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Inscrit le: 13 Jan 2008 Messages: 6634 Localisation: Normandie
Posté le: 15-11-2009 19:09 Sujet du message:
A l'écart
On s'imagine presque toujours
Avoir été un homme libre
Parce que l'on s'est tenu
A l'écart des foules moutonnières
Et que l'on s'est cru capable
De pouvoir choisir sa route
Tout seul, en toute indépendance,
Et puis un jour on s'aperçoit
Qu'on a passé infiniment d'heures
De sa vie au coeur de ce système
Qu'on avait tant contesté autrefois;
On a succombé comme les autres
Aux sollicitations mercantiles
De la société de consommation,
Non pas par simple lâcheté,
Mais parce qu'il n'existait
Sans doute aucune alternative,
Sinon l'illégalisme ou la mendicité.
Posté le: 19-11-2009 13:47 Sujet du message: poèsie du net
Dualisme
Chérie, explique-moi pourquoi
tu dis: "MON piano, MES roses",
et: "TES livres, TON chien" ... pourquoi
je t'entends déclarer parfois:
"c'est avec MON argent à moi
que je veux acheter ces choses."
Ce qui m'appartient t'appartient !
Pourquoi ces mots qui nous opposent:
le tien, le mien, le mien, le tien?
Si tu m'aimais tout à fait bien,
tu dirais: "LES livres, LE chien"
et: "NOS roses".
Posté le: 22-11-2009 12:20 Sujet du message: réponse
tu sais bob cela n'estpas difficile tu vas sur google et tu tapes poèsies, et là tu trouveras un grand choix, tu fais copier, et puis tu mets ton poème coller sur le post poèsies, bonne journée bises!!!!! _________________
Posté le: 22-11-2009 12:23 Sujet du message: poèsies du net
L'Isolement
Souvent sur la montagne, à l'ombre du vieux chêne,
Au coucher du soleil, tristement je m'assieds ;
Je promène au hasard mes regards sur la plaine,
Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds.
Ici, gronde le fleuve aux vagues écumantes ;
Il serpente, et s'enfonce en un lointain obscur ;
Là, le lac immobile étend ses eaux dormantes
Où l'étoile du soir se lève dans l'azur.
Au sommet de ces monts couronnés de bois sombres,
Le crépuscule encor jette un dernier rayon,
Et le char vaporeux de la reine des ombres
Monte, et blanchit déjà les bords de l'horizon.
Cependant, s'élançant de la flèche gothique,
Un son religieux se répand dans les airs,
Le voyageur s'arrête, et la cloche rustique
Aux derniers bruits du jour mêle de saints concerts.
Mais à ces doux tableaux mon âme indifférente
N'éprouve devant eux ni charme ni transports,
Je contemple la terre ainsi qu'une ombre errante :
Le soleil des vivants n'échauffe plus les morts.
De colline en colline en vain portant ma vue,
Du sud à l'aquilon, de l'aurore au couchant,
Je parcours tous les points de l'immense étendue,
Et je dis : " Nulle part le bonheur ne m'attend. "
Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières,
Vains objets dont pour moi le charme est envolé ?
Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères,
Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé.
Que le tour du soleil ou commence ou s'achève,
D'un oeil indifférent je le suis dans son cours ;
En un ciel sombre ou pur qu'il se couche ou se lève,
Qu'importe le soleil ? je n'attends rien des jours.
Quand je pourrais le suivre en sa vaste carrière,
Mes yeux verraient partout le vide et les déserts ;
Je ne désire rien de tout ce qu'il éclaire,
Je ne demande rien à l'immense univers.
Mais peut-être au-delà des bornes de sa sphère,
Lieux où le vrai soleil éclaire d'autres cieux,
Si je pouvais laisser ma dépouille à la terre,
Ce que j'ai tant rêvé paraîtrait à mes yeux !
Là, je m'enivrerais à la source où j'aspire ;
Là, je retrouverais et l'espoir et l'amour,
Et ce bien idéal que toute âme désire,
Et qui n'a pas de nom au terrestre séjour !
Que ne puis-je, porté sur le char de l'Aurore,
Vague objet de mes vœux, m'élancer jusqu'à toi !
Sur la terre d'exil pourquoi restai-je encore ?
Il n'est rien de commun entre la terre et moi.
Quand la feuille des bois tombe dans la prairie,
Le vent du soir s'élève et l'arrache aux vallons ;
Et moi, je suis semblable à la feuille flétrie :
Emportez-moi comme elle, orageux aquilons !
Alphonse de LAMARTINE
Posté le: 25-11-2009 12:07 Sujet du message: poèsie
Albert SAMAIN (1858-1900)
Hiver
Le ciel pleure ses larmes blanches
Sur les jours roses trépassés ;
Et les amours nus et gercés
Avec leurs ailerons cassés
Se sauvent, frileux, sous les branches.
Ils sont finis les soirs tombants,
Rêvés au bord des cascatelles.
Les Angéliques, où sont-elles !
Et leurs âmes de bagatelles,
Et leurs coeurs noués de rubans ?...
Le vent dépouille les bocages,
Les bocages où les amants
Sans trêve enroulaient leurs serments
Aux langoureux roucoulements
Des tourterelles dans les cages.
Les tourterelles ne sont plus,
Ni les flûtes, ni les violes
Qui soupiraient sous les corolles
Des sons plus doux que des paroles.
Le long des soirs irrésolus.
Cette chanson - là-bas - écoute,
Cette chanson au fond du bois...
C'est l'adieu du dernier hautbois,
C'est comme si tout l'autrefois
Tombait dans l'âme goutte à goutte.
Satins changeants, cheveux poudrés,
Mousselines et mandolines,
O Mirandas ! O Roselines !
Sous les étoiles cristallines,
O Songe des soirs bleu-cendrés !
Comme le vent brutal heurte en passant les portes !
Toutes, - va ! toutes les bergères sont bien mortes.
Morte la galante folie,
Morte la Belle-au-bois-jolie,
Mortes les fleurs aux chers parfums !
Et toi, soeur rêveuse et pâlie,
Monte, monte, ô Mélancolie,
Lune des ciels roses défunts.
Posté le: 03-12-2009 11:47 Sujet du message: poèsie
un peu de poèsie cela fera du bien a tous ceux qui aiment
Albert SAMAIN (1858-1900)
J'aime l'aube aux pieds nus qui se coiffe de thym
J’aime l’aube aux pieds nus qui se coiffe de thym,
Les coteaux violets qu’un pâle rayon dore,
Et la persienne ouverte avec un bruit sonore,
Pour boire le vent frais qui monte du jardin,
La grand’rue au village un dimanche matin,
La vache au bord de l’eau toute rose d’aurore,
La fille aux claires dents, la feuille humide encore,
Et le divin cristal d’un bel oeil enfantin.
Mais je préfère une âme à l’ombre agenouillée,
Les grands bois à l’automne et leur odeur mouillée,
La route où tinte, au soir, un grelot de chevaux,
La lune dans la chambre à travers les rideaux,
Une main pâle et douce et lente qui se pose,
"Deux grands yeux pleins d’un feu triste",et,sur toute chose
Posté le: 07-12-2009 11:47 Sujet du message: poèsie du net
pour vous qui aimait la poèsie
Entre la lune et le soleil
Je te le dis gracieuse et lumineuse
Ta nudité lèche mes yeux d'enfant
Et c'est l'extase des chasseurs heureux
D'avoir fait croître un gibier transparent
Qui se détend en un vase sans eau
Comme une graine à l'ombre d'un caillou
Je te vois nue arabesque nouée
Aiguille molle à chaque tour d'horloge
Soleil étale au long d'une journée
Rayons tressés nattes de mes plaisirs.
Posté le: 08-12-2009 14:21 Sujet du message: poèsie
pour vous ce poème que j'aime beaucoup
Albert SAMAIN (1858-1900)
Je t'aime, loin de toi ...
Je t’aime, - loin de toi ma pensée obstinée,
Et, par l’instinct d’amour à l’amour ramenée,
Revient vers toi, voltige alentour de ton cou,
De tes yeux, de tes seins, comme un papillon fou,
Et, grise de tourner dans ton cercle de femme,
Reste des jours entiers sans rentrer dans mon âme...
Je t’aime, et, malgré moi, je m’en vais par les rues
Où flotte un souvenir des choses disparues,
Où je sens, pénétré d’amère volupté,
Qu’encore un peu de toi dans l’air tendre est resté,
Où ton passage embaume encor, où je respire
Je ne sais quoi qui garde encor de ton sourire.
Mon coeur est tout pareil à ces matins voilés
D’automne où le soleil des beaux jours en allés,
Vaporeux à travers le ciel mélancolique,
Épanche une langueur de lumière angélique...
Ainsi mon coeur. Ah ! Si, comme aux soirs de jadis,
Tu plongeais dans mes yeux tes yeux de paradis,
Va, tu n’y trouverais nul grand air ridicule
Mais de l’amour, mais un amour de crépuscule
Pâle et voilé, couché sur un cher souvenir,
Qu’enivre, tristement, la douceur de mourir.
Posté le: 13-12-2009 12:31 Sujet du message: poèsie
Hymne au Printemps
Les blés sont mûrs et la terre est mouillée,
Les grands labours dorment sous la gelée.
L'oiseau si beau, hier, s'est envolé ;
La porte est close sur le jardin fané...
Comme un vieux râteau oublié
Sous la neige je vais hiverner,
Photos d'enfants qui courent dans les champs
Seront mes seules joies pour passer le temps ;
Mes cabanes d'oiseaux sont vidées,
Le vent pleure dans ma cheminée
Mais dans mon cœur je vais composer
L'hymne au printemps pour celle qui m'a quitté.
Quand mon amie viendra par la rivière,
Au mois de mai, après le dur hiver,
Je sortirai, bras nus, dans la lumière
Et lui dirai le salut de la terre...
Vois, les fleurs ont recommencé,
Dans l'étable crient les nouveaux-nés,
Viens voir la vieille barrière rouillée
Endimanchée de toiles d'araignée :
Les bourgeons sortent de la mort,
Papillons ont des manteaux d'or,
Près du ruisseau sont alignées les fées
Et les crapauds chantent la liberté (bis)
Felix Leclerc
Posté le: 21-12-2009 11:47 Sujet du message: posie du net
LE BONHOMME DE NEIGE
par STEPHY
Deux grosses boules de neige que j'ai roulé
Lui ont fait le corps et les pieds.
Deux boutons de culotte, une carotte
Apparurent ses yeux et son nez.
Comme il avait un peu froid
Il a bien fallu l'habiller
Une écharpe, un bonnet,
Une vieille pipe pour le réchauffer.
Il souriait, le tour était joué.
Mon bonhomme de neige était né.
Mais, dans la journée, le soleil s'en est mêlé.
Mon bonhomme est parti sans me remercier.
Posté le: 21-12-2009 15:08 Sujet du message: poésie
Marie votre poème et très joli je me suis permise de le recopier pardon pour le lire à mes tout petits _________________ sous les piquants :un coeur tendre
Posté le: 22-12-2009 11:47 Sujet du message: poèsir
bonjour Lerisson , je suis contente que ce petit poème t'ai plu, et heureuse que tu puisses le lire a tes petits enfants, bonnes fêtes de fin d'année et bises!!!!!!
bonne journée Bob j'espère que tu vas passer de bonnes fêtes de fin d'année bisous et bonne journée!!!!!!! _________________
Posté le: 26-12-2009 12:48 Sujet du message: poèsie ndu net
Albert SAMAIN (1858-1900)
Chanson violette
Et ce soir-là, je ne sais,
Ma douce, à quoi tu pensais,
Toute triste,
Et voilée en ta pâleur,
Au bord de l'étang couleur
D'améthyste.
Tes yeux ne me voyaient point ;
Ils étaient enfuis loin, loin
De la terre ;
Et je sentais, malgré toi,
Que tu marchais près de moi,
Solitaire.
Le bois était triste aussi,
Et du feuillage obscurci,
Goutte à goutte,
La tristesse de la nuit,
Dans nos coeurs noyés d'ennui,
Tombait toute...
Dans la brume un cor sonna ;
Ton âme alors frissonna,
Et, sans crise,
Ton coeur défaillit, mourant,
Comme un flacon odorant
Qui se brise.
Et, lentement, de tes yeux
De grands pleurs silencieux,
Taciturnes,
Tombèrent comme le flot
Qui tombe, éternel sanglot,
Dans les urnes.
Nous revînmes à pas lents.
Les crapauds chantaient, dolents,
Sous l'eau morte ;
Et j'avais le coeur en deuil
En t'embrassant sur le seuil
De ta porte.
Depuis, je n'ai point cherché
Le secret encor caché
De ta peine...
Il est des soirs de rancoeur
Où la fontaine du coeur
Est si pleine !
Fleur sauvage entre les fleurs,
Va, garde au fond de tes pleurs
Ton mystère ;
Il faut au lis de l'amour
L'eau des yeux pour vivre un jour
Sur la terre.
Posté le: 01-01-2010 10:32 Sujet du message: poèsie
merci pour tes bons voeux, recois les miens bien sincères,
bonjour a vous tous et mes meilleurs voeux pour cette nouvelle année qu'elle nous trouve tous rénunis, et en bonne forme, bonne journée de ce premier jour de l'an nouveau, bises a tous!!!! _________________
Posté le: 02-01-2010 12:32 Sujet du message: poèsie du net
L'an nouveau
Dans un déferlement de feuillages fanés,
Décembre en habit gris tire sa révérence
Au bord d'un horizon constellé de souffrances,
Impassible berceau d'un avenir mort-né.
La soirée se consume en festins raffinés
Aux alcools capiteux, consommés à outrance,
Dans les replis laiteux de la nuit qui s'élance
Vers l'abîme glacé d'un monde condamné.
Sous le ciel cotonneux, les rires se déchaînent
En vagues avinées d'amertume certaine
Qui meurent lentement aux portes du matin.
Quand l'aube frissonnante étend ses blanches ailes,
L'impatient carillon aux accents cristallins
Chante pour l'an nouveau sa tristesse éternelle.
Posté le: 07-01-2010 13:16 Sujet du message: poèsie du net
Le petit flocon
Je suis un petit flocon
Tout menu, tout blanc, tout rond,
Je voltige dans l’air léger,
Je me balance
Au bout des branches,
Et puis je viens me percher
Au bout de ton petit nez
Je suis un peu froid.
Tu crois ?
C’est tant pis pour toi,
Voilà !
Je suis un petit flocon
Tout menu, tout blanc, tout rond,
Qui aime beaucoup s’amuser
Dans le vent… et sur ton nez !
Posté le: 09-01-2010 14:12 Sujet du message: poèsie
Albert SAMAIN (1858-1900)
Hiver
Le ciel pleure ses larmes blanches
Sur les jours roses trépassés ;
Et les amours nus et gercés
Avec leurs ailerons cassés
Se sauvent, frileux, sous les branches.
Ils sont finis les soirs tombants,
Rêvés au bord des cascatelles.
Les Angéliques, où sont-elles !
Et leurs âmes de bagatelles,
Et leurs coeurs noués de rubans ?...
Le vent dépouille les bocages,
Les bocages où les amants
Sans trêve enroulaient leurs serments
Aux langoureux roucoulements
Des tourterelles dans les cages.
Les tourterelles ne sont plus,
Ni les flûtes, ni les violes
Qui soupiraient sous les corolles
Des sons plus doux que des paroles.
Le long des soirs irrésolus.
Cette chanson - là-bas - écoute,
Cette chanson au fond du bois...
C'est l'adieu du dernier hautbois,
C'est comme si tout l'autrefois
Tombait dans l'âme goutte à goutte.
Satins changeants, cheveux poudrés,
Mousselines et mandolines,
O Mirandas ! O Roselines !
Sous les étoiles cristallines,
O Songe des soirs bleu-cendrés !
Comme le vent brutal heurte en passant les portes !
Toutes, - va ! toutes les bergères sont bien mortes.
Morte la galante folie,
Morte la Belle-au-bois-jolie,
Mortes les fleurs aux chers parfums !
Et toi, soeur rêveuse et pâlie,
Monte, monte, ô Mélancolie,
Lune des ciels roses défunts.
Posté le: 12-01-2010 12:13 Sujet du message: poèsie du net
Albert SAMAIN (1858-1900)
Dans le parc ...
Dans le parc aux lointains voilés de brume, sous
Les grands arbres d’où tombe avec un bruit très doux
L’adieu des feuilles d’or parmi la solitude,
Sous le ciel pâlissant comme de lassitude,
Nous irons, si tu veux, jusqu’au soir, à pas lents,
Bercer l’été qui meurt dans nos coeurs indolents.
Nous marcherons parmi les muettes allées ;
Et cet amer parfum qu’ont les herbes foulées,
Et ce silence, et ce grand charme langoureux
Que verse en nous l’automne exquis et douloureux
Et qui sort des jardins, des bois, des eaux, des arbres
Et des parterres nus où grelottent les marbres,
Baignera doucement notre âme tout un jour,
Comme un mouchoir ancien qui sent encor l’amour.
Posté le: 16-01-2010 12:37 Sujet du message: poèsie
SOLEILS COUCHANTS
J'aime les soirs sereins et beaux...
J'aime les soirs sereins et beaux, j'aime les soirs,
Soit qu'ils dorent le front des antiques manoirs
Ensevelis dans les feuillages ;
Soit que la brume au loin s'allonge en bancs de feu ;
Soit que mille rayons brisent dans un ciel bleu
A des archipels de nuages.
Oh ! regardez le ciel ! cent nuages mouvants,
Amoncelés là-haut sous le souffle des vents,
Groupent leurs formes inconnues ;
Sous leurs flots par moments flamboie un pâle éclair.
Comme si tout à coup quelque géant de l'air Tirait son glaive dans les nues.
Le soleil, à travers leurs ombres, brille encor ;
Tantôt fait, à l'égal des larges dômes d'or,
Luire le toit d'une chaumière ;
Ou dispute aux brouillards les vagues horizons ;
Ou découpe, en tombant sur les sombres gazons,
Comme de grands lacs de lumière.
Puis voilà qu'on croit voir, dans le ciel balayé,
Pendre un grand crocodile au dos large et rayé,
Aux trois rangs de dents acérées ;
Sous son ventre plombé glisse un rayon du soir ;
Cent nuages ardents luisent sous son flanc noir
Comme des écailles dorées.
Puis se dresse un palais.
Puis l'air tremble, et tout fuit
L'édifice effrayant des nuages détruit
S'écroule en ruines pressées ;
Il jonche au loin le ciel, et ses cônes vermeils
Pendent, la pointe en bas, sur nos têtes, pareils
A des montagnes renversées.
Ces nuages de plomb, d'or, de cuivre, de fer,
Où l'ouragan, la trombe, et la foudre, et l'enfer
Dorment avec de sourds murmures,
C'est Dieu qui les suspend en foule aux cieux profonds
Comme un guerrier qui pend aux poutres des plafonds
Ses retentissantes armures.
Tout s'en va ! Le soleil, d'en haut précipité,
Comme un globe d'airain qui, rouge, est rejeté
Dans les fournaises remuées,
En tombant sur leurs flots que son choc désunit
Fait en flocons de feu jaillir jusqu'au zénith
L'ardente écume des nuées.
Oh ! contemplez le ciel ! et dès qu'a fui le jour,
En tout temps, en tout lieu, d'un ineffable amour,
Regardez à travers ses voiles ;
Un mystère est au fond de leur grave beauté,
L'hiver, quand ils sont noirs comme un linceul, l'été,
Quand la nuit les brode d'étoiles
Posté le: 19-01-2010 11:28 Sujet du message: poèsie du net
par ce temps gris et triste une petite poèsie pour vous distraire
DÉJEUNER DU MATIN
Il a mis le café
Dans la tasse
Il a mis le lait
Dans la tasse de café
Il a mis le sucre
Dans le café au lait
Et il a reposé la tasse
Sans me parler
Il a allumé
Une cigarette
Il a fait des ronds
Avec la fumée
Il a mis les cendres
Dans le cendrier
Sans me parler
Sans me regarder
Il s'est levé
Il a mis
Son chapeau sur sa tête
Il a mis
Son manteau de pluie
Parce qu'il pleuvait
Et il est parti
Sous la pluie
Sans une parole
Sans me regarder
Et moi j'ai pris
Ma tête dans ma main
Et j'ai pleuré.
Posté le: 21-01-2010 13:46 Sujet du message: poèsie
voici de tout petit poème de Gerald GODIN
SES MOTS
La langue de ma mère
a des mots pour tout dans la grande famille des mots
je m'en choisis pour passer l'hiver
des mots en laine du pays
cette année j'ai choisi le mot guérison
le mot liberté
des mots qui tiennent bien au chaud
Posté le: 24-01-2010 12:19 Sujet du message: poèsie du net
Albert SAMAIN (1858-1900)
Extrême-Orient
I
Le fleuve au vent du soir fait chanter ses roseaux.
Seul je m'en suis allé. - J'ai dénoué l'amarre,
Puis je me suis couché dans ma jonque bizarre,
Sans bruit, de peur de faire envoler les oiseaux.
Et nous sommes partis, tous deux, au fil de l'eau,
Sans savoir où, très lentement. - O charme rare,
Que donne un inconnu fluide où l'on s'égare !...
Par instants, j'arrêtais quelque frêle rameau.
Et je restais, bercé sur un flot d'indolence,
A respirer ton âme, ô beau soir de silence...
Car j'ai l'amour subtil du crépuscule fin ;
L'eau musicale et triste est la soeur de mon rêve
Ma tasse est diaphane, et je porte, sans fin,
Un coeur mélancolique où la lune se lève.
II
La vie est une fleur que je respire à peine,
Car tout parfum terrestre est douloureux au fond.
J'ignore l'heure vaine, et les hommes qui vont,
Et dans 1'Ile d'Émail ma fantaisie est reine.
Mes bonheurs délicats sont faits de porcelaine,
Je n'y touche jamais qu'avec un soin profond ;
Et l'azur fin, qu'exhale en fumant mon thé blond,
En sa fuite odorante emporte au loin ma peine.
J'habite un kiosque rose au fond du merveilleux.
J'y passe tout le jour à voir de ma fenêtre
Les fleuves d'or parmi les paysages bleus ;
Et, poète royal en robe vermillon,
Autour de l'éventail fleuri qui l'a fait naître,
Je regarde voler mon rêve, papillon.
Posté le: 08-02-2010 13:05 Sujet du message: oèsie du net
ÉVEIL AU SEUIL D' UNE FONTAINE
Ô ! spacieux loisir
Fontaine intacte
Devant moi déroulée
À l’heure
Où quittant du sommeil
La pénétrante nuit
Dense forêt
Des songes inattendus
Je reprends mes yeux ouverts et lucides
Mes actes coutumiers et sans surprises
Premiers reflets en l’eau vierge du matin.
La nuit a tout effacé mes anciennes traces,
Sur l’eau égale
S’étend
La surface plane
À perte de vue.
D’une eau inconnue.
Et je sens dans mes doigts
À la racine de mon poignet
Dans tout le bras
Jusqu’à l’attache de l’épaule
Sourdre un geste
Qui se crée
Et dont j’ignore encore
L’enchantement profond.
Posté le: 11-02-2010 12:13 Sujet du message: poèsie du net
DEMAIN DÈS L'AUBE
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai - Vois-tu, je sais que tu m'attends -
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne -
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Honfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Posté le: 16-02-2010 14:18 Sujet du message: poèsie du net
Mon rêve familier (Paul Verlaine 1844 - 1896)
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue et que j'aime, et qui m'aime
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même,
Ni tout à fait une autre, qui m'aime et me comprend.
Car elle me comprend et mon coeur, transparent
Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
Pour elle seul, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
Est-elle brune, blonde ou rousse ? Je l'ignore.
Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.
Son regard est pareil au regard des statues,
Et pour sa voix, lointaine, si calme et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.
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