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poèsie du net
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bernard lanza



Inscrit le: 08 Déc 2008
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Localisation: Lyon

MessagePosté le: 05-01-2009 21:34    Sujet du message: Répondre en citant

Je te remercie, Hope, j'essaye de varier un peu les genres de poésie, je suis content que ça te plaise.

Bien aimé aussi la poésie de Séraphine !
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bernard lanza



Inscrit le: 08 Déc 2008
Messages: 164
Localisation: Lyon

MessagePosté le: 05-01-2009 21:38    Sujet du message: Répondre en citant

L'âme triste

Ô triste, triste était mon âme
A cause, à cause d'une femme.
Je ne me suis pas consolé
Bien que mon coeur s'en soit allé,

Bien que mon coeur, bien que mon âme
Eussent fui loin de cette femme.
Je ne me suis pas consolé,
Bien que mon coeur s'en soit allé.

Et mon coeur, mon coeur trop sensible
Dit à mon âme: "Est-il possible,
Est-il possible, le fût-il,
Ce fier exil, ce triste exil?"

Mon âme dit à mon coeur: "Sais-je,
Moi-même, que nous veut ce piège
D'être présents bien qu'exilés
Encore que loin en allés?"

Paul Verlaine
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seraphine25



Inscrit le: 18 Avr 2007
Messages: 89
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MessagePosté le: 06-01-2009 09:14    Sujet du message: recherche d'amis bisontins Répondre en citant

hope a écrit:
Bravo Séraphine, elle est de toi cette poésie ?


Bonjour hope et merci pour le compliment non cette poésie n'est pas de moi je l'ai trouvé sur Center Blog l'auteur n'est pas connu.
Elle reflette pourtant mon état d'esprit je pense que rien n'est pire que l'indifférence c'est pourquoi j'essaie encore de m'intégrer sur ce forum, sur papotons tous ensemble l'indifférence prend tout son sens sign8
mais heureusement il y a d'autre sujet encore merci
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bernard lanza



Inscrit le: 08 Déc 2008
Messages: 164
Localisation: Lyon

MessagePosté le: 06-01-2009 09:34    Sujet du message: Répondre en citant

Un vampire

Un vampire s'est introduit
Dans l'alcôve d'une mortelle,
Mais elle se méfie de lui,
L'indomptable Isabelle.

Le tenant pour un vaurien,
Elle l'affronte, arrogante;
Son visage près du sien,
Elle le toise, la battante.

Nue sous son peignoir de soie,
Très fière de sa silhouette,
Elle ne sera pas sa proie;
Au dehors, hue une chouette.

Croyant que c'était sa goule,
Le vampire grogne et détale;
Dans le lac voisin, il coule,
Victime de cette femme fatale.

Bernard Lanza
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hope



Inscrit le: 13 Jan 2008
Messages: 6634
Localisation: Normandie

MessagePosté le: 06-01-2009 09:50    Sujet du message: Re: recherche d'amis bisontins Répondre en citant

seraphine25 a écrit:
hope a écrit:
Bravo Séraphine, elle est de toi cette poésie ?


Bonjour hope et merci pour le compliment non cette poésie n'est pas de moi je l'ai trouvé sur Center Blog l'auteur n'est pas connu.
Elle reflette pourtant mon état d'esprit je pense que rien n'est pire que l'indifférence c'est pourquoi j'essaie encore de m'intégrer sur ce forum, sur papotons tous ensemble l'indifférence prend tout son sens sign8
mais heureusement il y a d'autre sujet encore merci


Séraphine
sur ce forum il peut te sembler difficile de t'intégrer, mais les contacts se nouent sur tous les sujets et pas seulement sur papotons
Tu vois nous faisons connaissance ici et nous nous retrouverons sur d'autres sujets j'espère, à bientôt
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hope



Inscrit le: 13 Jan 2008
Messages: 6634
Localisation: Normandie

MessagePosté le: 06-01-2009 09:53    Sujet du message: Répondre en citant

Si mon coeur est fragile

Si mon coeur est fragile
C'est qu'il est comme moi
D'un abord difficile
A peine qu'on le voit.

Mais si on veut laisser
L'espace qu'on lui doit,
S'il en peut disposer
Pour calmer son émoi,

Il redevient plaisant,
Montrant même la joie
Qu'on lui a fait céans
Pourvu qu'on le tutoie.

Maurice des Ulis
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Marie



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Messages: 11840

MessagePosté le: 06-01-2009 12:16    Sujet du message: poèsie du net Répondre en citant



LES ENFANTS QUI S' AIMENT

Les enfants qui s'aiment s'embrassent debout
Contre les portes de la nuit
Et les passants qui passent les désignent du doigt
Mais les enfants qui s'aiment
Ne sont là pour personne
Et c'est seulement leur ombre
Qui tremble dans la nuit
Excitant la rage des passants
Leur rage, leur mépris, leurs rires et leur envie
Les enfants qui s'aiment ne sont là pour personne
Ils sont ailleurs bien plus loin que la nuit
Bien plus haut que le jour
Dans l'éblouissante clarté de leur premier amour


JACQUES PREVERT

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un sourire éclaire votre journée
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bernard lanza



Inscrit le: 08 Déc 2008
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MessagePosté le: 06-01-2009 14:11    Sujet du message: Répondre en citant

Enfantillage

Madame, vous étiez petite,
J'avais douze ans ;
Vous oubliez vos courtisans
Bien vite !

Je ne voyais que vous au jeu
Parmi les autres ;
Mes doigts frôlaient parfois les vôtres
Un peu...

Comme à la première visite
Faite au rosier,
Le papillon sans appuyer
Palpite,

Et de feuille en feuille, hésitant,
S'approche, et n'ose
Monter droit au miel que la rose
Lui tend,

Tremblant de ses premières fièvres,
Mon coeur n'osait
Voler droit, des doigts qu'il baisait,
Aux lèvres.

Je sentais en moi, tour à tour,
Plaisir et peine,
Un mélange d'aise et de gêne :
L'amour.

L'amour à douze ans ! Oui, madame,
Et vous aussi,
N'aviez-vous pas quelque souci
De femme ?

Vous faisiez beaucoup d'embarras,
Très occupée
De votre robe, une poupée
Au bras.

Si j'adorais, trop tôt poète,
Vos petits pieds,
Trop tôt belle, vous me courbiez
La tête.

Nous menâmes si bien, un soir,
Le badinage,
Que nous nous mîmes en ménage,
Pour voir.

Vous parliez de bijoux de noces,
Moi du serment,
Car nous étions différemment
Précoces.

On fit la dînette, on dansa ;
Vous prétendîtes
Qu'il n'est noces proprement dites
Sans ça.

Vous goûtiez la plaisanterie
Tant que bientôt
J'osai vous appeler tout haut :
Chérie,

Et je vous ai (car je rêvais)
Baisé la joue ;
Depuis ce soir-là je ne joue
Jamais.

Sully Prudhomme
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seraphine25



Inscrit le: 18 Avr 2007
Messages: 89
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MessagePosté le: 06-01-2009 14:16    Sujet du message: un petit clin d'oeuil Répondre en citant

Une grand-mère Wink


Une grand-mère est une femme qui n'a pas d'enfant à elle.

C'est pour ça qu'elle aime les enfants des autres.

Les grands-mères n'ont rien à faire, elles n'ont qu'à être là.

Quand elles nous amènent en promenade, elles marchent lentement
et elles ne disent jamais : "Avance plus vite, dépêche-toi !"

En général, elles sont grosses, mais pas trop pour pouvoir attacher nos souliers.

Elles savent toujours qu'on a besoin d'un deuxième morceau de gâteau, ou d'un plus gros.

Les grands-mères portent des lunettes, et parfois elles peuvent même enlever leurs dents.

Elles savent être sourdes quand il le faut, pour ne pas nous gêner
quand nous sommes maladroits et une vraie grand-mère se met en colère en riant.

Quand elles nous lisent des histoires, elles ne sautent jamais de bout,
et elles n'ont rien contre si on réclame la même histoire plusieurs fois.

Les grands-mères sont les seuls adultes qui ont du temps.
Elles savent faire le geste qui fait du bien quand on a mal.

Les grands-mères ne sont pas aussi fragiles qu'elles le disent, même si
elles meurent plus souvent que nous.

Tout le monde devrait essayer d'avoir une grand-mère, surtout ceux
qui n'ont pas de Nintendo !


Laughing
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bernard lanza



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Localisation: Lyon

MessagePosté le: 06-01-2009 16:52    Sujet du message: Répondre en citant

Adam et Eve

Qui est cet homme qui soupire de désir,
Enlace des volutes qui s'effritent au réveil ?
Chaque soir il la réinvente, sa folie,
Il pense à elle, le jour comme la nuit,
Il la sculpte, à chaque fois différente.
Pourtant, il la reconnait dans son sommeil,
Il n'est jamais seul dans cette attente,
Elle l'accompagne, suit chacun de ses pas.
C'est un voile sur ses yeux qu'il ne peut saisir,
Et qui jamais ne la dévoile entre ses bras.

Que veut cette femme qui rêve sa vie
Et sourit à l'obscurité qui domine son lit ?
Chaque matin elle abandonne les images
D'un bonheur volé au charme d'un nuage,
Elle gomme jusqu'à la couleur de sa peau.
Et pourtant, au crépuscule elle redessine
Son visage et ce corps qu'elle imagine.
Tendrement, elle embrasse un autre destin,
Et effleure de sa main le drap qui l'étreint,
Rien qu'un instant pour mettre son cœur au repos.

SaphiraBlue
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bernard lanza



Inscrit le: 08 Déc 2008
Messages: 164
Localisation: Lyon

MessagePosté le: 07-01-2009 09:25    Sujet du message: Répondre en citant

Amours printanières

La lucarne de la chambre
S'ouvrait sur l'infini,
En cette nuit de printemps
Qui me parlait de toi.

O vertige de l'amour !
L'aube était lisse et tendre,
J'avais fui mes regrets,
Je t'aimais, c'était tout..

A chaque instant l'on doute,
Mais tu m'étais soleil,
Mon âme dansait, ravie,
Quand chantaient les fauvettes.

Au doux temps du muguet,
La chair me chahutait ,
J'en avais des frissons,
Je t'aimais, c'était frais.

Jamais je n'oublierai
Tes yeux ni ton parfum,
Tu chassas mes démons
Hors des verts pâturages.

O bois, vallons et plaines,
Arbres toutes voiles dehors !
O mes désirs, mes rêves !
Je t'aimais tellement fort..

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Marie



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Messages: 11840

MessagePosté le: 07-01-2009 11:42    Sujet du message: poèsie Répondre en citant

trés beau poème merci!!!!!!
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hope



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MessagePosté le: 07-01-2009 15:44    Sujet du message: Répondre en citant

Voir venir l'automne et son cortège d'or
Le vent souffle brutal annonçant les gelées
Et des arbres géants les feuilles détachées
Comme un grand vol d'oiseaux prennent leur fol essor.

La nature est en deuil des douces hyménées
Amours d'une saison dont le triste décor
Aux rayons de soleil semble sourire encor
Comme un frisson troublant sur les lèvres glacées.

Tout meurt dans la forêt les vertes frondaisons
Ne flattent plus mes yeux de charmants horizons
Le ciel s 'est assombri d'un voile de tristesse.

Mais qu'importe à mon âme et le souffle des vents
Et de l'Automne d'or la sublime caresse
Mon coeur s'ouvre à l'Amour et vit son doux Printemps.

Honoré Harmand
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bernard lanza



Inscrit le: 08 Déc 2008
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MessagePosté le: 07-01-2009 17:14    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Marie, je suis l'auteur du poème " Amours printanières "
Bonne soirée.
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hope



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MessagePosté le: 08-01-2009 18:40    Sujet du message: Répondre en citant

L'invitation au voyage


Mon enfant, ma soeur,
Songe à la douceur
D'aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre ;
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l'ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
À l'âme en secret
Sa douce langue natale.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l'humeur est vagabonde ;
C'est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu'ils viennent du bout du monde.
- Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D'hyacinthe et d'or ;
Le monde s'endort
Dans une chaude lumière.

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

Charles BAUDELAIRE (1821-1867)
(Recueil : Les fleurs du mal)


Je l'ai peut être déjà posté, mais j"aime beaucoup cette poèsie
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hope



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MessagePosté le: 09-01-2009 17:02    Sujet du message: Répondre en citant

Soleils couchants

Une aube affaiblie
Verse par les champs
La mélancolie
Des soleils couchants.

La mélancolie
Berce de doux chants
Mon coeur qui s'oublie
Aux soleils couchants.

Et d'étranges rêves,
Comme des soleils
Couchants, sur les grèves,
Fantômes vermeils,

Défilent sans trêves,
Défilent, pareils
A de grands soleils
Couchants sur les grèves.

Paul VERLAINE (1844-1896)
(Recueil : Poèmes saturniens)
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bernard lanza



Inscrit le: 08 Déc 2008
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MessagePosté le: 09-01-2009 17:04    Sujet du message: Répondre en citant

Le Cœur supplicié.

Mon triste cœur bave à la poupe ...
Mon cœur est plein de caporal !
Ils y lancent des jets de soupe,
Mon triste cœur bave à la poupe...
Sous les quolibets de la troupe
Qui lance un rire général,
Mon triste cœur bave à la poupe,
Mon cœur est plein de caporal !

Ithyphalliques et pioupiesques
Leurs insultes l'ont dépravé ;
À la vesprée, ils font des fresques
Ithyphalliques et pioupiesques ;
Ô flots abracadabrantesques,
Prenez mon cœur, qu'il soit sauvé !
Ithyphalliques et pioupiesques,
Leurs insultes l'ont dépravé.

Quand ils auront tari leurs chiques,
Comment agir, ô cœur volé ?
Ce seront des refrains bachiques
Quand ils auront tari leurs chiques !
J'aurai des sursauts stomachiques
Si mon cœur triste est ravalé !
Quand ils auront tari leurs chiques,
Comment agir, ô cœur volé ?

Arthur Rimbaud
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hope



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MessagePosté le: 09-01-2009 17:10    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour Bernard,
Elle n'est pas gaie cette poèsie, ce n'est pas le même style que tu post d'habitude, j'aime mieux les poèmes d'amour
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badol



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MessagePosté le: 10-01-2009 07:27    Sujet du message: Répondre en citant

PARADIS BLANC
in memoriam René Bourdeau
1

La forêt des épines agite ses étendards transparents.

L'aigle ancestral déploie ses ailes pour réchauffer la tribu.

Dans l'aisselle du soir les traces de pas cristallisent.

Chacune de ces huit pages aura six branches comme un flocon de neige.

Les broderies de la lourde chasuble tournent sur les dossiers de l'orage.

Dans un repli de la nappe le cheval tire son traîneau.



2

La luge devant les planches, prête à se précipiter dans l'abîme.

Les arcs des églantiers font gicler leurs gouttes de sang sur la route déblayée.

Déchiquetées les feuilles survivantes font frémir les échos des vallées.

Les murs du château sont faits de poussière de neige; les fenêtres et les portes de bises violentes, comme dit le conteur scandinave.

L'effort pour arracher les pierres fait ployer l'araignée à griffes de velours.

L'ombre enracinée dans les ornières fleurit en chandelier marin.

_________________
Le bonheur est dans le pré.
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bernard lanza



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MessagePosté le: 10-01-2009 10:45    Sujet du message: Répondre en citant

Hope, tu as raison, ce poème de Rimbaud n'est pas très gai, mais il faut bien varier un peu les genres.
Bonne journée, amicales pensées.

Confused Laughing
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bernard lanza



Inscrit le: 08 Déc 2008
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MessagePosté le: 10-01-2009 10:48    Sujet du message: Répondre en citant

Aveu d'une femme

Savez-vous pourquoi, madame,
Je refusais de vous voir ?
J'aime ! Et je sens qu'une femme
Des femmes craint le pouvoir.
Le vôtre est tout dans vos charmes,
Qu'il faut, par force, adorer.
L'inquiétude a des larmes :
Je ne voulais pas pleurer.

Quelque part que je me trouve,
Mon seul ami va venir ;
Je vis de ce qu'il éprouve,
J'en fais tout mon avenir.
Se souvient-on d'humbles flammes
Quand on voit vos yeux brûler ?
Ils font trembler bien des âmes :
Je ne voulais pas trembler.

Dans cette foule asservie,
Dont vous respirez l'encens,
Où j'aurais senti ma vie
S'en aller à vos accents,
Celui qui me rend peureuse,
Moins tendre, sans repentir,
M'eût dit : " N'es-tu plus heureuse ? "
Je ne voulais pas mentir.

Dans l'éclat de vos conquêtes
Si votre coeur s'est donné,
Triste et fier au sein des fêtes,
N'a-t-il jamais frissonné ?
La plus tendre, ou la plus belle,
Aiment-elles sans souffrir ?
On meurt pour un infidèle :
Je ne voulais pas mourir.

Marceline Desbordes-Valmore
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seraphine25



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MessagePosté le: 11-01-2009 14:40    Sujet du message: le dimance Répondre en citant

DIMANCHE, CHAPITRE DIMANCHE LES HABITUDES

Dimanche on se rase et on se fait chier à se laver
Alors qu’on pourrait accepter les odeurs des autres
Vu qu’on le fait toute la semaine de toutes façons

Dimanche on ne sait par pourquoi
Mais on monte malgré tout le son des télés encore plus fort

Dimanche « on regarde la météo » et « on voit ce qu’on fait »

Dimanche on commence un livre après manger
Et on s’endort et on le reprend au début le dimanche d’après
Parce qu’on ne se souvient plus de rien


Dimanche une bagnole en panne ça fout la journée en l’air

Dimanche on prend le temps parce qu’il paraît long
On ne fait rien on est court d’esprit

Dimanche on achète des trucs inutiles dans les brocantes

Dimanche on aimerait aller au cinéma ou voir une expo un salon
Mais on se dit « Ca y est encore la semaine prochaine »

Dimanche les chiens vont rattraper des balles et des ballons de tous les côtés

Dimanche si t’es pas sorti la veille t’écoute la musique du samedi soir

Dimanche on se prend en photo
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bernard lanza



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MessagePosté le: 11-01-2009 20:14    Sujet du message: Répondre en citant

Départ

Avait-elle bien compris
Que l'heure était venue
Déjà de nous quitter ?
Elle était trop menue
Dans sa longue robe noire,
Et dans ses yeux si bleus,
J'avais vu scintiller
Mille étoiles célestes.
J'avais tant redouté
Le jour de son départ,
Et j'eus bien du chagrin
Quand elle prit l'autocar,
S'en allant pensionnaire
Dans cette institution
Pour y apprendre la vie
Et les bonnes manières.
Rien d'extraordinaire
Dans cette situation,
Sinon que moi aussi,
J'allais devoir partir,
M'éloigner du pays,
Aggravant son souci;
L'armée me réclamait
Pour plus d'un an, hélas,
L'horizon se bouchait;
J'allais, non sans émoi,
Refermer cette page
D'un amour romantique,
Une histoire bien sage
Qui ne reviendrait plus.

Bernard Lanza
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bernard lanza



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MessagePosté le: 12-01-2009 16:33    Sujet du message: Répondre en citant

La coccinelle

Elle me dit : Quelque chose
Me tourmente. Et j'aperçus
Son cou de neige, et, dessus,
Un petit insecte rose.

J'aurais dû - mais, sage ou fou,
A seize ans on est farouche,
Voir le baiser sur sa bouche
Plus que l'insecte à son cou.

On eût dit un coquillage ;
Dos rose et taché de noir.
Les fauvettes pour nous voir
Se penchaient dans le feuillage.

Sa bouche franche était là :
Je me courbai sur la belle,
Et je pris la coccinelle ;
Mais le baiser s'envola.

- Fils, apprends comme on me nomme,
Dit l'insecte du ciel bleu,
Les bêtes sont au bon Dieu,
Mais la bêtise est à l'homme.

Victor Hugo
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hope



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MessagePosté le: 12-01-2009 18:38    Sujet du message: Répondre en citant

excuses moi Bernard, ce weekend fut un peu mouvementé et j'ai oublié de lire ces poésies,
Tu as toujours autant de talent dans ce que tu choisis que dans ce que tu écris, merci
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hope



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MessagePosté le: 12-01-2009 18:40    Sujet du message: Répondre en citant

A une fleur

Que me veux-tu, chère fleurette,
Aimable et charmant souvenir ?
Demi-morte et demi-coquette,
Jusqu'à moi qui te fait venir ?

Sous ce cachet enveloppée,
Tu viens de faire un long chemin.
Qu'as-tu vu ? que t'a dit la main
Qui sur le buisson t'a coupée ?

N'es-tu qu'une herbe desséchée
Qui vient achever de mourir ?
Ou ton sein, prêt à refleurir,
Renferme-t-il une pensée ?

Ta fleur, hélas ! a la blancheur
De la désolante innocence ;
Mais de la craintive espérance
Ta feuille porte la couleur.

As-tu pour moi quelque message ?
Tu peux parler, je suis discret.
Ta verdure est-elle un secret ?
Ton parfum est-il un langage ?

S'il en est ainsi, parle bas,
Mystérieuse messagère ;
S'il n'en est rien, ne réponds pas ;
Dors sur mon coeur, fraîche et légère.

Je connais trop bien cette main,
Pleine de grâce et de caprice,
Qui d'un brin de fil souple et fin
A noué ton pâle calice.

Cette main-là, petite fleur,
Ni Phidias ni Praxitèle
N'en auraient pu trouver la soeur
Qu'en prenant Vénus pour modèle.

Elle est blanche, elle est douce et belle,
Franche, dit-on, et plus encor ;
A qui saurait s'emparer d'elle
Elle peut ouvrir un trésor.

Mais elle est sage, elle est sévère ;
Quelque mal pourrait m'arriver.
Fleurette, craignons sa colère.
Ne dis rien, laisse-moi rêver

Alfred de MUSSET (1810-1857)
(Recueil : Poésies nouvelles)
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bernard lanza



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MessagePosté le: 13-01-2009 09:57    Sujet du message: Répondre en citant

La poésie de Musset est pleine de fraîcheur, Hope, le poème que tu as choisi le montre bien. Smile Very Happy
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hope



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MessagePosté le: 13-01-2009 18:08    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Bernard, c'est ce que j'aime dans la poésie, le rêve et la fraicheur
J'ai un plus de mal à apprécier ce qui est trop réaliste,
pourtant cela sert à exprimer tous les sentiments la poésie, comme la musique

Mais la nostalgie, j'aime aussi
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Dernière édition par hope le 13-01-2009 18:10; édité 2 fois
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hope



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MessagePosté le: 13-01-2009 18:09    Sujet du message: Répondre en citant

Clair de lune mystique

Ce soir, au fond d'un ciel uniforme d'automne,
La lune est toute seule ainsi qu'un bâtiment
Perdu sur les déserts marins, et lentement
Vogue dans l'infini de la nuit monotone.

Ce n'est pas la clarté des monotones nuits
Brillantes d'or fluide et de brume opaline ;
Mais le ciel gris est plein de tristesse câline
Ineffablement douce aux coeurs chargés d'ennuis.

Chère, mon âme obscure est comme un ciel mystique,
Un ciel d'automne, où nul astre ne resplendit,
Et ton seul souvenir, ce soir, monte et grandit
En moi, comme une lune immense et fantastique.

Chère, nous n'avons pas été de vrais amants :
C'est par caprice et par ennui que nous nous prîmes,
Et pourtant, j'ai voulu te façonner des rimes,
Bijoux sacrés, ayant d'étranges chatoîments.

C'est qu'au fond de mon coeur mystérieux d'artiste,
Le souvenir de ton amour pâle et banal
Verse tomme le ciel en un bois automnal
Un reflet alangui de clair de lune triste.

Éphraïm MIKHAËL (1866-1890)
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bernard lanza



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MessagePosté le: 14-01-2009 10:06    Sujet du message: Répondre en citant

Caresse de Perle

Au gré de l’air du temps s’évapore un doux rêve
Mes coups de sang vos coups de tête in hope of rhum
Pleurent nos longs sanglots sur l’écueil d’un forum
Dans les lueurs du ciel une aube se soulève

A l’éveil de la nuit j’entends siffler le merle
Son accord mélodieux accompagne mon chant
Sous l’emprise des sens d’un festin alléchant
Allumez mes soupirs en caresse de Perle

Mais vos yeux fatigués s’emperlent de tristesse
L’âme écho de votre âme en buvait la détresse
Ma main tremble d’émoi j'aurais voulu cueillir

Le soir de tous vos soirs sur votre lèvre blême
Votre bouquet de mots le profond souvenir
Le parfum de vos pleurs pour en faire un poème

Cecile Verhaever
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Marie



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MessagePosté le: 14-01-2009 13:22    Sujet du message: poèsie du net Répondre en citant



Comme une grande fleur ...
Comme une grande fleur trop lourde qui défaille,
Parfois, toute en mes bras, tu renverses ta taille
Et plonges dans mes yeux tes beaux yeux verts ardents,
Avec un long sourire où miroitent tes dents...
Je t'enlace ; j'ai comme un peu de l'âpre joie
Du fauve frémissant et fier qui tient sa proie.
Tu souris... je te tiens pâle et l'âme perdue
De se sentir au bord du bonheur suspendue,
Et toujours le désir pareil au coeur me mord
De t'emporter ainsi, vivante, dans la mort.
Incliné sur tes yeux où palpite une flamme
Je descends, je descends, on dirait, dans ton âme...
De ta robe entr'ouverte aux larges plis flottants,
Où des éclairs de peau reluisent par instants,
Un arôme charnel où le désir s'allume
Monte à longs flots vers moi comme un parfum qui fume.
Et, lentement, les yeux clos, pour mieux m'en griser,
Je cueille sur tes dents la fleur de ton baiser ! ...

ALBERT SAMAIN

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hope



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MessagePosté le: 14-01-2009 15:01    Sujet du message: Répondre en citant

Sensation

Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue:
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien:
Mais l'amour infini me monte dans l'âme,
et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, - heureux comme avec une femme.

Mars 1870.

Arthur Rimbaud
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bernard lanza



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MessagePosté le: 14-01-2009 16:20    Sujet du message: Répondre en citant

Mon cinéma

J'invente des scénarios
Où nous jouons en duo.
Mais ce n'est que du cinéma
Car jamais je ne serai dans tes bras.
Je te vois m'enlacer
Je te vois m'embrasser.
Mais ce ne sont que des illusions
Volées à mes rêves en fusion.
J'aimerais tant que ce soit la réalité
Et que cet amour soit partagé.

Adélaïde Turpin
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hope



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MessagePosté le: 16-01-2009 16:44    Sujet du message: Répondre en citant

Mais je suis belle d'être aimée

Mais je suis belle d'être aimée,
Vous m'avez donné la beauté,
Jamais ma robe parfumée
Sur la feuille ainsi n'a chanté,
Jamais mon pas n'eut cette grâce
Et mes yeux ces tendres moiteurs
Qui laissent les hommes rêveurs
Et les fleurs même, quand je passe.

Cécile SAUVAGE (1883-1927)
(Recueil : Primevère)
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hope



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MessagePosté le: 16-01-2009 16:45    Sujet du message: Répondre en citant

J'aime ces petits textes courts et qui expriment tout en quelques vers
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bernard lanza



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MessagePosté le: 17-01-2009 09:48    Sujet du message: Répondre en citant

L'amant

L'amour, doux présage d'illusions éphémères,
Qui me laisse dans l'incertitude du bonheur,
Au delà des montagnes et de toutes les mers,
Et qui navigue sur les flots de la peur.

Les tempêtes qui succombent au rayonnement
Du soleil dans sa teinture orangeâtre,
L'amour toujours aussi triomphant,
Oh seigneur, quel est donc ce sentiment ?

Nul ne peut donner autant que dans un geste,
Caressant mon corps dévêtu et pudique,
L'homme soudain a retiré sa tunique,
Pour doucement me mener à l'adultère.

De mon coeur meurtri sous les caresses,
Laissant derrière lui un sentiment d'abandon,
Sous les doigts prévenants de rudesse,
Allant maintenant à la pénétration.

Reculant de par un sursaut de plaisir,
Faisant croire à une honte soudaine,
Je le retiens inondée de désir,
Dans un sentiment d'amour et de haine.

Stéphanie DEBEAULIEU
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coujou



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MessagePosté le: 17-01-2009 19:36    Sujet du message: Répondre en citant

A L'Aube D'Un Nouveau Jour

Une nouvelle aube se lève aujourd'hui.
Les premiers rayons l'éveillent doucement.
Elle est paisible, heureuse, et se sent épanouie,
Aussi belle que la rose rouge du printemps.

Elle s'étire langoureusement dans ses draps fins;
A ses côtés, l'homme qu'elle aime reste endormi,
Par la fenêtre le rossignol chante sa mélodie.
Cette nouvelle vie, elle l'a méritée, elle débute enfin.

Tout autour d'elle, la vie commence à s'agiter:
Dehors sur son balcon, dans sa nuisette blanche,
Elle savoure la chaleur du soleil et la brise fraiche,
Et ferme les yeux en sentant les bras de son Aimé.

Plus rien ne compte en dehors de leur amour.
Profitant de chaque instant ils restent enlacés,
Irradiant le matin d'une tendresse passionnée,
Ils sont à l'aube d'un nouveau jour.

- Julie Poulin -
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bernard lanza



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MessagePosté le: 17-01-2009 20:37    Sujet du message: Répondre en citant

A Ronsard

Ô maître des charmeurs de l'oreille, ô Ronsard,
J'admire tes vieux vers, et comment ton génie
Aux lois d'un juste sens et d'une ample harmonie
Sait dans le jeu des mots asservir le hasard.

Mais, plus que ton beau verbe et plus que ton grand art,
J'aime ta passion d'antique poésie
Et cette téméraire et sainte fantaisie
D'être un nouvel Orphée aux hommes nés trop tard.

Ah ! Depuis que les cieux, les champs, les bois et l'onde
N'avaient plus d'âme, un deuil assombrissait le monde,
Car le monde sans lyre est comme inhabité !

Tu viens, tu ressaisis la lyre, tu l'accordes,
Et, fier, tu rajeunis la gloire des sept cordes,
Et tu refais aux dieux une immortalité.

Sully Prudhomme
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Marie



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MessagePosté le: 18-01-2009 11:55    Sujet du message: poèsie du net Répondre en citant



Bonjour mon cœur Bonjour mon cœur, bonjour ma douce vie.
Bonjour mon œil, bonjour ma chère amie,
Hé ! bonjour ma toute belle,
Ma mignardise, bonjour,
Mes délices, mon amour,
Mon doux printemps, ma douce fleur nouvelle,
Mon doux plaisir, ma douce colombelle,
Mon passereau, ma gente tourterelle,
Bonjour, ma douce rebelle.

Hé ! faudra-t-il que quelqu'un me reproche
Que j'aie vers toi le cœur plus dur que roche
De t'avoir laissée, maîtresse,
Pour aller suivre le Roi,
Mendiant je ne sais quoi
Que le vulgaire appelle une largesse ?
Plutôt périsse honneur, court, et richesse,
Que pour les biens jamais je te relaisse,
Ma douce et belle déess

PIERRE DE RONSARD


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bernard lanza



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MessagePosté le: 18-01-2009 14:57    Sujet du message: Répondre en citant

Se baguenauder

Je piétine le sol, souffle de vie.

Mon gentil toutou m’accompagne…

Gentillesse exprimée, adorable compagne.

Témoin d’une amitié, paix infinie.



Ses narines hument l’immense espoir.

Je respire et chasse mon désespoir.

Un parcours sinueux, ciel peureux.

Qu’importe! Le cœur semble être heureux.



Tôt le matin, j’exerce le pas décidé.

Bouscotte, son nom, me suit allègrement.

Enchanté de sa présence, de sa fidélité.

Adorable bête, sincérité assurément.



Des moments merveilleux, soulagement accepté.

La parole futile, présence adorable.

Et je continue ce chemin, vent charmé.

À tous les jours, sourire incroyable!


André « Épervier » Labrosse
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hope



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MessagePosté le: 18-01-2009 18:19    Sujet du message: Répondre en citant

Cette lune sur l'eau
Est-ce toi
Cette lune dans l'eau
Est-ce toi
Est-ce toi reflet et éclat
A toi-même inédits
En ton unique mémoire
Tu regardes
Et tu t'éloignes
Tu souris
Et tu t'éloignes
A jamais proche inaccessible
Dans l'au-delà d'ici
Dans l'au-delà de toi.

FRANCOIS CHENG
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bernard lanza



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MessagePosté le: 18-01-2009 21:23    Sujet du message: Répondre en citant

Ombre

En robe de deuil et sous ton chapeau sombre
Où luit la tache de lune de tes cheveux,
Demeure avec moi sans lumières, si tu veux
Enchanter mon amour saturnien de l'ombre.

Je ne te vois que lorsque s'en vont tes contours
Absorbés par le clair-obscur propice
Où, seul, un coin de bouche accuse un maléfice
Railleur, sous ton profil comme au temps des Cours,

Où tes yeux bleus troublés qui toujours fuient la gêne
Du morose grand jour me fixent enfin,
Pleins de la vérité de leur vice sans fin
Triste et grand comme un rêve et sans honte ni haine...

Ainsi, tu seras le premier spectre du soir,
Et je posséderai cette imprécise dame,
Noire parmi des lys respirés sans les voir, -
En un baiser muet plus profond qu'une lame.

Lucie Delarue
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Marie



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MessagePosté le: 19-01-2009 14:18    Sujet du message: poèsie du net Répondre en citant




Sur six mois de neige

celle qui a fondu
celle qui a séché
celle qui a pleuré
celle qui a gelé
celle qui était collante
celle qui était poudreuse
celle qui a tourné
celle qui a noirci
j'ai bâti ma vie
jusqu'à la prochaine tempête


ce poète canadien
GERALD GODIN




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hope



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MessagePosté le: 19-01-2009 14:38    Sujet du message: Répondre en citant

Le vase brisé

Le vase où meurt cette vervaine
D'un coup d'éventail fut fêlé ;
Le coup dut l'effleurer à peine,
Aucun bruit ne l'a révélé.

Mais la légère meurtrissure,
Mordant le cristal chaque jour,
D'une marche invisible et sûre
En a fait lentement le tour.

Son eau fraîche a fui goutte à goutte,
Le suc des fleurs s'est épuisé ;
Personne encore ne s'en doute,
N'y touchez pas, il est brisé.

Souvent aussi la main qu'on aime
Effleurant le coeur, le meurtrit ;
Puis le coeur se fend de lui-même,
La fleur de son amour périt ;

Toujours intact aux yeux du monde,
Il sent croître et pleurer tout bas
Sa blessure fine et profonde :
Il est brisé, n'y touchez pas.

Sully Prudhomme
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bernard lanza



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MessagePosté le: 19-01-2009 15:04    Sujet du message: Répondre en citant

Des matins de pollen
Sans toi
Dans les yeux de la guêpe.

La mer monte
les récifs se rapprochent
de la nuit

Dans les paquets de la mer
au bout de la digue
le jour naissant.

Ressac
l’acre retour
des ajoncs en fleurs.

Le soleil des chaumes
monte
le long des tiges

Alouette
le point le plus haut
de l’été

Coup de griffe
l’orage
sur les toits de Morlaix.

Autour du cierge
l’ombre
fait de grands gestes

Alain KERVEN
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danisa



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MessagePosté le: 19-01-2009 18:13    Sujet du message: Répondre en citant

(Extrait de Le temps)

Depuis des siècles que tant de mecs meurent
Doit y avoir du monde au balcon
Car si j’en crois crois la rumeur
Dieu accepte même les cons

Les convaincus
Qui ne doutent de rien
Qui ont vécu
En faisant tout bien

Les conseillers
Pas les meilleurs
Faut se payer
Toutes leurs erreurs…

(extrait de Les cons)

Jean Luc Lécaillé
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bernard lanza



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MessagePosté le: 19-01-2009 20:28    Sujet du message: Répondre en citant

Bierstube Magie allemande

Bierstube Magie allemande
Et douces comme un lait d'amandes
Mina Linda lèvres gourmandes
qui tant souhaitent d'être crues
A fredonner tout bas s'obstinent
L'air Ach du lieber Augustin
Qu'un passant siffle dans la rue

Sofienstrasse Ma mémoire
Retrouve la chambre et l'armoire
L'eau qui chante dans la bouilloire
Les phrases des coussins brodés
L'abat-jour de fausse opaline
Le Toteninsel de Boecklin
Et le peignoir de mousseline
qui s'ouvre en donnant des idées

Au plaisir prise et toujours prête
O Gaense-Liesel des défaites
Tout à coup tu tournais la tête
Et tu m'offrais comme cela
La tentation de ta nuque
Demoiselle de Sarrebrück
Qui descendais faire le truc
Pour un morceau de chocolat

Et moi pour la juger que suis-je
Pauvres bonheurs pauvres vertiges
Il s'est tant perdu de prodiges
Que je ne m'y reconnais plus
Rencontres Partances hâtives
Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent
Comme des soleils révolus

Tout est affaire de décors
Changer de lit changer de corps
A quoi bon puisque c'est encore
Moi qui moi-même me trahis
Moi qui me traîne et m'éparpille
Et mon ombre se déshabille
Dans les bras semblables des filles
Où j'ai cru trouver un pays

Coeur léger coeur changeant coeur lourd
Le temps de rêver est bien court
Que faut-il faire de mes jours
Que faut-il faire de mes nuits
Je n'avais amour ni demeure
Nulle part où je vive ou meure
Je passais comme la rumeur
je m'endormais comme le bruit

C'était un temps déraisonnable
On avait mis les morts à table
On faisait des châteaux de sable
On prenait les loups pour des chiens
Tout changeait de pôle et d'épaule
La pièce était-elle ou non drôle
Moi si j'y tenait mal mon rôle
C'était de n'y comprendre rien

Dans le quartier Hohenzollern
Entre la Sarre et les casernes
Comme les fleurs de la luzerne
Fleurissaient les seins de Lola
Elle avait un coeur d'hirondelle
Sur le canapé du bordel
Je venais m'allonger près d'elle
Dans les hoquets du pianola

Elle était brune et pourtant blanche
Ses cheveux tombaient sur ses hanches
Et la semaine et le dimanche
Elle ouvrait à tous ses bras nus
Elle avait des yeux de faïence
Et travaillait avec vaillance
Pour un artilleur de Mayence
Qui n'en est jamais revenu

Il est d'autres soldats en ville
Et la nuit montent les civils
Remets du rimmel à tes cils
Lola qui t'en iras bientôt
Encore un verre de liqueur
Ce fut en avril à cinq heures
Au petit jour que dans ton coeur
Un dragon plongea son couteau

Le ciel était gris de nuages
Il y volait des oies sauvages
Qui criaient la mort au passage
Au-dessus des maisons des quais
Je les voyais par la fenêtre
Leur chant triste entrait dans mon être
Et je croyais y reconnaître
Du Rainer Maria Rilke

Louis Aragon
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Marie



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MessagePosté le: 20-01-2009 11:30    Sujet du message: poèsie Répondre en citant



Le Voyageur

Tu savais que mon cœur aurait soif de beauté
Et semas sur mes pas tes splendeurs naturelles ;
Aussi bien chaque fois, en me penchant sur elles,
N’ai-je point entendu l’infini chuchoter.

Je vous vis sur les eaux, étoiles, clignoter ;
Ô roses du jardin, comme vous étiez belles ;
Sur ces rives j’avais, ô mouettes, vos ailes ;
Vagues, parfums, sur vous ma peine a su flotter !

Mais de tous les pays, un seul sans fin m’enivre ;
Ont-ils saisi le chant de la douceur de vivre
Ceux qui n’ont pas connu les lacs italiens !

À cette heure où je vois tomber le crépuscule
Je me sens attaché par de puissants liens
Aux seuls ciels où ton nom comme une étoile brûle.

JEAN KOBS


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bernard lanza



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MessagePosté le: 20-01-2009 13:19    Sujet du message: Répondre en citant

Soleil rebelle

Las de sa course monotone
Dans la céleste immensité,
Le soleil choisit de quitter
La Galaxie qui l’emprisonne.

Une étoile géante donne
Asile à son frère attristé,
Las de sa course monotone
Dans la céleste immensité.

Dans le firmament où rayonnent
Des diamants pétris de gaieté,
Le fuyard finit par heurter
Un astre habillé de carbone,
Las de sa course monotone.

Patricia Guenot
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hope



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MessagePosté le: 20-01-2009 16:36    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour à tous
Merci pour ces beaux textes,
Même toi Danisa, tu viens participer
Ce qui est intéressant ce n'est pas de poster, c'est de chercher, j'en lis combien avant de trouver celui qui me plait aujourd'hui et que je post
Cela doit être pareil pour vous Bernard et Marie
Bravo Coujou pour ce texte de Julie Poulin
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