Retraite Active Ce forum s'adresse à tous les retraités et futurs retraités. Les membres de ce forum ont la possibilité de discuter de tous leurs centres d'intérêt que ceux-ci soient les voyages, les loisirs ou l'actualité, entre autres.
Barbara, une femme à la voix et l'idéal inoubliables
Barbara
L'aigle noir
Paroles et Musique: Barbara 1970
Un beau jour, ou peut-être une nuit,
Près d'un lac je m'étais endormie,
Quand soudain, semblant crever le ciel,
Et venant de nulle part,
Surgit un aigle noir,
Lentement, les ailes déployées,
Lentement, je le vis tournoyer,
Près de moi, dans un bruissement d'ailes,
Comme tombé du ciel,
L'oiseau vint se poser,
Il avait les yeux couleur rubis,
Et des plumes couleur de la nuit,
A son front brillant de mille feux,
L'oiseau roi couronné,
Portait un diamant bleu,
De son bec il a touché ma joue,
Dans ma main il a glissé son cou,
C'est alors que je l'ai reconnu,
Surgissant du passé,
Il m'était revenu,
Dis l'oiseau, ô dis, emmène-moi,
Retournons au pays d'autrefois,
Comme avant, dans mes rêves d'enfant,
Pour cueillir en tremblant,
Des étoiles, des étoiles,
Comme avant, dans mes rêves d'enfant,
Comme avant, sur un nuage blanc,
Comme avant, allumer le soleil,
Etre faiseur de pluie,
Et faire des merveilles,
L'aigle noir dans un bruissement d'ailes,
Prit son vol pour regagner le ciel,
Quatre plumes couleur de la nuit
Une larme ou peut-être un rubis
J'avais froid, il ne me restait rien
L'oiseau m'avait laissée
Seule avec mon chagrin
Un beau jour, ou peut-être une nuit,
Près d'un lac, je m'étais endormie,
Quand soudain, semblant crever le ciel,
Et venant de nulle part,
Surgit un aigle noir,
Un beau jour, une nuit,
Près d'un lac, endormie,
Quand soudain,
Il venait de nulle part,
Il surgit, l'aigle noir... _________________
Chabarle, j'aime beaucoup Barbara.
C'est une femme qui a beaucoup souffert, elle a été violée par son père.
Ses textes sont superbes et je l'écoute très souvent.
Merci
Posté le: 08-05-2007 23:19 Sujet du message: POESIE
poesie
LOUIS DES MASSURES
la fontaine
Fontaine, dont l'eau cristalline,
D'amont le rocher tombe aval,
Murmurant parmi la colline,
Puis tombe paisible en son val,
Où d'une trace continue
Torse en serpent, se traîne et pousse,
Et, à travers l'herbe menue,
Passe, arrosant l'épaisse mousse,
Mille et mille oiseaux qui te hantent,
Le flateux bruit, le frais des eaux,
Et les nymphes qui autour chantent
Répondant au chant des oiseaux,
L'air doux, la lumière éthérée,
Ce creux antre qui se recule,
Où ne touche l'heure altérée
De la brûlante canicule;
Les arbres touffus, la froide ombre,
Les fleurs et le verdoyant pré
Bref, tout ce pourpris, en grand nombre
De belles couleurs diapré,
Font que le dur ennui j'oublie
Et que la lyre à gré je touche
Attendant la tâche accomplie
Du soleil qui trop tôt se couche.
Près de toi, Fontaine sacrée,
L'envie et tort nous défions
Grondant que ton bruit nous récrée,
Unique plaisir d'Amphion
Qui a délaissé la Dircée,
L'aracynth, les thébaines roches,
Pour ton eau sans cesse versée,
Pour ce roc et tes antres proches.
A ta vive et fuyante course
Ne vient le profane approcher,
Tu m'es d'Aganippe la source
Et mon Hélicon, ce rocher.
A ton bruit ma lyre j'accorde
Chantant l'heur de ma destinée
Les amours je sonne à la corde,
Au creux airain, le grand Enée.
Le chant qu'ainsi oisif sur l'herbe
J'entonne, étendu à l'envers,
Te rendra fameuse et superbe,
Gardant la gloire de mes vers ;
A toi, sous cette roche ombreuse,
Callirhoé, Nymphe gentille,
Je veux goûter à la main creuse
L'honneur de ton eau qui sautille.
Elle est fraîche, nette, épurée,
Et brille au soleil clair et beau ;
Mais puisque les vers n'ont durée
Qui sont écrits de buveurs d'eau,
Sus, Bacchus, noble capitaine,
Que du vin soit pleine ma tasse
Qui rafraîchit, en la fontaine,
Une heure avant que je chantasse.
En chantant fais que je m'endorme
Au bruit cette douce liqueur ;
Si je sommeille sous cet orme
Garde moi, Nymphe au gentil coeur,
Que mon repos ne tourne en peine
Par la serpentine furie
Ainsi de ta fertile veine
Jamais ne soit l'humeur tarie. _________________ !
Écouter est peut-être le plus beau cadeau que nous puissions
faire à quelqu'un... C'est lui dire, non pas avec des mots, mais
avec ses yeux, son visage, son sourire et tout son corps:
tu es important pour moi, tu es intéressant, je suis heureux que
tu sois là... Pas étonnant si la meilleure façon pour une personne
de se révéler à elle-même, c'est d'être écoutée par une autre!
Écouter, c'est commencer par se taire... Avez-vous remarqué
comment les "dialogues" sont remplis d'expression du genre:
"C'est comme moi quand..." ou bien "Ça me rappelle ce qui
m'est arrivé..." Bien souvent, ce que l'autre dit n'est qu'une
occasion de parler de soi. Écouter, c'est commencer par arrêter
son petit cinéma intérieur, son monologue portatif (...).
Écouter, c'est vraiment laisser tomber tout ce qui nous occupe
pour donner tout son temps à l'autre. C'est comme une promenade
avec un ami: marcher à son pas, proche mais sans gêner, se laisser
conduire par lui, s'arrêter avec lui, repartir avec lui, pour rien, pour lui.
Écouter, ce n'est pas de chercher à répondre à l'autre, sachant
qu'il a en lui-même les réponses à ses propres questions. C'est
refuser de penser à la place de l'autre, de lui donner des conseils
et même de vouloir le comprendre.
Écouter, c'est accueillir l'autre avec reconnaissance tel qu'il se
définit lui-même, sans se substituer à lui pour dire ce qu'il doit être.
C'est être ouvert à toutes les idées, à tous les sujets, à toutes les
expériences, à toutes les solutions, sans interpréter, sans juger,
laissant à l'autre le temps et l'espace de trouver la voie qui est la sienne.
Écouter, ce n'est pas vouloir que quelqu'un soit comme ceci ou comme
cela, c'est apprendre à découvrir ses qualités qui sont en lui spécifiques.
Être attentif à quelqu'un qui souffre, ce n'est pas de donner une solution
ou une explication à sa souffrance, c'est lui permettre de la dire et
de trouver lui-même son propre chemin pour s'en libérer.
Écouter, c'est donner à l'autre ce que l'on ne nous a peut-être
jamais donné: de l'attention, du temps, une présence affectueuse.
Auteur: André Gromolard
_________________ Ce n'est ni l'amitié ni la bonté qui nous manque, mais nous manquons à l'amitié et à la bonté.
Posté le: 10-05-2007 13:24 Sujet du message: la chanson bien sage
Ecoutez la chanson bien douce
Ecoutez la chanson bien douce
Qui ne pleure que pour vous plaire,
Elle est discrète, elle est légère :
Un frisson d'eau sur de la mousse !
La voix vous fut connue (et chère ?)
Mais à présent elle est voilée
Comme une veuve désolée,
Pourtant comme elle encore fière,
Et dans les longs plis de son voile,
Qui palpite aux brises d'automne.
Cache et montre au coeur qui s'étonne
La vérité comme une étoile.
Elle dit, la voix reconnue,
Que la bonté c'est notre vie,
Que de la haine et de l'envie
Rien ne reste, la mort venue.
Elle parle aussi de la gloire
D'être simple sans plus attendre,
Et de noces d'or et du tendre
Bonheur d'une paix sans victoire.
Accueillez la voix qui persiste
Dans son naïf épithalame.
Allez, rien n'est meilleur à l'âme
Que de faire une âme moins triste !
Elle est en peine et de passage,
L'âme qui souffre sans colère,
Et comme sa morale est claire !...
Ecoutez la chanson bien sage.
Posté le: 11-05-2007 23:33 Sujet du message: POESIE
marie DE CLEVES
En la forest de Longue Attente
En la forest de Longue Attente
Entrée suis en une sente
Dont oster je ne puis mon cueur,
Pour quoy je vis en grant langueur,
Par Fortune qui me tourmente.
Souvent Espoir chacun contente,
Excepté moy, povre dolente,
Qui nuit et jour suis en douleur
En la forest de Longue Attente.
Ay je dont tort, se je garmente*
Plus que nulle qui soit vivante ?
Par Dieu, nannil, veu mon malheur,
Car ainsi m'aid mon Createur
Qu'il n'est peine que je ne sente
En la forest de Longue Attente.
Bonjour à tout le monde, heureuse de vous retrouver !
Mon jardin,
Mon jardin, si petit, si riant, si coquet
Propose gentiment son calme et sa fraîcheur
Groupant toutes ses fleurs, il forme un grand bouquet
Le chèvrefeuille ocré diffuse sa senteur.
Le rosier vermillon croule sous le portail
Offrant au vent léger son parfum épicé
Et s'ouvre pleinement en un large éventail
Sur le support ancien de bois entrelacé.
Le lierre allègrement monte le long du mur
Dans ses feuilles parfois, se faufile un oiseau.
Ce minuscule Eden couronné par l'azur
S'arrête court devant les perles d'un rideau.
Mais quoi ! je n'ai plus de pensées !
Elles ont pâli sous mes pleurs ;
L'air de Paris les a glacées,
Comme l'hiver glace les fleurs !
De mes derniers accords vibrante,
Comme la voix d'une mourante,
Ma lyre se tait pour toujours :
Adieu donc, sainte poésie !...
Hélas ! mon coeur t'avait choisie
Pour appuyer mes tristes jours ! _________________ !
Posté le: 14-05-2007 13:04 Sujet du message: TOLERANCE
Respect et tolérance
La tolérance, c'est le respect d'autrui
Je n'ai rien inventé, c'est Larousse qui le dit.
Au terme tolérance, je préfère respect
Ce qui de vous à moi aurait le même effet
Et nous éviterait aujourd'hui d'en parler
Si en réalité chacun les pratiquait.
Mais seulement voila, en commençant par moi,
Chacun en ce bas monde voudrait dicter parfois
Ses idées personnelles pour en faire une loi
Ce qui, avouons le,n'est pas de bon aloi.
En fait la tolérance, c'est plutôt le contraire
Ne pas juger son frère de façon arbitraire
Accepter sa couleur, qu'il soit foncé ou clair
Et puis le laisser libre de choisir son bréviaire.
Admettre qu'il puisse être hétéro ou homo,
Ne pas lui refuser sa chance pour un boulot
Sous le simple prétexte qu'il habite un ghetto
Ou qu'il est en fauteuil suite à une polio.
Le respect c'est aussi simple que se lever
Juste pour offrir sa place à une personne âgée
Une jeune femme enceinte ou un handicapé
Geste d'humanité trop souvent oublié.
En écrivant ces vers sans aucune prétention
Je ne m'érige pas en donneur de leçon
Je voudrais simplement, à tort ou à raison,
Que chacun d'entre nous se pose la question:
Et moi dans tout cela, en maintes circonstances
Ai-je toujours fait preuve d'une grande tolérance?
Posté le: 16-05-2007 13:48 Sujet du message: je suis étranger
J'arrive où je suis étranger
Rien n'est précaire comme vivre
Rien comme être n'est passager
C'est un peu fondre comme le givre
Et pour le vent être léger
J'arrive où je suis étranger
Un jour tu passes la frontière
D'où viens-tu mais où vas-tu donc
Demain qu'importe et qu'importe hier
Le coeur change avec le chardon
Tout est sans rime ni pardon
Passe ton doigt là sur ta tempe
Touche l'enfance de tes yeux
Mieux vaut laisser basses les lampes
La nuit plus longtemps nous va mieux
C'est le grand jour qui se fait vieux
Les arbres sont beaux en automne
Mais l'enfant qu'est-il devenu
Je me regarde et je m'étonne
De ce voyageur inconnu
De son visage et ses pieds nus
Peu a peu tu te fais silence
Mais pas assez vite pourtant
Pour ne sentir ta dissemblance
Et sur le toi-même d'antan
Tomber la poussière du temps
C'est long vieillir au bout du compte
Le sable en fuit entre nos doigts
C'est comme une eau froide qui monte
C'est comme une honte qui croît
Un cuir à crier qu'on corroie
C'est long d'être un homme une chose
C'est long de renoncer à tout
Et sens-tu les métamorphoses
Qui se font au-dedans de nous
Lentement plier nos genoux
O mer amère ô mer profonde
Quelle est l'heure de tes marées
Combien faut-il d'années-secondes
A l'homme pour l'homme abjurer
Pourquoi pourquoi ces simagrées
Rien n'est précaire comme vivre
Rien comme être n'est passager
C'est un peu fondre comme le givre
Et pour le vent être léger
J'arrive où je suis étranger
Les roses d'Ispahan dans leur gaine de mousse,
Les jasmins de Mossoul, les fleurs de l'oranger
Ont un parfum moins frais, ont une odeur moins douce,
Ô blanche Leilah ! que ton souffle léger.
Ta lèvre est de corail, et ton rire léger
Sonne mieux que l'eau vive et d'une voix plus douce,
Mieux que le vent joyeux qui berce l'oranger,
Mieux que l'oiseau qui chante au bord d'un lit de mousse.
Oh ! que ton jeune amour, ce papillon léger,
Revienne vers mon coeur d'une aile prompte et douce,
Et qu'il parfume encor les fleurs de l'oranger
Les roses d'Ispahan dans leur gaine de mousse.
Le printemps n'a point tant de fleurs,
L'automne tant de raisins meurs,
L'été tant de chaleurs halées,
L'hiver tant de froides gelées,
Ni la mer a tant de poissons,
Ni la Beauce tant de moissons,
Ni la Bretagne tant d'arènes,
Ni l'Auvergne tant de fontaines,
Ni la nuit tant de clairs flambeaux,
Ni les forêts tant de rameaux,
Que je porte au coeur, ma maîtresse,
Pour vous de peine et de tristesse.
Sonnet à Marie
Je vous envoie un bouquet, que ma main
Vient de trier de ces fleurs épanouies,
Qui ne les eut à ces vêpres cueillies,
Tombées à terre elles fussent demain.
Cela vous soit un exemple certain,
Que vos beautés, bien qu'elles soient fleuries,
En peu de temps, seront toutes flétries,
Et, comme fleurs, périront tout soudain.
Le temps s'en va, le temps s'en va ma Dame,
Las ! le temps non, mais nous nous en allons,
Et tôt serons étendus sous la lame,
Et des amours, desquelles nous parlons
Quand serons morts, n'en sera plus nouvelle :
Donc, aimez-moi, cependant qu'êtes belle.
Posté le: 19-05-2007 13:45 Sujet du message: une larme
Larme
Loin des oiseaux, des troupeaux, des villageoises,
Je buvais, accroupi dans quelque bruyère
Entourée de tendres bois de noisetiers,
Par un brouillard d'après-midi tiède et vert.
Que pouvais-je boire dans cette jeune Oise,
Ormeaux sans voix, gazon sans fleurs, ciel couvert.
Que tirais-je à la gourde de colocase ?
Quelque liqueur d'or, fade et qui fait suer.
Tel, j'eusse été mauvaise enseigne d'auberge.
Puis l'orage changea le ciel, jusqu'au soir.
Ce furent des pays noirs, des lacs, des perches,
Des colonnades sous la nuit bleue, des gares.
L'eau des bois se perdait sur des sables vierges,
Le vent, du ciel, jetait des glaçons aux mares...
Or ! tel qu'un pêcheur d'or ou de coquillages,
Dire que je n'ai pas eu souci de boire !
Posté le: 21-05-2007 13:40 Sujet du message: comme une grande fleur
Comme une grande fleur ...
Comme une grande fleur trop lourde qui défaille,
Parfois, toute en mes bras, tu renverses ta taille
Et plonges dans mes yeux tes beaux yeux verts ardents,
Avec un long sourire où miroitent tes dents...
Je t'enlace ; j'ai comme un peu de l'âpre joie
Du fauve frémissant et fier qui tient sa proie.
Tu souris... je te tiens pâle et l'âme perdue
De se sentir au bord du bonheur suspendue,
Et toujours le désir pareil au coeur me mord
De t'emporter ainsi, vivante, dans la mort.
Incliné sur tes yeux où palpite une flamme
Je descends, je descends, on dirait, dans ton âme...
De ta robe entr'ouverte aux larges plis flottants,
Où des éclairs de peau reluisent par instants,
Un arôme charnel où le désir s'allume
Monte à longs flots vers moi comme un parfum qui fume.
Et, lentement, les yeux clos, pour mieux m'en griser,
Je cueille sur tes dents la fleur de ton baiser ! ...
L'herbe est molle au sommeil sous les frais peupliers,
Aux pentes des sources moussues,
Qui dans les prés en fleur, germant par mille issues,
Se perdent sous les noirs halliers.
Repose, ô Phidylé ! Midi sur les feuillages
Rayonne et t'invite au sommeil.
Par le trèfle et le thym, seules, en plein soleil,
Chantent les abeilles volages.
Un chaud parfum circule au détour des sentiers,
La rouge fleur des blés s'incline,
Et ls oiseaux, rasant de l'aile la colline,
Cherchent l'ombre des églantiers.
Mais, quand l'Astre, incliné sur sa courbe éclatante,
Verra ses ardeurs s''apaiser,
Que ton plus beau sourire et ton meilleur baiser
Me recompense de l'attente.
Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
Chaque fleur s'évapore ansi qu'un encensoir;
Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir;
Valse mélancolique et douloureux vertige !
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir:
Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige:
Valse mélancolique et douloureux vertige !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.
Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige,
Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir;
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige.
Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir,
Du passé lumineux recueille tout vestige !
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige...
Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir !
Charles Baudelaire
Petite remarque : ce grand poète ne se fatiguait pas beaucoup quand on constate qu'il répétait deux fois chacun de ses vers. Mais voilà c'est Baudelaire !!!
Marie et Aubépine, merci de participer à cette rubrique.
J'étais en panne d'ordinateur pendant quinze jours et même si la rubrique ne remporte pas tellement de succès, on se fait plaisir à nous
bisous
SONNET
Il faut, dans ce bas monde, aimer beaucoup de choses,
Pour savoir, après tout, ce qu'on aime le mieux ;
Les bonbons, l'Océan, le jeu, l'azur des cieux,
les femmes, les chevaux, les lauriers et les roses.
Il faut fouler aux pieds des fleurs à peine écloses;
Il faut beaucoup pleurer, dire beaucoup d'adieux.
Puis le coeur s'aperçoit qu'il est devenu vieux.
Et l'effet qui s'en va nous découvre les causes.
De ces biens passagers que l'on goute à demi,
Le meilleur qui nous reste est un ancien ami.
On se brouille, on se fuit.--Qu'un hasard nous rassemble,
On s'approche, on sourit, la main touche la main,
Et nous nous souvenns que nous marchions ensemble,
Que l'ame est immortelle, et qu'hier c'est demain.
Posté le: 06-06-2007 16:03 Sujet du message: un petit problème
Chères amies,
J'aimerais que le nom de l'auteur soit écrit aussi gros que le titre. Or, j'ai beau essayé je n'y arrive pas. Avez-vous une idée de ce que je dois faire ?? Merci à vous et gros bisous
Posté le: 10-06-2007 13:21 Sujet du message: CHANSON VIOLETTE
Chanson violette
Et ce soir-là, je ne sais,
Ma douce, à quoi tu pensais,
Toute triste,
Et voilée en ta pâleur,
Au bord de l'étang couleur
D'améthyste.
Tes yeux ne me voyaient point ;
Ils étaient enfuis loin, loin
De la terre ;
Et je sentais, malgré toi,
Que tu marchais près de moi,
Solitaire.
Le bois était triste aussi,
Et du feuillage obscurci,
Goutte à goutte,
La tristesse de la nuit,
Dans nos coeurs noyés d'ennui,
Tombait toute...
Dans la brume un cor sonna ;
Ton âme alors frissonna,
Et, sans crise,
Ton coeur défaillit, mourant,
Comme un flacon odorant
Qui se brise.
Et, lentement, de tes yeux
De grands pleurs silencieux,
Taciturnes,
Tombèrent comme le flot
Qui tombe, éternel sanglot,
Dans les urnes.
Nous revînmes à pas lents.
Les crapauds chantaient, dolents,
Sous l'eau morte ;
Et j'avais le coeur en deuil
En t'embrassant sur le seuil
De ta porte.
Depuis, je n'ai point cherché
Le secret encor caché
De ta peine...
Il est des soirs de rancoeur
Où la fontaine du coeur
Est si pleine !
Fleur sauvage entre les fleurs,
Va, garde au fond de tes pleurs
Ton mystère ;
Il faut au lis de l'amour
L'eau des yeux pour vivre un jour
Sur la terre.
Posté le: 11-06-2007 13:44 Sujet du message: désir
Désir
Mon désir est la région qui est devant moi
Derrière les lignes boches
Mon désir est aussi derrière moi
Après la zone des armées
Mon désir c'est la butte du Mesnil
Mon désir est là sur quoi je tire
De mon désir qui est au-delà de la zone des armées
Je n'en parle pas aujourd'hui mais j'y pense
Butte du Mesnil je t'imagine en vain
Des fils de fer des mitrailleuses des ennemis trop sûrs d'eux
Trop enfoncés sous terre déjà enterrés
Ca ta clac des coups qui meurent en s'éloignant
En y veillant tard dans la nuit
Le Decauville qui toussote
La tôle ondulée sous la pluie
Et sous la pluie ma bourguignotte
Entends la terre véhémente
Vois les lueurs avant d'entendre les coups
Et tel obus siffler de la démence
Ou le tac tac tac monotone et bref plein de dégoût
Je désire
Te serrer dans ma main Main de Massiges
Si décharnée sur la carte
Le boyau Gœthe où j'ai tiré
J'ai tiré même sur le boyau Nietzsche
Décidément je ne respecte aucune gloire
Nuit violente et violette et sombre et pleine d'or par moments
Nuits des hommes seulement
Nuit du 24 septembre
Demain l'assaut
Nuit violente ô nuit dont l'épouvantable cri profond devenait plus intense de minute en minute
Nuit qui criait comme une femme qui accouche
Nuit des hommes seulement
Guillaume Apollinaire (1880 - 1918
Le vert colibri, le roi des collines,
Voyant la rosée et le soleil clair
luire dans son nid tissé d'herbes fines,
Comme un frais rayon s'échappe dans l'air.
Il se hâte et vole aux sources voisines
Où les bambous font le bruit de la mer,
Où l'açoka rouge, aux odeurs divines,
S'ouvre et porte au coeur un humide éclair.
Vers la fleur dorée il descend, se pose,
Et boit tant d'amour dans la coupe rose,
Qu'il meurt, ne sachant s'il l'a pu tarir.
Sur ta lèvre pure, ô ma bien-aimée,
Telle aussi mon âme eût voulu mourir
Du premier baiser qui l'a parfumée !
complainte
Tu es le soleil qui réchauffe mon coeur
Tu es l'astre de mes jours
Tu es beau comme un dieu
Fier comme un roc
Mais surtout tu es toi
C'est pourquoi je t'aime
plus que moi -même
Tu hantes mes pensées
Ton image animes mes rêves
C'est toi qui m'aide à vivre
A sourire sans arrêt
Dans ce monde ou plus rien
N'a d'attrait pour moi que toi
Comprendras-tu un jour
Combien je t'aime
M'aimeras-tu a ton tour
Peut être un jour
L'âme évaporée et souffrante,
L'âme douce, l'âme odorante,
Des lis divins que j'ai cueillis
Dans le jardin de ta pensée,
Où donc les vents l'ont-ils chassée,
Cette âme adorable des lis.
N'est-il plus un parfum qui reste
De la suavité leste
Des jours où tu m'enveloppais
D'une vapeur surnaturelle
Faite d'espoir, d'amour fidèle
De béatitude et de paix ??
Posté le: 19-06-2007 08:54 Sujet du message: poesie
POESIE ANTOINE VINCENT ARNAULT
feuille
De ta tige détachée,
Pauvre feuille desséchée,
Où vas-tu ? - Je n'en sais rien.
L'orage a brisé le chêne
Qui seul était mon soutien.
De son inconstante haleine
Le zéphyr ou l'aquilon
Depuis ce jour me promène
De la forêt à la plaine,
De la montagne au vallon.
Je vais ou le vent me mène,
Sans me plaindre ou m'effrayer :
Je vais où va toute chose,
Où va la feuille de rose
Et la feuille de laurier. _________________ !
Causant avec la Prairie,
La Rivière adroitement
Rabattit sur le torrent ;
Je suis sa meilleure amie ;
On croit qu'il est mon parent,
À cause de la ravine,
Qui se prétend ma cousine,
Et dont on dit qu'il descend.
Je serais désespérée
De dire à d'autres qu'à vous
Ce qu'en pense la contrée ;
Mais il y passe, entre nous,
Pour un scélérat insigne,
Il a fait un trait indigne.
Quelque part, près de ces lieux,
On sacrifiait aux Dieux.
Il part du haut de la cime ;
Comme un foudre il se répand,
Entraîne, chemin faisant,
L'idole, le desservant,
Les dévots et la victime.
Il n'a pas de lit certain ;
Mais, dans son cours libertin,
Quelque part qu'il s'achemine,
Il saccage, déracine ;
Il s'élance avec fureur,
Précédé par la terreur
Et suivi de la ruine.
Son cours est un vrai fléau.
Ce n'est pas que je me loue ;
Mais regardez bien mon eau,
Vous n'y verrez pas de boue.
Je m'écoule, à petit bruit,
Et, partout sur mon passage,
Plaine, bosquet, pâturage,
Tout s'engraisse, tout fleurit...
La Prairie, impatiente,
Dit, le ciel en soit béni :
La gloire en revient à lui,
Qui vous ménagea la pente.
Mais si, changeant de niveau,
Vous tombiez d'un peu plus haut
Que ce torrent si coupable,
Vous seriez plus intraitable.
Plaignons les gens dont les penchants sont forts :
Il doit leur en coûter pour vaincre la nature :
Quand ils font mal, sans doute ils ont des torts,
Mais Dieu seul en sait la mesure.
Posté le: 22-06-2007 01:30 Sujet du message: POESIE
simon BOUGOING
Le véritable amant
Les bons amants deux coeurs en un assemblent,
Penser, vouloir, mettent en un désir,
Un chemin vont, jamais ne se dessemblent ;
Ce que l'un veut, l'autre l'a à plaisir.
Point ne les vient jalousie saisir
En vrai amour, car de mal n'ont envie
Amour est bonne ; jaloux ont male vie.
En telle amour l'un l'autre ne mécroit,
Jamais entre eux n'a aucun contredit,
Ce que l'un dit, pour vrai l'autre le croit ;
Nul refus n'a entre eux, en fait ni dit ;
L'un pense bien que l'autre n'a rien dit
Que vérité, et que point ne ferait
Aucune chose que faire ne devrait.
Si par fortune adversité advient
A celle dame qui en amour le tient,
Ou si malade soudainement devient
De meilleur coeur il l'aime et l'entretient ;
La douleur d'elle en son coeur il soutient.
Plus l'aimera ainsi par vérité,
Qu'il ne fera en sa prospérité.
Et si, par mort, l'un d'eux est départi,
Le survivant jà autre n'aimera,
Ni ne prendra jamais autre parti
Car en son coeur l'amour de l'autre aura ;
Comment haïr l'ami soudain pourra
Ce qu'il aimait de coeur si doucement !
Possible n'est de le faire aucunement.
Voyez la teurtre* , qui tant ce fait escorte ;
Quand l'une d'elles sa compagne tôt perd,
La survivante toujours sur branche morte
Prendra repos en grand regret expert.
Chacun connaît que c'est un fait apert
Car sa nature à telle amour ouverte
Qu'el' ne s'assied plus dessus branche verte.
Posté le: 22-06-2007 07:04 Sujet du message: j'ai fini ma chanson
UNE bien jolie poésie de Patick LAURAIN
que vous pouvez écouter si vous le voulez, les yeux fermés..
pour toutes les grands-mères et grands-pères du site en cliquant sur le titre écrit en bleu
Bonjour petit garçon ! Sais-tu cette chanson ?
Ecrite à la lumière de Séléné, la lune
A ma mémoire émue, elle donne de grands frissons.
Les mêmes qu’on ressent l ’hiver en haut des dunes.
Quand on vieilli, petit, c’est précieux une chanson.
Quand on l ’écoute à deux en regardant la lune,
Et son reflet tremblant dans l’eau pleine du frisson
Des vagues affamées qui viennent mordre la dune.
Sais –tu petit garçon la force d’une chanson ?
Avec un peu de foi elle décroche la lune,
Te fais naître à l ’amour et aux premiers frissons
Qui ondulent comme le sable sur les flancs de la dune.
Adieu Petit Pierrot, j’ai fini ma chanson
Mes yeux vont se fermer à ton Clair de la Lune
Je vais partir bientôt dans un dernier frisson
Comme fanent les ajoncs qui fleurissaient la dune.
PATRICK LAURAIN _________________ ETRE, tout simplement, sans vouloir AVOIR
Posté le: 24-06-2007 00:22 Sujet du message: POESIE
J;DUCIS
Heureuse solitude
Heureuse solitude,
Seule béatitude,
Que votre charme est doux !
De tous les biens du monde,
Dans ma grotte profonde,
Je ne veux plus que vous !
Qu'un vaste empire tombe,
Qu'est-ce au loin pour ma tombe
Qu'un vain bruit qui se perd ;
Et les rois qui s'assemblent,
Et leurs sceptres qui tremblent,
Que les joncs du désert ?
Mon Dieu ! la croix que j'aime,
En mourant à moi-même,
Me fait vivre pour toi.
Ta force est ma puissance,
Ta grâce ma défense,
Ta volonté ma loi.
Déchu de l'innocence,
Mais par la pénitence
Encor cher à tes yeux,
Triomphant par tes armes,
Baptisé par tes larmes,
J'ai reconquis les cieux.
Souffrant octogénaire,
Le jour pour ma paupière
N'est qu'un brouillard confus.
Dans l'ombre de mon être,
Je cherche à reconnaître
Ce qu'autrefois je fus.
Ô mon père ! ô mon guide !
Dans cette Thébaïde
Toi qui fixas mes pas,
Voici ma dernière heure ;
Fais, mon Dieu, que je meure
Couvert de ton trépas !
Paul, ton premier ermite,
Dans ton sein qu'il habite,
Exhala ses cent ans.
Je suis prêt; frappe, immole.
Et qu'enfin je m'envole
Au séjour des vivants.
Posté le: 25-06-2007 01:51 Sujet du message: POESIE
ETIENCantique d'Étienne Dolet
Prisonnier en la Conciergerie de Paris, l'an 1546,
sur la déclaration et sur la consolation.
Si au besoin le monde m'abandonne
Et si de Dieu la volonté n'ordonne
Que libertés encores on me donne
Selon mon veuil.
Dois-je en mon coeur pour cela mener deuil
Et de regrets faire amas et recueil ?
Non pour certain, mais au ciel lever l'oeil
Sans autre égard.
Sus donc, esprit, laissez la chair à part,
Et devers Dieu qui tout bien nous départ
Retirez-vous comme à votre rempart,
Votre fortresse.
Ne permettez que la chair soit maîtresse,
Et que sans fin tant de regrets vous dresse,
Si vous plaignant de son mal et détresse
De son affaire.
Trop est connu ce que la chair sait faire,
Quant à son veuil c'est toujours à refaire,
Pour peu de cas elle se met à braire
Inconstamment.
De plus en plus elle accroît son tourment,
Se débattant de tout trop aigrement,
Faire regrets c'est son allègement
Sans nul confort.
Mais de quoi sert un si grand déconfort ?
Il est bien vrai qu'au corps il grève fort
D'être enfermé si longtemps en un fort
Dont tout mal vient.
A ferme corps grand regret il advient
Quand en prison demeurer lui convient,
Et jour et nuit des plaisirs lui souvient
Du temps passé.
Pour un mondain, le tout bien compassé,
C'est un grand deuil de se voir déchassé !
D'honneurs et biens pour un voirre cassé
Ains sans forfait.
A un bon coeur certes grand mal il faut
D'être captif sans rien savoir méfaut,
Et pour cela bien souvent, en effet,
Il entre en rage.
Grand'douleur sent un vertueux courage
(Ce fut ce bien du monde le plus sage)
Quand il se voit forclus du doux usage
De sa famille.
Voilà les goûts de ce corps imbécile
Et les regrets de cette chair débile,
Le tout fondé sur complainte inutile,
Plainte frivole.
Mais vous, esprit, qui savez la parole
De l'Éternel, ne suivez la chair folle,
Et en celui qui tant bien nous console
Soit votre espoir.
Si sur la chair les mondains ont pouvoir,
Sur vous, esprit, rien ne peuvent avoir ;
L'oeil, l'oeil au ciel, faites votre devoir
De là entendre.
Soit tôt ou tard ce corps deviendra cendre,
Car à nature il faut son tribut rendre,
Et de cela nul ne se peut défendre,
Il faut mourir.
Quant à la chair, il lui convient pourrir,
Et quant à vous, vous ne pouvez périr,
Mais avec Dieu toujours devez fleurir
Par sa bonté.
Or dites donc, faites sa volonté ;
Sa volonté est que ce corps dompté
Laissant la chair, soyez au ciel monté
Et jour et nuit.
Au ciel monté c'est que premier déduit
Aux mandements du Seigneur qui conduit
Tous bons esprits, et à bien les réduit
S'ils sont pervers.
Les mandements commandent ès briefs vers
Que si le monde envers nous est divers,
Nous tourmentant à tort et à travers
En mainte sorte ;
Pour tout cela nul ne se déconforte,
Mais constamment un chacun son mal porte,
Et en la main, la main de
Dieu tant forte, Il se remette.
C'est le seul point que tout esprit délecte,
C'est le seul point que tout esprit affecte,
C'est où de Dieu la volonté est faite,
C'est patience.
Ayant cela ne faut autre science
Pour supporter l'humaine insipience,
Nul mal n'est rien, nulle doute si en ce
L'esprit se fonde.
Il n'est nul mal que l'esprit ne confonde
Si patience en lui est bien profonde ;
En patience il n'est bien qui n'abonde,
Bien et soulas.
En patience on voit coure, hélas !
De ce muni l'esprit n'est jamais las,
En tes vertus bien tu l'entremis, las !
Dieu tout puissant.
De patience un bon coeur jouissant
Dessous le mal jamais n'est fléchissant,
Et désolant ou en rien gémissant
Toujours vainqueur.
Sus, mon esprit, montrez-vous de tel coeur
Votre assurance au besoin fort connue.
Tout gentil coeur, tout constant belliqueur jusqu'à la mort sa force a maintenue.
Posté le: 26-06-2007 01:11 Sujet du message: poesie
REINE GARDE
A mes hirondelles
L'hiver au doux printemps vient de céder la place,
Mars de sa tiède haleine a réchauffé l'espace,
La prairie étale ses fleurs :
Revenez donc, mes hirondelles,
Ne me soyez point infidèles,
Revenez, le bruit de vos ailes
A l'instant suspendra mes pleurs.
Laissant au rossignol les arbres du bocage,
Dans mes vases garnis de fleurs et de feuillage,
Gazouillez du matin au soir.
Je veux que chacune en dispose,
Et pour mieux becqueter la rose,
La giroflée à peine éclose,
Penchez-vous sur mon arrosoir. _________________ !
Un petit bisou à tout le monde ! J'aurai peut-être plus de chance aujourd'hui car voilà plusieurs jours qu'on me dit que cette page Web est inaccessible !!
Lorsque ma soeur et moi
Lorsque ma soeur et moi, dans les forêts profondes
Nous avions déchiré nos pieds sur les cailloux
En nous baisant au front tu nous appelais fous,
Après avoir maudit nos courses vagabondes.
Puis, comme un vent d'été confond les fraîches ondes
De deux petits ruisseaux sur un lit calme et doux,
Lorsque tu nous tenais tous deux sur tes genoux,
Tu mêlais en riant nos chevelures blondes.
Et pendant bien longtemps nous restions là blottis,
Heureux, et tu disais parfois "Ô mes chers petits
Un jour vous serez grands et moi je serai vieille !"
Les jours se sont enduis, d'un vol mystérieux
Mais toujours la jeunesse éclatante et vermeille
Fleurit dans ton sourire et brille dans tes yeux.
Posté le: 26-06-2007 13:28 Sujet du message: poèsie
trés belle poèsie,merci
voila pour vous
Un jour de pluie
Tu es passé tout près de moi,
Un jour de pluie, il faisait froid…
Si j’avais su, j’aurais marché les yeux fermés,
Si j’avais su, je ne t’aurais pas tenté…
Une histoire sans fin, de celles qui laissent des plaies,
Des silences amers, des regrets.
Peu importe, ce jour fut le plus beau, la plus belle année,
Des moments fous, des nuits à trop aimer.
philIl pleut, il pleut, bergèr E FABRE D EGLANTINE
Il pleut, il pleut, bergère,
Presse tes blancs moutons,
Allons sous ma chaumière,
Bergère, vite, allons.
J'entends sur le feuillage
L'eau qui tombe à grand bruit ;
Voici, voici l'orage,
Voici l'éclair qui luit.
Bonsoir, bonsoir, ma mère,
Ma soeur Anne, bonsoir !
J'amène ma bergère
Près de nous pour ce soir.
Va te sécher, ma mie,
Auprès de nos tisons.
Soeur, fais-lui compagnie ;
Entrez, petits moutons.
Soupons: prends cette chaise,
Tu seras près de moi ;
Ce flambeau de mélèze
Brûlera devant toi :
Goûte de ce laitage ;
Mais tu ne manges pas ?
Tu te sens de l'orage ;
Il a lassé tes pas.
Eh bien, voici ta couche ;
Dors-y jusques au jour ;
Laisse-moi sur ta bouche
Prendre un baiser d'amour.
Ne rougis pas, bergère :
Ma mère et moi, demain,
Nous irons chez ton père
Lui demander ta mainippe FABRE D EGLANTINE _________________ !
Posté le: 28-06-2007 01:07 Sujet du message: pOESIE
ARISTIDE BRUANT
Fantaisie triste
I' bruinait... L'temps était gris,
On n'voyait pus l'ciel... L'atmosphère,
Semblant suer au d'ssus d'Paris,
Tombait en bué' su' la terre.
I' soufflait quéqu'chose... on n'sait d'où,
C'était ni du vent ni d'la bise,
Ça glissait entre l'col et l'cou
Et ça glaçait sous not' chemise.
Nous marchions d'vant nous, dans l'brouillard,
On distinguait des gens maussades,
Nous, nous suivions un corbillard
Emportant l'un d'nos camarades.
Bon Dieu ! qu'ça faisait froid dans l'dos !
Et pis c'est qu'on n'allait pas vite ;
La moell' se figeait dans les os,
Ça puait l'rhume et la bronchite.
Dans l'air y avait pas un moineau,
Pas un pinson, pas un' colombe,
Le long des pierr' i' coulait d'l'eau,
Et ces pierr's-là... c'était sa tombe.
Et je m'disais, pensant à lui
Qu' j'avais vu rire au mois d'septembre
Bon Dieu ! qu'il aura froid c'tte nuit !
C'est triste d'mourir en décembre.
J'ai toujours aimé l'bourguignon,
I' m' sourit chaqu' fois qu' i' s'allume ;
J' voudrais pas avoir le guignon
D' m'en aller par un jour de brume.
Quand on s'est connu l' teint vermeil,
Riant, chantant, vidant son verre,
On aim' ben un rayon d'soleil...
Le jour ousqu' on vous porte en terre _________________ !
Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure Aller à la page Précédente1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8Suivante
Page 4 sur 8
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum