opulence,
La pauvreté, le rang, le savoir, l'ignorance.
Orgueilleux ! c'est ici que la mort vous attend ;
Connaissez-vous... peut-être il n'est plus qu'un instant :
Coeurs faibles ! qui craignez son trait inévitable,
Osez voir, sans frémir, ce séjour redoutable ;
Parcourez ces tombeaux, venez, suivez mes pas,
Et préparez vos yeux aux horreurs du trépas.

Quel est ce monument dont la blancheur extrême
De la tendre innocence est sans doute l'emblème ?
C'est celui d'un enfant qu'un destin fortuné
Enleva de ce monde aussitôt qu'il fut né.
Il goûta seulement la coupe de la vie ;
Mais sentant sa liqueur d'amertume suivie,
Il détourna la tête, et, regardant les cieux,
À l'instant pour toujours il referma les yeux.
Mère ! sèche tes pleurs, cet enfant dans la gloire
Jouira sans combats des fruits de la victoire.

Ici sont renfermés l'espoir et la douleur
D'un père qui gémit sous le poids du malheur.
Il demande son fils, l'appui de sa vieillesse,
L'unique rejeton de sa haute noblesse ;
Il le demande en vain : l'impitoyable mort
Au midi de ses jours a terminé son sort.
Sa couche nuptiale était déjà parée ;
À marcher aux autels l'amante préparée
Attendait son amant pour lui donner sa foi,
Mais la fête se change en funèbre convoi.
Calme-toi, jeune Elvire ! insensible à tes larmes,
Dans les bras de la mort, Iphis brave tes charmes.

Quels sont les attributs de cet autre tombeau ?
Dans un ruisseau de pleurs l'Amour plonge un flambeau ;
On voit à ses côtés les Grâces gémissantes
Baisser un triste front, et des mains languissantes :
La jeunesse éplorée, et les jeux éperdus,
Semblent encor chercher la beauté qui n'est plus.
Quelle main oserait en tracer la peinture ?
Hortense fut, hélas ! l'orgueil de la nature.
Mais de cette beauté, fière de ses attraits,
Osons ouvrir la tombe et contempler les traits.
Ô ciel !... de tant d'éclat... quel changement funeste !...
Une masse putride est tout ce qu'il en reste ;
Vous frémissez... ainsi nos corps, dans ce séjour,
D'insectes dévorants seront couverts un jour.
Hommes vains et distraits ! quelle trace sensible
Laisse dans vos esprits ce spectacle terrible ?
La même, hélas ! qu'empreint le dard qui fend les airs
Ou le vaisseau léger qui sillonne les mers.

Des sépulcres des grands, voici la sombre entrée.
De quelle horreur votre âme est-elle pénétrée ?
Tout est tranquille ici ; suivons ces pâles feux ;
Le silence et la mort règnent seuls en ces lieux.
La terreur qui les suit, errante sous ces voûtes,
Ne peut nous en cacher les ténébreuses routes.
Descendons, parcourons ces tombeaux souterrains,
Où, séparés encor du reste des humains,
Ces grands, dont le vulgaire adorait l'existence,
Ont voulu conserver leur triste préséance.
De l'humaine grandeur pitoyables débris !
Eh ! que sont devenus ces superbes lambris,
Ces plaisirs, ces honneurs, ces immenses richesses,
Ces hommages profonds... ou plutôt ces bassesses ?...
Grands ! votre éclat, semblable à ces feux de la nuit,
Brille un moment, nous trompe, et soudain se détruit.

À l'obscure clarté de ces lampes funèbres,
Sur ces marbres inscrits voyons leurs noms célèbres ;
Lisons : "Ci-gît le grand..." Brisez-vous, imposteurs !
Eh quoi ! des os en poudre ont encor des flatteurs !...
Je l'ai vu de trop près : dédaigneux et bizarre,
Il fut à la fois haut, rampant, prodigue, avare,
Sans vertus, sans talents, et, dévoré d'ennui,
Il cherchait le plaisir qui fuyait loin de lui.
De cet autre, ô regrets ! l'épitaphe est sincère ;
Il fut des malheureux, le protecteur, le père ;
Affable, juste, vrai, rempli d'humanité,
Il prévint les soupirs de l'humble adversité :
La patrie anima son zèle, son courage,
Soub... , il eut enfin tes vertus en partage.
Des vrais grands, par ces traits, connaissons tout le prix,
Mais leurs fantômes vains sont dignes de mépris.

Dans ces lieux, un moment, recueille-toi, mon âme !...
Tombeaux ! votre éloquence, avec un trait de flamme,
A gravé dans mon coeur le néant des plaisirs ;
Cessons donc ici-bas de fixer nos désirs,
Tout n'est qu'illusion, d'illusions suivie,
Et ce n'est qu'à la mort où commence la vie.





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musika



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MessagePosté le: 07-05-2007 06:52    Sujet du message: Répondre en citant

bonjour AUBEPINE, LINE MARIE CAMPANULE........elle est jolie cette poesie, sur la rose...............bonne journée à vous.
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Marie



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Messages: 11840

MessagePosté le: 07-05-2007 13:44    Sujet du message: blotti comme un oiseau Répondre en citant




Blotti comme un oiseau
Blotti comme un oiseau frileux au fond du nid,
Les yeux sur ton profil, je songe à l'infini...

Immobile sur les coussins brodés, j'évoque
L'enchantement ancien, la radieuse époque,
Et les rêves au ciel de tes yeux verts baignés !

Et je revis, parmi les objets imprégnés
De ton parfum intime et cher, l'ancienne année
Celle qui flotte encor dans ta robe fanée...

Je t'aime ingénument. Je t'aime pour te voir.
Ta voix me sonne au coeur comme un chant dans le soir.
Et penché sur ton cou, doux comme les calices,
J'épuise goutte à goutte, en amères délices,
Pendant que mon soleil décroît à l'horizon
Le charme douloureux de l'arrière-saison.


ALBERT SAMAIN

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aubepine
Invité





MessagePosté le: 07-05-2007 17:09    Sujet du message: Répondre en citant

Coucou Musika, bonjour à tous ! Je reviens bientôt vous voir. J'ai dû m'absenter pour aller m'occuper des trois chats de mon petit-fils qui était en vacances Je me suis régalée à regarder ces trois minous s'amuser, faire des farces et courir partout dans la maison. J'enviais leur insouciance pendant que les humains se torturaient à l'idée de changer de Président. Pour eux, Ségolène ou Nicolas---Bof, ils auront toujours leurs croquettes. Bisous à tous
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campanule



Inscrit le: 22 Aoû 2006
Messages: 6180

MessagePosté le: 08-05-2007 09:51    Sujet du message: Répondre en citant

[b]bonjour Aubépine.

Le désespoir est assis sur un banc de Prévert

Dans un square sur un banc
Il y a un homme qui vous appelle quand on passe
Il a des binocles un vieux costumes gris
Il fume un petit ninas il est assis
Et il vous appelle quand on passe
Ou simplement il vous fait signe
Il ne faut pas le regarder
Il ne faut pas l'écouter
Il faut passer
Faire comme si on ne le voyais pas
Comme si on ne l'entendais pas
Il faut passer presser le pas
Si vous le regardez
Si vous l'écoutez
Il vous fait signe et rien ni personne
Ne peut vous empêcher d'aller vous asseoir près de lui
Alors il vous regarde et sourit
Et vous souffrez attrocement
Et l'homme continue de sourire
Et vous souriez du même sourire
Exactement
Plus vous souriez plus vous souffrez
Atrocement
Plus vous souffrez plus vous souriez
Irrémédiablement
Et vous restez là
Assis figé
Souriant sur le banc
Des enfants jouent tout près de vous
Des passants passent
Tranquillement
Des oiseaux s'envolent
Quittant un arbre
Pour un autre
Et vous restez là
Sur le banc
Et vous savez vous savez
Que jamais plus vous ne jouerez
Comme ces enfants
Vous savez que jamais plus vous ne passerez
Tranquillement
Comme ces passants
Que jamais plus vous ne vous envolerez
Quittant un arbre pour un autre
Comme ces oiseaux.
[/b]
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Marie



Inscrit le: 30 Juin 2005
Messages: 11840

MessagePosté le: 08-05-2007 10:53    Sujet du message: solitude Répondre en citant


Solitude :


À l'heure où l'ombre du mystère
Étends son lourd manteau d'ennui,
Rêvant à l'aube salutaire,
J'accepte le froid de la nuit !

Crois-tu pouvoir réduire en cendres
Mes pauvres souvenirs passés ?
Pour moi, je ne puis me déprendre
De tant de rêves amassés.

Prêtresse de ma solitude,
Puisque me voici désarmé,
Tu peux, en ta sollicitude
Me consacrer au mal d'aimer !

On dit qu'au creuset du silence
Se forge l'espoir du retour…
Peux-tu me donner cette chance
D'ébaucher des rêves d'amour ?...

Déjà, là-bas, perçant la brume,
L'aurore de ses traits dorés
Poursuit la nuit qui se consume :
Pour moi, c'est l'heure d'espérer

JEAN CAMPION


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