Retraite Active

[titefée]

Un jour de solitude semblable à un deuil
Elle s’est appliquée à effeuiller une branche
Et à laisser filer une à une les fines feuilles
que le courant emportait ce triste dimanche
à chacune d’elle elle laissait filer ses pensées
comme des vœux que la vie devait exaucer
et retenait par le bout d’une très fine ramée
les frêles esquifs comme pour les protéger

L’amour partait, suivi de près par l’espérance.
La feuille qui représentait les années perdues
filait rapidement, pressée et devenait rances
les « je t’aime » d’un amour ancien mais déchu

Seule une feuille tournoyait encore et dansait,
revenant sans cesse, tourbillonnante et têtue,
vers la berge comme si elle ne voulait quitter
cette femme qui la chassait hors de sa vue.

Tenace, la feuille accrochée aux myosotis bleus,
Insistante, revenait constamment à la charge,
si bien que la femme lut sur son pétiole le feu
du mot « vivre » et non « survivre avec rage »

et alors le pardon, transcrit sur le dos balloté
d’une feuille qui était pour la mer en partance,
vint se loger dans le cœur de la femme délivrée
pour que ce soit désormais à elle qu’elle pense
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ETRE, tout simplement, sans vouloir AVOIR

[campanule]

Encore un superbe poème Titefée, merci.