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Posté le: 06-01-2009 09:14 Sujet du message: recherche d'amis bisontins
hope a écrit:
Bravo Séraphine, elle est de toi cette poésie ?
Bonjour hope et merci pour le compliment non cette poésie n'est pas de moi je l'ai trouvé sur Center Blog l'auteur n'est pas connu.
Elle reflette pourtant mon état d'esprit je pense que rien n'est pire que l'indifférence c'est pourquoi j'essaie encore de m'intégrer sur ce forum, sur papotons tous ensemble l'indifférence prend tout son sens
mais heureusement il y a d'autre sujet encore merci _________________ Ce n'est ni l'amitié ni la bonté qui nous manque, mais nous manquons à l'amitié et à la bonté.
Bonjour hope et merci pour le compliment non cette poésie n'est pas de moi je l'ai trouvé sur Center Blog l'auteur n'est pas connu.
Elle reflette pourtant mon état d'esprit je pense que rien n'est pire que l'indifférence c'est pourquoi j'essaie encore de m'intégrer sur ce forum, sur papotons tous ensemble l'indifférence prend tout son sens
mais heureusement il y a d'autre sujet encore merci
Séraphine
sur ce forum il peut te sembler difficile de t'intégrer, mais les contacts se nouent sur tous les sujets et pas seulement sur papotons
Tu vois nous faisons connaissance ici et nous nous retrouverons sur d'autres sujets j'espère, à bientôt _________________
Posté le: 06-01-2009 12:16 Sujet du message: poèsie du net
LES ENFANTS QUI S' AIMENT
Les enfants qui s'aiment s'embrassent debout
Contre les portes de la nuit
Et les passants qui passent les désignent du doigt
Mais les enfants qui s'aiment
Ne sont là pour personne
Et c'est seulement leur ombre
Qui tremble dans la nuit
Excitant la rage des passants
Leur rage, leur mépris, leurs rires et leur envie
Les enfants qui s'aiment ne sont là pour personne
Ils sont ailleurs bien plus loin que la nuit
Bien plus haut que le jour
Dans l'éblouissante clarté de leur premier amour
Qui est cet homme qui soupire de désir,
Enlace des volutes qui s'effritent au réveil ?
Chaque soir il la réinvente, sa folie,
Il pense à elle, le jour comme la nuit,
Il la sculpte, à chaque fois différente.
Pourtant, il la reconnait dans son sommeil,
Il n'est jamais seul dans cette attente,
Elle l'accompagne, suit chacun de ses pas.
C'est un voile sur ses yeux qu'il ne peut saisir,
Et qui jamais ne la dévoile entre ses bras.
Que veut cette femme qui rêve sa vie
Et sourit à l'obscurité qui domine son lit ?
Chaque matin elle abandonne les images
D'un bonheur volé au charme d'un nuage,
Elle gomme jusqu'à la couleur de sa peau.
Et pourtant, au crépuscule elle redessine
Son visage et ce corps qu'elle imagine.
Tendrement, elle embrasse un autre destin,
Et effleure de sa main le drap qui l'étreint,
Rien qu'un instant pour mettre son cœur au repos.
Inscrit le: 13 Jan 2008 Messages: 6634 Localisation: Normandie
Posté le: 07-01-2009 15:44 Sujet du message:
Voir venir l'automne et son cortège d'or
Le vent souffle brutal annonçant les gelées
Et des arbres géants les feuilles détachées
Comme un grand vol d'oiseaux prennent leur fol essor.
La nature est en deuil des douces hyménées
Amours d'une saison dont le triste décor
Aux rayons de soleil semble sourire encor
Comme un frisson troublant sur les lèvres glacées.
Tout meurt dans la forêt les vertes frondaisons
Ne flattent plus mes yeux de charmants horizons
Le ciel s 'est assombri d'un voile de tristesse.
Mais qu'importe à mon âme et le souffle des vents
Et de l'Automne d'or la sublime caresse
Mon coeur s'ouvre à l'Amour et vit son doux Printemps.
Inscrit le: 13 Jan 2008 Messages: 6634 Localisation: Normandie
Posté le: 08-01-2009 18:40 Sujet du message:
L'invitation au voyage
Mon enfant, ma soeur,
Songe à la douceur
D'aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre ;
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l'ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
À l'âme en secret
Sa douce langue natale.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l'humeur est vagabonde ;
C'est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu'ils viennent du bout du monde.
- Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D'hyacinthe et d'or ;
Le monde s'endort
Dans une chaude lumière.
Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Charles BAUDELAIRE (1821-1867)
(Recueil : Les fleurs du mal)
Je l'ai peut être déjà posté, mais j"aime beaucoup cette poèsie _________________
Mon triste cœur bave à la poupe ...
Mon cœur est plein de caporal !
Ils y lancent des jets de soupe,
Mon triste cœur bave à la poupe...
Sous les quolibets de la troupe
Qui lance un rire général,
Mon triste cœur bave à la poupe,
Mon cœur est plein de caporal !
Ithyphalliques et pioupiesques
Leurs insultes l'ont dépravé ;
À la vesprée, ils font des fresques
Ithyphalliques et pioupiesques ;
Ô flots abracadabrantesques,
Prenez mon cœur, qu'il soit sauvé !
Ithyphalliques et pioupiesques,
Leurs insultes l'ont dépravé.
Quand ils auront tari leurs chiques,
Comment agir, ô cœur volé ?
Ce seront des refrains bachiques
Quand ils auront tari leurs chiques !
J'aurai des sursauts stomachiques
Si mon cœur triste est ravalé !
Quand ils auront tari leurs chiques,
Comment agir, ô cœur volé ?
Inscrit le: 13 Jan 2008 Messages: 6634 Localisation: Normandie
Posté le: 09-01-2009 17:10 Sujet du message:
Bonjour Bernard,
Elle n'est pas gaie cette poèsie, ce n'est pas le même style que tu post d'habitude, j'aime mieux les poèmes d'amour _________________
Savez-vous pourquoi, madame,
Je refusais de vous voir ?
J'aime ! Et je sens qu'une femme
Des femmes craint le pouvoir.
Le vôtre est tout dans vos charmes,
Qu'il faut, par force, adorer.
L'inquiétude a des larmes :
Je ne voulais pas pleurer.
Quelque part que je me trouve,
Mon seul ami va venir ;
Je vis de ce qu'il éprouve,
J'en fais tout mon avenir.
Se souvient-on d'humbles flammes
Quand on voit vos yeux brûler ?
Ils font trembler bien des âmes :
Je ne voulais pas trembler.
Dans cette foule asservie,
Dont vous respirez l'encens,
Où j'aurais senti ma vie
S'en aller à vos accents,
Celui qui me rend peureuse,
Moins tendre, sans repentir,
M'eût dit : " N'es-tu plus heureuse ? "
Je ne voulais pas mentir.
Dans l'éclat de vos conquêtes
Si votre coeur s'est donné,
Triste et fier au sein des fêtes,
N'a-t-il jamais frissonné ?
La plus tendre, ou la plus belle,
Aiment-elles sans souffrir ?
On meurt pour un infidèle :
Je ne voulais pas mourir.
Posté le: 11-01-2009 14:40 Sujet du message: le dimance
DIMANCHE, CHAPITRE DIMANCHE LES HABITUDES
Dimanche on se rase et on se fait chier à se laver
Alors qu’on pourrait accepter les odeurs des autres
Vu qu’on le fait toute la semaine de toutes façons
Dimanche on ne sait par pourquoi
Mais on monte malgré tout le son des télés encore plus fort
Dimanche « on regarde la météo » et « on voit ce qu’on fait »
Dimanche on commence un livre après manger
Et on s’endort et on le reprend au début le dimanche d’après
Parce qu’on ne se souvient plus de rien
Dimanche une bagnole en panne ça fout la journée en l’air
Dimanche on prend le temps parce qu’il paraît long
On ne fait rien on est court d’esprit
Dimanche on achète des trucs inutiles dans les brocantes
Dimanche on aimerait aller au cinéma ou voir une expo un salon
Mais on se dit « Ca y est encore la semaine prochaine »
Dimanche les chiens vont rattraper des balles et des ballons de tous les côtés
Dimanche si t’es pas sorti la veille t’écoute la musique du samedi soir
Dimanche on se prend en photo _________________ Ce n'est ni l'amitié ni la bonté qui nous manque, mais nous manquons à l'amitié et à la bonté.
Avait-elle bien compris
Que l'heure était venue
Déjà de nous quitter ?
Elle était trop menue
Dans sa longue robe noire,
Et dans ses yeux si bleus,
J'avais vu scintiller
Mille étoiles célestes.
J'avais tant redouté
Le jour de son départ,
Et j'eus bien du chagrin
Quand elle prit l'autocar,
S'en allant pensionnaire
Dans cette institution
Pour y apprendre la vie
Et les bonnes manières.
Rien d'extraordinaire
Dans cette situation,
Sinon que moi aussi,
J'allais devoir partir,
M'éloigner du pays,
Aggravant son souci;
L'armée me réclamait
Pour plus d'un an, hélas,
L'horizon se bouchait;
J'allais, non sans émoi,
Refermer cette page
D'un amour romantique,
Une histoire bien sage
Qui ne reviendrait plus.
Inscrit le: 13 Jan 2008 Messages: 6634 Localisation: Normandie
Posté le: 12-01-2009 18:38 Sujet du message:
excuses moi Bernard, ce weekend fut un peu mouvementé et j'ai oublié de lire ces poésies,
Tu as toujours autant de talent dans ce que tu choisis que dans ce que tu écris, merci _________________
Inscrit le: 13 Jan 2008 Messages: 6634 Localisation: Normandie
Posté le: 13-01-2009 18:08 Sujet du message:
Merci Bernard, c'est ce que j'aime dans la poésie, le rêve et la fraicheur
J'ai un plus de mal à apprécier ce qui est trop réaliste,
pourtant cela sert à exprimer tous les sentiments la poésie, comme la musique
Mais la nostalgie, j'aime aussi _________________
Dernière édition par hope le 13-01-2009 18:10; édité 2 fois
Inscrit le: 13 Jan 2008 Messages: 6634 Localisation: Normandie
Posté le: 13-01-2009 18:09 Sujet du message:
Clair de lune mystique
Ce soir, au fond d'un ciel uniforme d'automne,
La lune est toute seule ainsi qu'un bâtiment
Perdu sur les déserts marins, et lentement
Vogue dans l'infini de la nuit monotone.
Ce n'est pas la clarté des monotones nuits
Brillantes d'or fluide et de brume opaline ;
Mais le ciel gris est plein de tristesse câline
Ineffablement douce aux coeurs chargés d'ennuis.
Chère, mon âme obscure est comme un ciel mystique,
Un ciel d'automne, où nul astre ne resplendit,
Et ton seul souvenir, ce soir, monte et grandit
En moi, comme une lune immense et fantastique.
Chère, nous n'avons pas été de vrais amants :
C'est par caprice et par ennui que nous nous prîmes,
Et pourtant, j'ai voulu te façonner des rimes,
Bijoux sacrés, ayant d'étranges chatoîments.
C'est qu'au fond de mon coeur mystérieux d'artiste,
Le souvenir de ton amour pâle et banal
Verse tomme le ciel en un bois automnal
Un reflet alangui de clair de lune triste.
Au gré de l’air du temps s’évapore un doux rêve
Mes coups de sang vos coups de tête in hope of rhum
Pleurent nos longs sanglots sur l’écueil d’un forum
Dans les lueurs du ciel une aube se soulève
A l’éveil de la nuit j’entends siffler le merle
Son accord mélodieux accompagne mon chant
Sous l’emprise des sens d’un festin alléchant
Allumez mes soupirs en caresse de Perle
Mais vos yeux fatigués s’emperlent de tristesse
L’âme écho de votre âme en buvait la détresse
Ma main tremble d’émoi j'aurais voulu cueillir
Le soir de tous vos soirs sur votre lèvre blême
Votre bouquet de mots le profond souvenir
Le parfum de vos pleurs pour en faire un poème
Posté le: 14-01-2009 13:22 Sujet du message: poèsie du net
Comme une grande fleur ...
Comme une grande fleur trop lourde qui défaille,
Parfois, toute en mes bras, tu renverses ta taille
Et plonges dans mes yeux tes beaux yeux verts ardents,
Avec un long sourire où miroitent tes dents...
Je t'enlace ; j'ai comme un peu de l'âpre joie
Du fauve frémissant et fier qui tient sa proie.
Tu souris... je te tiens pâle et l'âme perdue
De se sentir au bord du bonheur suspendue,
Et toujours le désir pareil au coeur me mord
De t'emporter ainsi, vivante, dans la mort.
Incliné sur tes yeux où palpite une flamme
Je descends, je descends, on dirait, dans ton âme...
De ta robe entr'ouverte aux larges plis flottants,
Où des éclairs de peau reluisent par instants,
Un arôme charnel où le désir s'allume
Monte à longs flots vers moi comme un parfum qui fume.
Et, lentement, les yeux clos, pour mieux m'en griser,
Je cueille sur tes dents la fleur de ton baiser ! ...
Inscrit le: 13 Jan 2008 Messages: 6634 Localisation: Normandie
Posté le: 14-01-2009 15:01 Sujet du message:
Sensation
Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue:
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien:
Mais l'amour infini me monte dans l'âme,
et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, - heureux comme avec une femme.
J'invente des scénarios
Où nous jouons en duo.
Mais ce n'est que du cinéma
Car jamais je ne serai dans tes bras.
Je te vois m'enlacer
Je te vois m'embrasser.
Mais ce ne sont que des illusions
Volées à mes rêves en fusion.
J'aimerais tant que ce soit la réalité
Et que cet amour soit partagé.
Inscrit le: 13 Jan 2008 Messages: 6634 Localisation: Normandie
Posté le: 16-01-2009 16:44 Sujet du message:
Mais je suis belle d'être aimée
Mais je suis belle d'être aimée,
Vous m'avez donné la beauté,
Jamais ma robe parfumée
Sur la feuille ainsi n'a chanté,
Jamais mon pas n'eut cette grâce
Et mes yeux ces tendres moiteurs
Qui laissent les hommes rêveurs
Et les fleurs même, quand je passe.
L'amour, doux présage d'illusions éphémères,
Qui me laisse dans l'incertitude du bonheur,
Au delà des montagnes et de toutes les mers,
Et qui navigue sur les flots de la peur.
Les tempêtes qui succombent au rayonnement
Du soleil dans sa teinture orangeâtre,
L'amour toujours aussi triomphant,
Oh seigneur, quel est donc ce sentiment ?
Nul ne peut donner autant que dans un geste,
Caressant mon corps dévêtu et pudique,
L'homme soudain a retiré sa tunique,
Pour doucement me mener à l'adultère.
De mon coeur meurtri sous les caresses,
Laissant derrière lui un sentiment d'abandon,
Sous les doigts prévenants de rudesse,
Allant maintenant à la pénétration.
Reculant de par un sursaut de plaisir,
Faisant croire à une honte soudaine,
Je le retiens inondée de désir,
Dans un sentiment d'amour et de haine.
Inscrit le: 30 Déc 2008 Messages: 2533 Localisation: pays de loire
Posté le: 17-01-2009 19:36 Sujet du message:
A L'Aube D'Un Nouveau Jour
Une nouvelle aube se lève aujourd'hui.
Les premiers rayons l'éveillent doucement.
Elle est paisible, heureuse, et se sent épanouie,
Aussi belle que la rose rouge du printemps.
Elle s'étire langoureusement dans ses draps fins;
A ses côtés, l'homme qu'elle aime reste endormi,
Par la fenêtre le rossignol chante sa mélodie.
Cette nouvelle vie, elle l'a méritée, elle débute enfin.
Tout autour d'elle, la vie commence à s'agiter:
Dehors sur son balcon, dans sa nuisette blanche,
Elle savoure la chaleur du soleil et la brise fraiche,
Et ferme les yeux en sentant les bras de son Aimé.
Plus rien ne compte en dehors de leur amour.
Profitant de chaque instant ils restent enlacés,
Irradiant le matin d'une tendresse passionnée,
Ils sont à l'aube d'un nouveau jour.
Ô maître des charmeurs de l'oreille, ô Ronsard,
J'admire tes vieux vers, et comment ton génie
Aux lois d'un juste sens et d'une ample harmonie
Sait dans le jeu des mots asservir le hasard.
Mais, plus que ton beau verbe et plus que ton grand art,
J'aime ta passion d'antique poésie
Et cette téméraire et sainte fantaisie
D'être un nouvel Orphée aux hommes nés trop tard.
Ah ! Depuis que les cieux, les champs, les bois et l'onde
N'avaient plus d'âme, un deuil assombrissait le monde,
Car le monde sans lyre est comme inhabité !
Tu viens, tu ressaisis la lyre, tu l'accordes,
Et, fier, tu rajeunis la gloire des sept cordes,
Et tu refais aux dieux une immortalité.
Posté le: 18-01-2009 11:55 Sujet du message: poèsie du net
Bonjour mon cœur Bonjour mon cœur, bonjour ma douce vie.
Bonjour mon œil, bonjour ma chère amie,
Hé ! bonjour ma toute belle,
Ma mignardise, bonjour,
Mes délices, mon amour,
Mon doux printemps, ma douce fleur nouvelle,
Mon doux plaisir, ma douce colombelle,
Mon passereau, ma gente tourterelle,
Bonjour, ma douce rebelle.
Hé ! faudra-t-il que quelqu'un me reproche
Que j'aie vers toi le cœur plus dur que roche
De t'avoir laissée, maîtresse,
Pour aller suivre le Roi,
Mendiant je ne sais quoi
Que le vulgaire appelle une largesse ?
Plutôt périsse honneur, court, et richesse,
Que pour les biens jamais je te relaisse,
Ma douce et belle déess
Inscrit le: 13 Jan 2008 Messages: 6634 Localisation: Normandie
Posté le: 18-01-2009 18:19 Sujet du message:
Cette lune sur l'eau
Est-ce toi
Cette lune dans l'eau
Est-ce toi
Est-ce toi reflet et éclat
A toi-même inédits
En ton unique mémoire
Tu regardes
Et tu t'éloignes
Tu souris
Et tu t'éloignes
A jamais proche inaccessible
Dans l'au-delà d'ici
Dans l'au-delà de toi.
En robe de deuil et sous ton chapeau sombre
Où luit la tache de lune de tes cheveux,
Demeure avec moi sans lumières, si tu veux
Enchanter mon amour saturnien de l'ombre.
Je ne te vois que lorsque s'en vont tes contours
Absorbés par le clair-obscur propice
Où, seul, un coin de bouche accuse un maléfice
Railleur, sous ton profil comme au temps des Cours,
Où tes yeux bleus troublés qui toujours fuient la gêne
Du morose grand jour me fixent enfin,
Pleins de la vérité de leur vice sans fin
Triste et grand comme un rêve et sans honte ni haine...
Ainsi, tu seras le premier spectre du soir,
Et je posséderai cette imprécise dame,
Noire parmi des lys respirés sans les voir, -
En un baiser muet plus profond qu'une lame.
Posté le: 19-01-2009 14:18 Sujet du message: poèsie du net
Sur six mois de neige
celle qui a fondu
celle qui a séché
celle qui a pleuré
celle qui a gelé
celle qui était collante
celle qui était poudreuse
celle qui a tourné
celle qui a noirci
j'ai bâti ma vie
jusqu'à la prochaine tempête
Bierstube Magie allemande
Et douces comme un lait d'amandes
Mina Linda lèvres gourmandes
qui tant souhaitent d'être crues
A fredonner tout bas s'obstinent
L'air Ach du lieber Augustin
Qu'un passant siffle dans la rue
Sofienstrasse Ma mémoire
Retrouve la chambre et l'armoire
L'eau qui chante dans la bouilloire
Les phrases des coussins brodés
L'abat-jour de fausse opaline
Le Toteninsel de Boecklin
Et le peignoir de mousseline
qui s'ouvre en donnant des idées
Au plaisir prise et toujours prête
O Gaense-Liesel des défaites
Tout à coup tu tournais la tête
Et tu m'offrais comme cela
La tentation de ta nuque
Demoiselle de Sarrebrück
Qui descendais faire le truc
Pour un morceau de chocolat
Et moi pour la juger que suis-je
Pauvres bonheurs pauvres vertiges
Il s'est tant perdu de prodiges
Que je ne m'y reconnais plus
Rencontres Partances hâtives
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent
Comme des soleils révolus
Tout est affaire de décors
Changer de lit changer de corps
A quoi bon puisque c'est encore
Moi qui moi-même me trahis
Moi qui me traîne et m'éparpille
Et mon ombre se déshabille
Dans les bras semblables des filles
Où j'ai cru trouver un pays
Coeur léger coeur changeant coeur lourd
Le temps de rêver est bien court
Que faut-il faire de mes jours
Que faut-il faire de mes nuits
Je n'avais amour ni demeure
Nulle part où je vive ou meure
Je passais comme la rumeur
je m'endormais comme le bruit
C'était un temps déraisonnable
On avait mis les morts à table
On faisait des châteaux de sable
On prenait les loups pour des chiens
Tout changeait de pôle et d'épaule
La pièce était-elle ou non drôle
Moi si j'y tenait mal mon rôle
C'était de n'y comprendre rien
Dans le quartier Hohenzollern
Entre la Sarre et les casernes
Comme les fleurs de la luzerne
Fleurissaient les seins de Lola
Elle avait un coeur d'hirondelle
Sur le canapé du bordel
Je venais m'allonger près d'elle
Dans les hoquets du pianola
Elle était brune et pourtant blanche
Ses cheveux tombaient sur ses hanches
Et la semaine et le dimanche
Elle ouvrait à tous ses bras nus
Elle avait des yeux de faïence
Et travaillait avec vaillance
Pour un artilleur de Mayence
Qui n'en est jamais revenu
Il est d'autres soldats en ville
Et la nuit montent les civils
Remets du rimmel à tes cils
Lola qui t'en iras bientôt
Encore un verre de liqueur
Ce fut en avril à cinq heures
Au petit jour que dans ton coeur
Un dragon plongea son couteau
Le ciel était gris de nuages
Il y volait des oies sauvages
Qui criaient la mort au passage
Au-dessus des maisons des quais
Je les voyais par la fenêtre
Leur chant triste entrait dans mon être
Et je croyais y reconnaître
Du Rainer Maria Rilke
Posté le: 20-01-2009 11:30 Sujet du message: poèsie
Le Voyageur
Tu savais que mon cœur aurait soif de beauté
Et semas sur mes pas tes splendeurs naturelles ;
Aussi bien chaque fois, en me penchant sur elles,
N’ai-je point entendu l’infini chuchoter.
Je vous vis sur les eaux, étoiles, clignoter ;
Ô roses du jardin, comme vous étiez belles ;
Sur ces rives j’avais, ô mouettes, vos ailes ;
Vagues, parfums, sur vous ma peine a su flotter !
Mais de tous les pays, un seul sans fin m’enivre ;
Ont-ils saisi le chant de la douceur de vivre
Ceux qui n’ont pas connu les lacs italiens !
À cette heure où je vois tomber le crépuscule
Je me sens attaché par de puissants liens
Aux seuls ciels où ton nom comme une étoile brûle.
Inscrit le: 13 Jan 2008 Messages: 6634 Localisation: Normandie
Posté le: 20-01-2009 16:36 Sujet du message:
Bonjour à tous
Merci pour ces beaux textes,
Même toi Danisa, tu viens participer
Ce qui est intéressant ce n'est pas de poster, c'est de chercher, j'en lis combien avant de trouver celui qui me plait aujourd'hui et que je post
Cela doit être pareil pour vous Bernard et Marie
Bravo Coujou pour ce texte de Julie Poulin _________________
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